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Les mères sont particulièrement à risque de vivre des problèmes de santé mentale comme la dépression post-partum en contexte de périnatalité. Ce risque serait d’autant plus élevé pour les mères monoparentales. Ceci ne serait pas sans conséquence pour l’enfant; la dépression maternelle (DM) est associée à des difficultés de sommeil chez les bébés de 0 à 2 ans. Il est bien démontré que le soutien et la coopération du coparent vis-à-vis les soins à l’enfant permettent de diminuer les symptômes de la DM, mais pourraient-ils atténuer l’effet de la DM sur le sommeil du bébé?

Cette étude s’appuie sur une cohorte de 3 977 bébés (51 % de filles) et examine si l’association entre la DM (faible vs élevée) et le sommeil de nuit du bébé est modulée par le statut de coparentalité de la mère (sans coparentalité, coparentalité faible, ou élevée). À 5 mois post-partum, le niveau de DM et la perception de la coparentalité de la mère ont été évalués. À 17 mois, les mères ont rapporté la durée totale du sommeil de nuit du bébé. Plusieurs covariables (caractéristiques du bébé, de la mère) ont été incluses dans les analyses de covariance (ANCOVAs). Lorsque le niveau de DM est élevé, les bébés de mères sans coparentalité (monoparentales) dorment en moyenne 22 minutes de moins par nuit que les bébés de mères ayant une coparentalité élevée. Ce projet aide à la compréhension des facteurs familiaux liés aux difficultés de sommeil des bébés pour mieux prévenir ces difficultés et les conséquences développementales associées.

La stigmatisation, c'est-à-dire la dévalorisation vécue par les personnes présentant un problème de santé mentale, constitue un obstacle majeur à leur rétablissement menant, très souvent, à leur marginalisation. Comme philosophie d’intervention, le rétablissement propose pourtant qu’il est possible pour tout individu de s’intégrer à la communauté et de s’y épanouir et ce, peu importe sa condition. Comment se rétablir lorsqu’on vit avec les conséquences d’un étiquetage social négatif?

La recherche à l’origine de la présente communication a été menée auprès de personnes fréquentant un organisme communautaire axé sur le rétablissement en santé mentale. Elle met en lumière certains moyens qu'elles utilisent pour lutter contre les effets de la stigmatisation dans leur vie quotidienne. Une de ces stratégies repose sur la construction et le maintien d’un idéal de normalité, partagé par l'ensemble des intervenantes et des participantes fréquentant l'organisme. La capacité des participantes à témoigner de la normalité attendue, à travers leurs interactions avec leurs pairs, confirme leur appartenance au groupe et sert d’appui à la restauration de leur identité, en-dehors des cadres imposés par le stigmate du problème de santé mentale. Néanmoins, les résultats de l’étude soulignent que ce stigmate, par sa force d’évocation, demeure un élément persistant qui structure les interactions et l’identité des personnes qui le portent et ce, malgré les efforts consentis pour s'en libérer.

« L’environnement alimentaire scolaire » se réfère principalement au type et au nombre d’établissements qui offrent des services d’alimentation dans le contexte spécifique des écoles primaires, et permet aussi d’étudier les pratiques se rapportant à la nourriture et à la santé. Malgré le fait que le Mexique ait un taux élevé d’obésité chez les enfants dans le monde, les études sur les environnements alimentaires sont presque inexistantes.

Basées sur une méthodologie mixte et en utilisant la technique « dessiner et écrire », des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès d’écoliers (69) et d’écolières (77) dans une école privée au nord du Mexique. Les données colligées ont été étudiées en faisant une analyse de contenu.

La présente recherche a eu comme objectif de décrire le cas d’un environnement alimentaire scolaire et d’analyser les préférences, les connaissances et les pratiques alimentaires chez des enfants âgés de 6 à 12 ans. 65% des données (dessins) sont des images sur les fruits et les légumes. Il y a 129 établissements qui vendent des produits alimentaires dans une aire de 1000 m2 autour de l’école dont 29 dépanneurs. Les habitudes des écoliers et des écolières sont similaires, cependant ces dernières ont dessiné une quantité plus grande d’images sur les aliments sanitaires et elles présentent moins d’excès de poids. Seulement des écolières ont dessiné des salades tandis que les écoliers des fruits de mer.

Si les risques sexuels associés à la consommation de drogues chez les jeunes en situation de rue sont bien identifiés, tels que l’usage inconstant du préservatif et la prostitution (Chettiar et al., 2010; Hathazi et al. 2009), peu d’études ont documenté, à partir du point de vue des jeunes, le rôle de la consommation de drogues sur leur expérience des relations affectives et sexuelles. Le discours de quatorze jeunesen situation de rue(8 femmes et 6 hommes) quitémoignent d’une consommation de drogues intensive a été analysé à partir de la méthode qualitative de Tesch (1990). L’analyse des témoignages de ces jeunes montre quela consommation de drogues représente une expérience envahissante où la dépendance aux substances prend le dessus sur l’ensemble de leurs activités. Devant l’urgence de répondre à cet envahissement, ces jeunes mentionnent se sentir contraints de marchander leur sexualité pour obtenir rapidement de l’argent afin de consommer de la drogue. Quelques jeunes indiquent avoir tissé des relations affectives avec des conjoints qui étaient eux aussi dépendants aux substances, mais la plupart mentionnent que l’envahissement par la drogue fait obstacle au développement d’une relation amoureuse. En se démarquant des travaux sur les risques sexuels, cette étude montre que la consommation intensive de drogues vient enfermer certains jeunes dans la situation de rue en freinant leurs relations sociales et affectives au profit de leur dépendance aux substances.

Le système régional de protection des droits de la personne dont il est question dans ma proposition est le système régional arabe. Cette disparition n'est pas juridique. La Charte arabe des droits de l'Homme est toujours en vigueur mais ni les Etats, ni les ONG ne l'invoquent plus. Ce système régional semble entré dans un processus de disparition progressive. Faut-il en imputer les raisons aux profonds bouleversements socio-politiques qui secouent le monde arabe depuis 2011? La thèse que nous soutenons est que ces bouleversements n'ont fait qu'accélérer un processus inévitable. Le système régional arabe était voué à l'échec dès sa création. La méthode comparative sera notre meilleur outil pour expliquer ce destin funeste. En effet, le système qui a le plus réussi au monde aujourd'hui est le système régional européen fondé sur la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. Outre les vertus propres de cet instrument, c'est l'existence d'un fonds commun de valeurs et de principes des droits de la personne (et donc d'intégration juridique) qui sont partagés par les Etats européens qui expliquent son succès; en plus du développement économique. Autant de facteurs qui font défaut dans le monde arabe. Nous soutiendrons que sans ces facteurs et avec l'existence de visions extrêmement divergentes dans le domaine des droits de la personne dans le monde arabe (le fossé entre la Tunisie et les pays du Golfe par exemple), aucun système régional ne pourra réussir.

Cette étude explore les relations entre les expériences d'intégration des immigrants francophones d’Afrique subsaharienne en Colombie-Britannique et les politiques et programmes actuels liés à leur intégration. La recherche s'appuie sur les observations et les descriptions des participants pour répondre à trois questions principales : comment l'intégration est-elle vécue par les immigrants francophones d’Afrique subsaharienne dans une province anglophone du Canada?; Comment les expériences de ces immigrants nous aident-elles à comprendre les relations entre les pratiques d'intégration et la construction identitaire en milieu minoritaire?; Quelles sont les implications des pratiques et expériences d'intégration de ces immigrants pour les théories, les politiques et les programmes d'intégration qui visent les immigrants? Ces questions émergent de l'examen des théories d’inclusion et de la construction identitaire en vigueur dans diverses disciplines. Basée sur des entrevues et des observations participantes menées pendant 4 mois, l'étude décrit les façons dont l'intégration et l'identité des participants sont façonnées par les discours institutionnels et l'impératif de repenser l’intégration en tenant compte de la diversité au sein des communautés. Les résultats suggèrent que les participants puisent dans leurs pratiques transnationales, transculturelles, leurs répertoires sociolinguistiques et culturels pour mieux s’intégrer dans leur société d'accueil.

Pour plusieurs adultes présentant une déficience intellectuelle, la transition vers un milieu de vie hors du domicile parental peut s’avérer très complexe. Les longues listes d’attente, les difficultés de planification et les besoins changeants de cette population peuvent expliquer cette complexité. Cette étude examinera le processus de décision relié au déménagement ainsi que le rôle des acteurs participant à la transition. Au total, sept familles comportant un adulte présentant une déficience intellectuelle ont participé à l’étude. Onze parents et quatre adultes ont participé à une entrevue semi-structurée afin de les interroger sur le processus. Les enregistrements audios des entrevues ont été retranscrits verbatim. Une analyse qualitative des données de nature thématique a été faite à l’aide du logiciel QSR NVivo 11. Les résultats préliminaires indiquent que la coordonnatrice du projet a joué un rôle important dans le processus de décision. L’opinion des membres de la famille prend aussi une place importante dans les décisions reliées au logement. Ceux-ci sont une grande source de soutien pour leur enfant présentant une déficience intellectuelle. Le processus de planification est unique à chaque famille, et les rôles de chaque acteur sont distribués différemment selon la famille. Cette recherche clarifie les besoins de soutien des personnes présentant une déficience intellectuelle lors de leur transition vers un logement hors du domicile parental.

Dans divers domaines de vie, il est important de découvrir les facteurs les plus prometteurs pour expliquer la performance d’une personne. La force mentale (FM) est l’un de ceux-ci. Elle est décrite comme une entité psychologique qui permet de réaliser des performances supérieures de façon constante, et ce, en présence de pressions, d’adversités ou d’obstacles (Gucciardi et al., 2015). Aussi, plusieurs chercheurs la conçoivent comme multidimensionnelle, c’est-à-dire représentée par un concept d’ordre supérieur qui intègre des dimensions distinctes, mais interreliées (Gucciardi et Gordon, 2011). Dans cette recherche, nous évaluons 12 dimensions de la FM chez des élèves du secondaire. De plus, nous sommes intéressés à vérifier si la FM et ses dimensions prédisent les résultats scolaires, la préférence pour résoudre des problèmes difficiles et la peur de l’échec. Nous avons évalué la FM auprès de 515 élèves du secondaire (filles 58 %) à l’aide du Mental Toughness Inventory (MTI; Middleton et al. 2007). Les résultats d’analyses par équations structurelles indiquent que la structure factorielle de cet instrument, développé dans le contexte sportif, est valide dans le contexte scolaire. Contrairement à nos hypothèses de départ, le facteur global de FM constitue un meilleur prédicteur des problèmes difficiles, des notes et de la peur de l’échec que les dimensions spécifiques de la FM. Les résultats sont discutés à l’aide de divers cadres théoriques et recherches actuelles sur la FM.

Les dernières statistiques montrent que les producteurs agricoles sont particulièrement à risque de vivre de la détresse psychologique et d’entrevoir le suicide comme une porte de sortie. Or, il apparait que la qualité du lien existant entre les agriculteurs et leur enfant pourrait être un facteur de protection face aux troubles de santé mentale. Ainsi, un examen de la littérature visant à documenter l’état des connaissances actuelles concernant le vécu de la paternité et la santé mentale des agriculteurs a permis de cibler 116 études pertinentes en lien avec l’objet de recherche, et d’en retenir 62. Les résultats dégagés d’une analyse thématique montrent que des agriculteurs québécois soulèvent des préoccupations à l’égard de la conciliation travail-famille, des risques en termes de santé mentale, des enjeux liés à la complexification du travail agricole et des critiquent envers les pratiques paternelles des générations antérieures. Cela laisse entrevoir la négociation de nouvelles valeurs au sein de l’identité masculine prédominante et de la culture organisationnelle du monde agricole. Cette négociation ne se fait pas sans heurts et s’arrime à diverses mutations relatives au monde agricole. Celles-ci entrainent une augmentation du niveau de stress chez les agriculteurs. Ces changements, et le peu de recherches faites à leur égard, montrent qu’un effort de théorisation reste à combler concernant le vécu de la paternité et ses impacts sur la santé des agriculteurs.

Des études ont démontré que les jeunes conducteurs masculins prennent plus de risques au volant lorsqu'ils sont accompagnés de jeunes passagers de même sexe, au point où plusieurs états ont légiféré pour limiter le nombre de passagers dans leur véhicule. L’objectif de cette étude était de distinguer les manifestations de conduite dangereuse chez des conducteurs masculins de 18 à 25 ans à l’aide du DDDI (Dula Dangerous Driving Index). Un groupe témoin de 73 participants a répondu au questionnaire DDDI dans les conditions habituelles tandis qu’un groupe expérimental de 80 sujets y a répondu dans le contexte « accompagné de mon meilleur ami ». Comme contrôle supplémentaire, les deux groupes ont obtenu des résultats similaires en répondant — sans spécification de contexte — au questionnaire ACR (Bergeron et Joly, 1988) mesurant les attitudes, perceptions et normes sociales (influences des pairs) en conduite automobile. Par contre, le questionnaire DDDI montre des différences significatives (p<0,01) sur chacune des composantes de conduite dangereuse, le groupe expérimental se révélant moins colérique et moins agressif, et rapportant prendre moins de risques au volant. Il convient de se demander si la Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1991) permet de bien rendre compte de l’écart entre les intentions de comportement mesurées dans la présente étude et les résultats des études antérieures sur les comportements observés dans la conduite d’un véhicule.

L’arrivée de la pandémie de la COVID-19 a transformé l’expérience universitaire de façon radicale. Du jour au lendemain, les étudiant-es se sont retrouvé-es à faire face à une nouvelle réalité : apprendre depuis chez soi. Le basculement des enseignements en distanciel, accompagné par la période de confinement, ont changé les modalités d’interaction entre les étudiant-es. Mais quels ont été les effets de cette nouvelle réalité sur la problématique des violences de genre entre étudiant-es dans le milieu universitaire ? Est-ce que les nouvelles dispositions liées à la situation sanitaire ont aggravé la situation, l’ont amélioré ou n’ont rien changé ? Nous avons posé ces questions aux étudiant-es de l’Université de Genève en Suisse dans le cadre d’une recherche doctorale -construite sur la base de l’Enquête sur la sexualité, la sécurité et les interactions en milieu universitaire (ESSIMU)- visant à comprendre les attitudes et les normes qui consolident les violences de genre dans le contexte universitaire suisse. Se basant sur les réponses collectées, cette communication présentera les résultats préliminaires de l’impact de la COVID-19 sur l’expérience universitaires des étudiant-es, en mettant l’accent, en particulier, sur comment l’enseignement en ligne a façonné leurs perceptions de la violence de genre en milieu universitaire.

L’importance accordée aux gangs de rue n’est pas sans rapport avec les résultats d’études concluant que les délinquants qui les fréquentent sont de plus grands producteurs de crimes. Au nombre des explications de l’influence de l’appartenance aux gangs sur les conduites délinquantes se trouvent les attributs de la culture de gangs. La proposition, en effet, la plus couramment recensée dans la littérature est que l’appartenance aux gangs confère une identité qui se manifeste par l’attachement à une culture spécifique. Or, s’il existe en criminologie une notion qui alimente les débats sur les origines de la délinquance, c’est nul doute celle de la culture des gangs. Malgré une très longue tradition de recherches sur les sous-cultures délinquantes, la culture de gangs a fait l’objet de peu d’études visant à définir ses paramètres afin qu’elle puisse être soumise à un examen empirique rigoureux. Pour remédier à la situation, une grille de mesure de la culture des gangs a été élaborée à partir de la littérature, puis soumise à des panels d’experts afin d’en valider le contenu. En plus d’être administrée dans le cadre d’une collecte de données menée auprès de contrevenants mineurs et adultes, sa fidélité est aussi mise à l’épreuve par des cliniciens. Cette communication a pour objectif de présenter la grille de mesure de la culture de gangs et les premiers résultats de sa validation.

Malgré une grande diversité de recherche sur la maternité des adolescentes, l’analyse des parcours de vie et des facteurs qui peuvent influencer le parcours scolaire de ces mères reste peu documentée au Canada et plus précisément au Bénin. C’est précisément sur cet aspect que se penche cette recherche doctorale. L’objectif de cette recherche est de comprendre comment les différents parcours adoptés par les mères adolescentes au Bénin influencent l’obtention de diplôme scolaire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) soulignait récemment que l’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement le Bénin, est actuellement la deuxième région au monde où les grossesses à l’adolescence sont les plus élevées (OMS, 2020). Notre méthodologie de recherche qualitative reposera sur 1) une analyse du discours des programmes et campagnes de prévention gouvernementales entourant la sexualité et la maternité des mères adolescentes au Bénin, des entrevues avec les mères adolescentes. Cette recherche a l’avantage de porter sur un terrain et un corpus qui est outre-Atlantique et plus précisément au Bénin en Afrique de l’Ouest où, la problématique est peu traitée en recherche, alors même qu’il y a un besoin énorme de ressources en travail social capable de prendre en charge les mères adolescentes. Les données recueillies dans le cadre de la recherche serviront, au-delà de la thèse, à la publication d’articles, de chapitres et de livres sur le phénomène de la maternité adolescentes au Bénin. 

L’entrée dans la parentalité est vécue dans un contexte social et historique et selon des conditions variables d’un individu à l’autre. Les parcours qui mènent à la naissance d’un premier enfant se sont transformés à la suite de la Révolution tranquille au Québec. Le mariage n’est plus un passage socialement prescrit pour fonder une famille : la proportion de naissances hors mariage atteint maintenant près du deux tiers des naissances (ISQ, 2015). De plus, l’arrivée d’un premier enfant se fait à un âge toujours plus avancé, passant de 26 à 29 ans entre 1990 et 2014 (ISQ, 2015). Cette communication étudie 25 entretiens réalisés auprès de parents entrés dans la parentalité entre 1986 et 2015. L’expérience de la parentalité varie selon l’âge d’entrée, le contexte personnel et aussi social dans lequel elle s’inscrit, faisant état d'une variabilité d'expériences, et ce, même si nous couvrons des expériences qui s’échelonnent sur les 30 dernières années. J’analyserai ainsi le processus décisionnel entourant la venue du premier enfant. Les discours rétrospectifs des parents rencontrés font justement état de ce processus qui est marqué par un positionnement entre la certitude ou l’incertitude face au projet d’avoir un enfant. Enfin, la signification de ce projet, les conditions préalables à sa réalisation, ainsi que sa négociation tant personnelle que conjugale permettent d’approfondir les connaissances sur une question existentielle qui touche toutes les familles : sa (re)fondation.

Dans un monde aux mobilités décuplées, la construction identitaire de personnes migrantes est un sujet de recherche anthropologique particulièrement pertinent. Cette présentation se base sur une recherche ethnographique comparative, réalisée à Bordeaux (France) et à Montréal (Québec). Québec et France sont liés historiquement, linguistiquement, et culturellement, avec de part et d’autre un flux de migration important. Les gouvernements Québécois et Français ont mis en place des politiques facilitant cette migration, notamment des partenariats universitaires et des reconnaissances de compétences professionnelles. Notre recherche se base sur des entretien avec des Québécois à Bordeaux, et des Français à Montréal (N=10). Nous avons cherché à savoir à quel point leurs identités, en contexte de migration dans un pays proche linguistiquement et culturellement, s’est construite vis-à-vis de la société d’accueil. En effet, nous avons trouvé que la langue et l'accent sont des marqueurs très forts de l’intégration, répondant souvent à des stéréotypes. Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication jouent également un rôle important dans la connexion gardée avec le pays d’origine, ainsi que dans les liens sociaux tissés au lieu de migration. Les migrations individuelles entre France et Québec, qu’elles soient long-terme ou temporaires, s’inscrivent donc dans un parcours de vie personnel mais aussi dans des réalités sociales et institutionnelles historiques.

Cette proposition de communication a pour objectif de présenter les effets des mutations du marché des services de soutien à domicile sur le «sens du travail» chez les travailleuses du système d’allocation directe Chèque emploi-service (CES). Les analyses préliminaires issues de 12 entretiens semi-directifs indiquent un rapport au travail subversif demandant l'appréciation des émotions comme force de travail afin de saisir «l'éthos du care».

Malgré des conditions d'emploi précaires et peu lucratives, les travailleuses font valoir une haute satisfaction, où le sentiment d'être utile et intégrée dans des rapports affectifs voile le rapport d'exploitation sexiste et raciste induit par les réorganisations du marché du travail et des politiques sociales. La récurrence et la force de ces témoignages, ainsi qu'une approche féministe basée sur la théorie du point de vue, invitent alors la chercheuse à explorer les tensions et interstices entre les différentes représentations du travail «salarié» et «domestique». Quel est le sens du travail au quotidien lorsque celui-ci se situe aux marges des conceptualisations dominantes? Comment les motifs financiers et affectifs sont-ils (ré)appropriés par les travailleuses elles-mêmes?

Cette recherche prend pour point de départ une expérience de travail personnelle, suivie d'allers-retours exploratoires entre la théorie et l'empirie. C'est de cette première incursion sociologique qu'ont émergé les questions qui ont orienté la recherche présentée.

Malgré la popularité croissante de la méditation pleine conscience en Occident (p. ex., Khoury et al., 2021) et l'intérêt renouvelé pour les pratiques méditatives zen comme le shikantaza (p. ex., Parsons, 2021), peu d'études ont comparé en profondeur ces deux approches. Cette lacune dans la littérature limite la compréhension des spécificités de chaque pratique et de leurs effets potentiellement distincts. La question de recherche est la suivante : comment la pratique du shikantaza diffère-t-elle de la méditation pleine conscience sur le plan théorique et expérientiel?

La méthodologie combine une autoethnographie comparative (Ellis et al., 2011) impliquant une pratique de 6 mois pour chaque méditation, et une analyse théorique des enseignements emblématiques de Dōgen (1200-1253) pour le shikantaza et de Kabat-Zinn (2013) pour la pleine conscience. L'analyse de contenu (Bardin, 2013) et les récits ethnographiques (Gobo, 2012) sont employés.

Les résultats préliminaires révèlent des différences par rapport à la nature, à l’objet et à la finalité des pratiques. Le shikantaza implique une attention non dirigée, vise l’éveil spirituel et n’a pas d’objet attentionnel spécifique. La pleine conscience implique une attention plus intentionnelle, vise le bien-être et se concentre sur des phénomènes plus intérieurs. Ces distinctions théoriques s’alignent en partie avec celles sur le plan expérientiel, sans s’y limiter. Les résultats sont discutés en vue d’une meilleure compréhension des deux approches.

L’identité professionnelle en travail social fait l’objet de débats récurrents au sein de la profession. On constate notamment une situation de malaise chez les acteurs lorsqu’il s’agit de légitimer sa pratique et de la distinguer de celle des autres métiers relationnels (Franssen, 2000). Connaissant l’influence majeure de la formation initiale sur le développement de l’identité professionnelle, la façon dont les étudiants adhéreront aux représentations de la profession partagées par l’ensemble du groupe professionnel en dira long sur le développement éventuel d’un malaise identitaire. Afin de connaître les impacts de la formation sur l’identité professionnelle des futurs travailleurs sociaux de la région de l’Abitibi-Témiscamingue qu’un projet de recherche s’est intéressé aux conceptions du travail social chez les étudiants du baccalauréat en travail social de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. La présente communication vise à exposer les principaux résultats de cette recherche menée dans le cadre des travaux de l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP). Après avoir abordé l’évolution des conceptions des étudiants au cours de leur trajectoire académique, il sera discuté des facteurs qui influencent l’apprentissage de l’ethos de la profession et qui, en même temps, poussent progressivement bon nombre d’étudiants, à l’instar du groupe des travailleurs sociaux, à se porter défenseurs de l’identité professionnelle du travail social.

On ne peut parler d’une mode si une esthétique touche uniquement un groupe marginalisé. Or, il existe toujours un décalage entre la naissance d’une esthétique corporelle et/ou vestimentaire et son adoption par un nombre significatif d’individus. En retraçant la logique de pensée de ceux et celles qui créent les tendances, qui s’en inspirent ou qui les copient, il devient possible de saisir cet espace temporel. Pour en faire la démonstration, nous appréhendons le processus d’appréciation collective de l’esthétique punk —qui a mis plus de trente ans à infiltrer la masse populaire— à partir des « parcours modèles de la pensée » issus de la conception kantienne de la logique. Notre démarche permet de saisir les fondements du phénomène de contagion sociale qui caractérise toute mode. Il offre également des pistes de réflexion sur les déterminants temporels des courants esthétiques vestimentaires et sur la stagnation de la mode contemporaine. 

La littérature démontre que la consommation de pornographie en ligne est associée à un historique sexuel distinctif ainsi qu’à l’implication dans des pratiques sexuelles à risque. Afin de préciser ces connaissances, la présente étude a pour objectif de comparer un groupe de consommateurs de pornographie en ligne à un groupe de non-consommateurs par rapport à (1) leur historique sexuel, particulièrement au niveau de l’âge de la première relation amoureuse et sexuelle, du nombre de relations amoureuses et sexuelles, ainsi qu’à (2) leur implication dans des pratiques sexuelles à risque, notamment les histoires d’un soir, les relations sexuelles non protégées et la contraction d’ITS. Pour ce faire, 990 participants francophones (743 femmes, 238 hommes, 9 autres) âgés de 16 à 83 ans ont rempli un questionnaire évaluant divers comportements et habitudes sexuels. Les résultats portant sur les habitudes de consommation démontrent que 63,6 % (n=630) des répondants consomment de la pornographie en ligne, alors que 36,4 % (n=360) des répondants ne consomment pas de pornographie en ligne. Des analyses de variance permettront d’identifier s’il y a des différences significatives entre les consommateurs de pornographie en ligne et les non-consommateurs en ce qui a trait à leur historique sexuel et leurs pratiques sexuelles à risque. Cette étude précise les connaissances sur la consommation de pornographie en ligne et les facteurs y étant associés.

Dans les dynamiques interculturelles et leurs répercussions sur l’identité individuelle et communautaire, les stratégies identitaires contribuent à la valorisation d’une estime de soi positive lorsque l’identité est dévalorisée, stéréotypée ou incomprise (Camilleri, 1998). Ces stratégies permettent de naviguer ou négocier dans le vécu religieux des majoritaires (Selby et coll., 2020), mais aussi d’affronter l’islamophobie.

Reconnue ou conspuée, l’islamophobie au Québec se traduit par une attitude de méfiance et de rejet, mêlant discriminations et/ou agressions verbales/physiques souvent genrées (Razack, 2011; Mekki-Berrada, 2018), qui peuvent mener à la violence extrême (attentat de Québec en 2017) (Wilkins‐Laflamme, 2018; Zine, 2021). Alors qu’elles ciblent des personnes racisées pour leurs croyances et leurs pratiques religieuses, les déclinaisons de l’islamophobie assurent vouloir défendre les droits des femmes face à des pratiques en opposition avec les valeurs québécoises. Nous allons ici analyser le contexte sociopolitique du Québec (Projets de loi 62, 21 et 94), afin d’exposer un processus d’exclusion auquel les musulmanes rencontrées font face au quotidien par des stratégies identitaires.

Cette présentation est basée sur des résultats préliminaires qui démontrent les relations d’interdépendances et de contingences entre la conception de l’islamophobie, les projets de loi votés et les stratégies identitaires adoptées dans le milieu scolaire et professionnel.

Le droit public contemporain est depuis quelque temps traversé par un mouvement de fond qui interroge ses principes universalistes. L’expression religieuse au travail ou dans les lieux publics, le « vivre ensemble » en sont autant de symptômes. Cette communication a pour objectif de présenter les résultats préliminaires d’une recherche menée en collaboration avec des juristes, historiens, anthropologues, sociologues et politistes et visant à proposer une lecture critique et pluridisciplinaire de ce phénomène à partir du droit colonial, en particulier du concept d’assimilation, longtemps marginalisé dans la littérature savante. Si le phénomène colonial n’a intéressé que marginalement les juristes, le droit colonial occupe en revanche dans le projet colonial une place prépondérante. Il reste au cœur de nombreuses thématiques actuelles du droit public. De là naissent plusieurs questions qui seront regroupées autour de deux axes : dans un premier temps, la communication proposera un inventaire puis une évaluation de l’apport possible des études postcoloniales et des théories critiques de la race dans l’analyse du discours juridique en droit public au regard des contextes académiques français et québécois (I); puis, dans un deuxième temps, une analyse de l’influence des modèles assimilationniste et intégrationniste pratiqués en métropole et outre-mer sur le droit public contemporain français et québécois sera effectuée à partir des évolutions du droit colonial (II). 

Depuis la publication de la Politique d’intervention en matière de violence conjugale (gouvernement du Québec, 1995), l’État oriente les pratiques dans le domaine de la violence conjugale (VC) au Québec selon une approche intégrant les réponses psychosociales et judiciaires. En cohérence avec ces orientations, des récits de pratiques provenant d’intervenants psychosociaux œuvrant en périphérie du système judiciaire en VC ont permis de documenter des services spécialisés où le judiciaire et le social coexistent au quotidien (Bélanger, 2012; Dufour, 2012; Poupart, 2012). Devant ces pratiques, il est pertinent de se demander si cette coexistence a eu pour effet de créer un nouvel univers de travail et par ricochet, une identité professionnelle propre à ces intervenants. En vue notamment de répondre à cette question, 37 intervenants psychosociaux et pénaux pratiquant auprès des personnes aux prises avec la VC dont la situation est judiciarisée ont participé à des entretiens individuels semi-directifs où ils ont été questionnés au sujet de leurs représentations professionnelles. La présentation orale proposée exposera certains résultats de ces entrevues. Il sera par exemple questions des motivations et des compétences évoquées par les personnes rencontrées pour œuvrer dans ce domaine. Ces résultats seront discutés et mis en relation avec la façon dont ces intervenants définissent leur identité professionnelle.

Il n’est pas aisé de définir ce qu’est une famille dans une société où les modes de vie et de conception ont évolué et où les droits fondamentaux exercent une influence grandissante. Le droit peine à appréhender ce qu’est une famille, tant cette notion renvoie à des réalités diverses et complexes. Partant, le travail des juges en la matière est fondamental. L’analyse des décisions rendues par la Cour suprême du Canada et la Cour européenne des droits de l’homme permet de mettre en avant les éléments pris en compte par les juges au moment de trancher un litige familial et de comprendre comment ils les articulent. Dès lors, il apparaît qu’une définition stricte ne permet pas de déterminer efficacement les contours de la notion de famille, mais qu’à l’inverse, l’utilisation d’un mécanisme offre une approche plus souple du phénomène familial. Les variables au cœur de ce mécanisme développé dans ma thèse de doctorat sont au nombre de deux : un versant structurel (lien entre deux individus, identifiable de manière objective) divisé en deux composantes, une juridique (lien juridique tel que la filiation ou le mariage) et une biologique (lien biologique entre un enfant et son géniteur par exemple), et un versant fonctionnel (qui permet de tenir compte de l’aspect relationnel au sein de la famille). Ces différents versants de la famille s’articulent constamment, se rencontrent souvent, s’opposent parfois et permettent de mieux comprendre les enjeux familiaux d’aujourd’hui.

Après le séisme survenu en Haïti le 12 janvier
2010, un programme spécial de parrainage fut mis en place par le Ministère québécois de
l’immigration et des communautés culturelles 
afin de permettre à quelques milliers de citoyens haïtiens de rejoindre
leur famille résidant dans la province. Cette communication s’appuie sur une recherche exploratoire sur les
expériences migratoires de nouveaux-arrivants Haïtiens parrainés dans le cadre
de ce programme. Des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 7
hommes et 2 femmes âgés entre 23 et 60 ans. L’objectif était de rendre compte
des formes de différence auxquelles
font appel ces personnes lors de l’élaboration de leur expérience migratoire.
En d’autres mots, la question qui sous-tendait notre réflexion était de savoir
si la construction des expériences de ces personnes passait automatiquement par
la mobilisation de référents identitaires (racialisés ou ethnicisés ou
culturalisés)? Dans cette présentation nous aborderons essentiellement la
racialisation comme pratique discursive de la différence, la perception de
l’ « haïtianité » et la langue comme outil de résistance.