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Historiquement, les enfants et les adolescents ont été largement absents de la recherche, que ce soit en tant que participants ou, plus encore, en tant que consultants. L'intégration de l'expérience vécue des jeunes dans la recherche remet en question les stéréotypes d'incapacité, tout en rendant leurs expériences et leurs points de vue de plus en plus visibles. Dans le cadre d'une recherche doctorale visant à examiner la manière dont les professionnels de la justice familiale répondent aux situations de garde et d'accès impliquant la participation des enfants, un comité consultatif de jeunes a été mis en place. Créé dans le but de favoriser la collaboration de ceux qui ont l'expérience vécue, le comité a été composé de jeunes âgés de 12 à 17 en Ontario. Les membres ont été activement impliqués dans le processus de recherche, ayant eu l'occasion de donner leur avis sur un guide d'entretien et de formuler des recommandations essentielles concernant les pratiques liées à la participation des enfants et les pratiques des professionnels de la justice familiale. Dans cette présentation, je partagerai le développement, les méthodes et les résultats du comité. L'objectif est de mettre en lumière l'importance de ces comités consultatifs de jeunes dans la recherche axée sur eux, tout en soulignant les avantages de l'inclusion des jeunes dans le processus de recherche et en encourageant leur participation active dans la formation des politiques et des pratiques qui les concernent directement.

Récemment, les universités ont tenté d’adresser la croissance des besoins des étudiants en santé mentale à travers des interventions dirigées par des étudiants. Toutefois, une évaluation des effets auprès des étudiants est requise. Cette étude a évalué les retombées de «Stronger than Stigma (STS)»,  un groupe axé sur la santé mentale dirigé par des étudiants dans l'optique de promouvoir la santé mentale en intégrant des approches en ligne et en personne. Cinquante-huit (62,1% femme) étudiants ont complété un sondage anonyme en ligne évaluant STS selon la promotion de la santé mentale, les bienfaits et la réponse aux besoins. Les résultats démontrent que 100% des participants sont d’accord ou entièrement d’accord avec le fait que (1) STS a promu et prôné la santé mentale (2) d’autres étudiants peuvent profiter de STS et (3) STS répond à un besoin. La narration à la première personne du blog et de la série de conférences ont été les éléments choisi comme les préférés par 34,5% et 27,6% des participants respectivement. De plus, 20,7% ont préféré les ateliers et 15,5% la présence médiatique sociale. L’étude actuelle démontre l’enthousiasme pour les groupes de santé mentale dirigés par les étudiants, particulièrement avec la narration à la première personne sous forme de blog et de série de conférences. Considérant la réponse positive au programme STS, ces groupes devraient être développés et accessibles aux étudiants à travers des universités afin de promouvoir la santé mentale.

Les anglophones du Québec ont des droits en matière d'accès aux services sociaux et de santé (SSS) en anglais. Or, l'accès aux SSS est modulé par des facilitateurs et des barrières (facteurs), intrinsèques (p.ex. bilinguisme) et extrinsèques (p.ex. offre éloignée de SSS). Toutefois, à ce jour, nous en savons peu sur les facteurs modulant l’accès aux SSS pour les aînés anglophones. En raison de leur population vieillissante et de leur faible niveau de bilinguisme, il importe de s’attarder à leur situation. Notre étude visait donc à décrire les facteurs intrinsèques et extrinsèques influençant l’accès aux SSS pour les aînés anglophones. Pour ce faire, nous avons entrepris une étude de cas auprès de 10 aînés unilingues anglophones estriens. Nous avons procédé à des entretiens semi-dirigés, une collecte de documents et la rédaction d’un journal de bord. En analysant thématiquement les données, nous avons identifié 10 facteurs. Parmi les 6 facteurs intrinsèques, se débrouiller en français est un facilitateur, alors qu’éviter de demander des SSS par peur de déranger est une barrière. Parmi les 4 facteurs extrinsèques, les médecins de famille et un réseau informel disponible sont des facilitateurs, alors que les processus bureaucratiques sont une barrière. Des interventions adaptées aux besoins des aînés anglophones s’avèrent nécessaires afin d’améliorer l’accès aux SSS pour ces aînés, et ainsi, contribuer à leur bien-être.

La violence émotionnelle (VE) à l’enfance est l’un des traumas interpersonnels les plus répandus, surtout chez les femmes, et implique l’expérience répétée d’humiliation, de critiques, de menaces ou d’insultes (Bigras et al., 2015; Dias et al., 2015; Stoltenborgh et al., 2015). Plusieurs études recensent la présence de symptômes de stress post-traumatique (SSPT) chez les survivants de VE, mais les mécanismes qui sous-tendent cette trajectoire demeurent méconnus (Godbout et al., 2015; Haferkamp et al., 2015). De récentes études soulignent le rôle de la pleine conscience pour tenter de comprendre les effets des traumas. Dans cette perspective, cette étude vise à explorer le rôle médiateur de la pleine conscience dans la relation qui unit la VE à l’enfance et les SSPT. Un total de 111 femmes ont complété un questionnaire auto-rapporté en ligne. Au sein de cet échantillon, 51,4% des femmes rapportent avoir vécu de la VE à l’enfance et 27,9% rapportent des SSPT cliniquement significatifs. Les résultats d’analyses de régression multiple hiérarchique démontrent que la VE est associée à une augmentation des SSPT et que cette association est partiellement expliquée par une diminution des capacités de pleine conscience (? = -0,22 p = 0,02; R2 = 0,08). Ces résultats confirment l’importance d’évaluer l’expérience de VE à l’enfance chez les femmes qui rapportent des SSPT et suggère que l’entrainement à la pleine conscience pourrait prévenir ou diminuer les SSPT chez les survivantes de VE.

Le début de la vie adulte et la période du vieillissement sont des étapes majeures pouvant augmenter le risque de développer des enjeux de santé mentale. Cependant, de nombreux jeunes adultes et aînés ne sont pas enclins à aller chercher de l’aide. Les troubles anxieux sont particulièrement répandus chez les jeunes adultes et les aînés. Malgré les conséquences de l’anxiété non traitée, une sous-utilisation des services de santé mentale est observée chez ces deux populations. Selon la théorie du comportement planifié, les intentions de recherche d’aide sont fortement associées au comportement de recherche d’aide. Toutefois, il convient de noter que les intentions de recherche d’aide des aînés ont reçu peu d’attention dans la littérature, ce qui soulève des questions sur les différences intergénérationnelles au sujet des intentions de recherche d’aide. L’objectif est de dresser un portrait plus précis des intentions de recherche d’aide en identifiant les sources d’aide vers lesquelles les deux populations ont le plus l’intention de se tourner. Pour ce faire, le General Help Seeking Questionnaire a été rempli par 165 personnes âgées (> 60 ans) et 113 jeunes adultes (de 18 à 36 ans) ayant participé à une étude sur la littératie en santé mentale et la recherche d'aide. Cette connaissance servira de levier d’intervention préventif via la psychoéducation auprès du soutien privilégié par ces deux populations en contexte d’anxiété.  

Cette recherche socio-constructiviste cherche à comprendre comment s’opèrent les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés par la société et le système scolaire. Par processus de valorisation de soi nous entendons la dynamique par laquelle le sujet accorde du sens et de la valeur à son existence. À travers les concepts piagétiens d’équilibration et à l’aide de la théorie de la reconnaissance nous avons développé une modélisation des processus de valorisation de soi. Grâce aux recherches conduites dans le domaine de l’expérience esthétique, de l’éducation artistique et culturelle et en psychologie de l’orientation, nous avons précisé l’application de notre modèle théorique dans le réel. Ainsi, nous avons pu conduire notre expérimentation auprès de dix adolescents mauriciens de 14 à 15 ans venant de milieux défavorisés et en situation d’échec scolaire au sein d’un dispositif d’ateliers d’arts plastiques pendant un an. Les analyses de cas conduites à partir de l’observation des conduites et des entretiens semi directifs sur les projets professionnels des sujets révèlent la difficulté des adolescents à organiser et à évaluer leurs conduites en vue de se valoriser. Elles indiquent également que des relations de respect mutuel favoriseraient la valorisation des sujets. Cette recherche exploratoire identifie les pistes qui pourraient êtres approfondies pour mieux comprendre les processus de valorisation de soi chez les adolescents dévalorisés.

Implantée depuis 2009 au Québec, l'organisation Avenir d'enfants accompagne et finance chaque année plus de cent regroupements locaux de partenaires (RLP) dans tout le Québec. Leurs membres, qui totalisent plus de 2 000 organisations, se mobilisent autour de plans d’action concertés proposant des centaines d'activités qui contribuent au développement global des enfants de cinq ans et moins vivant en situation de pauvreté. Depuis le début, l'organisation soutient les communautés locales dans l'élaboration de leurs plans d'action concertés et dans la mobilisation de leurs partenaires. Or, en réponse à une évaluation du processus d’accompagnement offert, Avenir d’enfants a décidé de former l’ensemble des RLP à la Démarche partenariale écosystémique. À ce jour, 72 des 128 RLP de partenaires ont été formés. Cette conférence portera sur des résultats de l'implantation de cette démarche auprès des RLP accompagnés par Avenir d'enfants. Elle traitera des raisons qui ont motivé la transition vers ce type d'accompagnement et de son appréciation par les regroupements locaux de partenaires. 

L’évaluation des représentations d’attachement adultes peut se faire à l’aide de différents outils tels que l’Entrevue de l’attachement adulte (AAI) et le Projectif de l’attachement adulte (AAP) (George, Kaplan et Main, 1996; George et West, 2001). Ces derniers classent les participants suite à l’analyse de leur discours ; en contexte d’entrevue pour l’AAI et dans la narration d’histoires pour l’AAP. Les auteurs de l’AAP ont trouvé que ces deux outils sont très convergents en ce qui a trait aux différents types d’attachement (George et West, 2011). La présente étude vise à évaluer la convergence entre l’AAI et l’AAP suite à leur passation à 54 mères de familles d’accueil québécoises, au-delà des catégories globales. En effet, les échelles sous-jacentes à la classification ont été mises en relation. Ceci a révélé que l’échelle Connexion de l’AAP est corrélée à l’échelle Peur de perte de l’AAI (r = -.338, p < .05) et la présence d’une base de sécurité intériorisée dans le AAP est corrélée à l’échelle de processus métacognitifs dans le AAI (r = .327, p < .05). La présence de systèmes ségrégués résolus dans l’AAP est corrélée aux échelles de Passivité de la pensée (r = .526, p < .05) et de Trauma lié à la perte de l’AAI (r = .440, p < .05). La pertinence d’évaluer les représentations d’attachement des mères de familles d’accueil et les avantages et inconvénients posés par les diverses mesures existantes seront discutés.

Depuis une quarantaine d’années, le secteur funéraire est traversé par de profonds bouleversements. L’accroissement des flux migratoires, la sécularisation, l’évolution rapide des technologies numériques et, dernièrement, la crise sanitaire imposent au secteur funéraire de repenser son offre de services et l’adapter aux besoins actuels. Dans cette optique, l’Institut de recherche sur l’immigration et sur les pratiques interculturelles et inclusives (IRIPII) a développé une recherche-action partenariale qui mobilise la démarche de laboratoire vivant. Menée en collaboration avec la Fédération des coopératives funéraires du Québec et la Coopérative funéraire des Deux Rives, cette recherche vise à élaborer des pratiques d'intervention rituelle novatrices dans le milieu coopératif funéraire québécois. Les données issues d’une vingtaine d’entrevues auprès des employé-e-s du milieu funéraire et d’une série d’ateliers de cocréation révèlent une vague d’innovation dans la manière de vivre le deuil et d’honorer les défunts. La distanciation par rapport à la tradition catholique, l’augmentation des « funérailles directes », celles reportées et les cérémonies virtuelles figurent au premier plan parmi les besoins auxquels le milieu funéraire doit répondre. Cette communication sera l’occasion de réfléchir aux défis rencontrés par les professionnel-le-s dans leur travail et de discuter des différentes solutions envisageables pour favoriser une meilleure adaptation des services funéraires.

Les personnes itinérantes vivant avec une maladie mentale sont plus susceptibles d’interagir avec les services policiers. Si plusieurs études se sont penchées sur les contacts en tant que suspect, on en connaît peu sur les interactions en tant que victime ou personne en crise. Cette étude vise à décrire l’étendue des contacts policiers (en tant que suspect, victime, personne en crise) chez cette population et à identifier les trajectoires et leurs caractéristiques associées (incluant l’intervention Logement d’abord). L’échantillon compte 468 participants recrutés à Montréal pour un essai randomisé contrôlé de l’approche Logement d’abord. Les données administratives policières (SPVM) seront analysées en utilisant des analyses de trajectoires latentes et des régressions logistiques multinomiales. Dans les deux ans suivant l’entrée dans l’étude, 182 participants avaient eu au moins un contact en tant que suspect, 72 en tant que victime et 69 en tant que personne en crise. Des analyses préliminaires suggèrent que l’abus de substance est associé aux contacts en tant que suspect; qu’un diagnostic de manie et que Logement d’abord sont associés aux contacts en tant que victime; et qu’un diagnostic de trouble du stress posttraumatique est négativement associé aux contacts en tant que personne en crise. Les analyses de trajectoires latentes permettront d’informer les pratiques policières en mettant en lumière la robustesse de ces résultats et l’aspect dynamique des interactions.

Née d’une intuition qui a pris forme au cœur d’une pratique en service social, la question touche à deux grandes disciplines de l’intervention : le service social et l’art-thérapie. Plus précisément, l’intérêt de la recherche dont les résultats préliminaires sont présentés est l’intervention en art-thérapie auprès de couples dont l’un des partenaires est atteint de la maladie d’Alzheimer.

Les six couples participants ont bénéficié d’une intervention en art-thérapie, réalisée à domicile pendant dix semaines, à raison d’une heure par semaine. Le but de l’intervention était essentiellement de soutenir les couples dans le développement de stratégies leur permettant de mieux composer avec la maladie.

Dans ce contexte, l’art a été un outil de médiation du lien conjugal. Se rejoignant autour de projets artistiques mettant en images leur histoire, les couples ont pu se retrouver et développer de nouveaux modes de communication. La réalisation de projets créatifs leur a permis de transformer une relation aidant-aidé en une relation où l’intimité et la complicité ont repris leur juste place.

L’art-thérapie demeure un outil d’intervention puissant, qui favorise l’établissement de rapports où la personne est au cœur et ce, en dépit de ses défis.  

L’épuisement professionnel (Burnout) est un problème majeur pour les organisations. Toutefois, cette problématique a été très peu étudiée en ce qui concerne les serveuses du Québec. Pourtant, ces travailleuses font face à des exigences complexes et leurs conditions de travail sont souvent difficiles. Ainsi, malgré leur importance dans notre société et la pénurie de main-d’œuvre grandissante, peu de recherches se sont intéressées à ce métier. Nous allons présenter les résultats quantitatifs de notre thèse de doctorat qui établit les liens existants entre les demandes et les ressources spécifiques à ce métier pouvant les mener à l’épuisement professionnel. Pour ce faire, nous avons utilisé une méthodologie mixte séquentielle. Tout d’abord, nous avons effectué une étude qualitative afin de construire notre questionnaire. Ensuite, nous avons réalisé une étude quantitative auprès d’un échantillon de 158 serveuses travaillant au Québec en 2018. Les résultats de nos quatre hypothèses nous ont permis d’établir en premier lieu que l’épuisement professionnel des serveuses est associé au travail à la limite de son corps avec douleurs, à la charge de travail ainsi qu’au manque de cohérence des valeurs. Ensuite, nos résultats démontrent que le soutien organisationnel et le plaisir au travail peuvent agir comme modérateurs de l’épuisement professionnel. Nous allons dévoiler et discuter ces résultats dans notre présentation.

Cette présentation propose d’explorer le travail social collectif anti-oppressif par le biais de la réflexion sur la relation entre l’intervenantE et le groupe. Plus précisément, le positionnement éthique de l’intervenantE professionnelLE quant à son rôle en regard du groupe issu de la communauté est exploré. Une réflexion sur l’investissement de l’intervenantE et la circulation du pouvoir entre l’intervenantE et le groupe est présentée. Celle-ci s’articule en fonction des trois grandes étapes du projet. Les soulevés par la participation active de l’intervenantE à la collectivisation sont explorés dans un premier temps. Dans un deuxième temps, le rôle de l’intervenantE dans la définition des enjeux de l’intervention et des moyens utilisés est discuté. Dans un troisième temps, la place de l’intervenant dans l’organisation du travail et le partage des responsabilités est abordée. Les éléments de réflexions utilisés émanent d’une expérience de projet d’action collective effectué dans une visée anti-oppressive avec un groupe de mères immigrantes marginalisées et d’intervenantes psychosociales. Cette présentation vise à partager les pistes de réponses éthiques empruntées ou écartées au cours de ce projet et témoigne de leurs impacts.

Les élèves aux problèmes de comportements externalisés comme l'opposition sont plus à risque de décrocher à cause de leur faible engagement scolaire (Janosz, 2000). Or, l'engagement de ces élèves ne suit pas toujours la même trajectoire. Ainsi, il est possible qu’une relation maître-élève chaleureuse agisse comme facteur de protection pour ces élèves, et qu’une relation conflictuelle constitue un facteur aggravant (Hamre & Pianta, 2001). Cette étude vise à examiner l’effet modérateur d’une relation maître-élève chaleureuse ou conflictuelle sur le lien entre le degré de comportements oppositionnels des élèves et leur niveau d’engagement. L’échantillon comprend 611 élèves (52,8 % garçons) de 3e à 6e année (âge moyen = 9,78 ans; écart-type = 1,26) et 25 enseignants (29,2 % hommes), ayant complétés un questionnaire deux fois durant la même année scolaire. Les résultats révèlent qu’une relation maître-élève chaleureuse peut favoriser l’engagement des élèves. À titre explicatif, il semble que les enfants emploient leurs relations avec des adultes significatifs afin d’organiser leurs expériences (Bowlby, 1982). Ainsi, les élèves ayant une relation chaleureuse avec leur enseignant ont la sécurité émotionnelle nécessaire pour s’engager dans les activités d’apprentissage (Birch & Ladd, 1997). En somme, cette étude suggère que les interventions visant à promouvoir l’engagement des élèves devraient miser sur les interactions positives entre ceux-ci et leurs enseignants. 

Le travail est une facette majeure du processus d'insertion. Pourtant, les jeunes adultes immigrants récents peuvent éprouver de la difficulté tant au niveau de l'obtention d'un emploi que de sa qualité. Être à la fois jeune adulte et immigrant.e peut amener une rupture de services. Ainsi, les programmes en employabilité pour les personnes immigrantes ne sont pas toujours adaptés aux réalités des jeunes, et les trajectoires d'insertion croisent une diversité de services qui ne fonctionnent pas toujours en complémentarité (francisation; aide au placement...). Il y a des multiples enjeux autour de l’accessibilité des services en employabilité pour les jeunes d’immigration récente, et de leurs besoins non-comblés. En 2019-2020, le CJE Bourassa-Sauvé a desservi 600 jeunes adultes du nord de Montréal, dont une part importante de nouveaux arrivants. La présentation donne les pistes d’analyse émergentes de notre projet de recherche actuel avec le CJE BS. Quelle est l’expérience des services en employabilité des jeunes adultes d’immigration récente à Montréal-Nord? Comment adapter les services pour mieux répondre à leurs besoins particuliers? Cette présentation met en avant leurs besoins, ainsi que les pistes d’action pour que tous puissent se sentir épanouis dans leurs choix socio-professionnels. Nous avons une approche de recherche-action et une méthodologie qualitative ethnographique, sur 4 groupes de discussion, 5 entrevues avec des intervenants, et 6 entrevues avec des jeunes.

Les jeunes contrevenants représentent une population où les troubles de santé mentale sont très présents. Très peu d’études s’intéressant à la santé mentale ont porté spécifiquement sur la sous-population des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue. Néanmoins, les jeunes associés aux gangs sont exposés à plusieurs facteurs de risque qui peuvent induire le développement de troubles d’adaptation ou de troubles mentaux plus sévères.

Cette communication a pour objectif de présenter les premiers résultats d’une étude portant sur les traits de la personnalité et la santé mentale des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue.

Au cours de cette présentation, les difficultés psychologiques et les traits de personnalité des jeunes contrevenants seront présentés sous l’angle des facteurs de risque de l’association à un gang de rue, mais aussi sous l’angle des conséquences liées à l’exposition à la violence inhérente dans la vie de ces jeunes impliqués dans les gangs. Nous discuterons plus spécifiquement des événements traumatiques vécus par les jeunes associés aux gangs de rue, du trouble du stress post-traumatique qui peut en résulter ainsi que des troubles intériorisés que présentent ces jeunes.

Problématique : Les ressources alternatives en santé mentale se sont bâties sur une volonté de transformation sociale. Néanmoins, dans les contextes socioéconomique et politique actuels, ces ressources vivent des contraintes et doivent composer entre leur vision et les réalités qui peuvent les éloigner de leur rôle de politisation et de transformation sociale.

Objectif : En prenant comme objet les pratiques d’action et d’intervention développées par une ressource alternative en santé mentale, nous souhaitons comprendre comment les différentes pratiques mises de l’avant par cette ressource participent d’un modèle d’intervention alternatif en santé mentale et comment elles s’orientent vers la transformation sociale.

Méthodologie : Nous proposons une recherche qualitative de type étude de cas où les données sont issues de la littérature grise, d’entrevues semi-dirigées et d’observations directes. L’analyse se veut inductive et s’effectue à l’aide du logiciel Nvivo 10. Nos résultats préliminaires actuels permettent de dire que les approches de type éducation populaire, la gestion participative et la vie associative démocratique sont des éléments présents pour assurer de telles pratiques à cette ressource. La communication portera sur les résultats partiels de l’analyse des données accumulées depuis novembre 2017.

Contribution : Cette communication permettra de mieux saisir les pratiques alternatives en santé mentale orientées vers la transformation sociale.

Bien que le taux de crimes commis par des mineurs connaît une tendance à la baisse depuis plusieurs années (Allen, 2018), l'adolescence demeure une période cruciale pour l’augmentation des comportements antisociaux (Moffitt, 1993). Afin de diminuer le risque de récidive et d’offrir l’intervention la plus adaptée, une évaluation adéquate du risque et des besoins est requise. L’efficacité de cette évaluation réside, entre autres, dans la formation (Bonta, 2002). À ce jour, cette formation se résume à un atelier de formation de type magistral combiné à des vignettes cliniques. Or, cette approche présente certaines lacunes (p. ex. peu de validité écologique). Ces dernières années, l'utilisation de robots conversationnels (chatbots) a suscité un intérêt croissant dans plusieurs domaines (Okonkwo et Ade-Ibijola, 2021). Les objectifs de cette étude sont de 1) examiner l'acceptation et la confiance à l’égard d’un robot utilisé dans le cadre de la formation à l'évaluation du risque; et 2) examiner les facteurs qui influencent cette acceptation et cette confiance. Pour ce faire, 112 étudiants en criminologie ont été invités à réaliser un exercice avec un robot conversationnel lors d’une formation à l'évaluation du risque et à remplir divers questionnaires en ligne. Les résultats mettent en évidence des niveaux satisfaisants d'acceptation et de confiance dans le robot et suggèrent que l'acceptation et la confiance ne dépendent pas seulement de la conception du robot, mais aussi des certains facteurs individuels.

L’allongement des études, le report de la naissance d’un premier enfant et les retours de parents à l’Université marquent la démographie des cités universitaires et les études. La réflexion visant à développer une politique de soutien à la conciliation études-famille nécessiterait un portrait statistique permettant de savoir combien et lesquels des inscrits ont des enfants, et dans quelle situation ils poursuivent leurs études. À défaut de données plus adéquates, nous disposons d’un recensement des étudiants et des employés de l’Université Laval commandé en 2015 pour informer des projets d’aménagement qui a rejoint 3162 étudiants, dont 7,1% ont déclaré avoir un ou des enfants. Le questionnaire recueillait notamment des informations sur le sexe et l’âge des participants, le nombre et l’âge de leurs enfants, leur situation d’inscription, leur ménage, leurs activités, leur logement et sa localisation. Cette communication présentera l’hétérogénéité de la population des parents étudiants de l’Université Laval de deux manières : en exposant d’abord une analyse différenciée selon le sexe de l’augmentation de la proportion de parents parmi les étudiants avec l’âge et l’accès aux cycles supérieurs ; puis en distinguant des types de situations de ménage et d’activités contrastés entre lesquels des différences d’expériences de conciliation études-famille se profilent.

Contexte. Selon les Directives canadiennes en matière de mouvement 24 heures, l’équilibre de trois habitudes de vie (activité physique, sommeil et temps d’écran) serait la clé pour une meilleure santé mentale. Plusieurs enfants ne respecteraient pas ces directives. L’adoption d’habitudes de vie problématiques à l’enfance serait liée à l’apparition de problèmes intériorisés. La littérature étant majoritairement transversale, la direction de ce lien n’est pas encore définie. De plus, à notre connaissance aucune étude n’a vérifié si des profils d’habitudes de vie émergent à l’enfance et s’ils sont associés à des problèmes intériorisés. Objectifs : Identifier les profils d’habitudes de vie à 10 ans. Examiner si les problèmes intériorisés à 8 ans puis à 12 ans sont associés à certains profils. Méthode. Les données utilisées seront celles de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. L’échantillon final est composé de 1334 enfants. Les habitudes de vie et les problèmes intériorisés ont été rapportés par les mères, les enseignants et l'enfant au moyen de questionnaires. Les profils seront dérivés empiriquement par une analyse de profils latents en mixture. Nous ferons des régressions multinomiales et des analyses de covariance pour tester les associations entre les problèmes intériorisés et les profils. Implications. La présente étude permettra de dégager des pistes d’interventions visant à favoriser une meilleure santé psychologique chez les enfants.

Cette communication exposera les principaux résultats d'une étude de cas portant sur une unité de vie en centre d'hébergement: La Clé des Champs (CDC). Celle-ci accueille des résidents qui correspondent aux critères d'admission en CHSLD et qui vivent avec des troubles neurologiques liés à un accident (traumatisme crânien ou AVX par ex) ou à une maladie dégénérative. Cette unité de vie a pour objectif d'améliorer la qualité de vie des résidents.e.s tout en réduisant l'occurrence de comportements jugés problématiques, tels que les agressions ou l'inertie.

Nous proposons une présentation composée de deux parties distinctes. La première étape consiste à pointer les forces de cette pratique, jugée par les intervenant.e.s et les gestionnaires de l'établissement comme étant à plus d'un égard exemplaire. Étant donné l'aura positive entourant les pratiques à CDC, il est prévu de transférer, en partie, certains aspects à d'autres unités, voire à d'autres centres d'hébergement. Toutefois, cette volonté n'est pas sans soulever plusieurs interrogations de fond, qui seront abordées dans la seconde étape de la présentation.

D'un point de vue méthodologique, la recherche est de type participatif, puisque fonctionnant avec un comité de pilotage, ainsi que des étapes de validation. Nos analyses reposent sur plusieurs documents écrits dont des écrits-cadres et des rapports de progrès internes à l'unité, ainsi que sur les entrevues s'étant déroulées auprès de résident.e.s et du personnel de l'unité.

Les enfants atteints de cardiopathies congénitales (CC) sont plus à risque de difficultés cognitives et de troubles du sommeil (Ryan et al., 2019), ayant aussi souvent des rythmes de sommeil irréguliers causés par de longs séjours en soins intensifs (Liamlahi et Latal, 2019). Ces problèmes de sommeil sont associés à des difficultés cognitives et verbales accrues (Combs et al., 2020). Cette étude rétrospective vise à évaluer si les troubles du sommeil à 42 mois prédisent le fonctionnement cognitif global à 60 mois chez 58 enfants atteints de CC, et si ces troubles à 42 mois sont liés à la qualité du sommeil à 60 mois. Une première régression linéaire montre que les difficultés de sommeil à 42 mois, mesurées par le questionnaire CBCL, n'expliquent pas de manière significative la variance du fonctionnement cognitif global évalué à 60 mois par la batterie intellectuelle WIPPSI-IV. Une seconde régression linéaire indique que les troubles du sommeil à 42 mois n'expliquent pas non plus la variance de l’indice de compréhension verbale évaluée par la WPPSI-IV (Objectif 1). Cependant, une corrélation modérée (r = 0,52, p = 0,001) est observée entre les troubles du sommeil à 42 mois et la qualité du sommeil à 60 mois mesurée par le questionnaire parental HIBOU, suggérant une persistance des troubles (Objectif 2). Il est donc nécessaire d'explorer d'autres facteurs de protection des habiletés intellectuelles et verbales, malgré la présence conjointe d’une CC et de difficultés du sommeil.

Partout dans le monde, on dénonce les violences faites aux femmes et ces dénonciations s’appuient pour une part importante sur les analyses féministes qui inspirent par ailleurs des modes d’intervention et des politiques publiques. Au Mexique, depuis 1993, le féminicide de Ciudad Juarez a fait couler beaucoup d'encre. Plusieurs chercheures féministes de renom s’y sont intéressées au fil des ans. Si le féminicide est un phénomène grave, les violences faites aux femmes au Mexique, dans leur ensemble, constituent un problème social important. Cette thématique interpelle plusieurs disciplines, telles le droit, les sciences politiques, les relations internationales, le travail social, la sociologie et l’anthropologie, pour ne nommer que celles-ci. Néanmoins, les violences faites aux femmes demeurent des problématiques peu préoccupantes pour les gouvernements mexicains des différents paliers, et ce, malgré l’insistance de différents groupes de pression, tant locaux qu’internationaux. Il s’agit dans cette communication d’explorer la manière dont les féministes universitaires et militantes mexicaines expliquent les causes et les formes que prennent les violences faites aux femmes au Mexique. Ce sera l’occasion de présenter mes résultats de recherches de terrain effectuées auprès de féministes mexicaines à l'automne 2011 dans la ville de Mexico, dans le cadre de ma maitrise en anthropologie.

La pansexualité en tant qu’orientation sexuelle est méconnue
et souvent confondue avec la bisexualité. Il y a d’ailleurs très peu de
documentation scientifique sur le sujet. Voulant clarifier le sens et la portée
socioculturelle de ce marqueur identitaire, un survol de douze articles en
ligne, d’une thèse doctorale et d’une poignée d’articles scientifiques portant
de près ou de loin sur le thème de la pansexualité a été réalisé. En outre, la
participation de sept personnes pansexuelles a été sollicitée par
l’intermédiaire de Facebook. Ces personnes ont chacune répondu à sept questions
de nature qualitative. En ressortent quelques tendances, qui feront l’objet de
cette communication : 1) la pansexualité est surtout une étiquette à
l’image de changements récents dans les discours sociaux et culturels en
rapport au sexe, au genre, à l’identité sexuelle et à l’orientation sexuelle
(SGISOS); 2) les personnes pansexuelles expriment une certaine ambivalence à
l’endroit des étiquettes identitaires; 3) la pansexualité réfère principalement
à l’orientation sexuelle des personnes qui se l’approprient; 4) elle désigne
autrement une affirmation sociopolitique en ce qui a trait aux représentations
sociales dichotomiques en matière de SGISOS; 5) elle se définit souvent en
opposition ou en relation à d’autres étiquettes; 6) les personnes pansexuelles
font l’objet de nombreux préjugés et stéréotypes; 7) il existe des tensions à
la frontière entre la bisexualité et la pansexualité.



Cette présentation découle d’une étude quantitative réalisée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en criminologie. Le projet s’intéresse à la performance criminelle chez les trafiquants de drogue et souhaite combler les lacunes dans sa compréhension et son opérationnalisation afin d’identifier les ressources favorisant la criminalité et les pistes à explorer pour encourager le désistement. Enracinée dans la théorie du contrôle social informel et de l’association différentielle, cette étude propose d’identifier les prédicteurs de la performance criminelle évaluée selon les revenus criminels, les expériences d'impunité et la perception de performance criminelle. En mettant à profit les trajectoires criminelles de trafiquants de drogues grâce à un questionnaire complémenté par la méthode des calendriers d’histoire de vie, une stratégie d’analyse privilégiant des analyses de régression multiple linéaire et logistique est mise en avant. Les résultats des analyses mettent en évidence que certaines dimensions de la performance criminelle semblent plus ou moins associées, mais possèdent des prédicteurs distincts. De plus, contrairement à la théorie du contrôle social informel de Sampson et Laub, certaines formes de capital conventionnel relevant d’institutions sociales peuvent représenter des atouts à la performance criminelle. Enfin, les résultats permettent de spéculer sur le rôle potentiel des compétences criminelles sur la performance criminelle.