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La migration aux fins d’études est devenue l’un des terrains majeurs pour le recrutement de potentiels immigrants permanents. La question de la rétention des étudiants internationaux est au cœur des préoccupations canadiennes et québécoises et la saga du programme expérience québécoise (PEQ) du mois de novembre 2019, témoigne de l’importance qu’occupent étudiants internationaux dans la dynamique migratoire au Québec. Pourtant peu de travaux se sont intéressés à l’expérience urbaine et à la construction du capital spatial chez les étudiants internationaux dans les villes d’accueil. Or, il s’agit là d’un élément central pour favoriser leur rétention. Du moins est-ce l’hypothèse que nous voulons tester dans la thèse que nous préparons sur la carrière migratoire des étudiants internationaux du Maghreb qui séjournent à Montréal où nous posons la question : comment le capital spatial des étudiants internationaux maghrébins à Montréal influence-t-il leur carrière migratoire?

Cette recherche repose sur une étude longitudinale, nous prévoyons de tenir plusieurs rencontres avec chacun des participants, et ce, en trois temps : quelques mois après leur arrivée à Montréal, six mois après et un an après. Deux méthodes de recherche seront mobilisées: les entrevues semi-dirigées et les cartes mentales (indicative et schéma conceptuel). Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les premiers résultats des premières rencontres avec nos participants.  

L'activisme politique des jeunes fait l'objet d'un intérêt croissant en recherche et ce, notamment en raison de l'inquiétude que suscite le déclin de l'implication des jeunes dans les formes d'activismes plus conventionnelles. Certains auteurs font toutefois valoir que de nouvelles modalités d'engagement à l'instar de l'activisme politique non-conventionnel ou encore de l'activisme de consommation ont gagné en popularité (Print et Saha, 2007; Stolle et al., 2005). Les antécédents de l'activisme politique conventionnel tels que les attitudes civiques, l'orientation altruiste, l'attention aux affaires politiques  et les discussions politiques ont été documentés dans la littérature mais nous ignorons si ces mêmes facteurs prédisent l'investissement des formes d'activisme moins traditionnelles ou si d'autres facteurs (ex: les comportements antisociaux) distinguent les jeunes impliqués dans des formes d'activisme moins conventionnelles des autres. Cette étude avait donc pour objectif d'identifier les antécédents de trois formes d'activisme (conventionnel, non-conventionnel et de consommation) dans un échantillon de 301 jeunes québécois. Les résultats ont révélé que (1) l'attention aux affaires politiques prédisait l'activisme conventionnel, (2) les attitudes civiques ainsi que les comportements antisociaux prédisaient l'activisme non-conventionnel et que (3) l'orientation altruiste et l'attention aux affaires politiques prédisaient l'activisme de consommation.

Plusieurs travaux indiquent que la dépendance aux substances (alcool, drogue ou médicaments) entraine des difficultés importantes, dont pour la santé sexuelle. Bien que les hommes soient davantage touchés par la dépendance aux substances (9,2% chez les hommes, 5,9% chez les femmes), peu d’études ciblent cette population. La présente étude vise donc à comprendre, à partir du point de vue de différents acteurs, les besoins en matière d'éducation à la sexualité chez ces hommes. En s’appuyant sur le modèle PRECEDE-PROCEED (Green et Kreuter, 2005), quinze hommes en traitement pour dépendance aux substances et quatre informateurs clés ont été rencontrés en entrevue individuelle. L’analyse des données a été réalisée en deux étapes : une analyse thématique (Sabourin, 2009) des témoignages et une comparaison du discours des deux groupes de participants. Les résultats préliminaires confirment que la dépendance aux substances est liée à des difficultés au plan de la santé sexuelle. En effet, il ressort du discours des participants que la dépendance aux substances favoriserait la prise de risques sexuels, serait associée à la dépendance affective et sexuelle et aurait des conséquences négatives au niveau des dynamiques conjugales, notamment par une amplification des conflits. Ces résultats seront discutés afin d’identifier des pistes d’interventions plus adaptées en vue de l’éducation et de la promotion de la santé sexuelle pour les hommes en traitement pour dépendance aux substances.

La régulation émotionnelle (RE), définie comme la capacité à gérer ses émotions de manière adaptative, est cruciale pour le bien-être psychologique. Par contre les liens entre la régulation émotionnelle et le bien-être maternel demeurent peu explorés 24 mois après l’accouchement. 

Cette étude examinera les associations entre la RE et quatre indices de bien-être maternel (p.ex.  stress perçu, dépression) à 24 mois postnatals. Les données proviennent de l'étude longitudinale sur la résilience et le stress périnatal en temps de pandémie (RESPPA), pour laquelle les femmes ont été recrutées à travers le Québec d’octobre 2020 à septembre 2022. Elles ont rempli des questionnaires en ligne du 1er trimestre de la grossesse jusqu’à 24 mois postnatals. Ces analyses se concentrent sur la collecte 24 mois (à ce jour 616 participantes ont répondu au questionnaire 24 mois). 

Une analyse de régression linéaire multiple hiérarchique sera réalisée pour étudier les liens entre la RE et chaque indice de bien-être maternel, en contrôlant pour des variables telles que le nombre d'enfants et le soutien du partenaire. Les scores de bien-être maternel seront aussi évalués en fonction des sous-échelles de régulation émotionnelle. 

Les résultats de cette étude pourraient avoir des retombées importantes pour de nombreuses femmes au Québec traversant des situations complexes après l’accouchement. Elle favorisera une meilleure compréhension des liens entre la RE et le bien-être des femmes, qui sont souvent sous-étudiés à 24 mois postnatals.  

Les décisions et recommandations pour la garde prises dans le meilleur intérêt de l’enfant sont peu basées sur des données probantes (Emery, Otto, & O'Donohue, 2005;Saini, 2008;Tippins & Wittmann, 2005), mais reflètent à la fois les valeurs personnelles des professionnels qui doivent se prononcer sur la garde (Kelly, 1997;Krauss & Sales, 2000) et celles d’une société à une époque donnée (Dolgin, 1996;Mason, 1994). C’est pourtant sur la base du principe flou et subjectif du "meilleur intérêt de l'enfant" que des professionnels du droit et formés en sciences sociales (les juges et les experts), doivent en arriver à départager le conflit entre ex-conjoints et prendre des décisions qui influenceront la vie d’enfants particulièrement vulnérables. Ce projet de recherche  mené auprès de 11 juges de la Cour supérieure et de 14 experts (travailleurs sociaux et psychologues) vise à répondre à la question suivante : dans un contexte de séparation hautement conflictuelle, quelles sont les représentations sociales des juges et des experts concernant le principe de meilleur intérêt de l’enfant dont la garde est contestée ? Les analyses des données qualitatives recueillies permettent de mettre au jour les enjeux et les grandes tendances qui guident actuellement les décisions de garde. Des pistes pour l'amélioration de la pratique seront présentées.

Les répercussions du biais négatif d’auto-évaluation de compétence scolaire sont largement documentées dans la littérature. Ainsi, certaines études ont montré que de faibles perceptions de compétence étaient liées au développement de symptômes dépressifs (Cole, Martin, & Powers, 1997; Seroczynski, Cole, & Maxwell, 1997). Par contre, peu d’études ont examiné les facteurs déterminant le développement et le maintien du biais négatif de compétence scolaire. Ceci fait qu’on ignore la nature de la relation entre les deux phénomènes. L’objectif de cette étude de deux ans était d’évaluer si la présence de symptômes dépressifs chez des élèves au temps-1 prédisait le biais d’auto-évaluation au temps-2, ou si c’était plutôt ce dernier au temps-1 qui prédisait les symptômes dépressifs au temps-2. L’échantillon comprenait 455 élèves (216 garçons) dont environ la moitié étaient en 3è secondaire au temps-1 de l’étude et les autres en 4è. En raison de la différence de genre dans la prévalence de la dépression à l’adolescence, les analyses ont d’abord été faites séparément pour les garçons et les filles. Aucune différence n’étant observée, elles ont été reprises pour l’échantillon complet. L’examen des corrélations montre un lien modéré (p < 0.01) entre les deux phénomènes et indique que chacun prédit l’autre de la même façon. Ces résultats suggèrent que les deux phénomènes se développent et évoluent conjointement. 

Les codes vestimentaires scolaires réfèrent à l’ensemble des prescriptions et des proscriptions concernant l’habillement des élèves dans l’espace scolaire. Tandis que les élèves, particulièrement les filles, dénoncent depuis quelques années des politiques vestimentaires qu’elles jugent sexistes, très peu d’attention scientifique fut accordée autant aux contenus des politiques vestimentaires scolaires qu’aux effets spécifiques de ces règles sur les filles qui fréquentent les écoles secondaires québécoises.

À l’aide d’une méthodologie combinant l’analyse de contenu de politiques vestimentaires scolaires et l’analyse thématique d'entretiens semi-dirigés, je montrerai que ces règles participent à (re)produire les normes dominantes et leurs effets de discrimination sur le plan du genre et de la sexualité, de la classe sociale, de la « race » et des types de corps. Dans un premier temps, je propose de présenter les résultats d’une analyse de contenu des codes vestimentaires en place dans les écoles secondaires publiques québécoises. Dans un deuxième temps, en relatant les résultats d’entrevues semi-dirigées avec des filles ayant fréquenté les écoles secondaires de la province, je mettrai en évidence les expériences et perceptions de ces dernières à l’égard des politiques vestimentaires scolaires. Je discuterai notamment des stratégies de résistance mises en place par les filles, qui témoignent de leur agentivité à la fois politique et sexuelle.

Introduction

Le nombre d’enfants diagnostiqués d’un trouble du spectre autistique (TSA) a augmenté de façon substantielle estimant sa prévalence à 1 %. Cette prévalence se note également chez les adolescents et les adultes.Le TSA se caractérise par un développement atypique de la communication, de la socialisation et de la variété des intérêts et des comportements. Le tableau clinique est variable en fonction des capacités cognitives, du niveau de langage, des interactions sociales et de l’âge.

 

Méthode 

Participants : 22 parents d’enfants présentant un TSA âgés de 13 à 41 ans

Instruments : entretien semi-structuré et questionnaire

Analyse : analyse qualitative et quantitative 

Résultats

 

Les résultats rapportent des données quant à la scolarisation des adolescents et des adultes ayant un TSA et leur type d'emploi.  La situation concernant leur milieu de vie, leurs relations sociales et amoureuses sont aussi disponibles. Enfin, les droits et la reconnaissance de ceux-ci sont précisés.

 

Conclusion

 

Les conditions et les services perçus par les parents pour leur enfant sont satisfaisants mais déclinent en fonction de l’âge et de la sévérité du trouble présenté.

Malgré l’abondance de programmes de postvention, ceux-ci sont généralement élaborés en fonction du jugement professionnel des intervenants plutôt que sur les données probantes. Il serait donc intéressant de faire un inventaire des pratiques de postvention les plus communes et d’identifier lesquelles font consensus parmi les experts en postvention à la suite d’un suicide.

Cette communication présentera l’inventaire des actions implantées dans les programmes de postvention à la suite d’un suicide et, d’autre part, les résultats d’une analyse de consensus sur le bien-fondé des actions de postvention répertoriées. Cette communication présentera les résultats d’une étude réalisée à l’aide de la méthode Delphi, processus itératif utilisé pour recueillir et comparer les jugements d’experts sur un sujet en particulier dans le but d’obtenir un consensus. La stratégie d’échantillonnage sera non probabiliste, de type volontaire. Cette étude contribuera à l’avancement des connaissances scientifiques en pavant la voie des programmes futurs, tout en offrant aux comités de crise une mise à jour des meilleures pratiques à inclure dans un programme de postvention.

Diverses équipes de recherche ont établi un portrait des profils d’individus commettant un seul homicide sexuel (non sériels) (ex. : Higgs et al., 2017). Ces études ayant été conduites auprès de populations circonscrites géographiquement (ex. : Angleterre), les résultats ne peuvent être généralisés à des populations divergentes culturellement sans être répliqués. De plus, aucun effort n’a été déployé par ces équipes pour détecter le potentiel sériel des profils de meurtriers non sériels. Une meilleure compréhension de l’hétérogénéité des types d’individus commettant un ou plusieurs homicides sexuels, et de leur potentiel sériel, est essentielle à la mise en place de mesures préventives efficaces. Ainsi, la présente étude visait à réaliser deux typologies de meurtriers sexuels Français : l’une de non sériels, l’autre de sériels. Ensuite, elle visait à identifier des correspondances entre les profils de ces typologies. À cette fin, nous avons analysé les dossiers de 120 meurtriers sexuels sur la base de diverses variables du mode opératoire, puis nous avons réalisé des analyses de classification et des analyses comparatives. Nos analyses de classification ont permis d’identifier 6 types de meurtriers sexuels (4 non sériels, 2 sériels) et ont mis en évidence une correspondance parfaite entre un type de non sériel et un type de sériel. Les résultats obtenus (ex. : description des profils) et leurs implications théoriques et pratiques seront davantage discutés lors de l'exposé.

La violence dans les relations amoureuses des jeunes représente un problème de santé publique. Si les études réalisées à ce jour ont permis de mieux cerner la prévalence de la violence physique et psychologique, peu d’études ont examiné la prévalence de la violence sexuelle (VS) vécue en contexte amoureux. Cette étude vise à établir la prévalence de la VS au sein des couples adolescents du Québec selon le genre. Les données sont issues d’un échantillon représentatif de 8194 adolescents.es provenant de 34 écoles secondaires du Québec. Une version adaptée du «Sexual Experiences Survey» (Koss et Oros, 1982) a été utilisée pour mesurer l’occurrence de la VS chez les couples adolescents, ainsi que la fréquence, la sévérité (attouchement, tentative de relation sexuelle, relation sexuelle avec pénétration) et les moyens utilisés (coercition verbale, force physique, utilisation de substance). Une fille sur 5 (20%) et 6% des garçons rapportent avoir été victimes de VS au cours des 12 derniers mois. Les attouchements constituent les gestes les plus fréquemment rapportés par les filles et les garçons. L’utilisation de la coercition verbale est le moyen utilisé dans la majorité des cas et la plupart des adolescents.es rapportent avoir été victimes de VS une ou deux fois. Ces résultats soulignent l’importance d’aborder davantage la coercition verbale dans les programmes de prévention, puisque cette tactique semble perçue comme étant plus socialement acceptable par les adolescents.es.

Le travail social (TS) en milieu scolaire est basé sur la collaboration école-famille-communauté (Deslandes, R., 2009). Donc, il est nécessaire de collaborer avec les parents. Cependant, durant ma pratique au Koweït, j’ai remarqué une relation de pouvoir entre l’école et la famille due à la conception traditionnelle du système scolaire, où le rôle de TS est conçu pour prodiguer des conseils aux parents et pour prendre des mesures disciplinaires. Ainsi, j’ai appris à naviguer entre mes valeurs de TS et les valeurs du milieu où je travaillais. Néanmoins, après quelques années de tension entre ces valeurs, j’ai décidé d’aller à la recherche d’une pratique qui pourrait calmer cette tension et établir une relation capable de collaborer avec les familles tout en respectant les valeurs du milieu où je pratiquais. Je cherchais une intervention pour réduire les relations de pouvoir et qui est sensible à la culture. Cette préoccupation m’a inspiré à étudier la mise en pratique de l’entretien motivationnel (EM) au Koweït avec les parents d’enfants ayant des besoins spéciaux (Elias, B., 2017). L’objectif était d’étudier l’effet de l’EM dans un tel contexte alors que c‘est une intervention qui a été développée dans des pays occidentaux. La méthode comparait 6 études de cas avec lesquelles j'ai mené 4 séances d’EM durant une période de 3 mois, puis j'ai mesuré le changement dans l’implication des parents. Les résultats sont prometteurs pour le TS scolaire dans un contexte de diversité.

L’utilisation des TC (Thérapies Complémentaires) par des patients atteints d'un cancer est un phénomène croissant dans l’ensemble du monde occidental (Broom, 2009 ; Chatwin, 2004). Ces TC renvoient de plus en plus à des pratiques non conventionnées par un système de santé publique, mais sont de moins en moins marginalisées par les professionnels de santé, notamment dans le secteur de l'oncologie (Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010). Actuellement, au Canada, plus d'1/3 des patients atteints d'un cancer aurait recours à ces thérapies en complément de leur traitement oncologique (Nissen, 2012, Salamonsen, 2012 ; Smithson, 2010).

Nous chercherons, dans cette présentation, à situer comment les patients ont eu accès aux TC qu’ils utilisent, en abordant notamment la question des réseaux virtuels, formels et informels qui relaient des connaissances, des informations et des idéologies sur le cancer et sur les TC (médias, entourage, fondations...). Nous nous intéresserons aussi aux façons dont les patients utilisent certaines d'entre elles dans leur quotidien. Nous nous demanderons si des formes d’hybridation entre différentes formes de thérapies sont à l’œuvre, si des bricolages se développent et si les usagers en abandonnent certaines au profit de nouvelles. Enfin, nous situerons la nature des interactions entre ces deux champs (biomédical et alternatif) afin d’en situer leur incidence dans les conduites et les choix opérés par les patients.

Bien que les centres hospitaliers soient l'endroit où meurent le plus de Québécois, il est difficile d'y obtenir des soins palliatifs et les personnes décèdent souvent dans les lits de soins aigus (Saint-Arnaud et al., 2007). Les travailleurs sociaux oeuvrant en centres hospitaliers peuvent ainsi être appelés à intervenir auprès de patients en fin de vie. S'il existe des normes de pratique en centre hospitalier formellement établies par l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux, nous postulons que les intervenants sont aussi influencés par d'autres repères normatifs, par des conditions associées aux ressources et à l'administration du réseau de la santé, par des valeurs sociales ou personnelles ainsi que par des intérêts stratégiques. Dans ce contexte, comment les travailleurs sociaux contribuent-ils à favoriser une «bonne» fin de vie pour leurs patients? Cette recherche vise à mettre en lumière les enjeux liés au travail social auprès de personnes en fin de vie dans les centres hospitaliers montréalais, ainsi qu'à faire ressortir la manière dont les intervenants conjuguent des logiques et des principes souvent opposés dans le but de favoriser la «bonne» fin de vie. Sur le plan de la méthode, neuf travailleurs sociaux provenant de quatres hôpitaux montréalais ont été interviewés. L'analyse de leurs discours s'inspire de la sociologie de l'expérience (Dubet, 1994) et permettra de cerner les particularités du réseau public de santé et du travail social au sein de celui-ci.

En contraste avec la catégorisation conceptuelle, qui constitue le modèle actuel dominant de la représentation mentale, nous allons présenter la proxémie, comme mode alternatif de représentation de la classification : à la fois perspective, modèle et méthode de représentation située.

Nous allons examiner la catégorie multilatéralement, par l’étymologie du mot catégorie et sa parenté avec l’agora et par l’idée d’espaces personnels chez Edward T. Hall. Nous allons également soulever les convergences avec les travaux d’Eleanor Rosch, et avec la catégorisation comme conception privilégiée de l’organisation des connaissances personnelles ou collectives.

 

Nous allons ensuite expliciter les particularités de trois aspects de la proxémie, en tant que perspective, modèle et méthode. Comment, comme perspective, elle évite les écueils des habitudes mentales perpétuées par la pensée sous mode catégorique ; comment, comme modèle, elle évite le cloisonnement catégorique et correspond davantage à la réalité d’un monde pluriel et relatif ; et enfin comment, comme méthode, elle permet de faciliter les interfaces multiples entre soi, les autres et le monde, en remplaçant les dynamiques confrontationnelles par des dynamiques convergentes.

 

Une période de discussion, conduite sous mode proxémique, suivra la présentation pour illustrer en l'appliquant comment un projet et des échanges peuvent être enrichis par l’emploi de cette méthode.



Récemment, les classifications cliniques modernes ont apporté des modifications aux diagnostics liés au sadisme sexuel, à la suite aux pressions exercées par des membres de la communauté BDSM (De Neef et coll., 2019). Cette reconsidération du sadisme sexuel comme phénomène fondamentalement pathologique par ces classifications cliniques nous a conduits à nous interroger sur les conditions sociales, médicales et politiques ayant mené initialement à sa pathologisation. Sur la base d’une analyse sociohistorique, la présente étude a examiné la façon dont les idées sur la sexualité, la violence et la déviance a évolué au fil des siècles, ainsi que les contextes sociaux qui ont influencé la manière dont le sadisme sexuel a été perçu et traité. Notre analyse montre que la construction de la notion de sadisme sexuel a été façonnée au cours d'une période de plus de 300 ans par divers facteurs sociaux, tels que l'Église, la médecine et les systèmes juridiques.

Notre recherche concerne le volet « Femmes » du projet « Vieillir et vivre seul-e. Comprendre la diversité des expériences et repenser les pratiques » (Charpentier M., Ministère de la famille et Secrétariat aux aînés du Québec 2016-2019). Nous souhaitions savoir si ce mode de vie est un choix ou non, quels en sont les avantages et inconvénients, les défis personnels et pratiques qui y sont associés. Pour ce faire, 25 entrevues semi-dirigées (12 à Montréal, 13 dans la région de l’Outaouais et de l’Estrie) ont été menées auprès de femmes âgées de 65 à 85 ans, ayant des expériences et parcours de vie variés. Sur le total de notre échantillon, 6 répondantes sont lesbiennes et 1 répondante est transsexuelle, 1 répondante a des revenus très faibles (14999$ et moins), 13 ont des revenus faibles (15000 — 24999$), 7 ont des revenus moyens (25000 – 49999$) et 4 ont des revenus élevés (50000$ et plus), 10 sont divorcées ou séparées, 8 sont célibataires, 7 sont veuves. Cette communication porte sur divers aspects du quotidien de ces femmes. Les résultats indiquent que la majorité des aînées associe le vivre seule à l’autonomie et l’indépendance. Ce mode de vie est un choix délibéré et assumé, qui est difficile à abandonner. Conscientes néanmoins qu’une perte d’autonomie pourrait survenir brusquement, nos répondantes déploient un ensemble de stratégies au quotidien pour favoriser un bien-être cognitif et physique. Nous proposons ici de les explorer.

L’alliance de travail est un critère permettant de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux interventions en counseling de carrière (Masdonati et al., 2009). Kivlighan et Shaughnessy (1995) indiquent que la prise de mesure de l’alliance à un seul temps de mesure n’est pas reliée aux résultats d’une intervention. Ça serait plutôt l’évolution positive qui serait reliée à l’efficacité des interventions.  À cet égard, il est possible de retrouver deux trajectoires de l’alliance : quadratiques et linéaires (Kivlighan et Shaughnessy, 2000). Ce qui suggère que les clients appartiennent à des sous-groupes distincts et non pas à un groupe homogène. Une étude a été menée auprès de 96 participants accompagnés par 9 conseillers d’orientation durant une moyenne de 6 rencontres dans le cadre d’un processus de counseling de carrière ayant comme objectif un bilan de compétences.  Un inventaire d’alliance de travail (WAI-S) a été rempli à la fin de chacune des rencontres par les participants. Les résultats démontrent une progression linéaire et positive dans chacun des sous-groupes. Le premier groupe (n=35) débute avec un niveau d’alliance très élevé. Le deuxième groupe (n=41) débute avec un niveau d’alliance moyennement élevé tout en suivant une progression similaire au premier groupe. Le troisième groupe (n=20) débute avec le niveau d’alliance le plus faible, mais progresse le plus. 

L’espace public est un lieu de socialisation, d’action citoyenne et d’économie à travers duquel les manifestations de sexisme et de violence sexuelle sont nombreuses; ces inégalités et ces violences subsistent dans les espaces virtuels. Or, peu de données existent sur la prévalence des violences sexistes exprimées en ligne chez les jeunes au Québec, bien qu’elles et ils naviguent quotidiennement sur Internet. Ainsi, afin de faire la lumière sur ce phénomène, l’organisme L’Anonyme dresse un portrait des expériences de sexisme vécues en ligne par les jeunes de 12 à 25 ans grâce aux résultats issus d’un sondage lancé au printemps 2020 d’abord en personne, puis en ligne sur différentes plateformes visitées par les jeunes (Facebook, Twitch, TikTok, Discord). L’enquête, qui questionnait l’utilisation des technologies de communication et les expériences de harcèlement en ligne, de revenge porn et de cyberintimidation basée sur le genre et l’orientation sexuelle, a été partagée des dizaines de fois et a rejoint près de 500 jeunes à travers le Québec. Les données (colligées sur Survey Anyplace) démontrent que plus d’un-e jeune sur 2 a été victimisé-e dans la dernière année, alors que près de 3 jeunes sur 4 disent en avoir été témoins. Les femmes et les personnes issu-es de la diversité sexuelle et de genre sont les plus touchées. Les résultats obtenus ont servi à l’élaboration d’un projet d’éducation à la sexualité arrimé aux besoins des jeunes de 12 à 25 ans.

La supervision parentale est associée à moins de comportements antisociaux chez l’adolescent (Steinberg et William-Wheeler, 2004). Les pères et les mères peuvent influencer de manière différente leurs adolescents (Vieno et Nation, 2009). Cependant peu d’études ont étudié l’influence distincte que pouvait avoir la supervision des mères comparée à celle des pères sur ces comportements, en utilisant les échelles de kerr et stattin (2000). Cette étude vise à étudier l’impact distinctif de la supervision maternelle et paternelle selon les trois échelles de supervision, sur la fréquence de comportements antisociaux de leurs adolescents. Cette question sera examinée auprès d’un échantillon de 164 élèves en secondaire 1, dont les deux parents ont complété un questionnaire sur les échelles de sollicitation, d’auto-révélation et de contrôle de Kerr et Stattin (2000), et dont les adolescents ont remplis un questionnaire concernant la fréquence de leurs comportements antisociaux. Les régressions linéaires univariées effectuées révèlent que l’autorévélation à la mère et au père avait un effet significatif sur la fréquence de comportements antisociaux de leurs jeunes. Cependant, seule la sollicitation de la mère avait un effet significatif sur la fréquence des comportements antisociaux de leurs jeunes. Ainsi, il est important d’étudier l’impact distinctif de la supervision des mères et des pères afin d’établir des interventions familiales plus spécifiques selon le genre du parent. 

cette recherche vise à étudier le vieillissement de la population algérienne au niveau local dans le sens d'appréhender les facteurs d'hétérogénéité entre wilayas(provinces) sur la période intercensitaire 1998-2008. en effet, depuis le recensement de 1998 l'algérie est entrée de plein pied dans une phase de vieillissement démographique, conséquence d'une transition démographique rapide. au niveau local, même si le vieillissement s'annonce répide en Algérie, il n'en demeure pas moins que la situation est contrastée dans le sens où certaines wilayas affichent encore un niveau de fécondité élevé, en dépit de l'accroissement de l'espérance de vie et de la part des personnes âgées. Pour celà, l'analyse démo-spatiale, permet de mieux comprendre cette hétérogénéeité du vieillissement au niveau local en relation avec les facteurs démographiques en particulier la fécondité et les migrations internes.

Lors de notre communication, nous présenterons les résultats de nos recherches sur la consommation et des modes de vie dans un bourg français (Ancy-le-Franc) de 1880 à 1930. Il s’agit d’une étude que nous avions réalisée dans le cadre de notre mémoire de maitrise, et qui s’inscrit dans la perspective de l’histoire économique et sociale.

Notre objectif est de comprendre les conditions de passage d’un schéma de consommation de type « traditionnel », marqué par l’ « utilité », la « nécessité », et la prédominance des « objets-outils », à un schéma de consommation « moderne » où prime le « plaisir », le « superflu » et les « objets-signes », grâce à l’étude de la place des objets dans l’acte de consommation. Pour ce faire, nous nous sommes principalement appuyés sur les registres de comptes d’une épicerie, où sont inscrits les achats quotidiens des clients. Grâce à cette source, nous avons pu reconstituer les « budgets » des clients, ce qui nous a permis de faire une analyse qualitative et quantitative de la consommation.

Ainsi, nous avons remarqué une évolution du rapport des hommes aux choses au cours du temps, avec la mise en place d’une nouvelle hiérarchie des « besoins » dans le bourg. De la sorte, cette étude contribue à une meilleure connaissance de l’histoire de la consommation, et des modalités de dialogues entre schémas de consommation, dans un espace-temps particulier, celui d’un bourg rural à la charnière du XIXe et du XXe siècle.



La consommation de cannabis est un phénomène très répandu chez les jeunes adultes. En effet, un peu plus d’un jeune âgé de 15 à 24 ans sur trois affirme avoir consommé du cannabis au courant de sa vie (Statistique Canada, 2011). L’objectif de cette recherche est d’apporter une contribution aux résultats mitigés de la littérature concernant les relations entre la consommation de cannabis chez les jeunes et la qualité de la communication avec leurs parents. L’échantillon est composé de 260 participants âgés de 17 à 30 ans. Pour évaluer la qualité de la communication, la traduction faite par Gosselin du questionnaire « Communication Parent – Jeune Adulte » de Barnes et Olsen a été utilisée. De plus, le questionnaire « Habitudes de consommation » de Bergeron et Paquette (2008) a servi à évaluer la consommation de cannabis. Les résultats n’indiquent pas de corrélation significative entre les deux variables, quel que soit le sexe des participants. Ces données semblent ainsi appuyer les résultats d’une étude de Nonnemaker (2012) démontrant l’absence de relation significative entre la communication parent-enfant et la consommation de cannabis ; ceci, à l’inverse de résultats d’autres chercheurs (par ex. Brière et al., 2011 ; Stephenson et al., 2005) à l’effet que les parents qui prônent une communication parent-enfant ouverte et des discussions à propos des drogues diminuent les risques de consommation de drogues chez leurs enfants. Il faut donc poursuivre les recherches à ce sujet.

Le toucher est un mode de communication important entre une mère et son enfant. Certaines recherches ont examiné le rôle communicatif du toucher de la mère et celui de l’enfant mais à notre connaissance, il n’y a pas de recherche qui considère le toucher mutuel qui se produit simultanément entre une dyade mère-enfant. Cette étude a pour but (1) d’examiner les fonctions communicatives du toucher mutuel et (2) d’analyser leurs relations avec l’affect du nourrisson durant une interaction face-à-face mère-nourrisson. Le toucher a été mesuré auprès de 39 dyades mère-enfant à l’aide d’une échelle de codification (Functions of Mother-Infant Mutual Touch Scale) appliquée à deux périodes d’interaction face-à-face séparées par une période où la mère regarde son nourrisson (5½ mois) avec une expression neutre (Still-Face; Tronick et al., 1978). Les résultats indiquent d’abord que le toucher mutuel « actifs et stimulants » est plus fréquent lors des périodes d’interaction normales. Le toucher « régulateur » est plus présent durant la deuxième période normale tandis que le toucher ayant pour but d’attirer l’attention était moins présent. Le toucher « actifs et stimulants » était associé aux sourires du nourrisson tandis que les touchers « régulateur » et « déséquilibré » étaient corrélés avec l’agitation de ce dernier. Ainsi, le toucher mutuel constitue une forme de communication mutuelle entre la mère et son nourrisson qui s’adapte en fonction du contexte.

Situé au croisement du politique et du social, le milieu communautaire a subi de profondes transformations au cours des dernières années. Austérité et néolibéralisme ont amené au foisonnement d’une logique comptable – où tout doit être statistiquement appuyé – reléguant le travail qualitatif au second plan. Ces transformations s’arriment aussi avec le développement des pratiques d’accompagnement. Avec elles, un nouveau paradigme de l’intervention sociale se dessine, soutenu par des injonctions balisant la posture professionnelle des intervenant·e·s.

Cette présentation sera l’occasion de discuter des résultats d’une enquête réalisée auprès de trois organismes communautaires ayant adopté ces pratiques. À partir de l’expérience du sentiment d’impuissance, je rends compte des moyens utilisés par les intervenant·e·s afin d’y faire face et de répondre aux nouvelles exigences de l’accompagnement. Inspirée des travaux de Hochschild (1983) et de Fernandez (2014) sur le travail émotionnel et le travail moral, je relève les mécanismes de gestion émotionnelle et de gestion morale que l’intervenant·e effectue sur lui-même, sur les usager·e·s et auprès de ses collègues afin de maintenir une posture professionnelle dans un emploi émotionnellement exigeant. Ces mécanismes n’opèrent pas de la même façon selon qu’il agit sur une émotion ou sur une valeur, laissant entrevoir que des économies émotionnelles et morales, œuvrant en parallèle, peuvent être dégagées de l’accompagnement.