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Selon le bilan de la SAAQ (2012), les jeunes de 15 à 24 ans sont le groupe d’âge le plus touché par les accidents de la route. En complément des diverses interventions actuelles visant à réduire ce taux d'accidents, l’étude présente s'interroge sur les relations entre deux variables pouvant influencer le style de conduite des jeunes, soit leur niveau d’anxiété et la qualité de leurs relations avec leurs parents.

L’échantillon comprend 260 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans ainsi que 137 parents de jeunes conducteurs, âgés de 35 à 67 ans. Tous les participants possèdent un permis de conduire depuis au moins un an. Les participants ont passé le questionnaire ASTA (Anxiété Situationnelle et Trait d’Anxiété, version TA) comprenant 20 questions allant de 1 (presque jamais) à 4 (presque toujours) ainsi que le questionnaire « Communication parent-jeune adulte » comprenant 10 questions sur la communication à propos de la conduite automobile. Les choix de réponses vont de 1 (très en désaccord) à 5 (très d’accord).

Selon l'hypothèse, les jeunes adultes plus anxieux devraient avoir une moins bonne communication avec leurs parents concernant la conduite automobile. C’est ce que démontrent les résultats (t=-4.441, p=0.001).

Ces résultats suggèrent qu’il serait pertinent de développer de nouvelles formes d’intervention qui impliquent aussi les parents des jeunes conducteurs.

Le décrochage scolaire est un enjeu au Québec qui reflète, entre autres, le manque de motivation des jeunes pour l’école (Bélanger et Ratelle, 2020). La passion pour une activité parascolaire pourrait toutefois contribuer à la motivation et au fonctionnement scolaires. La passion « harmonieuse » s’intègre au quotidien sans interférer avec les autres sphères de vie. À l’inverse, une activité pratiquée avec une passion « obsessive » contrôle la vie de l’individu. Seule la première est associée au bien-être, mais les deux types de passion sont reliés à la performance en divers domaines (Vallerand, 2015). Or, la passion a rarement été étudiée en lien avec le fonctionnement scolaire à l’adolescence. Cette étude examine le rôle d’une passion pour une activité parascolaire dans le fonctionnement scolaire au secondaire. 185 adolescents (124 filles; M = 17,21 ans) de 5e secondaire dans des écoles en banlieue de Montréal ont rempli un questionnaire en ligne, incluant l’échelle de passion (Vallerand et al., 2003), l’échelle de motivation en éducation (Vallerand et al., 1989), et la trousse de dépistage des décrocheurs potentiels (Janosz et al., 2007). Le rendement a été mesuré à l’aide des bulletins. Une analyse acheminatoire (logiciel R) montre, entre autres, un lien significatif entre la passion harmonieuse et les intentions de décrocher (β = -,22, p = ,012). Cette étude suggère d’encourager les jeunes à développer des passions de manière intégrée et diversifiée.

Introduction

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) se caractérise par une atteinte de la communication sociale et des comportements ou intérêt restreints. L’association américaine de psychiatrie propose une cotation selon le niveau de sévérité du trouble. Le TSA connaît une croissance depuis plusieurs années et sa prévalence est présentement estimée à 1 % ce qui en fait une préoccupation actuelle importante. Ce trouble a des répercussions sur la famille qui doit soutenir et encadrer le jeune, et ce, à un âge précoce jusqu’à l’âge adulte.

Méthode

Participants : 11 parents d’enfants présentant un TSA de 5 à 26 ans pour le volet qualitatif et 41 parents d’enfants ayant un TSA de 3 à 41 ans pour le volet quantitatif.

Instrument : entretien semi-structuré et questionnaire.

Analyse : Analyse qualitative (analyse thématique) et quantitative (fréquence et moyenne).

Résultats

Les résultats permettent de préciser la tendance des familles à recevoir de la visite, à aller en visite, à faire des sorties, à prendre des vacances et à utiliser les services de répit. L’analyse des résultats tient compte du niveau de sévérité du TSA.

Conclusion

Cette étude permet une meilleure compréhension du vécu familial associé au TSA. 

Un sondage réalisé en 2017 en Moldavie (ex-URSS) sur un échantillon représentatif de 1100 répondants met en évidence un paradoxe apparent. D’une part, la plupart des répondants perçoivent une distance sociale considérable vis-à-vis des sans-abri (seulement 20% accepteraient des personnes sans-abri à proximité de leur domicile). En revanche, plus de 80% des répondants accepteraient d’aider ces personnes (avec argent, nourriture ou logement). Les résultats d’une vaste enquête multi-méthode visent à mieux comprendre ce paradoxe. Le dépouillement des données de ce sondage d’opinion a été complété avec l’analyse thématique d’un corpus de 50 articles de presse (2010-2017) sur le sans-abrisme, par une analyse statistique descriptive des fiches biographiques de 810 personnes admises dans le Centre d’hébergement de Chisinau (Moldavie) et l’analyse d’entretiens approfondis avec 70 personnes sans abri et sous risque de sans-abrisme et 20 professionnels. Selon nos résultats, la contradiction observée provient de l’existence de normes sociales multiples relatives aux personnes sans abri. D’une part, il est considéré socialement acceptable d’aider les nécessiteux. De l’autre part, ces personnes sont généralement considérées comme indésirables dans l’espace public urbain. Cette attitude binaire envers les personnes sans abri est analogue aux politiques et aux services destinés aux itinérants et autres catégories de personnes marginalisées, aujourd'hui et par le passé.

Les intervenants en déficience intellectuelle (DI) effectuent un travail exigeant sur les plans psychologique et émotionnel. Plusieurs sont exposés régulièrement à des comportements difficiles (CD) de la part des personnes qu’ils accompagnent comme l’agression physique, la destruction de biens ou les comportements sexuels inadéquats (Emerson et al., 2011). Cette exposition peut induire plusieurs impacts délétères chez ces intervenants tels que le stress, l’épuisement cognitif et émotionnel ou la crainte pour sa sécurité et celle d’autrui (Otis et Maheux, 2021). Le but de cette étude est de mieux comprendre et documenter le vécu et les moyens utilisés par les intervenants pour composer avec l’exposition aux CD. Pour ce faire, 120 intervenants québécois ont rempli un questionnaire comprenant des questions ouvertes sur une plateforme sécurisée en ligne. Une analyse de contenu (Van der Maren, 2014) a mis en lumière différentes catégories, notamment les impacts des CD sur les équipes de travail, les besoins tels que rapportés par les intervenants, les ressources de soutien disponibles dans le milieu de travail ou dans la vie personnelle, de même que les stratégies personnelles utilisées pour faire face à l’exposition. Ces résultats permettent de cibler les meilleures stratégies pour assurer un bien-être des intervenants en DI et un service plus optimal auprès de ces clientèles. Les implications cliniques et théoriques seront discutées. 

Pour mettre en place une ville inclusive, il faut s'assurer d'adapter l'environnement physique, mais également l’environnement humain. En effet, les personnes ayant un trouble de la communication nécessitent que les interlocuteurs qu’ils rencontrent dans la communauté ajustent leur communication, sans quoi elles expérimentent des échanges difficiles ce qui peut les amener à éviter les lieux publics (Howe, Worrall et Hickson, 2004). L’objectif de cette présentation est de décrire le développement d’une formation visant à faciliter les échanges entre les personnes ayant un trouble de la communication et les chauffeurs du transport adapté de la Société de transport de Montréal. Pour ce faire, une approche de recherche-développement (Harvey et Loiselle, 2009) a été utilisée. Une formation de 6 heures avec une approche participative a été développée puis offerte à 5 chauffeurs. Des stratégies pédagogiques tels que la discussion, les jeux rôles ainsi que l’analyse de vignettes vidéo ont permis de reconnaître l’expertise des chauffeurs et de leur enseigner des stratégies de communication pour mieux accueillir les usagers avec un trouble de la communication. La formation telle que celle développée dans le cadre de ce projet favorise la transformation de la ville en communauté plus accessible pour les personnes ayant un trouble de la communication.

 

Certains aliments seraient considérés plus masculins que d'autres, comme la viande. Il s'agit de questionner ce qu'est la masculinité et la féminité, qui se construisent en lien avec la domination masculine. Il s'agit aussi les différentes responsabilités genrées autour des repas. Le genre est en effet performé au sens de Butler en ce qui regarde l'alimentation. Pour penser que la viande aurait un genre, il importe également de se pencher sur la question du le véganisme.

L'originalité de cette recherche est motivée par le fait qu'« un vide théorique caractérise le croisement des champs du genre et de l'alimentation dans le monde francophone » (Fournier et al., 2015 : 19). De plus, les études croisant les études féministes et la littérature sur la sociologie de l'alimentation sont relativement récentes, démontrant que ce champ mérite d'être davantage exploré et étudié.

La question de recherche est la suivante : Quels sont les impacts d'une alimentation végane sur les codes de la masculinité ?

L'étude est basée sur des entretiens semi-dirigés avec 10 hommes cisgenres, 3 femmes cisgenre, une femme trans et une personne non-binaire vivant au Québec et étant véganes. Cette recherche a pour but de comprendre comment les masculinités et leurs caractères construits se négocient à travers l'alimentation. Les hommes véganes sont souvent perçus comme féminins, car le manque de compassion envers les animaux ainsi que la consommation de viande sont associés à une masculinité hégémonique. 

Totalisant 38% des signalements retenus par la Protection de la Jeunesse, la négligence est la forme de mauvais traitements la plus répandue chez les enfants de 0 à 12 ans au Québec. Si elle met en cause la relation parent-enfant, elle traduit également une incapacité du système social à soutenir les parents dans leurs rôles parentaux (Lacharité, Ethier, & Nolin, 2006), soit parce que les parents sont isolés socialement (Belsky, 1993), soit parce que leur réseau social est défaillant (Coohey, 2007 ; Roditti, 2005).

Souhaitant participer à l’amélioration de la compréhension du vécu de ces parents, nous proposons d’examiner les réseaux de soutien de 90 parents québécois bénéficiant du programme en négligence PAPFC². Les données recueillies à l’aide de la grille de soutien social développée pour la trousse Moi, comme parent… (Lavigueur, 2008) indiquent que les parents ne sont pas isolés (i.e. réseaux stables de 9,6 membres en moyenne, contacts fréquents), mais que les relations avec certains membres significatifs (e.g. mères) s’avèrent problématiques. En outre, le réseau dans son ensemble est particulièrement déficient quand il est question de soutien informatif et normatif, et de soutien de l’estime de soi, indispensables à la construction du rôle parental.

Les bénéfices pratiques à tirer de ces résultats qui appuient l’importance d’intégrer l’ensemble du réseau social dans les programmes en négligence, seront discutés en conclusion.

Depuis quelques années, nous avons vu les médias prêter assistance à des personnes qui n’ont pas obtenu la protection du Canada et qui allaient être déportées (voir Truchon et Saillant,  2009). Quel est le sens de l’instrumentalisation de cette médiatisation sur les représentations du « réfugié » dans l’imaginaire collectif? Quelles en sont les conséquences éthiques et politiques pour les réfugiés et pour les organismes qui défendent les droits des migrants? Dans le cadre de cette communication, nous allons partager les résultats de nos observations et de nos entrevues faites avec des activistes et avec des demandeurs d’asile qui ont fui leur pays en raison de la persécution liée à leur orientation sexuelle. Nos résultats s’appuient aussi sur une analyse de la presse communautaire gaie et des grands quotidiens. A l’inverse du discours axé principalement sur la stratégie politique (Flecker, 2011), ou sur celui d’une reconstruction humanisée du soi (voir Esses, et al, 2008), nous constatons que ces migrants hésitent à se visibiliser dans l’espace médiatique pour protéger leurs proches et pour suivre les conseils de leurs avocats. Les organismes de soutien des minorités sexuelles réfugiées avec lesquelles nous avons travaillé à Montréal et à Toronto hésitent aussi à s’inscrire dans le temps court du battage médiatique qui cristallise les représentations racistes et victimaires de ces réfugiés venus principalement des pays du sud.



Bien que la question linguistique soit au centre des valeurs québécoises, les immigrants allophones, en nombre inférieur aux immigrants maîtrisant le français à leur arrivée, sont sous-représentés dans les recherches faites sur l’immigration au Québec. Notre enquête s'intéresse au cheminement des étudiants allophones ayant terminé des études de francisation sur l'ïle de Montréal afin de dresser un portrait le plus exhaustif possible de leur intégration à la société d'accueil. Nous nous intéressons aux difficultés rencontrées ainsi qu'à leur stratégie d'intégration en emploi et à la société québécoise au cours des huit mois suivant la fin de leurs études en francisation. Ces données permettront aux institutions de niveau collégial qui dispensent des cours de francisation de mieux outiller la clientèle immigrante afin de faciliter prioritairement leur intégration en emploi, mais également leur intégration sociale, civique et culturelle. Au cours de l’année 2011, nous avons fait remplir le questionnaire 1 aux étudiants finissants (1 506 répondants) des 7 cégeps de l’île de Montréal et d’une Commission scolaire offrant la formation en francisation, afin de nous permettre de faire un portrait statistique de ces derniers.  Par la suite, 148 répondants sur les 264 répondants de la première cohorte ont rempli celui-ci.  Parmi les 148 répondants, nous avons réalisé 10 entrevues individuelles pour obtenir des données qualitatives. 

Peu d’études se penchent sur l’insertion professionnelle d’auditeurs externes novices en cabinet comptable, malgré les enjeux actuels de recrutement et de rétention (OCPAQ, 2023). Certains écrits évoquent les défis rencontrés par les auditeurs externes novices, comme un référentiel de savoirs inadéquat pour surmonter certaines difficultés, un écart perçu entre leurs attentes du métier et la réalité et des conflits entre les valeurs véhiculées en formation initiale et les actes réels dont ils sont témoins en pratique.

L’objectif de notre étude est de documenter, à l’aide du cadre du cours de vie relatif à un projet (Theureau, 2006), le parcours d’insertion professionnelle de quatre auditeurs. Pour y arriver, 27 entretiens de remise en situation ont été réalisés. Nos résultats préliminaires mettront en lumière les situations types vécues par quatre auditrices externes novices, incluant leurs facettes cognitive (référentiel de savoirs préexistant, apprentissages situés) et émotionnelle (préoccupations, attentes). Des éléments extrinsèques et contextuels compléteront le vécu subjectif de ces participantes.

En plus de documenter empiriquement le vécu d’auditrices novices en utilisant un cadre théorique jamais utilisé dans les recherches en comptabilité, notre étude permettra de formuler des pistes de solution concernant la formation initiale et le milieu de travail des cabinets comptables, dans le but de faciliter cette période charnière qu’est l’insertion professionnelle.

L’évaluation vise à porter un jugement sur la qualité d'un programme, d'un service ou d'une politique pour alimenter la prise de décisions par différentes méthodes en sciences sociales. Au Québec, il existe un peu plus de 8000 organismes communautaires (OCs), intervenant dans une pluralité de champs d’activités comme l'environnement, la sécurité alimentaire et les violences faites aux femmes. Cette communication a pour objectif de présenter une adaptation qualitative de « l’Organizational Evaluation Capacity Self-Assessment Instrument » (OEC-SA) aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation. L’OEC-SA est un instrument de mesure validée par les pairs qui vise à identifier les forces et les limites entourant les capacités d'une organisation à produire des évaluations de qualité et à utiliser subséquemment les résultats pour améliorer les pratiques et activités. D’abord, son historique et son cadre conceptuel seront présentés. Ensuite, son processus d’adaptation aux réalités du milieu communautaire québécois en évaluation, s’appuyant notamment sur une recherche documentaire structurée (n=21 publications) et plusieurs entretiens semi-dirigés avec des experts et acteurs communautaires (n=8), sera décrit. Enfin, les implications pratiques de l’adaptation de l’instrument sur le renforcement des capacités en évaluation des OCs seront discutées.

Une majorité de Canadiens se perçoit anxieuse et considère l’anxiété comme une épidémie. Bien que la prévalence des troubles anxieux chez les jeunes Québécois ait augmenté de 9 à 17%, cela ne peut représenter l’entièreté du phénomène décrit par le grand public. La littérature identifie 4 types d’anxiété sous-clinique qui affectent la santé mentale et le parcours scolaire des jeunes: l’état anxieux (adaptatif/passager), le trait anxieux (stable/propension à voir des menaces), l’anxiété de performance (face aux évaluations) et la sensibilité à l’anxiété (craindre la réponse physiologique adaptative de stress). Cette étude vise à décrire l’importance des niveaux d’anxiété sous-clinique vécus par les jeunes en fonction de périodes scolaires de haut stress (examens ministériels) et de faible stress (sans examen). Deux cohortes d’élèves québécois (302 du primaire, 1102 du secondaire) ont rempli en classe des questionnaires mesurant les types d’anxiété selon un devis quasi expérimental. Des régressions linéaires mixtes ne montrent aucune différence entre les deux périodes pour tous les types d’anxiété (p>.106). Une comparaison des scores moyens d’anxiété à ceux extraits de la littérature suggère que les jeunes du primaire et du secondaire vivent des niveaux notables de sensibilité à l’anxiété. Ces résultats appuient partiellement l’épidémie perçue et orientent les efforts de prévention vers la modification des préconceptions négatives qu’ont les jeunes envers leur réponse de stress.

La présente étude tentait de vérifier s'il était possible de déclencher automatiquement les réponses cognitives, affectives et physiques associées à l'inclusion ou à l'exclusion sociale. Plus spécifiquement, l'étude cherchait à tester s'il pouvait être bénéfique pour les individus présentant de l'anxiété sociale de leur présenter un son ayant préalablement été associé à un contexte d'acceptation. Ainsi, après que leurs traits d'anxiété sociale aient été mesurés, 68 participants ont pris part à une procédure de conditionnement durant laquelle un premier son a été associé à une manipulation de rejet appelée cyberball et un deuxième son à une manipulation d'acceptation. Puis, 24h plus tard, tous ont dû compléter une tâche mesurant leurs réponses attentionnelles (présence d'un biais attentionnel positif ou négatif) ainsi qu'indiquer leur niveau de stress et rapporter leur état émotionnel et physiologique. Toutefois, durant la tâche attentionnelle (appelée le Dot Probe), la moitié des participants a été exposée au son associé au rejet et l'autre moitié au son associé à l'acceptation. Des analyses de régression multiple ont montré que, pour les sujets présentant de l'anxiété sociale, ceux de la condition son-acceptation ont présenté un biais attentionnel plus positif et ont rapporté moins de stress et moins d'excitation physiologique. Ces résultats indiquent que l'activation d'un contexte social d'acceptation pourrait être bénéfique pour les individus présentant de l'anxiété sociale. 

L’exploration de la sphère amoureuse mène à différents cheminements amoureux (CA) dès l’adolescence (Orpinas et al., 2013). L’adaptation psychosociale à l’âge adulte pourrait être influencée par le CA vécu plus jeune (Shulman & Connolly, 2013). Or, peu d’études ont examiné les CA de l’adolescence à l’âge adulte, alors que leurs liens avec l’adaptation à l’âge adulte sont méconnus. Cette étude identifie et décrit les différents CA entre 16 et 24 ans et examine leurs liens avec l’adaptation à 25 ans.

L’échantillon était évalué annuellement (N=390). Entre 16 et 24 ans, les participants nommaient tous leurs partenaires amoureux de la dernière année. À 25 ans, la consommation d’alcool, la dépression, l’anxiété, la jalousie, et la sensibilité interpersonnelle étaient examinées.

Afin d’identifier les CA, une analyse de classe latente a été effectuée avec deux variables : le nombre total de partenaires amoureux différents entre 16 et 24 ans et le nombre total d’années où au moins un partenaire amoureux avait été nommé. Cinq CA ont émergé des analyses (tardif, bas, long-terme, fréquent et intense) et semblent suivre un continuum d’implication amoureuse, où les garçons se trouvent en majorité dans les CA tardif et faible. Une MANOVA a permis d’identifier que les CA tardif et intense sont associés à davantage de variables à 25 ans.

Cette étude suggère que les CA sont intimement liés à l'adaptation psychosociale et souligne l'intérêt de poursuivre l'examen de ces liens.

Les problèmes intériorisés tels que l’anxiété et la dépression deviennent plus prévalents à l’adolescence et ont des conséquences négatives autant pour l’adolescent que pour la société en général. La communauté scientifique a généré des connaissances robustes sur les facteurs de risque des problèmes intériorisés chez les adultes. Toutefois, on en sait encore très peu sur le rôle des traits de personnalité durant l’adolescence, qui sont pourtant des facteurs de risque connus de différents autres problèmes d’adaptation. La comorbidité étant élevée entre l’anxiété et la dépression, ceci laisse supposer l’action d’un facteur de risque commun pouvant relever des traits de personnalité. Cette étude vise donc à déterminer si les traits de personnalité des adolescents permettent de prédire leurs problèmes intériorisés ultérieurs, après avoir contrôlé pour une liste de facteurs de risque connus de ces problèmes. Les données utilisées proviennent d’une étude longitudinale prospective de 1036 adolescents provenant de huit écoles secondaires québécoises. Ils ont été évalués la première fois en secondaire un, et à nouveau en secondaire trois. Les adolescents ont rempli des questionnaires auto-révélés en classe. Des analyses de régression multiple ont démontré qu’après avoir contrôlé pour l’effet de plusieurs facteurs de risque connus, certains traits de personnalité sont effectivement reliés aux problèmes intériorisés ultérieurs des adolescents.



Cette étude avait pour but de déterminer si un trait élevé d’anxiété parentale peut nuire aux discussions relatives aux perspectives professionnelles du jeune adulte de 18 à 25 ans. Certaines études (v.g. Felsman & Bulstein, 1999 ;  Ketterson & Blustein, 1997) ont observé que les jeunes ayant un attachement sécurisant avaient tendance à explorer davantage les choix de carrière. Ainsi, l’hypothèse était que plus un parent possède un trait d'anxiété élevé, moins la communication parent-jeune adulte concernant le choix de carrière serait bonne. L’échantillon était composé de 137 parents de 35 à 65 ans (61 hommes, 76 femmes). L’hypothèse a été testée avec des corrélations de Pearson mesurant le lien entre le score du trait d’anxiété parentale au questionnaire State-Trait Anxiety Inventory et le score de la qualité de la communication parent-jeune à 10 items adaptés au choix de carrière, du questionnaire de Barnes et Olsen. L’hypothèse a été confirmée : il y a une corrélation faible mais significative (r = 0,23, p < ,01) entre le niveau du trait d’anxiété parentale et la qualité de la communication parent-jeune adulte. En effet, les coefficients de corrélation sont davantage élevés quand il s’agit de la relation père-fils (r = 0,34, p < ,01). Ainsi, il semble que l’anxiété pourrait avoir un effet négatif sur la relation parent-jeune adulte, surtout sur la dyade père-fils, probablement en créant un climat d’insécurité nuisible aux discussions.

Introduction. Au Canada, l’état de santé des minorités de langue officielle (MLO) et l’accès dans leur langue aux services sociaux et de santé (SSSS) seraient moins bons que celui de la majorité. Un portrait intégré des connaissances relatives à l’influence de la langue parlée sur l’état de santé et l’accès aux SSSS des MLO informerait les actions nécessaires pour améliorer leur situation. Objectifs. Explorer l'influence de la langue parlée sur l'état de santé et l'accès aux SSSS pour les MLO au Canada. Spécifiquement, comparer 1) l'état de santé et 2) l'accès aux SSSS des MLO à ceux de la majorité de langue officielle et 3) décrire les facteurs ayant une influence sur cet accès. Méthodes. Validée par deux experts, une étude de portée dans neuf bases de données et deux revues spécialisées a été réalisée. Les articles publiés après 2001 excluaient les immigrants, réfugiés et minorités ethniques. Les données ont été extraites à l’aide d’une grille et analysées thématiquement par deux personnes. Résultats. Des 2106 documents identifiés, 25 furent retenus. Les MLO sont en moins bonne santé et ont accès à moins de SSSS dans leur langue, comparé aux majorités de langue officielle. Dix barrières, dont le manque de personnel bilingue et la région géographique, ont été identifiées. Contribution. Par son portrait intégré des connaissances relatives à leur santé et à leur accès aux SSSS, cette étude contribuera à développer des interventions adaptées, contribuant au bien-être des MLO.

La communauté en ligne des Incels (célibataires involontaires) est composée d’hommes qui, malgré leurs tentatives, n’ont pas de relations sexuelles et romantiques avec des femmes. Ancrés dans l’autodépréciation et le nihilisme, ils expriment leur conviction que leur situation de célibat est permanente. Alors que les forums des Incels étaient initialement des lieux de soutien, ils ont rapidement évolué en une communauté empreinte d’hostilité envers les femmes et la société. Les recherches actuelles sur ce sujet s’intéressent presque exclusivement aux discours de cette communauté à l’aide d’analyses qualitatives de publications recueillies sur les réseaux sociaux. Ainsi, le discours des Incels incitant à la haine et aux passages à l’acte violent, représenterait, pour plusieurs chercheurs, le témoin d’un processus de radicalisation suivi par les individus de ces communautés. À travers une revue de la littérature sur les Incels, cette présentation s’intéresse aux connaissances actuelles sur les discours des Incels, à leurs lacunes et à une façon de les combler. Plus particulièrement, nous défendons l’hypothèse que d’autres facteurs sont à prendre en compte afin de comprendre en quoi ces personnes suivent une trajectoire de radicalisation, et qu’une approche centrée sur l’expérience subjective des Incels et leurs trajectoires de vie apporterait une dimension complémentaire à la compréhension de ce phénomène.

La principale cause de décès chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes des Premières Nations de moins de 25 ans est le nombre important d’accidents de véhicule motorisé (Pike, 2010). De plus, les blessures découlant de ces accidents nécessitent quatre fois plus de soins médicaux chez les Premières Nations que dans la population générale du Canada (Pike, 2010). Cela démontre de mauvaises habitudes ou pratiques en termes de prévention de la sécurité routière dans ces communautés autochtones. Cette communication est tirée de notre engagement en tant qu’étudiants/chercheurs auprès de la communauté du Lac Simon en Abitibi-Témiscamingue. En effet, nous effectuerons une recherche-action qui vise à évaluer et à réduire les blessures causées par les accidents de véhicule motorisé dans cette communauté en élaborant des pratiques novatrices et prometteuses, avec des gens de la communauté (Grenier, 2013). La communication traitera de deux éléments distincts : 1) le processus de la recherche-action en milieu autochtone, 2) nos apprentissages mutuels (communauté/chercheur) dans le cadre de ce projet de recherche action. La recherche-action n’est pas neutre et implique un engagement de toutes les parties. Nous espérons démontrer que ce type de recherche peut apporter des programmes plus efficaces dans les communautés autochtones, mais qu’il peut aussi être une source d’apprentissage majeur pour les chercheurs qui souhaitent travailler avec ces communautés (Blangy, 2010).



Plusieurs régions rurales font face à un défi important en matière de scolarité et de littératie. Ces phénomènes touchent particulièrement la MRC de L'Islet (QC) caractérisée par plusieurs facteurs de dévitalisation : baisse démographique, exode des jeunes, vieillissement de la population et revenu moyen peu élevé dans plusieurs secteurs. Dans ce contexte, nous présentons le cas de la communauté de Sainte-Perpétue de L'Islet. Confronté au besoin d'assurer la pérennité de l'église patrimoniale, un comité local a présenté un projet de transformation de l’église en médiathèque qui permettrait de répondre aux besoins des citoyens et des élèves de l'école primaire du secteur. Ce projet communautaire novateur se veut une occasion unique de recherche-intervention en éducation puisque l'objectif est de doter la MRC de L'Islet d'une infrastructure culturelle et éducative dans un milieu rural défavorisé. Le cadre conceptuel de la recherche s'articule autour des notions de communauté éducative, d'innovation sociale et de littératie, notamment de littératie médiatique multimodale qui fait une grande place au numérique. En plus de la mise sur pied de cette infrastructure, les résultats sont obtenus à partir de données qualitatives provenant d'entretiens et de questionnaires soumis aux intervenants locaux et régionaux. Les parents d'élèves du primaire ont aussi été interrogés. Notre recherche consiste également à faire l’analyse de cette implantation dans une communauté rural typique.

Le sentiment d’efficacité parentale (SEP) est défini comme la croyance d’un parent dans sa capacité à aider et à influencer favorablement le développement de son enfant dans toutes les sphères de sa vie (Coleman & Karraker, 2000; Jones & Prinz, 2005). Plusieurs liens ont été trouvés entre le SEP et des facteurs positifs pour l’enfant (Danis, Bouffard et Vezeau, 2016). Ce concept a cependant été peu étudié dans le contexte de la relation entre la structure familiale et la qualité de la relation parent-enfant.

Cette étude visait 1) à examiner si le sentiment d’efficacité parentale différait selon les trois structures familiales suivantes : nucléaire, monoparentale et recomposée et 2) à vérifier si le SEP est lié la relation parent-enfant mesurée par la présence de comportements oppositionnels de l’enfant et sa communication avec ses parents.

L’échantillon comporte 376 dyades mère/enfant ( 7 à 10 ans). Les résultats indiquent que les parents des familles nucléaires ont rapporté un SEP plus élevé que ceux des deux autres structures familiales. Le SEP était significativement corrélé avec la communication (0.45), et les comportements oppositionnels évalués par le parent (-0.27) et par l’enseignant (-0.16). Les résultats d’une analyse multivariée (MANCOVA) indiquent que les mères de familles reconstituées rapportent plus de comportements oppositionnels et une moins bonne communication avec leur enfant que celles des deux autres structures familiales. 

La législation relative à l’encadrement des délinquants à risque a connu de nombreux soubresauts en droit pénal canadien. A l’instar de son voisin américain, depuis 1947, le Canada a multiplié les réformes relatives au contrôle et à la détention des délinquants pouvant porter atteinte la sécurité publique car jugés trop dangereux pour pouvoir être réintégrés au sein de la société. Parmi ces délinquants dangereux, on trouve bien évidemment les individus souffrant de psychopathie. Souvent associés à des crimes violents ou des infractions sexuelles graves, il n’est pas rare que les délinquants psychopathes fassent l’objet d’une déclaration de délinquant dangereux selon la procédure prévue à l’article 753 du Code criminel.

De quelle façon les dispositions du Code criminel relatives aux délinquants dangereux s’appliquent-elles aux psychopathes ?

Au regard de leur particulière dangerosité, il sera intéressant de décrypter les modalités d’application de l’article 753 par les tribunaux tout en se demandant si cette application est en parfaite adéquation avec les attentes affichées initialement par le législateur.  À cet égard, la psychopathie constituera à n’en pas douter un moyen intéressant de jauger et analyser au mieux l’ensemble des principes qui surplombent le régime relatif aux délinquants dangereux au Canada.  

Il existe un débat concernant l’influence de l’expérience musicale sur la performance intellectuelle et académique (Schellenberg, 2006). Et peu d’études ont examiné si une personnalité plus créative est liée à l’expérience musicale (Goncy & Waehler, 2006). Cette étude longitudinale (6 mois) menée auprès d’adolescents avait deux buts: (1) déterminer si l’expérience musicale est liée à une meilleure performance académique; (2) examiner s’il existe un lien entre le trait d’Ouverture (ex. créativité, curiosité, imagination) et l’expérience musicale. L’échantillon était composé de 343 adolescents (M = 15.71 ans), inscrits à une école secondaire publique. Ils ont répondu à des échelles auto rapportées, dont l’expérience musicale (nombre d’années consacré à faire de la musique), leurs notes (résultats scolaires en mathématique et français) et l’Ouverture. Une première régression hiérarchique a indiqué que plus d’expérience musicale prédit de meilleures notes en fin d’année scolaire, et ce, même en contrôlant pour les notes en début d’année et pour le niveau d’éducation parental. Une seconde régression hiérarchique a montré que l’expérience musicale ne prédit pas l’Ouverture en fin d’année scolaire, et ce, lorsqu’on contrôle pour l’Ouverture en début d’année et pour le niveau d’éducation parental. Néanmoins, les musiciens adolescents avaient en moyenne des niveaux d’Ouverture plus élevés. Ceci suggère que la musique peut jouer un rôle dans le développement des adolescents.

Partant du recensement de 1971 sur un faux prétexte, l’ingénieur Charles Gaudreault a effectué une projection de la population du Québec non conforme aux règles communément admises. Outre qu’elle a été établie d’après un seul scénario s’étendant sur huit décennies, l’immigration internationale est fixée en fonction de la taille de la population. L’auteur a séparé la population québécoise en trois sous-groupes qu’il a fait évoluer séparément, notamment les immigrants arrivés depuis 1971, ainsi que leurs descendants.

Puisque la période 1971-2014 appartient déjà à l’histoire, notre évaluation des résultats est basée sur des faits. Il s’avère que certaines hypothèses gonflent indûment l’évolution numérique des immigrants de la période : outre leur fécondité trop élevée (1,8 et non 2 enfants par femme), leur émigration subséquente a été deux fois plus importante qu’estimée.

La surestimation causée par le nombre trop élevé d’immigrants et par une fécondité des immigrantes trop forte est de l’ordre de 185 300 personnes en trop par rapport aux faits, soit 36,3%. Il s’agit là d’un minimum car nous n’avons pu tenir compte de la sous-estimation de l’émigration subséquente. Enfin, contrairement à ce que pense M. Gaudreault, nous démontrons à l’aide de projections de l’Institut de la statistique du Québec que le recul du poids démographique des « Canadiens français » n’est pas exclusivement expliqué par nos taux d’immigration élevés.