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Les relations d’attachement aux pairs à l’adolescence sont reconnues comme un important déterminant de l’adaptation psychosociale. Or, les connaissances sur les facteurs qui permettent d’expliquer leur qualité demeurent parcellaires et peu de conclusions claires sur les facteurs les plus importants peuvent être tirées des écrits scientifiques. Cette étude vise à identifier les facteurs prédictifs de la qualité des relations d’attachement aux pairs au cours de l’adolescence et à établir leur contribution relative. 706 adolescents, âgés en moyenne de 11,29 ans lors du premier temps de mesure, ont participé à l’étude longitudinale sur deux ans. Les analyses montrent que l’attachement aux parents, l’âge de l’adolescent ainsi que la qualité de la relation enseignant-élève sont positivement associés au score global d’attachement aux pairs alors que les problèmes de comportement intériorisés et le rejet social y sont négativement associés. Ces variables permettent d’expliquer 21.3% de la variance totale. Ces mêmes variables permettent aussi d’expliquer la variabilité des trois dimensions de l’attachement aux pairs (confiance, communication et aliénation). Lorsqu’on s’intéresse aux prédicteurs des dimensions spécifiques de l’attachement, des différences de sexe sont observées. Cette étude permet de mettre en lumière l’importance de certaines variables relationnelles, tant du contexte familial que du contexte scolaire, en tant que prédicteurs des relations d’attachement aux pairs.

 

Cette communication présente un retour d’expérience sur un terrain d’enquête mené en 2012-2013 dans un collège français auprès d’élèves de classes de 6ème à 3ème. L’objectif était d’utiliser la photographie pour initier les collégienn-es à la sociologie du genre et les sensibiliser aux questions d’égalité. A travers cette expérience, je souhaitais questionner par une démarche inductive quelles pouvaient être les contributions apportées par la photographie dans les dispositifs sociaux. Il s’agissait de concevoir et d’animer une « enquête-action », recueillir des données sociologiques sur les représentations de genre et des violences de genre chez les collégiens tout en diffusant des théories sociologiques en image.

Mes interventions ont été construites sous formes de trois ateliers. Les élèves ont pu aborder de façon visuelle l’évolution de pensée sur les questions de genre, tester des hypothèses sociologiques, et s’exprimer sur leurs perceptions et représentations des violences de genre.
La construction et l’animation de ces différents ateliers m’ont amené à avoir un regard réflexif sur les méthodologies et révéler des données inattendues telles que de nouveaux indicateurs de distinctions de genre ainsi que des lieux de tensions dans l’établissement scolaire.

Cette « intervention recherche » a permis de penser des formes de collaborations entre le secteur social et l’image s’est révélée, grâce à son langage sensible, être le médium adéquat pour échanger sur les questions de genre.

Le flow dispositionnel, ou la propension à entrer dans un état de contrôle, d'immersion et concentration totale lors d’une activité (Cai et al., 2022), a le potentiel de faire vivre aux joueurs de jeux vidéo une expérience particulièrement agréable (Abuhamdeh, 2021). D’une part, ce type d’expérience serait associé positivement au bien-être (Richard et al., 2024). D’autre part, il pourrait contribuer à une surutilisation des jeux vidéo en amenant le joueur à utiliser cette activité pour échapper à sa réalité (Johannes et al., 2021). L’objectif de cette étude est de clarifier la manière dont le flow dispositionnel est lié à la motivation à jouer pour échapper à sa réalité, en explorant de quelle manière il influence l’envie de s’immerger dans un univers fictif et la qualité de l’expérience vécue. À ces fins, cette étude transversale (n = 494) visait à évaluer comment le flow dispositionnel pourrait être associé aux diverses facettes de la motivation à jouer pour échapper à sa réalité (c.-à-d. adaptation, évasion, fantaisie, identité, récréation, et régulation introjetée) et à l'expérience de jeu. Les données ont été analysées à l'aide de modèles d’analyses de chemin et de médiations. Les résultats indiquent que le flow dispositionnel serait associé de manière distincte aux différentes facettes de la motivation à jouer pour échapper à sa réalité, à une utilisation plus fréquente des jeux vidéo et à des expériences de jeu plus positives. 

La construction de la notion d’exclusion sociale à l’œuvre dans les discours publics contemporains en Occident a fait l’objet d’analyses approfondies, qui ont fait ressortir une tendance à la mise à l’écart de tout un pan du phénomène de l’exclusion sociale. Une recherche en cours poursuivie au Québec dans le cadre du programme des Actions concertées sur la pauvreté et l’exclusion sociale s’intéresse plus particulièrement à la construction de la notion d’intégration sociale, plus spécifiquement concernant les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale importants. La communication proposée porte sur un volet de cette recherche qui vise àdégager les représentations de l’intégration dans la collectivité des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants qui émergent des documents de politique et d’orientation gouvernementales en matière de santé mentale, de solidarité sociale et d’emploi publiés au Québec au cours des deux dernières décennies. Dans cette perspective, le propos de cette communication est double. Il s’agit de faire ressortir les décalages et les tensions entre différentes représentations de l’intégration sociale des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale importants dans les discours des ministères concernés, d’une part, et, d’autre part, les écarts entre les discours et les programmes et mesures concrètes mises en place pour soutenir l’intégration.

La militance trans est en plein essor au Québec depuis ces vingt dernières années. Cela se voit par la création ou l’essor d’associations trans, de projets trans au sein d’organismes de santé ou au sein d’organismes LGBTQ (lesbiens, gais, bis, trans, queers). Ces militants et militantes combattent la transphobie. Celle-ci peut se définir comme l’oppression spécifique que subissent les personnes trans : la violence, le mépris et les discriminations qui s’en prennent aux personnes qui transgressent les frontières du sexe et du genre. Leur lutte s’inscrit dans une remise en cause des rapports sociaux de sexe, de genre et de sexualité qui se situe au cœur des luttes des LGBQ. Douze entrevues semi-structurées ont été réalisées en  2010 avec des militants et militantes trans québécois appartenant à trois générations. En utilisant d’une part la sociologie des mouvements sociaux, d’autre part les études féministes, queers, et trans, l’objectif de cette présentation sera de décomposer les liens entre les militances trans et LGBQ. Nous explorerons, à partir du point de vue des personnes trans quelles sont les convergences et les dissonances entre leur militance et celles des lesbiennes, des gais, des bis et des queers ? Comment prennent-ils et elles en compte des enjeux LGBQ, et inversement, quelle est leur perception de la prise en compte des enjeux trans par les militantes LGBQ ? Finalement, nous exposerons des pistes afin d’améliorer les liens entre ces militances.

L'intervention auprès des jeunes de la rue est difficile. Susciter une motivation au changement chez eux est le plus grand défi qui entoure ce type d'intervention. Il est difficile de déterminer sur quel élément mettre l'emphase à fin d'inciter ces jeunes à changer et à éventuellement sortir de la rue. Il appert primordial de considérer le processus d'intervention auprès des jeunes de la rue comme étant dynamique, où il faut d'avantage comprendre le sens que le jeune attribue à sa vie dans la rue. Une nouvelle manière d'entrevoir la motivation, axée sur la perception de bonheur de ces jeunes, est mise de l'avant afin de réorienter l'intervention auprès de cette clientèle. Cette étude vise à déterminer quels sont les facteurs qui peuvent influencer la satisfaction des jeunes de la rue face à leur expérience de vie, c'est-à-dire sur la perception de leur bonheur face à leur style de vie. L'étude porte sur 167 jeunes de la rue de Montréal, à qui l'on a administré un questionnaire de 150 questions portant sur une variétés de sujets. Suite à des analyses de régression logistique multinomiale, il appert que certains facteurs ont une influence sur le bonheur des jeunes de la rue, notamment le temps passé dans la rue, la diversité de consommation de drogue, la précarité de logement, le niveau d'éducation et l'espoir en l'avenir. L'espoir en l'avenir est le seul facteur qui influence les jeunes toujours et jamais heureux, et devrait donc être approfondi dans les études futures.



Établir des liens d’amitié de qualité est favorable au développement des enfants. Or, leur avis sur la nature de ces relations et sur ce qu’elles représentent pour eux demeure peu exploré. Offrant aux enfants un lieu sécuritaire pour partager leurs impressions quant à des thèmes significatifs de leur vécu quotidien, le groupe de parole est une démarche à privilégier pour mieux comprendre leurs représentations à l’égard des liens d’amitié. Dans cet esprit, cette étude a pour but de décrire la démarche d’élaboration d’un groupe de parole mené en milieu scolaire et portant sur l’amitié, ainsi que de documenter les représentations d’élèves du primaire à l’égard de ces relations. Une séance de groupe de parole a été menée dans 22 classes, auprès de 440 élèves de 2e année. Un assistant de recherche animait le groupe, tandis qu’un autre recueillait par écrit le discours des élèves. Un journal de bord a été utilisé afin de retracer les étapes de création et de mise en œuvre de cette activité. Une analyse thématique du discours des élèves a ensuite été réalisée à l’aide de NVivo. Du point de vue des enfants, les résultats suggèrent que l’amitié est un lieu de soutien et de plaisir. De plus, l’ami est perçu comme une personne solidaire avec laquelle ils peuvent entretenir des liens intimes. Ces résultats éclairent notre compréhension de ce que signifie l’amitié pour les élèves en début de scolarité tout en illustrant le potentiel du groupe de parole pour mieux comprendre leur vécu.

Au Québec, il y a 47 entreprises d’insertion (CEIQ, 2021) qui permettent à des personnes vivant dans la pauvreté et l’exclusion d’acquérir des outils pour s’extirper du cercle d’appauvrissement (Alberio & Tremblay, 2014). Au Saguenay–Lac-St-Jean, Équitem offre à une population judiciarisée des services de réinsertion à l’emploi depuis 1983. Or, l’organisme a récemment ressenti le besoin de mieux coordonner son approche d’intervention afin d’augmenter la rétention des participants et d’améliorer ses pratiques afin de contribuer au maintien en emploi de sa clientèle. 

Empruntant une approche de recherche-action interdisciplinaire (travail social, enseignement et gestion des organisations), nous avons accompagné l’organisation dans ses démarches afin d’améliorer et d’uniformiser leur approche globale d’intervention et favoriser l’inclusion socioprofessionnelle et le maintien en emploi à long terme de sa clientèle. À partir d’une recension des écrits sur les pratiques innovantes en la matière et d’entretiens de recherche semi-dirigés réalisés auprès des participants et des intervenants de l’organisme, nous présenterons d’abord les obstacles et facilitateurs au parcours des participants. Puis, nous identifierons les bonnes pratiques d’intervention en employabilité sur le plan des apprentissages. Finalement, nous aborderons les défis des organisations comme Équitem qui se situe en équilibre entre la mission sociale et les impératifs financiers.

Le système de santé mentale en République de Moldavie traverse une réforme de désinstitutionalisation et de prévention de l’institutionnalisation. Le modèle thérapeutique pratiqué dans l’Hôpital psychiatrique de Chisinau demeure spécifique aux « institutions totales » analysées par E. Goffman. La dynamique sociale à l’intérieur de l’institution, notamment dans la relation entre le personnel médical et les patients, est déterminée par ce modèle institutionnel. Je fais une recherche doctorale sociologique dans l’Hôpital psychiatrique de Chisinau sur l’expérience sociale des patients. J’ai réalisé des entretiens approfondis avec 53 patients et membres du personnel médical de l’hôpital. J’ai appliqué aussi des exercices de thérapie expressive (écriture de poèmes, musique et dessin) et de thérapie narrative (récits de vie, « story-telling »). Sur la base de l’observation réalisée, j’ai pu apercevoir que les formes d'intervention alternative, expressive et narrative, rompent la dynamique sociale issue du modèle d'institution totale. En participant aux séances d’écriture, de dessin ou de création narrative, les patients adoptent une approche créative et réflexive pour comprendre leur propre vie, les problèmes psychiatriques auxquels ils sont confrontés. Cette communication propose une analyse de contenu des entretiens avec les patients psychiatriques, impliqués dans un processus de thérapie alternative par rapport au modèle thérapeutique appliqué dans l’hôpital.

La participation de toutes et de tous dans l'ensemble des sphères de la vie collective est le but ultime de toute société, en particulier lorsque l'intégration de personnes immigrantes ou l'inclusion de minorités sont concernées. Comment aborder cette participation? Comment la mesurer? Comment en faire le suivi?

La communication présente une conceptualisation de la participation qui tient compte de l'engagement individuel des personnes tout comme de la disposition sociétale qui la rend possible et ceci dans une optique d'interaction constante entre l'individu et la société. Plusieurs dimensions participatives permettent d'appréhender différentes facettes de l'engagement individuel et d'en mesurer certains aspects tel que le bénévolat, l'usage du français ou les dons dans une perspective comparative lorsqu'un accès aux bases de données le permet. Il en résulte un aperçu parcellaire mais novateur de quelques mesures de comportements économiques, linguistiques, identitaires, communautaires, culturels et citoyens.

Une agression sexuelle traumatique est susceptible d’atteindre de multiples dimensions du fonctionnement de la personne et de sa corporéité. Le corps vécu des victimes s’organise couramment autour d’habitudes visant à éviter certains vécus corporels, à engourdir les sens et à abstraire le corps (Beaudry, 2011; Ataria, 2016). La massothérapie, en complément aux traitements « traditionnels », constitue un apport à la clinique des traumatismes en ce qu’elle permet d’aborder la relation du sujet avec son corps sensible. Elle favoriserait en outre la diminution des symptômes dissociatifs et permettrait d’augmenter la conscience somatique (Price, 2012). À notre connaissance, aucune recherche qualitative n'a approfondi le point de vue des survivantes devant ce type de soin. Dans ce contexte, un projet pilote a vu le jour visant à offrir un soutien complémentaire au moyen d'un protocole de massothérapie conçu pour les victimes. Nous présentons les résultats préliminaires d'une analyse phénoménologique des entretiens réalisés auprès des participantes. Notre propos s’articule autour des questions suivantes : Comment la massothérapie permet-elle d’accompagner les survivantes? Quelle expérience du corps vécu peut émerger d’un type de soin soutenu par un toucher bienveillant et rythmé par le consentement de la personne? Une première exploration nous permet de constater une atténuation des craintes relatives au toucher, une diminution de la méfiance et de la répression émotionnelle.

La participation à des loisirs organisés est associée à des bénéfices aux niveaux social et scolaire. Cette question a été largement documentée à l’adolescence, mais peu à l’enfance. Cette communication poursuit deux objectifs. Le premier consiste à décrire les habitudes de participation durant l’enfance. Ce portrait descriptif établira d’abord la proportion d’enfants qui participent à des loisirs organisés, pour ensuite examiner le type et le nombre d’activités pratiquées. Le second objectif vise à étudier si certaines caractéristiques sociodémographiques des familles (revenu, structure familiale, niveau de scolarité des parents) sont associées aux habitudes de participation des enfants. Ces questions sont examinées auprès d’un échantillon de 789 enfants (62% garçons) de 1re année primaire. Les données sont recueillies à l’aide d’un questionnaire complété par la mère. Les analyses révèlent que 67,6% des enfants participent à au moins un loisir organisé. Les activités les plus communes sont les sports individuels (63,8%) et d’équipes (44,7%). Les activités académiques (0,6%) et communautaires (6,6%) sont très peu pratiquées. Une régression multiple révèle que le niveau de scolarité de la mère (béta=.27, p<.001) et le revenu (béta=.13, p<.01) contribuent à prédire le nombre d’activités (R2 total=.14, p<.001). La participation à des loisirs organisés semble déjà répandue en début de scolarisation. Il importe donc d’évaluer l’impact de ces activités durant l’enfance.

Avec la pandémie de COVID-19, des organisations comme le Réseau FADOQ ont été obligées d’annuler leurs formations en présence données aux aînés. Afin d’aider ces organisations à répondre aux besoins d’apprentissage des aînés en période de pandémie et postpandémie, l’entreprise Le-Cours, spécialisée en conception et diffusion de solutions e-learning, s’est associée au Centre collégial d’expertise en gérontologie. Dans cette communication, nous présentons le canevas de formation e-learning qui a été développé dans la recherche-action issue de cette association. À l’hiver 2021, huit personnes de 70 ans et plus ont été observées en train de suivre une formation e-learning en nommant à voix haute leurs pensées. Elles ont répondu à un questionnaire d’évaluation et participé à une entrevue individuelle semi-dirigée. À la lumière des résultats obtenus, la formation e-learning a été adaptée, notamment sur le plan de l’accessibilité, et une discussion de groupe avec les participants a permis d’évaluer l’appréciation de ces modifications. Ces résultats, combinés à ceux de la recension des écrits, ont permis de développer un canevas de formation qui tient compte des barrières et des appuis à l’apprentissage des aînés en contexte d’e-learning. Il est utile aux organisations qui voudraient prendre le virage du e-learning pour offrir des formations aux personnes aînées. Notre recherche s’appuie sur une approche gérontagogique et suit une perspective de conception centrée sur l'utilisateur.

Dans de nombreux pays en voie de développement, l’itinérance juvénile en milieu urbain a principalement été étudiée de manière à en comprendre les causes et à tenter de rendre compte du quotidien des jeunes sans-abri. Toutefois, la plupart de ces recherches semblent se conclure là où je souhaite commencer, me concentrant sur le processus de sortie de rue en demandant comment et pourquoi certains enfants de la rue réussissent à sortir de ce milieu, tandis que d’autres y grandissent et deviennent des adultes de la rue. M’appuyant sur une recherche terrain ethnographique effectuée en collaboration avec l’organisme Samusocial Sénégal à l’été 2011, j’estime que loin d’être un processus linéaire, la sortie de rue est composée de va-et-vient physiques mais aussi sociaux et comportementaux entre la rue et la non-rue. Il ne suffit pas que le jeune ne soit plus physiquement dans la rue pour dire qu’il en est sorti : il apparaît plus facile de sortir l’enfant de la rue que la rue de l’enfant, puisqu’il s’y suradapte, se reconstruisant un système de valeurs et de conduites qui lui permettent de sublimer les traumatismes liés à la vie de rue dans une logique de survie. De même, à la suite d’auteurs qui estiment qu’une combinaison de facteurs push et pull poussent et attirent simultanément les enfants à la rue, je suggère que des facteurs push out et pull out en favorisent la sortie, dont les mauvaises conditions de vie et la présence active des institutions de prise en charge.

Version soumise : Des négociations territoriales globales entre des communautés de la nation innue (autochtone) et les gouvernements canadien et québécois débutèrent en 1979. Elles devaient ultimement mener à la signature d’un traité, lequel se fait toujours attendre. Au début des années 2000, un mouvement d’opposition formé principalement de Québécois de descendance européenne s’organisa afin d'exiger des éclaircissements, voire demander que le projet soit tout simplement annulé. Constatant l’existence d’une forte tension (sociale, politique, médiatique), le gouvernement du Québec mis sur pied une commission parlementaire à l'hiver 2003. En tout, 85 acteurs individuels ou collectifs y ont déposé un mémoire. Dans cette communication, nous livrerons des résultats d’une analyse de discours menée sur l’ensemble de ces mémoires. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux inscriptions de la symbolisation des rapports humains : la façon dont l’altérité fut discutée, construite, déconstruite voire niée par les acteurs dans leurs textes. Les résultats de cette recherche tendent à appuyer une vision dynamique, hétérogène et changeante de la définition des frontières intergroupes, laquelle est aussi marquée par des rapports de pouvoir. Nous jugeons, par ailleurs, que la réflexion sur ces événements est importante puisque les négociations promettent d’aboutir dans les prochaines années et pourraient donc, à nouveau, donner lieu à de fortes contestations.

Les changements climatiques ont des conséquences profondes sur de nombreux aspects de la vie dans les pays en développement. Outre les menaces environnementales qu'ils posent, ces changements ont un impact significatif sur la société, y compris la violence basée sur le genre (VBG) et les pratiques culturelles telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et les mariages précoces. L'interrelation entre changements climatiques et ces pratiques néfastes est complexe, avec des répercussions profondes sur les moyens de subsistance et la pauvreté. Cette dynamique incite les familles à marier leurs filles dès le plus jeune âge en échange de dots, exacerbant les conséquences négatives sur l'éducation des femmes et des filles. Dans ce contexte, notre étude cherche à comprendre la décision des mutilations génitales féminines d'un point de vue économique. Nous explorons dans quelle mesure l'adversité climatique affecte la prise de décision au sein des ménages en ce qui concerne la MGF et comment elle influe sur la prévalence de la MGF et l'éducation des femmes et des filles en Afrique de l'Ouest. Nous avons utilisé les données de l'Enquête démographique et de santé (DHS) de certains pays d'Afrique de l'Ouest pour tester nos hypothèses. Nos résultats indiquent que les conditions climatiques extrêmes, telles que des températures élevées, des précipitations abondantes ou une forte humidité, augmentent la probabilité de MGF.

Les études quant au développement et au maintien de la criminalité et de la consommation se sont davantage intéressées aux trajectoires des hommes. Or, les récentes recherches portant sur la criminalité des femmes toxicomanes laissent penser que les trajectoires drogue-crime sont différentes de celles des hommes en raison de traumas multiples, d’exposition à la violence et à la victimisation et ce, dès l’enfance.

 

L’objectif de cette présentation est donc d’explorer et de documenter les conditions d’où origine les trajectoires drogue-crime des femmes. Pour ce faire, cette communication présente une partie préliminaire d’une analyse secondaire d’un échantillon de vingt-cinq mères toxicomanes détenues au Québec. Une analyse thématique a été menée sur le discours de ces femmes rencontrées lors d’entrevues semi-dirigées.

 

On constate que l’analyse de leurs discours apporte un nouvel éclairage sur le sens octroyé aux contextes émergents de leur trajectoire. Ainsi, leurs perceptions quant aux impacts de ces expériences précoces révèlent des enjeux relationnels importants dans les différentes sphères de leur vie et, ultimement, dans le maintien ou non de leur trajectoire drogue-crime. Finalement, à la lumière de ces constats, des implications cliniques seront discutées.

 

Mots-clés : femmes judiciarisées, toxicomanie, trajectoires drogue-crimes, parcours de vie.

Des études récentes ont démontré que les femmes autistes sont diagnostiquées à un âge plus élevé en moyenne que leurs homologues masculins, pouvant même passer sous le radar tout au long de leur enfance et de leur adolescence. Si les conséquences pragmatiques d’un tel retard diagnostique de même que les défis posés par la recherche d’un diagnostic d’autisme à l’âge adulte sont bien documentés, on en sait peu sur l’impact que peut avoir un tel diagnostic, une fois obtenu, sur le sentiment d’identité de la personne concernée. L’émergence de mouvements revendiquant la reconnaissance de la population autiste en tant que groupe politique et culturel à part entière indique pourtant que le diagnostic d’autisme constitue, au-delà d’une simple dénomination psycho-médicale, un référent identitaire important pour plusieurs des individus touchés par celui-ci.

Le présent projet de recherche a ainsi pour objectif de comprendre la façon dont les femmes autistes peuvent redéfinir la conception et l’expression de leur identité suite à l’obtention d’un diagnostic à l’âge adulte. Pour ce faire, vingt entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de femmes autistes diagnostiquées après l’âge de dix-huit ans. Les résultats obtenus suggèrent qu’un tel diagnostic permet une reconstruction identitaire globalement positive, mais que l’expression de l’identité ainsi reconstruite se voit contrainte par la conception négative et stéréotypée de l’autisme qui persiste à prévaloir au sein de la société.

Tout au long de la trajectoire migratoire des demandeurs d’asile, des liens se décousent, d’autres se tissent, plus ou moins fragiles ou fiables, parfois éphémères et parfois durables.

Si la vulnérabilité pré-migratoire est requise pour devenir un réfugié, les instabilités identitaire et spatiale post-migratoires la cultivent (Lacroix, 2003). Les recherches montrent que la famille joue un rôle primordial dans le processus de guérison du traumatisme (Rousseau & al, 1999). Mais beaucoup fuient seuls et en son absence, les exilés grégaires recherchent des liens de substitution sécurisants (Moreau & al, 1999).

Dans quelle mesure la nature de ces liens participe-t-elle à leur convalescence ?

Les demandeurs d’asile sont difficiles d’approche. D’une part, leur localisation physique est souvent mouvante, et certains liens qu’ils entretiennent sont en corrélation avec leur lieu de résidence. D’autre part, leur statut est amené à changer rapidement. Rencontrés à Projet Refuge, organisme communautaire d’accompagnement et d’hébergement situé à Montréal, je les ai observés interagir au quotidien, et interrogés sur leurs parcours rétrospectifs à leur stabilisation. Leurs témoignages démontrent un parallèle entre l’évolution de leurs liens et celle de leur bien-être, depuis le point de rupture des déliaisons intimes, jusqu’à l’atteinte des liaisons intimes en cette communauté thérapeutique (Pocreau, 2005), point de rencontre leur permettant de projeter un futur sain.



Les comportements maternels sont particulièrement importants pour le développement de l'enfant (Valcan et al., 2017) et plusieurs caractéristiques maternelles sont associées à des variations dans ces comportements (Field et al., 2005). Or, peu d'études examinent le rôle des caractéristiques de l'enfant, dont le tempérament, quant aux comportements maternels. Le tempérament réfère aux différences individuelles de réactivité et de régulation sur les plans émotionnel, moteur et attentionnel (Rothbart, 2007). Le but de cette étude est d'examiner le rôle prédictif du tempérament de l'enfant sur les comportements maternels. L’échantillon est composé de 310 mères qui ont rapporté le tempérament de leur enfant lorsque celui-ci avait 6 mois (IBQ-R; Garstein et Rothbart, 2003) ainsi que leurs propres comportements maternels à 12 mois (CPBQ; Majdandzic et al., 2008). Afin d’isoler la contribution unique du tempérament de l’enfant, plusieurs caractéristiques maternelles sont contrôlées (âge, éducation, tempérament maternel, fonctions exécutives, quotient intellectuel (QI), santé mentale et stress). Ces variables sont rapportées durant la grossesse, sauf pour la santé mentale et le stress qui sont rapportés à 6 mois. Les analyses de régression linéaires hiérarchiques montrent que les facteurs tempéramentaux sont associés à des différences dans les comportements maternels 6 mois plus tard. Les résultats soulignent l’importance de considérer la contribution de l’enfant dans l’examen des interactions parent-enfant.

Au cours des dernières décennies, le travail a connu d'importante mutations. L'augmentation de la compétitivité et de la concurrence dans les milieux de travail ont amené des changements qui ont affecté les formes d'organisation du travail, maintenant de plus en plus orientées vers de nouvelles exigences de performance et de qualité (Aubert, 2012; Dejours & Gernet, 2012). Ces changements ont  creusé l'espace entre les prescriptions de la haute direction et le réel de travail sur le terrain, laissant les cadres devant des situations ambigües, où la conciliation des commandes du haut et des demandes du bas devient de plus en plus difficile (Carballeda & Garrigou, 2001). Dans un tel contexte, les cadres font face à des enjeux éthiques dans leurs fonctions de gestion du personnel et sur lesquels ils ont très peu d'espace pour en délibérer (Mispleblom Beyer, 2006). Cette communication vise à mieux comprendre l'expérience subjective de cadres portant notamment sur les enjeux éthiques qui relèvent de leurs responsabilités à l'égard de l'organisation, de leurs employés, de leur collectif de travail et d'eux-mêmes. Une stratégie de recherche narrative a été utilisée auprès d'une trentaine de cadres de divers secteurs d'activité. Cette recherche permettra de mieux comprendre la position difficile à tenir des cadres qui sont à la fois les acteurs stratégiques d'une organisation et des sujets sensibles du travail en quête de reconnaissance (Dejours, 1993).

Introduction: Le vieillissement dans le domaine du VIH est un sujet émergent en Afrique. Le nombre des personnes âgées de 50 ans et plus atteintes du VIH augmente, mais la majorité d’entre elles ne fréquentent pas les associations d’appui aux pvVIH. L'objectif était de comprendre cette sous-fréquentation dans un contexte où les associations jouent un rôle important dans la prise en charge psychosociale.

Méthodes: Dans une approche qualitative, nous avons réalisé 16 entretiens semi-directifs avec des personnes âgées de 50 ans et plus séropositives et faisant partie de la cohorte ANRS 1215 au (CRCF).

Résultats: Les personnes âgées pensent qu’elles ont des besoins spécifiques liés et leur âge et à leur statut social. Les personnes qui ne sollicitent pas l’appui des associations sont le plus souvent : 1/ peu informées sur ce que peut leur apporter les associations ; 2/ elles bénéficient d’un réseau familial ou social qui les accompagnent dans leur traitement ; 3/ elles redoutent le manque de confidentialité. Elles pensent que les associations regroupent des personnes jeunes dont les préoccupations sont différentes des leurs. Il a été constaté que les associations ne développent pas de propositions ciblées d’accompagnement spécifique à l’égard des personnes âgées, comme elles le font pour d’autres groupes sociaux.

Conclusion: L’enquête a fait apparaitre une demande d’attention spécifique vis-à-vis des personnes âgées. Plusieurs propositions seront présentées dans la communication.

 



Problématique : Comme le souligne la littérature, de nombreux obstacles entravent le recours des aînés immigrants aux services de santé. Toutefois, peu d’études s’intéressent aux enjeux concrets de l’interaction et de la relation d’accompagnement entre les professionnels de la santé (PR) et les aînés immigrants (AI). Étant donné la diversité ethnoculturelle croissante au Québec, les PR de la province sont directement concernés par ces défis de l’inclusion des AI. Cet exposé présente les résultats préliminaires d’une recherche partenariale visant à outiller les PR pour mieux intervenir auprès des AI.

Méthodologie : Les données ont été collectées par la réalisation d’entrevues semi-directives à Montréal (18 PR et 20 AI) et à Drummondville (9 PR et 15 AI). Les entrevues retranscrites ont été codées et analysées via le logiciel Nvivo.

Résultats préliminaires : Pour mieux intervenir, les PR expriment, entre autres, un besoin d’avoir plus d’informations sur les différentes cultures et les parcours migratoires des AI (DRU) et évoquent un besoin de cohérence interinstitutionnelle dans le traitement des dossiers des AI (MTL). Plusieurs bonnes pratiques sont identifiées pour l’intervention : rendez-vous séquentiels, utilisation de banques de termes, maîtrise du prénom, etc.

Discussion/conclusion: Cette recherche démontre l’intérêt de créer un guide à l’intention des PR et futurs PR des services de santé pour les familiariser aux réalités des AI et démystifier l’inconnu.

La violence dans les relations amoureuses est un problème social important. La présente étude vise à bonifier les connaissances quant aux facteurs de risque précoces associés aux comportements de violence dans les relations amoureuses afin d’alimenter les pistes en matière de prévention de la violence interpersonnelle. Les données utilisées proviennent de l’Étude longitudinale et expérimentale de Montréal composée de 1 037 garçons ayant été à la maternelle dans une école située dans un quartier défavorisé au début des années 1980. Les enseignants ont évalué les comportements des enfants (dont les comportements turbulents-agressifs) de 6 et 12 ans. Les comportements de violence (psychologique, physique et sexuelle) perpétrés dans le cadre de relations amoureuses par les participants ont été évalués de façon autorapportée à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte. Les résultats découlant d’analyses de régression suggèrent que les comportements turbulents-agressifs pendant l’enfance sont associés à la violence perpétrée dans les relations amoureuses plusieurs années plus tard, et ce, même en contrôlant pour l’adversité vécue dans la famille d’origine. Les résultats de cette étude mettent en lumière le fait que les garçons présentant des comportements turbulents-agressifs pendant l’enfance sont à risque de s’engager dans des comportements de violence dans leurs relations amoureuses. Ces résultats pourront servir au développement d’interventions préventives.

Le lien entre stigmatisation et univers judiciaire n’étant plus à établir, les différentes incidences entre ce concept et l’idée de santé restent cependant à clarifier.  En nous appuyant sur la littérature académique, ainsi que les expériences des acteurs concernés, nous tenterons de dresser la cartographie de ce grand mot qu’est la «stigmatisation» en le divisant sous trois expressions sociales . Premièrement, le «toi contre moi», renvoyant aux pressions et aux différents stigmates que l’acteur peut se voir imposer par les instances sociales. Deuxièmement, le «moi contre toi» pouvant se définir comme une opération de jugement et d’exclusion volontaire des espaces sociaux. Et finalement, le « moi contre moi» qui se veut l’auto-stigmatisation d’une personne jusqu’à l’intériorisation du préjugé et la modification des comportements attendus.  Dans la présente proposition, nous nous proposons d’analyser les différentes expressions de la stigmatisation à la lumière du concept de biopouvoir de Michel Foucault, celui de l’anomie sociale de Robert Merton, et enfin celui de la désaffiliation de Robert Castel.