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Défini comme étant l’offre de services sexuels contre toute forme de rémunération, le travail du sexe est un sujet polarisé au sein des discours féministes. Considérant qu’il est dépeint comme une forme de violence sexuelle par le discours dominant, peu d’études empiriques portent sur la pluralité des expériences des personnes pratiquant le travail du sexe, soit sur l’exploration de leurs réalités subjectives et diverses. Ancrée dans une approche féministe constructiviste et guidée par la sociologie du travail, cette présentation porte sur l’évaluation subjective de neuf personnes travailleuses du sexe s’identifiant au genre femme en ce qui concerne leurs expériences de travail, soit sur la conception qu’elles ont de leur pratique du travail du sexe. Ces données ont été recueillies dans le cadre d’une étude qualitative visant à documenter l’agentivité sexuelle de ces dernières dans le cadre de leur pratique professionnelle. Nos résultats démontrent que leurs expériences sont plurielles et leurs réalités sont multiples; les personnes participantes rapportent des aspects positifs tout comme des aspects négatifs associés à l’exercice du travail du sexe. Outre le fait que les résultats de notre étude permettent une critique du discours dominant qui occulte les multiples réalités des personnes travailleuses du sexe, ils permettent également de proposer des pistes d’action luttant pour la défense de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Les hommes ont davantage tendance à nier un premier diagnostic de dépression, sont plus réticents à s’engager dans un traitement et adoptent plus souvent des stratégies d’adaptation problématiques. Ces différences de genre dans les comportements d’autogestion de la dépression pourraient s’expliquer en partie par des variations dans les représentations de la maladie. Cette communication vise à 1) déterminer s’il existe des différences de genre dans les représentations de la maladie au cours des six premières semaines suivant un premier diagnostic de dépression; 2) déterminer si ces différences sont associées aux comportements d’autogestion. Les participant(e)s sont âgés de 18 ans ou plus (50 hommes, 50 femmes) et vivent un premier épisode de dépression majeure. Les représentations de la maladie sont mesurées à l’aide du Illness Perception Questionnaire et du Depression Stigma Scale. Les comportements d’autogestion sont évalués à l’aide du Morisky Medication Adherence Scale, du Brief COPE et du Patient Activation Measure. Des analyses de variance identifient les différences de genre dans les représentations de la maladie et une régression logistique examine l’association entre ces représentations et les comportements d’autogestion. Les implications de ces résultats pour la pratique sont discutées. Alors que les études actuelles cherchent à contrôler la variable «sexe», la présente étude approfondit notre compréhension du rôle du genre dans l’expérience de la dépression.



La première loi canadienne sur la laïcité de l’État (loi 21) est votée par le gouvernement Legault au Québec, le 16 juin 2019. L’interdiction du port de signes religieux pour l'ensemble du personnel des organismes publics ou parapublics, spécifiquement les employés de l'État en position d'autorité coercitive, ainsi qu'aux enseignants du réseau scolaire public dépasse son cadre d’application. En effet, la présentation explore comment des stratégies identitaires de négociations, d’évitements, de collaboration ou d’accommodements des normes juridiques inscrites sur la laïcité (lois, règlements) peuvent faire partie des formes d'agentivité de musulmanes dans le milieu professionnel.

Basée sur des résultats préliminaires d'enquêtes semi-dirigées conduites en 2022, cette présentation révèle que les formes de contestation au travail se limitent à des actions syndicales insuffisantes avec des répercussions sur la reconnaissance de l’islamophobie, le rapport à l’inclusivité et l’assertivité des musulmanes.

Enfin, en relevant les relations d’interdépendances et de contingences entre la loi 21 et les stratégies identitaires adoptées, la présentation met en lumière les enjeux liés aux perspectives d’évolution professionnelle des musulmanes.

Introduction : La maltraitance touche près d’un aîné sur six (Yon, Mikton, Gassoumis et Wilber, 2017). Malgré les actions mises en œuvre par diverses organisations, dont les organismes à but non lucratif (OBNL), les aînés sont réticents à dénoncer la maltraitance qu’ils subissent et à demander l’aide requise. Peu d’études donnent la parole aux aînés quant à leur expérience de demande d’aide. La prise en compte de leur expérience permettrait d’enrichir les services qui répondraient davantage aux besoins des aînés maltraités.

Objectif : Exposer l’expérience de demande d’aide auprès des OBNL des aînés maltraités en relevant les facteurs qui l’ont facilitée ou contrainte.

Méthodologie : Les résultats sont tirés d’un mémoire de maîtrise qui s’insère dans un projet financé par le CRSH sur l’action bénévole dans la lutte contre la maltraitance matérielle et financière. Des études de cas ont été menées auprès de cinq OBNL canadiens (64 participants : salariés, bénévoles et aînés accompagnés). Les résultats présentés portent sur l’analyse thématique de 11 entrevues semi-dirigées réalisées auprès des aînés.

Résultats : Les résultats indiquent que des facteurs personnels (attitudes (confiance, honte, etc.), connaissance des services, croyances religieuses, etc.) et environnementaux (soutien des proches et des professionnels, accessibilité et gratuité des services de l’OBNL, etc.) influencent le processus de demande d’aide des aînés maltraités.

Au fil du temps, le droit des successions a contribué à privilégier une certaine conception de la famille, en particulier celle consacrée par le mariage et la présence de descendants. Alors que depuis l’arrêt rendu en 2013 par la Cour suprême dans l’affaire Éric c. Lola, on discute de réformer le droit familial, il faudra aussi forcément remettre en question les règles de dévolution légale. 

C’est l’objet de cet exposé, qui jette un regard sociohistorique sur le fondement des règles de dévolution légale – les « affections présumées » –, en observant le sort réservé au conjoint survivant, et en avançant l’hypothèse qu’un tel fondement justifie de reconnaître au conjoint de fait un droit à la succession légale du conjoint prédécédé.

Par conséquent, c’est en suivant une méthodologie en quatre temps, établie en fonction des époques-charnières ayant marqué le droit à la succession légale du conjoint survivant, que cet exposé réfute la recommandation contenue dans le rapport Roy, déposé en 2015 par le Comité consultatif sur le droit de la famille, lequel appuie le maintien du statu quo quant à l’absence de vocation successorale ab intestat du conjoint de fait survivant. Tout en démontrant que la couleur des affections présumées aura varié au fil du temps, cet exposé met toutefois en lumière dix nuances qui mènent à conclure que le droit à la succession légale du conjoint survivant repose désormais a priori sur l’existence d’une union normée, au mépris des affections présumées.

Empruntant une approche pluridisciplinaire sur les assises de l'anthropologie, de la psychologie sociale et de la sociologie, la présente communication analyse, puis compare les pratiques et perceptions de gouvernance, mais aussi de développement durable de deux communautés ayant toutes deux adopté une politique publique commune, un Agenda 21.

L'analyse des résultats de l'étude ethnographique conduite dans les communautés de Baie-Saint-Paul et du quartier centre de Bordeaux, nous a permis de confronter la théorie et l'empirique pour mieux apprécier le rôle joué par l'approche communicationnelle promue par cette politique publique. De plus, notre approche comparative nous a permis d’examiner en profondeur les représentations de gouvernance et du développement durable des acteurs visés contribuant à une politique publique à visée universelle et les indicateurs culturels à l'œuvre dans l'ancrage représentation sociale dans une communauté.

Par l’exploration du maillage entre les communications participatives, les représentations du développement durable, cette étude apporte un apport intéressant au champ des représentations sociales. Plus encore, par la documentation des répercussions du processus de communication participatif sur les perceptions et pratiques de gouvernance dans des communautés occidentales, elle apporte aussi une contribution significative aux champs d’études portant sur la communication participative et la gouvernance.



La présente étude visait à déterminer si l'apprentissage de nouveaux mots dans une langue seconde par des enfants monolingues âgés de 20 à 27 mois entraînerait un développement accéléré du contrôle de l’inhibition que l’apprentissage de mots dans leur langue maternelle. Les enfants ont suivi un programme d’entraînement en ligne de 12 semaines au cours duquel neuf mots nouveaux leur étaient enseignés chaque semaine, dans leur langue maternelle ou dans une langue seconde (deux groupes). Le fonctionnement exécutif des participants a été comparé avant et après l'intervention à l'aide du questionnaire sur les fonctions exécutives précoces (EEFQ). L'apprentissage des mots a été évalué à l'aide d'une tâche de choix tactile à choix forcé. Les résultats suggèrent que l'apprentissage de doublons est plus difficile que l'apprentissage de nouveaux mots dans la langue maternelle. Le contrôle de l'inhibition, la flexibilité cognitive et la mémoire de travail se sont améliorés de manière égale dans les deux groupes, entre le prétest et le post-test. Par contre, seul le nombre de doublons appris a été associé à une amélioration de la mémoire de travail. En résumé, nos résultats ne confirment pas l’hypothèse d’un avantage du bilinguisme à 25 mois, mais suggèrent un lien entre l'acquisition d'une langue seconde et la mémoire de travail.

Le rapport de travail salarié est depuis toujours générateur de tensions entre l’ambition de l’employeur qui cherche à optimiser la productivité de l’entreprise grâce à une main-d’œuvre efficace, et les revendications des employés désireux de meilleures
conditions de travail. De ce rapport de subordination découle l’inégalité fondamentale du rapport salarial. L’avènement et le développement du syndicalisme ont permis d’assurer une certaine équité en milieu de travail en assumant la défense des intérêts de certains groupes de salariés par l’entremise de la négociation collective périodique des conditions de travail. Désormais, le syndicat majoritaire accrédité et l’employeur sont tenus de négocier de bonne foi une convention collective définissant les droits et obligations de chacun. Il en résulte une juste conciliation des intérêts des deux parties, un compromis qui se substitue aux décisions autrefois unilatérales de l’employeur sur le contenu du contrat de travail. On assiste ainsi peu à peu à  l’émergence du phénomène relativement récent de grief patronal, déposé par l’employeur en vue de dénoncer le non-respect par la partie syndicale des dispositions de la convention collective. Cette communication a pour but de présenter quelques causes représentatives de l’état du droit quant aux griefs logés par l’employeur, autant en ce qui concerne les droits et obligations des deux parties que les nouveaux sujets qui peuvent en donner lieu et les exigences procédurales.

 



Le vieillissement accéléré de la population au Québec soulève de nombreux enjeux, dont le soutien à domicile et l’hébergement. Dans la dernière décennie, le virage marqué vers la privatisation a eu des effets négatifs pour les personnes en perte d’autonomie à revenu limité devant recourir à un hébergement. À partir de l’approche parcours de vie, voulant donner la parole aux femmes âgées sur ce sujet qui les concernent et du même coup poser un regard critique sur la manière dont la société organise la vie humaine, nous avons exploré comment se réalise le passage du domicile à la résidence privée en mettant en lumière le moment de la prise de décision, la transition et l’adaptation dans leur nouveau milieu de vie. L’analyse de contenu a permis de mieux comprendre — par les trajectoires de 11 femmes âgées de 72 à 99 ans vivant en résidence privée provenant de la région des Laurentides — les motifs de relocalisation, les agents facilitateurs ou limitants ainsi que les stratégies d’adaptation à l’insertion dans ce nouvel environnement. La recherche nous a également amenées à nous interroger sur différents aspects concernant l’équité dans le choix d’un milieu de vie, le respect des personnes, leur protection, leur autodétermination, la tendance à l’institutionnalisation et la présence d’âgisme dans certains milieux. Malgré cela, il ressort une grande résilience de la part des femmes où elles trouvent le courage de vivre revendiquant leur espace et leur autonomie.

Le sentiment de compétence parentale se définit comme étant la perception du parent quant à sa compétence dans son rôle (Coleman & Karraker, 2003). Cette variable est liée à l’utilisation de stratégies parentales efficaces et positives (Jones & Prinz, 2005) et est corrélée négativement au stress parental (Meunier & Roskam, 2009). À notre connaissance, deux outils francophones existent pour mesurer ce concept. L’Échelle Globale du Sentiment de Compétence Parentale (EGSCP), initialement validée auprès de parents belges, est composée de cinq sous-échelles et est le seul outil francophone à avoir été validé. L’objectif de l’étude est de vérifier les qualités psychométriques de l’EGSCP auprès de parents québécois. La passation a été effectuée en ligne sur une période de 16 jours via Interceptum. 1013 parents ont répondu au questionnaire et 275 parents y ont répondu une deuxième fois un mois plus tard. Quatre analyses sont présentées. Pour la validité, une analyse factorielle confirmatoire du modèle à cinq facteurs révèle des mesures d’ajustement satisfaisantes (CFI = 0,908, TLI = 0,896, RMSEA = 0,055, SRMR = 0,058). Pour la validité critériée, une analyse multi-niveau montre que le diagnostic de l’enfant est un prédicteur significatif du score global (p < 0,001). La fiabilité temporelle après un mois est satisfaisante (r = 0,84, p < 0,001) et la cohérence interne est bonne (α = 0,91). L’échelle présente des qualités psychométriques satisfaisantes chez les parents québécois.

Malgré la mobilisation des réseaux de la santé et de l’éducation pour favoriser le bien-être des jeunes, peu de programmes spécifiques à l’anxiété d’évaluation ont été mis en œuvre au Québec. Pastel, un programme d’intervention ciblé et manualisé a ainsi été développé et évalué dans la dernière année à l’aide d’un devis randomisé. Les jeunes ayant participé au programme ont montré une diminution significative de leur anxiété d’évaluation et de leurs symptômes d’anxiété sociale et de dépression. Toutefois, comme dans l’ensemble des programmes ciblés, peu de connaissances sur les facteurs qui expliquent ses effets (mécanismes d’action) en contexte de pratique courante ont été développées. Ainsi, un devis qualitatif a été utilisé pour explorer les mécanismes d’action du programme. Six entrevues de groupe ont été réalisées et codifiées auprès des jeunes ayant participé au programme (n = 19). Un arbre thématique a été créé à l’aide des thèmes émergeant, et ces derniers ont été regroupés selon leur récurrence. Les résultats montrent que la capacité à mieux comprendre l’anxiété, l’augmentation des stratégies cognitives, comportementales et d’organisation, ainsi que les bienfaits du groupe expliquent les effets de Pastel. Cette étude a permis de valider les composantes importantes du programme et d’adapter son contenu. Plus largement, la validation de Pastel permettra aux jeunes d’avoir accès à une intervention basée sur les données probantes pour réduire leur anxiété d’évaluation.

La littérature sur la participation électorale a tenté de résoudre un paradoxe depuis la publication du livre An Economic Theory of Democracy (Downs, 1957). Comme il est extrêmement improbable qu’un vote change le résultat d’une élection, les électeurs devraient réaliser qu’il est irrationnel de voter, et donc devraient s’abstenir. Pourtant, les élections dans les pays démocratiques sont caractérisées par des taux de participation supérieurs à ce qui est prédit par la théorie de Downs. Plusieurs ont tenté de remédier à ce paradoxe en modifiant la théorie du choix rationnel (Riker and Ordeshook, 1968; Schram and Sonnemans, 1996; Bendor et al., 2011). D’autres ont préféré recourir à d’autres approches théoriques, basées sur les ressources politiques ou les normes sociales. (Verba et al., 1995; Rosenstone and Hansen, 1993). Des publications récentes ont mis de l’avant l’hypothèse que la pression sociale joue un rôle important pour expliquer la participation électorale. À partir de données expérimentales, des auteurs comme Gerber et al. (2008) ont suggéré que la pression qui vient de la communauté est une part importante de la participation électorale. Cette publication a mené à plusieurs autres travaux similaires qui appuient leur conclusion (Matland and Murray, 2013; Rogers et al., 2017). Durant la même période, des analyses de sondage ont suggéré que la pression sociale est particulièrement importante dans le milieu familial. Les résultats montrent que les individus d’une même famille tendent à voter ou s’abstenir ensembles. Dans le présent article, nous tentons de contribuer à cette littérature de deux manières. Premièrement, la recherche décrite plus haut se concentre sur les États-Unis, et n’étudie par le rôle des pressions sociales sur la décision électorale dans les autres démocraties. Nous innovons en utilisant des bases de données en provenance du Canada, du Royaume-Uni en plus des États-Unis. Cette approche nous offre la capacité de généraliser les résultats et d’évaluer en perspective comparée la question de la participation électorale. Ceci est particulièrement important puisque les États Unis représentent une donnée extrême en ce qui a trait à la participation électorale (Blais, 2000). Notre deuxième objectif consiste à établir un dialogue entre les travaux expérimentaux et les analyses de sondage sur la question de la pression sociale dans l’entourage excluant la famille. Ces deux stratégies de recherche ont des forces complémentaires. Alors que les expériences offrent une forte validité interne, leur validité écologique est rarement aussi forte (Morton and Williams, 2010). Les analyses de sondage, au contraire, ont une forte validité écologique mais généralement une faible validité interne. Pour confirmer une théorie scientifique, il est préférable de le faire en s’appuyant sur ces deux méthodologies complémentaires afin d’être certains de la justesse de nos conclusions. La littérature expérimentale démontre que l’entourage a un rôle important à jouer dans la participation électorale. Par contre, nos résultats démontrent que ces conclusions ne sont pas supportées selon les données de sondage. L’article se conclut par une interprétation qui intègre les résultats des deux approches et explique cette apparente contradiction.

 

Le Fonds Avenir d’enfants, financé par la Fondation Lucie et André Chagnon et le gouvernement du Québec, soutient divers projets locaux et régionaux visant le développement des enfants d’âge préscolaire. Afin de l’appuyer dans ce mandat, l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance (IMDPE) évalue le développement des enfants alors qu’ils sont à la maternelle. Une meilleure connaissance des habiletés psychomotrices, cognitives/langagières et comportementales des enfants bien avant leur entrée à l’école permettrait de mettre en place des interventions précoces et adaptées au développement des jeunes enfants. Afin de les soutenir dans l’identification d’outils potentiels permettant la mesure populationnelle du développement des jeunes enfants, une synthèse des connaissances sur les instruments de mesure pouvant être utilisés sur une base populationnelle afin de documenter l’état de développement des enfants de ±2 ans a été réalisée. Les résultats de la recension indiquent qu’aucun outil n’a été conçu pour répondre à un mandat spécifique de mesure populationnelle du développement pour ce segment de la population. Dans ce contexte, les chercheurs proposent plutôt l’une des trois options suivantes : a) considérer la proposition d’outils faite par le sous-comité Développement de l’enfant (Renaud, 2010), b) construire une adaptation de l’IMDPE pour les enfants de deux ans ou, c) construire ou adapter une grille basée sur les indicateurs développementaux (milestones).

La maltraitance envers les personnes aînées LGBT+ est peu documentée. Cette présentation expose un état des connaissances sur la maltraitance envers les personnes aînées LGBT+, ainsi qu’une conceptualisation.

Une recension des écrits scientifiques dans les bases de données Ageline, CINAHL, ERIC, Medline, Social Science et Sociological abstracts s’est limitée aux années 2000 à 2021 et aux documents anglais et français. Les mots-clés concernaient les personnes aînées LGBT+, la maltraitance et les interventions. 42 écrits ont été retenus.

La maltraitance se produit d’une façon particulière pour les personnes aînées LGBT+. Des formes et des types de maltraitance, des facteurs de risque et de protection, des conséquences et des interventions sont spécifiques. Par exemple, les types de maltraitance psychologique, physique, matérielle ou financière, organisationnelle et violation des droits sont vécus en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Ainsi, la maltraitance sexuelle, qui inclut l’orientation sexuelle et l’identité de genre, influence les autres types de maltraitance. Des discriminations systémiques sont liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Un croisement de ces discriminations peut contribuer au risque de maltraitance.

Ces connaissances permettent de produire un tableau synthèse des situations, un schéma, puis une définition spécifique, ayant des implications pour la recherche, la pratique, la formation et les politiques.

L’hypersexualisation chez les jeunes suscite un intérêt social depuis plus de quinze ans. Le but de cette communication est de présenter les résultats d’une recherche de maitrise qui a pour but de comprendre la place et le sens de l’hypersexualisation dans l’expérience d’adolescentes néo-brunswickoises. Pour atteindre cette visée, des entrevues semi-dirigées ont été effectuées auprès de neuf adolescentes néo-brunswickoises âgées de 16 à 18 ans. Les discours de ces jeunes femmes ont ensuite été analysés à l’aide de l’analyse thématique.Les résultats de ces analyses permettent de constater que le phénomène de l’hypersexualisation qu’il soit vécu à travers le rapport au corps, aux vêtements ou aux garçons est un phénomène observé chez les autres jeunes filles, mais absent de l’expérience des participantes. Ainsi, les participantes constatent la présence de conduite de séduction et le port de vêtements sexy sur les autres filles ou chez les adolescentes plus jeunes, mais pas chez elles. Elles dénoncent même les pratiques sexuelles des plus jeunes, mais elles se sentent peu concernées par ce phénomène. Ces résultats de recherches sont importants puisqu’ils dressent un premier portrait du phénomène de l’hypersexualisation dans le discours d’adolescentes néo-brunswickoises. Enfin, ils sont pertinents puisqu’ils permettent de ressortir des résultats non abordés dans les recherches francophones récentes.

Cette communication porte sur l’évolution et le sens du radicalisme dans les mouvements sociaux irlandais. À l’aide de travail du terrain, d’observations participantes, d’entretiens, et d’enquêtes sociologiques, elle se structure autour de trois épisodes protestataires dont la participation d’acteurs sociaux semblait mettre en exergue le refus de ces derniers à la compromission et à la complicité du pays à la mise en place de politiques (néo)libérales. Le premier exemple porte sur une campagne menée à Dublin à la fin des années 1970 contre la destruction de symboles du patrimoine culturel irlandais pour des besoins d’urbanisme. Le second exemple fait référence à la création dans les années 1990 d’organisations de défense de populations défavorisées. Le troisième exemple examine l’activisme écologiste des années 2000. Je propose que dans ces trois cas les protestataires rejettent tout marquage identitaire et/ou politique qui pourrait les assimiler à des « radicaux » ou à des « antilibéraux » au prétexte que ces qualificatif serait caricatural, utopiste et finalement dommageable au sérieux de leur engagement. La communication propose une critique de la notion de radicalisme dans les travaux sur les mouvements sociaux et, ce faisant, elle essaie de répondre aux questions suivantes : le radicalisme en Irlande a-t-il le même sens qu’ailleurs, si ces protestataires ne sont ni radicaux ni antilibéraux que sont-ils, ce phénomène est-il « spécifique » à l’Irlande et si ouipourquoi ?

« Tout comme la taille de votre poubelle, réduisez votre tour de taille », tel est le slogan adopté récemment par le comté de Taipei dans un désir de lutter contre le « surpoids ». Le gras, ici associé aux ordures ménagères, est, dans la foulée de l’Organisation mondiale de la Santé, appréhendée tel un problème de santé national. Dans la société taiwanaise, où il est socialement acceptable de s’acharner sur quelqu’un sur la base de son apparence et surtout sur une femme en raison des normes de féminité, les femmes rondes soulèvent une réprobation générale qui résulte en leur discrimination dans toutes les sphères de leur vie. Dans d’autres contextes socioculturels, cela fait plusieurs décennies que les personnes rondes se mobilisent contre la honte du gras et font des gains tangibles. À Taipei, depuis 2015, de jeunes femmes se mobilisent, afin de dénoncer et de lutter contre les attitudes discriminatoires qu’elles subissent. Puisant dans les réflexions des critical fat studies et se basant sur un an de terrain ethnographie à Taiwan durant lequel 10 histoires de vie furent réalisées avec des fat activistes, cette présentation est la première analyse du mouvement féministe international contre la honte du gras dans un contexte non occidental. La présentation répondra aux questions : quelles sont les spécificités socioculturelles de la honte du gras taiwanaises et par quels angles et stratégies une acceptation du gras est possible dans un contexte de grossophobie aggravée ?  

Contexte:

La fugue des milieux substituts est un problème fréquent qui a des conséquences néfastes sur les jeunes et leur prise en charge. La littérature scientifique offre deux axes explicatifs : la fugue comme symptôme du trouble des conduites et la fugue comme tentative de réponse à un milieu de vie problématique. Notre étude explore simultanément ces deux facteurs; psychopathologiques et environnementaux, pour une compréhension plus globale et complexe de la fugue. Par le biais d’entrevues qualitatives avec 10 garçons fugueurs pris en charge par le Centre Jeunesse de l’Outaouais (CJO), nous étudions les Processus de Traitement de l’Information Sociale, ainsi que les éléments du contexte autour du comportement de fugue en CJO. Les mécanismes de « coping » sont également étudiés par le biais du « Coping Inventory for Stressful Situation » (Endler & Parker, 1989; adaptation française : Rolland, 1998).

Résultats:

Les résultats montrent une pauvreté des liens affectifs d’attachement, une difficulté à gérer les émotions, et une tendance à un agir impulsif sous l’effet de l’émotion, ainsi que la présence de mécanismes de coping de type évitement. Les difficultés au niveau relationnel semblent également influencer la perception et l’interprétation qu’ont les jeunes des situations sociales vécues.

Le traumatisme craniocérébral de degré modéré à grave (TCC MG) entraîne des séquelles permanentes et invalidantes, notamment sur le plan cognitif (Draper & al., 2008). Le TCC affecte majoritairement les adolescents et les jeunes adultes (15-30 ans), qui sont ou deviendront parents (Rutland-Brown & al., 2006). Ces personnes doivent assumer leurs rôle et responsabilités parentales et composer avec les impacts du TCC sur leur fonctionnement quotidien (Kieffer-Kristensen & al., 2011). Un programme de soutien au développement des habiletés parentales a été mis sur pied pour les parents ayant subi un TCC MG d’enfants âgés entre 6 et 12 ans. Les changements amenés par le programme quant aux habiletés parentales des parents ayant subi un TCC MG ont été évalués. Un devis séquentiel explicatif a été choisi (Creswell, 2009) puisque des données quantitatives ont été recueillies et analysées lors d’une 1re phase de l’étude suivie par une 2e phase de l’étude caractérisée par la collecte et l’analyse de données qualitatives. Les résultats obtenus suggèrent une expérience parentale plus positive vécue par les parents et la mise en œuvre de certaines pratiques parentales suggérées par le programme. Ce projet permet le développement, l’intégration et l’évaluation d’un programme de soutien novateur destiné aux parents ayant subi un TCC et l’amélioration de l'expertise clinique des intervenants de l'Association TCC-MCQ.

Le Brésil a été l’un des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19. La population et l’État ont dû faire face à de nombreux problèmes liés à l’accès à la santé. D’où, la question de savoir, comment le minimum existentiel a-t-il assuré l'accès à la santé pendant la pandémie? En effet, le droit à la santé a été sévèrement impacté au Brésil, ceci dû à une forte demande d'hospitalisations, une pénurie d'équipements et de personnel, une négligence gouvernementale et à des réductions budgétaires. Malgré ces problèmes, nous soutenons que l’État a le devoir, à partir du minimum existentiel, de garantir l'accès à la santé, encore plus en période de crise sanitaire. Pour cela, une approche inductive a été adoptée, basée sur l'expérience brésilienne dans la gestion de la crise. Ainsi, le Brésil a tenté de relever les défis posés par la crise en prenant une série de mesures, renforçant son réseau de laboratoires, en mettant en place des équipes d'intervention rapide, des centres d'information stratégique sur la surveillance de la santé, en finançant la recherche scientifique sur les vaccins, en améliorant les plateformes d'information et de communication entre les services de santé et la population, en développant les soins de santé primaires et en augmentant le nombre de lits de soins intensifs, entre autres mesures.

Le 1er janvier 1994, à l’entrée en vigueur de l’Accord de Libre Échange nord-américain (ALENA), ce sont des milliers de paysans indiens vivant au Chiapas qui ont pris les armes pour s’opposer publiquement au gouvernement du Mexique. Les zapatistes, de l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), vont alors provoquer une vague de fond venant bousculer les prétentions hégémoniques du néolibéralisme, et provoquer une nouvelle ère de résistance qui va se revendiquer de « l’altermondialisme ». 20 ans après l’impressionnante mise en scène de ces milliers de femmes et d’hommes venus d’un État largement oublié du monde, que reste-t-il du mouvement zapatiste et de ses alliés au Chiapas ? Après les « années folles » du zapatisme, que reste-t-il des espérances qui sont venues bousculer la configuration sociale de cette région du Mexique ? Voilà les problématiques qui sont venues porter mon terrain de recherche réalisé avec différents groupes communautaires présents dans le municipe de Chenalhó, dans la région des Hautes-Terres du Chiapas. Entre divisions communautaires et difficultés économiques de plus en plus importantes, il devient très compliqué d’imaginer un zapatisme qui n’aurait pas la nécessité de se réinventer au niveau local. Les préoccupations changent, et les espérances aussi. Dans un tel contexte, la migration économique s’impose souvent comme l’alternative la plus viable dans un monde social, politique et économique qui ne laisse que très peu de place à ses jeunes.

Par l’entremise de ses directions régionales, le Ministère de la Culture et des Communications (MCC) voit à la mise en place d’un environnement propice à la création ainsi qu’à la vitalité des territoires en matière de culture. Les municipalités locales et les municipalités régionales de comté (MRC) du Québec sont des partenaires de premier plan du MCC, lequel œuvre à adapter ses interventions à leurs réalités. Dans le cadre des ententes de développement culturel, leurs partenariats constituent des leviers importants d’innovation et de structuration de la vie culturelle des villes et régions du Québec.  Les initiatives Culture-Santé, encore trop méconnues, peuvent d’ailleurs en témoigner même si, encore de nos jours, peu de projets d’ententes de développement culturel semblent en tenir compte.

L’objectif de cette recherche, qui s’inscrivait dans le cadre d’un stage de maitrise, était de comprendre quelles sont les embûches qui freinent la mise sur pied de projets Culture-Santé.  Pour répondre à cette question, nous avons privilégié une méthodologie qualitative en réalisant des entretiens semi-dirigés. Le but de la présente communication est de partager les résultats de cette recherche, ce qui contribuera au développement des connaissances des institutions gouvernementales et municipales en matière de Culture-Santé.

 

Le sentiment d’imposteur (SI) est défini comme la croyance qu’ont des personnes compétentes d’être surestimées par autrui. Elles vivent dans la peur continue d’être démasquées et ont un système de défense anxiogène (Clance et Imes, 1978). Des études se sont intéressées aux effets du SI sur le fonctionnement d’élèves du primaire (Chayer et Bouffard, 2010), mais aucune n’a cherché à vérifier la validité conceptuelle du SI chez ces élèves. Cette étude visait à vérifier la relation entre le SI et deux aspects de sa définition, l’anxiété et l’écart négatif entre l’auto-perception de compétence et celle réfléchies par autrui mesurés chez 652 élèves (327 garçons) de 6ème année du primaire. Selon que leur score sur l’échelle de SI était supérieur ou inférieur de un écart-type de la moyenne, les élèves ont été répartis en trois groupes (faible, moyen, élevé). L’analyse multivariée avec l’anxiété scolaire et l’écart de perception de compétence en variables dépendantes et le groupe de SI et le sexe comme facteurs montre un effet simple du sexe (p <.002) et du groupe SI (p < .001). Les filles ont une anxiété scolaire plus élevée que les garçons. Les élèves des groupes SI moyen et élevé, mais pas ceux du groupe faible, jugent que leurs parents surestiment leur compétence. Les élèves du groupe SI élevé ont une anxiété supérieure à celle du groupe moyen, à leur tour supérieure au groupe faible. Les résultats soutiennent ainsi la validité conceptuelle du SI même chez des jeunes personnes.

La littérature fait état du lien entre l’anxiété et l’inhibition du désir sexuel chez les hommes (McCabe et Connaughton., 2013).  L’anxiété est associée à une modification de l’activité cognitive et de l’attention (Eysenck et al., 2007), ainsi qu’à des habiletés plus faibles de pleine conscience (McKee et al., 2007). D’ailleurs, la pleine conscience jouerait un rôle important en faveur du désir sexuel (Brotto et al., 2014). Celle-ci permettrait de se retrouver dans une sphère sensuelle et de diriger son attention dans le moment présent (McCarthy et Wald, 2013). Or, le rôle médiateur de la pleine conscience entre l’anxiété et le désir sexuel n’a pas été testé empiriquement. Cette étude vise à examinerl’effet médiateur de la pleine conscience dans la relation entre l’anxiété et le désir sexuel chez les hommes qui consultent en sexologie clinique. Un total de 106 hommes ont répondu à des questionnaires auto-rapportés évaluant l’anxiété, la pleine conscience et le désir sexuel lors de la période d’évaluation de leur démarche en sexothérapie. Une série d’analyses de régression indique une médiation complète de la relation entre l’anxiété et le désir sexuel, via de faibles habiletés de pleine conscience.Ce modèle explique16% de la variance du désir sexuel des hommes. Les résultats mettent en lumière l’importance de considérer davantage les traitements basés sur la pleine conscience auprès des hommes souffrant d’anxiété qui consultent pour des difficultés sexuelles.

Cette présentation a pour sujet les savoirs des femmes en situation de handicap physique concernant les actions préventives développées par elles en matière d’agression sexuelle. La prévention des agressions sexuelles chez ces femmes en situation de handicap physique est une préoccupation en constante évolution dans les milieux de pratique en travail social principalement féministes au Québec. Le cadre théorique qui a été choisi est féministe avec une méthodologie de recherche de type qualitatif. La réalisation de cette thèse a permis d’analyser les entrevues semi-dirigées de 22 femmes en situation de handicap physique dans la province de Québec. Trois constats sont ressortis des thèmes émergeant du contenu des entrevues soit : 1) Que l’expérience d’oppression dans lequel s’inscrivent les agressions sexuelles subies par les femmes en situation de handicap physique représente un lourd fardeau à porter pour elles, notamment en raison des actions préventives à mettre en place individuellement pour éviter de nouvelles agressions sexuelles; 2) Que malgré la multiplicité des actions préventives qu’elles ont développées, la présence de nombreux obstacles rend difficile leur succès; 3) Que les actions développées peuvent avoir des effets variés et parfois ambivalents, sur le continuum entre la revictimisation et la reprise de pouvoir sur leur vie.