Contexte : La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est en progression constante à travers le monde et constitue un fardeau de plus en plus important pour les finances des systèmes de santé. La nouvelle technologie de sevrage automatique de l’oxygène offerte par FreeO2 pourrait contribuer à réduire ce fardeau, en particulier au cours des épisodes d’exacerbation aigüe qui nécessitent une hospitalisation.
Objectif : Réaliser une étude coût-efficacité de la technologie FreeO2 versus la technologie de titrage manuel de l’O2 pour des patients MPOC hospitalisés.
Méthodes : Les données de coûts d’une hospitalisation et de son suivi à 180 jours sont issues d’une approche par micro-costing et incluent le coût de la technologie FreeO2. Des ICER (incremental cost-effectiveness ratio) sont calculés en procédant à des ré-échantillonnages bootstrap avec 5000 réplications. La principale variable d’effet est le pourcentage de temps passé dans la cible de SpO2. Deux autres variables d’effet sont le pourcentage de temps passé en hyperoxie (cible SpO2 + 5%) et en hypoxémie sévère (SpO2<85%). Les ré-échantillonnages sont basées sur les données d’un essai contrôlé randomisé comprenant 47 patients MPOC hospitalisés pour exacerbation.
Résultats : L’utilisation de la technologie FreeO2 conduit à une baisse de coûts de 20,7% par patient à 180 jours (i.e. -2959,71 dollars canadiens). Cette baisse est cependant statistiquement non significative (p=0,39). Les variables d’effet sont par contre toutes améliorées de façon statistiquement significative (p<0,001). Les ICER semblent démontrer que la technologie FreeO2 est davantage coût-efficace que la titration manuelle de l’O2 (-96,91$ par point de pourcentage de temps passé en plus dans la cible de SpO2, IC 95% [-301,26 ; 116,96] ; -411,09$ par point de pourcentage de temps passé en moins en hyperoxie, IC 95% [-1442,43 ; 437,01] ; -2250,04$ par point de pourcentage de temps passé en moins en hypoxémie, IC 95% [-17091,61 ; 6560,38]). Nos résultats indiquent ainsi une baisse des coûts de 20,7% pour une amélioration du temps passé dans la cible de SpO2 de 56,3%.
Conclusion : La technologie FreeO2 pourrait contribuer de façon significative à l’efficience du réseau de la santé en diminuant le coût par patient à 180 jours. Une étude sur un plus grand échantillon de patients est nécessaire pour confirmer ces premiers résultats.