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Plusieurs indicateurs révèlent la persistance d’inégalités en santé qui affectent particulièrement les populations autochtones. Pourtant, les services socio-sanitaires sont peu utilisés par les Autochtones, surtout les hommes, indiquant une difficulté d’accès. Cette situation découle du colonialisme et perdure aujourd’hui, notamment en raison du racisme et de l’insécurité culturelle qui émanent des institutions.  Bien que la question de l’accès et du recours des Autochtones aux services socio-sanitaires concerne davantage les hommes que les femmes, elle a surtout été étudiée au féminin. Dans ce contexte, cette étude a pour objectif principal d’identifier les facteurs facilitant l’accès aux services socio-sanitaires par les hommes autochtones. Les résultats permettront d’identifier des moyens pour permettre aux institutions publiques de mieux répondre aux besoins des hommes autochtones, et pour faciliter le travail des intervenants sociaux. Cette étude aura une contribution significative puisque peu de recherches ont été réalisées sur le sujet en Amérique du Nord.

La méthodologie est qualitative phénoménologique et la méthode de collecte des données est l’entrevue individuelle semi-dirigée auprès d’hommes autochtones de trois communautés situées en Abitibi-Témiscamingue. Le cadre conceptuel dont s’inspire cette recherche est l’approche de la salutogenèse. Des résultats préliminaires seront présentés.  

Actuellement, le programme PIED, administré depuis les années 1990 pour la prévention des chutes, est offert uniquement en personne. Depuis la pandémie de COVID-19, la plupart des CISSS et CIUSSS ne sont pas en mesure d'offrir des programmes de prévention de chute aux personnes âgées, posant un grave problème de santé. Annuellement, il est estimé qu’un tiers des Canadiens âgés de 65 ans et plus et la moitié de ceux de plus de 85 ans subiront au moins une chute, une grande proportion de ceux-ci faisant plusieurs chutes par an. Les chutes représentent la principale cause de blessures chez les personnes âgées, entraînant souvent une invalidité, une réduction de la qualité de vie, une hospitalisation ou un décès. Pour refléter l'expertise récente dans la prestation d'exercices en ligne, le but de cette étude est de1) modifier le programme PIED en intégrant les récentes recherches en téléréadaptation et 2) fournir aux professionnels de la santé un outil en ligne pour surmonter les obstacles à la participation au programme (difficulté de transport, vivre dans des régions rurales, pandémie). Des évaluations pré et post-intervention sont administrés. Le test de Berg sera utilisé pour évaluer la composante d'équilibre et le risque de chute. L’analyse posturale sera évaluée à l'aide de plateformes de force. Il est attendu que les participants connaîtront une augmentation de confiance en leur équilibre, une amélioration de leur stabilité posturale et une diminution des risques de chute.

La notion de conflit d’intérêts est généralement mal comprise, plusieurs n’y voyant qu’un synonyme de corruption, d'abus de pouvoir ou le fruit de complots entre escrocs. Cette notion porte un sens si négatif qu'il devient mal aisé de chercher à en reconnaitre la présence. Pourtant, dans le domaine de la santé, on définit le conflit d'intérêts (CI) comme étant une situation dans laquelle le praticien se trouve à risque d'altérer son jugement professionnel ou ses actions concernant un intérêt primaire (ex. l'intérêt du client) en privilégiant un intérêt secondaire dans lequel il retire un avantage personnel (ex. un gain financier).

La littérature nous enseigne que le CI représente un enjeu éthique auquel on a beaucoup réfléchi au cours du XXe siècle. Ces réflexions ont fait en sorte de séparer, notamment, la médecine et la pharmacie en santé humaine. À partir d'exemples tirés de la pratique vétérinaire, nous allons examiner quelques situations où le jugement du professionnel peut se trouver compromis de manière indue par la poursuite d'un intérêt secondaire. Certaines formes de CI étant inévitables, le vrai défi reste de trouver comment les professionnels peuvent pratiquer sans trop verser dans les conflits d'intérêts.

À Montréal, une pratique de sectorisation exerce une pression sur les patients afin qu’ils demeurent dans leur secteur géographique pour obtenir des soins en santé mentale. Instaurée à l’ère de la désinstitutionalisation, la sectorisation visait à l’origine à assurer l’accès aux soins à une clientèle vulnérable et stigmatisée : les patients auparavant soignés dans les asiles psychiatriques. Paradoxalement, il est actuellement reproché à la sectorisation de brimer le libre choix des personnes atteintes d’une maladie mentale. 

Notre présentation tentera de déterminer si la sectorisation a un impact juste ou injuste sur l’accès aux soins spécialisés en psychiatrie. Pour ce faire, nous ferons d’abord un survol historique de la sectorisation et nous ferons état de la situation dans le contexte médical et social actuel. Puis, nous utiliserons les points de vue déontologique et utilitariste afin d’analyser les arguments pour et contre la sectorisation. D’une part, nous nous concentrerons sur les arguments des opposants qui mettent de l’avant le respect de l’autonomie et l’inefficacité de la politique pour demander qu’elle soit abolie. D’autre part, nous nous pencherons sur les arguments des partisans qui soulèvent les aspects de gestion des ressources et d’intégration communautaire pour justifier la politique. Suite à l’analyse de ses deux positions, nous mettrons l’accent sur les tensions entre les deux points de vue.

Le pouvoir disciplinaire hospitalier, par l’entremise de technologies politiques concourent à la subjectivation des infirmières soignantes en minimisant l’importance de leur jugement clinique et en affaiblissant leur solidarité collective, ce qui détourne les infirmières de la revendication de leurs droits et idéaux d’émancipation les ramenant à une position subalterne (Martin, 2015). Dans le cadre de cette présentation, nous nous intéresserons à une microphysique du pouvoir, c’est-à-dire à ces rapports de force structurants, à l’échelle des personnes, des petits groupes ou des institutions exercé par le biais de techniques qui permettent de dresser les infirmières de façon à mieux « prélever et soutirer » (Foucault, 1975, p. 200) le maximum de leur valeur économique. En nous appuyant sur les résultats d’une recherche qualitative que nous avons réalisé en centre hospitalier auprès d’infirmières soignantes (n=39), nous verrons comment des technologies politiques comme la surveillance, le monitorage bureaucratique, la technicisation du soin, l’imposition de projets au sein des unités de soin, le PTI et l’utilisation de la peur et des représailles concourent à la normalisation des comportements des infirmières soignantes de manière inédite et à travers des schémas de transformation qu’elles n’ont pas choisis, dans lesquels elles ne se reconnaissent pas, et qui, pour elles, font littéralement office d’attaque frontale à la façon dont elles soignent.

Introduction. L’infirmière d’expérience dans les unités de soins généraux, qui décide de se diriger vers le milieu des soins intensifs, vivra différentes sources de stress pendant la première année (Farnell & Dawson, 2006). Ces sources de stress l’amèneront à s’adapter, à utiliser ses ressources et à développer des stratégies d’adaptation. Objectif. L’objectif de cette étude descriptive qualitative est d’identifier les facteurs qui affectent l’adaptation de l’infirmière d’expérience lors de sa première année de pratique aux soins intensifs. Méthode. L’étude s’est déroulée dans trois unités de soins intensifs d’un centre hospitalier universitaire. Des entrevues individuelles semi-dirigées ont été réalisées auprès de 12 infirmières d’expérience qui en étaient à leur première année de travail aux soins intensifs. Résultats. L’étude a permis d'identifier les principales sources de stress, les ressources et les stratégies d'adaptation de l’infirmière d’expérience qui débute aux soins intensifs. Discussion. L’infirmière utilise ses ressources personnelles et organisationnelles pour mettre en place des stratégies qui lui permettront de s’adapter au stress vécu pendant sa première année d’adaptation aux soins intensifs. En étant à l’affût des ressources et des stratégies considérées utiles et efficaces, il est possible d’enrichir les moyens déjà mis en place pour faciliter l’adaptation et potentiellement agir sur la rétention de ces infirmières.

La pratique réflexive (PR) est une méthode d’apprentissage active qui se réalise lorsqu’un professionnel réfléchit sur sa pratique pour y réinvestir les résultats de sa réflexion. Alors qu’en milieu académique la PR est associée au développement des compétences techniques et interpersonnelles, les écrits portant sur la PR en milieu clinique sont moins connus. Une revue de la portée permettrait de cartographier les concepts-clés inhérents à ce domaine et d’y identifier des lacunes au niveau de la recherche. Le but de cette revue de la portée est donc d’examiner l’étendue de la littérature portant sur l’utilisation de PR chez des professionnels de la santé en milieu clinique. Le protocole pour cette revue a été construit d’après le cadre méthodologique du Joanna Briggs Institute (JBI), une organisation internationale dédiée à la synthèse des connaissances pour orienter les meilleures pratiques en santé. D’après un processus itératif, ce cadre demande l’inclusion d’un large éventail d’écrits, incluant la littérature grise, à partir de plusieurs sources et bases scientifiques. Les résultats descriptifs inhérents à l’étendue de la littérature et les composantes des activités de PR seront examinés (fondement théorique, format, retombées, etc.). En plus de présenter le protocole de cette revue de la portée, cette communication fera état de l’application du cadre méthodologique du JBI au contexte d’un projet spécifique.

La transfusion de sang est essentiel dans le traitement des maladies hématologiques et contribue à sauver de nombreuses vies (OMS 2016).Elle peut toutefois soulever des questions d'ordre éthique (Kleinman 1994,Muramoto 2001), questions peu traitées dans les écrits scientifiques.En réponse à cette lacune,nous avons consacré notre doctorat en anthropologie à la perspective des familles et des soignants sur l’usage thérapeutique du sang.Notre étude qualitative a été menée en hématologie et en soins intensifs au CHU Ste-Justine.Parmi les principaux résultats,nous avons documenté une diversité de perspectives religieuses à l’égard du sang.Malgré quelques réticences initiales,les personnes acceptent généralement la transfusion.Nous présentons les motifs de leurs hésitations.Nous avons constaté que le sang a une charge émotionnelle importante et qu’il est conçu d’une manière ambiguë (mélange des notions scientifiques et religieuses).Les soignants méconnaissent l’importance symbolique du sang pour les familles.La question de l’anonymat du donneur demeure importante pour la majorité des gens.Cette situation est aussi méconnue des médecins.Ces résultats contribuent aux connaissances en hématologie et à l’amélioration de la pratique transfusionnelle au profit des receveurs.Il s’agit d’une recherche originale, dont les résultats permettent d’avoir une meilleure appréciation des aspects socioculturels entourant la transfusion du point de vue des patients et de leur famille.

Problématique : Le concept de la compétence collective (CC), soit la combinaison dynamique des compétences individuelles lors d’actions collectives en situation complexe, appliqué en contexte infirmier porte un regard novateur sur la performance des équipes soignantes.Objectif Décrire la mise en œuvre de la CC par les infirmières au sein des équipes soignantes en contexte d’observation à l’urgence d’un centre hospitalier québécois.

Méthode: Étude de cas unique préconisant des sources documentaires et la technique par incident critique (IC) pour combiner des IC observés et rapportés lors d’entretiens individuel auprès de 3 groupes d’acteurs (N = 6).

Résultats: Le stimulus principal de la CC mise en œuvre par les infirmières est un déséquilibre (connaissances, stabilité clinique, charge de travail). La CC est influencée par différents facteurs individuels (attitude, compétence individuelle), collectifs (collaboration), organisationnels (gestion des effectifs, organisation du travail) et techniques (matériel, environnement). Ses retombées principales visent le retour à l’équilibre par rapport au stimulus initial en visant l’atteinte des résultats de soins optimaux. Elle génère aussi des retombées secondaires telles que le renforcement de la collaboration et des compétences au sein de l’équipe.

Conclusion : Les résultats suggèrent des pistes visant à soutenir les organisations dans l’amélioration des performances de leurs équipes en misant sur la CC en contexte infirmier.



La pénurie de l’effectif infirmier vécue au Québec touche les centres de réadaptation en dépendance (CRD). En plus d’avoir à composer avec cette réalité, Domrémy Mauricie/Centre-du-Québec (MCQ) CRD doit aussi faire face à des difficultés de recrutement et de rétention du personnel infirmier. C’est donc dans le but d’améliorer cette situation que l’équipe de Domrémy MCQ a voulu optimiser le travail infirmier en effectuant des changements organisationnels. La présente étude de type recherche-action s’est intéressée à la problématique du centre en se basant sur un modèle de gestion: le modèle Toyota. Une première collecte de données a permis d’émettre des constats et des pistes de solutions par le biais d’un rapport. Ce dernier a été présenté à l’équipe de travail de Domrémy dans le cadre d’une activité kaizen. À la suite de cette activité, un plan d’action a été rédigé par l’équipe de travail du kaizen afin de concrétiser et de situer dans le temps les changements à apporter. Une seconde collecte de données a donc eu lieu permettant à la chercheure de constater l’évolution des processus de changements. Plusieurs dossiers sont restés en suspens. Ce constat permet de souligner l’importance d’une application globale de la méthode Toyota qui nécessite un changement de culture et une implication constante de la part du milieu. La réussite d’un projet d’optimisation demande au milieu un changement de philosophie plutôt que la simple application d’outils.



Les stages cliniques sont une composante indispensable du parcours académique en sciences infirmières qui mènent souvent à un choc de la réalité professionnelle chez les étudiants. Cette étude à méthode mixte examine l'impact de ce choc de la réalité et des sources de stress qui y sont liées sur l'intention d'abandonner les études en science infirmière. La phase I de collecte de données (hiver 2024) a permis de recueillir 44 questionnaires et de mener 9 entrevues semi-structurées. La phase II (en cours) a permis de recueillir 135 questionnaires additionnels et plus d'une trentaine d'entrevues étaient prévues jusqu'à décembre 2024. Les résultats de la phase I révèlent que les participants ont un score moyen de choc de la réalité (x̅ = 2,49/4; SD = 0,59) et de stress (x̅ = 2,85/4; SD = 0,50). La charge de travail liée au stage clinique et la pression académique sont les contributeurs principaux au choc de la réalité et au stress, alors que le soutien social semble atténuer leur impact. 88 % des participants ne prévoient pas abandonner le programme d’étude. Les analyses quantitatives et qualitatives effectuées à la phase II permettront de valider et d’approfondir davantage ces résultats préliminaires. Une série de recommandations traitera des actions à entreprendre pour réduire les sources de stress et de choc de la réalité vécues par les étudiants en stage clinique, ainsi que pour les retenir dans leur programme d’étude et, ultimement, au sein de la profession infirmière. 

Contexte : Les grands utilisateurs gériatriques des services d’urgence (SU) représentent un petit groupe d’individus, comptant pour un grand nombre de visites dans ces milieux. Ce phénomène implique notamment des impacts négatifs sur leur santé, et une meilleure compréhension de leurs caractéristiques pourrait aider au développement d’interventions appropriées à leurs besoins. Objectif. Identifier les facteurs prédisant une GU des SU chez les ainés. Méthode. Revue systématique. Analyse. Une stratégie de recherche a permis d’explorer les bases de données Medline, CINAHL, Healthstar et PsyINFO. Des évaluateurs indépendants ont analysé les articles et leur qualité, selon l’approche du ‘JBI Critical Appraisal Checklist for studies Reporting Prevalence Data’. Résultats. Parmi les 3 578 références extraites, 9 répondaient aux critères d’inclusion. Les résultats révèlent que certains facteurs sont davantage associés à une grande utilisation des SU par une clientèle gériatrique (nombre antérieur de visites en SU et d’hospitalisations, polypharmacie, antécédents de maladies cardiaques), alors que d’autres ont reçu très peu de considération (comorbidité, démence, suivis en soins de première ligne). Conclusion. Les résultats offrent une meilleure compréhension des facteurs prédisant la grande utilisation des SU par les aînés, une population complexe, en plus de soulever des pistes pertinentes pour leur identification future.  

Les systèmes d’information clinique (SIC) comprenant des mesures de résultats rapportés par les patients (MRRP) offrent une perspective unique des besoins physiques, émotionnels et sociaux des patients. Cependant, des obstacles importants doivent être surmontés afin d’implanter ce genre de système. Les buts de cette étude étaient d'explorer  l'intérêt des professionnels de la santé  (PS), œuvrant auprès de patients atteints de douleur chronique (DC), pour un SIC comprenant des MRRP ainsi que les obstacles et les facilitateurs perçus à son implantation. Des PS (n=22, participation : 92%) des programmes de DC ont complété un sondage électronique comprenant des questions ouvertes sur les avantages perçus, les obstacles et les facilitateurs à l’implantation d’un tel système. Une analyse de contenue déductive a été réalisée. 55% des PS étaient très intéressés à utiliser un tel système. Les PS ont rapporté de nombreux avantages (ex: accès en temps réel à l'information). Les barrières et les facilitateurs perçus étaient liés:1) aux caractéristiques du SIC (ex: facilité d’utilisation); 2) au contexte organisationnel (ex: manque de temps) et 3) aux caractéristiques des patients et des PS (ex : faible niveau d'alphabétisation des patients). Les PS des programmes de DC sont intéressés à l’implantation d’un SIC comprenant des MRRP à condition qu’ils soient impliqués tout au long du processus d’implantation, formés à l'utilisation du système et soutenus par des ressources suffisantes.

Introduction:La déficience cognitive engendrerait des problèmes de santé chez nos ainés. L’activité physique (AP) semble être une intervention efficace pour ralentir ce phénomène.

Objectif:Déterminer les différences corporelles et fonctionnelles entre des personnes âgées actives avec ou sans déficience cognitive modérée (DCM).

Méthodes:288 hommes et femmes âgées actives ont été divisées en 2 groupes en fonction de leurs score au Montreal Cognitive Assessment (MoCA): groupes DCM (MOCA <26;n=102) et Non-DCM (MOCA≥27;n=186). Les caractéristiques corporelles (masses maigre et grasse; force musculaire: préhension et extension du genou), fonctionnelles (SPPB), cognitives (MoCA; Stroop et TMT) et leur niveau d’AP ont été comparés entre les deux groupes. P<0.05 significatif (SPSS 17.0).

Résultats:Les 2 groupes étaient significativement différents au niveau cognitif sauf pour les scores A et B1 du Stroop et pour le MoCA d’orientation. Aucune différence n’a été observée entre les groupes pour l’âge, l’IMC ou le genre. Aucune différence au niveau des caractéristiques corporelles, fonctionnelles, de la durée d’AP pratiquée et du  nombre de pas (>180 min/sem; ≥7500 pas/j) n’a été observée entre  les 2 groupes.

Conclusion:Indépendamment du statut cognitif des personnes âgées, la pratique des AP permet d’avoir une composition corporelle favorable et de maintenir une autonomie fonctionnelle.

Introduction : Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont les principales maladies d’origine professionnelle. Ils contribuent à diminuer la qualité de vie des sujets porteurs et à augmenter la morbidité. La pratique de l’activité physique est recommandée chez les personnes atteintes de TMS afin de prévenir la douleur et augmenter les fonctions physiques.

 Objectifs : 1) Comparer le profil fonctionnel entre des individus actifs âgés de 50 ans et plus avec ou sans TMS (maux de dos, douleurs articulaires) et 2) tester l’hypothèse que des différences en activité physique peuvent participer à des différences en terme de fonction physique.

 Méthodes : 484 sujets actifs (≥ 2h ou plus d’activité physique/semaine)âgés de 50 ans et plus ont été recrutés. Ils ont été ensuite divisés en 3 groupes en fonction de la présence ou non de TMS (0- TMS : n=196; 1-TMS : n=201; 2-TMS : n=87). La composition corporelle, la capacité fonctionnelle, la qualité de vie (SF-36) et l’activité physique, ont également été évalués.

 Résultats : Les résultats ne montrent pas de différences majeures entre les 3 groupes d’étude.

Conclusion : Il semble que même chez les personnes âgées actives, les TMS conduisent à des niveaux inférieurs de la fonction physique et de la qualité de vie. Ainsi, une pratique d’activité physique spécifique adaptée et des lignes directrices sont nécessaires pour améliorer l’autonomie chez les personnes âgées souffrant de TMS.

La pénurie d’infirmières et l’isolement social des personnes âgées vivant en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sont bien documentés. Des études rapportent que l’implication des bénévoles favoriserait une meilleure santé psychosociale chez les résidents et réduirait la charge de travail du personnel. Cependant, l’intégration des bénévoles s’avère un défi puisque le degré de soutien des infirmières envers eux varie. Aucune étude ne semble s’être intéressée à la pratique des infirmières auprès des bénévoles en CHSLD. 

Objectif
Le but est de comprendre la pratique infirmière à l’égard des bénévoles dans ce contexte. 

Méthode 
Une ethnographie critique a permis de mener des observations en CHSLD pour comprendre les interactions entre les infirmières, les bénévoles, les personnes âgées et leurs proches. Ces données ont été analysées en complément d’entretiens individuels réalisés auprès d’infirmières et d’un groupe de discussion conduit auprès de bénévoles. 

Résultats 
Divers sens qu’accordent les infirmières à l’intégration de bénévoles ont été dégagés à la lumière des propos rapportés. Ces sens sont influencés par des éléments culturels, contextuels, professionnels et individuels. 

Conclusion
Cette étude a permis de dégager des recommandations pour favoriser l’implication de l’ensemble de la communauté en CHSLD, ce qui a comme potentiel d’accroître la qualité de vie des personnes hébergées au cours de leur vieillissement.

Problématique : Pour pallier le manque de sommeil chez les aînés hospitalisés, les hypnotiques sont souvent administrés même s’ils prédisposent à des effets secondaires. Un manque de connaissances sur le sommeil pourrait accroître la probabilité d’administration d’hypnotiques. Objectifs : Vérifier l’effet d’une formation sur 1) les connaissances des infirmières concernant le sommeil des aînés; 2) le nombre d’hypnotiques administrés au besoin aux aînés hospitalisés. Méthode : Les infirmières du centre hospitalier de Matane ont participé à une formation sur le sommeil d’une durée de 3 heures. 1) Les connaissances ont été évaluées à l’aide d’un questionnaire avant la formation, puis 3 mois après. Les différences de moyennes ont été calculées avec un test t pour échantillon apparié. 2) Le nombre de comprimés d’hypnotiques utilisés au besoin a été calculé parmi les ainés hospitalisés. Les moyennes de comprimés par jour d’hospitalisation ont été comparées 3 mois précédant et 3 mois suivant la formation. Résultats : Les 59 infirmières ayant complété l’étude ont amélioré leur connaissance sur le sommeil des aînés de 23 % (p=0,009). La moyenne de comprimés/jour a diminué de 0,47 à 0,15 après la formation (p=0,000). Conclusion : Les infirmières ont amélioré leurs connaissances et administrent moins d’hypnotiques après la formation. La formation a permis aux infirmières de mettre en application de nouvelles stratégies pour favoriser le sommeil.

En centre d’hébergement (CHSLD), la douleur affecte la plupart des résidents dont la majorité présente un trouble neurocognitif majeur ce qui les empêche d’autodéclarer leur douleur. Cette situation rend difficile pour les professionnels de la santé de différencier les comportements liés à la douleur de ceux qui ne le sont pas, ce qui provoque de l’incertitude. Dans ce contexte, l’infirmière doit poser un jugement clinique, afin de reconnaitre la douleur et de la soulager. Cependant, des erreurs de jugement clinique peuvent se produire nuisant à la gestion optimale de cette douleur. Les écrits indiquent que des stratégies pédagogiques peuvent améliorer ce jugement clinique. Le but du projet était de développer et mettre en œuvre une activité réflexive guidée auprès d’infirmières travaillant en CHSLD afin d’affiner leur jugement clinique dans un contexte d’incertitude dans la gestion de la douleur. Cette activité s’appuyait sur le modèle de jugement clinique de Tanner (2006) et du modèle de réflexion pour le jugement clinique de Lavoie (2017). L’activité a été mise en œuvre auprès de 24 infirmières en CHSLD. Elle consistait à partager des situations cliniques incertaines en explicitant leur raisonnement pour poser un jugement clinique plus affiné. Ce projet a amélioré la confiance et la satisfaction des infirmières quant à leur jugement clinique. Il corrobore donc les retombées décrites dans les écrits scientifiques sur ce type d’activité auprès des professionnels de la santé.

La recherche montre que la participation sociale est un important déterminant de santé chez les aînés. Toutefois, entre le tiers et la moitié d’entre eux rencontrent des obstacles à leur participation sociale en raison de problèmes de mobilité. Il s’avère donc crucial de mettre en place des stratégies pour favoriser la mobilité communautaire des aînés. Un laboratoire vivant ancré dans un quartier montréalais a mené à la création d’une Brigade de la mobilité (une équipe pilotée par des chercheurs du Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM) incluant plusieurs aînés et partenaires communautaires) ayant pour but de proposer des innovations sociales pour promouvoir la mobilité des aînés dans le quartier. À ce jour, des entrevues réalisées auprès de 10 aînés et des discussions avec des partenaires clés ont permis d’identifier les besoins des aînés en matière de mobilité. Par la suite, cinq ateliers visant à cocréer des solutions innovantes ont été réalisés pour répondre aux besoins identifiés. Les solutions proposées par la Brigade de la mobilité comprenaient la tenue d’un kiosque d’information et de promotion des ressources du quartier soutenant la mobilité des aînés. L’événement fut aussi l’occasion de présenter des aides techniques et de démontrer des activités physiques bénéfiques pour le maintien de la mobilité. Il a attiré de nombreux aînés, des proches aidants et la mairesse du quartier. Les prochaines étapes viseront à explorer des stratégies afin de pérenniser cette innovation porteuse dans le quartier.

La pénurie générale de personnel soignant, actuelle et annoncée, ainsi que la croissance démographique des aînés sont des facteurs qui pourraient compromettre la capacité des systèmes de santé occidentaux à assurer des soins de qualité à la population vieillissante et en perte d’autonomie. Constatant que les choix des jeunes diplômées portent davantage sur les soins aigus et qu’une forte proportion d’infirmières travaillant en gériatrie est relativement âgée, nous avons décidé d’étudier le problème de l’attractivité et de la rétention des infirmières dans le secteur des soins en gériatrie au Québec (Bas St-Laurent, Canada) et dans le canton de Vaud (Suisse). Un devis de recherche exploratoire, alliant des approches quantitative et qualitative, a été élaboré conjointement afin d’explorer la perception du problème par les principaux acteurs concernés. La collecte de données sera réalisée à l’hiver 2012 à la fois auprès d’infirmières du domaine de la gériatrie ou travaillant dans d’autres domaines, d’étudiantes en sciences infirmières et de gestionnaires d’établissements de soins de longue durée. En plus d’explorer les facteurs d’attraction et de rétention du personnel infirmier, une attention particulière sera portée à l’identification de solutions et de stratégies pouvant permettre d’améliorer la situation qui prévaut actuellement, tant au Québec qu’en Suisse. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires de cette recherche.



Contexte

Durant la pandémie de COVID-19, outre la surmortalité, les aîné·es des établissements de soins de longue durée (ÉSLD) ont vécu le fardeau de l’isolement social et la solitude (ISS) lié aux restrictions des visites. Pour maintenir le capital social avec leur aîné·e, les applications virtuelles ont constitué une alternative précieuse pour les familles des minorités francophones, souvent éloignées des ÉSLD dédiés.



Objectif

Explorer l'utilisation des applications virtuelles par les familles pour briser l’ISS des aîné·es francophones, en minorité, en ÉSLD pendant la COVID-19.

Méthode

Étude transversale per-COVID-19 réalisée au Nouveau-Brunswick (de juillet 2020 à février 2021). Les familles des aîné·es en ÉSLD dédiés ont été recrutées par convenance pour des entretiens individuels par téléphone.



Résultats

Les 13 participantes ont utilisé plusieurs types d’applications pour socialiser, notamment Facetime (47 %) et Facebook (21 %). Leur utilisation a commencé au début de la pandémie (67 %). Leur choix fut (i) recommandé par l'ÉSLD (36 %) ou, (ii) lié à la familiarité (29 %). 85 % des participant·es communiquaient au moins une fois par semaine avec leur aîné·e et 60 % du contenu relevait d’informations générales (ex. consignes COVID-19).



Conclusion

Les familles appréciaient de continuer à socialiser avec leur aîné·e et de rester impliquées dans les décisions concernant leurs soins. L’étude démontre que le virtuel devient également une avenue pertinente de bris de l’ISS en post-COVID-19.

Introduction: Les profils de nutriments chez des sujets âgés et leurs caractéristiques socio-économiques ont été peu étudiés en France et au Québec.

Objectif: Le but était de décrire les profils de nutriments dans 2 populations de personnes de 65 ans et plus et les caractéristiques socioéconomiques associées aux profils.

Méthodologie: Données de l’étude 3-Cités (3C, France), 2104 sujets (65 ans et plus) et de l'étude NuAge (Québec), 1793 sujets (68 ans et plus). Des analyses en composantes principales ont été réalisées à partir des quantités journalières de nutriments. Une description de la consommation journalière moyenne d’aliments et d’adhésion aux recommandations canadiennes a été réalisée.

Résultats: La 1ère composante des 2 populations était caractérisée par une alimentation fidèle aux recommandations alimentaires (profil sain, p<0.001) et l'inverse pour la 2nde composante (profil occidental, p<0.001). La 3è composante reflétait un régime sud-ouest France ou un traditionnel sain au Québec. Les régimes sains des 2 pays semblent similaires (coefficient de congruence=0.82). Les caractéristiques sociodémographiques sont plus associées aux alimentations dites  saines et  occidentales dans la population NuAge.

Discussion:Cette étude a permis d’identifier un profil sain en opposition à un profil occidental et deux profils traditionnels spécifiques aux régions étudiées. Les caractéristiques sociodémographiques seront à prendre en compte dans les futures analyses.

Les fuseaux de sommeil (FS) sont des évènements neuronaux transitoires (~11-15 Hz; >0.5s) impliqués dans le maintien et la protection du sommeil. Avec l’âge, le sommeil se fragilise de sorte qu’il devient plus difficile pour les personnes âgées de rester endormies dans des conditions non propices au sommeil. Cette étude a évalué l’effet d’une privation de sommeil de 25 heures sur les caractéristiques des FS lors d’un sommeil de récupération diurne (REC) chez les sujets jeunes (N=27; 14F; M=27.4 ans, É.-T.=5.1)  et d’âge moyen (N=32; 19F; M=51.7 ans, É.-T.=5.1) comparativement à une nuit contrôle (CTR). Les FS ont été détectés automatiquement par un algorithme basé sur des données publiées. La densité (nb/min), la durée (s), l’amplitude (μV) et la fréquence (Hz) des FS ont été analysées pour les dérivations Fp1, F3, C3, P3 et O1. Comparativement à la nuit CTR, la fréquence des FS augmente lors du sommeil de REC sur toutes les dérivations chez les jeunes, alors que cette augmentation n’est observable qu’en Fp1 chez les sujets d’âge moyen. Les autres caractéristiques des FS n’ont montré aucune interaction entre l’âge et la privation de sommeil. En conclusion, la réponse des fuseaux de sommeil à la privation de sommeil est similaire chez les sujets jeunes et âgés sauf pour la fréquence des fuseaux qui montre plus d’effet chez les jeunes.  Ces résultats suggèrent que les processus homéostatique ou circadien (ou leur interaction) régulant la fréquence des FS changent avec l’âge.

Contexte :Peut de données sont disponibles concernant les effets de la restriction calorique (RC) sur le profil de santé d’individus obèses avec ou sans syndrome métabolique (SM).

Objectif :Comparer les effets d'une RC chez des femmes ménopausées obèses et inactives avec ou sans SM sur la composition corporelle et le profil de santé.

Méthodes :73 femmes avec ou sans SM. Variables d'intérêt: Composition corporelle, distribution du tissu adipeux, homéostasie du glucose à jeun et pendant un clamp euglycémique/hyperinsulinémique, lipides à jeun et pression artérielle de repos.

Résultats :Avant l’intervention, le groupe avec SM avait un profil de santé significativement plus détérioré par rapport au groupe sans SM. Après l‘intervention, les deux groupes ont amélioré significativement et similairement leur composition corporelle et la majorité des variables du profil de santé. Cependant, le groupe avec SM a démontré des améliorations plus importantes des taux de triglycérides et du ratio triglycérides/HDL-chol (P< 0,05). 12/20 des sujets du groupe avec SM n’avaient plus le SM suite à l’intervention (P≤ 0,001); tandis que 6/53 des sujets de l’autre groupe ont développé le SM (P≤ 0,001).

Conclusion : La perte de poids est efficace pour améliorer la composition corporelle et réduire l’incidence du SM chez les femmes avec SM. Cependant pour certaines autres, la perte de poids est associée à des effets délétères sur le profil de santé, et ce malgré une perte de poids.

Le dysfonctionnement olfactif est un symptôme fréquent de la maladie de Parkinson (MP) qui apparait très tôt dans la progression de la maladie. C’est donc une voie prometteuse pour le développement d’outils de détection précoce de la MP. Dans ce but, il est important de différencier un trouble de l’odorat associé à la MP, d’autres troubles de l’odorat non parkinsoniens (TONP). L’objectif de cette étude est d’arriver à discriminer les deux types de troubles de l’odorat en étudiant plus spécifiquement la matière blanche (MB) de notre cerveau chez 15 patients parkinsoniens, 15 sujets ayant un TONP et 15 sujets contrôles. Notre hypothèse est qu’il existe une altération spécifique des fibres de MB entre les régions olfactives chez les patients ayant la MP comparativement aux sujets ayant un TONP et les sujets contrôles. Trois résultats principaux sont apparus. Premièrement, les sujets ayant la MP ont une altération de la MB comparativement aux sujets contrôles et aux sujets ayant un TONP. Deuxièmement, les sujets ayant un TONP ont une MB similaire à celle des sujets contrôles. Cette étude exploratoire a révélé l’existence d’une altération spécifique des fibres de MB chez les sujets ayant la MP. Suite à cette découverte, il serait possible de déterminer précocement si une personne va développer, ou non, la MP et à plus long terme permettre le développement de traitements neuroprotecteurs dans les premières phases de la maladie.