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Contexte

Le cancer de l'ovaire est le cancer gynécologique le plus meurtrier chez les Canadiennes. Compte tenu de son mauvais pronostic, il est nécessaire de mener des recherches pour identifier les facteurs susceptibles d'empêcher le cancer de l'ovaire de se développer. L’alcool est un facteur de risque pour de nombreux cancers, mais sa relation avec le cancer de l’ovaire demeure floue. Nous avons décidé d’étudier la relation entre la consommation d'alcool au cours de la vie et le risque de cancer de l'ovaire.

Méthodes

Dans une étude cas-témoins basée sur la population à Montréal (2011-2016), nous avons mesuré la consommation totale d'alcool chez 497 cas et 908 témoins. Les rapports de cotes ajustés (OR) et les intervalles de confiance (IC) à 95% pour l'association avec le risque de cancer de l'ovaire ont été estimés à l'aide de la régression logistique inconditionnelle.

Résultats

Le lien entre la consommation totale d'alcool au cours de la vie et le risque de cancer de l'ovaire explicitait une relation en forme de U: comparées à celles qui n'ont jamais bu, l’OR (IC à 95%) était de 0,72 (0,52-0,99) pour les participantes qui buvaient >0 à <1 consommation par semaine, de 0,83 (0,61-1,15) pour 1 à <3 consommations/semaine et de 0,98 (0,72-1,33) pour 3 consommations/semaine. 

Conclusion

La consommation d'alcool pourrait être associée de manière non linéaire au cancer de l'ovaire et cette association pourrait varier en fonction du comportement tumoral.

Le séisme de magnitude Mw 8.8 du Maule au Chili, le samedi 27
février 2010 à 3h34 heure locale, constitue un des plus puissants tremblements
de terre mondiaux des dernières années. Cette recherche qualitative poursuit
deux objectifs : 1) identifier les conséquences subies par les personnes
interviewées de même que les impacts des manifestations de l’exposition au
séisme; 2) Déterminer les mesures de défense ou de protection utilisées par les
participants face au séisme. Quatorze personnes adultes qui ont vécu le séisme
de 2010 dans la région la plus touchée ont participé à l’étude. Les
conséquences du séisme de 2010 au Chili ont touché l’essence même de
l’existence humaine. Cet événement traumatisant a exposé la population
chilienne à une variété de stress et de ruptures, mais d’un autre côté il a
constitué un potentiel pour repenser à leur vie et les aider à mieux apprécier
leurs êtres chers. Ainsi les conséquences subies les plus fréquemment
mentionnées par les interviewées se situent au niveau psychologique (une peur
permanente, la panique, le désespoir, l’inquiétude à cause de l’absence d’un
être cher et des sentiments de faiblesse) et au niveau comportemental (les gens
dorment habillés pendant la nuit, la famille et Dieu prennent une place
centrale, et il y a une rupture à jamais dans leur vie).

L’île de La Réunion présente des spécificités en tant que territoire postcolonial francophone, avec des formes résurgentes d’oppressions structurelles dans l’organisation sociétale, une forte prégnance des pratiques religieuses. D’ancrage féministe, cette étude vise à comprendre comment les personnes qui se définissent comme homosexuelles ou bisexuelles peuvent construire leur identité sexuelle dans ce contexte insulaire ultrapériphérique. Cette recherche qualitative s’appuie sur un échantillonnage non probabiliste, en boule de neige, avec une collecte de données provenant de : a) 12 entrevues individuelles semi-dirigées auprès d’hommes et de femmes en lien avec l’Association LGBT Réunion et b) un Focus Groupe de 8 personnes. Bien que préliminaires, les résultats mettent en exergue que les personnes adoptent comme stratégie identitaire le secret, le silence, le déni de soi au moment elles découvrent leur attirance sexuelle pour une personne de même sexe. De plus, la détermination de soi et l’affirmation de soi s’inscrivent dans un processus d’appropriation de son identité pour pouvoir le vivre ouvertement. Les stratégies alors adoptées pour se protéger et gérer son identité sexuelle sont à mettre en lien avec la complexité de leur vécu et la multiplicité des freins rencontrés. La démarche de recherche en tant que telle ouvre un espace de verbalisation d’un indicible sociétal rendu possible du fait même de la co-construction de sens lié à l’appartenance à une même culture.





Les attitudes et comportements alimentaires problématiques (ACAP) visent le contrôle du poids ou de l’apparence physique de façon à correspondre aux idéaux sociétaux. Les ACAP sont, par exemple, la restriction alimentaire, le jeûne, la distorsion de l’image corporelle et la pratique excessive d’exercice physique. Les ACAP sont une problématique multifactorielle résultant notamment de la combinaison de multiples variables psychologiques et de l’exposition à des défis développementaux. Les étudiant.es-athlètes universitaires sont particulièrement à risque de développer des ACAP, car ils sont exposés à un triple défi développemental (jeune adulte, étude universitaire et sport de haut niveau). Cette étude vise à déterminer les différences sur le plan des caractéristiques psychologiques entre les étudiant.es-athlètes universitaires présentant ou non des ACAP. Méthode : Un sondage en ligne qui incluait plusieurs questionnaires sur diverses caractéristiques psychologiques a été acheminé à tous les étudiant.es-athlètes de l’Université de Sherbrooke, en septembre 2018. Résultats : Les étudiant.es-athlètes présentant des ACAP présentent plus de difficultés sur les plans de l’aliénation interpersonnelle, du déficit d’introspection, du manque de régulation émotionnelle et de l’ascétisme. Ces difficultés concernent principalement la sphère émotionnelle. Il est donc possible que les ACAP soient un moyen pour réguler les stress auxquels sont exposés les étudiant.es-athlètes universitaires. 

Selon une recension systématique des écrits, de 30 % à 76 % des travailleurs en santé mentale seront agressés au moins une fois au cours de leur carrière. Les organismes de la santé sont encouragés à adopter des stratégies pour mieux soutenir leurs employés affectés. Cette étude tente de savoir si le fait de se sentir soutenu par son organisation peut avoir un impact sur le bien-être psychologique chez un groupe de 81 travailleurs en milieu psychiatrique qui ont été témoins ou victimes de cette forme de violence. Une analyse par modèle mixte a révélé que les niveaux de bien-être restent relativement élevés et stables dans le temps, malgré le fait d’avoir été agressé ou menacé par un patient. Le fait de se sentir soutenu par son organisation se traduit par un niveau de bien-être plus élevé tout de suite après une agression, mais ne prédit pas le maintien du bien-être dans le temps. À l’inverse, la sévérité des symptômes de l’état de stress aigu (ÉSA) prédit le statut initial et la progression dans le temps. Les constats soulignent la résilience des travailleurs de la santé dans un contexte d’agressions multiples par les patients, mais surtout la pertinence du soutien organisationnel comme facteur de protection. Cependant, le pouvoir prédictif de l’ÉSA démontre toute l’importance d’évaluer ces symptômes de façon systématique. Surtout considérant que 15 % des participants répondent aux critères de diagnostic.

INTRODUCTION Jouer dehors, avec les risques que cela comporte, fait partie du processus évolutif normal de l’enfant et est essentiel à son développement physique, psychologique et social. Malgré les nombreux bénéfices que procure ce jeu, la tendance actuelle d’interdire les activités extérieures comportant un potentiel de blessures, combiné au débat qui entoure la sécurité, amène à se questionner sur les meilleures pratiques pour soutenir les parents dans leur rôle en vue d’atteindre une approche équilibrée permettant à leurs enfants d’explorer leurs limites et de s’amuser tout en les protégeant des blessures sérieuses.

OBJECTIFS 1) Identifier les préoccupations des parents québécois face au jeu actif à l’extérieur des enfants de 3 à 12 ans et les facteurs influençant leurs préoccupations; 2) identifier les variables associées à la tolérance des parents face au jeu actif à l’extérieur comportant un élément de risque.

MÉTHODOLOGIE Une enquête provinciale a été réalisée en ligne avec la version française du questionnaire State of Play entre le 25 octobre et le 27 novembre 2016 auprès de parents de toutes les régions du Québec (n=2179). Une analyse de régression linéaire a permis de mieux décrire les variables associées à leur tolérance face au jeu actif des enfants à l’extérieur.

RÉSULTATS Il ressort que le score de l’échelle de risky play et les préoccupations pour les blessures constituent les deux principales variables prédictrices de la tolérance au risque des parents.

Les effets de la fatigue du système nerveux sur la performance sont nombreux tel qu'une diminution de la fluidité de mouvements et de la précision des actions. Cela peut aussi amener une contraction involontaire de certains groupes musculaires dont les muscles respiratoires. Ces effets peuvent mener à une diminution de la performance et à une augmentation du risque de blessure.

Afin de préparer la méthode utilisée pour cette recherche, un groupe contrôle de 12 nageurs ont effectué au moins un test de saut en longueur par semaine durant 9 semaines.

Prochainement, un groupe de 18 triathlètes, de niveau provincial, participeront à la collecte de données. Le protocole original d'évaluation sera modifié afin d'obtenir un portrait plus représentatif de l'état de fatigue des athlètes.

Lors des 4 premières semaines, il a été possible d’observer une variabilité de performance dans les sauts. De plus, une diminution de la performance au saut en longueur la semaine suivant un plus haut volume d’entrainement (21,81% d’augmentation de volume total). Une analyse complète des données sera nécessaire avant de préciser les résultats ou d’émettre des conclusions.

Ces tests permettraient d’identifier les besoins de récupération pour chaque athlète et d’ainsi éviter différentes situations pouvant nuire à la pratique du sport. Ce test, sans coûts et facilement réalisable, permettrait d’ajuster les charges entrainements en se basant sur les informations recueillies.

 

Dans le contexte de la pandémie de SRAS-CoV-2 (COVID-19), les travailleurs de la santé ont vu leurs conditions de travail se dégrader et ont fait état d'une détérioration importante de leur santé mentale. Une revue parapluie des méta-analyses a été réalisée pour examiner la prévalence de divers problèmes de santé mentale vécus par les travailleurs de la santé pendant la pandémie de la COVID-19 et pour déterminer si ces problèmes ont évolué dans le temps. Cette étude a été enregistrée sur PROSPERO (CRD42022304823) et sur l'Open Science Framework (https://osf.io/wfvjx). Nous avons consulté les bases de données PubMed, EMBASE, PsycINFO et Scopus le 28 avril 2022 (65 méta-analyses incluses) et une mise à jour a été faitee le 20 mai 2023 (23 nouvelles méta-analyses incluses). Les méta-analyses publiées en anglais, comprenant des données sur au moins un type de travailleurs de la santé et faisant état d'au moins un type de problème de santé mentale, ont été incluses. Une méta-analyse a été réalisée sur la prévalence des troubles mentaux, avec des modérations supplémentaires pour le type de travailleurs de la santé, pour le temps écoulé depuis la déclaration de la pandémie (11 mars 2020) et un indice sociodémographique. Les résultats de la mise à jour sont en cours d'analyse. Ces résultats pourront potentiellement aider les administrations sanitaires du monde entier devant ce problème croissant par le biais de politiques institutionnelles et de programmes pour le bien-être.

INTRODUCTION: Au Québec et au Canada, la consommation de fruits et légumes (FL) est positivement associée au statut socioéconomique, alors que l'inverse est observé pour les grignotines et les boissons gazeuses (GBG). Afin d'expliquer ces gradients, des études ont évalué la disponibilité des aliments dans des commerces alimentaires. Or, peu d'entre elles ont utilisé plus qu'une mesure.

OBJECTIF: Comparer 7 mesures de la disponibilité des FL et GBG entre des épiceries de quartiers favorisés et défavorisés.

MÉTHODE: La disponibilité des FL et GBG a été mesurée dans 15 épiceries de quartiers favorisés et 12 épiceries de quartiers défavorisés de Montréal à l'aide de 4 mesures de l'espace sur les tablette, 2 listes de variétés de FL et un questionnaire sur les bouts d'allées et les caisses. Les données ont été analysées à l'aide des tests t de Student, t de Welch, et U de Mann-Whitney.

RÉSULTATS: La disponibilité des FL et GBG varie selon les mesures. Par exemple, un plus grand espace-tablette était occupé par les FL (p<0.001) et GBG (p<0,05) dans les quartiers favorisés. Or, lorsque l'on considérait la taille des commerces, les GBG étaient plus présents dans les quartiers défavorisés (p<0,05) et il n'y avait pas de différence entre les quartiers pour les FL.

CONCLUSION: Le choix des mesures influence les données sur la disponibilité des aliments dans les épiceries de quartiers favorisés et défavorisés. Combiner des mesures pourrait aider à en dresser un portrait plus fidèle.

Le Canada accueille environ 200 000 immigrants annuellement, ce qui correspond à 60% de la croissance annuelle de la population. Cette recherche avait pour but de documenter la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les immigrants canadiens, ses causes, ainsi que ses conséquences sur la santé. Nous avons effectué une revue de littérature en utilisant les moteurs de recherche Scopus, Pubmed et Pascal. Cette stratégie nous a permis de recenser 9 articles scientifiques ainsi que 2 rapports gouvernementaux. Les immigrants récents (incluant les réfugiés) ont une plus grande prévalence d’insécurité alimentaire (12,6%) que les Canadiens non-immigrants (9,2%). Cette problématique serait causée principalement par la pauvreté, l’isolement et le manque de ressources. De plus, plusieurs groupes ethnoculturels refusent de recourir aux banques alimentaires parce que cette aide d’urgence n’est pas culturellement acceptable, exacerbant leur situation alimentaire. D’un autre côté, ceux qui y recourent ont accès à des aliments nutritionnellement sous-optimaux. L’insécurité alimentaire est associée au développement de plusieurs problèmes de santé chroniques tels que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et la dépression. En conclusion, cet important problème de santé publique contribue à réduire la qualité de vie et la santé des immigrants et aura des répercussions néfastes sur le système de santé canadien.

Alors que les établissements de restauration de la région métropolitaine du Grand Moncton se multiplient, rares sont les données permettant d’apprécier objectivement la qualité microbienne des aliments servis. Cette étude visait à évaluer la qualité microbiologique d’aliments vendus par ces restaurants afin d’apprécier si les normes d’hygiène alimentaire sont respectées. Les taux de bactéries aérobies mésophiles (BAM), de coliformes totaux et d’E. coli ont été analysés dans un échantillon représentatif de 66 repas provenant de 33 restaurants dans les trois villes du Grand Moncton, avec comme variables indépendantes la catégorie de repas, le type de service, le type de cuisine et la ville. Les résultats révèlent une conformité relativement élevée aux normes établies, malgré la présence de risques microbiologiques liés notamment à la contamination par les BAM. Parmi les trois catégories de repas analysées, les repas prêts à manger composés de multiples ingrédients cuits et crus étaient les plus contaminés par les BAM et les coliformes totaux. Les restaurants offrant un service complet semblaient maintenir des normes d’hygiène plus strictes que ceux à service restreint, avec une association significative entre le type de service et la qualité microbiologique des repas. Ces variations quant au maintien des bonnes pratiques d'hygiène dans les restaurants étudiés nécessitent des actions proactives afin de mieux protéger la santé publique contre les toxi-infections alimentaires.

Les jeunes LGBTQ+ ont des taux de consommation de cannabis parmi les plus élevés, et font face à enjeux de santé mentale et défis d’accès aux soins. Pour mieux comprendre l’expérience des jeunes LGBTQ+ consommant du cannabis avec les soins de santé, nous avons mené une étude photovoix. Quarante-six jeunes LGBTQ+ ont pris des photos sur leur expérience de consommation et d’accès aux soins qui ont été discutées lors d’entretiens individuels.  À la suite d'une analyse thématique, nous avons premièrement constaté que les jeunes LGBTQ+ recherchaient des services de santé mentale qui facilitent l’introspection, soit une meilleure connaissance de soi et non une simple médication. Deuxièmement, les participant.e.s recherchaient des professionnel.le.s informés et ouverts, mais étaient souvent confrontés à un sentiment de jugement par des fournisseurs mal informés. Troisièmement, certain.e.s participant.e.s voyaient le cannabis comme une solution accessible et rapide à leurs besoins de santé mentale tout en soulignant l’importance d’avoir de la motivation pour affronter les barrières d’accès. Nos résultats montrent la nécessité de repenser les soins de santé mentale afin de faciliter l’accès et favoriser des processus thérapeutiques axés sur une compréhension plus complexe de soi. Une dynamique d’ouverture et de confiance entre les professionnel.le.s de la santé et les jeunes LGBTQ2+ est impérative pour contrer les sentiments de stigmatisation vécus par les jeunes LGBTQ+ consommant du cannabis.

Contexte: La crise sanitaire engendrée par la COVID-19 semble entrainer une augmentation des stresseurs psychosociaux du travail et augmenter le risque de blessures morales (BM), en particulier chez les travailleurs de la santé. Toutefois, les événements générant ces BM et les liens entre les stresseurs du travail et la survenue des BM sont méconnus. 

Objectifs: Chez le personnel d’établissements de santé au Québec, lors de la crise sanitaire de la COVID-19,

  1. Comprendre les événements survenus en milieu de travail pouvant générer des BM.
  2. Identifier les stresseurs psychosociaux du travail associées aux BM.
  3. Identifier des biomarqueurs sanguins d'inflammation associés aux stresseurs psychosociaux du travail et aux BM.

Méthode: Cette étude à devis mixte a été menée auprès de travailleurs et de gestionnaires de CHSLD et d’hôpitaux québécois. La collecte de données comprenait des entrevues individuelles (n=42) un questionnaire en ligne (n=572) et des prises de sang (n=89). Des analyses de contenu et des analyses statistiques multivariées ont été réalisées. 

Résultats: 14% des participants ont vécu des BM au travail durant la pandémie. L’exposition à des stresseurs psychosociaux du travail augmentait le risque de BM de 2,22 à 5,58 fois. Treize biomarqueurs d'inflammation étaient associés aux stresseurs et aux BM.

Conclusion: L’amélioration des conditions psychosociales au travail pourraient contribuer à amoindrir l’impact de cette crise sur la santé mentale des travailleurs de la santé.

Contexte: L’insécurité alimentaire (IA) est un déterminant important de la santé et peut contribuer à des problèmes de santé chroniques tels que l’obésité et les maladies cardiovasculaires. La littérature indique que l’incidence de l’IA est plus élevée chez les immigrants récents que chez les Canadiens de naissance. Cependant, la situation des immigrants francophones au Canada, faisant face à un double défi minoritaire (minorité visible et linguistique), est peu documentée.

Méthodologie: En vue de combler partiellement ce manque de connaissances, nous avons recruté 249 ménages vivant à Ottawa ayant au moins un enfant âgé de 6 à 12 ans et dont la mère était née en Afrique Subsaharienne, dans les Caraïbes ou au Canada et pouvait parler en français ou en anglais. Le Module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages de Santé Canada a été utilisé afin d’évaluer l’accès alimentaire des participants.

Résultats: Au total, 39% des ménages étaient en IA. Les ménages où la mère était réfugiée et ne pouvait pas soutenir une conversation en anglais étaient plus à risque d’être en IA que ceux dont la mère était immigrante de classe économique et connaissait l’anglais, respectivement (p<0.05).

Conclusion: Le haut taux d’IA observé chez ces ménages nécessite des interventions politiques culturellement et linguistiquement appropriées afin de réduire les inégalités en santé affectant les immigrants francophones canadiens.

Financement: CNFS-volet Université d’Ottawa et Université d’Ottawa.

Les femmes en situation de handicap (FSH) sont deux fois plus à risque que leurs consœurs valides de subir de la violence conjugale (VC). Ce risque s’accroît si elles sont issues de l’immigration. Respectivement, ces deux groupes de femmes vivent des enjeux occupationnels (travail, participation sociale etc.) majeurs qui impactent leur capacité à sortir de la VC. Aucune étude n’a toutefois exploré les besoins et défis vécus à l’intersection de ces marqueurs identitaires, bien que 40 % des Canadiens mènent un parcours migratoire et que près de 22 % des Canadiens vivent avec une incapacité. Au travers du Cadre canadien de la justice occupationnelle, nous avons exploré en profondeur auprès de FSH issues de l’immigration (n=3) leurs perceptions et vécu quant aux défis, besoins, leviers et ressources de nature occupationnelle ayant marqué leur parcours de sortie de VC. L’analyse inductive révèle l’importance des occupations liées à la sphère sociale (ex., rôle de militante), à l’exercice du rôle parental — à la fois frein et levier — ainsi que des barrières structurelles majeures (p. ex., accès à un hébergement adapté et culturellement sensible). Ces résultats indiquent la nécessité de rendre physiquement accessibles les structures accueillant ces femmes tout en assurant la compétence culturelle des intervenantes. Les enjeux occupationnels liés à la sphère sociale suggèrent que des approches communautaires pourraient s’avérer davantage pertinentes pour rejoindre ces femmes.

La qualité de vie (QDV) est considérée comme un bon indicateur de l’impact des services de santé mentale. Peu d’études ont été réalisées sur la QDV chez la population itinérante. L’objectif de notre étude était de développer une typologie de la QDV chez un échantillon de 455 itinérants au Québec, recrutés dans 27 organismes communautaires. Les typologies étaient basées sur les scores de QDV, ainsi que sur des variables sociodémographiques, cliniques et d'utilisation des services. Les participants à l'étude devaient être âgés d’au moins 18 ans et avoir une expérience actuelle ou passée de l'itinérance. Ils ont rempli un questionnaire comprenant des variables sociodémographiques, ainsi que des variables sur les antécédents résidentiels, sur l'utilisation des services et sur des profils de santé. Nous présenterons les quatre typologies de participants qui ont été établies à partir des caractéristiques sociodémographiques, cliniques et d’utilisation de service. La QDV était plus élevée chez les femmes âgées vivant dans des logements permanents subventionnés, avec peu d'épisodes d'itinérance et une utilisation fréquente de services communautaires. Les résultats de l’étude font ressortir l'importance de promouvoir le logement permanent avec soutien et l'utilisation de services communautaires pour les itinérants, deux variables associées à une meilleure QDV

Problématique: Le Programme de soutien aux jeunes parents (PSJP), offert en CSSS/CLSC, mise sur la création d’une relation de confiance entre des intervenantes privilégiées et des familles dont la mère a moins de 20 ans à la naissance de l’enfant, afin de rendre optimal l’intervention d’accompagnement. Toutefois, cette relation de proximité est aussi qualifiée, par certains critiques, de relation de contrôle ou de surveillance. But: Rendre compte: de l’expérience du PSJP par les jeunes mères et les intervenantes qui y sont engagées; et du type de relation qui prend forme entre elles. Méthode: Seize entretiens semi-dirigés réalisés auprès de 8 dyades de jeunes mères et leur intervenante durant la période prénatale de l’intervention ont fait l’objet d’une analyse qualitative, de type descriptif et interprétatif. Résultats: Trois types de relation d’accompagnement sont identifiés. Ils sont caractérisés, entre autres, par l’engagement, la tension ou le refus de la part de la jeune mère. Des dynamiques relationnelles et opérationnelles créent des enjeux dans la construction de cette pratique de proximité qui oscille entre des modèles de prise en charge et d’accompagnement. Conclusion: Le modèle de l’accompagnement et la posture relationnelle qu’il nécessite dans un contexte d’intervention comme le PSJP doivent prendre en compte le vécu ou la vulnérabilité des jeunes mères pour mieux les accompagner. Une posture axée sur les processus plutôt que les résultats serait à envisager.

Les personnes de 70 ans et plus vivant dans la communauté, vulnérables à des complications sévères dues à la COVID-19, ne seraient pas systématiquement enclines à respecter le confinement. Les objectifs de l’étude réalisée durant l’été 2020 étaient d’identifier les croyances de ces personnes concernant le respect du confinement et les actions qu’elles ont prises pour répondre aux mesures de confinement. Basée sur l’Approche de l’action raisonnée de Fishbein et Ajzen (2010), une étude qualitative descriptive a été effectuée pour atteindre ces objectifs. Les données ont été collectées lors d’entretiens téléphoniques auprès de personnes habitant à domicile ou en résidences privées pour aînés. Les participants (n = 41) âgés de 70 à 97 ans provenaient de cinq régions du Québec. Les résultats révèlent que la privation de contacts avec les proches constitue le principal inconvénient rapporté. La famille représente le groupe le plus influent qui approuve le confinement. Le maintien du contact avec elle et leur soutien en facilitent le respect. La nécessité de se rendre à des rendez-vous médicaux était la seule barrière perçue au confinement. Les actions prises qui ressortent de l’analyse thématique étaient de sortir le moins possible de chez soi, s’occuper de façon solitaire, s’abstenir de recevoir ou visiter les proches et pratiquer la distanciation physique. Diverses stratégies de communication sont recommandées aux intervenants auprès de cette population.

Les données sur les comorbidités des troubles mentaux dans les pays en développement et émergents étant hétérogènes, cette étude a pour objectif de réaliser la première méta-analyse sur ces comorbidités (en focalisant sur les maladies chroniques et les maladies parasitaires) afin de fournir des données communes pour tous ces pays. Le protocole de la méta-analyse a fait l’objet d’un enregistrement dans PROSPERO (N° CRD42017056521) et sa réalisation a été effectuée selon les lignes directrices de PRISMA. Sur 2 604 articles identifiés, 58 articles incluant 29 225 sujets répondaient aux critères d’inclusion. La prévalence poolée des maladies chroniques physiques chez les patients avec des troubles mentaux était de 36,6 % (IC 95 % 31,4 - 42,1) et l’odds ratio poolé était de 3,1 (IC 95 % 1,7 – 5,2). Pour les comorbidités des troubles mentaux avec les maladies parasitaires à tropisme neurologique la prévalence poolée de 44,9% (IC 95% 34,4 – 55,9) et l’odds ratios poolé de 2,3 (IC 95 % 1,7 – 3,2) ont été retrouvés. L’hétérogénéité existait dans toutes les estimations et certaines s’expliquaient par la qualité des études et le niveau de revenu des pays. Les estimations retrouvées sont similaires à celles des pays développés. Peu d’études se sont cependant intéressées à la recherche de maladies physiques chroniques chez les personnes atteintes de troubles mentaux et de nouvelles études s’avèrent nécessaires.

Les jeunes québécois sont de plus en plus nombreux à présenter un niveau de détresse psychologique élevé et des symptômes anxieux et dépressifs. Les écoles ont un rôle à jouer pour promouvoir la santé mentale dès le plus jeune âge. Cependant, les interventions visant à renforcer la santé mentale ne sont pas offertes dans toutes les écoles.

L’objectif est d’identifier les facteurs associés à la présence d’interventions de promotion de la santé mentale (IPSM) dans les écoles primaires publiques au Québec.

Un total de 171 écoles ont participé à une étude transversale visant à décrire les inégalités sociales dans les IPSM en milieu scolaire. Des entrevues téléphoniques structurées ont été réalisées avec les directions d’école. Le statut socioéconomique, le quartier, le nombre d’étudiants et d’enseignants, les sources de financement, la langue d’enseignement et l’importance perçue de la problématique de la santé mentale ont été étudiés comme facteurs associés à la présence d’IPSM.

Des IPSM sont offertes dans 42% des écoles primaires. Les écoles : a) en milieu urbain et en banlieue; b) qui desservent des élèves à statut socioéconomique élevé; et c) où la problématique de la santé mentale est perçue comme importante sont plus nombreuses à offrir des IPSM.

La santé mentale des jeunes est un enjeu de santé publique grandissant; or, nos résultats suggèrent que moins de la moitié des écoles offrent des IPSM. Nos recherches identifient des inégalités sociales dans la présence des IPSM.

La vitamine D pourrait prévenir le déclin cognitif, la démence et la maladie d’Alzheimer (MA) en raison de ses propriétés neuroprotectrices, antioxydantes et anti-inflammatoires. L’objectif était d’évaluer l’effet de la vitamine D sur le déclin cognitif et le risque de démence et de MA chez 661 sujets de l’Étude sur la santé et le vieillissement au Canada (ESVC). L’ESVC est une étude longitudinale de 10 ans réalisée parmi un échantillon représentatif de la population canadienne de 65 ans et plus. La 25-hydroxyvitamine-D (25(OH)D), biomarqueur de la vitamine D circulante, la fonction cognitive globale et les diagnostics de démence et de MA ont été obtenus à l’aide de mesures validées ou reconnus. L’association entre la 25(OH)D et le déclin cognitif a été évaluée à l’aide de modèles linéaires. L’effet de la 25(OH)D sur l’incidence de la démence et de la MA a été évalué avec des modèles semi-paramétriques à taux proportionnels. Les analyses ont été ajustées pour les facteurs confondants. Globalement, aucune association significative n’a été observée entre la 25(OH)D et le déclin cognitif, le risque de démence ou de MA. Chez les femmes, des concentrations élevées de 25(OH)D étaient associées à une augmentation du risque de démence et de MA. Cette étude ne permet pas de conclure quant à l’effet protecteur de la vitamine D sur le déclin cognitif ou la démence, mais offre des pistes de recherche intéressantes, notamment quant à l’effet modifiant du sexe dans cette relation.

Le Canada a connu un changement important dans sa composition ethnoculturelle au cours des dernières décennies. L'immigration soutenue en provenance de pays non-européens se reflète clairement dans les établissements de santé. Cependant, le nombre d'infirmières issues des minorités visibles (IMV) demeure faible dans les postes de gestion. Cette recherche adoptant l’ethnographique critique et l’approche postcoloniale porte sur les cheminements de carrière des IMV dans les établissements canadiens de soins de santé. Infirmières (n=8, IMV) et gestionnaires (n=4 caucasiennes) ont participé à une série d'entrevues semi-structurées afin de recueillir des informations sur la représentativité des IMV dans les postes de gestion. Le cadre théorique sur l’altérité (Othering) a été choisi pour orienter ce projet sur le plan méthodique, car il fait le lien avec la « lutte de classement » de Bourdieu. Quatre thèmes principaux étroitement associés aux barrières ont émergé de l’analyse à savoir; embauche et promotion; instrumentalisation des IMV; relations interpersonnelles et souffrances et stratégies défensives. Les résultats montrent que les IMV se heurtent à des obstacles, souvent invisibles, qui contribuent à les maintenir à un niveau inférieur de la hiérarchie institutionnelle, notamment le processus d'embauche et de promotion qu'elles décrivent comme injuste et discriminatoire.

La sécurité des patients est devenue une préoccupation mondiale (OMS, 2004) dans un contexte d’épisodes infectieux (Ébola/SRAS/Grippe) au même titre que les maladies chroniques. Durant la pandémie, des réponses sanitaires différentes ont été documentées entre l’Europe et l’Amérique du Nord en termes de vaccination et de respect des mesures de prévention et de contrôle des infections (PCI). C’est un secteur en développement en sciences infirmières dont la spécialisation vient d’être reconnue au Québec. Objectif : décrire les perceptions des risques biologiques et de la sécurité des patients chez les professionnels de la santé québécois et européens. Un devis mixte composé d’entrevues, d’observations et de questionnaire auprès des professionnels de la santé au Québec et en Belgique a été mené. L’analyse quantitative et qualitative a permis de dégager trois axes : risques et maladie infectieuse, sécurité des patients et santé et sécurité au travail. Les perceptions touchent principalement à l’environnement de travail, la contamination, les risques biologiques et les mesures d’hygiène hospitalière. Contribution : cette étude constitue un dialogue interculturel qui permet de décrire des réalités différentes en matière de formation, de nomenclature et de perception face à la PCI. Elle a permis également de documenter les interventions préventives qui varient d'un continent à l'autre tant dans l'applicabilité des normes que dans leurs perceptions.

Mise en contexte : L’exposant au carré de l’indice de masse corporelle (IMC) a été proposé afin de mieux comparer les individus de différentes tailles. Cependant, d’autres facteurs tels que l’âge, le sexe et l’ethnicité peuvent affecter cet exposant. Objectifs : 1) Proposer de nouveaux IMC tenant compte de l’âge, du sexe et de l’ethnicité et 2) estimer la capacité de ceux-ci à identifier correctement les individus ayant des complications cardiométaboliques. Méthodologie : 40 334 individus (NHANES 1999-2014) ont été étudiés. Les exposants ont été calculés en utilisant la formule de Benn (1971) ajustée pour le sexe, le groupe d’âge (20-49, 50-64, 65-80 ans) et l’ethnicité (Hispanique, Caucasien, Afro-américain). Résultats : Les exposants varient de 1,9 à 2,5 en fonction du groupe d’âge, du sexe et de l’ethnicité; avec des valeurs plus élevées chez les hommes comparativement aux femmes et plus basses chez les caucasiens comparativement aux autres groupes ethniques. Aucune différence n’a été observée entre les nouveaux IMC développés et l’IMC actuel afin de : 1) identifier correctement les individus ayant des complications cardiométaboliques et 2) prédire leur niveau d’adiposité. Conclusion : Malgré les nombreuses critiquent concernant la validité de l’IMC, sur le plan populationnel et indépendamment du sexe de l’âge et l’ethnicité, l’IMC actuel s’avère toujours être un outil efficace pour estimer le niveau d’adiposité et les risque de complications cardiométaboliques.

Plusieurs études ont démontré que les semelles instrumentées peuvent compter les pas effectués chez des personnes avec ou sans limitation de marche. Cependant, selon les emplacements des capteurs de pression, une variabilité de précisions est observée pour des semelles intégrant moins de cinq capteurs de pression.

L’objectif de cette étude est de déterminer les emplacements et le nombre minimal de capteurs de pression à intégrer dans une semelle pour un comptage optimal de pas.

Nous avons équipé une semelle de cinq capteurs de pression placés sous le talon (FSRT), le premier (FSRM1), troisième (FSRM3) et cinquième (FSRM5) métatarsiens et le gros orteil (FSRO). Douze personnes en santé (âgées de 28,2±3,62 ans) ont marché six minutes à vitesse confortable à l’extérieur. L’algorithme de comptage a été réalisé en considérant chaque capteur et la combinaison de deux à cinq capteurs de pression.

Les plus grandes précisions de la semelle étaient 98,0±2,3%, 99,0±0,9%, 99,3±0,7%, 99,5±0,4% et 99,5±0,4% obtenues respectivement à l’aide du FSRT (pour un capteur), de la combinaison de FSRM1 et FSRM5 (2 capteurs),  de FSRM3, FSRM5 et FSRO (3 capteurs), de FSRT, FSRM3, FSRM5 et FSRO (4 capteurs) et les cinq capteurs. La combinaison de quatre capteurs permettait d’obtenir la même précision qu’avec les cinq capteurs. Nous pouvons recommander l’utilisation d’une semelle intégrant quatre capteurs positionnés à ces emplacements pour un comptage de pas précis avec optimisation de la batterie.