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En 1975, les forces armées indonésiennes ont envahi le Timor oriental, un petit pays ayant déclaré son indépendance quelques jours auparavant. Pendant une occupation militaire de 24 ans, à peu près de 100 000 Timorais sont morts.

Contrairement aux prétentions d’Ottawa d’être une voix forte en faveur des droits humaines, le gouvernement canadien a toujours appuyé le régime indonésien. Mais en même temps, plusieurs militants ont travaillé en compagnie avec le peuple timorais en appuyant le droit de l’auto-détermination.

Cette communication décrit la politique canadienne, accordant une attention égale aux actions des organisations non gouvernementales, tirant des archives non exploitée à la fois gouvernementales et non-gouvernementales. D’abord menée par des alliés clés, la politique canadienne a évolué sous pression venants des militants canadiens basés dans les églises, les syndicats, les groupes étudiants et surtout les organisations en solidarité avec le Timor, notamment le Réseau d’Alerte Timor-Oriental. Enfin, en 1998, le gouvernement canadien a arrivé á soutenir le droit d'auto-détermination.

L’histoire du politique canadien concernant le Timor oriental mette les lunettes sur le rôle clé des militants en influençant et en façonnant les relations internationales. Le gouvernement canadien ne défend pas, lui, les droits de la personne. Pourtant, il est obligé de plus en plus de prendre note de et répondre à la pression des militants.

<p>La décennie passée (2011-2020) a constitué une période où de profonds défis développementaux ont attendu la Côte d'Ivoire, à cause de la crise de 2011.&nbsp;C'est ainsi que l'État a mis en place une politique étrangère axée sur des dimensions purement économiques, reléguant en seconde place les défis politiques de sa situation post-conflit.</p> <p>En prenant le contre-pieds d’études qui, en général, mettent l'accent sur le <em>state-building </em>(construction de l’État) ou l’efficacité de l’aide internationale en contexte africain, nous prenons l’angle peu étudiée de l’appropriation nationale du développement économique à travers les outils de la politique étrangère par les États touchés par l'instabilité.</p> <p>Notre choix méthodologique s’est porté sur une étude de cas. Nous avons porté notre préférence, en termes de collecte de données, à la recherche documentaire. Nous nous sommes penchés sur la littérature académique portant sur l’enjeu du développement en Côte d’Ivoire et l’activisme économique international du gouvernement ivoirien durant la décennie 2011-2020.</p> <p>Comme résultats préliminaires, nous notons que que ’État ivoirien s’est lancé dans la poursuite d’une intégration régionale plus poussée et dynamique,&nbsp;&nbsp;dans la voie de diversification des partenaires économiques et la transformation de la Côte d’Ivoire et sa capitale économique, Abidjan, en centre financier et d’attention de la coopération économique internationale.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p>

De par leur inscription comme appartenant à la justice réparatrice, les commissions de vérité et de réconciliation (CVR) sont devenues la forme de justice de choix après un conflit. Ce lien avec la justice réparatrice laisse à penser que cette forme de justice a un grand potentiel pour les victimes. Pourtant, certains contestent l’idée que les CVR s’inscrivent dans la justice réparatrice, et même qu’elles soient bénéfiques pour les victimes, constatant au contraire que cette forme de justice semble donner un sentiment d’injustice aux victimes. Pourtant, le sentiment de justice est important puisque selon l’approche de la jurisprudence thérapeutique du droit, le bien-être des victimes serait directement lié à la façon dont elles perçoivent les procédures en place. Par conséquent, il devient urgent de se demander si les CVR permettent aux victimes d’obtenir un sentiment de justice.

Nous tentons de répondre à ces questions en nous intéressant aux perceptions de justice des victimes dans les différentes dimensions de la justice de Jason Colquitt (2011). L’objectif est d’évaluer dans chacune de ces dimensions ce que les CVR offrent ou non aux victimes. Deux pistes de réflexion seront développées, en lien avec le fossé créé entre les objectifs collectifs de justice des CVR et les besoins individuels des victimes. 

Pendant mes études de maîtrise, j'ai réalisé ma collecte de données au Rwanda, un pays non démocratique, non occidental, de culture patriarcale, 18 années après le génocide des Tutsis. Le régime politique du pays a influencé tout le déroulement de ma recherche, de l'obtention du permis de recherche jusqu'à la diffusion des résultats. Plusieurs limites doivent être prises en compte dans la réalisation de cette recherche, surtout relativement au contexte culturel et autoritaire. La présente communication abordera les différentes limites liées à une recherche scientifique dans un pays non démocratique, non occidental et suite à un conflit, d'un point de vue d'une chercheure issue d'un pays occidental et démocratique et démontrera les stratégies d'action pour contrer ces obstacles. Il est important de garder en tête que l’ensemble des résultats ne peut s’appliquer automatiquement aux sociétés occidentales. Néanmoins, les résultats obtenus peuvent s’appliquer plus précisément à certains pays de culture patriarcale et aux pays sortant d’un conflit.

 

L’objectif de cette communication est d’expliquer les causes de ce qui est perçu comme des transformations profondes de l’identité et des stratégies d’engagement traditionnellement associées à l’État canadien depuis l’arrivée au pouvoir du Parti conservateur de Stephen Harper.  Nous avançons  l’hypothèse selon laquelle loin d’être l’instigateur d’une rupture dans l’identité et dans la conduite des affaires de l’État canadien au sein du système mondial, le gouvernement conservateur a plutôt cherché à cristalliser, normaliser, voire sans doute approfondir, des priorités et orientations qui étaient déjà en gestation au sein de la société civile. Nous retraçons ainsi les conditions matérielles d’existence de ces transformations par l’analyse du processus de reconfiguration des rapports sociaux et la restructuration de l’État générées par les initiatives et pressions exercées par les grandes associations patronales canadiennes à partir des années 1980. Les attaques terroristes du 911 et la participation canadiennes à la dite guerre globale contre le terrorisme créa un contexte favorable à la confluence d’intérêts entre la grande entreprise privée canadienne, le secteur de la défense et les intellectuels organiques issues du monde universitaire. Depuis la dernière décennie, ce bloc historique joue un rôle clé dans la réorientation des priorités et stratégies d’engagement de l’État canadien au sein du système mondial.

En 1989, l’économiste Amartya K. Sen s’est vu sollicité par Mahbub ul Haq qui lui demandait de prendre part à l’élaboration d’une mesure du bien-être social pour le Rapport mondial sur le développement humain. L’année suivante, le premier rapport était publié et comparait les États du monde selon l’Indice du développement humain (IDH). Il s’attardait à la santé, à l’éducation, au niveau de vie, lesquels ont des répercussions sur les libertés politiques et sociales. Vingt ans après, cet indice est devenu la mesure la plus largement admise pour établir des comparaisons internationales du bien-être.

Comme ancien directeur du projet des rapports mondiaux du PNUD et par conséquent de l’IDH, Haq a beaucoup contribué au concept de développement humain, notamment par ses travaux sur les besoins essentiels. Cependant, Sen demeure celui qui est présenté comme le théoricien principal derrière le concept et un de ceux qui a collaboré à la création de l’indice. Mais à la différence des autres consultants, son influence comme penseur est ce qui est passé à l’histoire. Quelle est la genèse théorique du concept de développement humain et son indicateur l’IDH ? Pourquoi ces derniers ont-ils émergé ? En quoi l’IDH se distingue-t-il des autres indicateurs du genre ? Notre présentation consistera à retracer l’évolution du concept principalement à travers l’approche des capabalités de Sen, de la planche à dessin jusqu’à l’application concrète de l’indicateur pour comparer les États entre eux.

Cette conférence amorce une réflexion sur le rôle de l’expertise dans les processus de prise de décision en développement international à partir d’une synthèse critique de la littérature contemporaine en sciences sociales, principalement en français et en anglais. Dans cette conférence, nous montrons que la plupart des réflexions à propos de l’expertise la placent en relation avec une tendance générale à la technicisation des prises de décisions ainsi qu’en relation avec une hiérarchisation des connaissances. Ensuite, nous proposons une typologie de classification des différentes positions à l’égard de l’expertise, de son inscription institutionnelle, de sa participation à des processus décisionnels et de son rôle. Nous avons classé les positions en fonction des cinq visions suivantes du rôle de l'expertise qui ont été dégagés de la littérature 1) Expertise comme outil de légitimation, 2) Expertise comme autorité prépondérante, 3) Expertise comme guide et interprétation, 4) Expertise comme normativité et contrôle désincarné, 5) Expertise comme élément d’une institution irrationnelle et rituelle. La typologie que nous présenterons dans notre conférence tâche de proposer des pistes de réflexion afin d’amorcer une critique ou une problématisation de l’expertise, des processus de prise de décision et du développement international.

Le syndicalisme rime avec solidarité : celle-ci peut s’avérer plus ou moins ample, profonde et désintéressée, selon les situations. En cette ère de mondialisation, les syndicats semblent toutefois n’avoir d’autres choix que d’internationaliser leurs actions pour les marquer d’une efficacité nouvelle. Ils peuvent ainsi parfois participer à la négociation d’accords-cadres internationaux ou encore s’investir dans la construction de coalitions prenant place dans des environnements peu structurés au plan normatif. Qu’importe l’option choisie, l’urgence de la conjoncture les mène souvent à entrevoir des projets communs, sur une base Nord-Sud notamment.

Dans cette perspective, il importe de jauger l’impact des alliances internationales sur le renouvellement des répertoires d’actions syndicales. Cette communication comporte deux objectifs. Elle documente, d’une part, le processus de construction d’une coalition s’étant déployée dans un contexte faiblement institutionnalisé. Elle se penche, d’autre part, sur les éléments susceptibles de contribuer à l’efficacité des alliances internationales. Nous dresserons tout d’abord l’historique de la coalition étudiée, non sans avoir précisé au préalable nos choix en termes d’analyse et de méthodologie. Nous enchaînerons ensuite avec la présentation des facteurs ayant façonné son évolution. Nous conclurons avec des pistes de réflexion se rapportant à la viabilité des coalitions de ce type et aux zones de tensions questionnant leur pérennité. 

Mes réflexions et mon parcours professionnel m’ont amené à m’interroger sur les jalons d’une éthique de l’intelligence artificielle. Non pas l’éthique face à l’usage des machines mais une morale intrinsèque à la machine. Autrement dit, je m’interroge sur la possibilité, voire la nécessité de coder l’intelligence artificielle. Progressivement, l’émergence d’une morale parallèle, codée, se propage dans nos vies. Quel sens pourrait avoir une telle morale? Quels objectifs, quelle finalité?  

Il est dans notre devoir d’orienter le progrès en faveur du Bien Commun. Mon interrogation ici concerne le pouvoir décisionnel. En d’autres termes, je me demande quel est l’impact de l’intelligence artificielle sur notre faculté de prendre des décisions. Et plus encore, dans quelles mesures l’intelligence artificielle possède-t-elle un pouvoir décisionnel? 

En somme, ma thèse porte sur les jalons de l’Éthique de l’intelligence artificielle. Comment pouvons-nous l’orienter vers le Bien Commun? Comment l’intelligence artificielle se positionne-t-elle par rapport au Bien Commun? Dans quelle mesure, l’intelligence artificielle pourra-t-elle un jour avoir un pouvoir décisionnel et quels en serait les impacts? 

J'ai fondé ma compagnie pour étendre ma recherche et tenter de concevoir une certification en Éthique de l'intelligence artificielle. Ma compagnie se nomme Intelligence NAPSE. C'est la raison pour laquelle je partage avec vous l'image de mon logo.

A la différence des pandémies du passé, la COVID-19 a connu une diffusion fulgurante qui la rapproche d’épidémies récentes (SRAS, H5N1, Ebola), néanmoins contenues. Depuis les années 1990, les scientifiques ont alerté sur l’exacerbation des menaces infectieuses par les dynamiques de la mondialisation, en particulier l’explosion des voyages internationaux. Entre la première alerte épidémique à l’OMS le 31 décembre 2019 et fin janvier 2020, un mois plus tard, 25 pays ont déclaré un premier cas de COVID-19, 62 fin février, et 195 fin mars – soit la quasi-totalité. D’un point de vue expérimental, ce virus fournit ainsi un observatoire inédit des mobilités transnationales. Nous avons reconstitué la chronologie de sa diffusion internationale dans 207 pays où on a documenté des informations sur le.a ou les premier.es patient.es dits « zéro » connu.es : leur âge, leur sexe, de quel pays étranger ils ou elles sont venu.es et pour quelle raison. On a aussi renseigné, quand c’était possible, leurs histoires personnelles. Notre approche réconcilie deux courants de recherche sur les mobilités internationales : l'un, macro, qui identifie des « schémas globaux de mobilités » à partir d’analyses de réseau ; l'autre, micro, qui étudie les modes de vie transnationaux. Nous montrons entre autres que la moitié des patients zéro sont venus d’Europe, qu’un tiers seulement étaient des étrangers, que seulement deux cinquièmes étaient des touristes, ou que deux tiers étaient des hommes.

Cet article analyse le recours quasi systématique aux plans nationaux de développement (PND) comme source privilégiée de mise en contexte des projets de développement par les agences de mise en œuvre et les gestionnaires. Pour ces derniers, cette approche semble commode. Cependant, elle n’a pas fait l’objet d’un examen approfondi. Cette communication vise à répondre aux questions de recherche suivantes : les PND constituent-ils des sources pertinentes de mise en contexte des projets de développement? Cette approche favorise-t-elle une contextualisation rigoureuse? À partir de l'analyse de contenu conventionnelle (conventional content analysis) (Hsieh & Shannon, 2005) de deux documents de projets financés par Affaires mondiales Canada et les PND correspondants, cet article montre que le recours au PND pour la mise en contexte des projets de développement est, dans une certaine mesure, problématique. En dépit de leur caractère officiel, Munro (2021) montre que la production des PND n’est pas toujours le fruit d’un travail rigoureux. Les PND ne favorisent pas une lecture pertinente des contextes des pays bénéficiaires de l’aide. In fine, si les agences de développement et leurs experts veulent faire des PND une source de contextualisation de leurs projets, ils devraient en amont s’assurer de leur qualité.

L'éducation supérieure, nous croyons, contribue à l'émergence de nouveaux acteurs sociaux contemporains en facilitant l’accès à des expériences de mobilité pendant la formation. Nous défendons la thèse selon laquelle l'étude des pratiques d’une mobilité nécessite une analyse détaillée de l'ensemble des conditions socioéconomiques et culturels se trouvant à leur origine, et non seulement une analyse interprétative de leurs dimensions identitaires et symboliques, tel que proposé par d'autres études sur la mobilité.   Questionner cette pratique,  permet entre autres de vérifier si ces possibilités ouvrent la voie à un changement de conscience et à la formation d’un cosmopolitisme.  Un intéressant défi de terrain pour les anthropologues qui veulent approfondir le phénomène d'une pratique cosmopolite. Ce positionnement analytique a entraîné la discussion et révision de concepts propres au cosmopolitisme, comme production, transformation et construction de l'espace identitaire urbain.  Plus encore qu’un révélateur, l’expérience d’une mobilité à l’étranger constitue une pratique sociale différemment utilisée et vécue par les étudiants.  Interroger cette expérience étudiante en profondeur sous l’angle de l’anthropologie de la globalisation, et plus particulièrement sous l’angle de la théorie de la structuration de Giddens, nous permet d’explorer ce processus expérientiel, d’enrichir et de contribuer, à l’avancement des connaissances sur le sujet.

La colonisation française des divers royaumes précoloniaux de l’actuel Sénégal a débuté dès 1856, précédant d’une trentaine d’années celle du reste du continent. Cette colonisation - incomplète - du Sénégal est motivée par la résistance des noblesses africaines précoloniales au développement de la culture arachidière. Afin de comprendre les interventions précoces françaises et la résistance des aristocraties précoloniales, il importe de décortiquer la façon dont la culture arachidière était contradictoire aux règles de reproduction de cette noblesse. À l’aide du cas d’étude du royaume wolof du Cayor au 19e siècle, la présente recherche teste empiriquement à l’aide de sources historiques secondaires des hypothèses issues de la théorie des relations sociales de propriété. La démarche participe à l’analyse du système de règles de reproduction des sociétés ouest-africaines précoloniales et apporte un éclairage nouveau quant à la dynamique impériale française. Il en résulte que, comme l’entité politique du Cayor est un État agraire, la production de l’arachide par les paysans, soutenue par l’Empire français, menace la capacité de la noblesse à pouvoir à extraire et redistribuer les surplus céréaliers. De plus, le renforcement de la paysannerie par le commerce mine la possibilité d’accumulation géopolitique par la noblesse du Cayor ainsi que l’équilibre de coopération-conflit entre groupes pilleurs et État agraire.

En 2013, La France est intervenue militairement au Mali et en République Centrafricaine pour aider le gouvernement central à combattre des groupes rebelles pour mettre fin à une guerre civile. Ces deux interventions militaires unilatérales rompent avec le refus des premières heures de la France d’intervenir militairement dans tout conflit civil en Afrique à la fin de la Guerre Froide ou encore le multilatéralisme des années 2000. Cette présentation cherche à expliquer cette réaction ambivalente de la France dans sa gestion des conflits civils en Afrique subsaharienne à savoir : Pourquoi la France intervient militairement dans certains conflits civils en Afrique et pas dans d’autres ? En nous basant sur les théories et modèles de prise de décision en politique étrangère, l’objectif poursuivi est de voir si la théorie polyheuristique, développée aux États-Unis et appliquée à des régimes présidentiels et parlementaires, est pertinente dans le cadre d’un régime semi-présidentiel comme celui de la France. À l’aide du Process Tracing, nous avons identifié l’importance des facteurs cognitifs et institutionnels dans la compréhension du processus de prise de décision en France quand il s’agit de sa politique militaire africaine. Cette recherche nous a permis de nous interroger sur le processus de prise de décision des interventions militaires surtout françaises, qui est totalement ignoré dans la littérature francophone et d’aller au-delà du débat sur la rationalité des acteurs.

Les théories sont souvent écartées par les praticiens, leur utilité étant fréquemment obscurcie par leur apparence de débats philosophiques entre penseurs peu ancrés dans la réalité. Dans cette optique, nous proposons que les théories ont le potentiel d'offrir des contributions pratiques réelles, notamment dans le domaine du droit international des droits humains. Le cas de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, système binaire de droit contraignant et de droit sans sanction, nous permet de démontrer que les théories qui cherchent à discréditer cette seconde forme de droit international nuisent au travail des entités de la Commission légitimées par celui-ci. Inversement, les théories validant ce droit dit souple contribuent à l'amélioration des droits humains. Nous démontrerons cette proposition par la déconstruction de deux paradigmes dominants en théorie du droit international, le mouvement droit et économie ainsi que le libéralisme, appliqués à la pratique de la Commission, suivie d'une reconstruction constructiviste démontrant le pouvoir des acteurs autres que les États de création de normes et de légitimation de celles-ci. Nous en arriverons à la conclusion que la distinction de droit contraignant et de droit souple en droit international des droits humains n'est pas pertinente, et que par une théorisation conséquente de ce phénomène, les outils pour l'amélioration des droits humains s'en trouvent élargis, laissant place à une plus grande innovation.

Depuis la décade 1990, l’établissement des réseaux de collaboration par cosignature est devenu presque un engagement professionnel de la part des professeurs-chercheurs face aux exigences de travail académique demandé par plusieurs universités au monde. Les corps des professeurs-chercheurs des universités au Québec ne sont pas l’exemption à cette tendance. Cette communication cherche à montrer le portrait des caractéristiques socioprofessionnelles des collaborateurs par cosignature dans le domaine des sciences sociales au Québec, particulièrement par rapport à leur ville, région et pays d’origine, en considérant toutes les types de publications cosignées et non seulement le travail publié en revues avec comité de lecture. Ajoutons qu’il n’y a pas d'études en profondeur au Québec soumis sous cette perspective pour le cas des sciences sociales. Plus précisément, on vise 21 professeurs-chercheurs d’un centre de recherche en sciences sociales établie à Montréal, reconnus au présente par leur rang académique (adjoint, agrégé et titulaire) et leur réseau complet de 530 cosignataires (eux-mêmes y compris dans le réseau) dans la période 1990-2009. 

La mondialisation invite à repenser l’enseignement universitaire pour préparer à un marché fluctuant tout en gardant une identité face aux altérités globalisées. Les étudiants doivent devenir mobiles, ouverts d’esprit et adaptables pour comprendre un monde hybride (Latour) et y trouver une place culturelle et économique. C’est cet esprit cosmopolite (Cicchelli) que l’université doit aider à développer via les mobilités physiques et aujourd’hui virtuelles (Fisher, Boonen).

Nous cherchons à identifier les facteurs explicatifs de la construction identitaire cosmopolite des étudiants de second cycle de quatre filières numériques participants à une coopération virtuelle entre Rennes et Québec.

Nous procéderons par enquête ethnographique en France et au Québec, combinant observations participatives longues et entretiens cliniques (Yelnik). Une analyse anthropologique permettra de mobiliser tant les variables socio-culturelles que subjectives, conscientes ou non, afin de saisir au mieux les motivations étudiantes dans leur contexte.

Les premiers matériaux recueillis (début 2013) tendent à monter qu’un haut degré de liberté d’initiative dans  l’université ainsi qu'une forte hétérogénéité socio-professionnelle dans le groupe étudiant préexistant au dispositif numérique favorisent la construction cosmopolite médiatisée.

Cette contribution vise à mieux accompagner les universités dans leurs politiques de mobilité au regard des publics, disciplines, et territoires considérés. 

L’organisation terroriste Al Qaeda au pays du Maghreb Islamique (AQMI) sévit dans la région sahélo-saharienne depuis 2007. Cependant, elle ne cesse de s’étendre dans la région du Sahel au point de perdre une partie de sa réalité géographique originelle (le Maghreb). De plus, nous constatons que les actes commis par AQMI au Sahel sont essentiellement des enlèvements avec demandes de rançon, des activités plus proches d’une forme de criminalité organisée que d’une véritable militance politique radicale. Face à ce constat, il convient de s’interroger pour comprendre si la criminalité organisée constitue aujourd’hui un moyen du groupe pour se financer et atteindre ses objectifs ou si au contraire le basculement des activités du groupe n’incarne pas sa seule réelle motivation. Notre réponse se présentera sous la forme d’une analyse qualitative basée sur une approche interprétative inspirée d’une lecture critique de la théorie du « nouveau » terrorisme. Nous présenterons une étude de cas centrée autour des dimensions organisationnelles et stratégiques d’AQMI (structure, stratégies énoncées dans les déclarations du groupe, ainsi que répertoires d’action utilisés). Ces éléments contribueront à démontrer qu’AQMI demeure une organisation à la réalité plurielle, n’échappant pas à la logique de réseaux impulsée par la mondialisation.

Traditionnellement, par souci d’écourter la guerre, l’armée américaine s’est toujours évertuée à rechercher la décision dans une action tactique résolue, basée sur le choc. Or, les forces terroristes qui sont aujourd’hui combattues épousent plutôt les caractéristiques des nomades. Insurgés talibans ou cadres d’ Al Quaïda, forment des réseaux composés d’une multiplicité de petits groupes capables de se scinder et de se fusionner selon les aléas et les circonstances du moment. C’est devant ce constat que l’utilisation des drones chasseurs/tueurs s’est généralisée au Pakistan. Se faisant, la géographie de l’occupation exécute un virage à 90 degrés : « l’Orient » imaginaire- objet exotique de l’occupation- ne prend plus simplement forme sur un plan bidimensionnel au-delà de l’horizon terrestre, mais se déplace plutôt vers une domination verticale d’une civilisation aérienne capable de gérer à distance les plates-formes militaires robotisées invisibles des plus sophistiqués. À travers une étude de cas pakistanais de la présente campagne de bombardement robotique, nous ferons la démonstration à l’aide de concepts foucaldiens de gouvernementalité et de biopolitique, que les assassinats-ciblés représentent une application tactique de la doctrine de frappe préemptive de l’administration Bush amplifiée sous l’administration Obama. Dès lors, cette pratique consomme un virage d’une culture « postcrime » basé sur la réaction à celui de « précrime » axé sur l’anticipation.

Presque 20 ans après le 11/09/2001, le terrorisme est toujours une thématique largement étudiée. Pourtant, sa définition demeure une difficulté en apparence insurmontable. Suivant les préceptes de l’histoire conceptuelle (Koselleck), ce travail contourne le problème en historicisant la notion de terrorisme : il s’agit de voir comment le concept a été utilisé au fil du temps, et ce que cela révèle sur sa signification et les raisons actuelles de son invocation. Cette recherche doctorale s’est donc penchée sur diverses sources historiques - dictionnaires, droit pénal international, négociations diplomatiques - permettant de replacer le concept de terrorisme au sein d’une diachronie longue de deux siècles.

Apparu lors de la Révolution française, « terrorisme » désigne initialement tout projet révolutionnaire abusif (et républicain). Au XIXe siècle, le concept est donc une injure politique. Le XXe siècle verra ce sens s’infléchir : par le biais du droit pénal international puis des terrorism studies, le concept est objectivé comme acte criminel, caractérisé en premier lieu par sa violence (et non plus tant par ses visées révolutionnaires). Pourtant, les origines du concept continuent de peser sur les usages qui en sont faits : derrière tout acte de terrorisme, il y a toujours un « terroriste » de visé. Le concept reste donc un label altérisant, marqueur d’inimitié absolue, ce qui permet de mieux comprendre les problèmes actuels posés par ce qui se revendique « antiterrorisme ».

La stabilité sociopolitique dans certaines zones du continent africain n’a cessé de se dégrader. Les actes de terrorisme, en forte croissance, en sont les principaux maux. Face aux défis sécuritaires de taille, en Afrique de l’Ouest, par exemple, plusieurs pays tentent d’y remédier à travers des opérations de surveillance et de prévention des risques d’attaques terroristes. Pour ce faire, nous assistons à l'utilisation de nouvelles méthodes de sécurité et de surveillance : le cas des drones militaires (ou des drones civils à des fins militaires). Dans notre recherche nous brossons un portrait de l’état des lieux en Afrique, en portant une attention sur les enjeux (militaires, politiques et économiques) ainsi que les perspectives en matière d'’utilisation des drones. Nous soutenons la thèse selon laquelle l'utilisation des drones, au-delà des leurs avantages, contribue simplement à reconfigurer la forme des opérations de combats entre groupes armés légaux et illégaux, plutôt qu'à les résoudre. Par conséquent, la perte progressive de la souveraineté de l’espace aérien des pays concernés. La méthode utilisée consiste à faire une revue de la littérature. Il est question d'analyser les articles scientifiques ainsi que les notes d'informations provenant des médias formels comme France24, Radio-Canada. Nous procédons aussi par une étude de cas, soit la guerre en Libye.

Pour réduire le flux de clandestins qui entrent sur leurs territoires, les États occidentaux se tournent de plus en plus vers les pays du Sud qui sont réputés servir de lieu de départ ou de transit auxdites personnes. Plusieurs accords bilatéraux axés sur les opérations conjointes sont ainsi signés. Au titre de l'exécution de ces accords qui s'accompagnent le plus souvent d'une bonification de l'aide au développement, les clandestins en partance sont interceptés ou arrêtés à partir des territoires terrestres ou maritimes des partenaires du Sud. Certains seront par la suite refoulés vers des pays où ils risquent la persécution et la torture. Le droit au non-refoulement sera ainsi violé. Quand de telles atteintes surviennent, incombent-elles juridiquement au partenaire du Sud ou plutôt à celui du Nord?

Cette question qui est du domaine de la moralisation de la coopération Nord-Sud, appelle des réponses concrètes au plan de la responsabilité juridique des États en droit international. Notre communication a pour but de présenter les réponses fournies par le droit international à ce problème, dans un langage accessible, tout en mettant en relief les clairs-obscurs. En nous fondant sur les règles élaborées par la commission du droit international de l'ONU, nous démontrons que la responsabilité des pays exécutants, ceux du Sud, n'exempte pas le Nord d'une responsabilité. Notre propos conforte la théorie que l'extraterritorialité n'est pas une échappatoire aux règles d'asile.

Le cannelier (cinnamomum cassia) est un arbre tropical qui fournit la casse, mieux connue sous le nom générique de cannelle. En 2019, la production de cannelle au Vietnam atteint plus de 41 000 tonnes, plaçant le pays au 3e rang des producteurs mondiaux (FAO, 2019). Il y a un peu plus de dix ans, la cannelle ne contribuait que marginalement à l’économie locale. Peu d’études se penchent sur les répercussions que cette nouvelle manne peut avoir sur les modes de vie des producteurs locaux, soit les familles issues des minorités ethniques Hmong et Yao. Ma problématique de recherche enquête donc sur les stratégies de subsistance des individus impliqués dans la culture de la cannelle au Vietnam. J’emploie des méthodes de recherche qualitatives mixtes basées sur plus de 200 entrevues avec les producteurs de cannelle. Mes résultats préliminaires démontrent que leurs modes de production tiennent compte de divers gradients de qualité et de vitesse de croissance du cannelier, soutenus par leurs savoirs écologiques et des décisions économiques propres à chaque ménage. Cette trame aboutit à des moyens de subsistance hautement spécialisés et adaptés, permettant de naviguer avec une certaine flexibilité dans la fluctuation des prix du marché. Cette recherche contribue aux connaissances liées aux modes de vie des minorités ethniques du nord du Vietnam. Plus largement, elle informe sur comment les dynamiques mondiales d’offre et de demande de produits tropicaux impactent les producteurs locaux.

La société civile est en crise: telle est la principale conclusion du plus récent rapport sur l'état de la société civile dans le monde qui a été publié par l'alliance internationale CIVICUS. En effet, l'examen de l'évolution du contexte politique en Afrique de l'Ouest au courant de la dernière décennie permet d'observer l'existence d'une régression autoritaire et de multiples entraves formelles et informelles qui entravent la capacité des organisations et individus au sein de la société civile. Dans un premier temps, cette communication portera sur une revue de la littérature des divers types d'entraves qui nuisent à l'environnement de la société civile dans le contexte de l'Afrique de l'Ouest en fonction du type de régime politique (autoritarisme dûr/autoritarisme compétitif). Dans un second temps, cette communication analysera plus précisément l'impact des lois sur les ONGs (organisations non-gouvernementales) sur la participation politique dans un cadre comparatif et régional et le comportement de ces organisations en situation autoritaire. 

Dans les îles du Saloum, les changements climatiques ont des impacts certains sur la vie des populations etsur l’économie des villages. Outre les modifications des écosystèmes naturels, l’insécurité alimentaire causée par la raréfaction des ressources et une réduction des activités économiques déstabilise les communautés. Les modes de production locale ont été directement affectés entraînant l’installation progressive d’une pauvreté rurale. Les changements climatiques ont déjà entrainé la dégradation de la mangrove et des forêts et perturbé les systèmes de production insulaires. De plus, la dégradation du milieu est accélérée par une forte pression anthropique qui résulte d’une surpopulation dans les villages en manque de ressources alternatives.

L’enjeu actuel est de s’assurer d’une disponibilité des biens et services fournis par les écosystèmes du Delta du Saloum afin de retrouver les conditions d’équilibre entre l’exploitation des ressources et le développement durable des territoires. Ce qui entraîne un foisonnement des projets financés par les organisations internationales et agences de développement dont les objectifs d’intervention intègrent la résilience climatique des populations et la lutte contre l’insécurité alimentaire. Cette communication propose de dresser l’état actuel des lieux et, à partir d’exemples concrets d’interventions, faire le bilan de l’aide internationale face aux défis des changements climatiques dans les îles du Saloum.