Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Au Mali, l’accès aux soins de santé primaires (SSP) et de santé sexuelle et reproductive et droits (SSRD) est limité, en particulier pour les femmes et les filles. Dans ce contexte, le projet CLEFS (2020-2025) évalue les connaissances relatives aux SSP et SSRD en vue d’actualiser les formations en santé de première ligne. Des entretiens menés auprès d’utilisateurs de centres de santé, praticiens et acteurs de l’enseignement ont été analysés avec QDA Miner en utilisant une approche déductive et inductive. L’étude qualitative se distingue par son processus partenarial entre l’équipe projet et les partenaires terrain à toutes les étapes de la recherche. Une analyse des retombées du processus partenarial permet d’identifier plusieurs impacts positifs : i) relever les habiletés et lacunes en matière de recherche et y remédier partiellement; ii) créer une relation plus équitable qui permet l’émergence d’un sentiment d’appropriation de la démarche et des données par les partenaires terrain; iii) faire rayonner les chercheurs locaux, notamment à travers la publication conjointe d’articles scientifiques; et iv) créer un espace d’échange et de concertation entre acteurs de la santé favorisant la pérennisation des actions découlant du projet de recherche. Ultimement, la démonstration des avantages et des limites de ce projet peut servir de référence à d’autres partenariats de recherche entre pays à des niveaux de développement différenciés et souhaitant adopter une démarche plus équitable.

Une recherche-intervention a été réalisée à Ayiti à l’hiver 2012 dans le contexte d'un projet de coopération soutenu par l’ACDI avec la collaboration de l’Institut national de la formation professionnelle et de l'Université publique du Sud-est. L'objectif était de mettre en place un dispositif d’enquête sur l’offre de formation professionnelle et technique et l'insertion des diplômés dans le département du Sud-est. Le problème de recherche découle de la situation de méconnaissance du terrain par les autorités haïtiennes qui disposent de données incomplètes et font face à des problèmes de gouvernance et de communication. Le terrain d'enquête compte 34 écoles réparties dans 15 communes. Les données mixtes de cette première étape ont été validées à l'occasion de plusieurs activités de transfert à Ayiti ont été analysées à l'aide des concepts de l'étude de champ et de celle des réseaux sociaux. Les résultats permettent de tracer un portrait des structures et des dynamiques de la formation et de discuter de la pertinence d'une approche de recherche fondée sur la participation d'agents haïtiens. L'analyse permet aussi de mieux comprendre les graves réalités du contexte postséisme et les tensions produites par la reconfiguration des interactions organisationnelles et institutionnelles à l'échelle locale, régionale, nationale et internationale. Sont aussi mis en lumière les dynamiques réticulaires particulières d'un modèle de communauté apprenante animée par des leaders locaux.

L’étude des processus de démocratisation sur le continent africain a été très prolifique depuis le début des années 1990. La plupart des études se sont penchées sur l’importance des forces de mobilisation au sein de la société civile ou les partis d’opposition pour expliquer le succès, ou l’échec, de ces processus.

Dans cette recherche, nous proposons plutôt de regarder comment des luttes de pouvoir à l’intérieur des régimes autoritaires (RA), déterminent en bonne partie le moment pendant lequel  ces demandes de la part de la société civile débouchent sur des réformes politiques. À travers une étude de l’Afrique du Sud durant les années 1980, cette recherche démontre que le processus de transition sud-africain a commencé avec un changement dans l’élite politique du régime de l’apartheid.



L’objectif de la recherche présentée est d’examiner l’opinion de la population civile face à l’intervention des militaires dans le cadre de l’OMP en Bosnie-Herzégovine. L’historique du conflit en Bosnie-Herzégovine, l’état des connaissances sur les sources d’insatisfaction de la population lors des OMP, ainsi que des entrevues avec des témoins experts en Bosnie-Herzégovine nous permettent d’identifier deux grandes sources d’insatisfaction : (1) le décalage important entre les attentes et les besoins de la population et le mandat donné par l’ONU et (2) le décalage entre la formation des militaires et ce qui est attendu d’eux.

            Depuis la fin de la Guerre froide, le rôle des militaires de la communauté internationale dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP) s’est grandement transformé. La communauté internationale intervient de plus en plus lors de guerres civiles, lorsque les États ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité de la population. Le rôle des militaires ne se limite plus au rôle traditionnel de combattants, mais ils doivent maintenant accomplir des tâches beaucoup plus axées sur les relations qu’ils entretiennent auprès de la population civile dans les zones de conflit. Dans ces circonstances, la coopération de la population est maintenant un élément essentiel à la réussite des opérations de maintien de la paix (OMP).

 

Cette conférence amorce une réflexion sur le rôle de l’expertise dans les processus de prise de décision en développement international à partir d’une synthèse critique de la littérature contemporaine en sciences sociales, principalement en français et en anglais. Dans cette conférence, nous montrons que la plupart des réflexions à propos de l’expertise la placent en relation avec une tendance générale à la technicisation des prises de décisions ainsi qu’en relation avec une hiérarchisation des connaissances. Ensuite, nous proposons une typologie de classification des différentes positions à l’égard de l’expertise, de son inscription institutionnelle, de sa participation à des processus décisionnels et de son rôle. Nous avons classé les positions en fonction des cinq visions suivantes du rôle de l'expertise qui ont été dégagés de la littérature 1) Expertise comme outil de légitimation, 2) Expertise comme autorité prépondérante, 3) Expertise comme guide et interprétation, 4) Expertise comme normativité et contrôle désincarné, 5) Expertise comme élément d’une institution irrationnelle et rituelle. La typologie que nous présenterons dans notre conférence tâche de proposer des pistes de réflexion afin d’amorcer une critique ou une problématisation de l’expertise, des processus de prise de décision et du développement international.

Le déclenchement du conflit armé sur le territoire ukrainien le 24 février 2022 a entraîné de nombreuses réactions de la part de la communauté internationale au regard de la violation, par la Russie, du principe de l’interdiction du recours à la force affirmé par l’article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies. L’exercice du droit de veto russe a conduit au blocage du Conseil de Sécurité. Ainsi, l’Assemblée générale s’est saisie de la question en adoptant plusieurs résolutions et mesures afin de pallier la carence du Conseil de Sécurité. Les États du Nord global, alliés contre la Russie, ont rapidement adopté des sanctions économiques et des mesures diplomatiques à l’encontre de l’État russe, engendrant une coopération interétatique sans précédent. Parallèlement, plusieurs juridictions internationales ont été saisies de la situation de l’Ukraine comme la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale. Enfin, depuis le mois de février 2022, le conflit armé a engendré plus de 7,2 millions de réfugiés, cette situation ayant conduit au déclenchement du mécanisme de la protection temporaire à l’échelle de l’Union européenne et à l’adoption de mesures d’immigration et de soutien par le Canada. L’objectif est de procéder à une analyse rétrospective de toutes ces mesures afin d’en évaluer l’impact sur le déroulement du conflit, la protection de la population civile et la responsabilité internationale de l’État russe du fait de l'agression armée de l'Ukraine.

Pendant mes études de maîtrise, j'ai réalisé ma collecte de données au Rwanda, un pays non démocratique, non occidental, de culture patriarcale, 18 années après le génocide des Tutsis. Le régime politique du pays a influencé tout le déroulement de ma recherche, de l'obtention du permis de recherche jusqu'à la diffusion des résultats. Plusieurs limites doivent être prises en compte dans la réalisation de cette recherche, surtout relativement au contexte culturel et autoritaire. La présente communication abordera les différentes limites liées à une recherche scientifique dans un pays non démocratique, non occidental et suite à un conflit, d'un point de vue d'une chercheure issue d'un pays occidental et démocratique et démontrera les stratégies d'action pour contrer ces obstacles. Il est important de garder en tête que l’ensemble des résultats ne peut s’appliquer automatiquement aux sociétés occidentales. Néanmoins, les résultats obtenus peuvent s’appliquer plus précisément à certains pays de culture patriarcale et aux pays sortant d’un conflit.

La prise en compte de la place des femmes et l’égalité entre les sexes dans les programmes de développement ont suscité beaucoup de débats et d’intérêt depuis les années 70 aussi bien dans les pays du Nord que dans les pays du Sud. Ainsi, la nécessité de l’amélioration du statut des femmes, l’égalité entre hommes et femmes sont devenues des passages obligés de tous les discours, programmes et déclarations sur la question du développement. Toutefois, le concept d’égalité entre les sexes polarise les débats entre les féministes tant au Nord qu’au Sud, car cette égalité pose un débat tant sociologique, culturel, que politique. Ainsi, pour certaines féministes, l’égalité entre les sexes doit être effective dans tous les domaines de la société aussi bien familial, professionnel et politique, tandis que pour d’autres féministes, l’égalité entre les sexes est une valeur occidentale (Sow, 1996) et elles prônent une complémentarité entre femmes et  hommes.

Dans notre recherche, nous nous sommes intéressée à la participation réelle des femmes et à l'égalité entre femmes et hommes à l'intérieur des structures de deux  ONG maliennes dédiées au développement .

 

L’objectif de cette communication est d’expliquer les causes de ce qui est perçu comme des transformations profondes de l’identité et des stratégies d’engagement traditionnellement associées à l’État canadien depuis l’arrivée au pouvoir du Parti conservateur de Stephen Harper.  Nous avançons  l’hypothèse selon laquelle loin d’être l’instigateur d’une rupture dans l’identité et dans la conduite des affaires de l’État canadien au sein du système mondial, le gouvernement conservateur a plutôt cherché à cristalliser, normaliser, voire sans doute approfondir, des priorités et orientations qui étaient déjà en gestation au sein de la société civile. Nous retraçons ainsi les conditions matérielles d’existence de ces transformations par l’analyse du processus de reconfiguration des rapports sociaux et la restructuration de l’État générées par les initiatives et pressions exercées par les grandes associations patronales canadiennes à partir des années 1980. Les attaques terroristes du 911 et la participation canadiennes à la dite guerre globale contre le terrorisme créa un contexte favorable à la confluence d’intérêts entre la grande entreprise privée canadienne, le secteur de la défense et les intellectuels organiques issues du monde universitaire. Depuis la dernière décennie, ce bloc historique joue un rôle clé dans la réorientation des priorités et stratégies d’engagement de l’État canadien au sein du système mondial.

La mondialisation invite à repenser l’enseignement universitaire pour préparer à un marché fluctuant tout en gardant une identité face aux altérités globalisées. Les étudiants doivent devenir mobiles, ouverts d’esprit et adaptables pour comprendre un monde hybride (Latour) et y trouver une place culturelle et économique. C’est cet esprit cosmopolite (Cicchelli) que l’université doit aider à développer via les mobilités physiques et aujourd’hui virtuelles (Fisher, Boonen).

Nous cherchons à identifier les facteurs explicatifs de la construction identitaire cosmopolite des étudiants de second cycle de quatre filières numériques participants à une coopération virtuelle entre Rennes et Québec.

Nous procéderons par enquête ethnographique en France et au Québec, combinant observations participatives longues et entretiens cliniques (Yelnik). Une analyse anthropologique permettra de mobiliser tant les variables socio-culturelles que subjectives, conscientes ou non, afin de saisir au mieux les motivations étudiantes dans leur contexte.

Les premiers matériaux recueillis (début 2013) tendent à monter qu’un haut degré de liberté d’initiative dans  l’université ainsi qu'une forte hétérogénéité socio-professionnelle dans le groupe étudiant préexistant au dispositif numérique favorisent la construction cosmopolite médiatisée.

Cette contribution vise à mieux accompagner les universités dans leurs politiques de mobilité au regard des publics, disciplines, et territoires considérés. 

Cette recherche s’interroge sur les impacts des parcours migratoires des femmes d’Afrique subsaharienne en France sur leur santé reproductive, dans un contexte où la prévalence du VIH exacerbe les vulnérabilités. La problématique centrale explore comment ces femmes naviguent entre précarité administrative, défis culturels, stigmatisation liée au VIH et accès limité aux services de santé reproductive. La contribution de cette étude repose sur l’identification des dynamiques spécifiques qui influencent la santé reproductive des migrantes, enrichissant ainsi les connaissances sur les obstacles structurels et socioculturels qu’elles rencontrent en France. En adoptant une approche qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs, nous avons recueilli des données détaillées sur les expériences de ces femmes, notamment en matière de contraception, de grossesse et de soins prénataux. Les résultats préliminaires révèlent une forte interaction entre les conditions de vie des migrantes et leur accès aux services de santé. La stigmatisation, les barrières linguistiques et les attentes culturelles modulent profondément leurs choix reproductifs. En dépit de ces difficultés, ces femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter ces obstacles. Cette étude appelle à des politiques publiques plus inclusives, sensibles aux réalités des migrantes, et à une meilleure coordination entre les acteurs sociaux et sanitaires pour garantir un accès équitable aux soins de santé.

Grâce à un examen approfondi de la littérature concentrant sur 75 articles de recherche publiés entre 2010 et 2022, cette présentation de recherche met en contexte les provinces de l'Atlantique et retrace l'histoire du Programme des travailleurs étrangers temporaires de 1973 à 2016 en tant que précurseur du Projet pilote d'immigration au Canada atlantique (PPICA). Ma recherche comble une lacune dans la littérature compte tenu de la nouveauté du PPICA, du peu de recherches qui considèrent ce programme dans le contexte de la pandémie, ou qui retracent ses racines historiques. Cette recherche examine comment le PPICA a été conçu pour relever les défis auxquels font face les provinces de l'Atlantique, comme le vieillissement, le chômage élevé, les pénuries de main-d'œuvre et l'exode. Je démontre comment le projet pilote a été utilisé dans les industries des fruits de mer et de la pêche pour recruter des travailleurs étrangers et pour comprendre les impacts émergents sur la rétention, les communautés locales et les travailleurs eux-mêmes, tout en prenant en considération le contexte de la pandémie de COVID-19. Notamment, l'interdiction d'entrée des travailleurs migrants, le retard de la saison de pêche au homard, une quarantaine obligatoire, et des conditions de vie dangereuses et surpeuplées.

L'éducation supérieure, nous croyons, contribue à l'émergence de nouveaux acteurs sociaux contemporains en facilitant l’accès à des expériences de mobilité pendant la formation. Nous défendons la thèse selon laquelle l'étude des pratiques d’une mobilité nécessite une analyse détaillée de l'ensemble des conditions socioéconomiques et culturels se trouvant à leur origine, et non seulement une analyse interprétative de leurs dimensions identitaires et symboliques, tel que proposé par d'autres études sur la mobilité.   Questionner cette pratique,  permet entre autres de vérifier si ces possibilités ouvrent la voie à un changement de conscience et à la formation d’un cosmopolitisme.  Un intéressant défi de terrain pour les anthropologues qui veulent approfondir le phénomène d'une pratique cosmopolite. Ce positionnement analytique a entraîné la discussion et révision de concepts propres au cosmopolitisme, comme production, transformation et construction de l'espace identitaire urbain.  Plus encore qu’un révélateur, l’expérience d’une mobilité à l’étranger constitue une pratique sociale différemment utilisée et vécue par les étudiants.  Interroger cette expérience étudiante en profondeur sous l’angle de l’anthropologie de la globalisation, et plus particulièrement sous l’angle de la théorie de la structuration de Giddens, nous permet d’explorer ce processus expérientiel, d’enrichir et de contribuer, à l’avancement des connaissances sur le sujet.

En quête de légitimité suite à la crise asiatique des années 1990, la Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI) tentent, depuis 1999, d’opérer un repositionnement idéologique. Le véhicule de ce virage stratégique: les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). De Jean-Pierre Cling à Bessma Momani, en passant par Bonnie Campbell et Arne Ruckert, de nombreux chercheurs s’évertuent à démontrer que les DSRP ne représentent pas une réelle inflexion dans le modèle de développement privilégié lors des Programmes d’ajustement structurel (PAS). Ainsi, la croissance économique reste la priorité. Toutefois, trop peu de chercheurs expliquent les raisons de la persistance du modèle néolibéral du FMI et de la BM. C’est ce sur quoi portera la présente communication. D’abord, une brève analyse des DSRP en comparaison aux PAS, en lien avec l’analyse des discours, le néolibéralisme inclusif, l’appropriation locale et les conditionnalités. Ensuite, une explication constructiviste de l’imperméabilité du modèle néolibéral en développement. Ainsi, les structures idéelles, influencées par l’hégémonie libérale, ont créé un consensus d’intersubjectivité. Ce consensus, socialement construit, a poussé les pays du Sud à internaliser le modèle néolibéral. Cette suprématie des idées actuelles et la lenteur des changements structurels expliquent la persistance d’un modèle de développement défaillant.

En 2013, La France est intervenue militairement au Mali et en République Centrafricaine pour aider le gouvernement central à combattre des groupes rebelles pour mettre fin à une guerre civile. Ces deux interventions militaires unilatérales rompent avec le refus des premières heures de la France d’intervenir militairement dans tout conflit civil en Afrique à la fin de la Guerre Froide ou encore le multilatéralisme des années 2000. Cette présentation cherche à expliquer cette réaction ambivalente de la France dans sa gestion des conflits civils en Afrique subsaharienne à savoir : Pourquoi la France intervient militairement dans certains conflits civils en Afrique et pas dans d’autres ? En nous basant sur les théories et modèles de prise de décision en politique étrangère, l’objectif poursuivi est de voir si la théorie polyheuristique, développée aux États-Unis et appliquée à des régimes présidentiels et parlementaires, est pertinente dans le cadre d’un régime semi-présidentiel comme celui de la France. À l’aide du Process Tracing, nous avons identifié l’importance des facteurs cognitifs et institutionnels dans la compréhension du processus de prise de décision en France quand il s’agit de sa politique militaire africaine. Cette recherche nous a permis de nous interroger sur le processus de prise de décision des interventions militaires surtout françaises, qui est totalement ignoré dans la littérature francophone et d’aller au-delà du débat sur la rationalité des acteurs.

Les théories sont souvent écartées par les praticiens, leur utilité étant fréquemment obscurcie par leur apparence de débats philosophiques entre penseurs peu ancrés dans la réalité. Dans cette optique, nous proposons que les théories ont le potentiel d'offrir des contributions pratiques réelles, notamment dans le domaine du droit international des droits humains. Le cas de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, système binaire de droit contraignant et de droit sans sanction, nous permet de démontrer que les théories qui cherchent à discréditer cette seconde forme de droit international nuisent au travail des entités de la Commission légitimées par celui-ci. Inversement, les théories validant ce droit dit souple contribuent à l'amélioration des droits humains. Nous démontrerons cette proposition par la déconstruction de deux paradigmes dominants en théorie du droit international, le mouvement droit et économie ainsi que le libéralisme, appliqués à la pratique de la Commission, suivie d'une reconstruction constructiviste démontrant le pouvoir des acteurs autres que les États de création de normes et de légitimation de celles-ci. Nous en arriverons à la conclusion que la distinction de droit contraignant et de droit souple en droit international des droits humains n'est pas pertinente, et que par une théorisation conséquente de ce phénomène, les outils pour l'amélioration des droits humains s'en trouvent élargis, laissant place à une plus grande innovation.

La présente communication pose la question de l’ouverture à la diversité des savoirs produits dans divers contextes culturels et civilisationnels, et de l’internationalisation des contenus éducatifs transmis au sein des programmes universitaires montréalais de sociologie. Un mouvement appelant à l’internationalisation de la sociologie émerge depuis quelques décennies (Sohoni et Petrovic, 2010 ; Tiryakian, 1986). Certains auteurs soulignent que l’enseignement de la sociologie est peu internationalisé et demeure « eurocentré », notamment parce que les théories et les auteurs non occidentaux sont peu présents (Alatas et Sinha, 2001), et appellent à l’indigénisation et à la décolonisation de la sociologie, et au développement de traditions nationales autonomes (Alatas, 2006 ; Akiwowo, 1988). On peut se demander à quoi correspond cette internationalisation? Quelle place est faite aux intellectuels et aux courants de pensée non occidentaux dans les programmes de sociologie? Les résultats préliminaires de notre analyse comparative de l’enseignement universitaire de la sociologie au premier cycle dans quatre universités montréalaises seront présentés. Alors que le manque de données sur l’enseignement de la sociologie a été soulevé récemment (Keim, 2010), notre étude contribuera à accroître nos connaissances sur les contenus transmis dans l’enseignement formel et à la réflexion sur les conceptions de l’internationalisation des universités et des programmes d’études.

Problématique 
Haïti accuse une importante pénurie de ressources en réadaptation. Comment former des professionnels alors qu’Haïti est plongé dans un contexte politique chaotique? 

Objectifs 
Selon la perspective d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes haïtiens (EPH), d’universitaires et de bailleurs de fonds, 1) identifier et 2) réduire les obstacles aux études supérieures (OÉS). La recherche emprunte l'épistémologie d'une recherche-action participative communautaire (RAPC). Le Consolidated Framework for Implementation Research a soutenu le processus d’analyse des données. 

Méthode 
Soutenue par une expatriée à distance, une équipe de 16 EPH a mené 43 entrevues auprès d’EPH, d’universitaires et de bailleurs financiers (obj. 1). Puis, elle a réalisé 12 ateliers de réduction OÉS (obj. 2). 

Résultats préliminaires 
Obj. 1 : Vingt-sept OÉS ont été identifiés (10 personnels, 7 universitaires, et 10 systémiques). 
Obj. 2 : Quatre OES personnels ont été réduits : compréhension du processus d’admission, production de documents de qualité, mise à niveau de compétences, surmonter l’inertie. Trois OÉS universitaires ont été réduits : cursus disponible, enseignants qualifiés, collaboration interuniversitaire. Un OÉS systémique a été réduit : reconnaissance législative. 

Retombées 
Bien que le contexte sociopolitique n’ait cessé de détériorer, une RAPC, obligeant l’agir personnel et collectif a soutenu le renforcement de capacités et facilité l’accès aux études supérieures.

L’Union européenne (ci-après, UE) a adopté des labels, les indications géographiques, qui visent à identifier des denrées alimentaires dont la qualité ou la réputation sont essentiellement liées à leur origine géographique. La notion d’indication géographique (ci-après, IG) permet ainsi de protéger un terroir, un savoir-faire traditionnel, qui est spécifique à une localité. L’UE souhaite protéger ses indications géographiques à l’étranger afin de prévenir l’apparition d’ersatz face aux risques d’usurpations. Son exportation normative s’opère principalement dans les accords commerciaux.

Cette exportation du concept des IG dans les accords commerciaux est-elle un outil de préservation de la biodiversité ? Effectivement, la normativité de l’UE gagnerait à s’internationaliser puisque les indications géographiques pourraient protéger un savoir-faire qui a des vertus environnementales, en lien avec la biodiversité. La protection du terroir s’opère grâce à la nécessité de respecter un cahier des charges précis, ce qui conduit les producteurs à préserver leurs sols et la biodiversité qui permettent de donner une valeur ajoutée à leurs produits protégés, par rapport aux produits classiques.

Ce travail de recherche s’inscrit dans les défis actuels de l’Union européenne. À ce titre, il est pertinent de prouver que les IG peuvent constituer un outil efficace contribuant à un monde durable.

Pour réduire le flux de clandestins qui entrent sur leurs territoires, les États occidentaux se tournent de plus en plus vers les pays du Sud qui sont réputés servir de lieu de départ ou de transit auxdites personnes. Plusieurs accords bilatéraux axés sur les opérations conjointes sont ainsi signés. Au titre de l'exécution de ces accords qui s'accompagnent le plus souvent d'une bonification de l'aide au développement, les clandestins en partance sont interceptés ou arrêtés à partir des territoires terrestres ou maritimes des partenaires du Sud. Certains seront par la suite refoulés vers des pays où ils risquent la persécution et la torture. Le droit au non-refoulement sera ainsi violé. Quand de telles atteintes surviennent, incombent-elles juridiquement au partenaire du Sud ou plutôt à celui du Nord?

Cette question qui est du domaine de la moralisation de la coopération Nord-Sud, appelle des réponses concrètes au plan de la responsabilité juridique des États en droit international. Notre communication a pour but de présenter les réponses fournies par le droit international à ce problème, dans un langage accessible, tout en mettant en relief les clairs-obscurs. En nous fondant sur les règles élaborées par la commission du droit international de l'ONU, nous démontrons que la responsabilité des pays exécutants, ceux du Sud, n'exempte pas le Nord d'une responsabilité. Notre propos conforte la théorie que l'extraterritorialité n'est pas une échappatoire aux règles d'asile.

Ma présentation vise à déterminer comment la Russie utilise l’énergie dans l’élaboration de sa politique étrangère à l’égard des pays de l’ancien espace soviétique depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Depuis 2000, plusieurs pays de l’ancien espace soviétique ont subi de la part de la Russie ou d’entreprises énergétiques russes proches du Kremlin des coupures d’approvisionnement en gaz naturel, des tentatives de prise de contrôle de leurs installations énergétiques ou des renégociations de contrat ayant mené pour certains à une augmentation importante du prix du gaz. Ce sujet demeure d’actualité puisque les analystes ne s’entendent toujours pas sur les motivations des autorités russes derrières ces gestes. Certains croient que le Kremlin utilise ses importantes ressources énergétiques comme levier d’influence afin d’atteindre ses objectifs géopolitiques et économiques tandis que d’autres croient plutôt que l’attitude de Moscou repose sur une approche purement commerciale, visant à mettre fin aux subventions accordées aux anciennes républiques soviétiques.  Dans le cadre de cette présentation, nous présenterons donc les éléments majeurs de la politique énergétique russe puis nous établirons le portrait de la situation énergétique russe et de son pouvoir énergétique réel dans le cadre de ses relations avec les anciennes républiques soviétiques. Finalement, nous présenterons les moyens d’influence énergétique à la disposition du Kremlin depuis 2000.



Lors de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada, par l’entremise de la plateforme du parti, ont mis de l’avant un réengagement du Canada dans les opérations de maintien de la paix (OMP). Après son arrivé au pouvoir, Justin Trudeau fessait état de cette intention lors d’une conférence de presse en compagnie du Secrétaire général des Nations Unies. Une annonce concrète tarde toutefois à se concrétiser. Notre recherche porte sur les facteurs qui influencent la prise de décision du gouvernement fédéral quant au réengagement proclamé des Forces armées canadiennes (FAC) dans les OMP de l’ONU.

Afin de définir et d’expliquer ces différents facteurs, nous nous basons sur le cadre élaboré par Bellamy et Williams dans Providing Peacekeepers. Ce cadre d’analyse nous permettra d’évaluer lesquels des cinq secteurs définis par Bellamy et Williams (soit les secteurs politiques, sécuritaires, économiques, institutionnels et normatifs) semblent avoir le plus d’influence sur la prise de décision. 

À la suite de la revue de la littérature initiale, il nous apparaît que les facteurs politiques, qu’ils soient rationnels ou inhibiteurs, sont ceux qui auraient le plus d’influence sur la prise de décision du gouvernement de Justin Trudeau. Il semble que l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis ait créé pour le gouvernement canadien des priorités alternatives qui repoussent le réengagement.

La société civile est en crise: telle est la principale conclusion du plus récent rapport sur l'état de la société civile dans le monde qui a été publié par l'alliance internationale CIVICUS. En effet, l'examen de l'évolution du contexte politique en Afrique de l'Ouest au courant de la dernière décennie permet d'observer l'existence d'une régression autoritaire et de multiples entraves formelles et informelles qui entravent la capacité des organisations et individus au sein de la société civile. Dans un premier temps, cette communication portera sur une revue de la littérature des divers types d'entraves qui nuisent à l'environnement de la société civile dans le contexte de l'Afrique de l'Ouest en fonction du type de régime politique (autoritarisme dûr/autoritarisme compétitif). Dans un second temps, cette communication analysera plus précisément l'impact des lois sur les ONGs (organisations non-gouvernementales) sur la participation politique dans un cadre comparatif et régional et le comportement de ces organisations en situation autoritaire. 

Dans les îles du Saloum, les changements climatiques ont des impacts certains sur la vie des populations etsur l’économie des villages. Outre les modifications des écosystèmes naturels, l’insécurité alimentaire causée par la raréfaction des ressources et une réduction des activités économiques déstabilise les communautés. Les modes de production locale ont été directement affectés entraînant l’installation progressive d’une pauvreté rurale. Les changements climatiques ont déjà entrainé la dégradation de la mangrove et des forêts et perturbé les systèmes de production insulaires. De plus, la dégradation du milieu est accélérée par une forte pression anthropique qui résulte d’une surpopulation dans les villages en manque de ressources alternatives.

L’enjeu actuel est de s’assurer d’une disponibilité des biens et services fournis par les écosystèmes du Delta du Saloum afin de retrouver les conditions d’équilibre entre l’exploitation des ressources et le développement durable des territoires. Ce qui entraîne un foisonnement des projets financés par les organisations internationales et agences de développement dont les objectifs d’intervention intègrent la résilience climatique des populations et la lutte contre l’insécurité alimentaire. Cette communication propose de dresser l’état actuel des lieux et, à partir d’exemples concrets d’interventions, faire le bilan de l’aide internationale face aux défis des changements climatiques dans les îles du Saloum.

L’aide internationale est en essor depuis quelques années. Toutefois, les recherches démontrent que plusieurs obstacles viennent nuire à la pérennisation des projets implantés. Par exemple, la création d’un lien de dépendance entre les pays bénéficiaires et les pays du nord viendrait nuire à la durabilité des changements apportés. L’objectif de la présente recherche est d’identifier les facteurs qui permettent la pérennité de l’intervention en contexte de coopération internationale. Afin de répondre à cet objectif, un devis qualitatif a été élaboré. Différents acteurs impliqués dans l’organisation Psychoéducation sans Frontières ont été sondés par le biais de trois méthodes de collecte. 30 participants ont répondu à un questionnaire portant sur différents facteurs de pérennisation, à deux moments : avant leur départ et à la suite du projet de coopération internationale. Ils ont également participé à un groupe de discussion focalisé à leur retour. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 4 accompagnateurs. Une analyse de contenu thématique a permis de faire ressortir que le fait d’établir une relation de confiance entre les coopérants et les partenaires favorisent la pérennité des interventions. Ce lien se crée par (1) l’utilisation d’une approche d’empowerment, (2) l’emploi des schèmes relationnels psychoéducatifs, et (3) par l’établissement de relations égalitaires. Des stratégies et des moyens concrets pour actualiser chacun de ces ingrédients seront présentés.