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Malgré leur part grandissante dans l’économie mondiale, les travailleurs domestiques migrants demeurent toujours parmi les plus vulnérables au monde. Ce travail invisible et fortement féminisé échappe généralement aux catégories traditionnelles d’emploi et conséquemment, aux lois du travail et régimes de protection sociale. Afin de répondre à cette problématique, les États membres de l’Organisation internationale du travail ont adopté en juin dernier la Convention internationale sur le travail décent pour les travailleurs domestiques. Acclamé universellement comme une victoire pour la défense des droits de ces travailleurs aux conditions précaires, ce nouvel instrument se voit également fortement critiqué par certains auteurs pour son extrême flexibilité ainsi que les nombreuses difficultés inhérentes à sa mise en œuvre. Dans ce contexte, comment doit-on envisager le droit international afin de protéger efficacement ces travailleurs précaires? Je propose d’aborder la question en observant d’une part les avantages de cette nouvelle réglementation pour la protection des droits des travailleurs migrants et d’autre part ses limites, en prenant exemple sur son application à certains problèmes canadiens dans ce domaine. J’en conclurai qu’une pratique basée sur l’interrelation entre les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne et ceux en droit du travail peut s’avérer une avenue intéressante pour assurer la protection des droits de ces travailleurs uniques.  



En novembre 1915, une coalition de villages dans la boucle de la Volta, située en Afrique occidentale française (AOF), se soulève en réaction à la conscription imposée par la France dans le contexte de la Première Guerre mondiale. Les autorités coloniales sont prises au dépourvu, mais réussissent à mobiliser des colonnes militaires qui, marchant de village en village, répriment la révolte en six mois.

En analysant les sources coloniales, tels que les rapports politiques, les correspondances, les journaux de marches des officiers et des administrateurs coloniaux, j’argumente que la Première Guerre mondiale a un impact sur les autorités coloniales dans leur gestion de la révolte en occasionnant une série de contrainte qui les obligèrent à réprimer les rebelles avec très peu de moyen matériel et humains. En ce qui concerne la violence coloniale, j’avance que les pratiques violentes des autorités coloniales sont en continuité avec des pratiques antérieures : torture, prises d’otages, exécutions sommaires, destruction de villages, entre autres, sont caractéristiques des guerres et coloniales et de la répression en AOF.

Ce conflit peu étudié est l'objet d'une monographie écrite par les anthropologues Mahir Saul et Patrick Royer. Or, leur étude se concentre sur le camp africain. Ma contribution insère ce conflit dans son contexte global tout en montrant que le contexte local, celui de l'État colonial, joue un rôle majeur dans la pratique de la violence.

Alors qu’au Québec, les initiatives de développement local relèvent, d’abord et avant tout, d’une revendication des communautés de prendre en main leur propre développement, dans les pays en développement, le financement de ces initiatives s’inscrit généralement dans des procédures contractualisées entre l’État et les bailleurs de fonds internationaux. Ceci entraîne une dépendance au financement international des projets de développement local; c’est-à-dire une dépendance accrue vis-à-vis des ressources extérieures. Dans ce contexte, les questions auxquelles cette recherche tente de répondre sont les suivantes: « quelles sont les compétences pour la mobilisation de ressources financières pour le développement territorial au Québec? Comment ces compétences se construisent-elles? L'objectif de la recherche est alors de mieux connaître les compétences des acteurs locaux dans le processus de mobilisation des ressources financières pour la réalisation des initiatives de développement territorial au Québec et d'en tirer des leçons pour l'apprentissage et la formation dans les pays du Sud. La collecte de données utilise une démarche qualitative en se basant sur un modèle du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) qui stipule que les compétences en mobilisation de ressources financières se structurent autour de trois concepts intégrés : le développement et la gestion organisationnelle, la communication et la prospection et enfin le développement des relations.

Les études du renseignement sont encore aujourd’hui largement dominées par une conception américano-centrée et par les approches néoréalistes. Pour sortir du piège de cet ethnocentrisme, plusieurs auteurs se sont tournés vers une approche culturaliste du renseignement, postulant que de chaque pays découle une approche spécifique du renseignement. L’objectif de cette communication est de déterminer s’il existe une culture nationale du renseignement au Canada et d’en préciser les principales caractéristiques. Cette question n’a pas encore trouvé de réponses dans la littérature sur le renseignement canadien. Pourtant, la littérature sur la culture du renseignement a déjà dégagé certaines caractéristiques culturelles du renseignement au Royaume-Uni et en France. C’est sur cette base que notre communication tentera de caractériser la culture nationale du renseignement au Canada. Cinq éléments seront plus précisément examinés : l’environnement stratégique, l’impact du régime sur l’imputabilité des agences de renseignement, la conception nationale du renseignement, les cultures organisationnelles ainsi que l’importance accordée à la surveillance externe du renseignement. Nos résultats montreront notamment que la culture stratégique canadienne impact le rôle du renseignement à l’international, qu’il existe un faible contrôle parlementaire du renseignement et que l’histoire du renseignement canadien a permis un contrôle externe de ce dernier plus important que d’autres démocraties. 

Depuis l'adoption de la première résolution FPS en 2001, la diversité de ses modalités de traduction et de mise en œuvre a été un sujet d'interrogation constant. Étant donné que peu d'études offrent une analyse localisée de la mise en œuvre de l'agenda, l'objectif de cette étude était d'explorer les différentes mises en œuvre de la RCSNU1325 dans la région du Sahel. J'examine deux questions plus précises au travers de la lentille des communautés de pratiques: Quelles sont les différentes dynamiques d'acteurs au sein des communautés nationales de pratique FPS dans le Sahel? Comment influencent-elles la mise en œuvre de l’agenda international?

Une pluralité de sources dont des documents et politiques officielles, comme les plans d'action internationaux et régionaux FPS, des rapports et des articles de presse, en relation avec le cadre "Femmes, paix et sécurité" est mobilisée. En élaborant différents profils de mise en œuvre de FPS par le biais d'une nouvelle typologie, proposée à partir de quatre études de cas, cette étude offre une exploration complète et comparative des agendas au Sahel. Cette typologie est une contribution importante car elle définit différents modèles de mise en œuvre et identifie différents facteurs explicatifs qui l'influencent. Il s'agit d'un outil analytique qui peut être mobilisé dans les efforts futurs d'enquêtes sur de l'agenda.

 

Dans les dernières années, le Représentant spécial de l’ONU sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales a clairement statué que les entreprises ont le devoir de respecter les droits humains dans l’ensemble de leurs relations d’affaires, partout sur la planète.  Selon les principes adoptés par l’ONU, les entreprises doivent être proactives et prendre des moyens pour ne pas se rendre complices de violations aux droits, par exemple au sein de leur chaine d’approvisionnement.  Ne rien faire n’est pas une option valide.  Mais la gouvernance des chaines de production n’est pas une mince tâche.  Les processus de fabrication sont plus fragmentés que jamais et se composent d’une multitude de fournisseurs dispersés dans plusieurs pays et à divers niveaux de la chaine.  Dans ce contexte, comment les entreprises peuvent-elles s’acquitter de cette responsabilité ?  Nous avons exploré cette question.  L’une des avenues est la réalisation d’une vérification diligente continue afin de prévenir les violations potentielles aux droits humains et de corriger celles qui n’ont pu être évitées.  À l’aide de données provenant d’entrevues réalisées à Hong Kong et à New Delhi auprès d’auditeurs et de consultants, nous analysons les conditions nécessaires à la réussite de cette vérification diligente et les problématiques qui en découlent.  Nos résultats montrent que les principes théoriques et la réalité du terrain se confrontent souvent mais ne sont pas incompatibles.

Le droit de participation de l’enfant à l’aune du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

L’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant stipule la consulation de l'enfant. C'est une innovation majeure. Elle fait de la participation de l’enfant un principe de protection. Cependant, ce principe ne s’est pas traduit sur le terrain: réserves des États, réticence des tribunaux, mandat limité aux rapports étatiques du Comité des droits de l'enfant...

S’établit ainsi un constat entre l’affirmation de bâtir la protection de l’enfant sur le respect de ses droits dont celui de participer et la réalisation concrète de ce principe. Grâce à l’action des ONGs, de la doctrine fondée sur l’approche basée sur les droits de la personne et de la voix des enfants, un Protocole a été adopté pour corriger cette lacune, c’est leProtocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

Notre étude examinera l'adéquation de ce protocole à l’article 12 de la Convention (I). En se fondant sur les mécanismes similaires (Charte africaine des droits et de bien-être de l’enfant, Convention européenne sur l’exercice des droits de l’enfant,...) nous soulignerons ses limites et potentialités (II) et les moyens pour le rendre plus efficient (III). Notre méthodologie sera comparativiste et porté sur le droit prospectif.

Créée le 1er janvier 1995 à la suite du Cycle de l'Uruguay, l'OMC se donne pour mission, par le biais de ses règles, la libéralisation des échanges commerciaux internationaux. Cette organisation qui compte actuellement 153 membres, constitue également un double cadre de négociations commerciales et de règlement des litiges commerciaux pouvant naître entre les pays qui en sont membres.

L'objet de la communication est de démontrer et d'expliquer les difficultés et les lenteurs rencontrées par les pays candidats au statut de membre de cette institution internationale. Ce sujet sera traité en prenant en exemple le cas d'un pays du Sud - l'Algérie - dont la demande, à cet effet, remonte à 24 années, soit le 3 juin 1987, du temps du Gatt dont l'OMC a pris institutionnellement la suite en 1995. 

Depuis 1990, les élections occupent une place dans les politiques de démocratisation des pays africains.

Ces processus sont accompagnés par des partenaires extérieurs, qu’ils soient des Organisation non gouvernementales (ONG), ou encore des Organisations internationales (OI), afin qu’ils se fassent selon des standards internationaux et permettent à ces États de se doter de régimes jouissant d’une légitimité respectable sur le plan international.

Aujourd’hui, cette assistance extérieure suscite des questionnements sur son rôle dans ces processus.

La présente contribution se focalisera particulièrement sur les vraies causes de l’échec de la plupart de ces scrutins, à travers les questions suivantes autour desquelles s’articulera cette communication :

Quels rôles jouent ces partenaires extérieurs aussi expérimentés et outillés en la matière ? Pourquoi les pays africains n’arrivent-ils pas à se doter de systèmes électoraux fiables ?

Comment éviter ce phénomène qui entraîne des annulations des résultats et des fois la suspension ou des menaces de suspension de ces États au sein des organisations internationales ?

Comment lier les principes de l’ingérence et de la non-ingérence dans la souveraineté d’un État dans le cas de l’assistance électorale internationale en Afrique ?

Nous avions opté l’approche réaliste des relations internationales pour analyser cette situation qui ne permet pas aux États africains de jouir pleinement de leur souveraineté sur le plan international.

La Révolution française a inauguré une nouvelle ère; celle de l’émergence triomphale du nationalisme. Or, les excès de cette doctrine se sont fait ressentir durement en Europe en 1945 et ses dirigeants n’ont pu que constater les contraintes qu’elle imposait. Ils se sont donc tournés vers le supranationalisme pour gérer les relations intra-européennes, comme peut en témoigner la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957. Bien que les pays signataires aient pu s’unir sous un modèle moins contraignant, ils ont fait le choix d’une perte relative de leur souveraineté; d’une intégration. Ils proposaient en outre de lier cette vocation à l’évolution politique des anciennes colonies qui cherchaient alors à s’émanciper. Vu les tensions grandissantes en Afrique, les dirigeants français voulaient lier les institutions européennes naissantes aux anciennes colonies également sous un principe fédéral. Ainsi, en utilisant les grilles analytiques des sciences politiques et la méthode historique de traitement des sources archivistiques, il est possible de retracer les modifications de la compréhension de la souveraineté qu’avaient les dirigeants français dans l’après-guerre. Il est ainsi démontré que les gouvernements successifs en France entre 1946 et1958 se sont efforcés d’adopter une politique européenne et impériale qui témoigne d’une nouvelle manière de concevoir les prérogatives inhérentes à l’existence d’un État tout en reconsidérant le pacte colonial avec le projet d’Eurafrique.

La coopération scientifique internationale joue un rôle de premier plan dans les pays du Sud au niveau de la conception et le financement de projets. Les gouvernements et organismes publics et privés ont utilisé les accords et les instruments de coopération pour satisfaire leurs propres objectifs stratégiques. Cela a donné lieu à une multiplication de programmes scientifiques bilatéraux avec des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Nord ainsi qu’à plusieurs nouveaux programmes Sud-Sud et de programmes dits de coopération triangulaire de recherche. Avec le renforcement des capacités scientifiques(institutions, groupe de recherche, recherche publique et recherche privée) de ces pays qui cherchent à promouvoir divers intérêts dont le renforcement de l’expertise scientifique, la promotion des relations diplomatiques, l’acquisition de technologie et la recherche de solutions à des problèmes communs tels que la pollution, le changement climatique, la rareté de l’eau, la prévention et le contrôle des maladies ou la protection de la biodiversité, etc.

Mots clés : Impact, Coopération internationale, recherche, enjeux, défis

En Haïti, les besoins psychosociaux sont criants, alors que la formation pour y répondre est peu développée. Bien que des relations entre pays du nord et du sud existent, elles reposent rarement sur les besoins identifiés par des acteurs locaux et n’impliquent pas une réelle collaboration entre le nord et le sud (Navarro-Flores, 2011). Un changement de pratique s’est opéré par la démarche entreprise par l’Université d’État d’Haïti auprès de chercheuses québécoises pour mettre en place le premier programme de License en psychoéducation en Haïti. Dans le cadre d’un projet de recherche-développement sud-nord, 112 étudiants haïtiens, 2 professeurs haïtiens, 2 chercheuses et 8 psychoéducateurs du Québec au temps 1 (2017) et 30 étudiants, 2 professeurs haïtiens, 8 psychoéducateurs, 3 chercheurs québécois et 2 chercheurs guyanais au temps 2 (2018) ont participé au projet. Des méthodes qualitatives et quantitatives ont permis d’évaluer l’implantation du projet. Les résultats suggèrent que les participants sont satisfaits de la dispensation de cours pratiques (2) et théoriques (6) axés sur le modèle psychoéducatif québécois. De plus, 2 colloques scientifiques ont été organisés en Haïti et une professeure haïtienne est venue rencontrer des acteurs en psychoéducation au Québec. Enfin, des facilitateurs et des obstacles ont été identifiés et permettront d’apporter des modifications au projet et ainsi d’avoir une réponse mieux adaptée aux besoins de la population et à la réalité d’Haïti.

Dans cet article, la coopération entre la Chine et l’Afrique est analysée sur la base de deux courants théoriques de relations économiques. D’une part, la théorie de la dépendance qui repose sur une vision de domination d’un partenaire et, d’autre part, la théorie de l’interdépendance qui, elle, repose sur une complémentarité dynamique entre partenaires. Dans ce travail, les écrits majeurs sur la coopération sino-africaine sont recensés et discutés à travers une approche qualitative d’analyse de contenus.

Pour les tenants de la dépendance, leurs diverses perspectives sur la coopération économique sino-africaine expliquent une nouvelle réincarnation de la dépendance africaine vis-à-vis la Chine. À l’opposé, les défenseurs de la vision de complémentarité ont conclu que la relation Afrique-Chine est basée sur des interdépendances réelles.

Notre analyse suggère la nécessité d'une approche plus intégrative. La relation Afrique-Chine ne peut être qualifiée sur la base d’une seule vision théorique. Car, cette relation est sujette à des disparités tant au niveau des secteurs économiques que des pays africains individuellement pris par rapport à la Chine. En fait, pour plusieurs pays africains, la Chine-Afrique peut être qualifiée de relation d’interdépendance sans toutefois tomber dans le piège de la généralisation car certains pays africains sont aujourd’hui soumis aux dictats de la Chine à travers, entre autres, un grand soft power aux particularités purement chinoises.

Après la décennie des années 1990 pendant laquelle le Brésil et l’Afrique se sont politiquement et économiquement éloignés, la coopération afro-brésilienne a connu un essor fulgurant avec l’arrivée au pouvoir du président Lula en 2003. En effet, la présidence Lula a été marquée par un renforcement de la présence du Brésil en Afrique avec une hausse significative des échanges commerciaux et par une action diplomatique sans précédent illustrée notamment par les nombreuses ouvertures d’ambassades en Afrique et par les 11 visites officielles de Lula dans 25 pays africains.

Si la littérature revient généralement les grandes dimensions stratégiques (la diplomatie, le commerce, l’aide au développement, les investissements) de la politique africaine du Brésil durant la présidence Lula, elle s’est en revanche peu intéressée au processus décisionnel de cette politique étrangère afin d’en montrer les principaux déterminants.

En nous basant sur l’idée de la multicausalité de la politique étrangère, nous proposerons une étude de la politique africaine du Brésil entre 2003 et 2011 en exposant l’influence de facteurs internationaux, nationaux. Il s’agira précisément de présenter nos conclusions préliminaires sur la manière dont l’état du système international (avec la fin de la guerre froide), la réalité de la politique intérieure brésilienne (avec la pluralité des acteurs sociaux) et la personnalité du président Lula ont simultanément été déterminants dans la politique africaine du Brésil.

Plusieurs entreprises, comme celles faisant de l’armement maritime, sont confrontées à une exacerbation de la compétition en raison notamment de la mondialisation des marchés, les forçant à délocaliser leurs capitaux et leurs activités vers des pays plus accommodants. Ceci constitue un laminage de la souveraineté des États. Pour compenser, les autorités publiques concluent des ententes administratives de coordination avec leurs homologues étrangères qui partagent des objectifs de régulation similaires. Prenant souvent la forme d’un mémorandum d’entente, ce type d’instrument est fondé sur les préceptes normatifs liés à la soft law et constitue une nouvelle source normative en droit international. Autrement dit, ces ententes seraient l’expression de mécanismes alternatifs de renforcement du droit. À mi-chemin entre les relations internationales et le droit international, ce courant est nommé transgouvernementalisme. Les mémorandums d’entente sur le contrôle par les États portuaires constituent un modèle moderne de coordination du contrôle sécuritaire des navires de commerce. Ces ententes purement administratives de coordination créent non seulement des institutions reconnues par les intervenants publics et privés du milieu maritime, mais leur efficacité les rendent incontournables en droit de la mer et en droit maritime, et ce, sans qu’il s’agisse d’instruments conventionnels.

Les échanges économiques transnationaux demeurent souvent complexes entre les Etats. L’énergie est aujourd’hui un secteur clé dans la géopolitique régionale européenne et l’approvisionnement en gaz reste un domaine fragile où les acquis de chaque des acteurs cherchent à être conservés.

Ce travail cherche à comprendre les enjeux du gaz en tant que ressource énergétique indispensable à l’Ukraine mais aussi à l’Europe et du rôle prédominant que le gaz joue dans les relations économiques, politiques et diplomatiques entre la Russie, l’Ukraine et les pays européens. En effet, le gaz, ainsi que le pétrole, semble être un stabilisateur régional substantiel entre les Etats post soviétiques. La question principale de ce travail étant : quel rôle exerce le gaz dans les relations entre l’Ukraine, la Russie et l’Europe ? ; il sera aussi tenté de mettre en valeur les rapports de force qui se dessinent entre les pays exportateurs et importateurs de gaz et la place de l’Europe, en tant que principale consommatrice du gaz, entre ente les politiques ukrainiennes et russes à ce sujet.

La dépendance entre la Russie et l’Ukraine s’avère être double : la Russie a besoin de l’Ukraine pour acheminer son gaz vers l’Europe et l’Ukraine a besoin de la Russie pour sa consommation énergétique. Il apparaît clair que dans ces rapports de force, le plus fort domine le plus faible. Mais est-ce vraiment une situation désirable pour l’avenir énergétique de la Russie, l’Ukraine et l’Europe de l’Ouest ?

Septembre 1759. La bataille des Plaines d’Abraham donne un coup fatal au Canada. La capitulation de Montréal n’est plus qu’une formalité pour les Britanniques qui prennent possession des territoires français en Amérique du Nord (Dziembowski, 2015). Devant le cumul des conquêtes sous l’Empire britannique, le Parlement et l’opinion publique se divisent sur le choix des colonies à conserver dans un éventuel traité de paix (H. Dewar, 2010; P. Lawson, 1989). Alors que le Gentleman’s Magazine et le London Magazine avaient, depuis longtemps, présenté les arguments en faveur de la conquête du Canada, un nouveau magazine s’ajoute à l’offre médiatique en 1760. Souvent mentionné dans l’œuvre de Philip Lawson, le British Magazine pave la voie vers l’éducation de la population anglaise au sujet de l’histoire canadienne. À sa première édition, en janvier 1760, le British Magazine entreprend le récit de l’histoire du Canada, en partie acquise par la capitulation de la ville de Québec. Dans la présente communication, nous démontrerons comment la lecture du British Magazine, paru entre 1760 et 1763, nous permet de saisir l’étendue du projet journalistique entrepris par les éditeurs du mensuel pour orienter l’opinion publique britannique vers un seul objectif final : la conservation du Canada sous l’Empire. Au-delà d’un simple projet éducatif, il s’agit d’un projet ambitieux qui s’inscrit en droite ligne de la formation de l’identité impériale britannique (L. Colley, 2005 ; S. Conway, 2001).

Notre étude empirique développe et teste un modèle quantitatif qui explore le mécanisme de l'effet de coopération par des programmes de formation universitaires transnationaux  sur la perception de l'image du pays d'origine et ses produits et services. Les résultats des analyses par les équations structurelles (Smart PLS)  démontrent un effet positif de l'attitude des participants à l'égard des programmes de formation sur leur perception de l'image de nation d'origine de la formation. Cette recherche met en évidence l'importance de la formation académique internationale qui affecte indirectement l'image des nations  via l'amplification de l'acculturation, ainsi que la modération de l'ethnocentrisme des sujets de l'étude, ce qui contribue positivement à leur perception des produits et services du pays d'origine.

Une tendance à user du commerce pour promouvoir le développement durable s’est développée dans les dernières années, les clauses à caractère non-économique étant aujourd’hui omniprésentes dans les accords de libre-échange (ALÉ). Par contre, le corpus de normes environnementales (NE) minimales à respecter au plan multilatéral est loin de faire l’objet d’un consensus, les États ayant même refusé l’idée d’un traité contraignant à Nairobi en 2019. Dès lors, on se demande dans quelle mesure les ALÉ pallient l’absence de cadre commun concernant les NE. Si la recherche académique juridique a exposé les conflits normatifs entre le droit international économique et celui de l’environnement, on se pose toujours la question si l’inclusion d’une NE dans un ALÉ a un impact sur le comportement des États parties dans les autres sphères du droit international. En prenant pour point de départ le Partenariat transpacifique, la portée juridique de l’inclusion de NE dans un ALÉ sur la réelle adhésion à ces normes par les États parties est ainsi analysée en comparant les NE contenues dans le PTPGP et celles contenues dans les ALÉ négociés postérieurement. Par exemple, l’ALÉ entre le Japon et l’Union européenne contient un chapitre sur le développement durable, mais les normes ne sont pas les mêmes. Une approche critique postcoloniale est utilisée pour vérifier l’hypothèse que les pays développés imposent les NE aux pays en développement pour favoriser une concurrence équitable.

L’interface de gouvernance mondiale entre la santé publique et la propriété intellectuelle (PI) est fortement complexe du fait que s’y chevauchent des droits fondamentaux : le droit à la santé et le droit à la PI. Doté de flexibilités, le régime mondial des brevets a été conçu d’une manière qui devait lui permettre d’évoluer pour répondre aux préoccupations de santé publique. Or, 25 ans plus tard, la pandémie de COVID-19 révèle une gouvernance mondiale hésitante reposant sur un cadre multilatéral inchangé. Si le droit international explique la complexité de la régulation de cette interface, l’économie politique offre des pistes d’explication à sa remarquable continuité. Empruntant au concept de communauté épistémique, cette recherche indique que cette interface engendre une compétition épistémique où les experts de la PI et de la santé, par la fourniture d’expertise, influencent le cadrage normatif de l’enjeu. Une analyse de réseaux sociaux réalisée à partir des interventions d’experts effectuées lors d’événements de la Coopération trilatérale OMS – OMPI – OMC sur la santé publique, la PI et le commerce permet d’obtenir des indicateurs de centralité pour chacune des communautés épistémiques. Des entrevues avec des experts valident ensuite le lien entre la centralité observée et la capacité de diffusion des idées. Présentant ses données préliminaires, cette recherche contribue à la compréhension et à la démocratisation de cette interface de la gouvernance mondiale.

Depuis quelques années, la frontière entre la culture populaire et le politique semble s'amenuiser à vue d'oeil aux États-Unis. En effet, la télévision, la radio et les journaux sont de plus en plus voués à faire passer un message de nature idéologique, à des consommateurs convaincus se confortant dans leurs positions. Il est donc possible d'observer un emmêlement de plus en plus prononcé chez nos voisins du Sud entre le plaisir et la politique.?

Cette communication tentera donc d'établir un lien entre le discours de certains produits culturels et un pan de la politique étrangère américaine. Plus précisément, nous tenterons, à l'aide de l'approche du constructivisme critique, de démontrer que la culture populaire peut permettre de justifier certaines politiques, en reprenant certains thèmes popularisés et acceptés par la société.?

Afin d'élaborer cette prémisse, nous aborderons comme étude de cas le programme spatial américain des années 60. Plus précisément, nous arguerons que le plan de Kennedy ressemblait en fait à un film de science-fiction, incluant dans la trame narrative des costumes loufoques, un ennemi nuisant à l'accomplissement du but fixé, des protagonistes héroïques, des victoires et des tragédies... Nous jugerons donc que les dirigeants américains ont instrumentalisé la culture populaire en reprenant des illustrations de l'identité américaine visant à faire accepter à la société le lancement et le maintien du programme spatial.

Depuis le 17 janvier le Mali connait la crise la plus sévère de son histoire. Le pays est coupé en deux. Le nord est occupé par des intégristes,  des indépendantistes et des narcotrafiquants. Dans le sud,  un pouvoir bicéphale a de la difficulté à s’imposer à la  junte militaire qui a renversé le régime du président ATT.   Qu’est ce qui explique l’effondrement d’un pays qui était vu comme un modèle de stabilité et de  démocratie? 

Sans minimiser les facteurs externes et le jeu des puissances étrangères, les causes fondamentales de la crise malienne sont internes. L’objet de la présentation est de  faire une genèse de l’actuelle crise malienne en remontant à l’époque coloniale et surtout à la première rébellion de 1961.  Le conflit du Mali s’explique d’abord et avant tout par la  nature et la faiblesse de l’État postcolonial en Afrique. Les différents accords de paix signés avec les mouvements rebelles portaient aussi en eux les germes de la crise actuelle. Il est impossible de comprendre ces accords sans comprendre le fonctionnement de l’État postcolonial en Afrique.

L’analyse de la transition chinoise vers une économie libéralisée embrassant la mondialisation
permet d’alimenter une réflexion sur les termes de plus en plus en vogue de nouveaux types de capitalisme et de responsabilité sociale des entreprises dans un cadre particulier : ici celui d’une ancienne économie planifiée ayant mis de l’avant des réformes visant à introduire des doses successives de libéralisme dans son économie. En premier lieu, cet article s’attarde à esquisser une brève sociologie de cette transition vers le capitalisme. La responsabilité sociale des entreprises est ensuite abordée dans une perspective comparative en s’interrogeant sur les mutations d’une telle responsabilité sous l’action corrosive des réformes. Enfin, à la lumière de cette réintroduction autoritaire du marché à la suite de plusieurs décennies de collectivisme communiste, une réflexion sur le sens à donner à l’expression « nouveaux types de capitalisme » est articulée. En conclusion, se trouve réinterprétée la responsabilité sociale des entreprises dans un contexte culturaliste, sociologique et idéologique. Il apparait alors que cette responsabilité porte en elle les clefs de la légitimité d’un ordre politique et est toujours traversée par les structures de la domination sociale qui prévalent dans un régime politique donné. En Chine, l'autoritarisme développmentaliste patriotique se distingue ainsi du compromis démocratique gramscien qui prévaut dans les démocraties libérales.

Le crime est un phénomène social qui se transforme dans le temps et l’espace. Cette transformation est liée à la fois à des changements matériels, de valeurs, de perception et de mesure. Les experts jouent un rôle prépondérant dans la transformation des perceptions et de la mesure de la criminalité. Si l’on connaît assez bien l’influence des experts sur la lutte et la prévention de la criminalité à l’échelle nationale ou régionale, il importe de s’intéresser également aux dimensions internationales de ces changements. À cet égard, nos recherches portent sur le rôle des experts en criminalité au sein des organisations internationales dans l’élaboration de politiques de lutte et de prévention contre la criminalité dans le Sud global. En particulier, nous nous intéressons à l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC).  Il est d’autant plus légitime de s’interroger sur la place qu’occupent les experts dans la prise de décision en matière de criminalité qu’on assiste à l’émergence d’une certaine « technocratisation » des prises de décision autour des grands enjeux de développement international. Notre présentation a deux objectifs : 1) nous tenterons de qualifier le rôle des experts au sein de l’UNODC et 2) nous proposerons une analyse de l’insertion des experts dans l’interaction que l’UNODC a avec la société civile lors de la prise de décisions en matière de criminalité dans le Sud global.

La notion d’émergence occupe aujourd’hui une place prépondérante au sein des discours sur le développement tenus par les organisations internationales et les décideurs africains. Se substituant au terme de « pays en voie de développement », l’émergence est aujourd’hui le but poursuivi par nombre de gouvernements du continent, bien davantage que le développement lui-même. Le Cameroun a ainsi mis en place un programme visant à atteindre l’émergence en 2035, le Tchad a fait de même pour l’année 2025, tandis que le Rwanda et la Guinée Équatoriale ont tous deux lancé des programmes intitulés « Vision 2020 ». Ces programmes bénéficient souvent de l’appui financier des grandes organisations internationales, et ils sont même parfois élaborés par des consultants étrangers. Phénomène récent, le discours sur l’émergence fait l’objet de peu de recherches à l’heure actuelle. Cette présentation pose l'hypothèse que celui-ci est un instrument de légitimation pour les régimes semi-autoritaires. La croyance en le bien fondé du régime n'est plus suscitée à travers des performances spécifiques, mais plutôt à travers la promesse de performances futures que le régime est présenté comme le seul à même de réaliser. Le discours sur l’émergence repose ainsi sur un principe d’ajournement permanent qui maintient indéfiniment les populations locales dans l’antichambre du développement et sous la domination des pouvoirs en place.