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La présentation que je propose porte sur la catégorisation des peuples autochtones et des minorités nationales dans le droit international. Actuellement, la différenciation faite entre les deux catégories précédentes dans le droit international est une différenciation de nature. Cependant, cette manière de caractériser la différence entre ces deux groupes ethnoculturels crée des problèmes conceptuels et des problèmes d’instabilités alors qu’elle est utilisée pour justifier l’attribution de droits distincts pour les minorités nationales et les peuples autochtones. Le but de ma présentation sera d’argumenter non seulement qu’une distinction de nature entre ces deux minorités est inadéquate, mais aussi qu’il est beaucoup plus approprié de faire une distinction de degré entre les deux. Ma présentation se fera en trois parties distinctes. Tout d’abord, je ferai une courte présentation des problèmes que la distinction actuelle du droit international des peuples autochtones et des minorités nationales crée. Puis, je présenterai mon argumentation en faveur du fait que ce qui diffère chez ces deux minorités ethnoculturelles n’est pas leur nature fondamentale, mais cette différence est plutôt une question de degré en ce qui concerne les injustices dont elles ont souffert. Finalement, j’expliquerai quelles seraient les répercussions d’une telle différenciation dans le droit international, spécifiquement en ce qui concerne le droit à l'autodétermination des minorités nationales.

La demande chinoise en matières premières a considérablement augmenté au cours des dix dernières années. Durant cette période, les investissements chinois dans le secteur minier au Canada ont provoqué l’ire des médias et de la population canadienne. Dans un contexte de fonte de la banquise arctique, la Chine, par l’intermédiaire de ses entreprises, tenterait de s’accaparer les matières premières de manière unilatérale et en ignorant les règles du marché. L’absence d’études empiriques sur ce thème limite notre compréhension de ce phénomène. La production domestique chinoise en minerai de fer, qui s’élève à plus d’un milliards de tonnes par année, ce qui fait de la Chine le premier producteur mondial, ne permet pas de répondre à l’importante demande chinoise engendrée notamment par la demande des aciéries Ainsi, si Pékin a considérablement restreint ses exportations de minerai de fer, il n’en demeure pas moins que la Chine importe près de 60%, dont près de la moitié provient d’Australie. Du côté des investissements chinois à l’étranger dans le secteur minier de 2005 à 2013, on observe une concentration de ces investissements dans son environnement régional eurasien ainsi qu’en Océanie. Le Canada, de son côté, n’apparaît pas comme un territoire prioritaire pour les entreprises chinoises. S’il est indéniable que les ressources de l’Arctique canadien deviennent de plus en plus accessibles, l’ampleur de l’exploitation et du transport des matières extraites demeure spéculatif.  

L'arrivée au pouvoir de Barack Obama devait permettre aux États-Unis de réintégrer les efforts globaux de lutte aux changements climatiques. Depuis l'échec de l'American Power Act au Sénat et la victoire républicaine aux élections de mi-mandat, il est devenu clair que le Président ne pourra respecter sa promesse en imposant une limite aux émissions de gaz à effet de serre du pays.

Les principales explications attribuent cet échec à l'influence des lobbys liés à l'industrie des hydrocarbures, comme celle du charbon. En considérant les facteurs électoraux, le succès de cette influence auprès des législateurs peut se comprendre. Ce type d'explications ne permet cependant pas de comprendre comment le discours de cette industrie a pu si bien être intégré par l'élite politique américaine, et ce, au point de devenir un discours dominant.

Comment peut-on expliquer le succès de ce discours aux États-Unis? Il sera défendu que ce discours a eu un tel succès aux États-Unis puisqu'il est compatible avec les valeurs dites « américaines », alors qu'elles se révèlent être en contradiction avec les discours concurrents.

En se basant sur les travaux portant sur les discours environnementaux de Dryzek et Hajer, une analyse du discours entourant la question climatique lors de la première moitié du mandat d'Obama sera faite afin de mettre en évidence les principales conceptions de l'environnement présentes aux États-Unis pour ensuite comparer ces conceptions aux « valeurs américaines ».

Est-ce que le Canada avait l’obligation de donner suite à la recommandation du Comité de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, soit celle de faire une enquête sur les filles et les femmes autochtones disparues ou assassinées ?Les arguments qui suivent nous permettent de conclure que le Canada avait l'obligation d'effectuer une telle enquête:  En vertu du droit des traités, le respect des recommandations du Comité, permet d’atteindre le but et l’objet de la Convention et du Protocole.À ce propos, le la notion de Pacta sunt servanda, lu à la lumière des écrits du Comité des droits de l’homme ainsi qu’avec les critères retenus par la CIJ, nous permet de conclure qu’un État ayant accepté d’être partie à une convention se doit d’appliquer les recommandations du comité ayant à sa charge le respect et la mise en œuvre d’une convention.  L’obligation de faire enquête se retrouve aux paragraphes 2(c) et 2(e) de la Convention.Les États se doivent d’agir avec la diligence voulue afin de prévenir la violation de droits, d’enquêter sur leur violation, de punir leurs auteurs et de réparer les dommages causés. À ce propos, la jurisprudence de la CEDH et de la CIADH est venue corroborer notre position. De surcroît, après analyse des obligations de la CEDEF lues à la lumière des recommandations générales formulées par le Comité, le Canada a l’obligation de mener une enquête sur la situation des femmes autochtones assassinées ou disparues.

Cette communication porte sur l‘acquisition de compétences pour les réfugiés Maliens: la crise politique ayant secoué le Mali en 2012 a entrainé la fuite de plus de 150.000 personnes vers le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger. Pendant les conflits, les écoles sont souvent saccagées ou servent d’abris aux populations déplacées. Quatrième pilier de l’aide humanitaire après les vivres, les abris et la santé, l’éducation reçoit moins de 2% de financements. Conséquemment, la qualité de l’éducation se détériore rapidement (Cros et al., 2010). De plus, les efforts sont souvent concentrés au niveau primaire et Les formations offertes aboutissent donc rarement à un emploi. Il est aussi fréquent d’observer différentes trajectoires scolaires, certains pouvant commencer dans un système éducatif et finir dans un autre.

Dans une Afrique Occidentale où extrémisme religieux et banditisme font leur lit sur l’oisiveté des jeunes, le chômage et le manque de perspectives font de l’éducation un enjeu socioéconomique mais surtout de sécurité régionale. Ce constat nous mène à entreprendre une étude de cas dans le camp de Mentao (Burkina) où nous visons particulièrement les jeunes garçons qui, armés de certaines compétences, pourraient accroître leurs chances d’employabilité, conservant ainsi leur dignité et évitant le recrutement par les groupes armés, la prostitution masculine et autres dangers. Ces populations étant de tradition orale, nous misons sur les entretiens et l’observation.

L’aide internationale est en essor depuis quelques années. Toutefois, les recherches démontrent que plusieurs obstacles viennent nuire à la pérennisation des projets implantés. Par exemple, la création d’un lien de dépendance entre les pays bénéficiaires et les pays du nord viendrait nuire à la durabilité des changements apportés. L’objectif de la présente recherche est d’identifier les facteurs qui permettent la pérennité de l’intervention en contexte de coopération internationale. Afin de répondre à cet objectif, un devis qualitatif a été élaboré. Différents acteurs impliqués dans l’organisation Psychoéducation sans Frontières ont été sondés par le biais de trois méthodes de collecte. 30 participants ont répondu à un questionnaire portant sur différents facteurs de pérennisation, à deux moments : avant leur départ et à la suite du projet de coopération internationale. Ils ont également participé à un groupe de discussion focalisé à leur retour. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 4 accompagnateurs. Une analyse de contenu thématique a permis de faire ressortir que le fait d’établir une relation de confiance entre les coopérants et les partenaires favorisent la pérennité des interventions. Ce lien se crée par (1) l’utilisation d’une approche d’empowerment, (2) l’emploi des schèmes relationnels psychoéducatifs, et (3) par l’établissement de relations égalitaires. Des stratégies et des moyens concrets pour actualiser chacun de ces ingrédients seront présentés.

 

Problématique 
Haïti accuse une importante pénurie de ressources en réadaptation. Comment former des professionnels alors qu’Haïti est plongé dans un contexte politique chaotique? 

Objectifs 
Selon la perspective d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes haïtiens (EPH), d’universitaires et de bailleurs de fonds, 1) identifier et 2) réduire les obstacles aux études supérieures (OÉS). La recherche emprunte l'épistémologie d'une recherche-action participative communautaire (RAPC). Le Consolidated Framework for Implementation Research a soutenu le processus d’analyse des données. 

Méthode 
Soutenue par une expatriée à distance, une équipe de 16 EPH a mené 43 entrevues auprès d’EPH, d’universitaires et de bailleurs financiers (obj. 1). Puis, elle a réalisé 12 ateliers de réduction OÉS (obj. 2). 

Résultats préliminaires 
Obj. 1 : Vingt-sept OÉS ont été identifiés (10 personnels, 7 universitaires, et 10 systémiques). 
Obj. 2 : Quatre OES personnels ont été réduits : compréhension du processus d’admission, production de documents de qualité, mise à niveau de compétences, surmonter l’inertie. Trois OÉS universitaires ont été réduits : cursus disponible, enseignants qualifiés, collaboration interuniversitaire. Un OÉS systémique a été réduit : reconnaissance législative. 

Retombées 
Bien que le contexte sociopolitique n’ait cessé de détériorer, une RAPC, obligeant l’agir personnel et collectif a soutenu le renforcement de capacités et facilité l’accès aux études supérieures.

Le Nigéria est un pays de paradoxes : d’une part, il est marqué par l’instabilité politique et la fragmentation de la société autour de clivages ethniques, régionaux et religieux qui ont souvent menacé jusqu’à son existence. D’autre part, en dépit de cette situation, le Nigeria reste le géant du continent, met en œuvre des stratégies d’influence et parvient à construire un consensus entre les élites sur les objectifs fondamentaux de la politique étrangère. Cette communication vise à identifier les origines internes de ce consensus entre les élites sur les fondements de la politique étrangère.

En nous inspirant du néoinstitutionnalisme sociologique, nous émettons l’hypothèse que deux mécanismes expliquent la construction de ce consensus : la socialisation commune des élites bureaucratiques et l’application de principes consociatifs. Ces deux mécanismes engendrent un amoindrissement des tensions dans les échelons élevés du processus décisionnel par rapport à la nature conflictuelle au niveau social. Nous montrons en outre que la portée de ce consensus change avec le temps : très fort durant l’« âge d’or » de la reconstruction et du rayonnement de l’État nigérian dans les années 1970, il a évolué vers un consensus de façade qui sert de plus petit dominateur commun aux élites dans les années 1980.



Depuis plusieurs années la France plaide pour la constitution d’une capacité européenne autonome. Pensée pour des interventions sur le flanc sud de l’Union européenne, cette capacité se heurte désormais à l’urgence résultante de l’agressivité russe sur le flanc oriental. Or, ce projet français se retrouve fragilisé de par la prépondérance de l’OTAN sur ce sujet, et de par sa négligence de la défense orientale de l’Europe. Pour autant alors que Paris est resté jusqu’ici un allié plutôt réticent au sein de l’OTAN, la guerre en Ukraine l’a forcé à s’investir plus dans celle-ci. S’il est encore trop tôt pour parler de retour du projet de pilier européen (dans l’OTAN) au sein de la politique étrangère française, les évolutions en cours dans les positionnements de celle-ci interrogent compte tenu des rôles (au sens de Holsti, cf. théorie des rôles) traditionnellement défendus par la France. Comment expliquez l'ampleur des changements en cours dans les politiques étrangères et de défense françaises? Selon nous, ceux-ci s'expliquent le mieux grâce à un modèle théorique alliant théorie des rôles et approche bureaucratique. Afin de démontrer ceci, nous nous appuierons sur plusieurs entretiens et déclarations officielles. Alors que le fonctionnement interne de l’OTAN s’apprête à connaître de nombreux changements, ce papier se propose d’analyser les évolutions en cours  en France et de s’interroger sur les rôles que pourrait tenir la France à l’avenir au sein de l’Alliance.

Les biens culturels sont de plus en plus menacés: entre destructions et vols, ces biens deviennent les objets d’un trafic contre lequel il faut lutter. Cela passe par la mise en place d'une protection efficace.

Depuis quelques années, en même temps que s’accroît le trafic de ces biens, se dessine à l’échelle internationale un vaste panorama juridique visant à endiguer ce problème et à protéger le patrimoine culturel. De même, des mesures pratiques (codes de déontologie, listes des biens menacés ou recherchés) voient le jour et des organisations non gouvernementales ou internationales tiennent une place de premier plan dans la lutte, comme l'Organisation mondiale des douanes, etc.

Pour connaître le rôle que joue le droit dans la lutte contre ce trafic illicite, il est important de répondre à la problématique suivante: le droit international est-il l’instrument le plus efficace pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels?

Nous posons l’hypothèse que le droit international est bien sûr indispensable, mais qu’il se heurte à d’importantes limites (manque d’harmonisation des droits nationaux, hausse du trafic, etc.), auxquelles se heurtent moins les mesures pratiques, qui visent surtout à éduquer et moraliser les populations (formation des professionnels, publicité).

Ces dernières serraient selon nous des remèdes plus efficaces, et constitueraient la clé de la réussite pour les États qui désirent une vraie politique de lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

Le Code mondial d’éthique du tourisme de l’Organisation mondiale du tourisme consacre ce que la « communauté internationale » considère constituer l’éthique universelle de l’une des activités économiques les plus importantes de notre époque, soit le tourisme. Le droit (souple) au tourisme promu par l’article 7 du Code est un exemple de la fiction répandue d’universalité. Le tourisme de loisir est plus souvent qu’autrement unilatéral du Nord global au Sud global, une avenue de « développement » largement financée par des institutions internationales. Les bénéfices à long terme des relations touristiques, d’autant plus, sont majoritairement rapatriés par des acteurs du Nord global (chaînes hôtelières, compagnies aériennes, etc.), alors que les impacts négatifs sont relégués aux communautés hôtes du Sud global (par exemple, la dégradation environnementale). Je propose que l’approche « droit et littérature » constitue une méthode pour conceptualiser un contre-discours au discours international d’égalité et de réciprocité, ce qui est exemplifié par des extraits provenant de la littérature de fiction émanant des Caraïbes. Plutôt que de condamner le tourisme de loisir du Nord global au Sud global, cette communication a pour objectif un argument relatif à la nécessité d’une considération attentive des formes revêties par, et des effets à long terme, de ce tourisme.

La mobilité des professionnels africains vers le Nord :

« fuite » ou « circulation » des cerveaux ?

 

 

La mobilité des professionnels africains vers le Nord a fait couler beaucoup d’encre. Le phénomène, connu sous l’appellation « fuite des cerveaux » est source de préoccupations de la part des dirigeants africains, qui redoutent les conséquences néfastes de l’émigration massive de leurs travailleurs qualifiés. C’est cette même perspective de la « fuite des cerveaux » qu’adoptent les chercheurs qui étudient la mobilité des professionnels africains vers le Nord. Dans leurs travaux, ces chercheurs décrivent un « drame » qui s’abat sur « un continent réservoir » (Kouvibidila, 2009).

 

Le but poursuivi par notre communication est de montrer qu’à côté de la perspective de la « fuite des cerveaux » existe une autre. En effet, l’idée émerge en ce moment sur le continent noir, qui présente la mobilité des professionnels africains vers le Nord  comme l’une des opportunités à saisir en vue d’atteindre le développement économique. Dans cette nouvelle perspective, le phénomène évoque moins un « drame subi » qu’une stratégie dont les dirigeants africains commencent à découvrir les bienfaits (Patterson, 2012). Nous ferons la syntèse de quelques travaux qui s'inscrivent dans cette seconde perspective.

 

 

 

Olivier M. Mbodo, Ph D

Chargé de cours, Université Laval

Professeur de sociologie, Cégep Garneau

                                                      

 

 

   

 

  

  

  

 

En 1959, le Traité sur l'Antarctique tentait d'apporter une solution aux conflits politiques et juridiques nés à la suite de la découverte puis de l'exploration de ce continent. Le statu quo imposé par l'article 4 devait faire de l'Antarctique un espace de paix et de coopération internationale voué à la recherche scientifique. Depuis lors, le traité s'est mué en un «système» qui a su relever de nombreux défis, le statu quo étant confirmé par les articles 4 et 7 du Protocole de Madrid de 1991 .

Cette approche du «gel», bien que justifiée dans un contexte «conflictogène», soulève de sérieuses interrogations au contact des mutations en cours au sein et à l'extérieur du système antarctique. Dans le contexte futur de la révision du Protocole, notre thèse préconise l'approche inverse du «dégel» pour clarifier le statut de la Res Antarctica ; elle propose d'autres mécanismes pouvant restituer la cohérence du système antarctique dans son objectif de servir les intérêts de l'humanité.

Dès son indépendance, la Côte d’Ivoire a choisi le libéralisme économique comme modèle de développement. Elle a opté pour l’investissement privé étranger à une époque où l’aide publique avait encore la faveur des instances internationales. Cela a fait qu’elle a pris économiquement de l’avance sur les autres pays de la sous-région ouest africaine. Son rythme de croissance annuelle a atteint les 7 % au cours de cette période. Malgré les turbulences qu’elle a connu dans sa trajectoire économique depuis les années 1980, la Côte d’Ivoire continue d’afficher des taux de croissance élevée. Cependant, la pauvreté et les inégalités persistent dans le pays. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de pauvreté, en 2015, était de 46,3%. Par ailleurs, les politiques libérales ont créé des disparités entre Abidjan, la capitale, et les autres villes de l’ensemble du pays. Dans ce contexte, l’on est en droit de se demander pourquoi la forte croissance nationale ainsi que les abondantes ressources financières générées, n’ont pas pour conséquence un développement social adéquat en Côte d’Ivoire? À partir de l’analyse des politiques de développement de ce pays depuis son indépendance jusqu’à nos jours, nous avons regroupé les obstacles, à un développement socialement durable en Côte d’Ivoire, selon trois dimensions majeures : le développement des régions, les investissements dans la santé et l’éducation des populations, et enfin la cohésion sociale.

Dans la présente recherche, nous nous intéressons principalement aux artéfacts de convergence et de divergence entre des groupes nationaux issus de 48 pays dans le cadre de la négociation de la norme internationale de responsabilité sociale. Quatre dimensions internationales de la responsabilité sociale ont été développées et analysées graphiquement afin de cartographier  la dynamique de la négociation entre les parties prenantes impliquées dans le processus. Nos résultats montrent l'existence d'une nette crossvergence due principalement à l'hétérogénéité des représentations des participants, abstraction faite de leur niveau de développement national. L'étude prouve aussi une nette divergence de négociation, associée à la catégorie de parties prenantes et au pays d'origine. Cette étude indique finalement que la divergence internationale sur les dimensions relatives aux questions centrales de la responsabilité sociale serait associée au niveau du consensus intra-national entre les différents groupes participants.

Depuis 2001, l’Approche Compréhensive a émergée comme phénomène important au sein des études stratégiques. Or nous avons trouvé, suite à une revue systématique de la littérature qu’en fait «l’Approche Compréhensive est une philosophie», ce qui est fondamental: “The Comprehensive Approach not only makes sense – it is necessary”, Anders Fogh Rasmussen (2010) OTAN. Cependant, les militaires seuls sont incapables de résoudre les causes fondamentales des conflits ce qui interpelle alors les autres éléments de pouvoirs nationaux et internationaux. Dans une perspective collaborative globale, il apparait possible de proposer un modèle intégré. Construit à partir de six dimensions: Le contexte situationnel, la socioculture, la structure organisationnelle, les politiques stratégiques, les processus systémiques et la dynamique synergique. Ces six dimensions représentent les assisses de base d’un modèle (voir figure). Le but de ma recherche est donc d’appliquer cette philosophie de l’Approche Compréhensive en mettant en œuvre concrètement le modèle théorique de la Synergie de par l’étude de cas des engagements Canadiens. Employant la méthode de la théorisation enracinée comme devis de recherche, faisant le levier du logiciel NVIVO® et itérant entre la revue de documentation, l’analyse du contenu du terrain humain et une méta-analyse, il s’agit d'une méthodologie triangulée. L’apport original est d’établir la Synergie comme une collaboration inter-paradigmatique constructive et pratique.

Cette étude vise à combler un déficit de questionnement sur la responsabilité des institutions universitaires en matière d’accueil et d’inclusion des étudiants (Baruel Bencherqui, Beau & Bazin, 2020 ; Beoku-Betts, 2004 ; Lee, 2005). L’intérêt de ce travail réside dans l’évaluation du rôle des universités, d’une part en matière de gestion de la différence entre étudiants et de l’autre part pour évaluer leur capacité à protéger ses publics étudiants de divers phénomènes tels que les conflits entre individus, la polarisation des sociétés ou les comportements racistes et discriminants.

Au regard des premiers résultats obtenus, nous considérons que l'Université Laval et l'Université de Bordeaux, les deux cas d'étude de ce travail, sont très similaires en matière de leur population étudiante, ainsi que la part d’étudiants étrangers (entre 13% et 15%). Ensuite, l’Université Laval a une longue tradition d’accueil et d’accompagnement des étudiants étrangers qui se traduit dans les dispositifs et les actions menés en faveur de leur bien-être et dans l’objectif d’instaurer un espace de vie en commun qui consolide l’esprit de vivre ensemble. Quant à l’Université de Bordeaux, l’accompagnement individualisé et le soutien spécifique en fonction des besoins éducatifs de chaque étudiant sont encore loin d’être appliqués à l’ensemble de la population étudiante, y compris les étudiants étrangers.

L’autorégulation est devenue l’un des principaux modèles de gouvernance transnationale. L’essor de ce type de régulation coïncide avec l’accélération de l’internationalisation économique et politique et avec les difficultés des États à contrôler la livraison des biens publics nécessaires pour pallier les effets négatifs de la mondialisation.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est une forme d’autorégulation qui vise l’internalisation par les entreprises des externalités négatives de leur action. C’est un type d’autorégulation privée et volontaire qui s’attaque à des problématiques sensibles comme les normes du travail et l’environnement. L’élaboration des codes de RSE est un processus politique qui suit des étapes propres à l’élaboration de politiques. Bien qu’à première vue ce type de régulation puisse laisser transparaître un certain retrait des instances étatiques de la scène régulatrice, une analyse plus approfondie des différentes étapes du processus d’élaboration de ces codes peut au contraire révéler que l’État est encore actif dans l’établissement de balises sur le secteur privé.

Cette communication vise à décrire l’influence réelle des instances étatiques dans ces schémas d’autorégulation dans le cas de l’adoption par les entreprises minières canadiennes présentes en Amérique latine de codes de RSE, ainsi qu’à identifier les facteurs qui déterminent cette influence.

La problématique concerne les risques pour les pays du monde majoritaire que pose l'expansion de l'industrie minière sous l'influence des régimes miniers canadiens, dans le cadre de la lutte aux changements climatiques.

L'extraction minière, souvent destructrice pour l'environnement et les communautés qui l'entourent, va voir une forte augmentation dans les prochaines années du fait des technologies impliquées dans la transition écologique. Ces ressources sont très présentes dans des états ayant de fortes mesures de corruption, et où l'endettement auprès de créditeurs internationaux est considérable.

S'ils font défaut sur ces prêts, les prêteurs de dernière ligne (FMI, BM) peuvent remanier leurs économies à l'aide de programmes d'ajustement structurel (PAS) qui ciblent souvent le secteur minier. Ces PAS, basés sur des théories néolibérales du développement, cherchent à donner un avantage comparatif à leur production minérale en remplaçant les régulations environnementales et financières de ces pays par l'autorégulation de l'industrie. Le résultat ressemble de près à celui des régimes miniers du Canada, un des plus gros donateurs de la BM et l'hôte de 75 % des compagnies minières du monde en 2008, au plaisir de celles-ci.

Ma revue systématique pousse la critique de régimes miniers canadiens du point de vue des pays les plus susceptibles de voir l'impact socioenvironnemental de PAS lié à la transition écologique, en croisant la présence de minerai clé avec leur statut et historique à la BM.

La domination coloniale israélienne sur la nation palestinienne prend non seulement une dimension locale et matérielle (le contrôle des corps sur territoire donné), mais aussi une dimension discursive et internationale. Le nombre d’autobiographies d’Israéliens et de Palestiniens publiées en édition originale anglaise entre 1993 et 2012 (62 palestiniennes, 319 israéliennes et deux en partenariat) témoigne de l’intensité de cette lutte discursive pour légitimer ou modifier cet état de fait. Ces matériaux sont particulièrement riches puisqu’écrire une autobiographie en anglais, plutôt qu’en hébreu (langue d’usage en Israël) ou en arabe (langue d’usage en Palestine), est un geste d’une grande portée politique.

L’analyse de ces autobiographies permet donc de mettre en lumière une construction narrative de l’identité (Jenkins 2008 [1996] ; Somers 1994), et en particulier de l’identité nationale (Smith 1991; 2009), propre à la localisation socio-idéologique de chacun de ces acteurs. Plus précisément, l’analyse structurale du discours (Houle 1979 ; Piret, Nizet et al. 1996) de trois autobiographies palestiniennes largement diffusées – Izzeldin Abuelaish (2010), Mosab Hassan Yousef (2010) et Edward Said (1999) – permet de dégager des formes distinctes de construction du soi et de rapport à l’altérité. C’est à ces construits identitaires et à la façon dont ils viennent légitimer ou subvertir le rapport colonial entre Israéliens et Palestiniens que s’attarde cette communication.

Malgré leur part grandissante dans l’économie mondiale, les travailleurs domestiques migrants demeurent toujours parmi les plus vulnérables au monde. Ce travail invisible et fortement féminisé échappe généralement aux catégories traditionnelles d’emploi et conséquemment, aux lois du travail et régimes de protection sociale. Afin de répondre à cette problématique, les États membres de l’Organisation internationale du travail ont adopté en juin dernier la Convention internationale sur le travail décent pour les travailleurs domestiques. Acclamé universellement comme une victoire pour la défense des droits de ces travailleurs aux conditions précaires, ce nouvel instrument se voit également fortement critiqué par certains auteurs pour son extrême flexibilité ainsi que les nombreuses difficultés inhérentes à sa mise en œuvre. Dans ce contexte, comment doit-on envisager le droit international afin de protéger efficacement ces travailleurs précaires? Je propose d’aborder la question en observant d’une part les avantages de cette nouvelle réglementation pour la protection des droits des travailleurs migrants et d’autre part ses limites, en prenant exemple sur son application à certains problèmes canadiens dans ce domaine. J’en conclurai qu’une pratique basée sur l’interrelation entre les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne et ceux en droit du travail peut s’avérer une avenue intéressante pour assurer la protection des droits de ces travailleurs uniques.  



En novembre 1915, une coalition de villages dans la boucle de la Volta, située en Afrique occidentale française (AOF), se soulève en réaction à la conscription imposée par la France dans le contexte de la Première Guerre mondiale. Les autorités coloniales sont prises au dépourvu, mais réussissent à mobiliser des colonnes militaires qui, marchant de village en village, répriment la révolte en six mois.

En analysant les sources coloniales, tels que les rapports politiques, les correspondances, les journaux de marches des officiers et des administrateurs coloniaux, j’argumente que la Première Guerre mondiale a un impact sur les autorités coloniales dans leur gestion de la révolte en occasionnant une série de contrainte qui les obligèrent à réprimer les rebelles avec très peu de moyen matériel et humains. En ce qui concerne la violence coloniale, j’avance que les pratiques violentes des autorités coloniales sont en continuité avec des pratiques antérieures : torture, prises d’otages, exécutions sommaires, destruction de villages, entre autres, sont caractéristiques des guerres et coloniales et de la répression en AOF.

Ce conflit peu étudié est l'objet d'une monographie écrite par les anthropologues Mahir Saul et Patrick Royer. Or, leur étude se concentre sur le camp africain. Ma contribution insère ce conflit dans son contexte global tout en montrant que le contexte local, celui de l'État colonial, joue un rôle majeur dans la pratique de la violence.

Alors qu’au Québec, les initiatives de développement local relèvent, d’abord et avant tout, d’une revendication des communautés de prendre en main leur propre développement, dans les pays en développement, le financement de ces initiatives s’inscrit généralement dans des procédures contractualisées entre l’État et les bailleurs de fonds internationaux. Ceci entraîne une dépendance au financement international des projets de développement local; c’est-à-dire une dépendance accrue vis-à-vis des ressources extérieures. Dans ce contexte, les questions auxquelles cette recherche tente de répondre sont les suivantes: « quelles sont les compétences pour la mobilisation de ressources financières pour le développement territorial au Québec? Comment ces compétences se construisent-elles? L'objectif de la recherche est alors de mieux connaître les compétences des acteurs locaux dans le processus de mobilisation des ressources financières pour la réalisation des initiatives de développement territorial au Québec et d'en tirer des leçons pour l'apprentissage et la formation dans les pays du Sud. La collecte de données utilise une démarche qualitative en se basant sur un modèle du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) qui stipule que les compétences en mobilisation de ressources financières se structurent autour de trois concepts intégrés : le développement et la gestion organisationnelle, la communication et la prospection et enfin le développement des relations.

Cette proposition de communication porte sur la compréhension des conditions institutionnelles politiques et économiques qui amènent des changements. Leurs conséquences en ce qui concerne le développement de la capacité scientifique et l’application plus large des résultats de la recherche scientifique, et les leçons relatives aux politiques publiques. Il aborde certaines études de cas ou des analyses comparatives sur des changements en cours dans des organisations de recherche ou dans le cadre institutionnel des systèmes de recherche. Dans ce contexte dynamique, certains signes de changement évidents apparaissent dans l’émergence d’organisation nouvelles ou restructurées pour orienter la recherche publique ou promouvoir l’innovation ; de nouvelles orientations de programmes au sein de nouvelles organisations ; et de nouveaux partenariats à l’échelle nationale et internationale. Cet exposé aborde l’énorme développement de l’activité scientifique qui a progressé aux suds dans le domaine de la robotique, les énergies renouvelables, les biotechnologiques, les changements climatiques et les Technologies de l’Information et de la Communication (TICS). Bien que de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie soient caractérisés par une faible capacité scientifique, des signes de changements sont observables dans la façon dont les gouvernements appuient et promeuvent la science et la technologie.

Mots clés: transformation, recherche, suds, innovations, résultats, nouvelles pistes.

Les liens entre mode et diplomatie ne sont pas nouveaux. Déjà, au XVIe siècle, les cours royales française et piémontaise s’échangeaient des poupées de mode comme cadeaux diplomatiques. Plus récemment, avec l’avènement d’Internet et des médias sociaux, ces liens se sont développés. Cela peut être illustré, par exemple, par l’attention prêtée par la presse aux robes portées par l’ex-première dame américaine Michelle Obama à tous les dîners d’État. Cependant, si la dyade mode-diplomatie peut être exemplifiée par de telles anecdotes, l’influence diplomatique de la mode n’a toujours pas été abordée de manière systématique. Afin de combler cette lacune, notre problématique se traduit par deux questions. D’abord, quelle est la nature de l’influence de la mode qui intéresse la diplomatie? Ensuite, quelle forme de diplomatie s’intéresse à l’influence de la mode? Pour répondre à ces deux questions, nous procédons de manière transdisciplinaire en mobilisant les cadres conceptuels de l’histoire des relations internationales, des études de mode et de la diplomatie publique. À partir, notamment, de l'étude des archives diplomatiques françaises, nous nous penchons sur l’aide française à la couture dans l’après-guerre qui illustre la spécificité de l’influence diplomatique de la mode. Nous concluons que la mode, dotée d'une influence transnationale multiforme, intéresse la diplomatie d'abord pour son influence commerciale, puis, progressivement, pour son influence de prestige national.