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L’objectif de cette étude est de vérifier l’impact de l’ouverture commerciale des biens environnementaux et de la libéralisation financière sur la pollution atmosphérique. Notre échantillon porte sur l’émission de CO2 en Tunisie pendant la période 1976-2010. Selon nos estimations basées sur un Modèle à correction d’erreur (VECM) deux principaux enseignements peuvent être tirées de ce travail. Premièrement l’intensification des échanges commerciaux de biens environnementaux fait diminuer à long terme l’émission de CO en Tunisie. Et deuxièmement, la libéralisation financière, contrairement aux prédictions de l’hypothèse de havre de pollution, n’est pas une source de ce type de polluant au niveau de ce pays.

Avec l’avènement du programme d’accra (2003), de la déclaration de Paris (2005) et de la conférence du millenium sur le développement (2010), la gouvernance a été placée au cœur des problématiques du développement et des programmes de lutte contre la pauvreté. Fort de ce constat, notre projet cherche de manière spécifique à savoir la qualité des institutions de développement conduit-elle à la réduction de la pauvreté dans les pays d’Afrique  subsaharienne

Notre hypothèse est que les réformes portant sur la qualité des institutions , soutenues par une approche de l’évaluation de l’environnement institutionnel, contribuent à la réduction de la pauvreté.

A  partir de la base de données de la Banque Mondiale, qui fournit des indicateurs désagrégés sur chaque pays d’Afrique subsaharienne de 1996 à 2012, et afin de soutenir notre hypothèse, nous nous sommes employés à créer des séries chronologiques interrompues des reformes institutionnelles  pour observer l’effet des reformes sur la pauvreté entre 4 pays ayant engagés ou non des reformes : l’Angola, le Ghana, le Bostwana et la Guinée équatoriale. 

Nos premiers résultats de cherches tendent à montrer que la réduction de la pauvreté est la résultante d’une meilleure qualité des institutions, et non l'inverse. Ainsi, renforcer la bonne gouvernance dans les pays d’Afrique subsaharienne, pourrait conduire à une responsabilisation plus importante des acteurs de développement et donc à un processus de développement plus soutenu .

La recherche porte sur les enfants en domesticité en Haïti, plus précisément sur les organisations qui leur viennent en aide. L'objectif était de comprendre les obstacles auxquels elles sont confrontées, en plus de prendre connaissance des initiatives qu’elles mènent dans la lutte contre la domesticité infantile. La recherche fut menée en Haïti, auprès de dix acteurs sociaux œuvrant au sein d’organisations -pour la plupart locales- venant en aide aux enfants en domesticité et leur famille. Les résultats démontrent que les obstacles rencontrés par ces organisations sont attribuables aux différentes perceptions de la domesticité infantile en Haïti, à l’État haïtien ainsi qu’à la présence de l’aide internationale au pays. De plus, la recherche démontre que les solutions envisagées par les organisations pour lutter contre la domesticité infantile se situent à la fois en amont du phénomène (dans les communautés reculées), qu’en aval (auprès des enfants en domesticité et leur famille d’accueil). Les résultats de recherche sont présentés selon le cadre théorique critique; les conditions de vie des familles d’enfants en domesticité en Haïti étant intrinsèquement liées aux contextes sociohistorique, politique et économique du pays. La conclusion de ce mémoire porte sur la pertinence de l’approche d’organisation communautaire, favorisée par certaines organisations locales en Haïti, pour lutter contre les mécanismes d’oppression subis par les familles d’enfants en domesticité en Haïti.

Ma présentation vise à déterminer comment la Russie utilise l’énergie dans l’élaboration de sa politique étrangère à l’égard des pays de l’ancien espace soviétique depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Depuis 2000, plusieurs pays de l’ancien espace soviétique ont subi de la part de la Russie ou d’entreprises énergétiques russes proches du Kremlin des coupures d’approvisionnement en gaz naturel, des tentatives de prise de contrôle de leurs installations énergétiques ou des renégociations de contrat ayant mené pour certains à une augmentation importante du prix du gaz. Ce sujet demeure d’actualité puisque les analystes ne s’entendent toujours pas sur les motivations des autorités russes derrières ces gestes. Certains croient que le Kremlin utilise ses importantes ressources énergétiques comme levier d’influence afin d’atteindre ses objectifs géopolitiques et économiques tandis que d’autres croient plutôt que l’attitude de Moscou repose sur une approche purement commerciale, visant à mettre fin aux subventions accordées aux anciennes républiques soviétiques.  Dans le cadre de cette présentation, nous présenterons donc les éléments majeurs de la politique énergétique russe puis nous établirons le portrait de la situation énergétique russe et de son pouvoir énergétique réel dans le cadre de ses relations avec les anciennes républiques soviétiques. Finalement, nous présenterons les moyens d’influence énergétique à la disposition du Kremlin depuis 2000.



Lors de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada, par l’entremise de la plateforme du parti, ont mis de l’avant un réengagement du Canada dans les opérations de maintien de la paix (OMP). Après son arrivé au pouvoir, Justin Trudeau fessait état de cette intention lors d’une conférence de presse en compagnie du Secrétaire général des Nations Unies. Une annonce concrète tarde toutefois à se concrétiser. Notre recherche porte sur les facteurs qui influencent la prise de décision du gouvernement fédéral quant au réengagement proclamé des Forces armées canadiennes (FAC) dans les OMP de l’ONU.

Afin de définir et d’expliquer ces différents facteurs, nous nous basons sur le cadre élaboré par Bellamy et Williams dans Providing Peacekeepers. Ce cadre d’analyse nous permettra d’évaluer lesquels des cinq secteurs définis par Bellamy et Williams (soit les secteurs politiques, sécuritaires, économiques, institutionnels et normatifs) semblent avoir le plus d’influence sur la prise de décision. 

À la suite de la revue de la littérature initiale, il nous apparaît que les facteurs politiques, qu’ils soient rationnels ou inhibiteurs, sont ceux qui auraient le plus d’influence sur la prise de décision du gouvernement de Justin Trudeau. Il semble que l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis ait créé pour le gouvernement canadien des priorités alternatives qui repoussent le réengagement.

L’aide internationale est en essor depuis quelques années. Toutefois, les recherches démontrent que plusieurs obstacles viennent nuire à la pérennisation des projets implantés. Par exemple, la création d’un lien de dépendance entre les pays bénéficiaires et les pays du nord viendrait nuire à la durabilité des changements apportés. L’objectif de la présente recherche est d’identifier les facteurs qui permettent la pérennité de l’intervention en contexte de coopération internationale. Afin de répondre à cet objectif, un devis qualitatif a été élaboré. Différents acteurs impliqués dans l’organisation Psychoéducation sans Frontières ont été sondés par le biais de trois méthodes de collecte. 30 participants ont répondu à un questionnaire portant sur différents facteurs de pérennisation, à deux moments : avant leur départ et à la suite du projet de coopération internationale. Ils ont également participé à un groupe de discussion focalisé à leur retour. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 4 accompagnateurs. Une analyse de contenu thématique a permis de faire ressortir que le fait d’établir une relation de confiance entre les coopérants et les partenaires favorisent la pérennité des interventions. Ce lien se crée par (1) l’utilisation d’une approche d’empowerment, (2) l’emploi des schèmes relationnels psychoéducatifs, et (3) par l’établissement de relations égalitaires. Des stratégies et des moyens concrets pour actualiser chacun de ces ingrédients seront présentés.

 

Au Mali, l’accès aux soins de santé primaires (SSP) et de santé sexuelle et reproductive et droits (SSRD) est limité, en particulier pour les femmes et les filles. Dans ce contexte, le projet CLEFS (2020-2025) évalue les connaissances relatives aux SSP et SSRD en vue d’actualiser les formations en santé de première ligne. Des entretiens menés auprès d’utilisateurs de centres de santé, praticiens et acteurs de l’enseignement ont été analysés avec QDA Miner en utilisant une approche déductive et inductive. L’étude qualitative se distingue par son processus partenarial entre l’équipe projet et les partenaires terrain à toutes les étapes de la recherche. Une analyse des retombées du processus partenarial permet d’identifier plusieurs impacts positifs : i) relever les habiletés et lacunes en matière de recherche et y remédier partiellement; ii) créer une relation plus équitable qui permet l’émergence d’un sentiment d’appropriation de la démarche et des données par les partenaires terrain; iii) faire rayonner les chercheurs locaux, notamment à travers la publication conjointe d’articles scientifiques; et iv) créer un espace d’échange et de concertation entre acteurs de la santé favorisant la pérennisation des actions découlant du projet de recherche. Ultimement, la démonstration des avantages et des limites de ce projet peut servir de référence à d’autres partenariats de recherche entre pays à des niveaux de développement différenciés et souhaitant adopter une démarche plus équitable.

Le Nigéria est un pays de paradoxes : d’une part, il est marqué par l’instabilité politique et la fragmentation de la société autour de clivages ethniques, régionaux et religieux qui ont souvent menacé jusqu’à son existence. D’autre part, en dépit de cette situation, le Nigeria reste le géant du continent, met en œuvre des stratégies d’influence et parvient à construire un consensus entre les élites sur les objectifs fondamentaux de la politique étrangère. Cette communication vise à identifier les origines internes de ce consensus entre les élites sur les fondements de la politique étrangère.

En nous inspirant du néoinstitutionnalisme sociologique, nous émettons l’hypothèse que deux mécanismes expliquent la construction de ce consensus : la socialisation commune des élites bureaucratiques et l’application de principes consociatifs. Ces deux mécanismes engendrent un amoindrissement des tensions dans les échelons élevés du processus décisionnel par rapport à la nature conflictuelle au niveau social. Nous montrons en outre que la portée de ce consensus change avec le temps : très fort durant l’« âge d’or » de la reconstruction et du rayonnement de l’État nigérian dans les années 1970, il a évolué vers un consensus de façade qui sert de plus petit dominateur commun aux élites dans les années 1980.



Les biens culturels sont de plus en plus menacés: entre destructions et vols, ces biens deviennent les objets d’un trafic contre lequel il faut lutter. Cela passe par la mise en place d'une protection efficace.

Depuis quelques années, en même temps que s’accroît le trafic de ces biens, se dessine à l’échelle internationale un vaste panorama juridique visant à endiguer ce problème et à protéger le patrimoine culturel. De même, des mesures pratiques (codes de déontologie, listes des biens menacés ou recherchés) voient le jour et des organisations non gouvernementales ou internationales tiennent une place de premier plan dans la lutte, comme l'Organisation mondiale des douanes, etc.

Pour connaître le rôle que joue le droit dans la lutte contre ce trafic illicite, il est important de répondre à la problématique suivante: le droit international est-il l’instrument le plus efficace pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels?

Nous posons l’hypothèse que le droit international est bien sûr indispensable, mais qu’il se heurte à d’importantes limites (manque d’harmonisation des droits nationaux, hausse du trafic, etc.), auxquelles se heurtent moins les mesures pratiques, qui visent surtout à éduquer et moraliser les populations (formation des professionnels, publicité).

Ces dernières serraient selon nous des remèdes plus efficaces, et constitueraient la clé de la réussite pour les États qui désirent une vraie politique de lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

Les auteures sont des spécialistes de l’enseignement clinique auprès de la Clinique internationale de défense des droits humains de l’UQAM, qui œuvre depuis 10 ans en droit international des droits humains.

La problématique qui sera soulevée concerne la question de savoir si et, le cas échéant, comment la recherche-action en milieu clinique exerce une influence sur le développement du droit international et l’efficacité de la protection internationale des droits humains.

À l’aide de deux exemples récents de projets de recherche-action clinique de la CIDDHU - la réalisation d’un rapport parallèle sur la violence faite aux femmes à Saint-Vincent-et-les-Grenadines et une demande de mesures provisoires à la Cour Interaméricaine des droits de l’homme - les auteurs identifieront les particularités liées à la réalisation de ce genre de projets dans un milieu clinique universitaire versus la défense des droits humains effectuée par des organismes de la société civile (ONG, organismes communautaires etc.).

Nous avancerons l’hypothèse selon laquelle le travail en clinique universitaire, en mettant davantage l’accent sur la recherche et l’opérationnalisation des normes juridiques, permet aux chercheurs cliniciens de développer des approches et des arguments juridiques novateurs, repoussant ainsi les limites du droit international et favorisant une utilisation plus efficace du cadre juridique international pour la protection des droits humains.

L'arrivée au pouvoir de Barack Obama devait permettre aux États-Unis de réintégrer les efforts globaux de lutte aux changements climatiques. Depuis l'échec de l'American Power Act au Sénat et la victoire républicaine aux élections de mi-mandat, il est devenu clair que le Président ne pourra respecter sa promesse en imposant une limite aux émissions de gaz à effet de serre du pays.

Les principales explications attribuent cet échec à l'influence des lobbys liés à l'industrie des hydrocarbures, comme celle du charbon. En considérant les facteurs électoraux, le succès de cette influence auprès des législateurs peut se comprendre. Ce type d'explications ne permet cependant pas de comprendre comment le discours de cette industrie a pu si bien être intégré par l'élite politique américaine, et ce, au point de devenir un discours dominant.

Comment peut-on expliquer le succès de ce discours aux États-Unis? Il sera défendu que ce discours a eu un tel succès aux États-Unis puisqu'il est compatible avec les valeurs dites « américaines », alors qu'elles se révèlent être en contradiction avec les discours concurrents.

En se basant sur les travaux portant sur les discours environnementaux de Dryzek et Hajer, une analyse du discours entourant la question climatique lors de la première moitié du mandat d'Obama sera faite afin de mettre en évidence les principales conceptions de l'environnement présentes aux États-Unis pour ensuite comparer ces conceptions aux « valeurs américaines ».

Est-ce que le Canada avait l’obligation de donner suite à la recommandation du Comité de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, soit celle de faire une enquête sur les filles et les femmes autochtones disparues ou assassinées ?Les arguments qui suivent nous permettent de conclure que le Canada avait l'obligation d'effectuer une telle enquête:  En vertu du droit des traités, le respect des recommandations du Comité, permet d’atteindre le but et l’objet de la Convention et du Protocole.À ce propos, le la notion de Pacta sunt servanda, lu à la lumière des écrits du Comité des droits de l’homme ainsi qu’avec les critères retenus par la CIJ, nous permet de conclure qu’un État ayant accepté d’être partie à une convention se doit d’appliquer les recommandations du comité ayant à sa charge le respect et la mise en œuvre d’une convention.  L’obligation de faire enquête se retrouve aux paragraphes 2(c) et 2(e) de la Convention.Les États se doivent d’agir avec la diligence voulue afin de prévenir la violation de droits, d’enquêter sur leur violation, de punir leurs auteurs et de réparer les dommages causés. À ce propos, la jurisprudence de la CEDH et de la CIADH est venue corroborer notre position. De surcroît, après analyse des obligations de la CEDEF lues à la lumière des recommandations générales formulées par le Comité, le Canada a l’obligation de mener une enquête sur la situation des femmes autochtones assassinées ou disparues.

Depuis 2001, l’Approche Compréhensive a émergée comme phénomène important au sein des études stratégiques. Or nous avons trouvé, suite à une revue systématique de la littérature qu’en fait «l’Approche Compréhensive est une philosophie», ce qui est fondamental: “The Comprehensive Approach not only makes sense – it is necessary”, Anders Fogh Rasmussen (2010) OTAN. Cependant, les militaires seuls sont incapables de résoudre les causes fondamentales des conflits ce qui interpelle alors les autres éléments de pouvoirs nationaux et internationaux. Dans une perspective collaborative globale, il apparait possible de proposer un modèle intégré. Construit à partir de six dimensions: Le contexte situationnel, la socioculture, la structure organisationnelle, les politiques stratégiques, les processus systémiques et la dynamique synergique. Ces six dimensions représentent les assisses de base d’un modèle (voir figure). Le but de ma recherche est donc d’appliquer cette philosophie de l’Approche Compréhensive en mettant en œuvre concrètement le modèle théorique de la Synergie de par l’étude de cas des engagements Canadiens. Employant la méthode de la théorisation enracinée comme devis de recherche, faisant le levier du logiciel NVIVO® et itérant entre la revue de documentation, l’analyse du contenu du terrain humain et une méta-analyse, il s’agit d'une méthodologie triangulée. L’apport original est d’établir la Synergie comme une collaboration inter-paradigmatique constructive et pratique.

Le déclenchement du conflit armé sur le territoire ukrainien le 24 février 2022 a entraîné de nombreuses réactions de la part de la communauté internationale au regard de la violation, par la Russie, du principe de l’interdiction du recours à la force affirmé par l’article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies. L’exercice du droit de veto russe a conduit au blocage du Conseil de Sécurité. Ainsi, l’Assemblée générale s’est saisie de la question en adoptant plusieurs résolutions et mesures afin de pallier la carence du Conseil de Sécurité. Les États du Nord global, alliés contre la Russie, ont rapidement adopté des sanctions économiques et des mesures diplomatiques à l’encontre de l’État russe, engendrant une coopération interétatique sans précédent. Parallèlement, plusieurs juridictions internationales ont été saisies de la situation de l’Ukraine comme la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale. Enfin, depuis le mois de février 2022, le conflit armé a engendré plus de 7,2 millions de réfugiés, cette situation ayant conduit au déclenchement du mécanisme de la protection temporaire à l’échelle de l’Union européenne et à l’adoption de mesures d’immigration et de soutien par le Canada. L’objectif est de procéder à une analyse rétrospective de toutes ces mesures afin d’en évaluer l’impact sur le déroulement du conflit, la protection de la population civile et la responsabilité internationale de l’État russe du fait de l'agression armée de l'Ukraine.

L’autorégulation est devenue l’un des principaux modèles de gouvernance transnationale. L’essor de ce type de régulation coïncide avec l’accélération de l’internationalisation économique et politique et avec les difficultés des États à contrôler la livraison des biens publics nécessaires pour pallier les effets négatifs de la mondialisation.

La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est une forme d’autorégulation qui vise l’internalisation par les entreprises des externalités négatives de leur action. C’est un type d’autorégulation privée et volontaire qui s’attaque à des problématiques sensibles comme les normes du travail et l’environnement. L’élaboration des codes de RSE est un processus politique qui suit des étapes propres à l’élaboration de politiques. Bien qu’à première vue ce type de régulation puisse laisser transparaître un certain retrait des instances étatiques de la scène régulatrice, une analyse plus approfondie des différentes étapes du processus d’élaboration de ces codes peut au contraire révéler que l’État est encore actif dans l’établissement de balises sur le secteur privé.

Cette communication vise à décrire l’influence réelle des instances étatiques dans ces schémas d’autorégulation dans le cas de l’adoption par les entreprises minières canadiennes présentes en Amérique latine de codes de RSE, ainsi qu’à identifier les facteurs qui déterminent cette influence.

La domination coloniale israélienne sur la nation palestinienne prend non seulement une dimension locale et matérielle (le contrôle des corps sur territoire donné), mais aussi une dimension discursive et internationale. Le nombre d’autobiographies d’Israéliens et de Palestiniens publiées en édition originale anglaise entre 1993 et 2012 (62 palestiniennes, 319 israéliennes et deux en partenariat) témoigne de l’intensité de cette lutte discursive pour légitimer ou modifier cet état de fait. Ces matériaux sont particulièrement riches puisqu’écrire une autobiographie en anglais, plutôt qu’en hébreu (langue d’usage en Israël) ou en arabe (langue d’usage en Palestine), est un geste d’une grande portée politique.

L’analyse de ces autobiographies permet donc de mettre en lumière une construction narrative de l’identité (Jenkins 2008 [1996] ; Somers 1994), et en particulier de l’identité nationale (Smith 1991; 2009), propre à la localisation socio-idéologique de chacun de ces acteurs. Plus précisément, l’analyse structurale du discours (Houle 1979 ; Piret, Nizet et al. 1996) de trois autobiographies palestiniennes largement diffusées – Izzeldin Abuelaish (2010), Mosab Hassan Yousef (2010) et Edward Said (1999) – permet de dégager des formes distinctes de construction du soi et de rapport à l’altérité. C’est à ces construits identitaires et à la façon dont ils viennent légitimer ou subvertir le rapport colonial entre Israéliens et Palestiniens que s’attarde cette communication.

La communication que je propose porte sur les droits des minorités nationales dans le droit international. Dans celui-ci, les minorités nationales ont seulement des droits généraux se résumant à la liberté de jouir de leur propre culture. Les seules minorités ethnoculturelles à se voir attribuer des droits spécifiques d’autonomie gouvernementale sont les peuples indigènes. Cependant, cela fait en sorte que les besoins distincts et les aspirations historiques et culturelles des minorités nationales ne sont pas pris en compte. De plus, les organisations internationales ne peuvent pas adéquatement agir dans les cas de conflits entre les États et les minorités ethnoculturelles. Deux éléments peuvent faire avancer les droits des minorités nationales à l’échelle internationale. Premièrement, je vais présenter les conditions ayant permis un avancement substantiel des droits des minorités ethnoculturelles dans les pays occidentaux. Celles-ci sont une plus grande conscience des droits, la démographie, la possibilité de mobilisation politique, l’élimination de la sécurisation des relations ethniques et un consensus sur les droits de la personne. Deuxièmement, je présenterai une conception des groupes ethnoculturels pouvant aider à l’acceptation de droits spécifiques pour les minorités nationales dans le droit international. Cette conception conçoit la différence entre les peuples indigènes et les minorités nationales comme étant une différence non pas de nature, mais bien de degré.

Cette recherche s’interroge sur les impacts des parcours migratoires des femmes d’Afrique subsaharienne en France sur leur santé reproductive, dans un contexte où la prévalence du VIH exacerbe les vulnérabilités. La problématique centrale explore comment ces femmes naviguent entre précarité administrative, défis culturels, stigmatisation liée au VIH et accès limité aux services de santé reproductive. La contribution de cette étude repose sur l’identification des dynamiques spécifiques qui influencent la santé reproductive des migrantes, enrichissant ainsi les connaissances sur les obstacles structurels et socioculturels qu’elles rencontrent en France. En adoptant une approche qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs, nous avons recueilli des données détaillées sur les expériences de ces femmes, notamment en matière de contraception, de grossesse et de soins prénataux. Les résultats préliminaires révèlent une forte interaction entre les conditions de vie des migrantes et leur accès aux services de santé. La stigmatisation, les barrières linguistiques et les attentes culturelles modulent profondément leurs choix reproductifs. En dépit de ces difficultés, ces femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter ces obstacles. Cette étude appelle à des politiques publiques plus inclusives, sensibles aux réalités des migrantes, et à une meilleure coordination entre les acteurs sociaux et sanitaires pour garantir un accès équitable aux soins de santé.

En 1959, le Traité sur l'Antarctique tentait d'apporter une solution aux conflits politiques et juridiques nés à la suite de la découverte puis de l'exploration de ce continent. Le statu quo imposé par l'article 4 devait faire de l'Antarctique un espace de paix et de coopération internationale voué à la recherche scientifique. Depuis lors, le traité s'est mué en un «système» qui a su relever de nombreux défis, le statu quo étant confirmé par les articles 4 et 7 du Protocole de Madrid de 1991 .

Cette approche du «gel», bien que justifiée dans un contexte «conflictogène», soulève de sérieuses interrogations au contact des mutations en cours au sein et à l'extérieur du système antarctique. Dans le contexte futur de la révision du Protocole, notre thèse préconise l'approche inverse du «dégel» pour clarifier le statut de la Res Antarctica ; elle propose d'autres mécanismes pouvant restituer la cohérence du système antarctique dans son objectif de servir les intérêts de l'humanité.

Dès son indépendance, la Côte d’Ivoire a choisi le libéralisme économique comme modèle de développement. Elle a opté pour l’investissement privé étranger à une époque où l’aide publique avait encore la faveur des instances internationales. Cela a fait qu’elle a pris économiquement de l’avance sur les autres pays de la sous-région ouest africaine. Son rythme de croissance annuelle a atteint les 7 % au cours de cette période. Malgré les turbulences qu’elle a connu dans sa trajectoire économique depuis les années 1980, la Côte d’Ivoire continue d’afficher des taux de croissance élevée. Cependant, la pauvreté et les inégalités persistent dans le pays. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de pauvreté, en 2015, était de 46,3%. Par ailleurs, les politiques libérales ont créé des disparités entre Abidjan, la capitale, et les autres villes de l’ensemble du pays. Dans ce contexte, l’on est en droit de se demander pourquoi la forte croissance nationale ainsi que les abondantes ressources financières générées, n’ont pas pour conséquence un développement social adéquat en Côte d’Ivoire? À partir de l’analyse des politiques de développement de ce pays depuis son indépendance jusqu’à nos jours, nous avons regroupé les obstacles, à un développement socialement durable en Côte d’Ivoire, selon trois dimensions majeures : le développement des régions, les investissements dans la santé et l’éducation des populations, et enfin la cohésion sociale.

Cette proposition de communication porte sur la compréhension des conditions institutionnelles politiques et économiques qui amènent des changements. Leurs conséquences en ce qui concerne le développement de la capacité scientifique et l’application plus large des résultats de la recherche scientifique, et les leçons relatives aux politiques publiques. Il aborde certaines études de cas ou des analyses comparatives sur des changements en cours dans des organisations de recherche ou dans le cadre institutionnel des systèmes de recherche. Dans ce contexte dynamique, certains signes de changement évidents apparaissent dans l’émergence d’organisation nouvelles ou restructurées pour orienter la recherche publique ou promouvoir l’innovation ; de nouvelles orientations de programmes au sein de nouvelles organisations ; et de nouveaux partenariats à l’échelle nationale et internationale. Cet exposé aborde l’énorme développement de l’activité scientifique qui a progressé aux suds dans le domaine de la robotique, les énergies renouvelables, les biotechnologiques, les changements climatiques et les Technologies de l’Information et de la Communication (TICS). Bien que de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie soient caractérisés par une faible capacité scientifique, des signes de changements sont observables dans la façon dont les gouvernements appuient et promeuvent la science et la technologie.

Mots clés: transformation, recherche, suds, innovations, résultats, nouvelles pistes.

Grâce à un examen approfondi de la littérature concentrant sur 75 articles de recherche publiés entre 2010 et 2022, cette présentation de recherche met en contexte les provinces de l'Atlantique et retrace l'histoire du Programme des travailleurs étrangers temporaires de 1973 à 2016 en tant que précurseur du Projet pilote d'immigration au Canada atlantique (PPICA). Ma recherche comble une lacune dans la littérature compte tenu de la nouveauté du PPICA, du peu de recherches qui considèrent ce programme dans le contexte de la pandémie, ou qui retracent ses racines historiques. Cette recherche examine comment le PPICA a été conçu pour relever les défis auxquels font face les provinces de l'Atlantique, comme le vieillissement, le chômage élevé, les pénuries de main-d'œuvre et l'exode. Je démontre comment le projet pilote a été utilisé dans les industries des fruits de mer et de la pêche pour recruter des travailleurs étrangers et pour comprendre les impacts émergents sur la rétention, les communautés locales et les travailleurs eux-mêmes, tout en prenant en considération le contexte de la pandémie de COVID-19. Notamment, l'interdiction d'entrée des travailleurs migrants, le retard de la saison de pêche au homard, une quarantaine obligatoire, et des conditions de vie dangereuses et surpeuplées.

Dans les dernières années, le Représentant spécial de l’ONU sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales a clairement statué que les entreprises ont le devoir de respecter les droits humains dans l’ensemble de leurs relations d’affaires, partout sur la planète.  Selon les principes adoptés par l’ONU, les entreprises doivent être proactives et prendre des moyens pour ne pas se rendre complices de violations aux droits, par exemple au sein de leur chaine d’approvisionnement.  Ne rien faire n’est pas une option valide.  Mais la gouvernance des chaines de production n’est pas une mince tâche.  Les processus de fabrication sont plus fragmentés que jamais et se composent d’une multitude de fournisseurs dispersés dans plusieurs pays et à divers niveaux de la chaine.  Dans ce contexte, comment les entreprises peuvent-elles s’acquitter de cette responsabilité ?  Nous avons exploré cette question.  L’une des avenues est la réalisation d’une vérification diligente continue afin de prévenir les violations potentielles aux droits humains et de corriger celles qui n’ont pu être évitées.  À l’aide de données provenant d’entrevues réalisées à Hong Kong et à New Delhi auprès d’auditeurs et de consultants, nous analysons les conditions nécessaires à la réussite de cette vérification diligente et les problématiques qui en découlent.  Nos résultats montrent que les principes théoriques et la réalité du terrain se confrontent souvent mais ne sont pas incompatibles.

Le droit de participation de l’enfant à l’aune du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

L’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant stipule la consulation de l'enfant. C'est une innovation majeure. Elle fait de la participation de l’enfant un principe de protection. Cependant, ce principe ne s’est pas traduit sur le terrain: réserves des États, réticence des tribunaux, mandat limité aux rapports étatiques du Comité des droits de l'enfant...

S’établit ainsi un constat entre l’affirmation de bâtir la protection de l’enfant sur le respect de ses droits dont celui de participer et la réalisation concrète de ce principe. Grâce à l’action des ONGs, de la doctrine fondée sur l’approche basée sur les droits de la personne et de la voix des enfants, un Protocole a été adopté pour corriger cette lacune, c’est leProtocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

Notre étude examinera l'adéquation de ce protocole à l’article 12 de la Convention (I). En se fondant sur les mécanismes similaires (Charte africaine des droits et de bien-être de l’enfant, Convention européenne sur l’exercice des droits de l’enfant,...) nous soulignerons ses limites et potentialités (II) et les moyens pour le rendre plus efficient (III). Notre méthodologie sera comparativiste et porté sur le droit prospectif.

Problématique 
Haïti accuse une importante pénurie de ressources en réadaptation. Comment former des professionnels alors qu’Haïti est plongé dans un contexte politique chaotique? 

Objectifs 
Selon la perspective d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes haïtiens (EPH), d’universitaires et de bailleurs de fonds, 1) identifier et 2) réduire les obstacles aux études supérieures (OÉS). La recherche emprunte l'épistémologie d'une recherche-action participative communautaire (RAPC). Le Consolidated Framework for Implementation Research a soutenu le processus d’analyse des données. 

Méthode 
Soutenue par une expatriée à distance, une équipe de 16 EPH a mené 43 entrevues auprès d’EPH, d’universitaires et de bailleurs financiers (obj. 1). Puis, elle a réalisé 12 ateliers de réduction OÉS (obj. 2). 

Résultats préliminaires 
Obj. 1 : Vingt-sept OÉS ont été identifiés (10 personnels, 7 universitaires, et 10 systémiques). 
Obj. 2 : Quatre OES personnels ont été réduits : compréhension du processus d’admission, production de documents de qualité, mise à niveau de compétences, surmonter l’inertie. Trois OÉS universitaires ont été réduits : cursus disponible, enseignants qualifiés, collaboration interuniversitaire. Un OÉS systémique a été réduit : reconnaissance législative. 

Retombées 
Bien que le contexte sociopolitique n’ait cessé de détériorer, une RAPC, obligeant l’agir personnel et collectif a soutenu le renforcement de capacités et facilité l’accès aux études supérieures.