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Cette communication présente l’émergence de l’enjeu migratoire comme critère de bonne gouvernance pour l’obtention de l’aide internationale européenne au Sénégal. D’une part, l’aide au développement est brandie comme facteur incitatif à la collaboration du Sénégal dans la gestion des flux d’émigration subsahariens vers l’Europe. D’autre part, le Sénégal utilise sa position géostratégique dans les circuits migratoires comme instrument de marchandage pour obtenir de l’aide au développement. Le caractère instrumental de cette coopération euro-sénégalaise a pour effet de détourner l’aide internationale et reconfigurer les politiques migratoires sénégalaises.

Nous approfondirons comment la gestion migratoire est devenue un critère d’évaluation de bonne gouvernance pour les bailleurs de fonds européens depuis 2000. Des exemples seront tirés des Fonds européen pour le développement et des Plans Afrique de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement.

Nous explorerons deux principales mutations dans les politiques migratoires du Sénégal depuis 2000 : 1) une gestion externalisée des frontières européennes entrainant la primauté des questions d’émigration vers l'Europe au détriment des migrations intra-africaines  2) une diminution des mécanismes de libéralisation pour consolider l’espace de libre-circulation, droit de résidence et d’établissement en Afrique de l’Ouest parallèlement à une augmentation des mécanismes restrictifs de mobilité intercontinentale. 

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) classe les obstacles techniques au commerce (OTC) en fonction de leurs objectifs de création. Bien que toutes ces réglementations et normes techniques ne soient pas obligatoires pour les produits, les préoccupations environnementales de la population les rendent néanmoins indispensables à la mise en circulation des produits sur le marché. Les exportateurs doivent donc tenir compte des normes en place dans le pays de destination afin d'augmenter le volume des échanges. Dans le même temps, les dépenses imputables au respect des réglementations techniques découragent les pays à faible revenu à entrer sur le marché mondial (Xiong et al., 2011). 

Cet article présente une étude des barrières techniques au commerce en fonction de leurs objectifs. Ainsi, nous cherchons, en réalité, à savoir quelles catégories provoquent principalement des effets négatifs sur le commerce, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Pour ce faire, nous avons porté une attention toute particulière à la situation européenne. Les données collectés pour les analyses proviennent directement de la base de données sur les OTC de l’ OMC. Les résultats de cet article de recherche contribueront à l’avancement des connaissances en terme d’application et de déploiement des politiques commerciales, en permettant une vue globale sur  les catégories d’OTC représentant un risque potentiel par rapport aux accords commerciaux existant entre les pays.

Le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) a été instauré en 1966 par le gouvernement fédéral canadien et repose essentiellement sur des ententes bilatérales conclues avec le Mexique et plusieurs pays des Caraïbes. Son objectif est de permettre aux entreprises agricoles d’embaucher des travailleurs étrangers temporaires afin de remédier à leur difficulté grandissante de recruter du personnel au sein de la population nationale. Considérant sa vive popularité, le cadre du PTAS a été repris dans d'autres secteurs économiques canadiens, en plus de servir de modèle pour l’établissement de programmes analogues dans d’autres États. Bien que les bienfaits économiques du PTAS soient incontestables, les risques d’exploitation découlant de ce programme sont de plus en plus dénoncés. Des auteurs soutiennent notamment qu’il constitue une forme contemporaine d’esclavage et qu’il réduit les travailleurs étrangers à un statut de marchandise (Basok, 2007; Depatie-Pelletier, 2009).

En nous basant sur une revue de la littérature, nous proposons que le PTAS ne constituent pas un modèle de bonnes pratiques puisqu'il contribue à la vulnérabilisation des travailleurs étrangers. D'abord, nous explorerons le contexte social, économique et juridique ayant abouti à sa mise en place. Nous aborderons ensuite comment le cadre légal du PTAS et plus spécifiquement les permis de travail liés à un employeur spécifique participent à la création d’un climat de travail abusif et servile.

Suite à la crise alimentaire et économique de 2008, les investissements agricoles étrangers et nationaux ont pris une ampleur considérable dans les pays en « voie de développement » à l’échelle de la planète. Ce phénomène d'accaparement de terres intéresse de plus en plus les communautés universitaires, les ONG, les institutions internationales, ainsi que les associations d’agriculteurs.trices, car il sème une certaine controverse. En Afrique de l’Ouest, où de plus en plus de transactions foncières prennent place, l’accaparement des terres exacerbe la menace d’insécurité alimentaire qui plane déjà sur plusieurs pays de cette région et modifie également les rapports qu’entretiennent les paysan.ne.s avec la terre.

Bien que de plus en plus de chercheurs étudient ce phénomène, trop peu de recherches se penchent sur les effets qui touchent plus particulièrement les femmes paysannes et leur famille.  Dans le cadre de cette présentation, nous allons aborder les conséquences que ces transactions foncières font planer sur les femmes paysannes dans les sociétés ouest-africaines. Pour ce faire, nous allons utiliser une approche marxiste et féministe afin d’analyser le cadre capitaliste dans lequel s’inscrivent ces investissements agricoles et les modifications que ceux-ci amènent sur les liens terre/paysan.ne.s. Nous allons également nous pencher sur les conséquences directes qui affectent les femmes de ces communautés et leurs réponses en réaction à ce phénomène.

En quête de légitimité suite à la crise asiatique des années 1990, la Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI) tentent, depuis 1999, d’opérer un repositionnement idéologique. Le véhicule de ce virage stratégique: les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). De Jean-Pierre Cling à Bessma Momani, en passant par Bonnie Campbell et Arne Ruckert, de nombreux chercheurs s’évertuent à démontrer que les DSRP ne représentent pas une réelle inflexion dans le modèle de développement privilégié lors des Programmes d’ajustement structurel (PAS). Ainsi, la croissance économique reste la priorité. Toutefois, trop peu de chercheurs expliquent les raisons de la persistance du modèle néolibéral du FMI et de la BM. C’est ce sur quoi portera la présente communication. D’abord, une brève analyse des DSRP en comparaison aux PAS, en lien avec l’analyse des discours, le néolibéralisme inclusif, l’appropriation locale et les conditionnalités. Ensuite, une explication constructiviste de l’imperméabilité du modèle néolibéral en développement. Ainsi, les structures idéelles, influencées par l’hégémonie libérale, ont créé un consensus d’intersubjectivité. Ce consensus, socialement construit, a poussé les pays du Sud à internaliser le modèle néolibéral. Cette suprématie des idées actuelles et la lenteur des changements structurels expliquent la persistance d’un modèle de développement défaillant.

Dans le cadre de notre communication, nous souhaitons déterminer si la responsabilité sociale des entreprises peut être une manière de dépasser cette opposition traditionnelle entre IDE et développement. Pour ce faire, nous analysons la littérature sur la RSE dans les pays en développement et l’employons pour développer une modèle idéal-typique de RSE pour le développement que nous confrontons avec les défis identifiés par la littérature concernant l’impact des IDE pour le développement. Cela nous permet de déterminer l’impact potentiel des investissements privés responsables sur le développement.

La contribution du secteur privé au développement dans les pays du Sud est une problématique sujette à de nombreuses controverses.Pour certains, les investissements directs étrangers (IDE) sont une condition nécessaire du développement, pour d’autres la cause de la croissance des inégalités voire même d’une croissance de l’endettement et de réduction des services quand ces investissements sont faits dans le cadre de partenariats public-privés dans le secteur des services à la population (santé, eau potable, …).

Lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000, l'Assemblée générale des Nations Unies a établi une feuille de route déclinée en huit objectifs pour éradiquer la pauvreté à l'horizon 2015. Alors que la valeur juridique des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) semble être celle d'une simple déclaration d'intention de la part des États qui les ont adoptés, l'adhésion à ces objectifs par les différents organes des Nations Unies leur confère une toute autre dimension. Cela est particulièrement le cas pour les banques multilatérales de développement qui appartiennent au système des Nations Unies et qui sont les principaux bailleurs de fonds des pays en développement, soit le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. En effet, la prise en compte de ces Objectifs par ces institutions pour orienter l'aide au développement pourrait avoir des conséquences concrètes dans les pays en développement, notamment sur le financement des projets de développement agricole pour une sécurité alimentaire durable des populations les plus vulnérables. Le Cadre de développement intégré d'ores et déjà adopté par ces institutions, qui mesure désormais l'impact de la réalisation des projets de développement sur les populations et pas seulement l'affectation et la consommation des ressources, constitue une avancée dans la manière d'orienter et d'encadrer les projets de développement en donnant une dimension concrète aux OMD et une valeur juridique plus importante.

Le déclenchement du conflit armé sur le territoire ukrainien le 24 février 2022 a entraîné de nombreuses réactions de la part de la communauté internationale au regard de la violation, par la Russie, du principe de l’interdiction du recours à la force affirmé par l’article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies. L’exercice du droit de veto russe a conduit au blocage du Conseil de Sécurité. Ainsi, l’Assemblée générale s’est saisie de la question en adoptant plusieurs résolutions et mesures afin de pallier la carence du Conseil de Sécurité. Les États du Nord global, alliés contre la Russie, ont rapidement adopté des sanctions économiques et des mesures diplomatiques à l’encontre de l’État russe, engendrant une coopération interétatique sans précédent. Parallèlement, plusieurs juridictions internationales ont été saisies de la situation de l’Ukraine comme la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale. Enfin, depuis le mois de février 2022, le conflit armé a engendré plus de 7,2 millions de réfugiés, cette situation ayant conduit au déclenchement du mécanisme de la protection temporaire à l’échelle de l’Union européenne et à l’adoption de mesures d’immigration et de soutien par le Canada. L’objectif est de procéder à une analyse rétrospective de toutes ces mesures afin d’en évaluer l’impact sur le déroulement du conflit, la protection de la population civile et la responsabilité internationale de l’État russe du fait de l'agression armée de l'Ukraine.

La guerre en République Démocratique du Congo (RDC) a causé plusieurs millions de morts depuis 1997. L’est de la RDC en général et la province du Nord-Kivu en particulier sont les parties qui paient le lourd tribut. L’attention médiatique sur cette province a atteint son sommet dernièrement à la suite de la défaite des rebelles du M23, une année après leur prise de la ville de Goma le 19 novembre 2012. Plusieurs ont fait de l’édification de l’État une priorité aux dépens des acteurs non-étatiques et religieux en particulier. Je présenterai au cours de cet exposé les résultats de ma recherche empirique faite à Kinshasa et à Goma. Deux questions étaient à la base de cette recherche : (1) quel rôle les églises catholique romaine, protestante et de réveil jouent-elles dans la consolidation de la paix religieuse en RDC en général, et dans la ville de Goma en particulier? (2) comment s’approprient-elles le programme de la paix selon leurs confessions respectives? Cette recherche a pour objectif général d’analyser l’organisation des trois églises citées plus haut dans la consolidation de la paix religieuse. Plus précisément, elle vise à explorer les approches et activités liées à la paix de trois églises et leur mise en pratique dans diverses applications socio-politiques dans la ville de Goma. Trois sources d’informations m’ont servi à la collecte des données : (1) des entrevues individuelles semi-dirigées; (2) l’analyse documentaire; et (3) des observations non-participantes.

En Europe, l’ouverture des échanges, à travers le  marché commun, l’union douanière et l’intégration monétaire, offre un cadre unique pour l’analyse de l’intégration et la convergence économique. Cet article a pour premier objectif d’étudier la relation conceptuelle entre intégration et convergence dans le contexte européen. Nous nous appuyons sur les littératures initiées par Krugman et Eichengreen (1993, 2013). À l’analyse conceptuelle, nous ajoutons une perspective empirique originale, non pas au niveau macroéconomique mais au niveau mésoéconomique. À l’aide d’une base de données unique, la dynamique d’intégration européenne est analysée en utilisant les grappes industrielles comme unité d’analyse. Notre hypothèse: la libéralisation des échanges en Europe, accompagnée par l’utilisation d’une monnaie unique, a un effet sur les chaînes de valeur des multinationales et leur regroupement en grappes industrielles. Ces dernières ont des localisations qui sont le résultat des avantages comparatifs infranationaux.

Nous testons l’hypothèse avec notre base de données sur les 67 grappes industrielles en Europe entre 1991 et 2013. Nous proposons une analyse du cycle de vie des grappes dans une perspective d’économie géographique. En conclusion, les résultats montrent une spécialisation régionale infranationale de l’économie européenne. L’intégration européenne semble donc s’accompagner d’une spécialisation régionale relançant le débat sur la question de la pertinence de la convergence.

 

Au cours des dernières décennies, la région de l’Arctique s’est vue propulsée au cœur de nombreuses analyses et controverses scientifiques, médiatiques et politiques. Avec la fonte des glaces, de nouvelles perspectives économiques et maritimes voient le jour, principalement en matière de navigation et d’exploitation des ressources naturelles, amenant les États riverains ainsi que de nombreux autres pays du globe à en faire une priorité en matière de politique internationale. L’intérêt de la communauté internationale s’est concrétisé principalement à partir des années 1990. Cependant, l’Union européenne n’a manifesté une position plus proactive qu’à partir de 2008. En quelques années, Bruxelles s’est énormément mobilisée pour s’informer davantage sur la région et on a vu croître considérablement le nombre de conférences et de partages des connaissances sur les sujets arctiques. Au sein des instances mêmes, cela s’est traduit par une volonté d’orienter le débat sur la gouvernance régionale vers les affaires arctiques. La publication d’une première communication de la Commission sur une politique européenne arctique officialisa cette position plus déterminée de l’Union envers les enjeux arctiques.  

Par ailleurs, cette recherche vise à analyser de manière approfondie la position et les intérêts de l’Union européenne en tant que nouvel acteur arctique et par conséquent, permettre de mieux comprendre les divers défis et opportunités qu’elle peut rencontrer dans ce nouveau rôle.



Ma présentation vise à déterminer comment la Russie utilise l’énergie dans l’élaboration de sa politique étrangère à l’égard des pays de l’ancien espace soviétique depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Depuis 2000, plusieurs pays de l’ancien espace soviétique ont subi de la part de la Russie ou d’entreprises énergétiques russes proches du Kremlin des coupures d’approvisionnement en gaz naturel, des tentatives de prise de contrôle de leurs installations énergétiques ou des renégociations de contrat ayant mené pour certains à une augmentation importante du prix du gaz. Ce sujet demeure d’actualité puisque les analystes ne s’entendent toujours pas sur les motivations des autorités russes derrières ces gestes. Certains croient que le Kremlin utilise ses importantes ressources énergétiques comme levier d’influence afin d’atteindre ses objectifs géopolitiques et économiques tandis que d’autres croient plutôt que l’attitude de Moscou repose sur une approche purement commerciale, visant à mettre fin aux subventions accordées aux anciennes républiques soviétiques.  Dans le cadre de cette présentation, nous présenterons donc les éléments majeurs de la politique énergétique russe puis nous établirons le portrait de la situation énergétique russe et de son pouvoir énergétique réel dans le cadre de ses relations avec les anciennes républiques soviétiques. Finalement, nous présenterons les moyens d’influence énergétique à la disposition du Kremlin depuis 2000.



Lors de la campagne électorale de 2015, Justin Trudeau et le Parti libéral du Canada, par l’entremise de la plateforme du parti, ont mis de l’avant un réengagement du Canada dans les opérations de maintien de la paix (OMP). Après son arrivé au pouvoir, Justin Trudeau fessait état de cette intention lors d’une conférence de presse en compagnie du Secrétaire général des Nations Unies. Une annonce concrète tarde toutefois à se concrétiser. Notre recherche porte sur les facteurs qui influencent la prise de décision du gouvernement fédéral quant au réengagement proclamé des Forces armées canadiennes (FAC) dans les OMP de l’ONU.

Afin de définir et d’expliquer ces différents facteurs, nous nous basons sur le cadre élaboré par Bellamy et Williams dans Providing Peacekeepers. Ce cadre d’analyse nous permettra d’évaluer lesquels des cinq secteurs définis par Bellamy et Williams (soit les secteurs politiques, sécuritaires, économiques, institutionnels et normatifs) semblent avoir le plus d’influence sur la prise de décision. 

À la suite de la revue de la littérature initiale, il nous apparaît que les facteurs politiques, qu’ils soient rationnels ou inhibiteurs, sont ceux qui auraient le plus d’influence sur la prise de décision du gouvernement de Justin Trudeau. Il semble que l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis ait créé pour le gouvernement canadien des priorités alternatives qui repoussent le réengagement.

La présente communication explore la dimension de la culture nationale des participants comme condition à l'intégration des membres d'une équipe de projet de développement international au même titre que les dimensions disciplinaire et organisationnelle. Cette exploration prend appui sur l’étude de cas comme une démarche méthodologique.  Plus précisément, la maison AIME (maison d’aide aux enfants de la rue située, à Manille,  aux Philippines), comme projet de développement international de la fondation Virlanie a été retenue.  Des entrevues semi-structurées, ainsi que des séances d'observation auprès de l’équipe de projet ont été conduites. Les résultats de cette recherche contribuent au champ de la gestion en affirmant que la culture nationale est un élément important dans la compréhension du processus d'intégration entre les participants de projet en développement international. Finalement, l'auteur appelle à plus d'études qualitatives et quantitatives qui permettront de valider ainsi que d'approfondir le champ de connaissances sur l'intégration des équipes de projet dans le contexte de collaborations internationales

Cette recherche s’interroge sur les impacts des parcours migratoires des femmes d’Afrique subsaharienne en France sur leur santé reproductive, dans un contexte où la prévalence du VIH exacerbe les vulnérabilités. La problématique centrale explore comment ces femmes naviguent entre précarité administrative, défis culturels, stigmatisation liée au VIH et accès limité aux services de santé reproductive. La contribution de cette étude repose sur l’identification des dynamiques spécifiques qui influencent la santé reproductive des migrantes, enrichissant ainsi les connaissances sur les obstacles structurels et socioculturels qu’elles rencontrent en France. En adoptant une approche qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs, nous avons recueilli des données détaillées sur les expériences de ces femmes, notamment en matière de contraception, de grossesse et de soins prénataux. Les résultats préliminaires révèlent une forte interaction entre les conditions de vie des migrantes et leur accès aux services de santé. La stigmatisation, les barrières linguistiques et les attentes culturelles modulent profondément leurs choix reproductifs. En dépit de ces difficultés, ces femmes font preuve de résilience et de créativité pour surmonter ces obstacles. Cette étude appelle à des politiques publiques plus inclusives, sensibles aux réalités des migrantes, et à une meilleure coordination entre les acteurs sociaux et sanitaires pour garantir un accès équitable aux soins de santé.

Le Québec s’est donné une ambitieuse cible de réduction de ses émissions de gaz à effet de serres (GES). Pour y arriver, il se dotera à partir de 2013 d’un système de plafond et échanges de droits d’émission de GES (système de P&E). Afin de protéger la compétitivité de son économie, le système de P&E québécois sera lié à la «Western Climate Initiative», qui devrait devenir le plus important marché du carbone réglementé d’Amérique du nord. De plus, ses grands émetteurs pourront utiliser des «crédits compensatoires» (CtC) pour des réductions d’émissions de GES réalisées dans des secteurs d’activités non couverts par le système, en Amérique du nord, ou encore dans des pays en développement (PED). Dans ce dernier cas, les principes et règles établis dans le cadre du régime climatique international établissent que ces projets devraient viser à la fois la réduction des GES et la contribution au développement durable les pays hôtes (le Québec s’est déclaré lié au protocole de Kyoto par résolution unanime de l’Assemblée nationale).

Cette communication cherche à démontrer qu’il existe dans le cadre de la WCI une base politique et juridique qui ouvre la porte à l’utilisation de CtC venant de projets réalisés en PED, et qu’une utilisation judicieuse de certaines normes et protocoles existants, et reconnus, pourrait maximiser les chances que des projets de CtC financés dans le cadre du marché du carbone de la WCI aient une telle contribution au développement durable dans les PED.

Grâce à un examen approfondi de la littérature concentrant sur 75 articles de recherche publiés entre 2010 et 2022, cette présentation de recherche met en contexte les provinces de l'Atlantique et retrace l'histoire du Programme des travailleurs étrangers temporaires de 1973 à 2016 en tant que précurseur du Projet pilote d'immigration au Canada atlantique (PPICA). Ma recherche comble une lacune dans la littérature compte tenu de la nouveauté du PPICA, du peu de recherches qui considèrent ce programme dans le contexte de la pandémie, ou qui retracent ses racines historiques. Cette recherche examine comment le PPICA a été conçu pour relever les défis auxquels font face les provinces de l'Atlantique, comme le vieillissement, le chômage élevé, les pénuries de main-d'œuvre et l'exode. Je démontre comment le projet pilote a été utilisé dans les industries des fruits de mer et de la pêche pour recruter des travailleurs étrangers et pour comprendre les impacts émergents sur la rétention, les communautés locales et les travailleurs eux-mêmes, tout en prenant en considération le contexte de la pandémie de COVID-19. Notamment, l'interdiction d'entrée des travailleurs migrants, le retard de la saison de pêche au homard, une quarantaine obligatoire, et des conditions de vie dangereuses et surpeuplées.

De réconciliation en crise en réconciliation : Pourquoi les accords signés  ne débouchent jamais sur une paix durable au Mali?

La crise malienne semble à première vue se résorber. L’intervention des troupes françaises et tchadiennes a permis au pays de recouvrer partiellement son intégrité territoriale. La région de Kidal est encore contrôlée  par toutes sortes de mouvements armés aux motivations plus ou moins claires. L’organisation des élections présidentielles et législatives en 2013 a permis le retour à l’ordre constitutionnel. Le nouveau pouvoir a comme priorité la réconciliation nationale. Une commission et un ministère ont été créés à cet effet. Quelle que soit l’issue des négociations, la question se pose de savoir si les accords signés seront respectés.

L’objet de la présentation est de passer en revue de façon approfondie les différents accords de paix (Tamanrasset, Alger) qui ont été signés depuis l’indépendance. Au-delà des analyses du sens commun qu’est-ce qui explique leur échec? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les accords les plus récents (signés à  Ouagadougou) ont été violés, ce qui n’est pas le cas au Niger voisin où les accords signés entre le gouvernement et les rebelles Touaregs ont amené une paix durable. En somme, il  s’agit de savoir quels enseignements il y a lieu de tirer de la mise en œuvre des accords entre l’État malien et les mouvements rebelles.

 

Au Canada, on observe, depuis la fin de la guerre froide, mais surtout depuis le 11 septembre 2001, une tendance au renforcement des contrôles migratoires et au resserrement des conditions d’accès à l’asile. L’immigration, auparavant abordée sous un angle économique ou humanitaire – voire identitaire – apparaît de plus en plus appréhendée comme un défi d’ordre sécuritaire. La communication proposée s’intéresse à décrire et analyser le rôle joué par les agents médiatiques dans le processus d’émergence et l’évolution de cette représentation sécuritaire de l’immigration au Canada. Sur le plan méthodologique, elle s’appuie une analyse de contenu thématique de 4468 articles de journaux publiés par les quotidiens La Presse et le National Post entre 1998 et 2015 ayant pour objet principal l’immigration à destination du Canada. Elle s’attarde à mesurer la place relative occupée par le discours de sécuritisation au sein de la couverture médiatique de l’immigration, et ce, en la comparant avec la prévalence de trois autres discours-types sur l’immigration : le discours économique, le discours identitaire et le discours humanitaire. Des données relatives à l'opinion publique et aux mesures législatives et administratives mises en oeuvre sont greffées à l'analyse, de façon à évaluer la complexe interaction entre rhétorique médiatique, pratiques restrictives et perceptions populaires en matière d’immigration.

La présentation que je propose porte sur la catégorisation des peuples autochtones et des minorités nationales dans le droit international. Actuellement, la différenciation faite entre les deux catégories précédentes dans le droit international est une différenciation de nature. Cependant, cette manière de caractériser la différence entre ces deux groupes ethnoculturels crée des problèmes conceptuels et des problèmes d’instabilités alors qu’elle est utilisée pour justifier l’attribution de droits distincts pour les minorités nationales et les peuples autochtones. Le but de ma présentation sera d’argumenter non seulement qu’une distinction de nature entre ces deux minorités est inadéquate, mais aussi qu’il est beaucoup plus approprié de faire une distinction de degré entre les deux. Ma présentation se fera en trois parties distinctes. Tout d’abord, je ferai une courte présentation des problèmes que la distinction actuelle du droit international des peuples autochtones et des minorités nationales crée. Puis, je présenterai mon argumentation en faveur du fait que ce qui diffère chez ces deux minorités ethnoculturelles n’est pas leur nature fondamentale, mais cette différence est plutôt une question de degré en ce qui concerne les injustices dont elles ont souffert. Finalement, j’expliquerai quelles seraient les répercussions d’une telle différenciation dans le droit international, spécifiquement en ce qui concerne le droit à l'autodétermination des minorités nationales.

La demande chinoise en matières premières a considérablement augmenté au cours des dix dernières années. Durant cette période, les investissements chinois dans le secteur minier au Canada ont provoqué l’ire des médias et de la population canadienne. Dans un contexte de fonte de la banquise arctique, la Chine, par l’intermédiaire de ses entreprises, tenterait de s’accaparer les matières premières de manière unilatérale et en ignorant les règles du marché. L’absence d’études empiriques sur ce thème limite notre compréhension de ce phénomène. La production domestique chinoise en minerai de fer, qui s’élève à plus d’un milliards de tonnes par année, ce qui fait de la Chine le premier producteur mondial, ne permet pas de répondre à l’importante demande chinoise engendrée notamment par la demande des aciéries Ainsi, si Pékin a considérablement restreint ses exportations de minerai de fer, il n’en demeure pas moins que la Chine importe près de 60%, dont près de la moitié provient d’Australie. Du côté des investissements chinois à l’étranger dans le secteur minier de 2005 à 2013, on observe une concentration de ces investissements dans son environnement régional eurasien ainsi qu’en Océanie. Le Canada, de son côté, n’apparaît pas comme un territoire prioritaire pour les entreprises chinoises. S’il est indéniable que les ressources de l’Arctique canadien deviennent de plus en plus accessibles, l’ampleur de l’exploitation et du transport des matières extraites demeure spéculatif.  

L'arrivée au pouvoir de Barack Obama devait permettre aux États-Unis de réintégrer les efforts globaux de lutte aux changements climatiques. Depuis l'échec de l'American Power Act au Sénat et la victoire républicaine aux élections de mi-mandat, il est devenu clair que le Président ne pourra respecter sa promesse en imposant une limite aux émissions de gaz à effet de serre du pays.

Les principales explications attribuent cet échec à l'influence des lobbys liés à l'industrie des hydrocarbures, comme celle du charbon. En considérant les facteurs électoraux, le succès de cette influence auprès des législateurs peut se comprendre. Ce type d'explications ne permet cependant pas de comprendre comment le discours de cette industrie a pu si bien être intégré par l'élite politique américaine, et ce, au point de devenir un discours dominant.

Comment peut-on expliquer le succès de ce discours aux États-Unis? Il sera défendu que ce discours a eu un tel succès aux États-Unis puisqu'il est compatible avec les valeurs dites « américaines », alors qu'elles se révèlent être en contradiction avec les discours concurrents.

En se basant sur les travaux portant sur les discours environnementaux de Dryzek et Hajer, une analyse du discours entourant la question climatique lors de la première moitié du mandat d'Obama sera faite afin de mettre en évidence les principales conceptions de l'environnement présentes aux États-Unis pour ensuite comparer ces conceptions aux « valeurs américaines ».

Est-ce que le Canada avait l’obligation de donner suite à la recommandation du Comité de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, soit celle de faire une enquête sur les filles et les femmes autochtones disparues ou assassinées ?Les arguments qui suivent nous permettent de conclure que le Canada avait l'obligation d'effectuer une telle enquête:  En vertu du droit des traités, le respect des recommandations du Comité, permet d’atteindre le but et l’objet de la Convention et du Protocole.À ce propos, le la notion de Pacta sunt servanda, lu à la lumière des écrits du Comité des droits de l’homme ainsi qu’avec les critères retenus par la CIJ, nous permet de conclure qu’un État ayant accepté d’être partie à une convention se doit d’appliquer les recommandations du comité ayant à sa charge le respect et la mise en œuvre d’une convention.  L’obligation de faire enquête se retrouve aux paragraphes 2(c) et 2(e) de la Convention.Les États se doivent d’agir avec la diligence voulue afin de prévenir la violation de droits, d’enquêter sur leur violation, de punir leurs auteurs et de réparer les dommages causés. À ce propos, la jurisprudence de la CEDH et de la CIADH est venue corroborer notre position. De surcroît, après analyse des obligations de la CEDEF lues à la lumière des recommandations générales formulées par le Comité, le Canada a l’obligation de mener une enquête sur la situation des femmes autochtones assassinées ou disparues.

Cette communication porte sur l‘acquisition de compétences pour les réfugiés Maliens: la crise politique ayant secoué le Mali en 2012 a entrainé la fuite de plus de 150.000 personnes vers le Burkina Faso, la Mauritanie et le Niger. Pendant les conflits, les écoles sont souvent saccagées ou servent d’abris aux populations déplacées. Quatrième pilier de l’aide humanitaire après les vivres, les abris et la santé, l’éducation reçoit moins de 2% de financements. Conséquemment, la qualité de l’éducation se détériore rapidement (Cros et al., 2010). De plus, les efforts sont souvent concentrés au niveau primaire et Les formations offertes aboutissent donc rarement à un emploi. Il est aussi fréquent d’observer différentes trajectoires scolaires, certains pouvant commencer dans un système éducatif et finir dans un autre.

Dans une Afrique Occidentale où extrémisme religieux et banditisme font leur lit sur l’oisiveté des jeunes, le chômage et le manque de perspectives font de l’éducation un enjeu socioéconomique mais surtout de sécurité régionale. Ce constat nous mène à entreprendre une étude de cas dans le camp de Mentao (Burkina) où nous visons particulièrement les jeunes garçons qui, armés de certaines compétences, pourraient accroître leurs chances d’employabilité, conservant ainsi leur dignité et évitant le recrutement par les groupes armés, la prostitution masculine et autres dangers. Ces populations étant de tradition orale, nous misons sur les entretiens et l’observation.

L’aide internationale est en essor depuis quelques années. Toutefois, les recherches démontrent que plusieurs obstacles viennent nuire à la pérennisation des projets implantés. Par exemple, la création d’un lien de dépendance entre les pays bénéficiaires et les pays du nord viendrait nuire à la durabilité des changements apportés. L’objectif de la présente recherche est d’identifier les facteurs qui permettent la pérennité de l’intervention en contexte de coopération internationale. Afin de répondre à cet objectif, un devis qualitatif a été élaboré. Différents acteurs impliqués dans l’organisation Psychoéducation sans Frontières ont été sondés par le biais de trois méthodes de collecte. 30 participants ont répondu à un questionnaire portant sur différents facteurs de pérennisation, à deux moments : avant leur départ et à la suite du projet de coopération internationale. Ils ont également participé à un groupe de discussion focalisé à leur retour. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 4 accompagnateurs. Une analyse de contenu thématique a permis de faire ressortir que le fait d’établir une relation de confiance entre les coopérants et les partenaires favorisent la pérennité des interventions. Ce lien se crée par (1) l’utilisation d’une approche d’empowerment, (2) l’emploi des schèmes relationnels psychoéducatifs, et (3) par l’établissement de relations égalitaires. Des stratégies et des moyens concrets pour actualiser chacun de ces ingrédients seront présentés.