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Le sujet de l’intelligence artificielle (IA), incluant les algorithmes d’apprentissage automatique alimentés par des données massives, est de plus en plus populaire. L’utilisation de ces algorithmes soulève des questionnements sur leurs effets discriminatoires. Ces enjeux sont toutefois peu analysés dans le contexte du droit canadien et québécois, alors que le droit à l’égalité est protégé par la Charte canadienne des droits et libertés, la Charte des droits et libertés de la personne et la Loi canadienne sur les droits de la personne. Cette proposition a pour objectif de répondre à la question suivante : De quelle manière les normes juridiques canadiennes et québécoises en matière de discrimination répondent aux enjeux d’égalité soulevés par les décisions prises à l’aide d’outils algorithmiques ? La méthode retenue est l’analyse herméneutique des sources internes et externes au droit. D’abord, au niveau du droit positif, l’interprétation du droit à l’égalité se fera en mobilisant les réflexions philosophiques ayant contribué à sa construction. Ensuite, l’analyse du phénomène de discrimination algorithmique se fera également de façon herméneutique en s’appuyant sur une recension de la littérature pluridisciplinaire. Ces étapes permettront d’analyser la relation entre le phénomène de discrimination algorithmique et le droit à l’égalité actuel. Cette recherche comble une lacune disciplinaire et répond à l’urgence de réflexion concernant le développement éthique de l’IA.

Le droit a historiquement joué un rôle important dans la résolution de nombreux problèmes environnementaux. L'une des leçons tirées des succès passés est que la compréhension scientifique d'une ressource naturelle est un préalable essentiel à sa réglementation. L'accès à des données précises sur les activités à réglementer est un élément crucial pour une réglementation efficace. Malheureusement, la collecte de ces données n’a jusqu’à présent pas été adéquatement intégrée au sein des cadres réglementaires pertinents. Dans le domaine climatique, par exemple, les cadres nationaux de comptabilité des émissions se limitent encore à des estimations sectorielles imprécises. Cette façon de faire perpétue un flou quant aux obligations des acteurs individuels au niveau national, ce qui fait ensuite obstacle aux États dans l’atteinte de leurs engagements internationaux. Des règles de divulgation environnementale pour les entreprises ayant le potentiel de clarifier ce flou sont cependant en cours de déploiement dans différentes juridictions. La mise en œuvre harmonisée de ces règles à l’échelle mondiale est un élément crucial pour l’atteinte des objectifs environnementaux mondiaux, puisqu’elle mènerait à une comptabilité plus complète de l’impact environnemental des entreprises, ce qui permettrait ensuite une meilleure réglementation en ce sens. La présente communication met en lumière les lacunes du cadre actuel, puis présente une analyse juridique préliminaire de ces nouvelles règles.

De tout temps les connaissances et savoirs associées à la biodiversité détenus par les communautés autochtones et locales ont attiré l’attention des scientifiques qui y ont vu des connaissances de valeur pouvant servir par exemple à l’identification de ressources d’intérêt. Dans ce contexte les communautés et leurs membres constituent des interlocuteurs d’une très grande richesse avec qui les scientifiques cherchent à établir des liens de collaboration. C’est le cas dans l’outre-mer français où des projets impliquant la collecte, l’étude et la valorisation de savoirs traditionnels sont menés au sein d’un cadre légal et culturel particulièrement complexe. Notre étude vise à analyser les relations qui se nouent entre les scientifiques et les autochtones à l’occasion de l’accès, l’utilisation et la valorisation des savoirs traditionnels. En nous fondant sur plusieurs études de cas, nous montrerons la fluctuation des relations entre les chercheurs et les autochtones au cours des différentes étapes de la chaîne d’exploitation des savoirs traditionnels en raison des règles juridiques existantes, mais aussi des logiques scientifiques et institutionnelles. Nous serons alors en mesure de mettre en évidence les déficiences du cadre légal actuel, mais aussi les tensions contradictoires à l’œuvre contraignant les chercheurs à effectuer des choix entre le respect des savoirs et leurs détenteurs et la valorisation maximale des résultats de recherche en excluant les autochtones.



1.PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS

Devant le conflit des normes environnementales, l’on a procédé à l’interprétation avec les principes suivants  : Specialia generalibus derogant, Lex posterior derogat priori et Lex superior derogat legi inferiori. Cependant, cette interprétation a donné des solutions contradictoires et non favorables à la protection de l’environnement. Face à cette faiblesse, quelle nouvelle méthode d’interprétation favorable à la protection de l’environnement peut-on préconiser pour résoudre ces conflits de normes?

L’objectif poursuivi est non seulement de démontrer les limites des méthodes classiques de résolution des normes, mais également de proposer une nouvelle méthode de résolution de conflit des normes en faveur de la protection de l’environnement.

2. MÉTHODOLOGIE

Nous avons d’abord, de lege lata, interprété les textes en conflit. Cela s’est avéré infructueux. C’est pourquoi nous avons, ensuite, recouru de lege ferenda, au principe de non-régression.

3. RÉSULTATS

Le principe de non-régression a la particularité de faire prévaloir la norme qui protège mieux l’environnement, quels que soient, son époque, sa nature et son rang (in dubio pro natura).

4. CONTRIBUTION À L'AVANCEMENT DES CONNAISSANCES

Le recours à ce principe marque le passage d’une justice légaliste et formelle à une justice téléologique avec l’ambition de se montrer plus pragmatique que la précédente en suggérant la solution la plus adéquate par rapport à l’objectif recherché par le législateur.

La Charte canadienne des droits et libertés adoptées en 1982 accordent et protègent de nombreux droits. L'État, dans son sens général, doit la respecter dans ses relations avec ses concitoyens. Toutefois, avec le développement d’une forme d’administration indépendante et des tribunaux administratifs spécialisés, la gouvernance de l’État s’est complexifiée. Quel est l’effet de cette complexification sur les droits constitutionnels les plus fondamentaux ? Quelle protection est aujourd’hui accordée ? Comment faire valoir ses droits ? Quels recours quand un décideur administratif bafoue vos droits ? Telles sont les questions qui seront abordées dans cette proposition de communication. Pour y répondre, l’auteur étudiera la décision Doré c Barreau du Québec, rendue par la Cour suprême en 2012. L’auteur argumentera que  la décision Doré, marque un tournant dans l’approche des cours de justice quant à la protection des droits constitutionnels. Avec cette décision, la Cour suprème a déféré une partie de la protection des droits constitutionnels aux tribunaux administratifs qui ne sont pas équipés pour les faire respecter. 

Partie de l’Asie en 2019, la pandémie de la COVID-19 s’est rapidement répandue dans le monde entier entraînant, par sa prévalence élevée, une saturation des hôpitaux, une altération des rapports sociaux et une hécatombe plus ou moins importante selon les pays. Devant cette menace inhabituelle, les États au travers de leurs organes ont mis sur pied des stratégies de défense. Au Cameroun, le parlement s’est retrouvé en première ligne dans l'examen des projets de lois visant à développer des solutions innovantes pour garantir une “bonne gouvernance COVID”. Les mesures barrières, la légalité des lois, la disruption sociale, l’agilité du fonctionnement du parlement sont autant de contraintes qui ont mis le parlement à rude épreuve. Quel est l’impact de ces contraintes sur parlement et par ricochet la gestion du COVID? Telle est la question qui retient notre attention. Pour y répondre, nous nous sommes abreuvées aux sources des autres sciences sociales, et avons récolté des données sur le terrain. L’analyse de ces données dans une approche synchronique, nous a permis de conclure que la contribution du parlement reste perfectible et nécessite un réexamen qui intègre les éléments exogènes, et surtout endogènes..

Mots clés : parlement, COVID, “ gouvernance COVID ”, innovations.

Autant qu’il soit important de rendre compte de la manière dont le racisme s’est initialement glissé dans les systèmes et institutions de la province de Québec et d’en exposer les expressions quotidiennes, il est aussi crucial d’identifier les manières par lesquelles elles se perpétuent ou se transforment. Diverses études réalisées notamment aux États-Unis soulèvent la place souvent insidieuse qu’occupe le racisme au sein d’institutions universitaires ainsi que dans la profession d’avocat·e (Cabrera, 2014; Hikido et Murray, 2016; Nelson et al., 2019; Hirsh & Lyons, 2010; Moore, 2008).

Le projet de mémoire de sociologie faisant l’objet de cette présentation a pour thème la perpétuation des dynamiques de racisme au sein du système judiciaire à travers la formation universitaire en droit. Il cherche à mettre en lumière les expériences des étudiant·es universitaires noir·es en droit, ainsi que la complexité du racisme systémique et institutionnel, notamment dans les systèmes d’éducation et de justice.

C’est par la réalisation d’entretiens auprès de membres d’Associations des étudiants noirs en droit (AÉND) d’universités québécoises, ainsi que d’étudiant·es universitaires noir·es en droit (ÉUND), que les données seront obtenues dans l’optique de développer une compréhension nouvelle des institutions de formation et du droit en tant qu’institutions symboliquement significatives dans la société québécoise, en rapport à la race et aux dynamiques qui en découlent.

Le système québécois du logement social est touché par les transformations des systèmes de prise en charge des personnes vulnérables. Généralement, le logement est pressenti comme l’un des lieux privilégiés d’intervention visant l’amélioration de la santé et du bien-être.  Au Québec, les interfaces entre le secteur de la santé et du logement social s’en trouvent accrues et entraînent des enjeux de délimitation. On associe l’univers du logement social au statut de locataire, à l’appropriation d’un « chez-soi », tandis que l’univers de l’hébergement renvoie aux besoins de services et au statut de bénéficiaire. Les organismes d’habitation ont été nombreux à développer des pratiques d’intervention et des services visant la santé et le bien-être de leurs résidants, empiétant sur le domaine de l’hébergement. Ni logement, ni hébergement, ce sont, en quelques sortes, des hybrides. Ces formes hybrides, en dépit des problèmes intersectoriels qu’elles peuvent créer, sont porteuses d’approches novatrices que les partenaires décideurs pourraient reconnaître dans l’élaboration de leurs programmes et politiques concernant les milieux de vie substituts. La communication fera état de nos travaux sur le sujet en présentant les résultats obtenus de notre rechercher financer par les IRSC. La présentation s’attardera au concept de l’hybridation dans le secteur de l’habitation communautaire et au possibilités théoriques qu'il offre.

Depuis les années 1980, une nouvelle culture de crédit, de consommation et d’endettement personnel s’est progressivement enracinée au Canada. Ce virage culturel, qui transcende les frontières nationales, incite une consommation accrue grâce au crédit à la consommation et conduit au surendettement des consommateurs ainsi qu’à son corollaire naturel, la faillite personnelle.

La communication vise à dévoiler les résultats d’une étude épistémologique et comparative des origines législatives et des régimes d’insolvabilité et de la faillite des consommateurs dans les juridictions de common law et de droit civil, notamment les pays européens de tradition civiliste, corroborés par une étude socio-économique de la consommation du crédit, du surendettement et des faillites de consommateurs.

Le projet de recherche vise à développer des recommandations de réformes administratives et législatives au Canada pour mieux gérer l’endettement des consommateurs à l’avenir et cherche à démontrer le besoin accru d’intensifier l’éducation financière des consommateurs et de personnaliser la procédure de faillite pour assurer la réhabilitation efficace et efficiente du consommateur insolvable. Les hypothèses de recherche impliquent également une réglementation plus stricte de l’industrie du crédit lui imputant une responsabilité partagée à l’égard de la littératie financière des consommateurs et de son rôle dans l’évaluation de leur capacité de remboursement et le traitement de leur insolvabilité.

Cette étude se propose d'analyser les conditions faisant du Maniot esculenta une culture en plein essor, et les raisons de sa mobilisation par la jeunesse de Bécédi-Brignan (près d'Abidjan) pour une gestion durable de la forêt. Par une perspective compréhensive, ce texte s'appuie sur l'analyse du développement du marché du faire-valoir indirect (métayage, location) qui crée un meilleur facteur d'accès à la terre et de développement économique et social (Colin, 2004). La demande nutritive se fait très forte. Paradoxe d'infortune, la production de vivrier diminue au fil des ans, au profil des cultures d'exportation.A  priori, la théorie de De Soto et de la Banque Mondiale de faire de la terre un marché afin de la rendre plus compétitive et favoriser la productivité fait sens dans toutes les zones écologiques ivoiriennes, donnant par endroits d'être dans une dynamique de développement. Cependant, la pauvreté qui frappe les zones forestières, appelée  "malédiction cacaoyère" (Ruf et Tanoh, 2009), finit par convaincre la jeunesse de Bécédi-Brignan que mettre l'accent sur le manioc peut leur laisser la possibilité de tirer partie de leur terre sur le long terme.

Certes cadres et élites  ivoiriens perçoivent l'hévéaculture comme le meilleur investissement en Côte d'Ivoire, mais c'est plutôt le manioc qui est adopté, faisant des femmes de véritables "chefs de ménages", avec des pouvoirs financiers et sociaux très au-delà de ceux qu'on le leur reconnaît dans les écrits.

L’évaluation de la crédibilité est « une question omniprésente dans la plupart des procès » (R. c. Handy, 2002). Toutefois, lorsque les témoignages sont contradictoires, cette évaluation repose notamment sur des interprétations, nuances et impressions résultant de l’observation du « comportement du témoin et [de] sa façon de répondre aux questions » (R. c. D.A.I., 2012). Cette présentation orale est le résultat d’une analyse qualitative (méthodologie de la théorisation enracinée) des jugements de tribunaux administratifs québécois (Commission des lésions professionnelles, Tribunal administratif du Québec, etc.), de 2002 à 2015, où les décideurs ont décrit leur appréciation du comportement non-verbal de témoins afin d’évaluer leur crédibilité. L’objectif étant de comprendre le poids accordé à la forme (plutôt qu’au fond) des témoignages, l’analyse de ces jugements permet de conclure que l’appréciation du comportement non-verbal de témoins peut affecter l’issue d’un procès, même si cette interprétation n’a peu ou pas de lien apparent avec les connaissances validées et reconnues scientifiquement. Dans un premier temps, les conséquences potentiellement désastreuses de cette appréciation seront discutées, dont celles sur les individus qui se représentent seuls devant les tribunaux. Dans un deuxième temps, vu la popularité de certaines fausses croyances sur le non-verbal, des pistes de solution conformes à la littérature scientifique seront proposées (Vrij, 2008).

W.J. Waluchow et David Strauss proposent tous deux de recourir à une approche inspirée de la common law pour comprendre les dispositions contenues dans les constitutions modernes, comme celles contenues dans les chartes des droits et libertés. Selon eux, les juges ont la capacité, en se référant à la sagesse accumulée dans la jurisprudence d’une communauté (et éventuellement dans son sens commun), de découvrir la « constitution vivante » qui la régit et d’appliquer cette dernière de façon appropriée à des cas particuliers. Une telle démarche fait cependant la part belle à l’idée que le droit est le fruit de la tradition d’une communauté donnée et nous soutiendrons qu'elle se trouve en tension avec une idée fondamentale dans la modernité - et que les chartes des droits cherchent justement à incarner - selon laquelle l’humanité de l’homme réside dans sa capacité à prendre une distance par rapport à ses déterminations sociales et historiques. Nous examinerons de façon critique la posture du constitutionnalisme de common law, afin de montrer que, malgré son caractère modéré, elle occulte l’idée selon laquelle les hommes sont suffisamment doués de raison pour se donner eux-mêmes leur propre loi et qu’elle contribue surtout à renforcer l’autorité des juges. La popularité grandissante de ce courant de pensée, en plus de sa reconnaissance officielle (notamment par les tribunaux canadiens), rend l’étude de ses présupposés et de ses conséquences nécessaire.

Les arbres jouent un rôle essentiel en tant qu'infrastructures vertes dans les villes tropicales grâce à leurs services écosystémiques; cependant, la distribution inégale de la végétation érode le potentiel des forêts urbaines à bénéficier à tous les habitants. Ici, un programme public de plantation d'arbres est présenté comme un modèle potentiel pour les centres urbains de la Colombie afin de réduire la vulnérabilité au changement climatique des communautés marginalisées. D’abord, la couverture forestière de Barranquilla a été évaluée avec l'outil i-Tree Canopy, montrant que les quartiers à faibles revenus ont tendance à avoir une couverture arborée plus faible et peu d'espace pour la végétation. Le programme comprend un processus participatif impliquant la communauté locale pour sélectionner les espèces d'arbres et rechercher des zones de plantation. Les options d'espèces d'arbres ont été choisies pour améliorer la biodiversité urbaine, accroître la sécurité alimentaire et promouvoir les traditions culturelles. Le programme a été lancé à la mi-2021 et a été mis en œuvre dans sept quartiers. Les premiers résultats montrent que l'établissement des plantes a réussi de 70 à 90 %. Il convient de travailler davantage avec la communauté pour comprendre les différents facteurs qui l'empêchent d'avoir une couverture arborée plus importante et rendre la possession d'arbres plus attrayante pour les propriétaires.

La notion de développement durable est aujourd'hui omniprésente dans les discours politiques. Il est donc, plus que jamais, essentiel d'en appréhender la nature et le statut. Cette étude délimitait trois logiques discursives que sont la religion, l'idéologie politique et la science et cherchait à apprécier, le cas échéant, la mesure dans laquelle les discours sur le développement durable en relèvent. Deux hypothèses étaient postulées : 1) que ces trois logiques seraient les seules présentes; 2) qu'une de ces trois logiques dominerait nettement les deux autres.

Pour répondre à cette interrogation, il a été procédé à l'analyse qualitative des Déclarations des Sommets de Rio de 1992 et 2012 au moyen de la méthode du questionnement analytique. Ces Déclarations marquent, respectivement, la première et la plus récente des tentatives de définition et de précision du développement durable à l'échelle internationale et témoignent de son évolution au cours des 20 dernières années.

Les résultats de l'étude étayent partiellement les deux hypothèses de départ, mais révèlent une réalité plus contrastée. L'idéologie politique domine nettement les deux Déclarations, mais l'importante présence de la logique religieuse ouvre de nouvelles perspectives de recherche. S'agit-il d'une nouvelle éthique? D'une religion politique au sens d'Aron? En tout état de cause, la présente étude contribue à délimiter les contours et le contenu d'une notion centrale dans les discours politiques contemporains.



Avec la complexité croissante des sociétés et les demandes multiples et variées des citoyens, la mise en œuvre des politiques publiques pose de nombreux défis pour l’administration publique qui doit surmonter la tension entre l’efficience du service public et la prise en compte de l’intérêt général (Gow et al., 1987; Van Wart, 2001). Or, la multiplication des acteurs impliqués et impactés dans la mise en œuvre complexifie le comportement de l’administration publique en accroissant la potentialité de l’émergence des interactions contre productives (Lipsky, 1980; Sabatier, 1986). Nous présentons les résultats d’une étude qui met en évidence la dynamique d’acteurs aux intérêts divergents parfois contradictoires dans la mise en œuvre d’une politique publique dans un pays en développement. Cette étude emploie une stratégie de recherche basée sur l’étude de cas et utilise en complémentarité deux théories: l’action stratégique et réseaux d’acteurs. Les données permettent de dresser le portrait d’un ensemble de jeux issus d’un processus d’intégration des comportements stratégiques des acteurs. Ces jeux régulent, maintiennent des réseaux d’acteurs dans une dynamique de captage de ressources, de pouvoir et de dépendance pouvant redéfinir significativement la politique en modifiant ses finalités. La prise en compte des défis et contraintes de cette dynamique est essentielle pour soutenir l’efficacité de la gestion et l’émergence d’une véritable action collective dans la mise en œuvre. 

Entre 2009 et 2014, le Québec a connu un débat éminemment délicat en lien avec les soins de fin de vie. Ce débat, qui a traversé trois différents gouvernements avant l’adoption en juin 2014 de la Loi concernant les soins de fin de vie, s’est fait de manière non partisane avec un souci d’inclusion notable des représentants de la société civile. Notre recherche constitue une étude de cas de huit organisations portant sur leur vision du processus parlementaire choisi et leurs interactions avec les élus. Le but est de déterminer les facteurs les ayant incitées à participer au processus législatif formel, mais également les stratégies qu’elles ont utilisées et leur apport à la réflexion des parlementaires québécois. Ces organisations ont été sélectionnées, sans égard à leur taille, de par leur implication dans le débat et la représentation variée des points de vue véhiculés. Notre étude se fonde sur des entrevues semi-dirigées avec des représentants de ces organismes et des autres acteurs impliqués dans le débat ainsi que sur l’étude des mémoires et échanges survenus en commissions. Les premières indications démontrent que les groupes en faveur du projet de loi ont eu une plus grande influence sur le débat en mettant l’accent sur les soins palliatifs et l’instauration de balises à l’aide médicale à mourir. Ce projet s’inscrit dans la mouvance plus large de la recherche sur la représentativité des intérêts dans le système politique québécois et l’influence des groupes de pression.

Le leadership autochtone est aujourd’hui un phénomène prégnant qui rebondit dans les discours des journalistes, des fonctionnaires, des politiciens mais également des anthropologues et des autochtones eux-mêmes. Or, lorsque l’on s’empare de cette évidence et que l’on tente de la cerner et de la définir, elle nous échappe. À tel point qu’il nous paraît difficile d’en faire une catégorie conceptuelle. Pour sortir de l’impasse et tenter de se dégager d’une quête vaine de l’authenticité du leadership, nous proposons d’aborder ce phénomène par le biais d’une analyse de la légitimation du pouvoir chez les Inuit du Nunavik. Il s’agira, dans un premier temps, d’étudier la nature des discours et des pratiques qui entourent la légitimité des figures de pouvoir au niveau local et régional et d’identifier, dans un second temps, son articulation avec les manières de dire et de faire importées dans les communautés inuit par les travailleurs provenant du Sud du Canada. Nous montrerons que la représentation d’un « bon leader » dans les communautés inuit est fortement liée à sa capacité à procurer de l’aide à son réseau social ; une façon de concevoir les positions de pouvoir qui coïncide difficilement avec les conceptions managériales du leadership.



Ma thèse analyse le rôle de l’énergie dans le cadrage du discours politique sur le développement durable, dans le cadre du sommet de l’ONU en septembre 2015. L’hypothèse veut que l’ambiguïté du sens donné au développement durable soit fortement liée au rôle joué par le lien énergie-développement. Cette ambiguïté du sens entraîne une lutte discursive et selon les partisans du post-développement certains éléments discursifs empêchent la fixation de ce discours. Je postule que l’hégémonie que constitue le concept de développement et la chaîne conceptuelle qui l’accompagne ont entraîné l’objectivation de son lien avec l’énergie engendrant, selon les partisans du post-développement, la perturbation de la signification du développement durable pouvant déstabiliser la signification même du discours.

L’analyse discursive démontre le caractère marginal de l’énergie au sein du discours, en plus de soulever les antagonismes qui émergent quant à la manière dont l’énergie est articulée. Seul 28% des 245 discours évoquent l’énergie. On observe que les pays les plus développés mentionnent l’énergie dans une proportion similaire, alors que 80% des pays du BRIC en font mention. Cet antagonisme pourrait conduire à une dislocation, une impossibilité de définir avec précision la signification du développement durable et l'échec de l'action. Cette variation du sens du développement durable selon les différents discours politiques peut devenir un obstacle à une véritable transformation.

La communication interroge le processus de recours à l'expertise scientifique et technique en France et au Québec à propos de la controverse sur le gaz de schiste. En reprenant la question de la limitation de la participation publique au forum scientifique posée par Collins et Evans (2002; 2007), je démontre que la tentative de poser une frontière entre forum scientifique et politique est vaine et génère un risque de décision technocratique favorable aux intérêts des porteurs de projet. Plutôt que de soutenir le danger d'un populisme technologique, je montre que la focale doit être faite sur le processus de cadrage sociopolitique d'une controverse. L'exemple du gaz de schiste est mobilisé afin d'illustrer un cadrage sur la gouvernance au Québec et un recours à une expertise interdisciplinaire favorisé par la participation publique issue du BAPE. A l'inverse, le cas français montre un cadrage sur la technologie de fracturation hydraulique qui conduit à un confinement de l'expertise aux seules géosciences dans les rapports officiels. Les tentatives d'imposition d'experts ex ante valident la tendance des gouvernements à soutenir les porteurs de projets tandis que la détermination d'une expertise pertinente n'apparait qu'ex post. La communication se base sur une série d'entretiens, un corpus de presse écrite et l'analyse de divers rapports officiels.

Les talus d’éboulis froids sont décrits dans la littérature scientifique comme étant des îlots de pergélisol situés en-dessous de la limite inférieure du pergélisol alpin. Ces anomalies thermiques sont assez puissantes pour refroidir la température du sol au point de préserver la glace durant la saison estivale comme reportée dans les Alpes suisses, les Tatra polonaises, les Alpes japonaises, etc. Plusieurs recherches ont porté sur le fonctionnement des talus d’éboulis froid, cependant très peu d’information est disponible sur la relation étroite entre le régime thermique et la végétation. Pourtant, plusieurs questions sont d’intérêts, notamment à savoir quel est l’impact écologique de ces anomalies thermiques? Est-ce qu’une flore particulière s’est adaptée à ces conditions micro-environnementales? Afin de répondre à ces questions, nous présentons le cas de Cannon Cliff, un talus d’éboulis froid situé dans le New Hampshire. Le site est actuellement à l'étude par l’entremise d’un suivi des conditions thermiques (i-buttons) à la surface et dans l’éboulis. Des analyses dendroécologiques en cours ainsi qu’un inventaire floristique réalisé à l’endroit précis de ces anomalies thermiques permettront de dresser un portrait de l’impact écologique de celles-ci.

Les politiques publiques établies en vue d'accroître la résilience des territoires constituent un enjeu de premier rang pour les collectivités concernées, et ce dans l'objectif de faire face aux chocs et stress pouvant survenir sur ce territoire.Ces "chocs et stress" peuvent être définis comme la survenance potentielle ou réelle de menaces ou risques accidentels, ponctuels ou encore de risques chroniques, plus diffus.  Parmi ces collectivités visées par de telles politiques publiques, les villes, par leur ancrage territorial, leurs compétences, leurs éventuelles expositions au risques et par leurs vulnérabilités, représentent un maillon-clé pour assurer une telle résilience.

C'est en ce sens que la Fondation Rockfeller avait établi un appel d'offre afin de retenir 100 villes dans le monde et de les aider à mettre en place sur leur territoire une stratégie de résilience. Parmi les villes retenues, Dakar, Montréal et Paris constituent des exemples remarquables. Aussi, la présentation aura pour objectifs, après avoir présenté les démarches effectuées par ces villes pour bénéficier d'une telle aide, d'expliquer la méthodologie employée, les grandes étapes du processus que ce soit l'inventaire des vulnérabilités et d'exposition aux chocs et stress ou encore le dialogue social instauré, et de décrire les grandes orientations instituées et les actions mises en place afin d'accroître la résilience de ces collectivités.

Titre: Pour la reconnaissance juridique des conjointes de fait en Côte-d’Ivoire

 

En Côte d’Ivoire, les unions de fait sont principalement des mariages coutumiers et religieux que la loi étatique ne reconnait pas. Pour autant, ces mariages n’ont de cesse de prospérer et résistent avec succès au modèle étatique en étant affranchis de toutes balises qui répondraient aux paradigmes du droit de la famille à savoir : la liberté et l’égalité.

 

Cette non-reconnaissance revêt un désavantage certain pour les conjointes de fait dans la mesure où les règles qui régissent ce type d’unions sont discriminatoires à l’égard des femmes. 

 

Inscrite dans une démarche à la fois pluraliste et féministe, notre étude met en lumière les interactions entre le rejet des mariages coutumiers et religieux et la condition juridique et socio-économique précaire des conjointes de fait. Nous concluons que le respect des droits des femmes et des conjointes de fait en particulier, dans la pleine mesure du double principe de liberté et d’égalité, n’ira pas sans la prise en considération de la dimension plurielle de l’organisation juridique de la société ivoirienne. Aussi propose-t-elle dans une dynamique d’harmonisation des sources normatives en présence, une refonte genrée du droit de la famille ivoirien.

Les universités affrontent des critiques liées à son cout élevé, à leur couverture, et à la qualité de leurs cours. Malgré ces critiques et les défis complexes auxquels les universités sont confrontées, la demande mondiale d’enseignement supérieur augmente. Cette recherche vise à étudier les principaux moteurs du changement, les obstacles, les défis et les opportunités de l’apprentissage hybride (blended learning) dans ce secteur en examinant les tendances technologiques et les trajectoires de transformation numérique dans l’enseignement supérieur. Les auteurs ont sélectionné 175 articles de revues évaluées par des pairs pour cette revue de la littérature. Les résultats initiaux montrent que 78 % des études se concentrent sur les initiatives individuelles d’adoption de l’apprentissage hybride. Cette pénurie d’études dans le contexte institutionnel et de l’écosystème peut rendre difficiles les décisions des administrateurs universitaires en matière de technologie numérique et d’initiatives d’apprentissage hybride. La littérature scientifique montre aussi qu’une stratégie ascendante d’adoption prédomine dans l’enseignement supérieur. Cette stratégie offre plus de flexibilité aux professeurs, néanmoins la complexité des implémentations individuelles peut réduire le nombre d’implémentations réussies. Ces taux de réussite bas peuvent affecter les processus de transformation institutionnelle en dépit de la croissance des investissements institutionnels en technologique numérique.

Les infrastructures lourdes, comme les dépôts de déchets, les autoroutes, les chemins de fer, les espaces industriels sont associés avec la marginalisation sociale, les coûts environnementaux, la dévaluation économique, l’abandon urbain. Cependant lorsqu’elles sont revalorisées, elles deviennent parfois des hauts lieux de la revitalisation urbaine, de l’investissement, de l’attraction touristique et de l’accroissement de la biodiversité... L’urbanisme a repéré et accueilli favorablement ces transformations comme signe du recyclage urbain et de la soutenabilité. Mais peu de travaux ont examiné la transformation des espaces dégradés en ressources territoriales sous un angle critique éthique. Or les choix qui l’inspirent supposent aussi une mutation profonde des principes normatifs à l’œuvre dans la gestion des territoires urbains et métropolitains. Aussi, ce projet propose d’associer la notion de paysage, comme système complexe et dynamique, et la phronosis, ou sagesse pratique et informée. Cette lecture méthodologique, à la croisée de la géographie et de l’éthique, mettra en lumière la nature des engagements qui guident le façonnement des infrastructures urbaines et métropolitaines. La réflexion montrera notamment comment l’attente et l’urgence sont utilisées comme stratégies de mise en valeur des territoires. On s’appuiera sur des exemples situés dans les Amériques, une région où la surreprésentation des espaces dégradés est propice à cette interrogation.

L’appui des catholiques envers le Parti libéral du Canada est un intrigant comportement électoral. Il est, avec l’appui des immigrants envers ce même parti, un des deux plus importants déterminants sociaux du comportement électoral au Canada. Ce phénomène est d’autant plus intéressant, car, s’il est bien documenté, et ce depuis des décennies, les politologues n’ont pas encore réussi à l’expliquer de manière satisfaisante.

C’est donc sur cette question que nous nous penchons, tentant d’y apporter un élément de réponse. D’une part, nous nous intéressons aux origines temporelles de ce vote des catholiques pour les libéraux. Puis, nous tentons de voir si ce changement eut lieu en même temps et pour les mêmes raisons chez les catholiques de différentes origines ethnoculturelles. Pour ce faire, nous faisons usage d’approches empruntant aux analyses statistiques, à l’histoire politique, plus précisément des systèmes de partis canadiens et du Parti libéral en particulier, ainsi que celles se penchant sur le lien entre l’identité et le comportement politique.

Nous concluons que ce comportement des catholiques était avant tout déterminé par des facteurs d’ordre ethnique. Plusieurs se sont donc trompés en pensant que l’identité religieuse était importante en soi, ce qu’elle ne fut pas, du moins, pas entre 1867 et 1949.