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L'approvisionnement en électricité du Canada à partir de l'hydroélectricité dépasse 60 % de la production totale en énergie. En revanche, la production d'énergie hydroélectrique consomme de l'eau brute en modifiant l'écosystème qui passe alors d'une couverture végétale à de l’eau libre. La quantité d'évaporation des réservoirs hydroélectriques fait écho au concept d'empreinte d'eau bleue : le volume d’eau nécessaire à la production d’un bien, dans ce cas-ci de l’électricité. Cette étude se concentre sur l'évaluation d'un modèle de lac unidimensionnel (Canadian Small Lake Model, CSLM) afin de modéliser les interactions lac-atmosphère ainsi que le régime thermique d’un lac nordique. L'estimation du flux d'évaporation artificielle dans le cas du réservoir hydroélectrique La Romaine 2, situé dans l'est du Canada (50,7 N, 63,2 W), est mesurée par la méthode de covariance de tourbillons. La comparaison des mesures de terrain et des simulations permet de confirmer la capacité du CSLM à reproduire la quantité de l’évaporation annuelle. En effet, une amélioration de la paramétrisation du modèle a permis de meilleurs résultats. La validation de la performance du modèle permet alors d’extrapoler les observations dans le temps et dans l’espace. Par conséquent, une étude du changement climatique ainsi qu’une estimation de l’évaporation sur d’autres lacs nordiques sont maintenant possibles.

Certaines théories ont incorporé l'effet de l'aire, de l'isolation et de la bordure d'un habitat pour expliquer la répartition des espèces. L'aire, le périmètre et le ratio aire/périmètre d'un habitat ne sont pas indépendants, mais peu ont étudié leurs effets indépendants et interactifs sur la communauté et la dynamique de l'écosystème. Cette étude a pour but de distinguer l'effet de l'aire, du périmètre et de leur interaction sur la structure de la communauté associée aux bancs de moules et sur les fonctions de l'écosystème. L'expérience se fit le long de la côte de l'estuaire du Saint-Laurent (Sainte-Flavie). Des moules bleues vivantes furent utilisées pour créer des transplants correspondant à neuf combinaisons d'aire et de périmètre dans un plan factoriel. Leurs effets sur la structure de la communauté et les flux d'oxygène et d'ammonium ont été évalués.

L'aire et l'interaction aire-périmètre ont influencé la composition en taxa. De plus, il y avait un effet négatif de l'aire (800, 1000 et 1200cm2) sur la diversité et la richesse en taxa. Le périmètre (160, 180, 200cm) avait un effet positif sur la consommation en oxygène et le rejet en ammonium. La mortalité des moules était influencée par l'interaction entre l'aire et le périmètre. Cette étude souligne la nécessité d'intégrer les effets interactifs de diverses mesures de la géométrie d'un habitat pour l'étude de la relation entre la dynamique de la communauté et les fonctions de l'écosystème, dans les milieux fragmentés.

En 2019, près de 260 établissements d’enseignement supérieur, dont Polytechnique Montréal et neuf autres universités québécoises, se sont unis afin de déclarer l’urgence climatique et de s’engager à atteindre la carboneutralité d’ici 2030, ou 2050 au plus tard.

Une organisation est considérée carboneutre lorsque le bilan annuel de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) est nul. La carboneutralité s’atteint par la réduction des émissions, leur séquestration et leur compensation par l’achat de crédits carbone. Cependant, il existe une grande variabilité, parmi les institutions, dans les inclusions et exclusions de l’inventaire des émissions qu’elles rapportent, ainsi que de la portée même de leur engagement envers la carboneutralité.

Au Québec, la moitié des 10 universités engagées envers la carboneutralité n’en ont pas encore défini la portée; quatre d’entre elles y incluent les émissions de catégories 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes, liées à l’électricité achetée) seulement; seule McGill y inclut également certaines émissions de la catégorie 3 (autres émissions indirectes).

Une revue des pratiques d’inventaire d’émissions de GES et des initiatives en matière d’atteinte de la carboneutralité dans le milieu universitaire québécois est présentée et accompagnée de comparatifs canadiens et internationaux. Quelques stratégies et solutions prometteuses pour le contexte de Polytechnique Montréal sont proposées.

La rivière des Outaouais (longueur: 1271 km) est une rivière interprovinciale séparant le Québec et l’Ontario et son bassin versant occupe 146,300km2, soit presque deux fois la superficie du lac Supérieur. Les premières collectes de moules d’eau douce provenant de cette rivière ont été effectuées vers la fin du 19e siècle, donc précédant le développement des agglomérations urbaines, l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes, le réchauffement atmosphérique ainsi que la construction des grands barrages hydroélectriques. Plusieurs barrages recoupent aujourd’hui cette rivière, empêchant les migrations et limitant les mouvements de poissons hôtes (les poissons sont nécessaires à la reproduction des moules, dont les embryons s’attachent aux branchies ou aux nageoires pour se disperser). Combinant les données historiques (1870-1960s) avec celles provenant d’inventaires plus récents (1970-2018), et différentes méthodes d’échantillonnage (à la main en zone littorale, en apnée et en plongée), un total de 21 espèces de moules ont été inventoriées à ce jour dans le bassin versant, soit 38% des 55 espèces retrouvées au Canada. Nos études permettent de déterminer les espèces extirpées lors des derniers 100-140 ans, celles présentement en déclin, vulnérable ou en péril, de même que celles évaluées comme étant apparemment ‘stables’. Nous proposons des mesures qui permettraient de réduire l’impact anthropogénique sur cette faune ‘sentinelle’ largement en déclin à travers le monde. 

La compréhension de l’hydrochimie des éléments traces (ET) et de la connectivité hydrologique à l’échelle du bassin versant (BV) demeure incomplète à ce jour, particulièrement en période de crue printanière. En raison de la toxicité potentielle des ET, leur cycle biogéochimique dans des écosystèmes terrestres et les processus menant à leur transfert du sol au cours d’eau doivent être mieux documentés. Dans ce contexte, l’étude de la fonte printanière est cruciale pour comprendre les dynamiques hydrique et hydrochimique des ET lors de crues. Les objectifs du projet sont donc (1) de quantifier la réponse hydrochimique, telle que révélée par l’évolution des concentrations en ET dans le ruisseau, et (2) d’établir la réponse hydrologique du BV, en particulier la dynamique de la connectivité hydrologique, en période de crue printanière. Les conditions hydrologiques et hydrochimiques, ciblant les éléments As, Cd, Ce, Pb, Y et Zn, sont suivies dans un bassin forestier, l’Hermine  (5.1 ha), reposant sur un substrat granitique imperméable. L’échantillonnage a été fait avant, pendant (toutes les 4h) et après l’évènement hydrologique du 11 avril 2011. Des analyses chimiques (pH, EC, COD et ET dissous), cartographiques et statistiques permettent de déchiffrer la réponse hydrobiogéochimique de l’Hermine. Enfin, la compréhension de la dynamique de connectivité contribue à l’identification des zones hydrologiques actives lors d’une crue et de cerner les sources majeures en ET.

Les polyuréthanes (PU) sont produits par la réaction entre un diisocyanate comme le 4,4-méthylènediphényldiisocyanate (MDI) et des polyalcools. Les PU sont utilisés dans plusieurs domaines dont le médical, le plastique, la construction ou encore dans le domaine environnemental. Dans l’environnement, le PU est une composante associé à l’engrais utilisé dans l’agriculture. Un produit potentiel de dégradation du PU à base de MDI est le 4,4-méthylènedianiline (MDA). Le MDA est un produit potentiellement cancérigène, il est donc nécessaire d’avoir une méthode de dosage sensible et spécifique pour sa quantification.

L’objectif de cette recherche est de développer une méthode d’extraction et de dosage du MDA dans les sols. Une méthode d’extraction en phase solide avec l’utilisation de colonnette OASIS MCX a été mise au point. Cette méthode permet l’ajout de plusieurs lavages avec des solutions aqueuses acides ou encore des solvants de façon à nettoyer l’échantillon et ainsi diminué l’effet de la matrice et d’accroître la sensibilité. L’utilisation de la chromatographie liquide couplée avec un spectromètre de masse en tandem a été utilisée pour  quantifier et accroître la spécificité du MDA. Le domaine d’application de la méthode est de 5 µg/Kg à 250 µg/Kg. La récupération obtenue en équilibre de phase est plus de 90% avec une réplicabilité de 9%.

Les résultats obtenus jusqu’à présent permettent de dire que la technique d’extraction et de dosage du MDA est une technique prometteuse.

La pollution par des métaux lourds est une préoccupation croissante dans le monde. À cause de leur mobilité et leur bioaccumulation dans les plantes, les métaux lourds se trouvent au début de la chaine alimentaire. Chez les plantes vasculaires, l'action capillaire et la transpiration permettent le transport de la solution aqueuse du sol à travers les vaisseaux du xylème, ce qui entraine le transport de métaux jusqu’aux parties aériennes. 

Par analogie avec le phénomène de transpiration, ce travail vise à évaluer le transport des métaux lourds (Pb, Ni, Zn, Al, As, Cr et Cd) en utilisant des matériaux de petit diamètre sous des pressions d'aspiration différentes dans des solutions de pH 4 et 8. Les échantillons ont été analysés par ICP / MS.

Un déplacement plus grand de métaux lourds en conditions acides a été observé. Ce déplacement en ordre ascendant à pH 4 a été : Pb = Al <Cr <As = Ni = Zn = Cd. Le transport d’ions n’a pas présenté de variation considérable par rapport aux pressions testées.

Les résultats de ce travail ont montré qu'il y a un transport capillaire de solutions aqueuses. Ce phénomène peut être utilisé comme base pour le développement d'une technologie pour déterminer, tout en permettant une évaluation rapide des risques pour la santé humaine et l'environnement, la mobilité des métaux dans le sol et leur transfert aux plantes. Une estimation du potentiel d'application de certaines phytotechnologies dans les sols peut également être évaluée.

Le monde fait face à la pollution liée aux déchets dont les matériaux sont de plus en plus durables dans l’environnement. La stratégie de gestion des déchets est axée sur trois aspects principaux :

  • le tri, la valorisation et la réduction des déchets par le biais des campagnes d’information, de communication et de sensibilisation;
  • l’innovation technologique pour faciliter le tri, la dégradabilité des déchets et l’intensification du nettoiement de l’espace public;
  • le renforcement législatif et répressif.

Une stratégie qui tend à se généraliser dans le monde et qui s’avère inadaptée au regard de la persistance des déchets sauvages diffus (littering) présents dans tous les milieux.

À travers une enquête ethnographique itinérante dans plusieurs pays (Cameroun, France, Portugal entre autres) et l’analyse documentaire, nous constatons dans le domaine de la gestion des déchets les pratiques de biolégitimité identifiée par Didier Fassin (1998) dans le domaine de la santé. En effet, il définit la biolégitimité comme étant « la manière dont les problèmes sociaux trouvent, non pas leur solution, mais leur expression la plus autorisée (…) » (p.11). Nous constatons une manière de « voir » et de poser le problème des déchets, reprise par tous les acteurs dans l’espoir d’être « entendus ». Nous notons une intensification des solutions « légitimes » au détriment d’une analyse globale et contextuelle en vue d’accompagner les populations à l’acquisition des compétences de gestion adéquate des déchets.

Les années 1990 ont vu émerger une nouvelle façon d’appréhender le principe de participation : lors de l’élaboration d’un projet d’intérêt général par exemple, on institue une distinction entre l’intérêt général du projet et l’intérêt général propre à la participation des citoyens à l’élaboration de la décision. Dans son rapport intitulé Geo-3, le PNUE déclarait que « L'interaction créative d'individus et de groupes restreints fournit souvent des solutions efficaces permettant de gérer des situations complexes et variables ». On assiste alors à la multiplication des dispositifs de participation. Après deux décennies de pratique, les chercheurs commencent à établir le bilan des différents dispositifs participatifs. Pour faire ce bilan, certains adoptent une approche structurelle (la participation est alors considérée comme un phénomène dépendant des relations entre les acteurs), d’autres une approche processuelle qui s’intéresse davantage aux évolutions qui se produisent dans les interactions entre les acteurs au cours du processus participatif.  Chacune de ces approches (structurelle et processuelle) est intéressante mais insuffisante pour avoir une vision complète de la réalité ; il est nécessaire de les croiser. Dans cette présentation, nous proposons un cadre d’analyse et d’évaluation qui, contrairement à la majorité des cadres d’analyse existantes, associe l’approche structurelle à l’approche processuelle dans l’étude des processus participatifs.

L'enrochement est une forme de stabilisation des berges qui est couramment utilisée pour protéger les routes et les ponts d'une érosion fluviale. Cependant, la façon dont l'enrochement peut modifier les conditions hydro-géomorphologiques et les impactsde ces changements sur l'habitat physique du poisson sont peu connus. L'objectifde cette étude est d'évaluer les impacts potentiels de l'enrochement sur ​​la quantité et qualité de l'habitat du poisson à l’aide d’une méthode de comparaison par paires de tronçons stabilisés et non stabilisés à 10 sites situés dans les Basses Terres du St-Laurent en Montérégie-Est. À chaque tronçon, des mesures de profondeur et de vitesse ont été prises le long des coupes transversales. Les proportions d’abris et d’unités d'habitat (seuils, mouilles, radiers) ont également été documentées longitudinalement. Les résultats ont montré une diminution significative (p <0,05) de l'abondance des débris ligneux, des berges sapés et de végétation surplombante dans les tronçons stabilisés. Dans les tronçons enrochés, on observe également une diminution significative du nombre de mouilles ainsi que de la proportion globale des zones d’écoulement lent. Ces résultats indiquent qu’il serait pertinent de modifier les conceptions d'enrochement afin de créer plus de zones d’écoulement lent qui peuvent constituer des refuges pour les poissons durant les crues.

La baie de Sept-Îles (BSI) abrite le port minéralier le plus important de l’Amérique du Nord, ainsi que plusieurs industries œuvrant dans divers secteurs d’activité. Toutefois, les effets de ces activités sur l’écosystème et la biodiversité de la BSI demeurent peu étudiés. Cette étude a comme objectif de fournir une première évaluation de la production primaire estivale et d’explorer la diversité et la répartition des producteurs primaires dans les eaux de surface de la BSI. Les données récoltées permettront d’établir des conditions de référence sur la structure des communautés algales et bactériennes phytoplanctoniques à la base de la chaîne alimentaire. Ces informations serviront à mieux diriger le développement de la recherche sur la BSI, et à informer les gestionnaires de l’environnement. Deux périodes d’échantillonnage ont été réalisées, d’avril à octobre 2017 et au mois de juin 2019, pour un total de 63 sites analysés. À chaque site, plusieurs variables environnementales ont été mesurées et des échantillons d’eau ont été récoltés afin de déterminer la concentration des pigments algaux et bactériens à l’aide de la méthode de la chromatographie liquide à haute performance (HPLC). La succession saisonnière des assemblages pigmentaires a pu être observée et une analyse descriptive des sites a pu être réalisée. Nos résultats démontrent une variabilité spatio-temporelle marquée de la production primaire estivale et de la diversité des micro-organismes dans la BSI.

L'extraction et la séparation des métaux toxiques en solution dans l'eau à de faibles concentrations représentent encore un défi malgré des années de recherche. L'utilisation de l'extraction liquide-liquide réactive, une technique bien connue en hydrométallurgie apporte une réponse à ce problème. Cette approche consiste à exposer la phase aqueuse à traiter à une phase organique dopée par un extractant (EX) capable d'extraite les métaux de la solution. Généralement cela se fait soit par absorption ou par échange ionique entre les deux milieux. Comme EX a des propriétés tensioactives, lors de l'extraction on a tendance à former des émulsions permanentes, ce qui contre-balance son intérêt.  Aussi, deux technologies ont été adaptées pour s'affranchir de cette limitation. La première repose sur l'usage de contacteurs membranaires dans lesquels les deux phases sont séparées par une interface physique semi-perméable. Ce procédé permet de concentrer les métaux avec des débits importants mais les sépare mal. Une fois ce premier concentré d’ions métalliques obtenu, on l'injecte comme phase mobile dans un chromatographe à partage centrifuge pour séparer les éléments, la sélectivité étant élevée. Dans ce dernier cas, la formation d'émulsions entre les deux phases est évitée grâce à la présence d'un champ centrifuge. Le principe, le fonctionnement et l'intérêt de ces deux techniques complémentaires seront présentés en prenant comme exemple nos travaux sur la séparation du cuivre.

Les invertébrés marins ont été utilisés comme paléoindicateurs, cependant, aucune recherche visant à identifier les changements de température de surface et de salinité dans l'estuaire du Saint-Laurent, durant l'Holocène, n'a été effectuée. La recherche suggère l’identification de ces changements à l'aide de coquilles de mollusques, échantillonnées dans un falun à Baie-Comeau. Le premier objectif est de présenter les différentes espèces de mollusques de ce site. Le second objectif vise à interpréter la composition isotopique des coquilles. Le dernier objectif consiste à comparer les taux de croissance des coquilles avec ceux de coquilles modernes. Les échantillons ont, tout d’abord, été triés à l’aide d’un microscope et les espèces composant le falun ont été identifiées et quantifiées au Musée canadien de la nature. Des perforations de coquilles adultes ont été effectuées avec une perceuse microscopique. La calcite recueillie a été déposée dans un spectromètre de masse pour déterminer la composition isotopique des coquilles. Les taux de croissance des coquilles ont été déterminés à l’aide d’un système d'imageries de haute résolution. L’analyse de la composition isotopique d’une coquille du falun nous a démontré un refroidissement soutenu après la première année de vie de l’animal. Les résultats de notre recherche pourront potentiellement être intégrés aux modèles qui visent à identifier les changements dans la circulation océanique en lien avec la fonte des inlandsis.

La famille des terres rares (TER) englobe les 15 lanthanides auxquels s’ajoutent l’yttrium et le scandium. Les TER sont souvent comparées à des vitamines car leur présence, même en faible quantité, améliore la qualité de nombreux produits industriels en raison de leurs propriétés physico-chimiques exceptionnelles difficiles à obtenir avec d’autres éléments chimiques. Si l’extraction des TER à partir des minerais est un sérieux casse-tête, leur séparation individuelle est encore pire, vu la similitude de leur structure électronique externe. L’extraction liquide-liquide avec des dérivés phosphorés représente une des rares options. Dans ce cas, les TER sont solubilisées dans un milieu acide à un pH bien contrôlé et sont exposées à une phase organique constituée de Cyanex272 et/ou de Cyanex923 (Cytec, Woodland Park, NJ., USA) en solution (0,02-0,04 M) dans l’heptane. Ces systèmes se comportent comme une résine échangeuse d’ions car les ions TERn+ sont captés par la phase organique et celle-ci libère nH+ pour compenser les charges. Par exemple, à pH 5, il est possible de séparer le lanthane du cérium à condition d’utiliser un ratio molaire Cyanex/TER élevé et de maitriser le pH d’extraction car s’il dérive, le rendement d’extraction s’écroule et on perd la sélectivité Ce/La. La régénération de la phase organique par l’acide sulfurique (1,0-2,5 M), dopé ou non avec H2O2, permet une désorption sélective des TERs, ce qui ajoute une seconde dimension à la séparation.

 

 

 

 



Des études pluridisciplinaires récentes effectuées sur des complexes sédimentaires piégés dans certaines dayets (lacs) du Moyen atlas ont permis de reconnaître les cadres structural et karstique, depuis le Pliocène et ont permis d’établir un modèle explicatif de la genèse et de l’évolution de dayets dans le Moyen Atlas. L’étude entreprise sur la dayet Iffère, procède d’une approche qualitative des apports; elle concerne un remplissage dont la sédimentation est continue pendant la fin du Pléistocène supérieur (Soltanien). Deux formations lacustres emboîtées se sont mises en place. Les travaux ont permis de reconnaître la lithostratigraphie et la morphologie du bassin versant, d’identifier la nature et la géométrie du remplissage sédimentaire, de préciser l’âge et d’établir des corrélations avec les phases climatiques et enfin de reconstituer les grandes étapes de l’évolution du comblement du bassin lacustre, de caractériser la dynamique sédimentaire et l’évolution du géosystème pendant le Soltanien. Les variations dans la sédimentation sont interprétées en tant que résultats de fluctuations climatiques et de l’évolution du couvert végétal depuis le Soltanien supérieur. Ces résultats font apparaître une interaction complexe entre processus sédimentaires et phénomènes climatiques qui tendent à une stabilité marquée par une chaleur, une humidité permanente et un couvert végétal assez dense à la fin du Soltanien, après un épisode chaud et probablement aride à semi-aride.

 

Depuis le Sommet Planète Terre (tenu à Rio de Janeiro en 1992) on assiste à la montée en puissance d’une nouvelle forme de gestion de l’environnement : la gestion participative ou gestion concertée communément appelée  "la participation". En effet, la Déclaration de Rio stipule en son 10ème Principe que « la meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. » Dès lors les dispositifs de concertation n’ont cessé de se multiplier. Après deux décennies de pratique, les premiers bilans de la gestion participative sont cependant assez décevants : alors que le processus de participation est supposé améliorer la qualité des décisions prises, plusieurs auteurs ont constaté – le plus souvent – un effet contraire. Afin de contribuer à améliorer l’intégration de la dimension scientifique dans les accords négociés, nous avons cherché à identifier les facteurs qui influencent la pertinence scientifique et technique des décisions négociées grâce à une méthode de modélisation qualitative : la modélisation de boucles de rétroaction (System Dynamics).

Le lactosérum est un important résidu, issu de la production de fromage. La fermentation avec des levures est prometteuse pour la valorisation de composés présents dans le lactosérum. Par exemple, lors de la fermentation la L-phénylalanine (Lphe) peut être transformée en 2-phényléthanol (2PE), un composé très apprécié dans l’industrie en raison de ses propriétés organoleptiques et biocides.

La fermentation du lactosérum en utilisant les levures Kluyveromyces marxianus et Debaryomyces hansenii en mode de coculture a été étudiée. La source de Lphe a été comparée, en enrichisant le lactosérum avec de la Lphe pure et des levures résiduelles de la production de bière. L’effet de l'aération sur la productivité du 2PE a été étudiée dans des bioréacteurs de 2 L. Le taux d’aération de 1 vvm a donné le plus haut rendement, et à ce taux d’aération l’ajout de levure résiduelle a permis d’atteindre une productivité de 2PE de 0,04 g2PE/L*h, tandis qu’avec de la Lphe pure a été de 0,01 g2PE/L*h.

En comparaison avec d'autres études, le présent bioprocédé a permis d’obtenir une productivité de 2PE 4 fois plus élevée que les meilleurs résultats rapportés dans la littérature. Ceci montre que la fermentation du lactosérum en utilisant seulement de résidus en co-substrat présente un haut potentiel de valorisation. De plus, elle serait une pratique durable pour la gestion des résidus agro-alimentaires et contribuerait à l'économie circulaire de l'industrie laitière.

En réponse aux critiques grandissantes de la société de consommation, où l’on dénonce ses impacts sociaux, éthiques et environnementaux, un nombre croissant de citoyens adoptent volontairement des modes de consommation plus responsables. Cette alternative à la consommation traditionnelle, qui a eu pour effet de diversifier l’offre d’écoproduits, a néanmoins complexifié les choix effectués par le consommateur. Ce dernier se questionne de plus en plus sur les réelles qualités écologiques des produits qu’il consomme. Dans ce contexte, la présente étude vise à mieux comprendre, au travers du langage visuel des objets, la valeur et la signification que le consommateur associe aux écoproduits. Pour répondre à cet objectif, une trentaine de participants ont été invités à répondre à un questionnaire à choix multiple, pour déterminer leur niveau d’engagement dans une démarche de consommation responsable, à savoir faible à moyen (F-M) ou moyen à fort (M-F). Ils ont ensuite participé à une entrevue semi-dirigée individuelle alimentée par des outils visuels représentant différentes catégories sémantiques d’écoproduits. Les résultats révèlent que le choix des matériaux, le lieu de fabrication et la composition sont des critères importants dans la sélection d’un écoproduit pour le profil M-F, alors que les informations présentes sur un bien, telles que les auto-déclarations environnementales et les certifications environnementales, font partie des critères de sélection pour le profil F-M.

Le boom de l’industrie pétrochimique survenu au cours des 50 dernières années a permis le développement d’une variété de polymères synthétiques (Nylon, PVC, etc.). Néanmoins, la demande croissante associée à la rareté de certains composés pétroliers a récemment soulevé une préoccupation quant à l’impact de l’utilisation des ressources pétrochimiques sur l’humain et son environnement. Ceci est particulièrement vrai pour le cas de l’électronique organique (cellules photovoltaïques, diodes électroluminescentes) qui pourrait bénéficier grandement de chemins de synthèse alternatifs. En effet, la préparation de la grande majorité des polymères pour l’électronique organique engendre la formation de produits secondaires toxiques (ex.: dérivés étain organique) ainsi que l’utilisation de solvants nocifs pour l’environnement (ex.: toluène, CHCl3). Il est donc critique de trouver des solutions durables et vertes à l’utilisation de dérivés pétrochimiques. Le présent projet propose la conception et la fabrication de polymères conjugués à partir de la biomasse forestière. Plus particulièrement nous utiliserons l'acide glutamique en tant que produit de départ biosourcé pour la synthèse de l'unité dipyrrolopyrazine-3,8-dione. Par la suite, cette unité sera polymérisée par la méthode d'hétéroarylation directe et ses propriétés physiques, optiques et électroniques seront caractérisées. Les matériaux obtenus seront testés dans des dispositifs et les résultats préliminaires seront présentés.

À la suite de la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, les provinces canadiennes, comme le Nouveau-Brunswick (NB), devaient notamment réduire les émissions de COet développer chez les citoyens des capacités d’adaptation face à l’évolution climatique. Le GIEC proposait dans un de ses derniers rapports (2014) une approche prenant en compte le renforcement des capacités locales, ou des capacités d’agir des communautés, en y incluant entre autres le contexte, la culture et les savoirs multiples.

Dans le cadre de cette recherche, nous nous intéressons à la province du NB, en particulier à deux territoires aux caractéristiques et réalités distinctes. Ces communautés se situent, au nord-ouest de la province, un territoire caractérisé par ses forêts et son industrie, et au sud-est, un territoire reconnu pour ses plages et ses pêcheurs. L’objectif de notre étude, qui s’inscrit dans une thèse de maîtrise, est donc de comprendre comment les acteurs locaux de ces territoires s’adaptent au changement climatique (CC). 

Les acteurs concernés dans chacune des communautés se mobilisent en fonction de leurs représentations sociales, qui sont associées à différents capitaux, et des rôles qui façonnent leurs actions. Aux yeux de certains acteurs locaux, l’adaptation au CC est associée à un capital économique, ou à une ressource, tandis que pour d’autres, elle est imaginée comme un capital culturel, c’est-à-dire comme un paysage où il fait bon vivre.  

Ce travail porte sur l’étude de la dépollution des eaux par les procédés d’oxydation avancées en utilisant Fe2O3/ Bi2WO6 comme catalyseur.  Ce dernier a été préparé par une mixture mécanique en ajoutant au Bi2WO6 obtenue par méthode hydrothermale la quantité correspondante du Fe2O3,celui-ci obtenu par décomposition thermique du Fe(NO3). 9H2O. La surface , structure, caractéristiques morphologiques des échantillons, ont été déterminés par BET, DRX, MEB, XPS et spectrométrie d’absorption en réflexion diffuse. L'efficacité  photocatalytique a été testée sur un colorant : le méthyle orange (MO), ainsi qu'une substrat transparente : Phénol (Ph) , dans un milieu aqueux (pH = 5,5) sous illumination UV et visible  en absence et en présence de H2O2.Dans le système Fe2O3-Bi2WO6 / H2O2, environ 85% de MO a été dégradé en 60 min d'irradiation visible alors que 100% a été dégradé en 60 min sous irradiation UV. Cependant, seulement 30% de Ph a été dégradé dans ce système après 120 min d'irradiation visible, alors qu'environ 95% a été dégradé en 90 min d'irradiation UV. Sous  irradiation UV,la génération des radicaux hydroxyle est favorable; tandis que sous une illumination visible, seulement une petite fraction d'UV peut produire OH• . Sous illumination, le H2O2 pourrait réagir avec les électrons photoinduits des photocatalyseurs conduisant à la production de radicaux hydroxyle (OH•).

 

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) prévoit des impacts du changement climatique sur plusieurs régions du Québec, au Canada. Une augmentation de la température et des précipitations a été illustrée par plusieurs scénarios climatiques qui portent sur cette province canadienne. De telles projections illustrent la nécessité de connaitre la capacité des gouvernements et des populations locales situées près des rivières à répondre aux changements de paramètres hydrométéorologique.

L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les vulnérabilités au changement climatique de Mont-Laurier et de Ferme-Neuve. Les répondants ont été recrutés par personne ressource et en utilisant la technique «boule de neige». Un total de 25 entrevues ont été conduites auprès des populations des deux localités. Un groupe de discussion, rassemblant les mêmes participants, s’est produit afin de discuter des futurs scénarios climatiques pour la région étudiée. À l’aide d’un schème de codification servant à organiser les données dérivées des entrevues, il a été possible de connaitre les principales préoccupations, expériences, opinions et perceptions des acteurs locaux en lien avec les risques associés au climat et à la ressource en eau. En vue de minimiser les impacts locaux du changement climatique, la réalisation d’un rapport de recommandations est prévue pour les deux localités dans le but d’intégrer les changements climatiques dans le processus décisionnel politique.

Le permafrost constitue une des plus grandes réserves de carbone organique. Avec le réchauffement climatique, ce sol dégèle à un rythme soutenu, libérant ces vastes stocks de carbone qui finissent leurs courses dans les nombreux étangs arctiques. Cette étude teste si l’augmentation de l’apport en carbone allochtone modifie les propriétés optiques et le métabolisme des lacs nordiques. Nous avons évalué les effets du dégel du pergélisol sur la composition de la matière organique dissoute (MOD) pour 253 lacs circumpolaires. De plus, pour un sous-ensemble de dix étangs, nous avons quantifié la contribution terrestre dans la MOD ainsi que l'assimilation de ce carbone par le zooplancton, en utilisant des analyses isotopiques stables et des modèles bayésiens. Les résultats ont mis en évidence une proportion plus élevée de carbone allochtone et une contribution algale moindre dans les lacs touchés par le dégel du pergélisol. La MOD était principalement dominée (93%) par de la matière terrestre, avec comme conséquence une plus grande proportion de carbone terrestre dans la biomasse du zooplancton pour les étangs influencés par le dégel du pergélisol, alors que le carbone autochtone prédominait dans les plans d'eau non-affectés par les processus thermokarstiques. Nos résultats démontrent l’importance et la manière avec laquelle le dégel du pergélisol modifient les écosystèmes d’eau douce nordiques, avec des conséquences sur les voies métaboliques et les réseaux trophiques aquatiques.

La saline de Sfax constitue un exemple typique d’environnement hypersalé abritant une flore procaryote qui a dû s’adapter à ses conditions environnementales. L’objectif a été de déterminer les paramètres abiotiques contrôlant la dynamique de la biodiversité de cette flore. Au début, nous avons déterminé, dans deux bassins de salinité différente, les populations cellulaires à faible et à haut contenu en acides nucléiques, correspondant aux populations cellulaires plus et moins actives, respectivement. Au sein des archées, les mêmes taxons identifiés dans la population active et moins active, pour les 2 concentrations en NaCl, révèlent que la salinité du milieu n’est pas le seul paramètre contrôlant la biodiversité dans la saline. L’étude de l’impact d’autres facteurs abiotiques que sont les UV-B et les FRO révèle que la variation de la salinité du milieu était à l’origine de la variation du niveau de résistance à l’UV-B, chez les archées et les bactéries, et au stress H2O2 uniquement chez les archées. Nous avons donc, identifié de nouvelles fonctions antioxydatntes chez ces archées, via une approche protéomique et génomique. L’analyse des profils protéiques de l’archée Halorubrum sp, cultivée à des concentrations en NaCl différentes, révèle une expression différentielle de gènes impliqués dans la voie de défense contre le stress oxydant. Finalement, le criblage de la banque d'ADN génomique sur l’H2O2, nous a permis de mettre en évidence le gène sbds.

Les tourbières sont l’un des écosystèmes les plus importants du Nord-du-Québec. Des travaux de recherche, en collaboration avec les communautés autochtones de Pikogan, Mistissini et Nemaska, ont été menés sur les territoires de l’Abitibi et de l’Eeyou Istchee pour caractériser et classer les milieux humides. Les résultats de ces études sont retournés aux communautés sous forme de tableaux de données. Or, il ne s’agit pas d’un format de données accessible à tous. Pour surmonter ce problème, nous développons un Atlas qui utilise différents médiums pour vulgariser et communiquer les résultats produits par les travaux de recherches de l’IRF-UQAT. Un livre, composé d’illustrations originales, est en cours. Deux versions du livre seront publiées, une en anicinabae-français et l’autre en cree-anglais. Un balado, Les tourbières : toute une histoire, dont 5 épisodes sont en lignes sur Spotify et Apple Podcast. Un site internet (et une page Facebook), qui contient les fiches et les illustrations de chaque espèce présentée dans le livre. Une carte interactive avec la localisation des espèces et leur rôle au sein des tourbières est en cours de développement. Dans un contexte où l’éducation n’a jamais aussi importante pour conscientiser les populations face aux enjeux climatiques et sociaux actuels, nous espérons montrer, par ce projet, qu’il est important de partager les savoirs produits par la recherche, à un public le plus large possible.