Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Le biofouling ou biosalissure correspond à la colonisation biologique naturelle et progressive des surfaces immergées en milieu aquatique. Ce phénomène se produit dès l'immersion selon une séquence comportant la mise en place d'un film conditionneur consistant en l’adsorption de molécules organiques. Afin de lutter contre ce phénomène, des peintures antifouling et écologiques ont été développées dans le cadre de ce projet.

L'objectif général de ce projet de recherche est d’étudier la cinétique de formation, le processus d’adsorption du film conditionneur sur des trois revêtements antifouling sans biocide en utilisant trois molécules comme modèle. Il s’agit d’une matière organique naturelle, d’un acide gras, l’acide caproïque et d’une protéine, le sérum bovin albumine. L’étude des isothermes de sorption pour différentes concentrations de substances modèles sera également réalisée. Nous évaluerons aussi l’impact de la salinité et de la température sur la formation du film conditionneur (FC). Les résultats préliminaires suggèrent que les capacités d’adsorption (Qs) des revêtements pour les acides gras sont faibles avec des valeurs de Qs comprise entre 13,88 µg/cm2 et 18,92 µg/cm2 comparativement au PVC. De la cinétique de formation du FC de cet acide est rapide et atteint une phase de pseudoéquilibre au bout de 1 heure 40 minutes.

De plus en plus d’agriculteurs, conscients que leurs pratiques agricoles contaminent l’environnement, convertissent leur régie de culture conventionnelle en régie biologique. Le guide du CÉROM et du RGCQ (2014) fait état des résultats d’essais sur 3 ans pour plusieurs variétés de blé en régie conventionnelle, mais ne fait aucune recommandation quant aux variétés qui conviendraient à une régie biologique. Notre recherche se situe dans un prolongement des essais du RGCQ afin d’aider les agriculteurs en régie biologiques à faire de meilleurs choix. L’hypothèse prévoit que le T. aestivum L. var. Major et le T. aestivum L. var. Fuzion se qualifient pour l’agriculture biologique. Les deux variétés de blé ont été cultivées dans la région de Nicolet (zone 2) et la région de Saint-Hyacinthe (zone 1) sur deux terrains situés à proximité l’un de l’autre et présentant des conditions édaphiques et climatiques similaires. Nous avons comparé les rendements, l’atteinte par la fusariose et la résistance aux taches foliaires entre les variétés et les régies de culture. Nous avons aussi tenu en compte les relevés météorologiques et la fertilité du sol. Notre hypothèse se vérifie; les deux variétés se qualifient pour l’agriculture biologique, mais la variété Major a offert de meilleurs rendements et une meilleure résistance à la fusariose et aux taches foliaires. Dans une prochaine saison, nous reprendrons l’expérience afin de réduire «l’effet année» sur nos résultats.

Depuis le Sommet Planète Terre (tenu à Rio de Janeiro en 1992) on assiste à la montée en puissance d’une nouvelle forme de gestion de l’environnement : la gestion participative ou gestion concertée communément appelée  "la participation". En effet, la Déclaration de Rio stipule en son 10ème Principe que « la meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. » Dès lors les dispositifs de concertation n’ont cessé de se multiplier. Après deux décennies de pratique, les premiers bilans de la gestion participative sont cependant assez décevants : alors que le processus de participation est supposé améliorer la qualité des décisions prises, plusieurs auteurs ont constaté – le plus souvent – un effet contraire. Afin de contribuer à améliorer l’intégration de la dimension scientifique dans les accords négociés, nous avons cherché à identifier les facteurs qui influencent la pertinence scientifique et technique des décisions négociées grâce à une méthode de modélisation qualitative : la modélisation de boucles de rétroaction (System Dynamics).

En 2019, près de 260 établissements d’enseignement supérieur, dont Polytechnique Montréal et neuf autres universités québécoises, se sont unis afin de déclarer l’urgence climatique et de s’engager à atteindre la carboneutralité d’ici 2030, ou 2050 au plus tard.

Une organisation est considérée carboneutre lorsque le bilan annuel de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) est nul. La carboneutralité s’atteint par la réduction des émissions, leur séquestration et leur compensation par l’achat de crédits carbone. Cependant, il existe une grande variabilité, parmi les institutions, dans les inclusions et exclusions de l’inventaire des émissions qu’elles rapportent, ainsi que de la portée même de leur engagement envers la carboneutralité.

Au Québec, la moitié des 10 universités engagées envers la carboneutralité n’en ont pas encore défini la portée; quatre d’entre elles y incluent les émissions de catégories 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes, liées à l’électricité achetée) seulement; seule McGill y inclut également certaines émissions de la catégorie 3 (autres émissions indirectes).

Une revue des pratiques d’inventaire d’émissions de GES et des initiatives en matière d’atteinte de la carboneutralité dans le milieu universitaire québécois est présentée et accompagnée de comparatifs canadiens et internationaux. Quelques stratégies et solutions prometteuses pour le contexte de Polytechnique Montréal sont proposées.

La rivière des Outaouais (longueur: 1271 km) est une rivière interprovinciale séparant le Québec et l’Ontario et son bassin versant occupe 146,300km2, soit presque deux fois la superficie du lac Supérieur. Les premières collectes de moules d’eau douce provenant de cette rivière ont été effectuées vers la fin du 19e siècle, donc précédant le développement des agglomérations urbaines, l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes, le réchauffement atmosphérique ainsi que la construction des grands barrages hydroélectriques. Plusieurs barrages recoupent aujourd’hui cette rivière, empêchant les migrations et limitant les mouvements de poissons hôtes (les poissons sont nécessaires à la reproduction des moules, dont les embryons s’attachent aux branchies ou aux nageoires pour se disperser). Combinant les données historiques (1870-1960s) avec celles provenant d’inventaires plus récents (1970-2018), et différentes méthodes d’échantillonnage (à la main en zone littorale, en apnée et en plongée), un total de 21 espèces de moules ont été inventoriées à ce jour dans le bassin versant, soit 38% des 55 espèces retrouvées au Canada. Nos études permettent de déterminer les espèces extirpées lors des derniers 100-140 ans, celles présentement en déclin, vulnérable ou en péril, de même que celles évaluées comme étant apparemment ‘stables’. Nous proposons des mesures qui permettraient de réduire l’impact anthropogénique sur cette faune ‘sentinelle’ largement en déclin à travers le monde. 

Les municipalités sont amenées à mettre en place un programme de gestion intégrée des matières résiduelles (MatRés) qui vise leur collecte et leur transport afin de favoriser leur valorisation et ainsi participer à la préservation des ressources naturelles. Dès lors, la performance environnementale du processus de récupération repose sur la disposition spatiale des centres de tri au sein d’un territoire.

L’approche bio-inspirée pour la collecte et le transport des MatRés s’appuie sur les principes des colonies de fourmis. Le modèle développé a été appliqué à une étude de cas (territoire de la ville de Montréal) en qui se base sur les données ouvertes (réseau routier, unités foncières, bilans des MatRés). Les résultats de ce modèle ont permis de déterminer le potentiel et les limites associés à la décentralisation territoriale des centres. Ils ont ainsi montré qu’une décentralisation peut amener à des réductions d’émissions ainsi que des coûts (opération et maintenance) qui compensent les pertes d’économie d’échelle. La perspective de développement du modèle s’inscrit dans la prise en compte des utilisateurs des matières premières secondaires (principe d’économie circulaire).

La compréhension de l’hydrochimie des éléments traces (ET) et de la connectivité hydrologique à l’échelle du bassin versant (BV) demeure incomplète à ce jour, particulièrement en période de crue printanière. En raison de la toxicité potentielle des ET, leur cycle biogéochimique dans des écosystèmes terrestres et les processus menant à leur transfert du sol au cours d’eau doivent être mieux documentés. Dans ce contexte, l’étude de la fonte printanière est cruciale pour comprendre les dynamiques hydrique et hydrochimique des ET lors de crues. Les objectifs du projet sont donc (1) de quantifier la réponse hydrochimique, telle que révélée par l’évolution des concentrations en ET dans le ruisseau, et (2) d’établir la réponse hydrologique du BV, en particulier la dynamique de la connectivité hydrologique, en période de crue printanière. Les conditions hydrologiques et hydrochimiques, ciblant les éléments As, Cd, Ce, Pb, Y et Zn, sont suivies dans un bassin forestier, l’Hermine  (5.1 ha), reposant sur un substrat granitique imperméable. L’échantillonnage a été fait avant, pendant (toutes les 4h) et après l’évènement hydrologique du 11 avril 2011. Des analyses chimiques (pH, EC, COD et ET dissous), cartographiques et statistiques permettent de déchiffrer la réponse hydrobiogéochimique de l’Hermine. Enfin, la compréhension de la dynamique de connectivité contribue à l’identification des zones hydrologiques actives lors d’une crue et de cerner les sources majeures en ET.

Le permafrost constitue une des plus grandes réserves de carbone organique. Avec le réchauffement climatique, ce sol dégèle à un rythme soutenu, libérant ces vastes stocks de carbone qui finissent leurs courses dans les nombreux étangs arctiques. Cette étude teste si l’augmentation de l’apport en carbone allochtone modifie les propriétés optiques et le métabolisme des lacs nordiques. Nous avons évalué les effets du dégel du pergélisol sur la composition de la matière organique dissoute (MOD) pour 253 lacs circumpolaires. De plus, pour un sous-ensemble de dix étangs, nous avons quantifié la contribution terrestre dans la MOD ainsi que l'assimilation de ce carbone par le zooplancton, en utilisant des analyses isotopiques stables et des modèles bayésiens. Les résultats ont mis en évidence une proportion plus élevée de carbone allochtone et une contribution algale moindre dans les lacs touchés par le dégel du pergélisol. La MOD était principalement dominée (93%) par de la matière terrestre, avec comme conséquence une plus grande proportion de carbone terrestre dans la biomasse du zooplancton pour les étangs influencés par le dégel du pergélisol, alors que le carbone autochtone prédominait dans les plans d'eau non-affectés par les processus thermokarstiques. Nos résultats démontrent l’importance et la manière avec laquelle le dégel du pergélisol modifient les écosystèmes d’eau douce nordiques, avec des conséquences sur les voies métaboliques et les réseaux trophiques aquatiques.

La production et l'utilisation des nanomatériaux est en croissance en raison de ses multiples applications, pour cette raison, il est nécessaire de connaître l'impact de ces matériaux sur l'environnement. Le but de cette recherche est d'étudier l'impact de faibles concentrations de nanomatériaux sur le daphnies. Pour ce travail ,3 différents types de nanomatériaux ont été selectionnés: TiO2, nanotubes d'argent et boite quantique (PbS). L'ecotoxicité est etudiée pour différentes concentrations de TiO2 25, 50 et 100 mg/L; nanotubes d'argent 100, 200 e 500 ug/L et boites quantiques dissous dans l'eau 25, 50 et 100 mg/L. Les daphnies sont cultivées avec en moyenne de 20 adultes par litre, la température de la culture est de 20° C et avec 16 heures de lumière/8 heures d'obscurité. Pour les tests de toxicité LC50, les neonates de moins de 24 heures à partir de la deuxième à la cinquième génération sont utilisés dans des essais biologiques. 10 neonates sont placés dans 100 mL pendant 48 heures dans la solution à une concentration choisie. Ce travail est en cours.

Les nanoparticules manufacturées (ENP) possèdent au moins une dimension entre 1 et 100 nm et elles sont actuellement incorporés dans un grand nombre de produits de consommation. Par contre, les impacts sur les écosystèmes et sur la santé humaine des ENP sont largement inconnus dû au fait qu’il est très difficile de les détecter dans des matrices environnementales. L’objectif de la présente étude est d’optimiser une technique analytique pour détecter les ENP dans les eaux usées. La chromatographie hydrodynamique (HDC) a été couplée à un détecteur de diffusion statique et dynamique de la lumière (SLS et DLS) afin d’optimiser la séparation de mélanges de nanoparticules. La caractérisation de la séparation a été réalisée à l’aide d’un spectromètre de masse par torche au plasma en mode ‘‘single particle’’ (SP-ICP-MS), celui-ci ayant permis d’évaluer l’influence du débit et de la concentration des ENP sur la qualité de la séparation. En effet, un mélange d’ENP standards ajouté à de l’eau naturelle a été séparé, les nanoparticules de polystyrène (nPS), d’argent (nAg) et d’or (nAu) respectivement de 60, 40, 20 et 10 nm de rayons ayant présenté des temps de rétention de 12.51, 12.68, 12.94 et 13.14 minutes. De plus, à l’aide de détecteurs DLS et SP-ICP-MS, l’analyse de fractions d’éluant récoltées à ces temps de rétention a permis de déterminer que les rayons des ENP sont de 51.1, 40.2, 25.0 et 13.0 nm respectivement (DLS) et de 19.3 nm pour les nAg (SP-ICP-MS).

Les pressions exercées sur la forêt urbaine par les changements globaux (CG) sont un sujet chaud de la recherche environnementale. Connaissant les bienfaits de cette verdure en ville, il est logique de penser que l’augmentation de la couverture arborée répondrait à bien des objectifs de mitigation des impacts des CG. Or, sachant que des facteurs sociaux, politiques et économiques sont à la base de l’aménagement urbain, le point de vue du résident sur ces enjeux est pourtant très peu documenté. Pour combler cette lacune, nous avons mené une étude sur les préférences des résidents des villes envers leur forêt urbaine dans quatre grandes villes du Canada : Toronto, Ottawa, Montréal et Québec. Les données de modélisation de choix (choice experiment), obtenues via sondage auprès de 3275 répondants et traitées par régression logistique conditionnelle, ont permis de démontrer que la population de ces villes préfère une forêt urbaine plus dense, aux espèces et structures plus diversifiées et comportant des arbustes sur rue. L’analyse a aussi permis de déterminer que ces préférences varient selon certains paramètres socio-démographiques tel le niveau d’éducation et l’origine ethnique. Ces résultats montrent que les plans de verdissement appliqués par les villes gagneraient en efficacité et en acceptabilité sociale si les préférences de la population étaient prises en compte en amont de la plantation. 

La saline de Sfax constitue un exemple typique d’environnement hypersalé abritant une flore procaryote qui a dû s’adapter à ses conditions environnementales. L’objectif a été de déterminer les paramètres abiotiques contrôlant la dynamique de la biodiversité de cette flore. Au début, nous avons déterminé, dans deux bassins de salinité différente, les populations cellulaires à faible et à haut contenu en acides nucléiques, correspondant aux populations cellulaires plus et moins actives, respectivement. Au sein des archées, les mêmes taxons identifiés dans la population active et moins active, pour les 2 concentrations en NaCl, révèlent que la salinité du milieu n’est pas le seul paramètre contrôlant la biodiversité dans la saline. L’étude de l’impact d’autres facteurs abiotiques que sont les UV-B et les FRO révèle que la variation de la salinité du milieu était à l’origine de la variation du niveau de résistance à l’UV-B, chez les archées et les bactéries, et au stress H2O2 uniquement chez les archées. Nous avons donc, identifié de nouvelles fonctions antioxydatntes chez ces archées, via une approche protéomique et génomique. L’analyse des profils protéiques de l’archée Halorubrum sp, cultivée à des concentrations en NaCl différentes, révèle une expression différentielle de gènes impliqués dans la voie de défense contre le stress oxydant. Finalement, le criblage de la banque d'ADN génomique sur l’H2O2, nous a permis de mettre en évidence le gène sbds.

La bioturbation est le remaniement des sédiments et est un processus joue crucial puisqu’il permet de remettre en suspension de nombreux éléments vitaux qui, sinon, finiraient par disparaître aux confins de l’océan. Le premier traité de bioturbation a été écrit par Charles Darwin en 1881 et depuis, ce domaine n’a cessé de se développer. L’un des chercheurs les plus actifs dans ce domaine a été le professeur Gaston Desrosiers. Arrivé à l’UQAR en 1977, ses premiers travaux ont décrit les communautés benthiques du substrat meuble de l’estuaire du Saint-Laurent. Par la suite, il s’est intéressé à la bioturbation par les polychètes et par les communautés benthiques. Il aura permis un avancement technologique important en développant avec des collègues (mais des amis avant tout) une méthode pour quantifier les structures biogènes à l’intérieur des sédiments : la tomodensitométrie axiale. Il a été l’un des premiers à s’intéresser à l’écologie fonctionnelle en vue de caractériser les communautés benthiques en utilisant une classification des espèces en groupes fonctionnels de bioturbation. Cette approche a permis de quantifier l’action des principaux organismes de ces communautés en fonction des variables physico-chimiques du sédiment. Soulignons que le professeur Desrosiers est l’auteur de plus de 85 publications scientifiques et qu’il a participé à la formation de plus de 45 étudiants et étudiantes. Cette présentation est un hommage à ce grand écologiste benthique décédé en 2006.

Plusieurs études montrent que les insectes sont capables d’autoréguler leur consommation de nourriture et d’avoir un équilibre nutritionnel. Cependant, lors d’une épidémie, le manque de nourriture et la mauvaise qualité de celle-ci peuvent affecter directement leur performance biologique. Ainsi, ces conditions peuvent entraîner une modification du comportement. Par exemple, avoir des larves plus actives pourrait être une bonne stratégie pour trouver de nouvelles ressources. L’objectif de cette étude est d’observer le comportement des larves de la tordeuse des bourgeons de l’épinette en conditions de stress nutritionnel. La TBE est un des ravageurs forestiers les plus importants au Canada. Deux groupes d’insectes ont été élevés sous deux diètes artificielles différentes : une diète témoin et une avec un stress en sucre et en azote. Au cours de deux générations, le comportement des larves au 6e stade larvaire a été enregistré pendant 6 heures. Les résultants montrent que la variabilité nutritionnelle affecte le comportement des larves. Les insectes passent plus de temps à produire de la soie, à explorer la nourriture et à se reposer. Ces observations suggèrent que l’insecte est en mesure d’identifier la mauvaise qualité de la nourriture, mais qu’il est incapable de compenser le manque de nutriments. C’est pourquoi, lors d’une épidémie, nous pouvons supposer qu’il serait plus convenable pour la population de se déplacer plutôt que de rester au même endroit et de s’adapter.

Dans le cadre des activités financées par le programme SERVIR de la NASA, le présent projet vise à l’amélioration des connaissances et des capacités techniques pour faire le suivi des émissions provenant du déboisement en Afrique Austral et de l’Est en fournissant de l’information pertinente à la prise de décision dans le domaine de la gestion des forêts et du territoire. Le projet comporte trois objectifs principaux : 1) établir une ligne de base d’émissions et d’absorptions des gaz à effet de serre provenant du déboisement en utilisant des données historiques et actualisées ; 2) fournir des options de conservation maximisant la protection de la biodiversité et du carbone forestier; 3) renforcer les capacités dans l’utilisation de modèles et de données permettant le suivi des forêts.  Une composante importante de ce travail est d’établir une comptabilité des émissions et absorptions  provenant du changement d’usage du sol. En collaboration avec le gouvernement de la Zambie, les inventaires forestiers nationaux et les cartes de changement d’usage du sol sont utilisés pour réaliser la comptabilité du carbone en prenant en compte l’incertitude afin de mieux cibler la collecte de données  et améliorer l’exactitude des estimées. Les résultats montrent une grande incertitude autour des estimées de déboisement en forêt de Miombo, un type forestier dominant dans la région, montrant la nécessité de développer un système de surveillance des forêts localement adapté.

La prolifération des cyanobactéries (algues bleu-vert) dans les plans d’eau représente un problème environnemental mondial et les toxines produites par plusieurs genres peuvent être à l’origine de problèmes de santé. Le rôle de ces toxines est encore mal connu et ce n’est qu’avec une meilleure connaissance de ces rôles qu’on pourra mieux prévoir et contrôler l’éclosion de fleurs d’eau de cyanobactéries. Dans cette étude, une souche toxique (Microcystis aeruginosa, PCC7806) sera comparée à son mutant (PCC7806mcyB-), dans le but d’étudier le taux de croissance des deux cultures lorsqu’elles sont exposées à un facteur de stress oxydatif, soit en monoculture ou en compétition. Le gène mcy étant responsable de la production de microcystine, on pourra déterminer si celle-ci possède un rôle de protection. Une revue de la littérature sur différentes expérimentations suggère que les facteurs de stress tels que les herbicides, l’exposition aux UV et une augmentation de nutriments peuvent déclencher la libération de toxine et la surproduction de H2O2, démontrant ainsi une forte réponse cellulaire. Si le rôle des toxines est bel et bien de protéger les cellules contre ces stress extérieurs, alors la souche sauvage devrait être plus résistante et montrer un plus grand taux de croissance. Dans cette étude, l’atrazine, un herbicide employé en Amérique du Nord en agriculture, sera un moyen utilisé pour induire le stress oxydatif chez ces cyanobactéries.

L’implication des polyamines telles que la spermine (Spm), la spermidine (Spd) et la putrescine (Put) dans la photoprotection du photosystème I (PSI) n’a jamais été rapportée dans la littérature. L’objectif de notre recherche consiste à déterminer l’action des ces polycations sur des membranes de thylacoïdes sous conditions de photoinhibition, en se focalisant sur l’effet de la charge positive de ces amines. Pour ce faire, une étude comparative entre les trois polyamines a été réalisée in vitro. Ainsi, la mesure de l’activité de PSI sur des extraits de membranes thylacoïdales, illuminés en absence et en présence de polyamines, a été estimée par la consommation d’oxygène et la photooxydation du P700 (chlorophylle du centre réactionnel du PSI). Les résultats obtenus ont montré que la Spm et à un moindre degré la Spd  réduisent l’inhibition de la consommation d’oxygène, induite par la photoinhibition, de  37% et 18% à 5 mM. La Put, par contre,  ne révèle aucun effet significatif sur l’activité du PSI. L’accroissement progressif de la consommation d’oxygène observée avec la concentration de Spm et de Spd a été confirmé par une augmentation de la photooxydation du P700. Globalement, nos résultats indiquent que la Spm et la Spd sont capables de protéger  l’appareil photosynthétique contre la photodégradation. Toutefois, cette protection est plus importante avec l’amine  ayant le nombre de charges positives le plus élevé (spermine).

L’amélioration des matériaux utilisés dans les procédés de traitement des eaux demeure un défi majeur. Des matériaux naturels comme l’argile sont exploités et modifiés pour améliorer l’efficacité ces traitements. Les argiles sensibles (AS) proviennent de l’érosion glaciaire des roches à la dernière glaciation. Peu d’études ont investigué la capacité des AS à adsorber et séquestrer les polluants. Cette étude porte sur la sorption/désorption de deux métaux lourds (Cu, Cd) et du 9,10-dimethylantracene (DiHAP) sur des AS et l’évaluation des effets de la température et salinité. Les cinétiques de sorption montrent que les AS adsorbent rapidement (30 min.) les contaminants étudiés. Les coefficients de distribution montrent une très forte affinité pour les métaux (0,2-51,7 L·g-1) et le DiHAP (1,9-8,0 L·g-1). Les capacités d’adsorption du Cu (Kf ; 3,41-10,74) et du Cd (Kf ; 0,60-1,07) sur les AS sont 10 et 2,5 fois plus importantes que celles de la montmorillonite, une argile reconnue pour sa capacité d’adsorption élevée. La capacité d’adsorption des AS augmente avec la température (38-62%). Les résultats suggèrent qu’une augmentation de la salinité impacte peu la sorption du Cu et diminue fortement la sorption du Cd. À l’opposé, l’adsorption du DiHAP augmente avec la salinité. Les désorptions montrent une séquestration du Cu avec un indice hystérésis de 0,4 à 1,9. Une modification de la structure des AS serait nécessaire afin d’améliorer la capacité d’adsorption de polluants variés.

La dépollution des environnements contaminés aux hydrocarbures est devenue un enjeu écologique et sanitaire majeur. L’utilisation d’êtres vivants, tels que les plantes et leurs microorganismes racinaires associés, est une alternative « verte » aux techniques de dépollution traditionnelles couteuses et destructrices. Les bactéries jouent une fonction fondamentale dans la dégradation des hydrocarbures, qui constituent en retour une source de carbone et d’énergie requise dans leur respiration et leur croissance. Si les bactéries sont capables de s’adapter rapidement à des conditions environnementales stressantes, telle une contamination soudaine, c’est grâce aux plasmides conjugatifs. Ces petites molécules d’ADN circulaires, qui peuvent être échangées entre les bactéries, renferment de nombreux gènes essentiels à l’adaptation bactérienne. Malgré l’importance des bactéries dans la phytoremédiation, la diversité de gènes portés par les plasmides reste largement non explorée dans ce contexte. Mon projet a alors pour but d’étudier les fonctions portées par les plasmides dans un sol planté contaminé aux hydrocarbures. De la dégradation des hydrocarbures à l’utilisation des exsudats racinaires, nous avons mis en évidence que les plasmides contiennent de nombreuses fonctions clés pour l’adaptation bactérienne dans le sol et la rhizosphère de la plante. Ces résultats permettront d’améliorer nos connaissances et nos techniques de phytoremédiation de milieux contaminés aux hydrocarbures.

En 2011, une nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles a été adoptée, abordant notamment la question de la performance de la consignation des matières recyclables et de sa pérennité. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de recherche, traitant de la perception des citoyens concernant les systèmes de récupération des contenants au Québec : la consigne et la collecte sélective. La question de recherche est la suivante : En considérant les performances environnementale, économique et sociale des systèmes de récupération des contenants au Québec, quelles sont les préférences des citoyens?

Afin d’y répondre, un questionnaire sondant les préférences et comportements des individus, intégrant la méthode du choice experiment (CE), sera administré à l’hiver 2012. Les scénarios de CE choisis constituent diverses pistes potentielles d’évolution de la récupération des contenants, de l’élargissement de la consigne à l’abolition totale du système au profit de la collecte sélective. Dans le but de dresser un portrait le plus complet possible des avantages de chacun des systèmes, des attributs économiques, sociaux et environnementaux ont été sélectionnés. À partir des données de ce sondage, et des préférences exprimées par les répondants via le marché hypothétique créé, la volonté à payer des citoyens québécois pour chaque attribut des deux systèmes sera estimée et calculée, afin d’extrapoler ces données à la population québécoise entière.

Photo : RECYC-QUÉBEC

Le boom de l’industrie pétrochimique survenu au cours des 50 dernières années a permis le développement d’une variété de polymères synthétiques (Nylon, PVC, etc.). Néanmoins, la demande croissante associée à la rareté de certains composés pétroliers a récemment soulevé une préoccupation quant à l’impact de l’utilisation des ressources pétrochimiques sur l’humain et son environnement. Ceci est particulièrement vrai pour le cas de l’électronique organique (cellules photovoltaïques, diodes électroluminescentes) qui pourrait bénéficier grandement de chemins de synthèse alternatifs. En effet, la préparation de la grande majorité des polymères pour l’électronique organique engendre la formation de produits secondaires toxiques (ex.: dérivés étain organique) ainsi que l’utilisation de solvants nocifs pour l’environnement (ex.: toluène, CHCl3). Il est donc critique de trouver des solutions durables et vertes à l’utilisation de dérivés pétrochimiques. Le présent projet propose la conception et la fabrication de polymères conjugués à partir de la biomasse forestière. Plus particulièrement nous utiliserons l'acide glutamique en tant que produit de départ biosourcé pour la synthèse de l'unité dipyrrolopyrazine-3,8-dione. Par la suite, cette unité sera polymérisée par la méthode d'hétéroarylation directe et ses propriétés physiques, optiques et électroniques seront caractérisées. Les matériaux obtenus seront testés dans des dispositifs et les résultats préliminaires seront présentés.

À la suite de la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, les provinces canadiennes, comme le Nouveau-Brunswick (NB), devaient notamment réduire les émissions de COet développer chez les citoyens des capacités d’adaptation face à l’évolution climatique. Le GIEC proposait dans un de ses derniers rapports (2014) une approche prenant en compte le renforcement des capacités locales, ou des capacités d’agir des communautés, en y incluant entre autres le contexte, la culture et les savoirs multiples.

Dans le cadre de cette recherche, nous nous intéressons à la province du NB, en particulier à deux territoires aux caractéristiques et réalités distinctes. Ces communautés se situent, au nord-ouest de la province, un territoire caractérisé par ses forêts et son industrie, et au sud-est, un territoire reconnu pour ses plages et ses pêcheurs. L’objectif de notre étude, qui s’inscrit dans une thèse de maîtrise, est donc de comprendre comment les acteurs locaux de ces territoires s’adaptent au changement climatique (CC). 

Les acteurs concernés dans chacune des communautés se mobilisent en fonction de leurs représentations sociales, qui sont associées à différents capitaux, et des rôles qui façonnent leurs actions. Aux yeux de certains acteurs locaux, l’adaptation au CC est associée à un capital économique, ou à une ressource, tandis que pour d’autres, elle est imaginée comme un capital culturel, c’est-à-dire comme un paysage où il fait bon vivre.  

Le changement climatique a récemment fait l'objet d'une attention accrue dans le secteur du transport maritime. Lors de la 21e conférence des parties (COP21) de la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques, les représentants de 196 états parties ont convenu de maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2°c. Le transport maritime international est sous pression pour réduire ses émissions de GES afin de contribuer à la réalisation des ambitions de l'accord de paris visant à limiter le réchauffement climatique. En vertu de l'accord de paris, le canada et le Québec se sont engagés à réduire leurs émissions de GES de 30 % entre 2005 et 2030. L'atteinte de ces objectifs nécessite une transition énergétique qui inclut l'industrie maritime canadienne. Les données sont recueillies par le biais d'entretiens semi-directifs en ligne ou par téléphone avec des entreprises opérant sur la Voie maritime du Saint-Laurent. Pour l’analyse des données, nous avons opté pour une démarche d'analyse qualitative axée sur l'analyse de contenu thématique. Les résultats révèlent que l’atténuation des GES est caractérisée par des innovations actives et proactives sur la Voie maritime du Saint- Laurent. Bien que la durabilité du transport maritime soit considérée comme importante dans la majorité des entreprises, elle n'est pas pleinement intégrée dans les processus de prise de décision stratégique et les opérations dans la plupart des entreprises. 

Le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) prévoit des impacts du changement climatique sur plusieurs régions du Québec, au Canada. Une augmentation de la température et des précipitations a été illustrée par plusieurs scénarios climatiques qui portent sur cette province canadienne. De telles projections illustrent la nécessité de connaitre la capacité des gouvernements et des populations locales situées près des rivières à répondre aux changements de paramètres hydrométéorologique.

L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les vulnérabilités au changement climatique de Mont-Laurier et de Ferme-Neuve. Les répondants ont été recrutés par personne ressource et en utilisant la technique «boule de neige». Un total de 25 entrevues ont été conduites auprès des populations des deux localités. Un groupe de discussion, rassemblant les mêmes participants, s’est produit afin de discuter des futurs scénarios climatiques pour la région étudiée. À l’aide d’un schème de codification servant à organiser les données dérivées des entrevues, il a été possible de connaitre les principales préoccupations, expériences, opinions et perceptions des acteurs locaux en lien avec les risques associés au climat et à la ressource en eau. En vue de minimiser les impacts locaux du changement climatique, la réalisation d’un rapport de recommandations est prévue pour les deux localités dans le but d’intégrer les changements climatiques dans le processus décisionnel politique.

L’objectif général de ce projet de recherche de maîtrise est de développer un processus d’aide à la décision permettant de proposer des jumelages entre des entreprises désireuses de se départir de leurs résidus industriels et des entreprises susceptibles de les acquérir en tant que matières premières. Celui-ci devra entres autres permettre de réduire le filtrage des résultats pour l’utilisateur en proposant des opportunités de collaboration jugées viables selon plusieurs critères. Pour ce faire, plusieurs objectifs spécifiques devront être atteints. Il faudra en premier lieu dresser un inventaire des aspects (au point de vue technique, économique, logistique, etc.) pouvant influencer la décision des entreprises de participer ou non à un échange de matière résiduelle avec un partenaire. En second lieu, il faudra créer un modèle mathématique qui intégre les divers éléments à considérer, tels que les procédés de reconditionnement, le transport, et la consolidation des volumes de résidus et pouvant soutenir le processus d’aide à la décision. En troisième et dernier lieu, il faudra concevoir un processus d'aide à l'identification des symbioses potentielles en intégrant notamment à ce modèle des paramètres de décision, tels que les niveaux acceptables d'investissement et les seuils de rentabilité minimaux exigés.