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La forêt boréale correspond au tiers des forêts sur Terre et est recouverte de neige pendant plus de la moitié de l’année. Le régime hydrologique de l’est du Canada est largement influencé par la présence de ce couvert nival. Les interactions entre la forêt et la neige sont cependant complexes, d’autant plus que la couverture forestière s’apparente davantage à une mosaïque d’arbres densément regroupés et de trouées de différentes tailles plutôt qu’à une couche de surface uniforme. Les résultats d’une campagne de mesures intensive menée à la Forêt Montmorency (47.29°N, 71.17°O) lors de l’hiver 2018-19 montrent des différences majeures entre le manteau neigeux à l’intérieur de trouées et celui sous canopée. Un couvert de neige moins épais sous la couronne des arbres favorise la croissance des grains et implicitement l’augmentation de la taille des pores. Lors de pluies hivernales, le couvert forestier prévient également la formation de couches de glace imperméables en surface au profit de couches de regel poreuses. La combinaison entre une forte porosité de la neige et la perméabilité des couches de regel facilite l’écoulement vertical dans le manteau neigeux sous canopée. Au contraire, les couches de neige dense et les lames de glace à l’intérieur des trouées limitent la percolation de l’eau à la fonte. Bien qu’observées à une fine échelle spatiale, ces différences peuvent avoir un impact significatif sur l’hydrologie de bassins versants forestiers de plus grande taille.

La possibilité d'expansion de la mytiliculture au large des Îles de la Madeleine soulève certaines préoccupations chez les pêcheurs et les intervenants du milieu, au sujet des interactions possibles entre les activités aquacoles et les ressources halieutiques. La mytiliculture s'effectue généralement dans des zones dénudées à fond meuble. L'ajout de structures d'élevage (filières, blocs de béton) complexifie le fond marin et crée des abris qui sont rapidement colonisés par le homard. Des études ont démontré une plus grande abondance des homards au site mytilicole et plus particulièrement à proximité des lignes de moules. La modification d'habitat, couplée à la présence de proies provenant principalement de la chute de moules pourraient influencer les déplacements des homards dans la zone étudiée.

L’objectif principal de cette étude est de connaître la dynamique des déplacements des homards sous un site mytilicole comparativement à deux sites sans aquaculture. L’hypothèse est que les déplacements et les domaines vitaux du homard d’Amérique sont plus petits à l’intérieur d’un site mytilicole, en raison de la proximité et de l'abondance d'abris et de proies.

Un système de télémétrie (Vemco) a été utilisé pour suivre les déplacements des homards d'Amérique. Les homards (n=15/site) ont été pourvus d'émetteurs acoustiques (V9) et leurs déplacements ont été enregistrés durant 2 mois. Nos premiers résultats démontrent que 85 % des homards quittent les sites en moins d'une semaine.

Les polymères dérivés de la biomasse lignocellulosique ont été signalés comme une alternative prometteuse aux polymères synthétiques dérivés des ressources fossiles non renouvelables. Plusieurs progrès ont été faits dans le domaine de la conversion de la lignocellulose en dérivés furaniques, offrant maintenant une grande variété de monomères et de polymères furaniques qui pourraient éventuellement remplacer les polymères traditionnels. Cependant, bien que les polydiacétylènes (PDAs) aient attiré grandement l'attention de la communauté scientifique pour des applications dans divers domaines en raison de leurs propriétés chromatiques et semi-conductrices uniques, il n'y a pas d'exemple connu dans la littérature d'un PDA biosourcé à base de furane.  Nous présentons ici la synthèse et l’analyse structurale par diffraction des rayons X (DRX) de monocristaux de diacétylènes (DA) à base de furane et de leur polymérisation topochimique conduisant à des monocristaux de PDAs furaniques. Nous espérons que ces résultats préliminaires sur la synthèse et la caractérisation structurale de cette nouvelle famille de polymères conjugués biosourcés stimuleront la communauté scientifique à poursuivre le développement de matériaux semi-conducteurs furaniques.

Référence: Crystals 2019, 9, 448 (https://www.mdpi.com/524058)

L'équilibre entre la production et la respiration est à la base de notre compréhension des flux de carbone dans les écosystèmes marins. À l’échelle globale, les zones côtières jouent un rôle important dans le cycle du carbone. Le sujet de recherche s’insère dans le cadre d’un projet international en collaboration avec l’Argentine : MARine Ecosystem health of the San Jorge Gulf (MARES). Dans ce contexte, le projet a pour objectif d’étudier la variation spatiale et temporelle de la production et de la respiration des communautés planctoniques du golfe de San Jorge afin de caractériser l’état physiologique de ces communautés. L’échantillonnage et les mesures in situ de la production primaire et de la respiration de la communauté planctonique se dérouleront durant le mois de février 2014 à bord du navire de recherche océanographique Coriolis II. Sur une grille de 20 stations et sur une station fixe avec échantillonnages durant 48 h, nous allons mesurer la production et la respiration de la communauté planctonique naturelle à l’aide d’un incubateur simulant les conditions de lumière et de température dans la colonne d’eau. Nos résultats fourniront des paramètres de base pour la construction de modèles métaboliques et éco-systémiques qui pourraient servir à évaluer les impacts à court et à long terme de l’exploitation des hydrocarbures sur les écosystèmes marins côtiers.

Le but de cette étude est d’expliquer la répartition d’une espèce cryptique d’un copépode dominant (Eurytemora affinis) dans la zone de transition de l’estuaire (ZTE) du Saint-Laurent. Sur les six clades existants, deux clades (atlantique (A) et nord-atlantique (NA)) se retrouvent dans la ZTE. Ces deux clades présentent une répartition géographique différente. Le clade A domine dans les eaux inférieures à 0.5 PSU, alors que le clade NA domine dans les eaux entre 0.5 et 20 PSU. Cependant, des études ont montré que la salinité n’est pas le seul facteur responsable de cette répartition. Les performances de chacun des deux clades, ainsi que leurs types d’alimentations influent sur leurs répartitions. Pour vérifier cette hypothèse, une expérience in situ de transplantations réciproque a été réalisée avec un design expérimental en jardins communs.

Nous présenterons ici les résultats issus de l’utilisation combinée de plusieurs indices physiologiques (lipides totaux, acides gras et ratio ARN/ADN). Ces derniers, permettent de mieux comprendre la place importante de ces deux clades dans le réseau trophique de la ZTE, ceux qui représente les informations importantes du statuquo d’une des plus importantes espèces de la production secondaire de la ZTE du St-Laurent. Par ailleurs, cette étude s’intègre dans le programme de recherche sur la dynamique spatiale et trophique du zooplancton en relation avec l’évolution des conditions climatiques dans le St-Laurent.



La croissance de l’industrie aérospatiale accentue les enjeux concernant la disposition des avions en fin de vie. Alors que leurs nombres est en croissance, le statu quo reste la disposition dans des déssertes d’aéroport et ainsi, la revalorisation est une thématique en plein essor.  Cette recherche vise à développer une méthode holistique basée sur l’évaluation intégrée de l’efficacité des ressources pour la revalorisation d’avions en fin de vie. La méthode proposée vise à maximiser la valeur récupérée des pièces et à minimiser les impacts environnementaux de l'ensemble des processus de démantèlement, d'assemblage et de recyclage. Dans ce contexte, outre la durabilité et l'efficacité des ressources, les réglementations et les contraintes industrielles doivent être prises en compte. Ainsi, l’approche multicritère est développée afin d’effectuer l'analyse multidimensionnelle et de trouver un compromis optimal entre les critères. L'outil de décision multicritère développé est basé sur une méthode intégrée de l'efficacité des ressources. Cet outil permettra de déterminer l’impact de plusieurs facteurs, de contribuer à ce problème et de faciliter le processus de prise de décision qui se veut complexe. En outre, l'approche proposée prend en compte les indicateurs de l'objectif 12 de développement durable de l’ONU. Pour l'aide à la prise de décision au niveau du système, des pièces et dans le contexte du développement durable, une évaluation holistique de la durabilité sera effectuée.

L'engagement des parties prenantes dans la modélisation participative est un outil puissant pour tenir compte des interactions entre les processus environnementaux et socio-économiques, autant que pour l’élaboration de meilleurs systèmes de gestion. Cependant, les méthodes permettant de garantir l'inclusion des parties prenantes dans la modélisation participative, surtout parmi les communautés marginalisées et indigènes, sont rares. L’impact des dynamiques de pouvoir malsaines dans le contexte participatif apparait dans l’évaluation et la sélection des politiques candidates qui représentent habituellement les perspectives plus dominantes des parties prenantes occupant des positions hiérarchiques élevées. Dans cette étude, une activité de modélisation participative en gestion des ressources d’eau est réalisée dans la région majoritairement indigène du lac Atitlán à Tz’olöj Ya’, Guatemala pour développer un modèle des dynamiques des systèmes socioéconomique-environnemental. Le modèle intégré est ensuite appliqué au développement et à l’évaluation de différentes trajectoires de politiques environnementales futures, chacune représentant les perspectives distinctes des parties prenantes. Les impacts de ces trajectoires sur le système sont évalués selon des indicateurs associés à chaque perspective. Ces résultats serviront à développer une vision de politique intégrée, assurant l'inclusion des perspectives et des connaissances de toutes les parties prenantes du bassin versant.

Les plantules qui se développent dans un contenant requièrent des conditions environnementales spécifiques, particulièrement au niveau des racines. Les contenants biodégradables souples ont fait leurs preuves mais la biodégradabilité de structures solides et dures demeure plutôt méconnue. L’objectif de cette étude est de développer un contenant à ciment solide biodégradable dans le sol. Basé sur une étude pilote, nous avons sélectionné 80 combinaisons de liants (colle à base de fécule de patates, farine de riz, farine de blé et un mélange de gélatine, glycérine et de vinaigre blanc (GGV)), de substrats (copeaux de bois, maïs, chanvre, chaux dolomitique, marc de café, son d’avoine) et de pigments (alimentaires et minéraux). Chaque composante de ciment avait été façonnée en forme de contenant de différentes épaisseurs, compressée manuellement. Plusieurs paramètres dont le temps de séchage, le poids et l’efficacité de coloration du pigment des réceptacles ont été comparés. Les résultats préliminaires révèlent que le liant GGV sèche 2 fois plus vite que les autres. Après séchage, pour un volume initial similaire, le marc de café est environ 2 fois plus léger que la chaux. Indépendamment des combinaisons de ciments, les colorants d‘origines alimentaires sont moins efficaces que ceux d’origine minérale. Basés sur nos résultats, les 8 ciments les plus prometteurs ont été enterrés pendant 4 mois afin d’évaluer le niveau de biodégradabilité dans le sol. Les résultats sont à venir.

Le biochar est un matériau poreux à haute teneur en carbone, obtenu par la transformation thermique contrôlée, de matières organiques résiduelles en bioénergie. Plusieurs études rapportent que l’application de biochar produit en laboratoire ou de façon artisanale permet d’améliorer la fertilité et la productivité des sols acides et lessivés, caractéristiques des climats tropicaux. Les résultats varient par contre en fonction du choix de matière première, des conditions de production et du type de sol dans lequel il est incorporé. Il est donc difficile de prédire si l’utilisation de biochar produit à grande échelle à partir de biomasse disponible localement pourrait avoir un impact significatif sur les sols agricoles tempérés. L’objectif de cette étude est de mesurer l’effet de l’utilisation en champ de biochars de résidus ligneux sur les propriétés physicochimiques d’un limon sablonneux et sur le rendement de la pomme de terre cultivée dans un climat tempéré. Pour ce faire cinq traitements consistant d’un témoin et de combinaisons factorielles de types de biochars (bois dur et bois résineux) et de taux d’application (10t ha-1, 20t ha-1) furent établis à l’automne 2015 dans 25 parcelles expérimentales à Fredericton,  NB. Les résultats des analyses de sols, de tissus végétaux, et des rendements obtenus  à  l’été 2016 seront présentés. Le potentiel que constitue le biochar pour supporter une production durable de pomme de terre dans les provinces de l’est du Canada sera discuté.

L’objectif de cet essai est d’évaluer l'efficacité de la phytoremédiation d’un sol contaminé par des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le contexte climatique québécois. En 2010, des échantillons de sols pollués ont été mélangés pour former un sol composite puis étendus sur une cellule de confinement sécuritaire. La végétation utilisée comprend : T1 = 91% de graminées et 9% de légumineuses et T2 = 40% de graminées et 60% de légumineuses. Les plantes utilisées en 2011 sont : fétuque rouge traçante, fétuque élevée, agropyre, ray-grass, fléole des près, lotier corniculé et trèfle blanc.  Les traitements ont été répétés 3 fois sous forme de blocs aléatoires. Douze parcelles de sols ont reçu 1 kg d’un engrais minéral N-P-K (28-4-8) et 15 cm de fumier de cheval. Les plantes ont été inoculées avec Glomus intraradices. Les résultats indiquent quel’exposition prolongée à l’air du sol sur la cellule de confinement diminue la phytotoxicité et permet la croissance et le développement des plantes. En général, la somme des concentrations de 25 HAP dans les parcelles de sol cultivées avec T1 et T2 est inférieure à celle des parcelles de sol sans végétation.Les échantillons de sols prélevés sur20-40 cm renferment une teneur en HAP totaux supérieure à celle des échantillons de la couche de surface.Cette étude suggère la possibilité d'utiliser des plantes pour réhabiliter des sols contaminés par des HAP.

La gestion efficace et durable des ressources naturelles requiert de plus en plus la compréhension de systèmes naturels et socioéconomiques complexes, et au présent, et dans le contexte des changements climatiques. Tandis qu’un grand nombre de modèles biophysiques ont été développés pour représenter les processus environnementaux tels que l’hydrologie et la croissance des cultures, ceux-ci sont généralement compliqués et, pour autant, difficile d’accès pour les parties prenantes chargées de gérer ces ressources environnementales. Les modèles des dynamiques des systèmes (DS), en revanche, sont très bien adaptés pour la modélisation socioéconomique participative avec les parties prenantes mais demeurent inadéquats pour représenter les composantes environnementales des systèmes naturels. Dans le cadre de cette recherche, nous présentons un outil informatique à source ouverte, Tinamït, conçu pour coupler, de manière transparente, flexible et reproductible, les modèles DS avec ceux biophysiques. En appliquant un tel modèle couplé au problème géospatial de la salinité des sols au Pakistan, nous démontrons que les programmes actuels produisent des gains économiques pour les fermiers au court terme aux dépens de la qualité des sols et des revenus agricoles au moyen terme et proposons des stratégies de gestion intégrées plus efficaces sous une gamme de scénarios de changements climatiques.

La majorité des études portant sur l'historique des inondations d'une rivière proviennent des plaines sèches du Sud-ouest américain. Très peu de recherches ont été entreprises dans les régions tempérées. Cette recherche présente l'historique des inondations de la rivière Désert au sud-ouest du Québec. Cette recherche comporte deux objectifs principaux; (a) la reconstitution des anciennes inondations de la rivière du Désert à partir de carottes sédimentaires prélevé d'un méandre abandonné (lac Oxbow) le long de la rivière Désert et (b) la reconstitution des conditions climatiques lors des inondations passées. Les résultats démontrent une relation étroite entre les conditions climatiques passées et la séquence sédimentaire du méandre abandonné. Ce type d'étude servira à mieux comprendre la dynamique de cette rivière et de mieux prédire les inondations futures sous le changement climatique récent.



Les marécages jouent un rôle déterminant dans le contrôle des inondations, de la qualité de l’eau, de l’érosion des berges et pour la biodiversité. Malgré l’importance de leurs services écologiques pour la société, les marécages du sud du Québec sont en déclin et restent très peu documentés. Le but de cette étude est de cerner certains paramètres de l’environnement déterminant l’établissement des communautés végétales des marécages. Au total, 28 sites riverains et 28 sites isolés ont été visités dans les bassins versants Bécancour et Yamaska. Des relevés de la structure verticale de la végétation,  des caractéristiques physiques et chimiques du milieu et des perturbations ont été effectués dans 213 placettes. Une analyse en composante principale de la fréquence et de l’abondance des espèces dans les placettes montre que la composition de la végétation se divise en deux groupes distincts, soit une végétation de marécages riverains et de marécages isolés. Aussi, les couverts moyens des strates Bryophyte, Herbacée, Graminoïde, Ptéridophyte et Éricacée diffèrent significativement entre les deux types de marécages. De plus, le diamètre moyen des arbres est plus grand pour les marécages riverains, surtout dans les Basses-Terres du Saint-Laurent. L’ensemble des résultats de cette maîtrise nous apporteront une meilleure compréhension de la biodiversité soutenue par les marécages et serviront à la mise en place de plans de conservation dans un contexte de changements climatiques.

Bien que les activités portuaires contribuent à la toxicité des sédiments aquatiques, peu d’études s’intéressent à la toxicité des sédiments des petits ports saisonniers, pourtant nombreux en Atlantique. La toxicité aiguë des sédiments de la baie de Shippagan et de son port a été évaluée pendant l’été 2014 à l’aide de bioessais sur des amphipodes selon une méthode de référence d’Environnement Canada. Étant donné la présence de contaminants dans les sédiments du port de Shippagan (dibenzo(a,h)anthracène, fluoranthène, etc.) à des concentrations supérieures au niveau d’effet probable du CCME, nous nous attendions à ce que la toxicité soit maximale au port et décroisse en fonction de la distance (0 à 1670 m). Contrairement à notre attente, le pourcentage moyen de mortalité observé au port (8%) et aux autres sites (7 à 11%) n’était pas significativement différent de celui du site témoin (3%, F5,24=1,33, p=0,29). Les tendances indiquent même que la mortalité serait plus élevée de part et d’autre du port, où sont déversés les égouts pluviaux ou les effluents de l’usine de traitement des eaux usées. Les résultats suggèrent également que la présence d’un chenal pourrait agir comme barrière à la dispersion de la toxicité entre deux rives opposées. D’autres études seront nécessaires pour vérifier si la toxicité des sédiments portuaires varie selon la profondeur et donc selon l’ancienneté de la contamination.

Le benzène est classé comme cancérogène pour l'homme par le Centre international de Recherche sur le Cancer. Historiquement, des concentrations élevées de benzène ont été mesurées dans l’est de la ville de Montréal, près des industries chimiques et pétrochimiques. La station de surveillance de la qualité de l'air localisée en aval de ce secteur a mesuré les concentrations les plus élevées de benzène au Canada pendant plusieurs années.

 Depuis 1989, le réseau de surveillance de la qualité de l’air utilise la méthode TO-14 de l’EPA afin de mesurer les BTEX prélevé à cette station. Cette technique implique l’échantillonnage de l’air ambiant pendant 24 heures consécutives, une fois, à tous les 6 jours. Les échantillons sont ensuite analysés par chromatographie en phase gazeuse (CG) couplée à la spectrométrie de masse. Cette procédure entraîne des délais de plusieurs mois entre la prise d’un échantillon et l’obtention des  résultats.

 En 2009, un CG avec détecteur à ionisation de flamme, AirmoBTX1000 de Chromatotec, a été installé à cette station d’échantillonnage. Cet appareil fonctionne en continu et le temps de résolution de 15 min offre de nouvelles perspectives pour suivre l'évolution en temps réel des BTEX dans l'est de Montréal. Cela permet aussi une intervention rapide de l’équipe du contrôle des rejets industriels lorsque des concentrations élevées de BTEX sont identifiées par l’appareil. Les deux méthodes et leurs résultats seront présentés lors de cette communication.

L’utilisation de purées de lentilles rouges en tant qu’ingrédient fonctionnel offre la possibilité d’améliorer le profil nutritionnel des aliments tout en générant de nouvelles textures. Si des études précédentes se sont intéressées à l’effet de la taille, forme et concentration des particules dans des purées de fruits et légumes, aucune donnée n’a pour l’instant été générée sur des purées de légumineuses riches en protéines et en amidon. Dans cette étude, la purée de lentilles rouges a été fractionnée en fragments cellulaires, cellules du cotylédon isolées et amas cellulaires par une méthode combinant tamisage humide et centrifugation du filtrat, puis leur composition et leur structure ont été analysées. Des mesures de rhéologie dynamique (viscoélasticité) ont été réalisées et la stabilité des réseaux de particules à différentes teneurs en pulpe a été étudiée. La teneur en amidon et sa localisation, ainsi que la répartition des tailles de particules, sont les facteurs les plus influents sur les propriétés rhéologiques et la sédimentation. Les interactions protéines-fibres pourraient jouer un rôle dans l’agrégation entre fragments cellulaires, et générer un réseau agrégé de faible élasticité, alors que la compaction des cellules du cotylédon serait à l’origine d’une élasticité élevée. L’investigation des propriétés de ces réseaux de particules s’avère nécessaire pour incorporer efficacement les purées de lentilles rouges dans des matrices alimentaires.

 

La glace de mer influence fortement la dynamique des producteurs primaires en Arctique. Avec l’avancée du printemps, la fonte de la neige résulte en la formation de mares de fonte qui peuvent être colonisées par des algues unicellulaires. Par la suite, la fonte graduelle de la glace stabilise la colonne d’eau et augmente son éclairement, menant au développement de floraisons phytoplanctoniques sous ou à la lisière de la glace. Dû au réchauffement climatique, ces phénomènes se produisent plus tôt dans la saison et sur une plus grande échelle spatiale. Afin de mieux quantifier ces effets, la production primaire et la chlorophylle a (chl a) fractionnées (0,7-5 µm et >5 µm) ont été mesurées dans les mares de fonte et dans la région de la marge de glace du détroit de Lancaster (Arctique canadien) du 17 au 23 juillet 2014. Bien que les concentrations de chl a dans les mares de fonte soient faibles (<0,5 mg m-3), les petites cellules (0,7-5 µm) qui dominent la biomasse sont responsables d’une production primaire non négligeable, variant de 2 à 25 mgC m-3d-1. Dans la région de la marge de glace, une floraison phytoplanctonique dominée par les grosses cellules (>5 µm), tant pour la chl a (24 à 51 mg m-2) que pour la production primaire (94 à 1289 mgC m-2d-1), a été observée sous la banquise. Ces nouvelles mesures démontrent l’importance grandissante des mares de fonte et des floraisons sous la glace comme source de carbone pour l’écosystème arctique au début de l’été.



L’intermittence des ressources énergétiques durables représente un défi dans leur exploitation. La clef dans cette démarche réside dans la conversion de l’énergie électrique à l’énergie chimique et vice-versa. Une innovation pionnière dans le domaine est la pile Li-ion, reconnue pour le stockage d’une impressionnante quantité d’énergie par unité de masse. Ce projet est centralisé sur l’électrode positive des piles Li-ion, plus précisément le matériau actif LiFePO4 et les fibres de carbones recyclées.

 

Le point de départ du projet consiste à parvenir à un état métastable du LixFePO4 partiellement chargé afin de l’utiliser comme moteur pour le transport du Li+, ce type de structure étant nommé solution solide. Spontanément, le Li+ est transporté à même les canaux de la structure cristalline moyennant la formation de phases riches et pauvres en lithium détectées par diffraction des rayons X. Fait important, c’est par la comparaison des profils cinétiques du matériau conservé dans un gaz inerte vs dans un électrolyte conducteur d’ions qu’il est possible d’identifier une nouvelle voie de transport empruntée par le Li+, soit par diffusion à la surface de la particule. Par la compréhension du mécanisme fondamental du transport du Li+ dans la structure cristalline, la formulation de nouveaux matériaux d’électrodes à haute densité d’énergie peut être orientée et des matériaux recyclés peuvent contribuer à en faire des électrodes plus vertes.

Cette nouvelle technique permet de réaliser des analyses morphométriques et taxonomiques des dinoflagellés, et a l’avantaged’être plus simple et rapide que les techniques actuelles.

Nous présentons une nouvelle technique utilisant une solution de nitrate d’argent (AgNO2) afin d’augmenter la radio-opacité de spécimens de microalgues marines destinés à l’analyse par micro-tomodensitométrie. En effet, la faible radio-opacité des microalgues (dinoflagellés) requiert l’utilisation de teintures ou revêtements radio-opaques pour les rendre visibles aux rayons x.

La préparation des échantillons, réalisée à la noirceur pour éviter la précipitation de l’argent, consiste en : a) tamisage humide à 20 μm; b) immersion des spécimens dans une solution d’AgNO2; c) rinçage à l’eau distillée; d) séchage à l’air; e) transfert des spécimens sur support radiotransparent.

L’analyse subséquente des spécimens par micro-tomodensitométrie indique que l’AgNO2 permet l’observation des dinoflagellés car il se lie au contenu et à la paroi cellulaire et augmente la radio-opacité des spécimens.

Cette technique présente des avantages importants par rapport à d’autres (recouvrement des spécimens d’un alliage or/palladium par pulvérisation cathodique ou teintures à base d’iode ou de zinc). En effet, la pulvérisation cathodique ne permet que d’augmenter la radiopacité des composantes externes des spécimens, alors que les teintures ne font qu’augmenter la radio-opacité du contenu cellulaire.

La qualité de l’eau des estuaires dépend en partie des caractéristiques physiographiques et humaines du territoire qui les alimentent. Dans les régions très humanisées (agriculture et élevages intensifs, forte densité de population), les estuaires peuvent être dégradés jusqu’à un stade avancé d’eutrophisation. Deux obstacles se posent devant une gestion préventive des bassins versants : on ne connaît pas le seuil de perturbation du territoire au-delà duquel la qualité de l’eau commence à se dégrader ; on ne connaît pas l’importance relative des facteurs territoriaux gérables (superficies agricoles, urbaines…) et non gérables (pente du bassin versant, densité de drainage…) influençant la qualité de l’eau. Pour quatre bassins versants du nord-est du Nouveau-Brunswick, nous avons déterminé les caractéristiques gérables et non gérables ainsi que caractérisé la qualité chimique de leurs eaux à deux stations (amont, aval), et deux saisons (printesmps, été) pendant deux années (2010, 2011). Aux niveaux examinés de perturbation (1-14% terres agricoles, 0,1-2,0 unités de gros bétail/km2…), la concentration d’ammonium était positivement reliée à la densité de bétail. Toutefois, dans l’ensemble, la qualité de l’eau était plus associée aux facteurs naturels, non gérables du territoire qu’aux facteurs gérables. La sensibilité d’un bassin versant sera par la suite modélisée en fonction de son degré de perturbation anthropique et de ses caractéristiques naturelles.

L’écoconception en design de produits est une approche visant à considérer les contraintes environnementales dans la conception au même titre que d’autres contraintes (usagers, budget, etc.). Traditionnellement, les designers utilisent cette approche à travers des stratégies qui jouent sur les caractéristiques matérielles des objets s’attardant souvent qu’aux impacts environnementaux de leur fabrication. Toutefois, trop d’objets sont jetés alors qu’ils sont encore fonctionnels ou réparables, rendant peu avantageux de les concevoir durables physiquement si les usagers n’ont pas l’intention de les conserver (Chapman, 2010). Le design émotionnel durable (DED) est une théorie proposée par Chapman (2005) et reprise par Haines-Gadd (2018) qui cherche à prolonger la durée de vie des objets en favorisant un lien affectif avec l’usager. Les stratégies proposées par le DED demeurent peu testées dans la pratique. Ce projet de recherche autoethnographique vise donc à les tester lors d’un exercice de conception d’un objet fait par le designer-chercheur, puis dans un projet avec des étudiants de 1er cycle en design de produits. L’objectif est de valider les défis rencontrés par le designer-chercheur et les étudiants lors du processus de conception. La finalité de cette recherche est de faire des recommandations qui faciliteront l’enseignement de l’utilisation du DED dans le processus de design et permettront ainsi d’améliorer les pratiques d’écoconception des designers de produits.

Nous vivons déjà à une époque ou les effets des changements climatiques se font sentir à travers la planète, des froideurs de l’Arctique jusqu’aux chaleurs des tropiques. En ce sens, les scientifiques prévoient que d’ici 2050, les changements climatiques bouleverseront encore davantage l’environnement, faune et flore confondues, ce qui aura de grandes répercussions sur le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui, et par conséquent, également sur les humains, ainsi que sur leur santé physique et mentale (IPCC, 2007 ; OMS, 2018). Cette réalité nous amène à poser les questions suivantes : Quels mécanismes peuvent entrer en jeu pour faire en sorte que des personnes puissent nier cette réalité? Et que feriez-vous et comment vous sentiriez-vous si votre environnement quotidien, celui dans lequel vous avez grandi et vécu, se transformait au gré des changements climatiques à venir? Avec cette présentation, nous souhaitons adresser ces enjeux et problématiques liés aux changements climatiques sous un angle psychologique, à l’aide de concepts issus des approches plus existentielles. Dans un premier temps, nous aborderons ce qui peut pousser les individus à nier l’existence des changements climatiques encore de nos jours et à demeurer dans l’inaction. En second lieu, nous traiterons de la perte d’une partie de l’identité qui peut résulter des transformations environnementales à l’œuvre, ainsi que de l’anxiété et de la dépression pouvant être vécues suite à cela.

Le biofouling ou biosalissure correspond à la colonisation biologique naturelle et progressive des surfaces immergées en milieu aquatique. Ce phénomène se produit dès l'immersion selon une séquence comportant la mise en place d'un film conditionneur consistant en l’adsorption de molécules organiques. Afin de lutter contre ce phénomène, des peintures antifouling et écologiques ont été développées dans le cadre de ce projet.

L'objectif général de ce projet de recherche est d’étudier la cinétique de formation, le processus d’adsorption du film conditionneur sur des trois revêtements antifouling sans biocide en utilisant trois molécules comme modèle. Il s’agit d’une matière organique naturelle, d’un acide gras, l’acide caproïque et d’une protéine, le sérum bovin albumine. L’étude des isothermes de sorption pour différentes concentrations de substances modèles sera également réalisée. Nous évaluerons aussi l’impact de la salinité et de la température sur la formation du film conditionneur (FC). Les résultats préliminaires suggèrent que les capacités d’adsorption (Qs) des revêtements pour les acides gras sont faibles avec des valeurs de Qs comprise entre 13,88 µg/cm2 et 18,92 µg/cm2 comparativement au PVC. De la cinétique de formation du FC de cet acide est rapide et atteint une phase de pseudoéquilibre au bout de 1 heure 40 minutes.

Une nouvelle méthode a été développée qui permet d’estimer l’empreinte carbone d’individus relative à leur emploi ou à leurs études. Cette méthode prend en compte quatre facteurs : le chauffage, le transport, l’électricité et l’utilisation du papier. La méthode peut être utilisée par les individus et leur établissement afin de comprendre leur impact environnemental et le réduire afin de lutter contre les changements climatiques. La méthode obtient ses données à partir d’un sondage auprès des individus eux-mêmes et de statistiques d’utilisation de ressources, et a été conçue pour la facilité d’implantation afin de servir d’outil pouvant être déployé dans un établissement à un coût minimal, pour permettre le recueil rapide et efficace des données environnementales.

Après une évaluation du sondage en petit groupe, la méthode a été testée dans une institution collégiale de la ville de Montréal où elle a démontré sa facilité de déploiement. Lors de cet essai, une empreinte moyenne de 816 kg de dioxyde de carbone par étudiant a été mesurée, uniquement pour les déplacements et activités reliées directement à leur éducation. L’empreinte a été évaluée par facteur, et le chauffage a contribué à 54,5% de l’empreinte, le transport: 39,6%, le papier: 5,6% et l’électricité: 0,2%. Un deuxième test du modèle dans le même établissement est en cours et servira de base de comparaison. 

Dans ce travail, nous avons préparé et caractérisé le sulfure de cobalt (CoS) comme matériau de cathode et un milieu électrolytique organique à base d’un couple redox thiolate/disulfure. Ces deux composantes seront employées dans une cellule solaire à pigment photosensible (DSSC), qui intègre aussi l’oxyde de titane (TiO2) comme matériau de photoanode. Le CoS a été choisi en raison de ses propriétés catalytiques remarquables, c’est un matériau stable et peu dispendieux contrairement au platine. Par ailleurs, l’électrolyte organique à base de thiolate/disulfure a la particularité d’être transparent, stable et non corrosif pour les contacts électriques et le matériau de cathode. Dans un premier temps, le CoS a été préparé par électrodéposition sur un substrat de verre conducteur, en combinant plusieurs conditions expérimentales dont la méthode de déposition. Les propriétés chimiques, morphologiques et électrochimiques du matériau déposé ont ensuite été déterminées. Dans un second temps, un milieu électrolytique à base d’un couple redox thiolate/disulfure a été préparé en variant certains paramètres de synthèse (ratio thiolate/disulfure, nature du contre-ion organique,  solvants, additifs), puis caractérisé chimiquement et électrochimiquement avant d’être incorporé entre les électrodes de CoS et de TiO2 dans une cellule DSSC. Les performances photovoltaïques des cellules solaires intégrant les matériaux les plus performants (CoS et électrolyte) seront présentées.