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Plusieurs auteurs démontrent que le transfert est un mécanisme d’adaptation essentiel à développer (Schiff, Bauminger et Toledo, 2009; Harpaz-Itay, Kaniel et Ben-Amram, 2006) afin de rendre les apprentissages efficaces dans plusieurs contextes. Ainsi, la rareté du transfert des apprentissages (Tardif, 1999), observée particulièrement chez les élèves en difficulté (Haskell, 2001; Péladeau, Forget et Gagné, 2005) est une problématique importante qui devrait être considérée par tous les acteurs scolaires puisqu’elle a des répercussions importantes sur  le cheminement et la réussite scolaire. Malheureusement, peu de recherches ont été effectuées sur ce phénomène en ce qui concerne l’apprentissage de la lecture et de l'écriture. Pourtant, il est essentiel que les élèves en difficulté soient en mesure de transférer les connaissances acquises lors de séances rééducatives en orthopédagogie au cours d’activités authentiques de lecture et d'écriture en classe.  Cette présentation vise donc à présenter les résultats de deux recherches à devis expérimental à cas uniques (une en lecture et une en écriture) concernant le transfert des apprentissages auprès d'élèves en difficulté d'apprentissage, basées sur le programme d'intervention  RÉÉDYS (Laplante, en préparation). Des recommandations concernant les interventions les plus efficaces au niveau du transfert des apprentissages, ainsi que les implications pour les futures recherches seront énoncées.

La compréhension en lecture, sollicitée quotidiennement dans les sociétés développées, fait l’objet d’un apprentissage complexe et continu. Les élèves de 4e à 6e année du primaire sont confrontés à un double défi : celui de poursuivre leur apprentissage de la lecture tout en utilisant les textes lus pour acquérir de nouvelles connaissances (RAND, 2002). Alors qu’ils font cette double tâche, il n’est pas rare de les voir utiliser deux médias, numériques ou non, simultanément (ex. : lire un texte en regardant la télévision). Est-ce que l’habitude d’utiliser deux médias en même temps peut créer des obstacles sur le plan de la compréhension en lecture? Cette habitude serait liée à des compétences moindres en lecture et à des manifestations plus marquées d’impulsivité (Cain et al., 2016; Ophir et al., 2009). Ces études ont toutefois été réalisées auprès des adolescents et des adultes. Qu’en est-il des élèves de la 4e à la 6e année du primaire? Existe-il un lien entre les processus de compréhension en lecture, l’inhibition de l’impulsivité et l’usage de médias-multiples chez ceux-ci? La communication portera sur le contexte et la problématique de recherche, sur des éléments théoriques fondamentaux, sur la méthodologie et se terminera par la présentation des résultats anticipés. Les retombées amèneront les élèves et les enseignants à prendre conscience des liens entre habitudes et apprentissages dans le but de choisir les contextes qui favorisent la compréhension en lecture.

Problématique
Les habiletés langagières des enfants à l’entrée en maternelle influencent leur performance scolaire des premières années de scolarité (Burchinal et al., 2020). En français, si différents outils d’évaluation permettent d’identifier les enfants présentant des faiblesses langagières, leur validité à prédire la réussite scolaire future n’est pas documentée. Ainsi, l’objectif de cette étude de cas multiple est d’explorer la validité prédictive de différentes tâches administrées en maternelle. 

Méthode
Six enfants fréquentant une classe de maternelle 5 ans ont été évalués à l’aide d’un questionnaire de dépistage rempli par le parent et de quatre tâches complétées avec l’enfant (répétition de phrases, répétition de non-mots, vocabulaire réceptif et éveil à l’écrit). Les bulletins de fin d’année en maternelle ainsi qu’en première et deuxième année du primaire ont été récupérés (années prépandémiques). 

Résultats
Les trois participants obtenant uniquement des résultats disciplinaires au-dessus de 75 % en fin d’année avaient une bonne performance aux évaluations en maternelle. Les trois autres participants présentaient différents profils scolaires, associés à des performances variables aux tâches administrées en maternelle. 

Discussion conclusive
Plus que le résultat à une seule tâche administrée en maternelle, c’est le profil de performance aux tâches qui semble permettre l’identification de trajectoires de réussite scolaire des premières années du primaire. 

De récentes études portant sur le niveau de littératie des personnes québécoises âgées de 16 à 65 ans révèlent que 85 % de celles n’ayant pas obtenu de diplôme d’études secondaires (DES) ont un niveau de littératie insuffisant pour fonctionner en société (Langlois, 2022). Le développement de la compétence en compréhension de l’écrit représente ainsi un enjeu important dans le cadre de formations professionnalisantes ou professionnelles menant à des certifications autres que le DES. La formation en français dispensée à la  Formation menant à l'exercice d'un métier semi-spécialisé (FMS) semble refléter l’inadéquation perçue, en plus de ne pas répondre aux besoins des élèves tels qu’ils les formulent (Gingras, 2018; Rousseau et Bergeron, 2017b). Cette recherche exploratoire qualitative/interprétative vise, à travers la tenue d’entretiens semi-dirigés auprès d’acteurs de la FMS, à connaître les conceptions qu’ils ont de leur rôle et du développement de la compétence en compréhension de l’écrit en les décrivant et faisant ressortir leurs ressemblances et leurs différences. Le développement de la compétence en compréhension de l’écrit n’est pas conçu par les acteurs du milieu scolaire et ceux du milieu de travail comme pouvant se réaliser dans une frange commune de travail. Le partage des rôles dans ce développement et l’implication mutuelle de chacun des milieux apparaissent ainsi complexes.

Cette communication propose de présenter les résultats d’une recherche doctorale en cours portant sur les principes de justice (Boltanski & Thévenot, 1991) des pratiques éducatives auprès des jeunes en situation judiciaire. L’évolution de la doctrine judiciaire, et de l’administration en charge de la mission éducative, met à jour une pluralité de mondes. A cet égard, il nous est apparu capital de clarifier cela à la lueur du cadre théorique des théories des conventions. C’est pourquoi nous avons mené une recension des textes juridiques traitant de la question éducative d’une part et, observer l’usage de ces textes (Carbonnier, 2004) dans un service de coordination régionale. Outre ce travail autour des textes, des monographies d’établissements et de services éducatifs du territoire régional  ainsi que des entretiens exploratoires complètent le recueil de données. Il en ressort deux éléments. Tout d’abord le travail de modélisation, de la pluralité des mondes et des dénonciations à partir d'une classification des personnes et des objets en interdépendance, cherche à saisir les enjeux autour des pratiques éducatives en milieu judiciaire. Enfin, cette modélisation est investie pour analyser les situations ordinaires où des professionnels effectuent des compromis locaux, telles que l'écriture collective d'un projet de service.

L’activité rédactionnelle est particulièrement complexe puisqu’elle implique le recours à diverses connaissances et à la mise en œuvre interactive de différents traitements dans une mémoire de travail limitée (Alamargot et Morin, 2019). Face à cette complexité, les élèves en apprentissage, particulièrement ceux présentant des troubles spécifiques, vont se buter à des difficultés (Alamargot, 2007). Parmi les mesures pouvant être mises en place pour soutenir ces élèves, le recours aux outils d’aide technologique gagne en importance dans le milieu scolaire québécois actuel (Chouinard, 2018). Malgré les effets significatifs des technologies sur l’apprentissage de l’écriture relevés dans la littérature scientifique (Wen et Walters, 2022), le taux d’échec en écriture au primaire et au secondaire demeure en augmentation (gouvernement du Québec, 2021). Visant une meilleure compréhension des technologies d’aide, cette recension d’écrits scientifiques avait pour objectifs de décrire les apports et les limites de différentes fonctions d’aide technologique exploitées en production de textes par des élèves en difficulté d’apprentissage de classe ordinaire et d’identifier les facteurs influençant leur utilisation optimale. Ainsi, l’analyse qualitative d’un échantillon d’écrits scientifiques publiés entre 2008 et 2023 a permis d'élaborer un portrait actuel et exhaustif des outils d'aide technologique en production de textes et de générer des recommandations pour les intervenants scolaires.  

Selon l’AEFO (s.d), l’enseignement traditionnel basé sur une approche uniforme pour un groupe d’élèves perçu comme étant homogène s’avère peu approprié à la réalité scolaire actuelle. En effet, les classes sont de plus en plus hétérogènes, en raison de la présence d’un bon nombre d’élèves en difficulté et d’élèves issus des groupes ethnoculturels et socioéconomiques différents (D’Arrisso, 2017). Au Québec, la politique de la « réussite pour tous » appelle les enseignants à tenir compte des différences individuelles dans leur classe et à mettre en œuvre la différenciation pédagogique (Gouvernement du Québec, 2007). Or, maintes études révèlent que plusieurs enseignants éprouvent de la difficulté à répondre adéquatement aux besoins des groupes particuliers d’élèves (Kamanzi et al, 2007; Rousseau et al., 2017). Notre objectif est de décrire et comprendre les besoins de soutien d’enseignants novices relativement à la différenciation pédagogique (DPéd). Les données proviennent d’une enquête par questionnaire (250 répondants) et de 32 entrevues semi-structurées. Les résultats indiquent que la majorité des répondants éprouvent un besoin de soutien significatif pour la DPéd. Cela va de la prise en charge d’élèves en difficulté à ceux à haut potentiel, en passant par la gestion des différences dans la classe. Les obstacles évoqués concernent notamment le savoir-agir, le nombre et l’hétérogénéité marquée des élèves, les ressources, l’organisation du travail et les dilemmes éthiques.

Plusieurs adolescents dysphasiques abandonnent leurs études avant l’obtention d’un diplôme. Les comportements adoptés par leurs parents influencent le développement de leur autodétermination, un tremplin pour soutenir le goût de l’école (Bergeron, 2013). D’une part, ces comportements doivent être adaptés aux capacités du jeune. D’autre part, il doit les apprécier. S’inscrivant dans un paradigme qualitatif/interprétatif et inspirée du modèle éducatif fonctionnel de l’autodétermination (Wehmeyer et Lachapelle, 2006), cette recherche vise à : 1) Dresser un portrait des comportements parentaux adoptés pour supporter le développement de l’autodétermination d'adolescent dysphasique et 2) Connaitre l’opinion des adolescents sur ces comportements. Quatre adolescents dysphasiques et six parents ont participé à une entrevue individuelle semi-dirigée. L’analyse des entrevues a permis d’identifier des comportements parentaux visant à soutenir ce développement et de mieux comprendre comment ils sont interprétés par les jeunes concernés. Il fut également possible de décrire deux constats associés à ce support parental et de proposer trois recommandations aux parents afin de l’optimiser (ex. : établir des objectifs avec lui). Ces résultats permettent de mieux orienter et personnaliser l’aide à apporter à ces jeunes qui doivent quotidiennement faire face aux problématiques liées à leur trouble langagier.

Le développement de l’identité professionnelle pour les enseignants en formation professionnelle (FP) du Québec constitue un enjeu au cœur de la professionnalisation. Les politiques ministérielles (MEQ, 2001) et les recherches (Balleux, 2006; Balleux et Perez-Roux, 2011; Deschenaux, Monette, et  Tardif, 2012; Deschenaux et Roussel, 2008) de ce secteur d’enseignement convergent : l’expérience de métier antérieure à la bifurcation vers la profession enseignante est à la base de l’enseignement en FP. C’est d’ailleurs par leur identité professionnelle de métier que se définissent généralement ces enseignants. Parmi les représentations qui forment l’identité de métier, tout comme la nouvelle identité professionnelle d’enseignant, les valeurs occupent une place prépondérante. Afin d’identifier et d’analyse les systèmes de valeurs des enseignants en FP et leur rôle dans la transition identitaire opérée, les données collectées par des entrevues individuelles sont soumises à une analyse de discours inspirée de L’Écuyer (1990, 1991). Cette communication présentera les éléments à la base du modèle associant la théorie des systèmes de valeurs de Schwartz (2006) et celle des dynamiques identitaires de Perez-Roux (2011), dont s’inspirent le guide d’entrevue et le plan d’analyse du discours des enseignants en FP.

Les Classes d’Initiation Professionnelle en Alternance (CLIPA) sont destinées en France à des jeunes de 14-15 ans. Notre projet est de caractériser ces élèves en échec dans les initiatives d’entrée dans l’interaction avec le professeur, lors de la réalisation de tâches de mathématiques.

Suivant Wood, Bruner et Ross (1976) qui caractérisent l'évolution de la tutelle comme une substitution de la demande à l'offre, nous distinguerons ici les élèves qui expriment une demande à l'égard du professeur de ceux qui ne bénéficient que de ses offres de tutelle. Le modèle tri-fonctionnel enrôlement (dans la tâche) - prise en charge – assurance (de la solution) (Vannier, 2002) permettra de préciser et distinguer les catégories d'entrée dans la tutelle.

Deux classes ont été observées dans la résolution de tâches d’identification de fractions 70 interactions entre l’enseignant et un ou deux élèves ont été catégorisées.

Sur le plan quantitatif, les interactions se répartissent équitablement entre les trois fonctions distinguées. Par contre, les offres et demandes varient : l’enrôlement et l’assurance sont plutôt offerts par l’enseignant et la prise en charge est demandée par les élèves. Enfin, la prédominance d’une ou plusieurs catégories est attachée à des élèves particuliers.

Sur le plan qualitatif, les catégories relatives à l’enrôlement et à l’assurance permettent d’accéder aux attentes contractuelles (Brousseau, 1986) des élèves à l’égard de l’enseignant énoncées ici à voix haute.



À travers la planification pédagogique, l’orthopédagogue analyse la situation de l’élève, dégage des hypothèses sur ses difficultés et élabore un plan de rééducation (Mercier et al., 2010). La régulation, qui survient lors de ce processus, inclut la collecte de données, la prise de décisions et la performance (Koriat, 2012), qui sont des composantes du modèle de réponse à l’intervention (RAI). En général, le suivi des progrès s’effectue par des mesures basées sur le curriculum et la prise de décisions concerne l’intensité des interventions. Or, Ardoin et al. (2013) remet en question ces conditions d’application. Une régulation plus pointue par l’orthopédagogue semble requise étant donné le besoin d’individualiser les interventions pour les élèves en difficulté d’apprentissage (Denton et al., 2013). Dans cette étude, les caractéristiques liées à la régulation exercée par l’orthopédagogue expert seront identifiées afin de mieux comprendre comment il ajuste ses interventions selon les progrès et les difficultés observés. Seize orthopédagogues experts visionneront des vidéos montrant des séances de rééducation réelles en lecture, puis noteront leurs observations et expliqueront à voix haute leurs choix de planification en vue d’une prochaine séance. Les grilles et les verbatims seront codés et analysés. Cette recherche permettra d’explorer le processus de régulation chez l’orthopédagogue en vue de raffiner les modèles de planification existants et de mieux soutenir les élèves.

Au Canada, les politiques d'éducation soulignent que tous individus devraient avoir des possibilités adéquates d’apprendre les sciences. Mais, la performance académique des étudiants ayant des troubles d’apprentissage (ETA) est inférieure en science comparativement à leurs pairs typiques. Certaines études démontrent que les professeurs de sciences au secondaire ont développé des approches pédagogiques innovantes pour favoriser la réussite des ETA. Néanmoins, les études portant sur les stratégies développées par les professeurs au collégial pour améliorer l'apprentissage des sciences pour les ETA sont inexistantes. Notre étude explore les stratégies pédagogiques développées par les professeurs de sciences au collégial pour améliorer l’apprentissage des ETA. Grâce à des entrevues semi-structurées, nous avons recueilli et analysé des données de 18 professeurs de sciences au collégial sur les stratégies pédagogiques visant à favoriser le succès des ETA. Nos résultats démontrent que les professeurs de sciences au collégial ont mis en œuvre certaines stratégies pour soutenir les ETA comme (a) concevoir des jeux interactifs permettant aux ETA d'améliorer leur compréhension des concepts en science; (b) offrir du soutien pédagogique après les heures de classes, (c) offrir des exercices supplémentaires sur les concepts en science, (d) en autres. Ces stratégies peuvent être utilisées par d’autres professeurs au collégial pour favoriser l’apprentissage des sciences aux ETA.

Depuis quelques années, le concept de perfectionnisme s’est modifié, passant d’une à plusieurs dimensions. Autrefois considéré comme étant un aspect négatif de la personnalité, Terry-Short et coll. (1995) proposent plutôt qu’il existe une forme de perfectionnisme positif. Ces auteurs affirment que le perfectionnisme positif est associé à de saines habitudes alors que le perfectionnisme négatif leurs est contraire. Parallèlement, quelques théoriciens (Plucker et coll, 2004) proposent que la créativité soit considérée comme une saine habitude. En se basant sur le modèle de Terry-Short et coll. (1995), les habiletés liées à la créativité (la pensée divergente et la générativité d’Epstein) devraient être plus présentes chez les individus avec un haut niveau de perfectionnisme positif et moins présentes lorsqu’associées à un haut niveau de perfectionnisme négatif.

Cette étude analyse les données recueillies par Valois et coll. (2010) et Drolet et coll. (2011) auprès de 76 et de 149 élèves de la sixième année du primaire respectivement. Les analyses de ces études montrent une corrélation négative entre le perfectionnisme négatif et la pensée divergente et une corrélation positive entre le perfectionnisme positif et la générativité. Les nouvelles analyses présentent toujours le second lien, mais le premier est absent. Différentes pistes sont explorées pour valider le modèle de Terry-Short et coll. (1995) en lien avec la créativité.

La présence d’un trouble développemental de langage chez les élèves peut affecter leur parcours scolaire. Plusieurs cheminent donc dans le parcours de formation axé sur l’emploi afin de les préparer à leur transition de l’école vers l’emploi. À l’aube de celle-ci, ces élèves et leur enseignant ont développé des attentes quant à la réussite de leur recherche d’emploi et de leur vie professionnelle. Cette étude s’intéresse à cet aspect chez 187 élèves dont 68 présentent un trouble développemental de langage. Les résultats préliminaires sont présentés. Selon les résultats de la MANOVA, les attentes des élèves qui présentent un trouble développemental de langage et celles de leur enseignant ne diffèrent pas des attentes pour les élèves n’ayant pas ce profil (Pillai’s =0.3, F(6, 180) = 1.100, p=.412, ŋ2=.03). Par ailleurs, pour l’ensemble des élèves, leurs attentes et leur perception de celles de leur enseignant sont faiblement corrélées avec les attentes rapportées par les enseignants (r=0.183 à 0.303, p≤.05). Les attentes des jeunes et leur perception des attentes de leur enseignant sont en fait significativement plus élevées que celles des enseignants (p=.000). Ainsi, les attentes des jeunes qui s’apprêtent à entrer sur le marché du travail après un PFAE et qui présentent un trouble développemental de langage se comparent à celles leurs pairs et il en est de même pour les enseignants.

La participation à des activités organisées a été associée à une meilleure adaptation durant l’enfance, mais peu d’études ont examiné la participation sur plusieurs années. La présente étude modélise des trajectoires de participation sur une période de cinq ans (maternelle à 4e année) et examine les conséquences associées à ces trajectoires. Le niveau d’adaptation antérieur de l’enfant et l’éducation de la mère sont contrôlés. Un échantillon de 1038 enfants (62% garçons) a été suivi. Les comportements extériorisés et intériorisés ont été mesurés par questionnaire auprès des enseignants de maternelle et de 4e année. Pour le rendement scolaire, les enseignants ont rempli des questionnaires sur la maturité scolaire (maternelle) et les performances académiques (4e année). Quatre trajectoires ont été identifiées : 1) sans participation (13,5%), 2) en augmentation (23,7%), 3) en diminution (18,4%) et 4) élevé (44,4%). Les enfants des quatre trajectoires diffèrent significativement dans les trois domaines (p<.001). Lorsque le niveau d’adaptation antérieur et l’éducation maternelle sont contrôlés, une différence subsiste pour les comportements intériorisés, entre les groupes élevé et sans participation (p<.01). Nos résultats soutiennent la présence d’un effet de sélection, mais ce dernier n’explique pas tous les bienfaits associés à une participation plus active. Les activités organisées pourraient être utilisées comme une mesure préventive auprès des enfants d'âge scolaire.

Sachant que la syntaxe permet la construction de sens, et que la compréhension précède la production, l’enfant qui comprend une phrase complexe pourra un jour en produire lui-même (Sauvage, 2003). L’enfant n’ayant pas un discours syntaxique suffisamment complexe comprendra difficilement ses lectures et se retrouvera en difficulté (Savage, 2019; Sirois & Boisclair, 2009). Or, la réussite scolaire d’un enfant dépend grandement de sa compréhension en lecture (Janozs & al., 2013). Dès lors, il convient de mettre en relief la question suivante : quels sont les contextes pédagogiques qui permettent de propulser l’extension syntaxique des élèves atteints de dysphasie? Le but de la recherche est d’identifier les contextes pédagogiques propices à l’extension syntaxique chez l’enfant dysphasique à l’âge préscolaire. Au total, 188 vidéoscopies de différentes interventions entre une dyade adulte-enfant dysphasique ont été faites : lectures interactives, jeux de règles, jeux symboliques et dictées à l’adulte. De chacun de ces contextes, celui présentant l’énoncé le plus complexe syntaxiquement a été sélectionné. Dans chacun de ces contextes, les verbatim intégraux ont été effectués, puis tous les énoncés naturels et spontanés de l’enfant ont été analysés sur le plan syntaxique (Makdissi, 2014). Les résultats préliminaires montrent que, dès que la narration est convoquée, peu importe le contexte, la syntaxe de l’enfant est élaborée et complexe.

L’intimidation à caractère homophobe (ICH) dans les écoles entraine des conséquences majeures chez les victimes particulièrement chez ceux de minorités sexuelles (Friedman et coll., 2011). Le psychologue scolaire peut être appelé à agir auprès de ces élèves dans un mode de prévention et d’intervention. Si plusieurs études ont évalué la nature des actes homophobes et leurs effets sur les jeunes, peu décrivent les perceptions des psychologues scolaires dans ce contexte. Cette étude vise donc à décrire les perceptions des psychologues québécois concernant l’ICH et des actions des écoles pour la contrer. Trente psychologues scolaires, 15 hommes et 15 femmes, ont participé à une entrevue individuelle. Les verbatim ont été analysés selon la méthode qualitative de Miles et Huberman (2003). Les résultats préliminaires révèlent que les victimes dénoncent des actes d’ICH auprès d’intervenants scolaires avec lesquels ils ont établi un lien de confiance. Par ailleurs, les psychologues perçoivent la formation des acteurs scolaires, les campagnes de sensibilisation, les témoignages axés sur la démystification de l’homosexualité et l’établissement des lieux de soutien pour les jeunes de minorités sexuelles et ceux victimes d’intimidation comme des mesures à privilégier pour contrer l’homophobie. La diffusion des résultats de cette étude contribuera à dégager selon leurs perceptions les conditions qui rendent les mesures efficaces ou au contraire peu utiles.

Les établissements postsecondaires québécois font face à une hausse importante de la population étudiante en situation de handicap (SH). Cette hausse est surtout imputable à la clientèle dite «émergente», laquelle regroupe principalement des étudiants ayant un trouble d’apprentissage, ceux ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, les étudiants ayant un trouble de santé mentale et dans une moindre mesure les étudiants ayant un trouble envahissant du développement. Ces étudiants présentent des besoins diversifiés en termes d’accommodements et de modalités d’accompagnement qui se distinguent grandement des besoins des étudiants ayant un handicap visible. Pour faire face à cette nouvelle réalité, de nouvelles expertises s’avèrent nécessaires. Bien qu’il soit indéniable que les orthopédagogues aient un rôle à jouer, celui-ci demeure à définir. Une recherche collaborative menée avec quatre orthopédagogues et deux conseillers en orientation de trois universités québécoises participe à définir ce rôle dans une perspective multidisciplinaire. Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse de contenu (NVivo) de plus de 500 notes évolutives consignées durant une année par les orthopédagogues rapportant le soutien offert aux étudiants ainsi qu’à une analyse des groupes de discussion. Ces analyses ont permis de faire ressortir les défis rencontrés par les orthopédagogues dans un contexte où l’inclusion des étudiants en SH suscite plusieurs appréhensions.

Nous observons trop souvent une scission entre le monde de la recherche et celui de
la pratique. Bien que beaucoup de professionnels portent un regard réflexif sur
leur pratique (Schön, 1994), très peu d’entre eux s’engagent dans une démarche
plus formelle de recherche pour en systématiser et en communiquer les
résultats. Mais elle constitue pourtant un lieu possible de réponse à leurs
préoccupations et pour déposer leurs questions sur des enjeux cliniques
récurrents. De l’autre côté, plusieurs chercheurs boudent les recherches faites
par des praticiens, les trouvant peu rigoureuses ou remettant en cause qu’il
puisse y avoir une moindre distance du chercheur vis-à-vis de l’objet de
recherche. Partant de la réalisation d’une recherche doctorale faite par un
praticien qui possède lui-même plus de 25 ans d’expérience de la pratique de
l’orientation et du counseling, thèse encadrée par un directeur de thèse
lui-même clinicien, la communication visera d’abord à situer l’apport de la
méthode de l’étude de cas en
recherche. Comme le souligne Creswell (2012), la mise en œuvre d’une étude de
cas requiert idéalement l’expérience préalable du chercheur du phénomène étudié.
En s’appuyant sur les contributions de Yin (2008, 2011), Stake (1995, 2005,
2006) et Schneider (2001), la communication présentera les caractéristiques
distinctives de l’étude de cas comme méthode de recherche en envisageant
l’apport particulier de recherches faites par des praticiens.

De nombreuses études ont montré que les garçons sont généralement plus intéressés en mathématiques que les filles alors que ces dernières rapportent un intérêt accru en langues (Frenzel et al., 2010 ; Graham et al., 2008). Bien que ces différences d’intérêt selon genre soient souvent attribués aux stéréotypes traditionnels favorisant les garçons en mathématiques et les filles en langues, aucune étude n’a directement mesuré la relation entre les stéréotypes entretenus par les élèves et leur intérêt. Afin de combler ce manque, des analyses de pistes menées auprès de 662 élèves (g = 290; f = 372) ont examiné la validité empirique de deux modèles théoriques. Le modèle centré sur la matière (Durik et al., 2006) suppose que l’adhésion à des stéréotypes dans une matière affecte l’intérêt dans cette même matière. Le modèle centré sur l’individu (Chow et al., 2012) postule plutôt que l’intérêt dans une matière provient du rapport entre les stéréotypes entretenus dans une matière et ceux entretenus dans l’autre matière. En français, les résultats ont révélé que les stéréotypes prédisent significativement l’intérêt, en plus d’expliquer les différences de genre observées, permettant ainsi de confirmer la validité empirique d’un modèle centré sur la matière. En mathématiques, le modèle centré sur l’individu, considérant à la fois les stéréotypes en mathématiques et en français, s’est révélé plus pertinent, en expliquant les différences de genre dans l’intérêt en mathématiques.

Choisir une carrière constitue une importante décision et les conseillers d’orientation utilisent souvent des tests psychologiques afin d’aider leurs clients à faire des choix en fonction de leurs préférences personnelles. Selon une étude de Le Corff, Yergeau, Dorceus et Savard réalisée en 2011, le Guide de recherche d’une orientation professionnelle (GROP; Roy & Roy, 2008) est l’inventaire d’intérêts professionnels le plus utilisé au Québec. Il permet d’évaluer les six thèmes professionnels de la théorie de Holland (RIASEC) ainsi qu’un septième appelé Éveilleur (Z). Malgré sa popularité, peu d’études empiriques ont démontré la validité du GROP (Gingras, 2013; Morin-Saint-Hilaire, 2010). Qui plus est, aucune d’entre elles ne s’est penchée sur la pertinence d’ajouter un thème professionnel à la théorie de Holland. Dans ce contexte, la présente étude vise à procéder à un examen des qualités métriques du GROP en étudiant la relation entre les scores tirés au GROP et les résultats à un inventaire de personnalité réputé, l’Inventaire de personnalité NEO, 3e édition (NEO-PI-3; McCrae & Costa, 2010). Elle s’interroge aussi sur la pertinence de l’ajout du thème Éveilleur à la théorie de Holland en tentant de déterminer les traits personnels qui distinguent les individus démontrant des intérêts élevés à ce thème. L’étude a été effectuée auprès de 138 élèves de quatrième secondaire lors d’une démarche d’orientation menée en groupe-classe. 

Notre but est d’étudier les liens et les relations entre les familles, les enseignants et la communauté afin de mieux répondre aux besoins scolaires et sociaux des élèves du secondaire. Cette recherche collaborative vise dans un premier temps à sonder les perceptions des parents à l'égard de l’école, à recueillir les besoins des familles et des élèves, à accroître la mobilisation citoyenne et à intensifier leur participation dans l'école de quartier. Il vise aussi à étudier et analyser le corpus pédagogique employé par les enseignants. L’école participante accueille 1 300 élèves issus de 30 pays où on constate un taux de décrochage scolaire frôlant les 40%. Ce projet se situe dans la lignée visant la collaboration école-communauté (Sander, 2000; Dryfoos et Maguire, 2002). Ce courant d’action vise la coordination des actions école-communauté et à soutenir un développement d’une approche intégrée et compréhensive de l’action de l’école dans sa communauté (Desimone, 2000). Le présent projet est cependant novateur au sens où cette action cible notamment une collaboration des partenaires de l’école et de la communauté dans le développement pédagogique. Nous présentons les perceptions de 110 parents d’élèves de l’école secondaire; celles de 70 intervenants scolaires : enseignants, psychologues, éducateurs au sujet des relations école-famille et nous traiterons des préoccupations de 10 familles à l’égard de l’école secondaire de leur quartier.

Le modèle de réponse à l’intervention (RAI) est un modèle d’organisation de services et d’interventions qui vise à répondre aux besoins de tous les élèves de manière inclusive (Desrochers, 2014). Même s’il est considéré comme étant L'un des modèles les plus prometteurs pour prévenir les difficultés d’apprentissage en lecture, plusieurs auteurs soulèvent les défis relatifs à son implantation dans les milieux éducatifs (Barrio et coll., 2015; Fuchs et Vaughn, 2012).  Après une décennie d’implantation aux États-Unis, plusieurs chercheurs insistent sur la nécessité de mener davantage de recherches sur les enjeux pratiques liés à l’implantation du modèle, notamment sur la définition des rôles de l’enseignant et de l’orthopédagogue (Barrio et coll., 2015; Simonsen et coll., 2010). L’implantation du modèle RAI altère les frontières entre le rôle de ces deux intervenants et amène un changement profond dans leurs pratiques respectives (Haager et Mahdavi, 2007; Hazelkorn et coll., 2010). Des recherches sont nécessaires pour étudier ce changement en profondeur (Barrio et coll., 2015; Simonsen et coll., 2010). Cette étude multi-cas porte sur les rôles des enseignants et des orthopédagogues en contexte d’implantation du modèle RAI en lecture au primaire.  Pour ce faire, trois dyades composées d’un enseignant et d’un orthopédagogue sont étudiées à partir d’entretiens, d’observation et d’analyse documentaire. Des résultats préliminaires seront présentés pour chacun des paliers du modèle.

 

La transition primaire-secondaire est une étape cruciale dans le parcours des élèves (Meyer et Schlesier, 2021; Poncelet et Lafontaine, 2011). Selon le ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport (MÉLS, 2012), plusieurs études ont montré que cette transition aurait des effets d’intensité différente chez les élèves dont, entre autres, une diminution du rendement scolaire et une diminution de l’estime de soi, ainsi qu’une influence considérable sur la motivation et l’engagement, se répercutant sur la persévérance et la réussite scolaire. Il importe alors de responsabiliser les élèves en les incitant à participer activement en classe et en favorisant leur autonomie (Chouinard, 2020; MELS, 2012). D’ailleurs, Poncelet et Lafontaine (2011) affirment que les élèves ayant de bonnes méthodes de travail et de gestion dès leur entrée au secondaire seraient davantage en mesure de s’adapter aux différents travaux au secondaire. Cependant, force est de constater que les ressources enseignantes n’enseignent pas les stratégies d’apprentissage de manière systématique et explicite (Vianin, 2020). De plus, les programmes de développement de l'autorégulation combinés à l'enseignement de stratégies et de la métacognition sont pratiquement absents (Buysse et al. 2014). Dans cette recherche-action, une médiation de stratégies sera effectuée avec 50 élèves de 5e année (phase 1). Un questionnaire pour les élèves et des entretiens avec les enseignantes seront analysés à la suite de l'intervention. Des résultats préliminaires seront partagés.

L’arrimage entre les ordres d’enseignement secondaire et collégial préoccupe autant les chercheurs que le milieu scolaire. En mathématiques, le passage de l’étude des fonctions au secondaire à l’étude du calcul différentiel au collégial s’avère particulièrement difficile. Dans le cadre de notre recherche doctorale, la considération d’enjeux didactiques, historiques et épistémologiques de l’apprentissage du calcul différentiel nous a permis de révéler le potentiel théorique d’une approche covariationnelle de la fonction pour favoriser la compréhension de la notion de dérivée. Dans l’optique de mieux cerner les caractéristiques d’une telle approche, nous avons adapté le cadre d’analyse du raisonnement covariationnel de M. Carlson et exploré le raisonnement covariationnel et les situations qui en favorisent le déploiement chez des élèves de 15 à 18 ans. À l’aide d’une méthodologie inspirée de l’analyse inductive générale, nous avons procédé à une analyse de la dynamique du raisonnement covariationnel déployé par ces élèves en situation de modélisation. Les résultats obtenus concernent particulièrement l’identification des composantes de ce type de raisonnement et des caractéristiques des situations influençant l’articulation de ces composantes. Nos conclusions apportent des précisions sur le potentiel des situations sollicitant un raisonnement covariationnel pour favoriser le passage de la fonction à la dérivée à la fin du secondaire et au début du collégial.