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L’adolescence est une période développementale remplie de défis où plusieurs changements biologiques, cognitifs, comportementaux et sociaux surviennent. Ces modifications ont des implications non négligeables sur la formation de l’identité (Kroger, 2004). Des difficultés au niveau identitaire peuvent avoir des incidences sur la santé émotionnelle et physique (Schwart, Luyckx & Vignobles, 2011). Néanmoins, il y a peu d’évidence empirique concernant les facteurs qui influencent le développement identitaire (Kroger, Martinussen & Marcia, 2010). Ainsi, cette étude évalue dans quelle mesure les traits de personnalité évalués à l’entrée du secondaire prédisent les processus identitaires deux ans plus tard et comment l’attachement aux parents modère ces relations prédictives. Les données utilisées proviennent d’une étude longitudinale prospective menée auprès de 1036 adolescents provenant de sept écoles francophones de la région de Montréal, de Laval et de Québec. Des analyses de régression contrôlant pour différents facteurs confondants ont permis de confirmer certaines hypothèses, notamment concernant les liens prédictifs des traits de personnalité, ainsi que le caractère protecteur de l’attachement aux parents. La présente étude pourrait avoir des implications théoriques de même que pratiques en contribuant à l’amélioration du dépistage des adolescents à risque de développer des difficultés identitaires.

Plusieurs recherches rapportent que les étudiants de niveau universitaire d’orientation LGB (Lesbienne, Gai, Bisexuel(le)) présentent davantage de symptômes anxieux et dépressifs que leurs pairs hétérosexuels (Grant et al., 2013; Johns et al., 2013; Hatzenbuehler, 2009). L’hypothèse de l’effet entonnoir suggère que puisque ces étudiants seraient confrontés à des questionnements relatifs à leur identité sexuelle, ils auraient un niveau limité d’énergie psychologique à consacrer aux autres dimensions identitaires en formation, ce qui pourrait impacter négativement l’adaptation psychosociale de ces individus (Hetherington, 1991). Nous souhaitons tester cette hypothèse en: 1) vérifiant si les étudiants LGB diffèrent significativement de leurs pairs hétérosexuels en termes d’adaptation psychosociale, d’identité professionnelle et d’identité générale; 2) évaluant l’effet médiateur de ces variables identitaires sur la relation entre l’orientation sexuelle et l’adaptation psychosociale. Un échantillon de 504 étudiants universitaires âgés entre 18 et 50 ans a complété un questionnaire en ligne. Les analyses révèlent des différences significatives entre les étudiants hétérosexuels versus non hétérosexuels, ainsi qu’entre les étudiants homosexuels versus bisexuels concernant les symptômes anxieux, dépressifs et l’identité professionnelle et générale, ainsi qu’un effet médiateur des variables identitaires. Ces résultats viennent soutenir la validité de l’hypothèse de l’effet entonnoir. 

Le Québec comme société d’accueil est interpelé par le défi que posent la diversité et la reconnaissance de la différence. Pour l’école, ce défi impose aux enseignants de musique une réflexion sur les nouvelles pratiques à adopter, sur les notions musicales à enseigner et sur le matériel didactique à privilégier pour que chaque élève se sente reconnu. Dans ce contexte, l’enseignant de musique devrait considérer la musique non pas comme un langage universel, mais plutôt comme un phénomène universel, puisque, dans plusieurs cultures, la musique n’est pas dissociée de son contexte social. Ainsi, notre recherche qualitative propose une analyse de contenu des ensembles didactiques Clac-Sons destinés aux élèves du primaire qui permet de constater que l’image du musicien présentée tant dans les textes que dans les illustrations est empreinte de biais ethnocentriques et peu située dans son contexte socioculturel. Nous suggérons également quelques avenues pour une meilleure représentation de la diversité ethnoculturelle en lien avec l’image du musicien et visant des contenus d’enseignement de la musique diversifiés et inclusifs. 

Mémoire collective blessée et enseignement de l’histoire

« La nation qui ne sait d’où elle vient ne sait pas non plus où elle va ». Ces mots nous rappellent le rôle de l’histoire et son enseignement dans les différentes nations. En effet, l’histoire et son apprentissage permettent aux citoyens de connaître non seulement leur passé, de former l’esprit national, mais aussi de transmettre la mémoire collective commune. Cependant, nous remarquons souvent, des événements des massacres, de guerres et des génocides entre les groupes ethniques qui partagent pourtant la même nation. Nous pouvons prendre comme exemple l’apartheid en Afrique du Sud, le génocide des Tutsi au Rwanda, les conflits au Burundi, en Centrafrique, etc. Dans cette situation, l’élaboration d’une même histoire nationale semble irréalisable, du fait que la mémoire collective de groupes est blessée.

Dans cette contribution, nous montrerons « A quelles conditions élaborer et enseigner l’histoire fondée sur la mémoire collective blessée ? En partant des travaux de Halbwachs sur la mémoire collective, nous analyserons le cas du Rwanda pour en dégager des ressemblances afin de bien comprendre les conséquences négatives de fonder un enseignement d’histoire sur les mémoires blessées. Dans un deuxième temps, nous montrerons les conditions nécessaires pour réaliser une histoire enseignée dans des nations multiculturelles malgré les blessures de mémoire collective de certains groupes ethniques.



L’utilisation des réseaux sociaux serait l’activité la plus populaire chez les adolescents (Rideout, Foehr et Roberts, 2010). Par contre, un nouveau phénomène nommé la dépression Facebook montrerait que les adolescents utilisant les réseaux sociaux pendant un grand nombre de temps présenteraient des signes cliniques de dépression (O'Keeffe et Clarke-Pearson, 2011). D’autres chercheurs sont plus prudents et appellent à davantage de recherche avant de se prononcer sur l’usage des réseaux sociaux chez les adolescents (Jelenchick, Eickhoff et Moreno, 2012). L’objectif de notre recherche est de vérifier dans quelle mesure la durée d’utilisation de l’ensemble des réseaux sociaux utilisés par les adolescents influence sur les problèmes affectifs de ceux-ci. Notre échantillon compte environ 900 étudiants de première à cinquième secondaire. Les mesures de problèmes affectifs ont été recueillies à l’aide de l’échelle de problèmes affectifs du YSR (Achenbach, 2001) qui mesure le niveau de dépression majeure et de dysthymie tel que proposé par le DSM tandis que la durée d’utilisation a été mesurée à l’aide d’un questionnaire maison. Les résultats préliminaires par analyse de régression montrent qu’une fois contrôlée pour le sexe et l’âge, la durée d’utilisation hebdomadaire des réseaux sociaux influence significativement, mais faiblement sur les problèmes affectifs. La discussion portera sur les liens entre la dépression et l'utilisation abusive des réseaux sociaux.

Au moment où les commissions scolaires du Québec sont aux prises avec des difficultés liées à la pénurie, à l’attraction et à la rétention d’enseignants qualifiés, s’intéresser aux conditions d’insertion professionnelle et aux mesures de soutien dont bénéficient les enseignants en début de carrière devient un enjeu important. Nous avons mené une recherche de type mixte auprès de différents acteurs du milieu scolaire, universitaire et du syndicat des enseignants sur les principaux enjeux associés à l’attraction et à la rétention des enseignants en Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec. Cette communication vise à présenter les résultats préliminaires portant sur l’insertion des enseignants et les mesures de soutien obtenues en début de carrière. Les résultats montrent que les enseignants s’insèrent dans des conditions difficiles, souvent sans soutien ni accompagnement réels en début de carrière. Même ceux qui ont bénéficié des mesures de soutien trouvent qu’elles ne répondent pas entièrement à leurs besoins. Plusieurs enseignants remettent alors en question leur choix de carrière et beaucoup ont souvent pensé à quitter la profession. Les résultats mettent également en lumière la nécessité de mettre en place des dispositifs de soutien à l’insertion professionnelle fondés sur leurs besoins.

D’après une importante méta-analyse (Brown et Ryan Krane, 2000), l’information sur le marché du travail (IMT) est un ingrédient critique à l’atteinte des objectifs de carrière des personnes. Bien que l’IMT soit disponible en grande quantité, elle est souvent inexacte, biaisée et questionnable sur le plan de sa qualité (Gati et Levin, 2015). Selon Savard, Michaud, Bilodeau et Arseneau (2007), l’IMT aurait un effet  plus appréciable  lorsqu'elle est transmise par l’intermédiaire d’un conseiller.La présente étude a pour but d’isoler l’effet de l’IMT pour apprécier son effet, soit avec l’aide d’un conseiller ou sans son aide, et ce, en tenant compte de la possible présence d’effets différentiels liés au besoin de consultation des clients (choix de carrière ou recherche d’emploi).  Pour ce faire, des personnes (n = 203) consultant dans des centres d’emploi situés au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan ont été assignées de manière aléatoire à une méthode autonome (utilisation de l’IMT sans l’assistance d’un conseiller) ou assistée (utilisation de l’IMT avec l’assistance d’un conseiller). Les résultats suggèrent que l’effet de l’IMT dans le temps, bien qu’il soit significatif chez les deux groupes, s’avère plus important lorsque les clients sont assistés par un conseiller. Sur le plan de la signification clinique, cet effet est de taille moyenne (Cohen, 1988). Ce résultat ne diffère pas significativement selon le besoin de consultation des clients.

Problématique: L’utilisation des tests psychométriques fait partie de la profession de conseiller d’orientation (c.o.) depuis ses débuts (Mellouki et Beauchemin, 1994). Compte tenu de l’importance du lien entre les habiletés cognitives et les performances académiques et en emploi (Gottfredson, 2004; Schmidt & Hunter, 1998), l’évaluation de ces habiletés devrait faire l’objet d’une attention particulière de la part des c.o. L’adoption de la Loi 21 (Assemblée nationale, 2009) met également en lumière le rôle central que joue l’évaluation psychométrique des habiletés cognitives dans la réalisation des activités réservées par le texte législatif, notamment dans le cadre de l’évaluation du retard mental. Cependant, il n‘existe aucune étude systématique sur l’état des pratiques évaluatives des c.o. au Québec. Objectif: Décrire les pratiques des c.o. en matière d’évaluation psychométrique des habiletés cognitives. Méthodologie: 488 c.o. ont répondu à un questionnaire en ligne sur leurs pratiques de testing. Résultats: On constate qu’un peu plus de 25 % de l’échantillon utilise parfois ou régulièrement des tests d’habiletés cognitives. Les tests les plus employés sont les Matrices de Raven, l’EIHM, le Wonderlic, le Otis-Lennon et le WAIS. Les c.o. sont relativement peu nombreux à exercer les activités réservées par la Loi 21 et aucun ne les pratique de façon régulière. D’ailleurs, une majorité de c.o. indique ne pas se sentir à l’aise d’exercer l’une ou l’autre de ces activités.

La créativité est un concept difficile à définir en éducation (Newton et Newton, 2014) et son implantation dans le système scolaire québécois est nébuleuse (Goetgheluck, 2008). De ce fait, plusieurs enseignant.es ont une compréhension limitée des composantes de la créativité, basant son évaluation plutôt sur des théories personnelles que certains auteurs jugent incomplètes (Bereczki et Kárpáti, 2018). Le sens que revêt la créativité ne fait donc pas consensus. Ce problème s’amplifie lorsqu’on œuvre auprès d’élèves pour qui cette compétence est considérée lacunaire; les recherches initiales sur la créativité des personnes autistes ont mené à la conception qu’elles sont moins créatives que la moyenne, ce qui a été depuis nuancé par la recherche (Diener et al, 2014). Considérant que l’évaluation de la créativité demande des connaissances approfondies tant sur le concept que sur la personne évaluée, nous avons sondé quatre enseignantes de classes TSA sur leurs représentations de la créativité chez leurs élèves. La créativité étant un phénomène interactif (Glaveanu, 2013), nous avons adopté une posture qualitative basée sur l’approche ethnographique des représentations sociales (Jodelet, 2003). Un entretien semi-dirigé enrichi de la méthode photovoice a permis aux participantes d’appuyer leurs propos. L’analyse catégorielle (Paillé et Mucchielli, 2012) conduit à décrire un phénomène peu exploré en contexte québécois et ouvre des avenues de formation continue en enseignement.

Dans le système scolaire québécois, il existe un secteur d’enseignement public et un secteur privé (Ministère du l’éducation du Québec, s.d.). Malgré les différences entre les écoles publiques et les écoles privées (notamment sur le plan du financement), elles ont toutes deux le mandat de soutenir la réussite éducative des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) (Gouvernement du Québec, 2020). L’un des principaux acteurs permettant de soutenir cette réussite est l’orthopédagogue. Bien quelques recherches aient porté sur la description des fonctions et des modalités de services orthopédagogiques, la plupart ont été menés auprès d’orthopédagogues du primaire et les résultats obtenus n’ont pas été explicités selon le secteur de travail (Ruberto et al., accepté). Ce faisant, l’objectif de cette communication est de décrire les fonctions et les modalités de services des orthopédagogues travaillant au secondaire selon leur secteur de travail, soit le privé ou le public. En s’appuyant sur les résultats d’une précédente étude (Ruberto et al., 2021), un questionnaire a été conçu pour collecter les données. Au total, 135 orthopédagogues du secondaire, dont 89 du public et 46 du privé, ont répondu à 51 questions en ligne au printemps 2022. Les résultats ont été analysés afin d’en dégager les thèmes qui permettent de décrire les particularités associées au service d’orthopédagogie du secondaire selon le secteur d’intervention.  

Cette communication traite d’une comparaison des systèmes scolaires du Québec, de la France et de la Belgique quant à leur structure organisationnelle, leur cadre législatif et leurs processus pédago-communicationnels. Ces dispositifs régissent et orientent les pratiques de gestion de la direction d’école en ce qui concerne l’aspect administratif et pédagogique de l’intégration des élèves ayant des besoins spécifiques (EBS) en milieu scolaire.

Une telle comparaison nous a menés à construire un cadre conceptuel comparatif des trois systèmes scolaires et de leurs dispositions spécifiques envers la clientèle EBS et à analyser les particularités des différents processus d’intégration des EBS sous l’angle de la direction d’école (Texier, 2010). Finalement, cette triple comparaison nous a aussi conduits à une analyse réflexive sur les rôles de la direction d’école en lien avec l’inclusion scolaire (Parent, 2004 et Rousseau, 2010). Plusieurs facteurs différencient les systèmes scolaires à l’étude telles les cultures face à l’intégration scolaire, les processus de réponses aux besoins particuliers,  la complémentarité des structures socio-éducatives, les exigences de formation des différents intervenants, les conditions de travail en milieu scolaire, etc. Néanmoins, les trois systèmes scolaires convergent vers une même volonté d’améliorer leur réalité scolaire et les processus d’intégration qu’ils soutiennent pour un meilleur épanouissement scolaire des EBS.



Les recherches exposent des difficultés en écriture chez les personnes ayant un TSA sans jamais questionner la personne qui écrit. Pour notre mémoire de maîtrise, nous nous intéressons au rapport à l’écriture de personnes ayant un TSA. L’écriture est donc vue ici comme un acte de communication ancré dans une société. Le rapport à l’écriture englobe les conceptions, les attitudes, les opinions, les représentations de l’écriture, de son usage et de son apprentissage. Notre objectif est alors de témoigner de ce rapport du point de vue de la personne qui écrit.

Notre méthodologie relève de l’ethnographie et de l’ergonomie française. Nous observerons et filmerons deux adultes ayant un TSA dans différents moments où ils écrivent pour l’université et au quotidien. Puis, par un visionnement des séquences, ils pourront évoquer ce qu’ils font et ce qu’ils écrivent, mais aussi ce qu’ils ne font pas, ce qu’ils auraient pu faire ou voulu faire. Ces visionnements seront aussi filmés et analysés.

Les résultats préliminaires soulèvent l'importance que prend l'écriture pour les deux participants. Pour l'un l'écriture est libératrice d'angoisses et une manière de faire sens du monde. Pour l'autre, c'est un moyen de communication plus important que la parole, qui peut lui faire défaut. Les deux participants ont des stratégies d'écriture efficaces qu'ils mobilisent lors d'écrits personnels, mais qu'ils ne transfèrent pas toujours dans les écrits sous contraintes.

"Dans une étude à grande échelle effectuée pour le National Assessment of Educational Progress (NAEP), il a été démontré que 40% des élèves de 4e année lisent avec un faible niveau de fluidité.  Ils lisent principalement par segments constitués d'un ou de deux mots et reconnaissent peu, voire pas du tout, la structure de phrases" (Daane, Campbell, Grigg, Goodman et Oranje, 2005).  Cette recherche-action a été réalisée dans le cadre d'une maitrise en éducation. Le projet visait à évaluer les effets d'une intervention qui s'est déroulée de septembre 2011 à mars 2012, à raison de trois périodes de cinquante minutes sur six jours.  Les élèves de 3e et 4e années étaient au nombre de 16, soit 8 filles et 8 garçons.  L'intervention comportait quatre activités orthopédagogiques ciblées, répétées durant vingt-quatre semaines.  L'objectif était d'améliorer la fluidité en lecture chez des élèves en difficulté d'apprentissage afin qu'ils atteignent le niveau de fluidité attendu selon leur niveau scolaire.  Les résultats obtenus contribuent à améliorer les connaissances dans le domaine de l'enseignement de la lecture. Les retombées contribueront à élargir l'application de cette intervention dans les classes de 3e et 4e afin de diminuer le nombre d'élèves en difficultés de lecture au primaire.     Cette recherche permettra à d'autres chercheurs de s'en inspirer et d'élaborer d'autres pistes de recherches  en réponse à cette problématique grandissante.

Contexte

En 2019, au Québec, environ 82100 adultes sont décédés, laissant parfois adolescents endeuillés. Le processus de deuil, lorsqu’il est mal résolu, peut engendrer des conséquences sérieuses sur le développement des adolescents : détérioration de la santé physique et problèmes de santé mentale. Qui plus est, la saine résolution du deuil d’un parent serait particulièrement complexe à l’adolescence. Intervenir en amont permet aux jeunes de se préparer aux défis qui les attendent, pour cela il est nécessaire de comprendre l’expérience vécue par ces jeunes et d’identifier leurs besoins spécifiques de soutien et d’accompagnement. 

Objectifs

Afin de comprendre le processus d’adaptation des adolescents à la perte prévisible d’un parent (p.ex : à cause d’un cancer), il importe de documenter l’expérience vécue par ces jeunes sous l’angle des conséquences, difficultés et stratégies d’adaptation de ces derniers.  

Méthodologie  

Une recension systématique des écrits a permis d’identifier 17 études pertinentes. Ces dernières ont été analysées de manière qualitative à l’aide du logiciel Nvivo. 

Résultats finaux 

Sur le plan des stratégies d’adaptation déployées par ces jeunes, la communication et le maintien d’une bonne relation avec les parents s’avèrent soutenantes dans le processus d’adaptation à la perte du parent. A contrario, le manque d’informations sur la maladie et la mort du parent engendre des difficultés d’adaptation à la perte chez les jeunes.   

 

En France, le nombre de jeunes de 18 à 24 ans qui sortent chaque année du réseau de formation sans qualification est passé de 140 000 en 2010 (13,1%) à 98 000 en 2016 (9,2%). Plusieurs mesures ont contribué favoriser la persévérance, dont un repérage des élèves à risque de quitter prématurément le réseau. En ce sens, la Trousse d’évaluation des décrocheurs potentiels (TEDP2.0), développée pour les élèves québécois, fut adaptée aux élèves français de l’Académie de Rouen. L’outil permet d’obtenir 1) un score de risque (probabilité) de décrocher pour chaque élève sondé (IPD) et 2) un portrait des déterminants de la persévérance scolaire afin d’orienter la mise en place d’actions préventives. L’objectif de l’étude était d’établir la fidélité et la validité de la TEDP2.0 aux élèves français. Les qualités psychométriques ont été évaluées au sein d’un échantillon longitudinal (2 ans) de 808 élèves (47,6% de garçon) âgés de 11 à 16 ans provenant de quatre collèges. Les résultats révèlent que la TEDP présente une excellente stabilité ainsi qu’une sensibilité permettant de discriminer efficacement les élèves en fonction de leur sexe, niveau et retard scolaire. L’IPD permet aussi de prédire le rendement scolaire, l’absentéisme et les retards non justifiés à deux ans d’intervalle. Ces résultats soutiennent une diffusion de la TEDP dans les collèges français pour dépister les jeunes à risque de difficultés scolaires et favoriser la mise en place d’interventions adaptées à leurs besoins.

Le bulletin scolaire ayant comme principale fonction de soutenir la communication des résultats scolaires des élèves aux parents, les enseignants représentent le niveau de compétence des élèves pour chacune des matières à partir d’une note. Les écrits scientifiques relèvent que cette tâche est difficile pour les enseignants, notamment auprès des élèves en difficulté scolaire intégrés dans les classes régulières, et que le message envoyé par le bulletin n’est pas toujours compris par les parents. Depuis 2011, le format du bulletin scolaire québécois est unique pour tous les élèves du primaire. Depuis cette instauration, aucune étude portant sur cet outil n’a été réalisée. La présente étude a comme objectif de répondre aux questions suivantes:1)Comment rapporte-t-on les pratiques d’utilisation du bulletin scolaire auprès des élèves en difficulté scolaire au primaire au Québec? et 2)Que comprennent les enseignants, les parents et les élèves en difficulté scolaire du message envoyé par le bulletin scolaire? Ainsi, deux études de cas seront réalisées. Chaque cas comprendra une analyse de documents officiels disponibles et des entrevues semi-dirigées conduites auprès d’un enseignant, d’un élève éprouvant des difficultés intégré en classe ordinaire, de ses parents et de la direction d’école. Au moment de la communication, les résultats préliminaires pourront être présentés et discutés afin d'en apprendre sur l’utilisation de ce document central dans la pratique scolaire québécoise.

Cette communication s’intéresse à l’évolution conceptuelle et politique de l’intégration scolaire,comme introduction àl’analyse de la construction de la légitimité de la politique de l’adaptation scolaireau Québec.Elletraited’aborddu mouvement des courants de scolarisation des élèvesà besoins éducatifs particuliersetdeleurs mutations au regard de leurs fondements. Puis,elleles explore dans le contexte du Québec, à partir de l’étude de l’évolution de la Politique de l’adaptation scolaire de 1978 à 1999 et des changements intervenus dans l’orientation, l’organisation des services et l’identification des catégories d’élèves concernés par cette politique.Ces changementssontfinalementmis en perspective avec la mise en œuvre de la politique pardifférentsacteurs scolaires(enseignants, parents, directions d’établissements, etc.). Avec ces analyses approfondies de l’évolution terminologique de l’intégration et de l’inclusion et historique de la Politique de l’adaptation scolaire, notre propos contribue à cerner ces concepts, leur impact dans les structures et les objets (politiques, lois, textes, déclarations) qu’ils participent à créer et l’adoption de leurs changements qui s’inscrit dans une critique des pratiques en cours dans le monde de l’éducation en ce qui a trait à l’inclusion.



La période de transition a l'école pour la première fois, peut-être particulièrement difficile pour les familles avec un enfant ayant des troubles du spectre autistique et une déficience intellectuelle (p. ex. Rous, Meyers, & Stricklin, 2007). Les systèmes de soutien se concentrent sur les besoins des enfants et peuvent négliger certains besoins de leurs familles (Janus, 2011). De plus, lorsque les enfants entrent dans le système scolaire, leurs parents ont souvent besoin de revoir leurs attentes initiales et d'adapter la dynamique familiale à l'égard de ces changements (Dyches, Wilder, Sudweeks, Obiakor, & Algozzine, 2004). Conséquemment, connaitre les perceptions et les expériences des parents ainsi que leur l'accès aux ressources prennent une grande importance dans un tel contexte (Hebert & Koulouglioti, 2010). Pour cette étude qualitative, seize familles avec un enfant autiste de même que six familles dont l’enfant a commencé son parcours scolaire depuis un certain nombre d'années ont été rencontrées. Les parents ont discuté de la transition, de la collaboration famille-école, et des services de soutien disponibles. Les résultats montrent que les expériences des parents depuis l'entrée scolaire de leurs enfants peut avoir un impact sur leurs décisions quant aux services de soutien éducatifs. De même, chaque famille a présenté un ensemble des besoins de leurs enfants en ce qui concerne les problèmes systémiques de diagnostique et de scolarité.

 

La capacité à lire et à écrire des mots correctement implique notamment la construction de représentations orthographiques bien définies. De récentes études révèlent toutefois que les élèves dyslexiques ne semblent pas disposer de bonnes représentations des frontières lexicales (début et fin des mots). Notre objectif est donc d’évaluer les connaissances des frontières lexicales d’élèves dyslexiques du primaire. 17 dyslexiques (DYS) âgés de 11,39 ans ont été appariés à trois groupes contrôles sans difficulté à l’écrit : 18 élèves de même âge chronologique (CA), 18 élèves plus jeunes de même niveau en lecture (CL) et 18 élèves plus jeunes de même niveau en dictée (CO). Trois épreuves (décision lexicale, identification lexicale et permutation lexicale) ont été effectuées par tous les participants à l’oral et à l’écrit. La décision lexicale comprenait 48 items, la moitié correspondant à un seul mot (cage) et l’autre moitié à des pseudomots ou à deux mots (aveccrème). L’identification lexicale visait à compter le nombre de mots dans 18 phrases. Pour la permutation lexicale, les élèves devaient permuter le premier et le dernier mot dans 12 phrases. La réussite pour chaque tâche et chaque groupe a été calculée. Les résultats révèlent un important retard dans le parcours développemental lié aux connaissances des frontières lexicales chez les participants dyslexiques. Le rôle de ces connaissances dans le développement de la compétence en lecture et en écriture sera soulevé.

 

Nous avons conduit une étude rétrospective visant à  savoir les motivations présentées par un groupe d’étudiants fréquentant l’Université de Yaoundé I/Cameroun pour s’engager dans une formation professionnelle du domaine de la santé. L’objectif général assigné à cette étude a été d’identifier les motivations des médecins généralistes pour s’engager en spécialisation. Et les critères d’inclusion ont été les suivants :être médecin généraliste; être inscrit à la filière de médecine et des sciences biomédicales de Yaoundé dans une filière de spécialisation au moment de l’étude.

Ainsi à travers un questionnaire constitué de questions ouvertes et fermées, nous avons recueillis des données empiriques que nous avons analysées au travers d’une analyse de contenu et statistique au décours desquelles nous avons pu mettre à disposition des résultats visant à expliquer le comportement des médecins en situation de choix professionnel.

Il est donc ressorti  de cette étude que les médecins rentrent en spécialisation préférentiellement pour des besoins d’ordre économiques et professionnels. 

 

 

 

 

 

Le décrochage scolaire est un problème sérieux en raison de ses conséquences néfastes pour l’individu et pour la société. Plusieurs facteurs de risque du décrochage ont été identifiés à ce jour mais il serait important d’examiner davantage les variables modératrices qui exercent des effets sur cette relation. Des études suggèrent que certains traits de personnalité pourraient modérer la relation entre ces facteurs de risque et le décrochage scolaire. Plus particulièrement, le Contrôle (« Conscientiousness ») pourrait avoir soit un effet de protection ou de vulnérabilité. Cette étude vise donc à examiner si le Contrôle modère la relation entre différents facteurs de risque et le décrochage chez les adolescents. Les données utilisées proviennent de l’étude Stratégie d’Intervention Agir Autrement (SIAA). L’échantillon compte 1864 adolescents provenant de 62 écoles secondaires québécoises. Les prédicteurs ont été mesurés par le biais de questionnaires auto-révélés remplis en classe par les adolescents, tandis que le statut de décrochage a été obtenu par les données officielles du MÉLS. Des analyses de régression logistique ont démontré qu’après avoir contrôlé pour l’effet de plusieurs facteurs de risque connus, le Contrôle s’avère un facteur de vulnérabilité. En effet, lorsqu’il y a un niveau élevé de relations conflictuelles avec les enseignants, les adolescents qui ont un niveau élevé de Contrôle sont plus à risque de décrocher que ceux qui ont un niveau faible de Contrôle.

La relation enseignant.e-élève (REE) est peu étudiée au secondaire (Le Bel, 2016) et - voire inexploré - chez les élèves issus de l’intersection de minorités sexuelles et ethnoculturelles (LGBTQ+/immigrant.e.s). De plus, la plupart d’études sur la REE faite référence au soutien émotionnel, négligeant une partie essentielle de celle-ci: le soutien cognitif. Pourtant, sous le modèle théorique Teaching Trough Interactions (TTI), ces deux types de soutien sont très importants dans l’établissement d’une bonne REE, afin de soutenir la réussite scolaire des élèves (Pianta et al., 2012), dont les élèves LGBTQ+/immigrant.e.s qui, d’ailleurs, évoquent des gestes de discrimination de la part de quelques enseignant.e.s (Almeida, 2017).

Ainsi, sous le modèle TTI, cette étude vise à comparer la REE en fonction du soutien émotionnel et du soutien cognitif apportés aux élèves LGBTQ+/immigrant.e.s au secondaire. Au total, 60 élèves ont répondu à un questionnaire mesurant les deux types de soutien étudiés ici. Les résultats des analyses descriptives et de test-t pour échantillons appariés montrent que la REE des élèves LGBTQ+/immigrant.e.s est légèrement positive (M=3,27, É.T=0,73) et que ces élèves se sentent moins soutenu.e.s sur le plan cognitif (t(59)=2,34; p=0,023, ƞ2=0,08). Une formation aux enseignant.e.s sur les actions efficaces à promouvoir les relations chaleureuses et à donner un meilleur soutien cognitif avantagerait la qualité de la REE des élèves LGBT/immigrant.e.s du Québec.

Le perfectionnisme est un prédicteur important des symptômes dépressifs et de leur persistance à long terme (Egan et al., 2011). Si le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs a été largement étudié, peu d'études se sont intéressées aux mécanismes qui expliquent cette relation (Smith et al., 2021). Considérant que l'auto-efficacité scolaire ou universitaire a été liée à la fois au perfectionnisme et aux symptômes dépressifs, elle se positionne comme un facteur explicatif potentiel (Mills & Blankstein, 2000; Nakano, 2009; Rudolph et al., 2008). L'objectif de cette étude longitudinale est donc d'examiner le rôle médiateur de l'auto-efficacité scolaire ou universitaire dans la relation entre le perfectionnisme orienté vers soi (POS) et prescrit socialement (PPS) ainsi que les symptômes dépressifs. Deux modèles de médiation ont été explorés auprès de 511 participants (73% de filles) âgés de 14 à 17 ans provenant de cinq écoles privées et publiques de Montréal. Les analyses ont été effectuées à l'aide de la macro Process du logiciel IMP SPSS. Les résultats indiquent que l'auto-efficacité scolaire médiatise le lien entre le POS et les symptômes dépressifs ainsi que le lien entre le PPS et les symptômes dépressifs. Cette étude a permis d'identifier un nouveau facteur pouvant expliquer le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs et sur lequel les intervenants psychosociaux en milieu scolaire peuvent agir pour prévenir l'émergence des symptômes dépressifs.

Cette communication s’intéresse au processus de changement institutionnel entrepris par les politiques éducatives, notamment ceux de la politique de l’adaptation scolaire au Québec (1999).

Notre communication traite particulièrement de ces questions :

 1-    Quelles sont les transformations introduites par la politique d’adaptation scolaire et les principales critiques qui lui sont adressées ?

2-    Quels sont les processus qui président au changement et à la mise en œuvre des politiques? Quels sont les processus de construction de la légitimité et ses dimensions ?

3-    Comment la politique de l’adaptation scolaire est-elle légitimée à travers sa mise en œuvre par les enseignants ?

Avec ces questions notre propos est de cerner la problématique du processus du changement institutionnel au regard de la construction de la légitimité de la politique de l’adaptation scolaire à travers sa mise en œuvre. Nous présentons les dimensions de la légitimité (Suchman) et du processus de changement institutionnel en lien avec l’analyse des politiques publiques et les théories néo-institutionnelles.

Les enfants dyslexiques éprouvent de grandes difficultés en écriture, notamment en orthographe. Le principal objectif de cette étude est d’analyser les erreurs de fusion/segmentation (ex. : lavie; camp pigne) des dyslexiques en comparant les textes à ceux de deux groupes de normo-scripteurs (CL et CA). 32 enfants dyslexiques, 24 enfants contrôles plus jeunes (CL), mais de même compétence écrite et 24 enfants contrôles de même âge chronologique (CA) ont été évalués. Les dyslexiques étaient inscrits dans une école spécialisée et avaient un diagnostic de dyslexie/dysorthographie mixte. Chaque participant a produit un texte et toutes les erreurs de frontières lexicales ont été analysées. Les résultats indiquent que les erreurs de fusion/segmentation sont plus nombreuses chez les dyslexiques que chez les enfants CL et que chez les enfants CA. Les dyslexiques et les CA commettent plus d’erreurs de fusion (ex. : lavie) que d’erreurs de segmentation (ex. : camp pigne) alors que les CL commettent autant de fusion que de segmentation. L’analyse des résultats indique également que les dyslexiques commettent plus d’erreurs de frontières lexicales non phonologiquement plausibles alors que les CA et les CL font davantage d’erreurs de frontières lexicales phonologiquement plausibles. Ces résultats sont discutés en termes d’organisation des représentations lexicales dans le lexique mental. La question de l’importance de représentations lexicales appropriées pour orthographier est soulevée.