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Les dernières statistiques ministérielles nous indiquent que seulement 44% des élèves ayant un TSA sont inclus en classe ordinaire (MEES, 2016). Pourtant, les orientations ministérielles et sociales prônent l’inclusion scolaire. Pourquoi la majorité des élèves ayant un TSA sont-ils scolarisés dans des milieux autres que la classe ordinaire? Quels sont les obstacles vécus en classe ordinaire pour ces élèves?

Les parents de trois élèves du 3e cycle du primaire ayant vécu une trajectoire différente et provenant de deux établissements scolaires ont participé à des entrevues individuelles. Un codage thématique a permis de relever leurs perceptions quant aux obstacles à l’inclusion en classe ordinaire pour leur enfant.

Les parents décrivent des situations où les intervenants scolaires feraient preuve d’un comportement de fermeture à l’égard de leur enfant, pouvant même aller jusqu’à des situations d’exclusion de la classe ou de l’école. Ces situations entrainent une rupture dans le lien de confiance entre les parents et l’école.

Ces résultats nous portent à réfléchir sur les conditions à mettre en place à l’école afin de soutenir l’inclusion des élèves ayant un TSA en classe ordinaire, notamment l’importance pour les parents de sentir que le milieu dans lequel évolue leur enfant est ouvert à la différence, en accueillant et en valorisant la diversité (CSE, 2017).

Les adolescentes hébergées en centre jeunesse sont réputées comme étant des cibles faciles pour le recrutement de la prostitution par les gangs. Par exemple, 25 % des adolescentes reconnaîtraient avoir déjà reçu de l’argent ou de la drogue en échange de faveurs sexuelles.  Ainsi, certains programmes de prévention de la prostitution ciblent les adolescentes hébergées en Centre Jeunesse comme étant à risque de se diriger vers la prostitution. Or, peu de données sont disponibles sur les différences entre les adolescentes qui se prostituent et les adolescentes qui ne se prostituent pas.  La présente recherche propose donc une comparaison entre ces deux groupes.  Pour ce faire, 150 adolescentes hébergées par le Centre Jeunesse de la Montérégie ou le Centre Jeunesse de la Mauricie-Centre-du-Québec ont été sélectionnées.  Nous avons comparé une diversité de mesures psychométriques concernant la toxicomanie, la délinquance, les relations familiales et les attitudes envers la prostitution.  Les adolescentes qui se prostituent présentent des différences sur certaines variables, particulièrement en ce qui concerne les comportements acceptables dans le cadre d’une relation amoureuse et des pratiques sexuelles.  Les résultats seront discutés en termes de prévention et de planification de l’intervention auprès des adolescentes à risque de se prostituer.

Les troubles des fonctions exécutives entravent les processus d’apprentissage.  Les méta-analyses démontrent que les programmes visant à entrainer les fonctions exécutives existent mais leur efficacité reste limitée à des tâches cognitives spécifiques et ne permettrait pas d’améliorer les performances académiques. Les méthodes intégratives, encore peu explorées, semblent apporter des résultats prometteurs pour les élèves à besoins particuliers.

L’objectif de la conférence vise à évaluer l’efficacité des méthodes intégratives pour soutenir les fonctions exécutives des élèves à besoins particuliers.

Une revue systématique de littérature a permis d’analyser 21 études (en cours) pour répondre à deux questions principales : (a) quelles sont les pratiques enseignantes qui soutiennent les fonctions exécutives et (b) quelle est l’efficacité de ces pratiques sur les compétences scolaires, l’autorégulation et l’engagement des élèves à besoins particuliers.

Les résultats préliminaires montrent trois éléments principaux : 1. L’enseignement explicite de stratégies d’autorégulation témoigne des effets prometteurs. 2. Différents dispositifs intégrés à l’enseignement comme soutiens aux fonctions exécutives permettent d’améliorer les performances scolaires. 3. Les méthodes intégratives semblent favoriser le transfert des apprentissages.

Les implications pratiques et méthodologiques (hypothèses de recherche d’une thèse en cours) pour l’implémentation des méthodes intégratives seront discutées.

Les études rapportant que les personnes très intelligentes ont plus de troubles de santé mentale ont souvent un biais d’échantillonnage, un groupe témoin inexistant ou inadéquat, ou une taille d’échantillon insuffisante. Nous avons contourné ces biais en examinant la différence de prévalence des troubles de santé mentale entre les personnes ayant une intelligence générale élevée et moyenne dans la UK Biobank. 

Les participants avec des scores d’intelligence générale (facteur g) standardisés ont été divisés en 2 groupes : un groupe à facteur G élevé (facteur G 2 écarts-types > la moyenne britannique ; N = 16 137) et un groupe de facteur G moyen (facteur G dans l'intervalle de 2 écarts-types autour de la moyenne du Royaume-Uni ; N = 236 273). Nous avons examiné les différences de prévalence entre les groupes pour 32 phénotypes, comprenant les troubles de santé mentale, les traumatismes, les allergies et d’autres traits. 

Les participants à facteurs G élevés et moyens différaient sur 15/32 phénotypes indépendamment du sexe et/ou de l’âge. Les personnes ayant des facteurs G élevés étaient moins anxieuses, névrotiques, isolées socialement et étaient moins susceptibles d’avoir subi des abus dans l’enfance, des épisodes traumatiques en étant enfant/adulte. Ils ne différaient dans aucun autre trouble ou trait de santé mentale. Cependant, ils avaient généralement plus d’allergies. 

L’éducation sexuelle est une éducation holistique (UNESCO, 2009) qui s’appuie sur des standards européens (OMS, 2013). Elle favorise le développement de compétences sociales et d’attitudes qui permettent aux enfants et aux jeunes de déterminer personnellement leurs relations et leur sexualité. En Suisse, cette éducation est aussi dispensée à des élèves scolarisés dans des filières spécialisées. A la croisée entre les études genre et les disability studies , cette recherche exploratoire vise d’abord à comprendre comment se fait la construction du genre dans les cours d’éducation sexuelle spécialisée, au sens du doing gender (West & Zimmerman, 2009). Les analyses se font sur les enregistrements vidéos des cours transmis aux garçons et ceux transmis aux filles, mais également sur le matériel pédagogique utilisé. Dans un deuxième temps, la recherche se centre sur les tensions auxquelles sont confronté-e-s les spécialistes en santé sexuelle. Travailler avec des personnes en situation de vulnérabilité ou de handicap dans le champ de l’éducation à la sexualité suscite des réactions paradoxales (Dupras, 1998). Si la parentalité reste perçue comme non-souhaitable auprès de ce public, et si explicitement les professionnel-le-s disent craindre une grossesse chez une élève , le cours d’éducation sexuelle est pourtant construit autour de la reproduction et de la valorisation de la maternité. Au travers du discours implicite, la parentalité reste donc encouragée.

Les études sur le perfectionnisme insistent sur la multidimensionnalité de ce construit, notamment en distinguant le pôle positif du pôle négatif (Terry-Short & al., 1995). À ce jour, les études ont montré que le perfectionnisme négatif est associé à un lieu de contrôle (Hamachek, 1980). Or, des études ont montré qu’une perception de contrôle interne est associée à de meilleures performances scolaires (Nowicki et Strickland, 1973). Cette communication vise à présenter les liens qui existent entre les types de perfectionnisme ou l’absence de perfectionnisme et la perception de contrôle chez 149 élèves âgés de 10 à 12 ans. Il est primordial de considérer cette association, puisque les enfants aux traits perfectionnistes cherchent généralement à exceller dans plusieurs situations. Le perfectionnisme est évalué par l’Échelle de Perfectionnisme Positif et Négatif (Seidah & al., 2002). Le lieu de contrôle est évalué par une version française du test de Nowicki-Strickland (1971). Les résultats préliminaires montrent une faible corrélation négative (r  = -0,297, p < 0,001) entre le perfectionnisme négatif et un locus de contrôle interne. Aucune corrélation n’a été trouvée entre le perfectionnisme positif et le lieu de contrôle. Toutefois, lorsque les élèves sont regroupés selon un bas ou un haut niveau de perfectionnisme négatif, les résultats à l’analyse de variance montrent une différence non significative (F = 3,74). 

Au Québec, la demande des milieux scolaires est de plus en plus pressante pour que des outils d’évaluation orthopédagogique en mathématiques soient développés et validés. Les rares outils disponibles sont de peu d’intérêt pour les orthopédagogues puisque les élèves en difficulté performent peu à ces tests souvent de type « papier crayon » et que leurs résultats sont peu utiles pour planifier l’intervention (Lemoyne et Lessard, 2003). S’inscrivant dans un projet de partenariat dans lequel sont développés des outils d’évaluations orthopédagogiques en mathématiques, ce projet de mémoire a pour objectif la validation interne de l’outil d’évaluation des structures multiplicatives (Giroux, 2013). Il est composé d’un protocole d’entretien didactique d’investigation des connaissances et d’un modèle interprétatif des conduites mathématiques. À partir d’entretiens filmés auprès de 5 élèves en difficulté au primaire, l’analyse didactique, inspirée de la méthodologie de l'ingénierie didactique (Artigue, 1988), vise à préciser la pertinence et la puissance des tâches et des relances du protocole pour dresser un portrait éclairé et contrasté des connaissances. Des analyses croisées des conduites d’un même élève face à plusieurs tâches seront menées pour éprouver le modèle interprétatif. L’analyse didactique fine de l’outil est un apport important pour le projet en partenariat. Une fois validé, l’outil pourra être utile pour mieux articuler l’évaluation et l’intervention orthopédagogiques.

Dans un contexte socioéconomique valorisant la poursuite d’études, les individus faiblement scolarisés doivent présenter de bonnes compétences en employabilité afin de trouver et conserver un emploi (Danziger & Ratner, 2010, Maguire et Huddleston, 2009). Or, pour les élèves dysphasiques cheminant à la formation préparatoire au travail (FPT) le développement de ces compétences est un réel défi. En effet, ils doivent composer avec des problématiques complexes comme, une immaturité vocationnelle, des attitudes et des comportements inappropriés et ont donc besoin de soutien pour développer leur employabilité (Plessis-Bélair & Rousseau, 2009). Or, il n’existe aucune donnée quant à la meilleure façon de soutenir ces élèves à cet égard.

Pour documenter l’impact de l’adaptation de la pédagogie des centres de formation en entreprise et récupération (CFER) en classe FPT sur le développement de l’employabilité d’élèves dysphasiques, nous avons mené une recherche-action en classe FPT dans la région de l’Outaouais.

En nous appuyant sur les caractéristiques de l’employabilité de Joyal et Samson (2009), nous avons évalué l’employabilité des élèves. Par la suite, ils ont été exposés à une approche pédagogique adaptée des CFER pour à nouveau être évalués sur leurs compétences en employabilité. Lors de cette communication, nous souhaitons présenter à la fois les balises ayant guidé l’adaptation du modèle CFER à la FPT et, surtout, les impacts sur l’employabilité des élèves dysphasiques.

Afin de répondre aux besoins spécifiques des élèves ayant des troubles du comportement à l’école, une commission scolaire de la grande région de Montréal privilégie un modèle de classes spécialisées intégrées dans les écoles ordinaires. Ce modèle a été bonifié de certains changements en 2010, visant à diminuer les crises d’élèves et à maximiser la réussite scolaire des élèves. Qualifiés d’innovations, ces changements impliquaient l’intégration totale de techniciens en éducation spécialisée au sein des classes et une modification des pratiques de gestion de crise dans l’optique de garder davantage les élèves en classe. L’objet de cette étude est d’évaluer la mise en place et les effets de ce modèle de service innovant afin de dégager des pistes de réflexions sur l'innovation en milieu scolaire spécialisé. Pendant huit mois, l’étudiant chercheur est allé sur le terrain en observation participante. Il a réalisé des entrevues avec dix intervenants du milieu. Conduite de manière chronologique (l’avant, les changements, les effets), l'analyse emprunte au modèle de triangle pédagogique de Houssaye (1992) et aborde toutes les facettes de la situation pédagogique. La méthode inductive a permis de dégager des pistes de réflexion quant à la définition des rôles et à l’innovation en contexte scolaire spécialisé. De plus, l’approche de terrain adoptée, l’observation participante, est étudiée afin de dégager les avantages qu’elle procure lorsqu’utilisée dans un tel contexte de recherche.

L’étude des expériences de socialisation et des environnements scolaires est importante à l’adolescence. Certains indicateurs concernant les environnements scolaires pourraient expliquer les écarts au niveau de la réussite scolaire des jeunes en fonction de leur identité de genre (hommes ou femmes cisgenres, ainsi que personne trans et/ou non-binaires), ce qui est à ce jour un phénomène mal compris par les acteurs et actrices œuvrant en milieu scolaire.

Parmi ces indicateurs, le climat scolaire de genre devrait être important à prendre en considération. Ce construit réfère à la culture générale concernant les identités de genre et l’expression de genre communément retrouvée dans un établissement scolaire. Elle réfère aux dimensions interpersonnelles (c.-à-d. les relations avec les pairs et le personnel scolaire), éducatives (c.-à-d. les idéologies en lien avec le genre au sein du curriculum scolaire) et organisationnelles (c.-à-d. le code de vie et les règles encadrant les identités et l’expression de genre) de la vie scolaire. On pourrait s’attendre que cette culture puisse être associée au bien-être et à la réussite scolaire des élèves.

Notre étude a comme objectif de créer et valider une échelle d'évaluation du climat scolaire chez l’ensemble des élèves dans cinq établissements scolaires à Montréal. Chaque élève répondra à un questionnaire où les élèves dévoileront leur identité de genre, leurs perceptions du climat scolaire de genre, leur bien-être, et la perception de leur réussite scolaire.

Au Québec, l’élève qui a une déficience intellectuelle profonde se voit recevoir le code 23 par le ministère de l’Éducation et de l’enseignement supérieur (MEES, 2011), il est considéré vivre des situations de handicap fréquentes à l’école. La plupart sont scolarisés dans des classes spéciales, où l’existence de croyances persistantes voulant que les élèves ayant des incapacités intellectuelles profondes ne puissent pas accéder à l’écrit sont très présentes (HesselsSchltatter, 2010). Ces élèves font des tâches redondantes, loin des tâches de la vie quotidienne. Peu de travaux s’intéressent à démontrer des pratiques enseignantes de la lecture auprès de ces élèves. Or, dans leurs travaux Grenaud et Tessari Veyre (2017) suggèrent aux professionnels d’introduire l'enseignement avec la littérature de jeunesse ce qui favoriserait l’entrée dans l’écrit. Cependant, la réelle mise en oeuvre de l'enseignement avec la littérature de jeunesse n'a jamais été décrite, il s'agit du présent projet. Cette recherche participative a été entièrement construite avec une enseignante auprès d'une élèves ayant une déficience intellectuelle profonde. Cette communication vise à décrire son changement de pratiques.

Les élèves ayant des difficultés ou des troubles d’apprentissage sont à risque d’échec scolaire. Les services d’aide aux devoirs font partie des interventions mises en place pour les aider. Toutefois, l’efficacité de ces services est peu étudiée. La présente étude évalue les effets du service d’aide aux devoirs offert par le centre de soutien pédagogique La bonne note sur les résultats en mathématiques des élèves qui l’utilisent. Elle explore aussi les autres facteurs influençant les résultats de ces élèves. Les notes au bulletin pour les trois dernières années scolaires de 88 élèves utilisant le service d’aide aux devoirs de La bonne note ont été recueillies. Une régression multiple multiniveaux a été effectuée pour prédire la note globale en mathématiques à partir de la durée d’utilisation du service d’aide aux devoirs, du sexe, de l’âge, de la note globale en français et des diagnostics de santé mentale (trouble d’apprentissage, trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité [TDAH] et trouble du spectre de l’autisme). La durée d’utilisation du service d’aide aux devoirs est associée positivement à la note globale en mathématiques alors que l’âge et le diagnostic de TDAH y sont associés négativement. Ceci suggère que les programmes d’aide aux devoirs peuvent contribuer à la réussite scolaire des élèves ayant des difficultés ou des troubles d’apprentissage. D’autres études devront explorer davantage les facteurs influençant l’efficacité de l’aide aux devoirs.

S’ils sont généralement en bonne santé physique, vu le système de sélection des candidats, les immigrants non réfugiés arrivent souvent avec un mal-être psychologique. Cependant, bien que le parcours des familles immigrantes ait fait l’objet de plusieurs travaux, peu d’entre eux se sont intéressés à l’influence des deuils et des traumas migratoires sur l’adaptation scolaire des enfants immigrants. Notre communication portera sur une recherche qualitative que nous menons actuellement (CRSH-Papazian 2012-2013) auprès d’enfants immigrants qui fréquentent l’école primaire au Québec et qui éprouvent des difficultés d’adaptation scolaire nécessitant une intervention professionnelle. Elle vise à mieux comprendre l’influence des deuils et des traumas pré, péri et post-migratoires sur l’adaptation scolaire et sur les apprentissages scolaires de ces enfants, dans le but de cerner les pratiques susceptibles de favoriser leur adaptation psychosociale et leur santé mentale. Notre projet procède par études de cas, avec 10 enfants immigrants âgés de 9 à 12 ans. Au moyen a) d’entrevues cliniques évaluatives avec ces enfants et leur famille, b) d’entrevues et de groupes-focus avec leurs enseignants, les intervenants scolaires ainsi que des représentants communautaires, nous recueillons un ensemble de données qui permettront d’éclairer les liens entre les phénomènes mentionnés. Le congrès de l’ACFAS sera l’occasion de diffuser pour la première fois  les résultats de cette recherche.

Depuis l’arrivée des jeunes adultes refugiés syriens en 2015 les autorités provinciales sont mal préparées à répondre aux besoins scolaires de cette population, surtout au Québec (SSHRC, 2017). Cette recherche souligne des perturbations dans la vie de ces réfugiés après leur réinstallation. Agé de plus de 16 ans, ils sont dirigés vers l'éducation des adultes (EA), le seul choix pour terminer leurs études secondaires. Le cadre conceptuel ici est concentré sur des aspirations et des capacités et sur la théorie critique de la race qui se marient bien parce qu’ils offrent des perspectives aussi bien micro (individuel) que macro (société) privilégeant le point de vue des réfugiés eux-mêmes. Malgré des aspirations, l'inégalité dans la réussite scolaire est liée à des facteurs structurels qui reproduisent et légitiment les inégalités dans la société. Nous avons interrogé 29 étudiants (18 à 24 ans). Une analyse narrative collaborative a été réalisée à travers un processus itératif de codage inductif et déductif des thèmes. Les résultats montrent que malgré leur aspiration, le mouvement à travers l'EA est difficle. Le système d'EA au Québec est conçu autour d'apprenants adultes autonomes qu'ils ne sont pas. En plus d'une nouvelle langue, les barrières structurelles, un environnement d'exclusion au Québec et des obstacles à leurs études servent à réduire leurs aspirations et prolongera la perturbation de leur vie plutôt que de résoudre leur crise afin d'éviter une "génération perdue".

Les recherches empiriques portant sur le fonctionnement socioaffectif des jeunes à haut potentiel intellectuel (HPI) présentent des résultats contradictoires en raison de biais méthodologiques. Bien que le genre puisse influencer le fonctionnement socioaffectif, cette variable a encore peu été considérée dans les études sur le HPI. Cette étude vise à examiner les différences de genre sur le plan du fonctionnement socioaffectif des jeunes avec ou sans HPI. 86 participants âgés de 8 à 15 ans (âge moyen 8,9 ± 2,1 ans) ont été recrutés. Sur la base d'une évaluation clinique utilisant une épreuve d’intelligence (WISC-V) et d'autres tests neuropsychologiques, les élèves ont été répartis en deux groupes : avec HPI (n = 45) et sans HPI (n = 41).  Leurs parents ont rempli le Système d’évaluation du comportement de l’enfant, 3e édition (BASC-3). Les analyses multivariée et univariée de la variance des réponses au BASC-3 révèlent que la présence d’effets du genre dans les deux groupes. Plus particulièrement, les filles présenteraient plus de problèmes internalisés, de symptômes d’anxiété et de dépression, et de somatisation que les garçons, tout en possédant de meilleures habiletés sociales que ces derniers. Les garçons présenteraient, quant à eux, davantage de symptômes d’hyperactivité. Ces résultats montrent qu’une fois les biais d’échantillonnage et de recrutement limités, le fonctionnement socioaffectif des jeunes à HPI est plus similaire que différent que ceux n’ayant pas de HPI.

Plusieurs recherches rapportent que les étudiants de niveau universitaire d’orientation LGB (Lesbienne, Gai, Bisexuel(le)) présentent davantage de symptômes anxieux et dépressifs que leurs pairs hétérosexuels (Grant et al., 2013; Johns et al., 2013; Hatzenbuehler, 2009). L’hypothèse de l’effet entonnoir suggère que puisque ces étudiants seraient confrontés à des questionnements relatifs à leur identité sexuelle, ils auraient un niveau limité d’énergie psychologique à consacrer aux autres dimensions identitaires en formation, ce qui pourrait impacter négativement l’adaptation psychosociale de ces individus (Hetherington, 1991). Nous souhaitons tester cette hypothèse en: 1) vérifiant si les étudiants LGB diffèrent significativement de leurs pairs hétérosexuels en termes d’adaptation psychosociale, d’identité professionnelle et d’identité générale; 2) évaluant l’effet médiateur de ces variables identitaires sur la relation entre l’orientation sexuelle et l’adaptation psychosociale. Un échantillon de 504 étudiants universitaires âgés entre 18 et 50 ans a complété un questionnaire en ligne. Les analyses révèlent des différences significatives entre les étudiants hétérosexuels versus non hétérosexuels, ainsi qu’entre les étudiants homosexuels versus bisexuels concernant les symptômes anxieux, dépressifs et l’identité professionnelle et générale, ainsi qu’un effet médiateur des variables identitaires. Ces résultats viennent soutenir la validité de l’hypothèse de l’effet entonnoir. 

En déficience intellectuelle, la résilience consiste à présenter le meilleur développement possible face aux adversités particulières rencontrées dans la trajectoire de vie afin de viser le bien-être et l’intégration sociale (Jourdan-Ionescu & Julien-Gauthier, 2011). Pour mesurer la résilience, l'Échelle de Wagnild et Young (1993), utilisée dans plus de 29 études, a été traduite en français par Ionescu (2010). Cette version a été adaptée pour être accessible aux personnes qui ont une déficience intellectuelle, puis a fait l’objet d’une validation par des experts. Cette étude, qui s’appuie sur le cadre théorique de la résilience assistée (Ionescu, 2011), vise à effectuer une première validation de l’instrument auprès de sept personnes ayant une déficience intellectuelle. La passation de l’instrument permet de vérifier la compréhension des énoncés et d’observer les interactions. Cette passation est enregistrée sur bande vidéo et analysée a posteriori par les chercheuses et l’équipe de recherche. La validité des énoncés est mesurée avec l’interprétation des données enregistrées, le niveau d’accord inter-juge est estimé avec le coefficient Kappa de Cohen et la validation sociale de l’instrument est réalisée par les intervenants spécialisés. Les résultats permettront de disposer d’un instrument fiable pour la recherche et l’intervention, notamment lors de la planification des interventions scolaires ou sociales auprès des personnes ayant une déficience intellectuelle.

Plusieurs écrits, en majorité américains, font état des difficultés nombreuses et variées que vivent les jeunes atteints de maladie grave ou chronique dans leur cheminement scolaire. Nous avons choisi d’investiguer la motivation scolaire pour éclairer une partie de leur vécu, considérant que la motivation est un élément décisif dans la réussite scolaire. La question sous-tendant cette recherche s’intéresse aux facteurs qui modulent la motivation scolaire des jeunes atteints de maladie grave ou chronique. Les objectifs qui en découlent sont d’identifier et décrire les sources motivationnelles des jeunes malades et identifier et décrire les difficultés en lien avec la motivation. 

           Pour atteindre ces objectifs, des entrevues semi-dirigées ont été menées avec cette clientèle en vue de faire une analyse thématique descriptive. Les principaux résultats obtenus ont révélé que le modèle de la dynamique motivationnelle de Viau (2007) est un modèle pertinent pour décrire la motivation scolaire de ces jeunes, mais qu’il se doit d’être plus détaillé en ce qui a trait au contexte. Nous avons bonifié ce modèle par l’ajout des sources motivationnelles et des difficultés énoncées par nos participants.

            Notre recherche met en exergue que la clientèle malade chroniquement est méconnue au Québec, aussi bien par le manque d’écrits scientifiques ou documentations ministérielles pertinents et spécifiques que par les propos que nous avons relevés du discours des participants. 

De récentes recherches ont permis d’établir que les difficultés des élèves en mathématiques ne découlent pas exclusivement des capacités cognitives des élèves du primaire ou de l’efficacité des pratiques pédagogiques mises en œuvre. En effet, l’influence des variables sociales sur la perception des professionnels de l’éducation est de plus en plus documentée. Cette diversité de facteurs (niveau socioéconomique, scolarité des parents, etc.) contribue à altérer l’interprétation des professionnels de l’éducation concernant les difficultés des élèves en mathématiques.

Dans le but de recueillir des informations concernant l’interprétation des difficultés en mathématiques des élèves HDAA (élèves handicapés ou ayant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage) ainsi qu’afin de décrire le contexte à l’intérieur duquel les différents codes d’identification des élèves HDAA sont attribués, quinze entrevues semi-dirigées ont été réalisées. Les entretiens ont eu lieu auprès des enseignants titulaires d’une classe du primaire, d’orthopédagogues et de conseillers pédagogiques.

Afin d’analyser les données issues du projet, une analyse phénoménologique des entrevues a été réalisée. Ces analyses ont permis de mettre en lumière différentes variables sociales qui influent sur le dépistage, l’interprétation et les interventions de professionnels de l’éducation à l’égard d’élèves ayant des difficultés en mathématiques.

Quels sont les processus cognitifs contribuant à la créativité? L’exploration de la relation entre certains processus cognitifs (la mémoire de travail, la fluence graphique, la rationalité, le contrôle cognitif) et la pensée divergente représente le but de cette étude. Cette pensée divergente a été identifiée comme étant essentielle pour la créativité (Guilford, 1957; Kim, 2010). L’hypothèse principale est qu’un modèle constitué des processus cognitifs mentionnés prédit la pensée divergente significativement. Une hypothèse secondaire concerne l’ordre d’impact des prédicteurs. Afin d’entreprendre cette exploration, une régression multiple ayant comme variable dépendante le score total de pensée divergente a été utilisée (N=42). Le résultat principal est que la fluence graphique est un prédicteur significatif autant pour le score total de pensée divergente (r=0,395) que pour les sous-scores de fluence (r=0,418) et d’élaboration (r=0,474). Ce résultat est consistant avec la littérature sur les mesures de fluence et la pensée divergente (Gilhooly, Fioratou, Anthony, & Wynn, 2007). Entre autres, deux suggestions spécifiques sont faites pour étudier (1) la relation entre  la fluence graphique et la pensée divergente en contrôlant pour l’effet de l’imagerie et (2) la relation entre la mémoire de travail et le sous-score d’originalité.



Un nombre significatif de jeunes de moins de 20 ans abandonnent l’école sans diplôme, au Québec mais aussi en Europe de l’ouest. Une compréhension des différentes transitions que ces jeunes vivent après une rupture avec l’école apparaît névralgique dans le réinvestissement que plusieurs d’entre eux font à l’éducation des adultes après un temps variable. Ces transitions sont inscrites dans les caractéristiques (macrosociales) les plus actuelles de nos sociétés hypermodernes. L’approche biographique constitue la méthode principale  adoptée dans cette recherche. Elle propose un regard original et multidisciplinaire sur le raccrochage scolaire. Quelques histoires de vie seront analysées, appuyées sur un corpus de récits recueillis dans le cadre de la production d’un documentaire sur les parcours de raccrochage scolaire de 14 jeunes dans 4 pays. Plusieurs pistes d’analyse et d’interprétation seront proposées. Sera confrontée la polysémie actuelle du concept de transition à l’empirie des propos des jeunes. Surgiront ainsi de nombreux paradoxes, telle la dérégulation dans les parcours de vie des jeunes et leur réinvestissement dans le milieu scolaire. Bref, s'impose la nécessité de référer aux parcours individuels (niveaux micro-social et méso-social) pour comprendre le nouveau rapport individu/collectif et, plus spécifiquement, la surabondance de significations en hypermodernité ainsi que les liens  inextricables entre les histoires individuelles et l’histoire collective.  

Le nombre d’étudiant.e.s ayant un TDA/H a augmenté au cours des dernières années dans les établissements postsecondaires du Québec (MELS, 2010). Au cégep, ils seraient plus de 19 500 (Fédération des cégeps, 2021). Les recherches montrent, notamment, que les étudiant.e.s ayant un TDA/H obtiennent de moins bons résultats que leurs pairs, tendent à moins persévérer, et sont plus à risque de décrochage scolaire (Turcotte et al., 2018). L’autodétermination a été identifiée comme étant importante pour la réussite éducative des étudiant.e.s ayant un TDA/H (Robert, 2017). Des facteurs permettent de soutenir cette autodétermination, favorisant ainsi la réussite éducative, dont certains sont liés au contexte (Robert, 2017). Compte tenu de la présence accrue au niveau collégial d’étudiant.e.s ayant un TDA/H, il est pertinent d’interroger le rôle du soutien institutionnel dans l’autodétermination de ces derniers. Cette communication présente les résultats partiels d’une recherche collaborative selon la méthode Weight of Evidence (Dion et al., 2019). Pour ce projet, une synthèse de connaissances a été réalisée et des focus group ont été menés avec des professeur.e.s, professionnel.le.s et étudiant.e.s ayant un diagnostic de TDA/H dans trois cégeps. Des expert.e.s ont aussi été consultés. Cette recherche, par des analyses qualitatives et quantitatives, a permis de mettre en évidence le rôle joué par le soutien institutionnel dans l’autodétermination des étudiant.e.s du collégial ayant un TDA/H.

Le coloriage structuré de mandalas est rapidement devenu une activité de pleine conscience populaire dans notre société. Par contre, l’efficacité de cette activité à combattre l’anxiété reliée aux examens et à augmenter la pleine conscience chez les adolescents, un groupe grandement affecté par l’anxiété reliée aux examens, demeure inconnue (von der Embse & Hasson, 2012).  Basée sur une étude précédente par Carsley et Heath (2016), l’étude actuelle a examiné les effets du coloriage structuré de mandalas sur l’anxiété reliée aux examens et la pleine conscience des adolescents. Le groupe de participants était formé de 97 étudiants (54.6% filles; Mâge = 13.46, É.-T.= 0.50) en secondaire 2, parvenants d’écoles mixtes à Montréal, Québec, Canada. Avant de débuter l’activité de coloriage, ceux-ci ont complété une mesure d’anxiété normalisée ainsi qu’une mesure de pleine conscience d’état. Ces deux mesures ont aussi été complétées à la fin de la session de coloriage. Afin de susciter l’anxiété reliée aux examens, les participants ont pris un test d’orthographe suite à la complétion de ces mesures. Les résultats démontrent une diminution signifiante et globale de l’anxiété reliée aux examens ainsi qu’une augmentation signifiante et globale de la pleine conscience suivant le coloriage structuré de mandalas.  L’interprétation de ces résultats ainsi que les implications pour le milieu scolaire et la recherche future seront aussi discutées.

Les élèves  à handicap physique subissent une discrimination sociale au Burundi. Une minorité des enfants handicapés fréquente l'école: leurs parents éprouvent la honte et la culpabilité(Precausta2014), les directeurs des écoles ne favorisent pas leurs inscriptions, les enseignants n'ont pas des méthodes inclusives, les pairs ne sont pas sensibilisés à l'accueil des enfants différents, les responsables locaux ne considèrent pas leur scolarisation, les écoles ne sont pas accessibles. Néanmoins, certains élèves handicapés  fréquentent l'école. 

Notre objectif de recherche consiste à explorer les  ressources des adolescents scolarisés à handicap physique, comprendre leur vécu psychologique scolaire et familial;  éclairer les pistes d'accompagnement qu'ils souhaitent. Nous avons utilisé l'approche qualitative (Bourgeois 2005), le récit de vie (Delory-Momberger 2005), l’entretien semi-directif et le génogramme imaginaire (Dressayre & Mérigot 2011). L'analyse de contenu des données  a été faite par l'analyse thématique (Paillé et Mucchielli 2016). Nous avons obtenu les résultats suivants: en ce qui concerne les ressources des élèves à handicap physique, les élèves disposent l'apprentissage scolaire et la réussite, la motivation de faire de longues études et travailler dans le domaine médical et le soutien social. Leur vécu psychologique va du traumatisme à la résilience. Enfin, ils souhaitent être accompagnés en matière d'éducation, soins de santé et au droit à l'égalité aux autres.

La violence constitue une réalité à laquelle les élèves sont confrontés quotidiennement. Au cours des dernières années, l’intensité des actes violents perpétrés en milieu scolaire a augmenté, affectant ainsi plus durement les victimes. Fréquemment observée dans les établissements scolaires, la victimisation par les pairs engendre des conséquences néfastes pour les acteurs impliqués, particulièrement pour les victimes. En effet, les élèves victimes de violence par leurs pairs
éprouvent souvent des problèmes scolaires, sociaux et psychologiques. Dans cette perspective, la présente étude a pour but de tracer le portrait du vécu psychologique des élèves victimes de violence par leurs pairs à l’école secondaire. Plus précisément, elle vise à décrire la relation entre la victimisation par les pairs, l’estime de soi, la dépression et les idées
suicidaires. Cette recherche a été menée auprès de 1097 élèves du secondaire de la région du Bas-St-Laurent âgés entre 12 et 17 ans. Les résultats montrent une relation significative entre la victimisation par les pairs, la faible estime de soi, la dépression et les idées suicidaires chez les adolescents. La violence devient ainsi un sérieux obstacle au développement psychologique de ces jeunes les empêchant de jouir pleinement de l’éducation qui leur est offerte. Enfin, cette étude permettra d’approfondir les recherches sur la victimisation par les pairs et ses implications dans le but de diminuer, voire de prévenir la violence à l’école.