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Nous souhaitons contribuer aux méthodologies en sciences sociales et humaines en proposant le mapping (cartographie), tel qu’utilisé dans les disciplines plus artistiques, comme méthode de terrain afin d’étudier l’organisationalité (Schoeneborn et al. 2019) générée lors de l’« union avec » la matière. Pour ce faire, nous nous tournons vers la littérature en communication et en aménagement. C'est par un processus itératif de juxtaposition, rassemblement, mise en relation et sélection des informations d’un lieu, sous sa forme visuelle le mapping présente un milieu étudié de façon inusitée (Kowal, 2016). Nous entrevoyons ainsi le mapping comme le résultat visuel de sensations et d’émotions vécues par un individu dans un contexte donné. Il s’agit alors pour un chercheur de produire une « carte » usant d’images éclectiques du milieu (carte géographique, image satellite, photo du lieu, images évocatrices, dessins, traçage, etc.). Cette carte évocatrice a pour but de faire ressentir à l'observateur les sensations que le chercheur a pu expérimenter pendant son terrain. Cette technique exige un repérage et sa mise en « carte », nous avons donc choisi de la désigner par ethnogéographie. Notre contribution vise ainsi la production d’une carte tirée d’une ethnogéographie de l’un des milieux architecturaux de notre terrain de recherche, accompagnée d'explications sur le processus de création cartographique en lien avec les concepts théoriques de la communication et de la cartographie.

À la recherche d’initiatives inspirantes et accessibles pour la société civile occidentale, le sujet de mon doctorat porte sur l’implémentation des smart villages en Europe. Il s’agit de communautés intentionnelles écologiques engageant des technologies d’information et de communication dans leur structure. Comment ces initiatives négocient- elles la place de la nature dans la relation des personnes à leur environnement, et quelles perspectives ouvrent-elles dans la lutte contre les effets du réchauffement climatique? L’objectif de cette recherche est de comprendre : la place donnée à l’environnement et à sa préservation; les moyens mobilisés dans la construction d’un mode de vie durable et équitable, favorable au bien-être des membres de la communauté. Mon analyse s’appuiera sur un corpus multidisciplinaire inscrit dans les courants de la political ecology ainsi que de l’anthropologie de l’espoir. La finalité de ce projet tend à développer les connaissances en sciences sociales sur les processus de développement durable, ainsi que de participer aux réflexions de société autour de l’écologisme, de l’idéalisme, de la solidarité, de l’engagement et de l’innovation. L’enquête ethnographique sera menée au cours de l'été 2023 auprès de communautés de villages intelligents européens ciblés en Irlande, Allemagne et Suède. Je n’aurai pas encore débuté cette enquête au moment du Congrès. Je pourrai donc proposer des résultats préliminaires à partir de la revue de littérature.

Les cognitions post-traumatiques négatives sur soi et sur le monde et l’utilisation de stratégies d’adaptation d’évitement prédisent la sévérité du trouble de stress post-traumatique (TSPT) et une plus faible qualité de vie, mais peu d’études ont évalué cette relation chez les anciens militaires canadiens. L’étude vise à examiner le rôle des cognitions post-traumatiques négatives et des stratégies d’adaptation dans le TSPT et la qualité de vie des vétérans canadiens. Quatre-vingt-sept anciens militaires canadiens ont été recrutés par le biais de références d’une clinique spécialisée en stress opérationnel. Ils ont rempli les versions françaises du Posttraumatic Cognitions Inventory, du Trauma-Related Guilt Inventory, du Ways of Coping Questionnaire, du PTSD Symptom Checklist – Military version et du World Health Organization Quality of Life-BREF. Des analyses de régression multiple ont été réalisées en contrôlant pour des variables sociodémographiques et cliniques. Un modèle composé des CPT sur soi et le monde ainsi que la culpabilité prédit 68,9 % de la sévérité des symptômes de TSPT, et 63 % de la dimension psychologique de la qualité de vie est expliquée par les cognitions post-traumatiques sur soi. Les résultats soulignent l'utilité de cibler les CPT sur soi et sur le monde dans les traitements offerts aux anciens militaires canadiens souffrant de symptômes de TSPT. 

Plusieurs personnes souffrant d’un trouble panique demeurent insatisfaites des améliorations perçues à la suite de traitements reçus. L’objectif de cette étude est de documenter leur perspective quant à l’évitement et à l’exposition pour mieux comprendre comment cela influence leur rétablissement. Pour ce faire, huit adultes souffrant d'un trouble panique ont participé à des entrevues semi-dirigées. L'analyse de leurs témoignages a été faite selon la méthode de thématisation continue de Paillé et Mucchielli (2016). Les résultats ont permis d’identifier sept cognitions principales favorisant l’utilisation de stratégies d’évitement, ainsi que sept cognitions principales  motivant à s’exposer aux symptômes anxieux. Cette étude contribue à l’avancement des connaissances sur la chronicisation du trouble panique, ainsi que sur les mécanismes sous-jacents à l’utilisation de stratégies d’évitement et d’exposition chez les personnes qui en souffrent. Elle permet aussi d’orienter les interventions cliniques et offre des pistes de future recherche .

Dans la prestation des soins à domicile et de longue durée, les robots d’assistance sociale (RAS) sont apparus comme une solution technologique intéressante pour répondre aux besoins et aux aspirations des personnes âgées. Ces progrès scientifiques pourraient néanmoins être perturbés, voire ralentis, en raison de politiques publiques incohérentes ou en retard sur les plus récents développements technologiques. Cela dit, les chercheurs en robotique peuvent devenir des acteurs influents quant à l’intégration des RAS dans les soins publics ou privés offerts aux personnes âgées. Toutefois, dans de nombreux systèmes de soins de santé dans le monde, il subsiste un écart important entre la production de connaissances et leur utilisation en contexte réel et peu de prospectives sont réalisées sur les impacts des recherches sur les politiques publiques subséquentes.

Cette communication a pour objectif de présenter les résultats préliminaires issus d'une collecte de données qualitatives, visant à décrire la relation entre les chercheurs et décideurs et à documenter les stratégies et les actions des chercheurs et leurs réflexes éthiques dans la promotion du changement de politique. Les résultats de recherche permettront d’orienter les acteurs politiques et scientifiques dans la mise en œuvre de politiques publiques cohérentes en matière d’innovations technologiques en santé et de mettre en exergue l'importance du raisonnement éthique dans la promotion de ces dernières.

Chaque année, des milliers d’individus sont touchés par la fraude amoureuse en ligne (FAL) qui survient lorsqu’un fraudeur manifeste un faux sentiment d’attachement envers sa victime dans le but de lui soutirer de l’argent ou des services. Ce type de fraude entraîne non seulement des préjudices financiers, mais aussi des conséquences sur les plans émotionnel, psychologique, physique et social des personnes victimes. À ce jour, peu d’études s’intéressent à la dynamique relationnelle instaurée pour maintenir la fraude. L’objectif de cette étude est d’explorer les raisons et les facteurs, rapportés par les personnes victimes, qui contribuent à initier et maintenir de la relation. Dans le cadre d’une étude qualitative, 15 personnes victimes de FAL ont participé à une entrevue semi-dirigée. L’analyse de contenu thématique met d’abord en évidence la complexité de la dynamique relationnelle mise en place par le fraudeur. Cette dernière s’initie par le biais de stratégies visant à établir sa crédibilité et gagner la confiance de la personne victime. Les résultats mettent aussi en lumière l’impact des stratégies du fraudeur sur l’ambivalence de la personne victime à demeurer dans la relation. Par exemple, plusieurs personnes victimes ont rapporté avoir peur des représailles de la part du fraudeur. Finalement, il sera également question de pistes à envisager afin de bonifier les initiatives de prévention et d’intervention auprès des personnes victimes de FAL.

La naissance d’un enfant représente un événement de vie majeur qui peut entrainer une augmentation des conflits relationnels au sein du couple. Les interactions entre les coparents peuvent influencer le bien-être individuel, relationnel, ainsi que celui de l’enfant. Les attributions relationnelles (c.-à-d., les explications cognitives d’un partenaire face aux comportements négatifs de l’autre) peuvent influencer les interactions de couple, puisque les interprétations que font les partenaires tendent à entretenir les conflits. Les attributions relationnelles peuvent être influencées par les expériences des coparents dans leur famille d’origine, notamment par l’exposition aux conflits interparentaux en enfance (CIE). Aucune étude n’a toutefois évalué la relation entre l’exposition aux CIE et les attributions relationnelles chez les couples quand ils deviennent eux-mêmes parents. Des résultats préliminaires auprès de 82 parents de jeunes enfants (40 mères, 42 pères ; Mâge_enfant = 30 mois) indiquent que davantage d’expositions aux CIE est reliée à une tendance à attribuer le comportement négatif du partenaire à ses caractéristiques internes et stables ainsi que de considérer ce comportement comme étant intentionnel et égoïste (r = 0,31, p = 0,001). Ces résultats soulignent l’importance de mieux comprendre l’influence des composantes cognitives (c.-à-d., attributions) et des expériences familiales sur les comportements des couples parentaux lors de conflits.

Afin qu’on puisse tirer des conclusions valides à l’aide du modèle de régression linéaire simple (RLS), il faut vérifier que les termes d’erreur soient indépendants et qu’ils aient la même variance. Or, dans les régressions des moyennes de rendement sur les bêtas des titres ou des portefeuilles cela n’est pas le cas. En effet, compte tenu que les rendements des titres et des portefeuilles sont fortement corrélés entre eux, les termes d’erreur sont aussi fortement corrélés entre eux. De plus, leur variance est fortement corrélée à la variable indépendante.

L’acuité des problèmes que cela crée peut être facilement illustrée à l’aide de la technique de simulation de Monte-Carlo. Nous l’avons appliquée. En utilisant un modèle dans lequel il n’existe pas de relation entre le rendement espéré et le bêta des portefeuilles, nous avons généré des rendements « observés ». Nous avons ensuite effectué de nombreuses régressions de moyennes sur les bêtas en posant comme hypothèse nulle qu’il n’existe pas de relation entre les moyennes et les bêtas. Sans surprise, nous avons rejeté l’hypothèse nulle dans des proportions beaucoup plus élevées que le niveau de signification choisi. Et nous avons vu que la proportion de rejet dépendait d’une multitude de facteurs. Elle dépendait, entre autres, des valeurs des variances, des covariances, du nombre de titres.

La littérature scientifique démontre que la majorité des personnes âgées en couple sont sexuellement actives et souligne l’importance des problèmes sexuels sur la relation amoureuse des couples âgés. Or, des études mettent en lumière la complexité de la conjugalité lorsqu’un des partenaires est atteint de troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) et est hébergé en Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Si les attitudes des professionnels à l'égard de la sexualité dans le contexte des TNCM et de l’hébergement sont mieux documentées, nous savons peu de choses sur l'opinion des familles des personnes atteintes de démence, incluant les partenaires. Cette présentation s’appuie sur des entretiens semi-directifs auprès de partenaires de personnes atteintes de TNCM hébergées dans un CHSLD de Montréal, menés dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Les résultats préliminaires de l’étude en lien avec la perception des partenaires quant à l’évolution de la relation sexuelle et intime au fil du temps, y compris lors de la transition vers un CHSLD, seront présentés. En s’appuyant sur la théorie de la reconnaissance, la présentation permettra de mieux comprendre la réalité des partenaires dans une optique d’amélioration des pratiques.

L'objectif de l'étude était de mesurer les perceptions des éducateurs en garderie à des comportements de cafardage et de commérage des enfants. Les répondants (N = 91) ont été recrutés dans des CPEs de Québec et l'étude à utiliser une méthode mixte transversale. En moyenne, les répondants ont signalé l'émergence de comportements de cafardage à l'âge de 3 ans (M = 3,16) et de commérage à l'âge de 5 ans (M = 5,31). Les résultats ont indiqué que les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage étaient plus susceptibles de parler aux enfants du commérage, X2 (1, N = 51) = 5,478, p = 0,019, V de Cramer = 0,328. De plus, les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage ont trouvé que le commérage est apparu plus tard, t(49) = 2,698, p = 0,010. Les éducateurs qui ont parlé du cafardage après que des cas spécifiques se soient produits ont trouvé qu'ils ont été plus souvent confrontés au commérage t(29.963) = 4.842, p = 0.000. En conclusion, le cafardage et commérage sont des comportements qui apparaissent généralement à l'âge de 3 et 5 ans, et semblent être intimement liés dans les garderies. Le contenu des discussions sur le cafardage avec les enfants doit faire l'objet de recherches plus approfondies. La façon dont on enseigne aux enfants le cafardage et le commérage peut influencer la façon dont ils choisissent de parler de problèmes graves. Il est donc essentiel de comprendre les perceptions des éducateurs et la façon dont ils parlent de ces comportements aux enfants.

L’acceptation conditionnelle parentale est une approche de socialisation par laquelle les parents subordonnent leur affection et l’appréciation de leur enfant au comportement et réalisations de ce dernier. S’il se comporte selon leurs attentes spécifiques, ils lui accordent plus d’affection, d’attention et d’appréciation que d’habitude, mais, s’il échoue, ils lui font sentir leur désapprobation, l’amenant à se sentir moins aimé et apprécié. L’acceptation conditionnelle parentale serait liée négativement au bien-être subjectif et à l’estime de soi, et positivement à des symptômes dépressifs et à une estime de soi contingente à l’acceptation d’autrui. À notre connaissance, encore peu d’études portent sur les liens entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire, soit l’énergie, la direction et la persistance investie dans la poursuite d’un objectif. L’objectif de cette étude est d’établir si l’acceptation conditionnelle parentale est associée à la motivation scolaire. Une étude prospective en six temps de mesure a été réalisée auprès d’une cohorte de 732 participants, de la 6e année du primaire à la 5e année du secondaire. Les résultats des analyses de corrélation indiquent que la force de la relation systématique négative et significative (ps < 0,001) entre les deux variables se maintient à tous les temps de mesure. La nature et la direction du lien entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire des élèves seront discutées.  

Les difficultés présentées par l’enfant (voire sa réactivité, son humeur) et les attentes plus ou moins satisfaites du parent à son égard peuvent constituer une source de stress importante pour le parent (Bigras et al., 1999).  La présente étude examine auprès de 103 parents et leurs enfants (0-5 ans) signalés aux services de la protection de l’enfance (SPE) si un degré élevé de stress parental, dû aux difficultés de l’enfant, diminue l’efficacité de l’intervention Relationnelle (IR), une intervention parent-enfant destinée à l’amélioration de la sensibilité parentale. Les parents ont participé à une collation et des séquences de jeu filmées avec leur enfant et ont rempli l’Indice de Stress Parental (Abidin, 2012). Dans notre étude, une évaluation des capacités parentales par les SPE a été réalisée selon trois protocoles, deux avec une intervention intégrée, soit l’IR ou l’IP (intervention psychoéducative) et un sans intervention (SI). Une régression significative (R2= .32, p=.04) montre une amélioration de la qualité des interactions parent-enfant pour le groupe IR, en comparaison aux groupes IP et SI combinés (β=.22). De plus, un effet d’interaction significatif montre aussi que parmi les parents du groupe IR, ceux les plus stressés par les difficultés de leur enfant bénéficient moins de l’IR (β=-.20).

L’adolescence est une période cruciale pour la socialisation des jeunes. Ces derniers présentent cependant une sensibilité accrue aux signaux contrôlants, ce qui peut rendre l’encadrement parental difficile. La rétroaction orientée vers le changement (ROC), étudiée dans la relation entraîneur-athlète, offre néanmoins une piste prometteuse à cet égard en ayant montré des effets positifs sur l’estime de soi, les émotions négatives et la satisfaction des besoins psychologiques. Or, les effets pourraient ne pas avoir les bienfaits escomptés dans la relation parent-adolescent compte tenu de leurs différences fondamentales (p. ex. : nature et permanence de la relation). La présente étude vise donc à évaluer les liens entre la quantité et la qualité de la ROC, en contrôlant pour la qualité et la quantité de rétroactions positives (c.-à-d. des compliments), et la santé psychologique des adolescent·es. 197 jeunes âgés de 12 à 16 ans ont rempli des questionnaires portant sur les pratiques de leur mère et leur santé psychologique à deux reprises. Des régressions hiérarchiques indiquent que la qualité de la ROC est liée à une meilleure estime de soi et à moins de troubles internalisés et externalisés, et ce, au-delà de sa quantité et des métriques de la rétroaction positive. La qualité de la ROC pourrait ainsi être déterminante pour la santé psychologique des adolescentes et adolescents en plus d’être une façon pour les parents d’encadrer leur jeune tout en soutenant leur autonomie.

Sachant que la syntaxe permet la construction de sens, et que la compréhension précède la production, l’enfant qui comprend une phrase complexe pourra un jour en produire lui-même (Sauvage, 2003). L’enfant n’ayant pas un discours syntaxique suffisamment complexe comprendra difficilement ses lectures et se retrouvera en difficulté (Savage, 2019; Sirois & Boisclair, 2009). Or, la réussite scolaire d’un enfant dépend grandement de sa compréhension en lecture (Janozs & al., 2013). Dès lors, il convient de mettre en relief la question suivante : quels sont les contextes pédagogiques qui permettent de propulser l’extension syntaxique des élèves atteints de dysphasie? Le but de la recherche est d’identifier les contextes pédagogiques propices à l’extension syntaxique chez l’enfant dysphasique à l’âge préscolaire. Au total, 188 vidéoscopies de différentes interventions entre une dyade adulte-enfant dysphasique ont été faites : lectures interactives, jeux de règles, jeux symboliques et dictées à l’adulte. De chacun de ces contextes, celui présentant l’énoncé le plus complexe syntaxiquement a été sélectionné. Dans chacun de ces contextes, les verbatim intégraux ont été effectués, puis tous les énoncés naturels et spontanés de l’enfant ont été analysés sur le plan syntaxique (Makdissi, 2014). Les résultats préliminaires montrent que, dès que la narration est convoquée, peu importe le contexte, la syntaxe de l’enfant est élaborée et complexe.

L’intimidation à caractère homophobe (ICH) dans les écoles entraine des conséquences majeures chez les victimes particulièrement chez ceux de minorités sexuelles (Friedman et coll., 2011). Le psychologue scolaire peut être appelé à agir auprès de ces élèves dans un mode de prévention et d’intervention. Si plusieurs études ont évalué la nature des actes homophobes et leurs effets sur les jeunes, peu décrivent les perceptions des psychologues scolaires dans ce contexte. Cette étude vise donc à décrire les perceptions des psychologues québécois concernant l’ICH et des actions des écoles pour la contrer. Trente psychologues scolaires, 15 hommes et 15 femmes, ont participé à une entrevue individuelle. Les verbatim ont été analysés selon la méthode qualitative de Miles et Huberman (2003). Les résultats préliminaires révèlent que les victimes dénoncent des actes d’ICH auprès d’intervenants scolaires avec lesquels ils ont établi un lien de confiance. Par ailleurs, les psychologues perçoivent la formation des acteurs scolaires, les campagnes de sensibilisation, les témoignages axés sur la démystification de l’homosexualité et l’établissement des lieux de soutien pour les jeunes de minorités sexuelles et ceux victimes d’intimidation comme des mesures à privilégier pour contrer l’homophobie. La diffusion des résultats de cette étude contribuera à dégager selon leurs perceptions les conditions qui rendent les mesures efficaces ou au contraire peu utiles.

Les établissements postsecondaires québécois font face à une hausse importante de la population étudiante en situation de handicap (SH). Cette hausse est surtout imputable à la clientèle dite «émergente», laquelle regroupe principalement des étudiants ayant un trouble d’apprentissage, ceux ayant un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, les étudiants ayant un trouble de santé mentale et dans une moindre mesure les étudiants ayant un trouble envahissant du développement. Ces étudiants présentent des besoins diversifiés en termes d’accommodements et de modalités d’accompagnement qui se distinguent grandement des besoins des étudiants ayant un handicap visible. Pour faire face à cette nouvelle réalité, de nouvelles expertises s’avèrent nécessaires. Bien qu’il soit indéniable que les orthopédagogues aient un rôle à jouer, celui-ci demeure à définir. Une recherche collaborative menée avec quatre orthopédagogues et deux conseillers en orientation de trois universités québécoises participe à définir ce rôle dans une perspective multidisciplinaire. Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse de contenu (NVivo) de plus de 500 notes évolutives consignées durant une année par les orthopédagogues rapportant le soutien offert aux étudiants ainsi qu’à une analyse des groupes de discussion. Ces analyses ont permis de faire ressortir les défis rencontrés par les orthopédagogues dans un contexte où l’inclusion des étudiants en SH suscite plusieurs appréhensions.

Nous observons trop souvent une scission entre le monde de la recherche et celui de
la pratique. Bien que beaucoup de professionnels portent un regard réflexif sur
leur pratique (Schön, 1994), très peu d’entre eux s’engagent dans une démarche
plus formelle de recherche pour en systématiser et en communiquer les
résultats. Mais elle constitue pourtant un lieu possible de réponse à leurs
préoccupations et pour déposer leurs questions sur des enjeux cliniques
récurrents. De l’autre côté, plusieurs chercheurs boudent les recherches faites
par des praticiens, les trouvant peu rigoureuses ou remettant en cause qu’il
puisse y avoir une moindre distance du chercheur vis-à-vis de l’objet de
recherche. Partant de la réalisation d’une recherche doctorale faite par un
praticien qui possède lui-même plus de 25 ans d’expérience de la pratique de
l’orientation et du counseling, thèse encadrée par un directeur de thèse
lui-même clinicien, la communication visera d’abord à situer l’apport de la
méthode de l’étude de cas en
recherche. Comme le souligne Creswell (2012), la mise en œuvre d’une étude de
cas requiert idéalement l’expérience préalable du chercheur du phénomène étudié.
En s’appuyant sur les contributions de Yin (2008, 2011), Stake (1995, 2005,
2006) et Schneider (2001), la communication présentera les caractéristiques
distinctives de l’étude de cas comme méthode de recherche en envisageant
l’apport particulier de recherches faites par des praticiens.

De nombreuses études ont montré que les garçons sont généralement plus intéressés en mathématiques que les filles alors que ces dernières rapportent un intérêt accru en langues (Frenzel et al., 2010 ; Graham et al., 2008). Bien que ces différences d’intérêt selon genre soient souvent attribués aux stéréotypes traditionnels favorisant les garçons en mathématiques et les filles en langues, aucune étude n’a directement mesuré la relation entre les stéréotypes entretenus par les élèves et leur intérêt. Afin de combler ce manque, des analyses de pistes menées auprès de 662 élèves (g = 290; f = 372) ont examiné la validité empirique de deux modèles théoriques. Le modèle centré sur la matière (Durik et al., 2006) suppose que l’adhésion à des stéréotypes dans une matière affecte l’intérêt dans cette même matière. Le modèle centré sur l’individu (Chow et al., 2012) postule plutôt que l’intérêt dans une matière provient du rapport entre les stéréotypes entretenus dans une matière et ceux entretenus dans l’autre matière. En français, les résultats ont révélé que les stéréotypes prédisent significativement l’intérêt, en plus d’expliquer les différences de genre observées, permettant ainsi de confirmer la validité empirique d’un modèle centré sur la matière. En mathématiques, le modèle centré sur l’individu, considérant à la fois les stéréotypes en mathématiques et en français, s’est révélé plus pertinent, en expliquant les différences de genre dans l’intérêt en mathématiques.

Choisir une carrière constitue une importante décision et les conseillers d’orientation utilisent souvent des tests psychologiques afin d’aider leurs clients à faire des choix en fonction de leurs préférences personnelles. Selon une étude de Le Corff, Yergeau, Dorceus et Savard réalisée en 2011, le Guide de recherche d’une orientation professionnelle (GROP; Roy & Roy, 2008) est l’inventaire d’intérêts professionnels le plus utilisé au Québec. Il permet d’évaluer les six thèmes professionnels de la théorie de Holland (RIASEC) ainsi qu’un septième appelé Éveilleur (Z). Malgré sa popularité, peu d’études empiriques ont démontré la validité du GROP (Gingras, 2013; Morin-Saint-Hilaire, 2010). Qui plus est, aucune d’entre elles ne s’est penchée sur la pertinence d’ajouter un thème professionnel à la théorie de Holland. Dans ce contexte, la présente étude vise à procéder à un examen des qualités métriques du GROP en étudiant la relation entre les scores tirés au GROP et les résultats à un inventaire de personnalité réputé, l’Inventaire de personnalité NEO, 3e édition (NEO-PI-3; McCrae & Costa, 2010). Elle s’interroge aussi sur la pertinence de l’ajout du thème Éveilleur à la théorie de Holland en tentant de déterminer les traits personnels qui distinguent les individus démontrant des intérêts élevés à ce thème. L’étude a été effectuée auprès de 138 élèves de quatrième secondaire lors d’une démarche d’orientation menée en groupe-classe. 

Notre but est d’étudier les liens et les relations entre les familles, les enseignants et la communauté afin de mieux répondre aux besoins scolaires et sociaux des élèves du secondaire. Cette recherche collaborative vise dans un premier temps à sonder les perceptions des parents à l'égard de l’école, à recueillir les besoins des familles et des élèves, à accroître la mobilisation citoyenne et à intensifier leur participation dans l'école de quartier. Il vise aussi à étudier et analyser le corpus pédagogique employé par les enseignants. L’école participante accueille 1 300 élèves issus de 30 pays où on constate un taux de décrochage scolaire frôlant les 40%. Ce projet se situe dans la lignée visant la collaboration école-communauté (Sander, 2000; Dryfoos et Maguire, 2002). Ce courant d’action vise la coordination des actions école-communauté et à soutenir un développement d’une approche intégrée et compréhensive de l’action de l’école dans sa communauté (Desimone, 2000). Le présent projet est cependant novateur au sens où cette action cible notamment une collaboration des partenaires de l’école et de la communauté dans le développement pédagogique. Nous présentons les perceptions de 110 parents d’élèves de l’école secondaire; celles de 70 intervenants scolaires : enseignants, psychologues, éducateurs au sujet des relations école-famille et nous traiterons des préoccupations de 10 familles à l’égard de l’école secondaire de leur quartier.

Le modèle de réponse à l’intervention (RAI) est un modèle d’organisation de services et d’interventions qui vise à répondre aux besoins de tous les élèves de manière inclusive (Desrochers, 2014). Même s’il est considéré comme étant L'un des modèles les plus prometteurs pour prévenir les difficultés d’apprentissage en lecture, plusieurs auteurs soulèvent les défis relatifs à son implantation dans les milieux éducatifs (Barrio et coll., 2015; Fuchs et Vaughn, 2012).  Après une décennie d’implantation aux États-Unis, plusieurs chercheurs insistent sur la nécessité de mener davantage de recherches sur les enjeux pratiques liés à l’implantation du modèle, notamment sur la définition des rôles de l’enseignant et de l’orthopédagogue (Barrio et coll., 2015; Simonsen et coll., 2010). L’implantation du modèle RAI altère les frontières entre le rôle de ces deux intervenants et amène un changement profond dans leurs pratiques respectives (Haager et Mahdavi, 2007; Hazelkorn et coll., 2010). Des recherches sont nécessaires pour étudier ce changement en profondeur (Barrio et coll., 2015; Simonsen et coll., 2010). Cette étude multi-cas porte sur les rôles des enseignants et des orthopédagogues en contexte d’implantation du modèle RAI en lecture au primaire.  Pour ce faire, trois dyades composées d’un enseignant et d’un orthopédagogue sont étudiées à partir d’entretiens, d’observation et d’analyse documentaire. Des résultats préliminaires seront présentés pour chacun des paliers du modèle.

 

La participation à des activités organisées a été associée à une meilleure adaptation durant l’enfance, mais peu d’études ont examiné la participation sur plusieurs années. La présente étude modélise des trajectoires de participation sur une période de cinq ans (maternelle à 4e année) et examine les conséquences associées à ces trajectoires. Le niveau d’adaptation antérieur de l’enfant et l’éducation de la mère sont contrôlés. Un échantillon de 1038 enfants (62% garçons) a été suivi. Les comportements extériorisés et intériorisés ont été mesurés par questionnaire auprès des enseignants de maternelle et de 4e année. Pour le rendement scolaire, les enseignants ont rempli des questionnaires sur la maturité scolaire (maternelle) et les performances académiques (4e année). Quatre trajectoires ont été identifiées : 1) sans participation (13,5%), 2) en augmentation (23,7%), 3) en diminution (18,4%) et 4) élevé (44,4%). Les enfants des quatre trajectoires diffèrent significativement dans les trois domaines (p<.001). Lorsque le niveau d’adaptation antérieur et l’éducation maternelle sont contrôlés, une différence subsiste pour les comportements intériorisés, entre les groupes élevé et sans participation (p<.01). Nos résultats soutiennent la présence d’un effet de sélection, mais ce dernier n’explique pas tous les bienfaits associés à une participation plus active. Les activités organisées pourraient être utilisées comme une mesure préventive auprès des enfants d'âge scolaire.

Au Québec, le secteur de l’adaptation scolaire est traversé par deux paradigmes, l’intégration et l’inclusion, qui s’avèrent relativement incompatibles, tant sur le plan du regard porté sur les élèves (porteurs d’une difficulté ou en situation plus ou moins transitoire de difficulté) que sur le plan des modalités de scolarisation et d’intervention à leur égard. Il arrive ainsi que les dispositifs d’enseignement et pratiques enseignantes contribuent à maintenir les enfants dans leur identité d’élèves en difficulté. Ces pratiques sont notamment influencées par la relation (au sens d’interaction et de récit que chacun construit des situations) que les enseignants entretiennent vis-à-vis des élèves, de leur place dans l’école et des dispositifs institutionnels réels ou prescrits. Notre recherche a pour objectif de comprendre comment les enseignants envisagent ces dimensions intersubjectives, organisationnelles et institutionnelles dans leur pratique quotidienne auprès d’élèves diagnostiqués comme ayant un trouble de l’ordre de la psychopathologie. Nous avons mené des entretiens en profondeur (1h30-2h) auprès de 4 enseignantes qui œuvrent dans des classes spécialisées destinées à accueillir ces élèves. Nos analyses examineront si et à quel égard (vision de l’élève, de la réussite scolaire, du rôle de l’enseignant) les tensions présentes sur le plan paradigmatique sont repérables dans le quotidien des enseignantes.

Selon Forner (2005), des personnes qui choisissent délibérément une même formation ou une même profession  consacreront un niveau de dynamisme très variable pour la réussite de leur formation ou l’exercice de leur métier. Pour cette raison, il recommande que les conseillers d’orientation se préoccupent de la motivation scolaire et professionnelle des élèves du secondaire. Alors que des recherches en éducation suggèrent que les filles manifestent un niveau de motivation plus élevé que les garçons (Ratelle et al., 2007;Vecchione et al., 2014), des recherches en orientation professionnelle suggèrent  que  maturité vocationnelle est susceptible d'interagir avec le sexe lorsqu'il est question  de prédire l'atteinte des objectifs futurs des élèves (Powell et Luzzo, 1998). Pour répondre aux objectifs de cette étude, 114 élèves de cinquième secondaire ont rempli un questionnaire visant à évaluer le niveau de maturité vocationnelle et le niveau de motivation scolaire et professionnelle. Les résultats montrent pour le premier objectif que les filles manifestent un niveau plus élevé de motivation scolaire et professionnelle que les garçons. Pour le deuxième objectif, les résultats montrent qu'un niveau plus élevé de maturité vocationnelle est associé à un niveau plus élevé de motivation. Pour le troisième objectif, les résultats montrent que l'association entre le sexe et la motivation scolaire et professionnelle n'est pas la même selon le niveau de la maturité vocationnelle. 

Cette recherche a pour but d’analyser les effets de la formation d’éducateurs spécialisés intervenants sociaux sourds,
menée par cette école depuis plus de trente années et l’impact de cette formation sur leur emploi. Elle a permis l’examen des possibilités et des limites de l’inclusion et de la progression de carrière de ces intervenants sociaux dits « en incapacité », à partir d’entretiens semi-directifs approfondis menés auprès d’eux (échantillon de 31 personnes). Elle a ainsi mis en lumière, à partir également d’une enquête adressée aux employeurs portant sur les contextes de travail et les conditions d’employabilité, des phénomènes spécifiques de persistance de facteurs discriminants dans le cadre de l’emploi dans le secteur sanitaire et social, que nous assimilons ici au concept de « plafond de verre ». Une telle recherche nous a permis d’esquisser les perspectives d’ouvertures en termes de carrière, à d’autres formations de niveaux III et II, dans le champ de l'encadrement et de l’intervention sociale pour des professionnels sourds tels que le Diplôme d’Etat d’Educateur de Jeunes Enfants (DEEJE) en 2012. Cette nouvelle ouverture ayant pris appui sur une autre recherche complémentaire : De la nécessité de l’apprentissage précoce de la langue des signes » pour les établissements d’accueil de la petite enfance. Notre propos vise aujourd’hui la présentation de la recherche « Ouvrir le travail social aux professionnels sourds ».