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La naissance d’un enfant représente un événement de vie majeur qui peut entrainer une augmentation des conflits relationnels au sein du couple. Les interactions entre les coparents peuvent influencer le bien-être individuel, relationnel, ainsi que celui de l’enfant. Les attributions relationnelles (c.-à-d., les explications cognitives d’un partenaire face aux comportements négatifs de l’autre) peuvent influencer les interactions de couple, puisque les interprétations que font les partenaires tendent à entretenir les conflits. Les attributions relationnelles peuvent être influencées par les expériences des coparents dans leur famille d’origine, notamment par l’exposition aux conflits interparentaux en enfance (CIE). Aucune étude n’a toutefois évalué la relation entre l’exposition aux CIE et les attributions relationnelles chez les couples quand ils deviennent eux-mêmes parents. Des résultats préliminaires auprès de 82 parents de jeunes enfants (40 mères, 42 pères ; Mâge_enfant = 30 mois) indiquent que davantage d’expositions aux CIE est reliée à une tendance à attribuer le comportement négatif du partenaire à ses caractéristiques internes et stables ainsi que de considérer ce comportement comme étant intentionnel et égoïste (r = 0,31, p = 0,001). Ces résultats soulignent l’importance de mieux comprendre l’influence des composantes cognitives (c.-à-d., attributions) et des expériences familiales sur les comportements des couples parentaux lors de conflits.

Afin qu’on puisse tirer des conclusions valides à l’aide du modèle de régression linéaire simple (RLS), il faut vérifier que les termes d’erreur soient indépendants et qu’ils aient la même variance. Or, dans les régressions des moyennes de rendement sur les bêtas des titres ou des portefeuilles cela n’est pas le cas. En effet, compte tenu que les rendements des titres et des portefeuilles sont fortement corrélés entre eux, les termes d’erreur sont aussi fortement corrélés entre eux. De plus, leur variance est fortement corrélée à la variable indépendante.

L’acuité des problèmes que cela crée peut être facilement illustrée à l’aide de la technique de simulation de Monte-Carlo. Nous l’avons appliquée. En utilisant un modèle dans lequel il n’existe pas de relation entre le rendement espéré et le bêta des portefeuilles, nous avons généré des rendements « observés ». Nous avons ensuite effectué de nombreuses régressions de moyennes sur les bêtas en posant comme hypothèse nulle qu’il n’existe pas de relation entre les moyennes et les bêtas. Sans surprise, nous avons rejeté l’hypothèse nulle dans des proportions beaucoup plus élevées que le niveau de signification choisi. Et nous avons vu que la proportion de rejet dépendait d’une multitude de facteurs. Elle dépendait, entre autres, des valeurs des variances, des covariances, du nombre de titres.

La littérature scientifique démontre que la majorité des personnes âgées en couple sont sexuellement actives et souligne l’importance des problèmes sexuels sur la relation amoureuse des couples âgés. Or, des études mettent en lumière la complexité de la conjugalité lorsqu’un des partenaires est atteint de troubles neurocognitifs majeurs (TNCM) et est hébergé en Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Si les attitudes des professionnels à l'égard de la sexualité dans le contexte des TNCM et de l’hébergement sont mieux documentées, nous savons peu de choses sur l'opinion des familles des personnes atteintes de démence, incluant les partenaires. Cette présentation s’appuie sur des entretiens semi-directifs auprès de partenaires de personnes atteintes de TNCM hébergées dans un CHSLD de Montréal, menés dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Les résultats préliminaires de l’étude en lien avec la perception des partenaires quant à l’évolution de la relation sexuelle et intime au fil du temps, y compris lors de la transition vers un CHSLD, seront présentés. En s’appuyant sur la théorie de la reconnaissance, la présentation permettra de mieux comprendre la réalité des partenaires dans une optique d’amélioration des pratiques.

L'objectif de l'étude était de mesurer les perceptions des éducateurs en garderie à des comportements de cafardage et de commérage des enfants. Les répondants (N = 91) ont été recrutés dans des CPEs de Québec et l'étude à utiliser une méthode mixte transversale. En moyenne, les répondants ont signalé l'émergence de comportements de cafardage à l'âge de 3 ans (M = 3,16) et de commérage à l'âge de 5 ans (M = 5,31). Les résultats ont indiqué que les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage étaient plus susceptibles de parler aux enfants du commérage, X2 (1, N = 51) = 5,478, p = 0,019, V de Cramer = 0,328. De plus, les éducateurs qui ont parlé aux enfants du cafardage ont trouvé que le commérage est apparu plus tard, t(49) = 2,698, p = 0,010. Les éducateurs qui ont parlé du cafardage après que des cas spécifiques se soient produits ont trouvé qu'ils ont été plus souvent confrontés au commérage t(29.963) = 4.842, p = 0.000. En conclusion, le cafardage et commérage sont des comportements qui apparaissent généralement à l'âge de 3 et 5 ans, et semblent être intimement liés dans les garderies. Le contenu des discussions sur le cafardage avec les enfants doit faire l'objet de recherches plus approfondies. La façon dont on enseigne aux enfants le cafardage et le commérage peut influencer la façon dont ils choisissent de parler de problèmes graves. Il est donc essentiel de comprendre les perceptions des éducateurs et la façon dont ils parlent de ces comportements aux enfants.

L’acceptation conditionnelle parentale est une approche de socialisation par laquelle les parents subordonnent leur affection et l’appréciation de leur enfant au comportement et réalisations de ce dernier. S’il se comporte selon leurs attentes spécifiques, ils lui accordent plus d’affection, d’attention et d’appréciation que d’habitude, mais, s’il échoue, ils lui font sentir leur désapprobation, l’amenant à se sentir moins aimé et apprécié. L’acceptation conditionnelle parentale serait liée négativement au bien-être subjectif et à l’estime de soi, et positivement à des symptômes dépressifs et à une estime de soi contingente à l’acceptation d’autrui. À notre connaissance, encore peu d’études portent sur les liens entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire, soit l’énergie, la direction et la persistance investie dans la poursuite d’un objectif. L’objectif de cette étude est d’établir si l’acceptation conditionnelle parentale est associée à la motivation scolaire. Une étude prospective en six temps de mesure a été réalisée auprès d’une cohorte de 732 participants, de la 6e année du primaire à la 5e année du secondaire. Les résultats des analyses de corrélation indiquent que la force de la relation systématique négative et significative (ps < 0,001) entre les deux variables se maintient à tous les temps de mesure. La nature et la direction du lien entre l’acceptation conditionnelle parentale et la motivation scolaire des élèves seront discutées.  

Les difficultés présentées par l’enfant (voire sa réactivité, son humeur) et les attentes plus ou moins satisfaites du parent à son égard peuvent constituer une source de stress importante pour le parent (Bigras et al., 1999).  La présente étude examine auprès de 103 parents et leurs enfants (0-5 ans) signalés aux services de la protection de l’enfance (SPE) si un degré élevé de stress parental, dû aux difficultés de l’enfant, diminue l’efficacité de l’intervention Relationnelle (IR), une intervention parent-enfant destinée à l’amélioration de la sensibilité parentale. Les parents ont participé à une collation et des séquences de jeu filmées avec leur enfant et ont rempli l’Indice de Stress Parental (Abidin, 2012). Dans notre étude, une évaluation des capacités parentales par les SPE a été réalisée selon trois protocoles, deux avec une intervention intégrée, soit l’IR ou l’IP (intervention psychoéducative) et un sans intervention (SI). Une régression significative (R2= .32, p=.04) montre une amélioration de la qualité des interactions parent-enfant pour le groupe IR, en comparaison aux groupes IP et SI combinés (β=.22). De plus, un effet d’interaction significatif montre aussi que parmi les parents du groupe IR, ceux les plus stressés par les difficultés de leur enfant bénéficient moins de l’IR (β=-.20).

La lutte contre les changements climatiques est un enjeu majeur qui concerne tout le monde. Le projet Transition socioécologique (TSÉ) et lutte aux changements climatiques dans les démarches de développement territorial (DDT) vise à répondre à la question suivante : comment les DDT, surtout dédiées au développement social, peuvent être contributives des efforts collectifs à fournir pour assurer la TSÉ et une lutte plus efficace contre la crise climatique? À partir des résultats préliminaires d’une étude du cas de la Table de quartier Vivre Saint-Michel en santé (Montréal), nous présenterons quelques constats et pistes d’action. Les données utilisées sont tirées des grilles d’observation des activités de concertation et d’entrevues semi-dirigées auprès d’acteurs impliqués dans le quartier Saint-Michel. Utilisée comme cadre théorique et d’analyse, la théorie de l’acteur réseau a permis de souligner des enjeux de problématisation concernant la lutte contre la pauvreté et la TSÉ. En effet, les résultats préliminaires nous indiquent que les actions de la DDT s’inscrivent d’abord dans la lutte contre la pauvreté et le développement social alors que l’intégration des objectifs et la réalisation d’actions contribuant à la TSÉ présentent un défi. Ces résultats révèlent la difficulté à concilier divers objectifs et à comprendre comment la participation citoyenne mise de l’avant dans les démarches de développement des communautés pourrait contribuer davantage à une TSÉ équitable.

L’intolérance à l’incertitude (II) constitue un facteur de risque des inquiétudes et des symptômes de divers troubles anxieux (Dugas, Gagnon, Ladouceur, & Freeston, 1998; Carleton et al., 2014). L’Inventaire d’intolérance à l’incertitude (III; 45 items), qui comprend deux parties évaluant des composantes cognitives et comportementales de l’II, présente une structure factorielle bien définie et d’excellentes propriétés psychométriques chez les jeunes adultes (Gosselin et al., 2008). La longueur de la version originale (45 items) et l’absence d’appui psychométrique chez les ainés limitent toutefois son utilisation auprès de ces derniers pourtant à risque de souffrir d’II. Cette étude vérifie les propriétés d’une version courte de l’III (20 items) auprès de 176 aînés âgés de 60 à 80 ans. Pour être invités à compléter l’outil, ils devaient pouvoir lire le français aisément et ne devaient pas rapporter de difficultés cognitives. Des analyses factorielles confirmatoires, vérifiant l’adéquacité des modèles testés lors de la validation de la version longue, appuient la même structure en trois et six facteurs pour les parties A et B de l’outil abrégé. D’autres indices (p. ex., α de Cronbach) soutiennent la cohérence interne et la qualité des items retenus. Les facteurs psychologiques liés aux symptômes anxieux des ainés demeurent peu étudiés. L’III court facilitera l’évaluation de l’II dans ce contexte. D’autres recherches pourront évaluer ses propriétés auprès de patients anxieux.

Comment évoluent les inégalités d'accès à l'éducation en Tunisie, notamment depuis la révolution de 2011 ?

La question de recherche qui a animé mon intérêt pour le travail porte sur l’attitude méfiante des Tunisiens et Tunisiennes face au système éducatif en Tunisie. L'approche méthodologique est quantitative, et principalement basée sur les données de l'Arab Barometer et de l'Afro Barometer qui proviennent d’enquêtes effectuées dans plusieurs pays de l'Afrique et du Moyen-Orient, permettant ainsi une comparaison entre les pays.

L'analyse prend en compte les évènements majeurs qui ont traversé la République tunisienne depuis son indépendance en 1956, et a pour objectif de mieux cerner l'impact et l'évolution des inégalités sociales et individuelles sur le parcours étudiant des citoyen.nes. La recherche est centrée sur les formes d'inégalités sociales et individuelles qui peuvent agir sur l'accès à l'éducation des citoyen.nes tunisien.nes, et se questionne sur la présence de changements notables avec le temps. Particulièrement après la révolution tunisienne de 2011 (appelée aussi « la révolution du jasmin », ou « le printemps arabe ») qui, au même titre que l’accès à l'indépendance du pays, marque un tournant politique, économique et social important pour ce dernier. Les résultats préliminaires permettent de comprendre qu'il existe des inégalités d'accès à l'éducation propre à l'identité culturelle, au milieu de vie qu'il soit rural, urbain ou littoral ou encore à la place du genre.

L’aide psychologique offerte aux hommes ayant vécu une agression sexuelle (AS) entre en contradiction avec les normes sociales masculines. Celles-ci posent obstacles à la consultation des services par les hommes, ce qui peut aggraver leurs difficultés psychologiques. Afin de développer une aide plus spécialisée, il importe de connaître les préférences de services psychologiques des hommes ayant vécu une AS. Dans ce contexte, cette étude visait à documenter les préférences de services psychologiques recensées dans la littérature auprès des hommes ayant vécu une AS. Une étude de la portée des connaissances (scoping review) a été réalisée. Des bases de données ont été recensées de façon systématique. Les articles pertinents à notre objectif ont été extraits à l’aide d’une grille structurée. La synthèse des résultats suggère que les hommes ayant vécu une AS préfèrent recevoir des interventions centrées sur les questionnements liés à la sexualité et à l’identité masculine ainsi que sur la gestion de la colère, plutôt que des services génériques. Une approche directe et une attitude validante des intervenants lors du dévoilement sont généralement plus appréciées, de même qu’un clinicien de genre féminin. Les hommes ayant vécu une AS expriment des préférences spécifiques à leur genre en matière de services psychologiques, ce qui appuie la pertinence d’éduquer et de sensibiliser les intervenants sur la victimisation sexuelle masculine et de développer des interventions adaptées.

PROBLÉMATIQUE

La majorité des employés canadiens déclarent être préoccupés par la santé et la sécurité psychologiques au travail. D’ailleurs, la sécurité psychologique doit être considérée au même titre que la sécurité physique. Le climat de sécurité psychosociale (PSC) reflète une volonté des gestionnaires de prioriser la santé et la sécurité des travailleurs. Le but de l’étude était d’examiner les propriétés psychométriques de la version canadienne-française du climat de sécurité psychosociale (PSC-12) visant l’évaluation et l’amélioration des environnements occupationnels.



MÉTHODE

Le PSC-12 est un questionnaire en 12 items. L’analyse des propriétés psychométriques se base sur des données transversales d’une enquête en ligne menée auprès de travailleurs d’une université québécoise (n = 1746). Une analyse factorielle exploratoire, réalisée avec le logiciel SAS v.9.4, a fait état de la cohérence interne, de la validité et de la structure factorielle.



RÉSULTATS 

La structure à quatre facteurs du PSC-12 a été confirmée, avec un ajustement moyen aux données. Les indices de fiabilité (ɑ = 0,95) et de validité étaient bons. Sa validité s’explique par l’association positive avec la satisfaction au travail (r = 0,34, p < 0,05) et l’association négative avec la détresse psychologique (r = -0,50, p < 0,05).



DISCUSSION

La version canadienne-française du PSC-12 maintient donc la validité interculturelle en plus de fournir un outil pour documenter le PSC au Québec.

Très peu d'informations existent sur le pouvoir de l'imagerie symbolique dans l’amélioration du bien-être psychologique, et plus spécifiquement au sein d'une pratique de médiation culturelle axée sur la santé mentale. Nous savons toutefois que les émotions et réflexions suscitées par le contenu des films et l'identification aux personnages procurent nombre d’avantages contributifs au mieux-être. Il a été démontré que les programmes artistiques communautaires pouvaient favoriser le bien-être des participant.es et leur inclusion sociale.

Une évaluation de programme du Ciné-Moi a été réalisée afin de documenter l’impact de cette initiative et mettre en évidence les processus centraux (effets proximaux et intermédiaires) par lesquels un meilleur bien-être psychologique (impact) se produit. Des données qualitatives ont été recueillies auprès de 18 adultes (entre 30 et 70 ans) sous forme d'entrevues individuelles et de groupe ainsi que par des observations participantes. Les thèmes émergents furent identifiés par une analyse thématique.

Les résultats révèlent que l’initiative a un impact psychologique sur les participant.es, de par un accroissement des connaissances liées à la santé mentale, l’acquisition d’une vision plus humanisante et empathique d'autrui, une plus grande acceptation et bienveillance envers soi-même et un sentiment accru d’appartenance à sa communauté. Cette étude permet de documenter l'efficacité d'une approche innovatrice basée sur les arts visuels.

Des études antérieures ont observé des déclins liés à l'âge de l'inhibition de la réponse motrice fine, et ces déclins ont été associés à un biais vers un mécanisme de contrôle plus réactif à mesure que l'on vieillit, en raison d'une diminution des ressources cognitives. Cependant, cette association entre l'inhibition de la réponse motrice fine et le contrôle réactif/proactif (concepts du modèle des mécanismes doubles de contrôle, par Braver) n'a jamais été formellement évaluée. Le but de mon projet de recherche est donc de combler cette lacune dans la littérature et d’évaluer comment le contrôle de la motricité fine interagit avec des modes spécifiques de contrôle cognitif, ainsi que la façon dont cette interaction change au cours du vieillissement typique.

Le projet est actuellement à l’étape de la collection de données, et les résultats finaux vont être prêts d’ici la fin de l’hiver 2023. Nous avons recruté 25 jeunes adultes (18-35 ans) et 25 adultes plus âgés (60-80 ans) sans aucune condition neurologique ou musculosquelettique qui pourrait affecter la performance cognitive ou motrice fine. Une batterie de tests neuropsychologiques est administrée à nos participants pour évaluer leurs capacités cognitives générales. Ensuite, les participants effectuent une tâche informatisée de séquençage des doigts conçue pour évaluer leurs capacités d'inhibition de la réponse et comment leurs performances changent lorsque le contrôle proactif est promu.

L’empathie est la capacité cognitive et affective de ressentir et partager ce qui est éprouvé par autrui (Eklund & Meranius, 2021). Elle contribue à l'émergence des comportements pro-sociaux (Preckel et al., 2018). Des études suggèrent que les traumas vécus durant l’enfance pourraient altérer l’empathie (Levy et al., 2019) et la cognition sociale (Wang et al., 2020), notamment les comportements de punition. La présente étude explorera les relations entre la sévérité des traumas vécus durant l’enfance, l’empathie et les comportements de punition à l’âge adulte.

313 adultes (54% de femmes) ont complété des questionnaires mesurant la sévérité des traumas vécus durant l'enfance et l’empathie. Ils ont aussi complété des tâches de prise de décision sociale mesurant leur tendance à punir de façon altruiste et antisociale. Des corrélations ont permis d’observer un lien significatif positif entre la sévérité traumatique et la punition altruiste (.24, p<.01) et antisociale (.44, p<.01) et un lien significatif négatif entre la sévérité traumatique et l’empathie (-.72, p<.01). De plus, des liens négatifs significatifs entre l’empathie et les deux types de punition (altruiste, -.23, p<.01; antisociale, -.53, p<.01) ont été mesurés. L’empathie s’est avérée partiellement médiatrice de la relation entre la sévérité traumatique et la punition antisociale. Ces résultats suggèrent que la sévérité trauma à l’enfance puisse avoir un impact à long terme sur l’empathie et la propension à punir.

L’affiche proposée a pour objectif de montrer comment la bientraitance a pu être mobilisée dans le cadre strict des mesures sociosanitaires dans les milieux de vie et de soins collectifs pour personnes aînées. Seront présentés la problématique ayant guidé l’étude, la méthodologie, puis la définition de la bientraitance adoptée par le gouvernement québécois. De fait, une étude qualitative et exploratoire a été menée en partenariat avec deux résidences privées pour aînés (RPA) ayant un statut d'organisme à but non lucratif (OBNL) en Estrie. Quatre groupes de participants y ont été interviewés à l’aide d’entretiens phénoménologiques : personnes aînées résidentes, personnes proches aidantes, employés/bénévoles; gestionnaires. Les résultats obtenus, à l’aide d’une analyse des données par questionnement analytique permettent d’identifier plusieurs facteurs qui ont contribué à maintenir un niveau de bientraitance élevée en ce temps de crise, dont deux qui apparaissent novateurs, car moins documentés scientifiquement : la créativité et la spiritualité. La créativité a joué un rôle essentiel en tant que facteur bientraitant dans la gestion de la crise de la pandémie de COVID-19 dans les deux résidences. Une pratique spirituelle portée par les professionnels d’une résidence a été un élément important favorisant la bientraitance. En conclusion, l’intégration de pratiques bientraitantes novatrices permettrait aux intervenants de toutes disciplines d’acquérir de nouvelles compétences afin de mieux répondre aux besoins des individus qu’ils accompagnent.

Le placement d'enfants dans les centres jeunesse est utilisé lorsque les problèmes d'adaptation de l'enfant ont retardé leur développement ou lorsque leur comportement présente un danger pour eux-mêmes ou pour la société (c.-à-d. agression, fugue, abus de drogues ou d'alcool, crime, etc.). Les éducateurs sont souvent victimes de comportements agressifs verbaux et physiques de la part des jeunes. L'utilisation des mesures de contention et d'isolement (MCI) par les éducateurs fait partie de ces méthodes utilisées pour faire face aux comportements agressifs des jeunes. L'objectif de cette étude est de vérifier si le stress aigu et chronique des éducateurs a une incidence sur l'utilisation des MCI dans le traitement en centre jeunesse, d'un point de vue exploratoire. Les données utilisées pour cette étude ont été menées auprès de 70 éducateurs dans des centres jeunesse de Montréal à l'aide de questionnaires et de cortisol salivaire pour mesurer le stress. Aucun résultat significatif dans les corrélations ou aucun modèle dans les analyses longitudinales ne conclut qu'il y a un effet entre l'utilisation des MCI et le stress aigu ou chronique.

Les études démontrent que les jeunes enfants (0-5 ans) sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle (VS). Ainsi, il est primordial de déployer des efforts en prévention afin que ces enfants soient entourés d’adultes de confiance aptes à recevoir un dévoilement de VS de façon appropriée. Afin de former des professionnels outillés, la Fondation Marie-Vincent a créé le programme Lanterne qui vise à prévenir la VS chez les enfants de 0 à 5 ans par l’éducation à la sexualité et la promotion de relations égalitaires. La présente étude vise à identifier le changement dans le sentiment d’auto-efficacité des professionnels suite au programme. Au total, 346 professionnels ont participé à la formation complète et 77 d’entre eux ont répondu au questionnaire d’évaluation (phase 2) avant et après la formation, ce qui constitue notre échantillon aux fins d’analyses statistiques. Les répondants devaient identifier sur une échelle de Likert leur capacité à effectuer diverses actions, dont répondre aux questions des enfants sur la sexualité ainsi qu’intervenir auprès de ceux qui pourraient être victimes de VS. Les résultats d’un test-t démontrent que le score d’auto-efficacité global des participants après la formation était significativement plus élevé (M=161,45, ÉT=20,78) qu'avant la formation (M=130,51, ÉT=26,67). Cette étude permet d’identifier les apports de la formation Lanterne quant aux capacités perçues des professionnels à prévenir la VS chez les enfants de 0 à 5 ans.

Les séquences génétiques et leurs informations associées se trouvant sur les bases de données en ligne telle que Genbank, doivent-elles entraîner un partage des bénéfices tirés de leur utilisation avec le pays d’où elles proviennent ? Cette question polarise les États membres de la Convention sur la diversité biologique (1993) et du Traité sur les ressources phytogénétiques pour l’agriculture et l’alimentation (2004), deux textes internationaux prévoyant le partage des bénéfices lors de l’utilisation de ressources génétiques physiques (ex. : semences, boutures, etc.). Afin de mieux comprendre les négociations sur ce sujet, notre recherche évalue les prises de position de 17 États, le traitement juridique à accorder à ces informations numériques grâce aux documents envoyés par ces derniers au secrétariat des deux traités.  Nous les corrélons avec leur richesse en biodiversité et l’utilisation nationale des informations sur les ISN. Les indicateurs retenus laissent entrevoir des relations possibles dans tous les cas étudiés, à exception d’un pays. Ces résultats gagneront en probabilité lors de la COP15 de la Convention et de la neuvième rencontre de l’organe directeur du Traité, prévues toutes deux au printemps 2022, puisque le sujet de l’encadrement juridique de ces informations numériques y sera abordé. Ce sujet mérite une attention particulière pour assurer que l’utilisation de ces technologies, appelée à s’accroître, rende notamment justice aux États qui les fournissent.

Les chercheurs en gestion sont traditionnellement encouragés à produire des connaissances au bénéfice de l'efficacité organisationnelle, surtout à l’ère du capitalisme industriel où la connaissance constituait un avantage compétitif pour les organisations. A l’ère des intelligences artificielles génératives (IAG), cette notion « utilitaire » de la connaissance scientifique tombe dans un paradoxe. D’une part, les IAG favorisent l’accès rapide et économique à la connaissance, ce qui en minimise l’avantage compétitif ; et d’autre part, leur application dans les pratiques de gestion introduit des dynamiques de gestion encore mal comprises. Dans ce double contexte, la notion de pertinence scientifique, traditionnellement basée sur l’utilité pratique des savoirs nécessité d’être revisitée. Basé sur l’exemple de ChatGPT, cette recherche vise à redéfinir la pertinence scientifique en sciences de gestion à travers trois objectifs : résumer les travaux existants sur l'usage des IAG en gestion, en examiner les impacts potentiels sur l'organisation, et définir de nouveaux critères de pertinence - thématique, épistémologique et axiologique. Ce faisant, elle entend contribuer aux débats en cours la relation théorie-pratique en sciences de gestion et à guider les orientations stratégiques de la recherche académique.

Une étude auprès d’adolescents hébergés en centre de réadaptation montre que ceux qui perçoivent positivement la relation avec leur éducateur manifestent moins de comportements hostiles (Zegers et al., 2006). Chez les enfants à haut risque, un faible degré de régulation émotionnelle pourrait cependant atténuer cette association (Kim & Cicchetti, 2010). Avec 59 jeunes hébergés (8-12 ans) et leurs éducateurs, cette étude examine si la régulation émotionnelle du jeune modère le lien entre sa perception de la disponibilité émotionnelle de l’éducateur et ses problèmes de comportement. Les éducateurs ont rempli les inventaires sur la régulation émotionnelle (ECR) de Shields et Cicchetti (1995) et les problèmes de comportement (CBCL) d’Achenbach et Rescorla (2001). L’enfant a complété le questionnaire sur la disponibilité émotionnelle de l’adulte de Zegers et Schuengel (2006). La régression sur les comportements extériorisés n’est pas significative (F(3,55)=2,15, p=0,11), mais celle sur les comportements intériorisés l’est (F(3,55)=10,27, p=0,001). Un effet d’interaction indique que les jeunes avec une meilleure régulation émotionnelle et une perception plus positive de la disponibilité de l’éducateur sont les moins à risque de présenter des problèmes intériorisés (coeff.=-1,72, SE=0,34, p=,001, 30% de la variance). Améliorer les habiletés de régulation émotionnelle, mais aussi les perceptions de la relation enfant-éducateur représenteraient d’importantes pistes de travail clinique.

Comment se construit une « communauté de mouvement social » progressiste? Ce concept issu de Saggenborg permet de penser la formation de coalitions et de mobilisations partagées qui recoupent des enjeux divers. Ainsi, en se décentrant d’une approche où les organisations de mouvement social sont la focale principale, une telle perspective nous amène à problématiser les bases culturelles et le degré d’alignement idéologique au sein de la diversité d’acteurs mobilisés. Nous prenons pour objet la Manifestation pour la justice climatique de Montréal comme fenêtre d’exploration d’une convergence des luttes progressives; les revendications officielles englobaient la carboneutralité, le définancement de la police, la souveraineté autochtone, et la justice migratoire. En nous inspirant d’une méthodologie de Van de Velde, nous avons construit un corpus de 600 slogans protestataires lors de notre observation participante de la manifestation. Ces slogans nous permettent d’observer les fondements culturels de la communauté participant à cette manifestation, en contrastant le discours des organisations militantes et celui des participants. Nos résultats montrent un alignement partiel entre organisateurs et manifestants; l’écologisme social et politique qui les unit par une compréhension élargie de l’enjeu des changements climatiques se fractionne sur le degré de systémisation du problème et la perspective d’une lutte pour toutes les justices telle qu’amenée par les groupes organisateurs.

Problématique. Le lien entre les attitudes et les comportements prosociaux n’est pas clair, spécialement sous une condition de fatigue cognitive. Méthodologie. 287 participants ont complété des questionnaires de trait d’agressivité, d’agressivité explicite et d’agressivité implicite. Nous avons manipulé la fatigue cognitive via une tâche Stroop : la condition d’information incongruente crée un conflit cognitif (haute fatigue), mais pas la condition congruente (basse fatigue). Les participants ont aussi indiqué le montant d’argent qu’ils donneraient à des organismes de charité et la probabilité qu’ils adoptent un comportement d’aide dans diverses situations hypothétiques. Résultats. Les analyses révèlent que le comportement de don est positivement corrélé au trait d’agressivité (r = .58), à l’agressivité explicite (r = .49) et à l’agressivité implicite (r = .29), et que les intentions d’aide sont négativement corrélées à l’agressivité explicite (r = -.11) et à l’agressivité implicite (r = -.19). Finalement, la fatigue cognitive modère la relation entre l’agressivité implicite et le comportement de don (sr2 = .03). Conclusion. Cette étude suggère : 1) que l’agressivité mène à la fois à un plus grand comportement de don et à de plus faibles intentions d’aide; 2) que les intentions d’aide et les comportements de dons peuvent être dissociés; et 3) que la fatigue cognitive modère le lien entre les attitudes implicites et le comportement de don.

Depuis les années 2000, la résilience en contexte organisationnel est la cible d’un intérêt grandissant (Raetze et al., 2021), particulièrement en ce qui concerne son influence sur la santé psychologique des travailleurs, puisqu’elle peut impacter leur productivité (Charoensap-Kelly et al., 2021) et leur performance (Krush et al., 2013; Suratman et al., 2021). Cette revue de portée, basée sur la méthode de recherche PRISMA-ScR (Peters et al., 2020), tente de cartographier les connaissances acquises et de répondre à trois questions : quelle est la qualité du lien entre la résilience et la santé psychologique au travail, existe-t-il des biais reliés au type d’emplois et des échantillons étudiés, et quelles sont les lacunes dans l’étude de la résilience et de la santé psychologique en contexte organisationnel? Cent quarante-neuf études ont été retenues et divisées en cinq domaines d’emplois : la santé, les services sociaux et la santé mentale, l’éducation, la sécurité, ainsi que la catégorie « divers ». Les résultats démontrent qu’il y a un favoritisme envers l’étude des emplois liés à la santé, une concentration des études provenant des États-Unis, de l’Europe et de la Chine, ainsi qu’une influence concrète de la résilience sur la santé, le bien-être, la détresse psychologique, et plusieurs de leurs facteurs. Nous discutons ensuite de pistes susceptibles d’élargir le champ des connaissances sur la résilience et la santé psychologique au travail.

Alors que le régime international des droits humains semble s'ouvrir progressivement aux questions touchants la protection des droits des minorités sexuelles et de genre, les théories queer continue à faire face à une marginalisation et une invisibilisation persistante dans le domaine du droit, en raison des dynamiques de pouvoir présentes au sein du monde académique et de la société en général. Pourtant, l’appartenance à la communauté LGBTQ+ demeure un motif de persécution récurent et vastement documenté à travers le monde. Ainsi, la présente démarche vise à la fois à sensibiliser les acteurs du milieu juridique concernant les biais qui peuvent exister dans le domaine du droit ainsi qu’à utiliser le langage du droit pour intervenir dans le processus de normalisation des identités. Puisqu’il n’existe pas, à ce jour, de terme spécifique pour désigner une analyse dont les postures épistémologique et méthodologique sont centrées sur les identités et les expériences des minorités sexuelles et de genre, il s’agit donc de proposer l’utilisation d’un nouveau concept : « queercentrisme » (mode de penser, consistant à envisager le monde à partir d’un point de vue queer). À mis chemin entre la sociologie et le droit international, le but de la présente communication est d’amorcer une réflexion générale sur le queer et sur ce que signifie le fait d’adopter une perspective queercentrique dans le cadre d’une analyse en droit international. 

Depuis plus de 25 ans, l’intervention auprès des populations en situation de vulnérabilité a été marquée par les progrès dans la définition du traumatisme et de ses impacts sur la santé physique et mentale. D’importantes découvertes ont entre autres été faites sur les conséquences que les traumatismes vécus dans l’enfance peuvent avoir sur le parcours de vie (Felliti et al., 1998). Depuis, on a vu l’éclosion d’approches qu’on a dites sensibles au trauma (AST). Leur utilisation, d’abord étendue au niveau clinique, s’étend maintenant au niveau de l’organisation des services. Dans l’optique de développer les connaissances sur ce plan, la présente recherche se penche sur l’implantation systémique d’une AST. La méthode de l’étude de cas a été choisie puisqu’elle permettra de bien en définir les contours du phénomène.  En l’occurrence, le cas sélectionné est le processus de mise en œuvre de l’approche de « prestation des services intégrés » (PSI) au Nouveau-Brunswick. Après avoir démontré que la PSI respecte les critères d’une AST, la communication exposera, à l’aide du modèle des étapes, ce qui a initié le changement dans l’organisation des services et les étapes traversées pour en arriver à son opérationnalisation au niveau provincial (SAMSHA, 2014; Howlett et Ramesh, 2003). Il s’agit de la première étude de cas universitaire sur la mise en place de la PSI au Canada. Elle permettra aussi de contribuer à la littérature académique francophone sur les approches sensibles aux traumas.