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Bien que la plupart des délinquants ayant commis un crime sexuel ne récidiveront pas, une attention excessive est accordée au processus qui conduira une minorité à une nouvelle infraction. Quels sont donc les facteurs de protection qui contribuent à l'absence de récidive chez la plupart de ces délinquants sexuels? L'établissement d'une liste de ces facteurs serait utile non seulement au domaine de la recherche sur la délinquance sexuelle en établissant ce qui fonctionne, mais aussi au domaine clinique en fournissant des facteurs validés empiriquement sur lesquels travailler pour la réinsertion des délinquants sexuels dans la communauté. Cette étude vise donc à fournir une telle liste de facteurs de protection en faisant le point sur l'état de la littérature actuelle sur le désistement et les facteurs de protection dans le domaine de la délinquance sexuelle. À partir d'une base de données composée de 6556 articles scientifiques, 26 ont été retenus pour la présente étude. Grâce à une analyse thématique, les résultats soulignent que les études sélectionnées conceptualisent différemment le désistement et que ce choix conceptuel a un impact sur les facteurs de protection révélés. 

Le nombre de personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral qui ne nécessite pas de réadaptation fonctionnelle intensive augmente et représente un fardeau économique pour le système de santé, les patients et leurs familles. Cette revue systématique vise à fournir des connaissances résumant les données probantes sur les : a) études comparant le rapport coût-efficacité (RCE) de la téléréadaptation (TR) versus la réadaptation en face à face, et b) principales variables d’efficacité clinique utilisées pour calculer le rapport coût-efficacité. Huit bases de données ont été consultées du 1er janvier 2005 au 30 novembre 2017 par un chercheur indépendant, et les articles sélectionnés ont été validés indépendamment par deux autres chercheurs. La qualité méthodologique des 15 articles inclus et leur niveau de preuve ont été évalués à l’aide d’instruments validés. Neuf études portaient sur l’efficacité clinique de la TR, quatre sur son efficacité économique, et deux méta-analyses ont été incluses. Il n’existait aucune étude ayant calculé le RCE de la TR chez les victimes d’AVC. Toutefois, il a été prouvé que la TR est moins coûteuse, et que son efficacité clinique était au moins égale à celle de la réadaptation en face à face pour certains résultats (par ex. : équilibre, mobilité, motricité, douleur, communication verbale). La TR semble être une option économiquement viable pour soutenir les victimes d’AVC, mais d’autres études sont nécessaires afin de déterminer son RCE.

L’achat local est un sujet à la mode, particulièrement en ce qui concerne la consommation alimentaire. Lire les nombreux articles sur le sujet révèle l’absence de consensus sur son interprétation. Certains consommateurs le qualifient d’achat effectué dans un magasin offrant des produits fabriqués/cultivés/élaborés dans leur ville/région/province/pays. D’autres l’associent à un lieu spécifique d’achat (par exemple, l’épicerie de la ville) plutôt qu’à l’origine du produit. D’autres enfin considèrent qu’il s’agit d’un achat effectué localement (comme directement chez le producteur ou le fermier) ajoutant qu`il s’agit d’encourager l’économie locale. Cette communication propose une synthèse des publications pertinentes depuis 10 ans, plus particulièrement celles sur la consommation alimentaire canadienne. L’objet de ces recherches varie selon les thèmes principaux des motivations et des défis reliés à l’achat local, les habitudes en lien avec les comportements d'achat alimentaires, les bénéfices perçus de l’achat local, la définition du terme achat local et la consommation d’aliments produits localement. Cette revue de la littérature a répertorié les perceptions diverses de l’achat local qui, par la suite, ont permis de contraster les interprétations faites par les baby-boomers (1946-1964) et celles faites par la génération Y (1981-1996) à l’aide d’un sondage en ligne. Les résultats devraient permettre de mieux ajuster les messages destinés à promouvoir l’achat alimentaire local.

La violence sexuelle réfère à tout acte sexuel, avance de nature sexuelle ou tentative pour obtenir un acte sexuel en utilisant la coercition. L’objectif de la présente étude était de déterminer si les auteur.e.s de violences sexuelles en contexte conjugal utilisent les mêmes stratégies coercitives que les auteur.e.s de violences sexuelles sur une personne qui n’est pas un.e conjoint.e ou un.e ex. Pour ce faire, 587 personnes âgées de 16 à 67 ans (M=29,83; ET=11,11) ont rempli la version française du Tactics First Sexual Experiences Survey - Perpetration Form qui recense l’utilisation de sept stratégies coercitives (pression verbale, mensonge, colère et culpabilité, donner de l’alcool, donner des drogues, prendre avantage d’une personne intoxiquée et force physique). Une question a été ajoutée quant au contexte d’utilisation de ces stratégies (relation conjugale ou non). Les résultats indiquent que 40,2% (n=236) des répondant.e.s ont perpétré des violences sexuelles. De ce nombre, la majorité (74,2%; n=175) a utilisé des stratégies coercitives en contexte conjugal. Des comparaisons de moyennes révèlent que l’utilisation de la colère et de la culpabilité est significativement plus fréquente en contexte conjugal (F(1, 235)=5,731; p<0,05) alors qu’aucune différence significative liée au statut relationnel n’a été révélée quant aux six autres stratégies coercitives. Les résultats seront discutés quant à leurs implications pour la prévention des violences conjugales et sexuelles.

Plus de 70 ans de recherche sur la délinquance sexuelle ont passé et la majorité des études, encore aujourd’hui, se sont focalisées sur la violence sexuelle hétérosexuelle. En effet, peu d’études ont été réalisées à partir d’un échantillon d’hommes adultes ayant commis une agression sexuelle sur une victime de sexe masculin, et cela, peu importe l’âge des victimes (enfants, adolescents ou adultes). Ce constat est encore plus drastiquement applicable à la recherche concernant les homicides sexuels commis par des hommes sur des victimes masculines. Ainsi, le but de cette étude est de décrire et de comparer les différentes caractéristiques des agresseurs sexuels et des meurtriers sexuels de victimes masculines. Dans cette optique, 39 dossiers judiciaires d’individus ayant commis une agression sexuelle en France ont été analysés en utilisant une grille de codification (SOMMI). Celle-ci intègre une diversité de variables, telles que l’histoire développementale, la psychopathologie, le style de vie général et sexuel, etc. Des analyses bivariées ont été réalisées afin de : (1) mieux délimiter le profil de ces deux groupes d’individus; (2) d’identifier des similarités et des différences entre ces deux groupes d’individus. Les résultats suggèrent que les deux groupes diffèrent significativement concernant plusieurs caractéristiques (p. ex. comportements violents, victimisation à l’enfance). Ces distinctions et leurs implications théoriques seront abordées durant la présentation.

Les taux élevés de problèmes de santé psychologiques du personnel soignant au Québec inquiètent les professionnels. Il est pertinent d'explorer les perceptions des travailleurs du réseau public de la santé et des services sociaux quant aux risques psychosociaux présents dans leurs milieux de travail. Les études sont souvent centrées sur les médecins et les infirmières alors que peu est connu des autres professions du milieu de la santé. Cette étude qualitative porte sur 2 390 travailleurs de 5 professions différentes. Nous leur avons posé deux questions ouvertes pour évaluer leur bien-être au travail et analysé leurs réponses à l'aide du logiciel ALCESTE.

Résultats

Les analyses ont révélé cinq thématiques : la sécurité psychosociale et les conséquences sur la santé, l'intensité du travail et les conditions matérielles, la conciliation travail-vie personnelle, la hiérarchie et les rapports sociaux au travail et la reconnaissance et la valorisation de la profession. Les préoccupations liées aux modalités de travail s'opposent aux besoins fondamentaux de bien-être et de contact humain, alors que les aspects individuels s'opposent à ceux environnementaux.

Ces résultats révèlent que les variables organisationnelles préoccupent les travailleurs et que leurs besoins varient selon la profession. Cela appuie l'importance d'étudier les besoins du personnel visé lors de l'élaboration d'interventions et d'adresser les enjeux organisationnels pour alléger le fardeau des travailleurs.

Bien que la littérature démontre que la pratique régulière d’une activité physique (AP) présente de nombreux avantages physiques, psychologiques et sociaux, les femmes sont nettement moins nombreuses que les hommes à atteindre les recommandations en matière d’AP. Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre dans divers pays afin de promouvoir la pratique de l’AP chez les femmes. Au Québec, c’est notamment le cas du Défi des Roses, un défi sportif non compétitif d’envergure. L’étude avait pour objectifs: 1) de décrire le portrait physique, psychologique et social des participantes au début de leur entraînement pour le défi (phase quantitative), et 2) d’évaluer les impacts physiques, psychologiques et sociaux du défi sur celles-ci, ainsi que les impacts de la pandémie de COVID-19 sur leur entraînement (phase qualitative). Un plan mixte utilisant un questionnaire (n=141) et des entrevues individuelles (n=38) a été utilisé. Les résultats de la phase quantitative ont révélé, entre autres, que les participantes pratiquent une AP modérée à vigoureuse en moyenne trois jours/semaine, ont une estime de soi générale et physique modérée à assez bonne, et, en majorité, croient qu’elles ont eu au moins un certain impact sur la pratique de l’AP de leur réseau social. Les données de la phase qualitative confirment et approfondissent ces tendances. Les résultats pourraient être utilisés pour consolider l’initiative du Défi des Roses, ainsi que d’autres défis non compétitifs dédiés aux femmes.

Malgré la stigmatisation et les résistances hétérosexistes à l’égard des familles homoparentales masculines, plusieurs études montrent que les enfants de pères gais présentent moins de problèmes extériorisés et se portent mieux que les enfants de parents hétérosexuels (ex., Golombok et al., 2013; Miller et al., 2017). Un partage plus équilibré des responsabilités parentales et des pratiques éducatives plus flexibles à l’égard des normes de genre pourraient expliquer ces résultats. Pour mieux documenter la socialisation des rôles de genre au sein de familles homoparentales masculines, nous avons comparé les thèmes abordés par des pères gais et leurs enfants dans une situation de jeu libre à ceux de parents hétérosexuels et leurs enfants.

L’échantillon compte 116 dyades parent-enfant, soit 29 couples de pères gais et leurs 29 enfants (8 filles, 21 garçons) et 29 couples hétérosexuels et leurs 29 enfants (10 filles, 19 garçons). Les périodes de jeu ont été analysées à l’aide d’une grille permettant de noter les six catégories de thèmes suivants : 1. Sports & motricité; 2. Agressivité; 3. Arts; 4. Enseignement; 5. Soins & affection; 6. Compétition. Des analyses de régressions logistiques binaires à mesures répétées révèlent que les thèmes Agressivité (p = 0,004), Enseignement (p = 0,02) et Compétition (p = 0,035) diffèrent selon l’orientation sexuelle des parents. Les thèmes Agressivité et Compétition sont moins souvent abordés par les pères gais avec les garçons et les filles.

L’intégration des nouveaux patients partenaires dans les équipes en santé composées de professionnels de la santé est un objectif important pour améliorer l’efficacité du système de santé et rehausser l’expérience patient. Cependant, l’arrivée des patients partenaires dans ces équipes est empreinte d'incertitudes, car leur manque de connaissances techniques, les difficultés à partager leurs expériences et l’absence de modèles de rôle ne favorisent pas leur contribution. Une intégration réussie permet de réduire le stress, et de garantir l’engagement et la satisfaction des nouveaux venus, alors que son échec se traduit par un manque de préparation, de l’ambiguïté de rôle, et leur départ prématuré. L’objectif de l’étude est de décrire les facteurs de succès et d’échec de l’intégration des patients dans les équipes en santé. Fondée sur la méthode des incidents critiques où des événements jugés importants sont relatés, une analyse de contenu d’entrevues individuelles avec 10 patients partenaires et 20 professionnels de la santé formant des équipes a permis de dégager quatre facteurs favorisant l’intégration. Un premier est associé au travail à effectuer, un second concerne l’équipe chargée d'effectuer le travail, un troisième facteur repose sur le soutien de l’organisation et le dernier concerne la capacité d’apprentissage personnelle des membres de l’équipe. Ces résultats sont utiles pour mettre en place des pratiques d’intégration efficaces des nouveaux patients partenaires.

L’activité en ligne des groupes extrémistes politique est de plus en plus importante, à l’échelle tant canadienne que mondiale. Le sens communautaire en tant que sentiment que les membres ont de faire partie d’un même groupe est généralement étudié en termes positifs. Pour cette raison, plusieurs pays basent leurs politiques de prévention de l’extrémisme violent sur ce concept. Cependant, des travaux soulignent les risques potentiels associés à un sens communautaire élevé au sein de groupes violents. De plus, les jeunes adultes sont les plus vulnérables à adhérer à toutes formes d’extrémisme. Cette étude vise à comprendre le rôle que joue le sens communautaire dans l’acceptation de la violence à des fins politiques par les jeunes adultes s’identifiant à un extrême ou l’autre du continuum politique. Pour ce faire, 161 participants de 18 à 30 ans ont répondu à un questionnaire en ligne mesurant leur degré d’extrémisme, leur sens communautaire et leur degré d’acceptation de la violence à des fins politiques. Les perceptions et la compréhension de l’extrémisme des participants ont également été documentées à l’aide de trois questions à développement. Les résultats présentent un lien entre l’extrémisme et l’acceptation de la violence à des fins politiques et le sens communautaire agit comme facteur de protection de l’extrémisme. La notion de violence est très présente dans les définitions et les perceptions de l’extrémisme rapportées par les participants.

Les organisations font face à plusieurs enjeux ressources humaines (RH). Acteurs d’importance pour trouver des solutions, les professionnels RH disposent de compétences pour mettre en place des pratiques optimisant la performance organisationnelle (Guerrero et al., 2022), qu’Ulrich et coll. (2008) décrivent à l’aide de rôles. Récemment, Ulrich et coll. (2017) ont reconnu que l’analytique RH s’ajoute aux compétences à maîtriser chez les professionnels RH. L’objectif de la recherche est donc d’examiner si les rôles RH contribuent à un usage optimal d’indicateurs, soit un usage rapprochant les résultats d’indicateurs à la prise de décisions de gestion. La contribution de l’étude est double : 1) présenter le niveau d’utilisation d’indicateurs pour divers domaines RH; et 2) vérifier les corrélats individuels (par ex., rôles RH) et organisationnels (par ex., orientations des pratiques RH) sur ce niveau d’utilisation.

Sur la base d’un sondage rempli par 187 professionnels RH, les résultats montrent que deux rôles sont associés à l’usage d’indicateurs, ceux de gestionnaire de talents/concepteur organisationnel, et celui d’architecte stratégique; ceux de partenaire d’affaires et d’exécuteur opérationnel ne sont pas associés à l’usage d’indicateurs. L’usage est aussi relié à l’orientation stratégique des pratiques RH, mais non les orientations transactionnelles ou opérationnelles de celles-ci. Les implications théoriques et pratiques seront discutées lors de la présentation de la communication.

La recherche montre que les jeunes recevant des services de la protection de la jeunesse sont en situation plus précaire que les jeunes de la population en général (Toupin et al., 2004). Lorsqu’ils sortent du système de protection à l’âge de 18 ans, ils présentent encore des difficultés reliées notamment à leur autonomie (Yergeau et al., 2007). Parmi les facteurs déterminants de la qualité de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, l’accès aux ressources financières et le degré d’autonomie sont des variables importantes (Allard et Ouellet, 2002). La présente étude propose de brosser un portrait comparatif de différents aspects de l’autonomie des jeunes au sortir de la prise en charge en Centre jeunesse sur la base du sexe et du type de région d’appartenance.

Cette recherche transversale est issue d’une étude longitudinale nationale sur le devenir des jeunes placés au Québec (Goyette et al., 2019). Plus de 1000 jeunes en fin de prise en charge (âge moyen de 17 ans) ont été rencontrés en 2018 afin de répondre à un protocole concernant leur situation et leurs expériences dans différentes sphères de vie.

Les résultats préliminaires montrent que les filles seraient plus autonomes en général que les garçons. De plus, il appert que les jeunes habitant à l’extérieur des grands centres sont davantage autonomes sur certains aspects par rapport aux jeunes des grands centres.

La pensée divergente (PD) est un processus cognitif impliqué dans la créativité. Les épreuves de PD les plus populaires, le Alternate Uses Test (AUT) et le Consequences Test (CT), sont souvent employées de manière interchangeable. Or, la littérature suggère que le AUT et le CT font appel à des processus distincts; il est souvent admis que le CT soit plus difficile et complexe que le AUT, mais les preuves qui appuient cette interprétation demeurent indirectes. L’objectif de cette étude est d’examiner directement les corrélats cognitifs du AUT et du CT, en mesurant la charge cognitive engagée dans chaque épreuve. Les participant·e·s (n=250) ont complété deux AUT et deux CT tirés aléatoirement d’une banque de 16 épreuves, puis ont rapporté leur charge cognitive perçue. Les analyses multiniveaux à mesures répétées ont révélé que le CT mène à moins d’idées que le AUT, et que le temps de réponse moyen pour produire une idée est plus élevé dans le CT que dans le AUT. Toutefois, contrairement à l’idée généralement admise, la charge cognitive perçue est plus élevée dans le AUT que dans le CT. Une charge élevée est associée à des idées moins originales dans le AUT, mais à des idées plus originales dans le CT. Ces résultats soutiennent l’interprétation que ces deux épreuves impliquent des processus cognitifs distincts et ne sont pas interchangeables. Cette étude a des implications pour l’évaluation de la PD et la compréhension des processus cognitifs qui sous-tendent la créativité.

L’usage des outils de communication électronique donne lieu à de nouvelles possibilités de violence dans les relations intimes. Si beaucoup d’études s’intéressent aux facteurs de risque reliant les jeunes aux cyberagressions, peu de chercheurs se sont penchés sur les facteurs de protection. Plus précisément, la cyberviolence sexuelle (CVS), c’est-à-dire forcer ou faire pression sur son partenaire pour aborder un contenu à caractère sexuel (texte ou photo) (Fernet et al., 2019), a surtout été abordée sous un angle criminel. Cette étude quantitative s’intéresse aux filles ayant vécu une expérience amoureuse et sexuelle sous un angle victimologique et cherche à documenter les facteurs de protection qui limiteraient la CVS dans un contexte de relation intime. Un échantillon de 1083 filles de 14 à 19 ans (âge moyen 16,7 ans) ont rempli une série de questionnaires nous renseignant sur leur vie sexuelle et amoureuse, sur les événements de victimisation et sur leur soutien social. Les résultats de la régression logistique binaire indiquent que l’attachement sécurisant et anxieux, l’assertivité sexuelle, la présence d’un soutien social et l’absence d’une exposition à la violence familiale limiteraient les risques de vivre une CVS alors que l’estime de soi sexuelle augmenterait les risques. Ainsi, les programmes de prévention de la CVS devraient miser sur le renforcement de l’assertivité sexuelle, l’établissement d’un réseau social de confiance et lutter contre la violence familiale.

À ce jour, le peu d’études scientifiques sur les Incels (célibataires) montrent qu’il s’agit d’une population vivant plusieurs difficultés d’adaptation marquées par des symptômes intériorisés et extériorisés. Contrairement aux Incels, les Femcels (Femmes Célibataires) ont, quant à elles, reçu nettement moins d’attention (Franziska Kuehl, 2020), de sorte que leurs difficultés et défis sont peu  connus. Cependant, un examen préliminaire de leurs propos sur leurs forums Internet révèle qu’à l’instar des Incels, elles vivent un profond sentiment de marginalisation dans leur vie sentimentale et sexuelle. Ce sentiment d’être mis à l’écart n’est pas anodin et est susceptible de favoriser le développement de problèmes intériorisés et extériorisés. L’objectif de cette étude est d’examiner les fils de discussion sur des forums publics (Thepinkpill.co) qui regroupent des Femcels pour repérer la présence de propos faisant référence à des symptômes intériorisés et extériorisés. Une analyse de contenu déductive (Elo & Kyngäs, 2008) de leurs propos toujours en cours suggère la présence  de symptômes intériorisés tels que l’anxiété et la dépression (« I've been depressed for years »), le repli sur soi («I feel like very isolated from the people around me») et extériorisés tel que des comportements agressifs («Every year I’m alive, I’m angrier») et (« My life is defined by bottomless rage at...everything»). Ces résultats seront discutés en fonction de leurs retombées appliquées.

La demande de formation en transfert de connaissances (TC) est si importante que les organisations qui offrent de telles formations éprouvent des difficultés à y répondre entièrement en présentiel. C’est pourquoi une formation en ligne de type Massive Open Online Course (MOOC) a été développée. Elle a pour objectif l’utilisation et l’appropriation du processus de TC par les milieux de pratique, les décideurs et le grand public. L’objectif de cette étude était d’évaluer un MOOC d’introduction au TC par le biais d'un devis qualitatif. Des entretiens semi-structurés individuels ont été conduits (n = 16) avec des apprenants professionnels ayant complété le cours et étant issus de cinq pays francophones (Canada, France, Burkina Faso, Mali, Sénégal). Les contenus du MOOC ont généralement été appréciés et réutilisés par les répondants. L’analyse des entrevues révèle un motif principal menant à la complétion du cours : la possibilité immédiate pour les professionnels de valoriser leurs apprentissages dans leurs milieux de pratique. Bien que l’étude met en évidence le potentiel des MOOC pour l’acquisition de connaissances et de compétences en matière de TC, la majorité des apprenants soulèvent le manque d’interaction entre apprenants et expriment leur besoin d’accompagnement avec un formateur afin d'approfondir les thématiques abordées durant le cours. Finalement, des recommandations et pistes d’explorations ont été formulées afin d’optimiser les futures conceptions de MOOC sur le TC.

Cette communication porte sur les résultats préliminaires de l’évaluation d’une formation destinée aux intervenant.es œuvrant auprès de jeunes en situation d’itinérance. Les études portant sur l’éducation à la sexualité auprès de ces jeunes se concentrent principalement sur les comportements sexuels décrits comme « à risque », en négligeant la notion de plaisir sexuel. Il est reconnu qu’une telle approche participe à stigmatiser les jeunes, tout en véhiculant un discours normatif sur la sexualité. Un modèle alternatif prône plutôt la création d’espaces exempts de jugements pour discuter de sexualité en abordant la pluralité des expériences. En s’inspirant de ce modèle et suivant le protocole de l’intervention ciblée (Bartholomew et al., 2016), la formation développée a pour but d’amener les intervenant.es à aborder la sexualité avec les jeunes en situation d’itinérance dans une approche globale, positive et anti-oppressive. Cette formation d’une durée de 4 heures a été animée dans 2 milieux à Montréal à l’automne 2022. Directement après la formation, les participant.es ont répondu à un questionnaire portant sur l’appréciation des activités et des contenus abordés. Les résultats présentés sont en lien avec les réponses colligées par ce premier questionnaire.

Problématique : Les pratiques pour prévenir et contrer la stigmatisation envers les aînés atteints de démence (ADD) dans leur collectivité et favoriser leur inclusion sont peu connues. Cette présentation expose un état des connaissances sur le sujet.

Méthodologie : Recension des écrits dans les banques de données scientifiques francophones et anglophones (N=16), la littérature grise (N=10), ainsi que sur le Web (N=2), de 2011 à 2021. Les mots-clés en français et en anglais concernent les pratiques, la stigmatisation des aînés, les troubles neurocognitifs, les intervenants d’urgence. Au total, N=65 textes ont été retenus après validation interjuges.  

Résultats : Les comportements stigmatisants varient en fonction de : la connaissance limitée de la maladie, l’éducation, l’âge, le sexe ou encore l’exposition à cette maladie. La sensibilisation, l’information, la vulgarisation et l’éducation de la population, tout particulièrement des jeunes adultes, s’avèrent pertinentes afin de diminuer la stigmatisation entourant les troubles neurocognitifs, notamment chez les AAD.

Discussion/conclusion : Les résultats de la recension permettront la réalisation de capsules vidéo et de formations en ligne sur les meilleures pratiques pour interagir avec les AAD. Elles visent à sensibiliser la population en général (personnes de 18 ans et plus) et les intervenants d’urgence (policiers, pompiers, paramédics), et ce, afin de réduire la stigmatisation envers les AAD.

La prévalence et la persistance de la violence en contexte conjugal (VCC) sont préoccupantes dans les communautés autochtones (Brassard et al., 2011, 2015). En effet, les hommes (54 %) et les femmes (61 %) autochtones sont plus susceptibles d’être victimes de violence en contexte conjugal que les allochtones (36 % et 44 %, respectivement) (Cotter, 2021). Toutefois, il y a un manque de connaissances sur l’arrêt de la VCC chez les hommes autochtones, auquel notre étude tente de répondre. Les résultats du mémoire de maîtrise permettent de mieux comprendre comment les hommes autochtones mettent fin à la violence en contexte conjugal. D’une part, l’objectif est d’explorer le sens donné à l’arrêt de la violence en contexte conjugal. D’autre part, l’étude s’intéresse aux récits et aux processus de bifurcation vers cet arrêt de la violence. Des entretiens qualitatifs ont été menés auprès de six hommes innus et innus-naskapis ayant vécu de la violence bidirectionnelle ou unidirectionnelle.

Les résultats de l'étude contribuent à la compréhension des perspectives des hommes sur les sources de la VCC, ainsi que sur les événements, les sources de soutien et les changements favorisant le développement d'une posture non violente. Trois types de processus d'arrêt de la VCC sont développés afin de mettre en évidence différentes trajectoires. En somme, les hommes résolvent les sources de la violence afin d’apaiser leurs souffrances et ainsi réagir différemment aux expériences éprouvantes. 

Introduction. Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), diagnostiqué durant l’enfance, persiste souvent à l’âge adulte. Le TDA/H est un trouble d'autorégulation, une habileté liée à la capacité de mentalisation (CM). L’objectif de cette étude est d’évaluer la CM chez de jeunes adultes ayant reçu un diagnostic de TDA/H durant l'enfance et de la comparer à celle d’un groupe sans diagnostic. L'hypothèse avance que la CM de jeunes adultes avec un TDA/H est plus faible que celle d’un groupe témoin apparié.

Méthode. L’échantillon est composé d’adultes âgés de 18 à 24 ans avec (n = 30) ou sans diagnostic (n = 30). Les participants ont complété le Movie for the Assessment of Social Cognition (MASC) mesurant la présence de biais de mentalisation (hypermentalisation, hypomentalisation, absence de mentalisation, score global). L’hypothèse est vérifiée à l’aide de modèles de régressions linéaires à effets mixtes pour données appariées.

Résultats. Le groupe TDA/H a commis deux fois plus d’erreurs d’absence de mentalisation que le groupe témoin (p = 0,014). Aucune différence n’est détectée pour les autres sous-échelles et le score global du MASC.

Conclusion. L’absence de mentalisation plus importante chez le groupe TDA/H suggère une plus grande difficulté à considérer et comprendre le vécu émotionnel et les intentions d’autrui. Des interventions ciblant ce biais pourraient contribuer à l’amélioration des difficultés relationnelles vécues par la clientèle TDA/H.

Les relations mère-enfant et père-enfant continuent d’évoluer durant l’émergence de l’âge adulte (EAA; 18-29 ans) (Lindell & Campione-Barr, 2017). Le principe des vies liées, issu de la perspective des parcours de vie, suggère que les expériences d’un adulte émergent puissent impacter la qualité de ses relations avec ses parents (Charruault, 2020). Cette étude vise à examiner si la qualité de la relation varie en fonction du statut conjugal et de parentalité des adultes émergents. 299 participants (60 % de femmes) de 25 ans ont rempli des questionnaires mesurant un aspect positif (satisfaction) et négatif (conflit) de la qualité de la relation avec leur mère et leur père, à l’aide du Network of Relationship Inventory (NRI). Ils ont également indiqué s’ils étaient en couple et parents. Les tests de comparaisons de moyennes montrent que les participants célibataires et ceux qui sont sans enfants rapportent significativement plus de conflits avec le père, alors que ceux qui sont parents rapportent plus de satisfaction avec le père. Ces résultats s’appliquent tant aux femmes qu’aux hommes. Ainsi, le statut conjugal et de parentalité à 25 ans affectent uniquement la relation avec le père. La théorie des rôles sociaux (Wood & Eagly, 2012) suggère que les différences entre les parents émergent en raison des définitions traditionnelles des rôles de mère et de père qui perdurent. Dans ces définitions, le père encourage davantage l’exploration, ce qui pourrait expliquer les résultats.

On estime à plus de 2000 le nombre de jeunes qui quittent une prise en charge en centre d’hébergement par les Centres jeunesse (CJ) après avoir atteint 18 ans. Plusieurs résultats de recherche montrent que la transition de ces jeunes vers l’âge adulte peut être un moment déterminant dans leur développement (Goyette et al, 2004; Yergeau et al, 2007). Des variables importantes comme par exemple la présence de soutien social, le niveau de scolarisation, le degré d’autonomie et la participation à un programme de qualification peuvent avoir un effet sur la qualité de leur insertion socioprofessionnelle. Cette étude longitudinale a pour but de vérifier l’association entre ces variables et le statut d’insertion socioprofessionnelle un an après la sortie des services en CJ. Les données proviennent de l’Étude sur le devenir des jeunes placées (EDJeP) pilotée par la Chaire de recherche du Canada sur l’Évaluation des actions publiques à l’égard des jeunes et des populations vulnérables (CREVAJ). L’échantillon comprend 1000 jeunes de 17 à 21 ans. La procédure comprend deux temps de mesure à un an d’intervalle. Le premier temps de mesure porte sur les variables personnelles et environnementales et le second temps de mesure recense le statut d’insertion socioprofessionnelle un an plus tard. Les analyses préliminaires montrent que des variables personnelles et scolaires sont associées de manière significative à la qualité de l’insertion socioprofessionnelle un an plus tard.

Certaines études indiquent que la taille du vocabulaire peut être inférieure chez les bilingues (Bialystok et al., 2010; Bialystok & Luk, 2012) ainsi que chez les personnes ayant un TDAH (trouble de déficit de l'attention avec/sans hyperactivité; Bellani et al., 2011, Mathers, 2006). À ce jour, aucune étude n'a examiné l'effet combiné du bilinguisme et du TDAH sur la taille des vocabulaires dans les deux langues. La présente étude comble cette lacune en comparant les vocabulaires de bilingues à ceux d’unilingues, avec et sans TDAH.

De jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans ayant étudié au niveau collégial ou universitaire au Canada (n=416) et parlant français et/ou anglais ont participé à une étude en ligne. La taille de leur(s) vocabulaire(s) a été évaluée via l'Échelle de vocabulaire en images Peabody (EVIP; Dunn et al., 1993) et le Test de la taille du vocabulaire (TTV; Batista & Horst, 2016). Un diagnostic préétabli par un professionnel était requis pour le groupe TDAH. L’Échelle d’auto-évaluation TDAH pour adulte (ASRS; Kessler et al., 2005, avec normes d’ Ustun et al., 2017) a été remplie par tous les participants. Les résultats préliminaires révèlent un effet statistiquement significatif uniquement chez le groupe TDAH, ceux-ci ayant un vocabulaire dans leur langue dominante et non dominante plus grand que celui de leurs pairs sans TDAH. Les implications potentielles de ces résultats seront traitées.

Les accidents routiers constituent de graves problèmes de santé publique et les facteurs humains sont connus pour être les principaux facteurs d'accidents. Des études antérieures ont démontré que le genre, ainsi que l'impulsivité sont associés à la conduite après une consommation récente de cannabis. Cependant, l'interaction de ces prédicteurs est rarement abordée dans la littérature. Cette étude vise à explorer le processus par lequel une facette spécifique de l'impulsivité telle que la recherche de sensation interagit avec l’identification au genre (IG) pour affecter la décision de prendre le volant après avoir consommé le cannabis (DACU). Des participants de 17 à 35 ans possédant un permis de conduite valide ont été recrutés en ligne à remplir un questionnaire portant sur nos variables d’intérêts. Une analyse de modération a été effectuée pour clarifier la relation entre la recherche de sensations, l’IG et DACU. Le modèle était statistiquement significatif, indiquant la présence d'une modération et cette association est plus forte pour le genre masculin. Cette étude démontre que l’impulsivité et l’IG ne sont pas seulement associés à DACU, mais ils interagissent également pour affecter le comportement au volant. De même, l’IG masculin, plutôt que le simple fait d'être un homme en termes de sexe biologique, peut motiver un comportement à risque.

Les travailleurs de la santé sont confrontés à des stress importants liés au travail et à des événements potentiellement traumatiques, les mettant à risque élevé de détresse psychologique. Nous avons donc appliqué deux algorithmes d'apprentissage automatique pour tester des modèles préliminaires de prédiction des travailleurs de la santé à risque d'anxiété, de dépression et de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Nous avons utilisé les données d'une étude de cohorte prospective recueillies à partir d'une application mobile. 787 travailleurs de la santé ont participé pendant la première et la deuxième vague de COVID-19. Nos analyses ont consisté à utiliser que 2 questions pour prédire si les participants dépassaient les scores limites du GAD-7, du PHQ-9 et du PCL-5. Les résultats de cette étude montrent que nos modèles peuvent prédire l'anxiété, la dépression et le TSPT dans 70 % et même 80 % des cas. Les résultats ont également montré qu'une mesure cumulative de 3 semaines permet de détecter la dépression et le TSPT chez les travailleurs. Nos résultats montrent l'utilité de développer de nouveaux modèles avec l'apprentissage automatique pour prédire la détresse psychologique avec plus d'efficacité et de précision chez les travailleurs de la santé à risque. Cette étude montre alors un potentiel à réduire la charge de surveillance active dans des contextes pratiques, en réduisant le nombre de questions posées aux travailleurs et en réduisant le temps d'évaluation.