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L’inclusion des élèves présentant des problématiques d’anxiété constitue un défi pour les enseignants. Pour assurer comme le propose son mandant, la réussite de tous les élèves, l’école doit se pencher sur les moyens accessibles en milieu scolaire. La différenciation pédagogique apparait comme une mesure à privilégier. Toutefois, les études recensées mentionnent que les enseignants y recourent rarement de façon systématique. Dans ce contexte, cette étude vise à décrire les variables susceptibles de favoriser la mise en place de pratiques pédagogiques différenciées à l’intérieur des classes du primaire. Pour y parvenir, les données autorapportées de 101 répondants ont été analysées. L'analyse de variables telles que les bénéfices perçus, le niveau de satisfaction et de soutien, la collaboration, la consultation de même que l'attitude des enseignants face à la nouveauté dans le domaine des innovations pédagogiques, le nombre d'élèves HDAA et le niveau de scolarité, nous a permis de comprendre leur rôle dans la décision de mettre en place des pratiques pédagogiques différenciées. Ces résultats sont intéressants dans la mesure où ils suggèrent que le fait d’adhérer à des pratiques innovantes se traduit en bénéfices personnels pour l’enseignant, mais ils suggèrent aussi que la mise en place de ces pratiques doit se faire en équipe dans un contexte qui favorise le développement professionnel.

Au Québec, le champ de l’adaptation scolaire est croissant et important au sein du système scolaire (Gouvernement du Québec, 2014). Titulaires de classes exclusivement composées d’élèves en difficulté ou responsables du soutien à l’élève maintenu en classe ordinaire, le personnel enseignant associé à ce champ doit inévitablement rencontrer des défis différents de ceux des collègues des classes régulières. Bien que les difficultés associées aux premières années d'enseignement soient de mieux en mieux documentées et que des mesures de soutien soient envisagées pour favoriser une meilleure insertion professionnelle (Mukamurera, Martineau, Bouthiette et Ndoreraho, 2013), le portrait actuel ne distingue pas la réalité des novices en adaptation scolaire, laquelle demeure par conséquent méconnue. De rares études se sont penchées sur cette question et la plupart d’entre elles ne traitent que de la situation vécue ailleurs qu’au Québec. L’objectif de cette communication est de faire un état des lieux des connaissances associées au champ de l’adaptation scolaire et à ce qui est connu de l’entrée en carrière du personnel qui y travaille. Elle s’inscrit dans une recherche visant à connaître les besoins de soutien des nouvelles et nouveaux enseignants en adaptation scolaire au Québec, l'offre de soutien existante et les mesures d'aide à l'insertion professionnelle souhaitées par ces membres de la communauté enseignante.



Dans le système scolaire québécois, il existe un secteur d’enseignement public et un secteur privé (Ministère du l’éducation du Québec, s.d.). Malgré les différences entre les écoles publiques et les écoles privées (notamment sur le plan du financement), elles ont toutes deux le mandat de soutenir la réussite éducative des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (HDAA) (Gouvernement du Québec, 2020). L’un des principaux acteurs permettant de soutenir cette réussite est l’orthopédagogue. Bien quelques recherches aient porté sur la description des fonctions et des modalités de services orthopédagogiques, la plupart ont été menés auprès d’orthopédagogues du primaire et les résultats obtenus n’ont pas été explicités selon le secteur de travail (Ruberto et al., accepté). Ce faisant, l’objectif de cette communication est de décrire les fonctions et les modalités de services des orthopédagogues travaillant au secondaire selon leur secteur de travail, soit le privé ou le public. En s’appuyant sur les résultats d’une précédente étude (Ruberto et al., 2021), un questionnaire a été conçu pour collecter les données. Au total, 135 orthopédagogues du secondaire, dont 89 du public et 46 du privé, ont répondu à 51 questions en ligne au printemps 2022. Les résultats ont été analysés afin d’en dégager les thèmes qui permettent de décrire les particularités associées au service d’orthopédagogie du secondaire selon le secteur d’intervention.  

Cette étude s’inscrit dans le prolongement des travaux visant à étudier comment le regard sur soi des personnes signifiantes peut affecter les évaluations que les élèves se font de leur propre valeur scolaire (Usher & Pajares, 2006 ; Nurra & Pansu, 2009). Plus spécifiquement, il s’agissait de tester l’hypothèse selon laquelle l’effet des feedback parentaux positifs sur les perceptions de compétence scolaire est médiatisé par le soutien parental inconditionnel. Au contraire du soutien conditionnel qui doit se mériter par le respect des attentes et standards des parents, le soutien parental inconditionnel n’a pas à l’être et est acquis en raison du lien affectif parent/enfant (Harter, 1990). L’étude a été réalisée auprès de 263 élèves de 6° grade de la région Rhône-Alpes en France (137 filles et 126 garçons, âge moyen = 11 ans et 7 mois). Les élèves ont été invités, durant leur temps de présence en classe,  à répondre à un questionnaire de perception de soi composé d’énoncés mesurant le soutien (in)conditionnel (α =0.81), les feedback positifs (α = 0.68) et les perceptions de compétence scolaire (α =0.80). Les résultats révèlent, comme attendu, que les feedback positifs sont liés positivement aux perceptions de compétence scolaire et que cette relation est partiellement médiatisée par le soutien parental inconditionnel. En conclusion nous discuterons l’intérêt de considérer l’effet direct et indirect des feedback parentaux sur les perceptions de compétences scolaires.

Contexte

En 2019, au Québec, environ 82100 adultes sont décédés, laissant parfois adolescents endeuillés. Le processus de deuil, lorsqu’il est mal résolu, peut engendrer des conséquences sérieuses sur le développement des adolescents : détérioration de la santé physique et problèmes de santé mentale. Qui plus est, la saine résolution du deuil d’un parent serait particulièrement complexe à l’adolescence. Intervenir en amont permet aux jeunes de se préparer aux défis qui les attendent, pour cela il est nécessaire de comprendre l’expérience vécue par ces jeunes et d’identifier leurs besoins spécifiques de soutien et d’accompagnement. 

Objectifs

Afin de comprendre le processus d’adaptation des adolescents à la perte prévisible d’un parent (p.ex : à cause d’un cancer), il importe de documenter l’expérience vécue par ces jeunes sous l’angle des conséquences, difficultés et stratégies d’adaptation de ces derniers.  

Méthodologie  

Une recension systématique des écrits a permis d’identifier 17 études pertinentes. Ces dernières ont été analysées de manière qualitative à l’aide du logiciel Nvivo. 

Résultats finaux 

Sur le plan des stratégies d’adaptation déployées par ces jeunes, la communication et le maintien d’une bonne relation avec les parents s’avèrent soutenantes dans le processus d’adaptation à la perte du parent. A contrario, le manque d’informations sur la maladie et la mort du parent engendre des difficultés d’adaptation à la perte chez les jeunes.   

 

L’adolescence est une période de la vie stressante si on considère les nombreux et rapides changements qui la caractérisent. Or, un niveau de stress élevé et chronique peut constituer un frein à la réussite scolaire et au bien-être personnel. Certaines
études montrent un lien entre le stress et de plus faibles performances scolaires, de même que la présence de détresse psychologique et de ressources psychosociales déficitaires (Dumont, Leclerc, & McKinnon, 2009). Afin d’offrir un outil concret aux écoles, un programme d’intervention de gestion du stress a été créé pour les adolescents. Cette communication présente les composantes du programme et les résultats de son évaluation. Au total, 138 adolescents répartis dans des groupes expérimentaux et témoins ont été appariés selon le genre et le niveau de stress ressenti (Problem Questions, Seiffge-Krenke,
2005). L’efficacité du programme a été testée selon un questionnaire de Stratégies de gestion du stress. Les résultats des analyses de variance à mesures répétées indiquent des améliorations statistiquement significatives dans le groupe expérimental pour les mesures liées à la perception du stress, le corps, les pensées et une tendance très près du seuil significatif acceptable a été notée pour les stratégies adaptatives. Enfin, l’alliance chercheurs-intervenants a permis de valider les contenus du programme auprès des élèves présentant ou pas des difficultés scolaires.

La participation à des loisirs organisés (sports, arts, clubs et associations) a été associée à de nombreux bienfaits. Chez les adolescents, il a été démontré qu’un profil de participation diversifié (plusieurs catégories d’activités) est associé à une meilleure adaptation que la participation à un seul type d’activité et la non-participation. Cette communication examine si la diversité des activités est liée à une meilleure adaptation comportementale, sociale et scolaire chez les enfants en début de scolarisation. Cette question est étudiée auprès de 797 enfants (62% garçons) de 1re année primaire, à l’aide de mesures des comportements extériorisés et intériorisés, des habiletés sociales et du rendement scolaire. Trois groupes sont comparés : les enfants qui ne participent pas (n=281), les enfants qui participent à un type d’activité (n=350) et les enfants qui participent à au moins deux types d’activités (n=166). Les enfants qui pratiquent au moins deux types d’activité ont moins de comportements intériorisés que les enfants qui ne participent pas (p<.05). Les enfants qui pratiquent un type d’activité ont de meilleures habiletés sociales que les enfants qui ne participent pas (p<.001). Les enfants qui pratiquent des loisirs organisés, que leur profil soit diversifié ou non, ont un meilleur rendement scolaire que les enfants qui ne participent pas (p<.01). Ainsi, la diversité est liée à une meilleure adaptation uniquement dans le cas des comportements intériorisés.

Les données présentées dans cette communication ont été collectées dans le cadre de trois terrains de recherches qualitatives indépendantes réalisés en 2006, en 2011 et en 2013. Il s’agissait dans les trois démarches de documenter  l’intégration socioscolaire au secondaire de jeunes d’origine haïtienne, à partir d’entretiens individuels avec ces derniers, leurs familles et des acteurs scolaires et communautaires. Bien que l’angle d’analyse adoptée dans chacune des recherches ait été différent, des points de convergence voire des idéo-types ont émergé. Ceux-ci mettent notamment en lumière l’influence de l’expérience pré et postmigratoire sur l’adaptation socioscolaire des jeunes au Québec à plus ou moins long-terme. Ainsi, pour un grand nombre de jeunes, la trajectoire de réussite ou de vulnérabilité socioscolaire semble s’inscrire dans une lignée d’Haïti au Québec. Pour d’autres, l’immigration semble entraîner une vulnérabilité familiale et personnelle qui met à risque l’adaptation socioscolaire au Québec. Enfin, pour un troisième groupe de jeunes, l’arrivée au Québec semble signer une opportunité de recommencement, malgré certaines difficultés d’adaptation occasionnelles. La communication discutera des facteurs de risque ou de protection attachés à chacun de ces profils, que ces facteurs soient familiaux, scolaires ou sociaux (relations avec les pairs).

La collaboration entre les enseignants réguliers et les éducateurs spécialisés a fait l’objet d’une considération grandissante dans le cadre du mouvement vers l’éducation inclusive (Friend & Cook, 2010; Shannon & Blysma, 2004). De nouvelles formes de relations professionnelles ont émergé du mouvement de l’inclusion scolaire. Au Québec, la présence du technicien en éducation spécialisée (TES) est privilégiée en classe ordinaire pour soutenir le développement de l’élève à besoins spécifiques (Poirier et coll., 2005; SRSEAS, 2007). Dans le cadre d’une recherche portant sur les effets de l’intervention du TES auprès d’élèves ayant un trouble du spectre autistique, cette communication s’intéresse spécifiquement aux relations collaboratives entre les TES et les enseignants réguliers en contexte inclusif. Deux entretiens semi-dirigés effectués auprès de chaque professionnel au début et à la fin de l’année scolaire ont permis de réaliser une triangulation des discours (Karsenti & Demers, 2004) de sorte à mettre en évidence quatre conditions sujettes à influer sur la perception de leur collaboration : le degré d’engagement, la poursuite d’enjeux communs, le partage de ressources et la division partagée des tâches. Les résultats montrent que malgré une perception positive des professionnels au regard de la collaboration au sein de leur dyade, des appréhensions avant l’année de collaboration sont exprimées relatives à chacune de ces conditions, à l’exception du degré d’engagement.

L’objet d’étude concerne la collaboration vécue entre les intervenants dans le cadre de l’intégration partielle en classe ordinaire d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA).Les contraintes à la mise en place de pratiques collaboratives en milieux scolaires plus particulièrement dans le cadre d’intégration d’HDAA ont déjà été documentées.Le manque de temps à accorder à la collaboration et au partage d’idées, la tendance des enseignants à travailler de façon individuelle et isolée et le sentiment de ne pas être assez outillés et préparés pour intégrer les HDAA sont maintes fois soulevés (Gruenert, 2005; Corriveau et al., 2006; Goupil, 2007).De nombreux auteurs ont démontré qu’il existe une relation positive et  significative entre la collaboration des enseignants et la réussite des élèves (Wolfe et Hall, 2003; Goddard et Goddard, 2007). Un continuum concernant les niveaux de collaboration possibles est présenté et sera utilisé pour l’analyse du projet en cours (Little, 1990).Afin d’atteindre nos objectifs de recherche des entrevues semi-dirigées seront conduites auprès des enseignants (titulaires et qui intègrent).Nous analyserons les distinctions quant aux perceptions des deux types d’enseignants, afin de décrire les pratiques collaboratives mises en place et de répertorier les formes de collaboration qui semblent favorables lors d’intégration d’élèves HDAA.

La créativité est un concept difficile à définir en éducation (Newton et Newton, 2014) et son implantation dans le système scolaire québécois est nébuleuse (Goetgheluck, 2008). De ce fait, plusieurs enseignant.es ont une compréhension limitée des composantes de la créativité, basant son évaluation plutôt sur des théories personnelles que certains auteurs jugent incomplètes (Bereczki et Kárpáti, 2018). Le sens que revêt la créativité ne fait donc pas consensus. Ce problème s’amplifie lorsqu’on œuvre auprès d’élèves pour qui cette compétence est considérée lacunaire; les recherches initiales sur la créativité des personnes autistes ont mené à la conception qu’elles sont moins créatives que la moyenne, ce qui a été depuis nuancé par la recherche (Diener et al, 2014). Considérant que l’évaluation de la créativité demande des connaissances approfondies tant sur le concept que sur la personne évaluée, nous avons sondé quatre enseignantes de classes TSA sur leurs représentations de la créativité chez leurs élèves. La créativité étant un phénomène interactif (Glaveanu, 2013), nous avons adopté une posture qualitative basée sur l’approche ethnographique des représentations sociales (Jodelet, 2003). Un entretien semi-dirigé enrichi de la méthode photovoice a permis aux participantes d’appuyer leurs propos. L’analyse catégorielle (Paillé et Mucchielli, 2012) conduit à décrire un phénomène peu exploré en contexte québécois et ouvre des avenues de formation continue en enseignement.

Cette communication présente les résultats préliminaires de l’analyse qualitative des récits de 15 élèves de la 2e année du secondaire ayant des difficultés d’apprentissage à propos de leur expérience du soutien reçu de leurs enseignants. Le soutien offert par l’enseignant se définit comme l’appui offert aux élèves pour favoriser leur développement personnel, social et scolaire (Allen et al., 2011; Anderman et al., 2011) et comme la manière d’encourager et de respecter les élèves  (Brewster et Bowen, 2004). Selon Pianta et al. (2012), il existe trois types de soutien qui répondent aux besoins fondamentaux des élèves, soit le soutien émotionnel, le soutien portant sur l’organisation de la classe et le soutien pédagogique. Ces types de soutien contribuent positivement au climat de classe au secondaire, car ils encouragent l’engagement scolaire des élèves et, par conséquent, améliorent leur réussite scolaire. Les résultats préliminaires de l’analyse qualitative des récits montrent que les élèves en difficulté d’apprentissage valorisent davantage certains éléments de leur expérience du soutien reçu de leurs enseignants dans chacun des trois volets du soutien.

Le perfectionnisme est un prédicteur important des symptômes dépressifs et de leur persistance à long terme (Egan et al., 2011). Si le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs a été largement étudié, peu d'études se sont intéressées aux mécanismes qui expliquent cette relation (Smith et al., 2021). Considérant que l'auto-efficacité scolaire ou universitaire a été liée à la fois au perfectionnisme et aux symptômes dépressifs, elle se positionne comme un facteur explicatif potentiel (Mills & Blankstein, 2000; Nakano, 2009; Rudolph et al., 2008). L'objectif de cette étude longitudinale est donc d'examiner le rôle médiateur de l'auto-efficacité scolaire ou universitaire dans la relation entre le perfectionnisme orienté vers soi (POS) et prescrit socialement (PPS) ainsi que les symptômes dépressifs. Deux modèles de médiation ont été explorés auprès de 511 participants (73% de filles) âgés de 14 à 17 ans provenant de cinq écoles privées et publiques de Montréal. Les analyses ont été effectuées à l'aide de la macro Process du logiciel IMP SPSS. Les résultats indiquent que l'auto-efficacité scolaire médiatise le lien entre le POS et les symptômes dépressifs ainsi que le lien entre le PPS et les symptômes dépressifs. Cette étude a permis d'identifier un nouveau facteur pouvant expliquer le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs et sur lequel les intervenants psychosociaux en milieu scolaire peuvent agir pour prévenir l'émergence des symptômes dépressifs.

La communication présente les premiers résultats d'une recherche postdoctorale sur l'adaptation sociale et scolaire de jeunes d’origine haïtienne, immigrés au Québec à la suite du séisme survenu en Haïti en janvier 2010. L’objectif de cette recherche est de documenter la trajectoire d’une cinquantaine de jeunes au sein de l’institution scolaire depuis les premiers moments de leur arrivée au Québec et jusque deux ans après, selon qu’ils soient en classe d’accueil, en cheminement particulier, en classe régulière ou au secteur de l’éducation des adultes. À cet effet, des jeunes des deux sexes et âgés de 13 à 18 ans, sont invités à compléter  un questionnaire à questions ouvertes et fermées sur a) leur cheminement scolaire avant l’immigration; b) les procédures d’accueil et de soutien à l’entrée dans l’école québécoise; c) les ressources personnelles, familiales et communautaires disponibles et mobilisées. Quelques-uns de ces jeunes sont en outre suivis sur une année scolaire au cours de laquelle s’échelonneront des entretiens individuels avec l’élève, ses parents, un enseignant ou autre personne significative. Ces entretiens approfondissent les thématiques abordées dans le questionnaire. Il s’agit de mettre en exergue les conditions ayant facilité ou entravé l’intégration socio-scolaire des élèves et les interventions spécifiques qu’il y aurait lieu de mettre en place pour soutenir leur réussite et leur persévérance scolaire.

 

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) se caractérise par des tics moteurs et sonores qui varient en fréquence, en intensité et en localisation. Les jeunes ayant un SGT peuvent présenter des difficultés dans leur adaptation scolaire et sociale, qui découlent des tics ou de troubles concomitants. Pourtant, peu d’études portent sur les pratiques éducatives offertes à cette clientèle. Cette étude est la deuxième phase d’une enquête plus vaste sur les pratiques éducatives auprès des élèves ayant un SGT en milieu scolaire québécois (Leclerc, Veilleux, Bourguignon & Labrecque, 2020). L’objectif est de documenter les perceptions de ces élèves sur les stratégies éducatives quant au soutien à leur réussite scolaire. Quarante-trois élèves ayant un SGT âgés entre 7 et 20 ans ont complété un questionnaire original en ligne afin de partager leur expérience scolaire, selon huit catégories d’intervention (gestion des tics, de l’anxiété, des obsessions et compulsions, de la colère; adaptations pédagogiques; soutien à la concentration, à l’organisation du temps et de l’espace de travail, au respect des règles). Les résultats préliminaires montrent une variabilité quant à l'aide perçue par les élèves des stratégies mises en place, selon la sévérité des tics et des troubles concomitants. Cette étude contribue à une meilleure compréhension du point de vue des élèves ayant un SGT, et permet d’orienter les interventions en contexte scolaire pour favoriser leur motivation et leur engagement.

Au Québec, le taux de diplomation des élèves est inquiétant puisqu’en 2008, 29% des jeunes du secondaire quittaient l’école sans diplôme (Statistique Canada, 2009). Il est d’ailleurs reconnu que les difficultés scolaires et la qualité de l’expérience à l’école influencent grandement la persévérance scolaire (Janosz et al., 2002). Concernant ce vécu scolaire, plusieurs chercheurs ont démontré que le fait d’avoir été victime de violence à l’école, problématique touchant entre 7% et 23% des élèves, constitue un des facteurs ayant contribué au décrochage scolaire de plusieurs élèves (e.g., Lessard et al.,2008). Sachant que divers facteurs de risque et de protection influencent la réussite scolaire et la diplomation ainsi que la victimisation par les pairs, cette présentation basée sur un projet doctoral en cours s’attardera particulièrement à la démonstration de l’importance des facteurs liés au climat scolaire dans l’explication de la victimisation et de la diplomation au secondaire. Par une recherche documentaire et une recension des écrits exhaustive basée sur des mots clés liés à l’école, la violence, le décrochage et la réussite scolaires, l’essentiel des connaissances portant sur les liens entre les variables étudiées sera exposé. Ainsi, l’objectif général poursuivi par cette communication est de présenter les connaissances concernant les liens entre le climat scolaire et ses composantes, la victimisation par les pairs et la diplomation au secondaire.

L’objectif de cette recherche est de valider un questionnaire qui mesure de la motivation des étudiants à l’égard de la persévérance aux études. Elle vise à tester la relation entre les différentes composantes du modèle attente-valeur (Eccles, 1983) et l’intention de persévérer chez les étudiants universitaires. Selon ce modèle (Eccles et al., 1983 ; Wigfield, 1994 ; Wiegfield & Eccles, 1992 ; Wigfield & Eccles, 2002; Wigfield et al., 2009), la persévérance dans une activité ou une tâche donnée est expliquée par les perceptions de compétence, les attentes de succès et les valeurs accordées à cette activité (c.-à-d., utilité, importance, intérêt et coûts). Cette recherche a été menée auprès de 92 étudiants inscrits dans un programme de baccalauréat en droit à l’Université Laval. Les résultats obtenus confirment, en partie, les résultats obtenus par Eccles et ses collègues (1995, 1993). Plus précisément, ils montrent des corrélations positives entre les intentions de persévérer aux études et les perceptions de compétence, les attentes de succès, l’utilité et l’intérêt, mais  une corrélation négative entre les intentions de persévérer aux études et les différents coûts associés à la poursuite des études.

Une multitude de recherches ont démontré les effets positifs de l’apprentissage coopératif qui incite les élèves à apprendre les uns des autres pour atteindre un but commun (Johnson & Johnson, 2009). Toutefois, le simple fait de grouper des élèves ne garantit pas que des gains positifs seront récoltés. En effet, il y a lieu de croire que certains élèves sont plus aptes que d’autres à établir des relations coopératives positives (Plante, sous presse). Afin de documenter empiriquement l’apport des aptitudes individuelles des partenaires dans le succès de la coopération, le rôle de la gratification différée et des habiletés sociales a été examiné. Ainsi, 88 étudiants de 1er cycle ont complété un questionnaire mesurant la gratification différée (à l’égard de la nourriture et du plaisir physique) et les habiletés sociales. Les participants ont ensuite été groupés de façon anonyme en 44 dyades pour prendre part au jeu de l'investissement (King-Casas, 2008), une tâche originale dont le succès nécessite la coopération entre les partenaires. Contrairement aux prédictions émises, des analyses de régression linéaires hiérarchiques ont révélé une relation négative entre la gratification différée liée à la nourriture et la coopération (B= -0,32 ; p= 0,03). Toutefois, des liens non significatifs ont été observés entre la gratification différée relative au plaisir physique et la coopération (B= 0,20 ; p= 0,22) ainsi qu’entre les habiletés sociales et la coopération (B= -0,20; p= 0,20).

Le phénomène de répétition apparaît systématiquement chez les élèves « décrocheurs » participants à notre recherche en cours sur le décrochage scolaire. La majorité des jeunes interrogés, dont le désir de savoir et le rapport à l’école se trouvent fortement en panne, manifestent des difficultés à subjectiver leur parcours de formation, pris dans une répétition de comportements, d’actes et d’échecs. Ce circuit répétitif signifie-t-il quelque chose de la dynamique inconsciente et irrationnelle en jeu dans ces acting-out ? Comment en sortent-ils ? Grâce à une approche psychanalytique, nous avons analysé les entretiens narratifs recueillis.  Nous avons découvert qu’après de multiples répétitions d’échec, d’expériences de vie insatisfaisantes, certains ont reconnu leurs failles ce qui leur a permis de les symboliser en les inscrivant dans la chaîne signifiante. Nous montrerons à travers des études de cas, que ce « revirement » semble avoir été possible grâce à leurs mises en échecs répétitifs. La répétition indique un événement, un reste psychique qui échappe à toute signification et qui ne s’inscrit pas dans l’histoire du sujet (Lacan, 1975). Elle met en jeu quelque chose à la fois de ‘différent’ et de ‘même’, et ne se résume pas simplement à un ratage. C’est ce dernier qui est répété jusqu’à son inscription dans la chaîne signifiante, une symbolisation qui permet à prendre une position active au lieu d’être simplement soumis passivement au traumatique. 

Un enfant sur soixante-huit est atteint d'un trouble du spectre de l'autisme (TSA), ce qui en fait le trouble neurodéveloppemental de l'enfance le plus fréquent aujourd’hui. De plus, des chercheurs québécois relèvent une augmentation significative du taux d'intégration des élèves TSA dans les classes régulières de la Montérégie entre 2000 et 2010. Les enseignants sont responsables de la réussite scolaire de tous les élèves, y compris ceux ayant un handicap, dont les élèves TSA. Or, la mission d'enseigner auprès des élèves TSA représente des défis importants. Plusieurs études ont révélé un lien significatif entre les croyances d'efficacité des enseignants et leurs aptitudes à influer sur les apprentissages des élèves. Le sentiment d'efficacité personnelle (SEP) des enseignants est défini comme la croyance que ces derniers possèdent en leurs capacités à organiser et à accomplir les actions efficaces requises à la réalisation d’un but pédagogique précis, en dépit des difficultés présentes. Néanmoins, peu de chercheurs se sont penchés sur l'étude du SEP des enseignants qui accueillent spécifiquement des élèves TSA. Aussi, ma recherche, de nature exploratoire, a pour objectif de décrire le SEP des enseignants du primaire qui accueillent dans leur classe des élèves ayant un TSA, au Québec. Elle permettra ainsi l'élaboration de nouveaux savoirs et de nouvelles pistes d'intervention au service du soutien à la pratique enseignante, notamment en contexte inclusif.

La relation enseignant.e-élève (REE) est peu étudiée au secondaire (Le Bel, 2016) et - voire inexploré - chez les élèves issus de l’intersection de minorités sexuelles et ethnoculturelles (LGBTQ+/immigrant.e.s). De plus, la plupart d’études sur la REE faite référence au soutien émotionnel, négligeant une partie essentielle de celle-ci: le soutien cognitif. Pourtant, sous le modèle théorique Teaching Trough Interactions (TTI), ces deux types de soutien sont très importants dans l’établissement d’une bonne REE, afin de soutenir la réussite scolaire des élèves (Pianta et al., 2012), dont les élèves LGBTQ+/immigrant.e.s qui, d’ailleurs, évoquent des gestes de discrimination de la part de quelques enseignant.e.s (Almeida, 2017).

Ainsi, sous le modèle TTI, cette étude vise à comparer la REE en fonction du soutien émotionnel et du soutien cognitif apportés aux élèves LGBTQ+/immigrant.e.s au secondaire. Au total, 60 élèves ont répondu à un questionnaire mesurant les deux types de soutien étudiés ici. Les résultats des analyses descriptives et de test-t pour échantillons appariés montrent que la REE des élèves LGBTQ+/immigrant.e.s est légèrement positive (M=3,27, É.T=0,73) et que ces élèves se sentent moins soutenu.e.s sur le plan cognitif (t(59)=2,34; p=0,023, ƞ2=0,08). Une formation aux enseignant.e.s sur les actions efficaces à promouvoir les relations chaleureuses et à donner un meilleur soutien cognitif avantagerait la qualité de la REE des élèves LGBT/immigrant.e.s du Québec.

Les adolescents éprouvent un intérêt marqué pour le clavardage et sont nombreux à clavarder à la maison (Gonthier, 2011). Il y a donc lieu de s’interroger à savoir si le clavardage pédagogique est susceptible de favoriser leur motivation à écrire. Cette communication concerne une recherche dont l'objectif est de déterminer si la motivation à écrire d’élèves de première et de deuxième secondaire en difficulté (N=20) varie lors de l’écriture d’un texte individuel à l’ordinateur et d’un texte en collaboration avec le clavardage. Après chaque tâche d’écriture, les sujets ont complété un questionnaire motivationnel évaluant leur sentiment d’efficacité personnelle, la valeur accordée à la tâche, leurs buts (maîtrise, performance et évitement) et leurs attributions. Les résultats ont montré que leur motivation est en partie équivalente, malgré que les jeunes accordent plus de valeur aux tâches d’écriture en contexte de clavardage, que les jeunes de première secondaire possèdent des buts de maîtrise plus élevés individuellement à l’ordinateur et que la motivation des jeunes de deuxième secondaire est supérieure individuellement à l’ordinateur relativement aux buts d’évitement et aux attributions. Compte tenu que les élèves accordent plus de valeur à la tâche en contexte de clavardage et que leurs réponses aux questions ouvertes ont révélé qu'ils ont apprécié les tâches de clavardage et aimeraient reproduire l'expérience, il semble pertinent de favoriser son intégration en classe.

Relevant d’une étude doctorale, cette communication propose d’apporter une contribution aux réflexions concernant l’accompagnement éducatif de l’élève polyhandicapé. D’abord, nous exposerons le problème de cette étude qui se situe au cœur des défis actuels pour soutenir l’élève polyhandicapé dans l’expression de ses potentialités. Partant de ce problème qui s’articule autour des difficultés à percevoir les capacités réelles de ce dernier, nous présenterons les intentions spécifiques de l’étude: 1) décrire et comprendre la globalité du fonctionnement de l’élève en repérant et en investiguant ses réactions; 2) permettre à l’élève polyhandicapé de s’épanouir selon son plein potentiel en proposant et en mettant à l’essai des médiations adaptées à la globalité de son fonctionnement et 3) documenter certaines composantes de l’accompagnement éducatif qui favorisent son cheminement. Par la suite, nous expliquerons comment l’ethnographie interprétative s’est imposée comme posture méthodologique, puis nous rendrons compte de notre démarche d’investigation auprès de deux élèves polyhandicapés que nous avons accompagnés à titre de chercheur-acteur dans leur contexte éducatif. Enfin, nous expliciterons la démarche qui a permis d’organiser les données dans une mise en forme narrative qui s’articule autour de deux récits. La lecture de quelques extraits permettra de préciser de quelle façon ces récits participent à raconter le cheminement des élèves à travers l’accompagnement exploré.

La capacité représente une composante essentielle de l'éducation. L'école en vise notamment le développement chez ses élèves (Goodley, 2018; Parekh, 2017; 2022). Elle détermine et catégorise aussi ce que la capacité représente chez ses élèves (Ladwig et McPherson, 2017). La capacité permet donc d'informer et d'orienter les décisions du système scolaire quant aux ressources à allouer aux élèves (Parekh, 2022). Parallèlement, l'école dépend aussi de l'incapacité afin d'identifier les élèves qui ne répondent pas à ses attentes (Goodley, 2018). Tant la capacité que l'incapacité sont donc des composantes essentielles de la construction de la difficulté scolaire. Première ligne dans l'identification de ce phénomène, les enseignant.e.s sont appellées à mobiliser ces concepts. Plusieurs d'entre elles semblent cependant adopter une vision binaire de la capacité, soit que les élèves sont capables ou ne le sont pas (Ladwig et McPherson. 2017; Tarrabini et al., 2022). Nous proposons donc d'analyser la manière dont les concepts de capacité et d'incapacité sont mobilisés au sein du discours d'enseignantes dans l'identification des élèves en difficulté. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des connaissances issues des critical disability studies dont les notions d'in/capacité (Goodley, 2018) et de capacitisme (Campbell, 2009; Wolbring, 2008). Dans son état actuel, le projet propose comme méthode l'analyse critique du discours (Wodak et Meyer, 2009).

Selon la recherche quantitative de Mc Andrew, Ledent et Murdoch (2010), au secondaire québécois de langue française, les élèves originaires de l’Asie du Sud (l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Sri Lanka), comparativement aux élèves d’autres origines ethniques, présentent un profil de diplomation extrêmement faible et le plus fort taux de décrochage et ce, même quand on tient compte de leur départ élevé de la province avant l’âge de 15 ans. Cette communication présente les résultats d’une recherche qualitative récente que nous avons menée à la Chaire de recherche du Canada sur l’éducation et les rapports ethniques (Bakhshaei, Mc Andrew et Georgiou, 2012) afin de comprendre les facteurs familiaux, communautaires et systémiques qui influencent le cheminement et la performance scolaires de ces jeunes. Cependant, dans cette présentation, nous nous limitons aux facteurs familiaux. Dans un premier lieu, nous présenterons les dynamiques familiales qui expliquent l’état de leur situation au secondaire francophone et dans un deuxième lieu, nous formulerons quelques recommandations en faveur de leur réussite.