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Le perfectionnisme est un prédicteur important des symptômes dépressifs et de leur persistance à long terme (Egan et al., 2011). Si le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs a été largement étudié, peu d'études se sont intéressées aux mécanismes qui expliquent cette relation (Smith et al., 2021). Considérant que l'auto-efficacité scolaire ou universitaire a été liée à la fois au perfectionnisme et aux symptômes dépressifs, elle se positionne comme un facteur explicatif potentiel (Mills & Blankstein, 2000; Nakano, 2009; Rudolph et al., 2008). L'objectif de cette étude longitudinale est donc d'examiner le rôle médiateur de l'auto-efficacité scolaire ou universitaire dans la relation entre le perfectionnisme orienté vers soi (POS) et prescrit socialement (PPS) ainsi que les symptômes dépressifs. Deux modèles de médiation ont été explorés auprès de 511 participants (73% de filles) âgés de 14 à 17 ans provenant de cinq écoles privées et publiques de Montréal. Les analyses ont été effectuées à l'aide de la macro Process du logiciel IMP SPSS. Les résultats indiquent que l'auto-efficacité scolaire médiatise le lien entre le POS et les symptômes dépressifs ainsi que le lien entre le PPS et les symptômes dépressifs. Cette étude a permis d'identifier un nouveau facteur pouvant expliquer le lien entre le perfectionnisme et les symptômes dépressifs et sur lequel les intervenants psychosociaux en milieu scolaire peuvent agir pour prévenir l'émergence des symptômes dépressifs.

Pour les élèves ayant de grandes difficultés telles que des troubles d’apprentissage ou de comportement, la transition école-travail présente de grands défis (Hallahan et Kauffman, 2000; Lewis et al., 1998; Marcotte, 2007; Shapiro et Rich, 1999). Afin de leur offrir une chance d’accéder à une première certification et faciliter leur insertion socioprofessionnelle, le MELS propose le Parcours de formation axée sur l’emploi (PFAE).  Le soutien offert pendant la formation peut  se manifester de façon spontanée à travers les relations établies et/ou planifié au sein d’une démarche de concertation. Lors de l’implantation du PFAE, le Comité-conseil sur les programmes d’études (CCPE) a réaffirmé l’importance d’une démarche de plan d’intervention (PI) et sa nécessité dans l’actualisation du PFAE. La recherche tente donc de décrire et analyser 1) la perception des élèves à l’égard du plan d’intervention et 2) l’apport de la planification du soutien sur l’insertion professionnelle à l'aide d'une analyse inductive basée sur des données qualitatives recueillies lors de 24 entretiens de petits groupes d'élèves et 22 entretiens individuels avec des enseignants dans sept écoles offrant le PFAE. D’emblée mentionnons que les élèves du PFAE ont une perception plutôt négative de la démarche de PI. Pour leur part, les enseignants, à travers leurs propos, dénoncent la lourdeur de la tâche mais amorcent également une réflexion sur l'apport du PI sur l'insertion socioprofessionnelle

La finalité de cette recherche est de venir interroger des élèves en situation de décrochage scolaire et d’écouter comment ils vivent et se représentent l’école à partir de leurs dessins suite à la proposition suivante : « Dessinez le chemin de la maison à l’école et se qui se passe pour vous ? ». 

La méthodologie scientifique adoptée pour ma thèse sur les adolescents dits décrocheurs est à la fois le dessin et l’écoute d’orientation psychanalytique d'une parole associée à ce support : Qu’est-ce que ces adolescents ont à dire de leur rapport à l’école et au(x) savoirs(s) ? Le dessin est ici utilisé comme médiation à l’introduction d’une parole élaborée au sein de petits groupes.

Suite à l’analyse préliminaire des premiers résultats recueillis, le constat d’une difficulté pour ces adolescents à s’y représenter, à se subjectiver est très présente. Le manque de représentation de soi, l’absence d’illustration de l’école, la présence de tous les dangers qui peuvent surgir entre la maison et l’école, sont au cœur de ces dessins et aux prises avec leurs angoisses et leurs peurs de cet environnement qui nous conduit à l’hypothèse que cela peut être en lien avec un empêchement de penser et d’être là, bien présent, en classe pour entrer dans les apprentissages.

Cette communication sera l’occasion de présenter ce dispositif de recherche original afin d’amener d’autres réflexions et de croiser différentes approches réflexives sur la question du décrochage scolaire.

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) se caractérise par des tics moteurs et sonores qui varient en fréquence, en intensité et en localisation. Les jeunes ayant un SGT peuvent présenter des difficultés dans leur adaptation scolaire et sociale, qui découlent des tics ou de troubles concomitants. Pourtant, peu d’études portent sur les pratiques éducatives offertes à cette clientèle. Cette étude est la deuxième phase d’une enquête plus vaste sur les pratiques éducatives auprès des élèves ayant un SGT en milieu scolaire québécois (Leclerc, Veilleux, Bourguignon & Labrecque, 2020). L’objectif est de documenter les perceptions de ces élèves sur les stratégies éducatives quant au soutien à leur réussite scolaire. Quarante-trois élèves ayant un SGT âgés entre 7 et 20 ans ont complété un questionnaire original en ligne afin de partager leur expérience scolaire, selon huit catégories d’intervention (gestion des tics, de l’anxiété, des obsessions et compulsions, de la colère; adaptations pédagogiques; soutien à la concentration, à l’organisation du temps et de l’espace de travail, au respect des règles). Les résultats préliminaires montrent une variabilité quant à l'aide perçue par les élèves des stratégies mises en place, selon la sévérité des tics et des troubles concomitants. Cette étude contribue à une meilleure compréhension du point de vue des élèves ayant un SGT, et permet d’orienter les interventions en contexte scolaire pour favoriser leur motivation et leur engagement.

La recherche en psychologie de l’éducation a démontré que les enfants sont sensibles à l’attention de leur enseignant. En effet, ils ajustent leur comportement en fonction du taux de renforçateurs disponibles. L’objectif de l’étude est de vérifier si cette relation respecte la loi de la demande tel que proposée en économie. Une observation directe et naturaliste est réalisée en salle de classe auprès de deux enfants du primaire. Leurs comportements sont divisés en deux catégories; appropriés ou inappropriés. Les séances sans renforcement de l’enseignant sont ajoutées à la séance précédente. Les séances présentant une variabilité dans le taux de renforcement (le prix) sont retenues. La variance expliquée est de 66,42% pour les comportements appropriés du participant 1 et de 94.04% pour les comportements inappropriés du participant 2. Les résultats démontrent que la loi de la demande décrit adéquatement les comportements des enfants en contexte de classe. En effet, moins l’enseignant renforce une catégorie de comportement, moins l’enfant émettra ce type de comportements. En conclusion, l’étude démontre qu’il existe une relation conforme à la loi de la demande entre le taux de renforcement d’un enseignant et les comportements des enfants. Ces résultats suggèrent que les concepts économiques s’appliquent en classe. Finalement, l’analyse de la demande permet d’identifier un point optimal d’attention sociale de l’enseignant pour maximiser les comportements appropriés de l’élève.

Le Programme de Renforcement des Familles (PRF) (Strengthening Families Program; Kumpfer, 1984, 2018) est un programme de prévention destiné à des familles de milieux défavorisés. Il fut implanté en 2012 à Trois-Rivières, puis en 2018, à Drummondville et à Victoriaville. La recherche porte sur l'évaluation des effets du PRF se basant sur le modèle théorique du programme. Ainsi, des questionnaires auto-rapportés touchant aux différentes dimensions du modèle ont été administrés aux familles participantes ainsi qu’à des familles d'un groupe contrôle. Ces questionnaires ont été administrés au début du PRF (Temps 0), puis 1 mois (Temps 1) et 6 mois (Temps 2) suivant sa fin. Sachant que le programme pourrait induire des changements que nous ne pourrions pas mesurer avec les questionnaires que nous avions sélectionnés, nous avons aussi introduit une question ouverte aux Temps 1 et 2 de notre devis. Les résultats préliminaires découlant de l'analyse de 32 entrevues (18 adolescents et 14 parents) réalisées au Temps 1, soit entre janvier 2018 et mai 2019, révèlent que la question ouverte permet de dégager quatre thèmes allant au-delà des sujets ayant été abordés dans les questionnaires : le projet commun, percevoir la force de la relation, la normalisation et la création de liens. L'espace laissé permet aux répondants de nous instruire en leurs mots sur les gains retirés à travers des dimensions tout aussi fondamentales du PRF, mais qui ne sont pas abordées dans les questionnaires.

L’importance de la collaboration entre la famille et l’école est prônée par plusieurs auteurs (Larivée et al., 2006; Letarte et al., 2011; MEQ, 2003). Le rôle égalitaire entre professionnel et parent est d’ailleurs un aspect encouragé par le MEQ (2003) et le MELS (2009). Toutefois, selon Boulanger et al. (2011), la collaboration entre ces acteurs est davantage unidirectionnelle, du professionnel vers le parent. En contexte défavorisé, l’inégalité des rôles est encore plus visible, notamment compte tenu du faible sentiment de compétence des parents à intervenir dans le cheminement scolaire de leur enfant et de leur tendance à en reléguer toute la responsabilité aux enseignants. À la lumière de ces constats, cette communication s’attardera à décrire les formes de collaboration établies entre le parent et l’orthopédagogue selon différents contextes socioéconomiques telles que documentées dans le cadre d’une recherche-action-formation. Cette recherche repose entre autres sur des entrevues individuelles auprès d’orthopédagogues œuvrant dans des milieux aux IMSE contrastés (MELS, 2015). L’analyse de ces formes de collaboration contribue à mieux comprendre la réalité des orthopédagogues en milieu scolaire québécois, un champ à explorer selon plusieurs auteurs (Debeurne et al., 2007 ; Brodeur, et al., 2008; Office des professions, 2014) à partir des approches qui ont contribué à définir cette profession (Tardif et Lessard, 1992).



Comment le coaching parental contribue-t-il à la relation entre des parents et leur enfant atteint d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDA/H)? Le TDA/H est maintenant largement considéré comme un dysfonctionnement préalable des compétences de fonctionnement dans la vie quotidienne (Goldstein, 2005) .Ce changement de paradigme concernant le TDA/H a modifié les recommandations à l’égard des pratiques utilisées dans ce domaine pour d’aider les enfants et les adultes ayant un TDA/H (Silver, 2010). Des stratégies non pharmacologiques et non behaviorales, qui aident les adultes atteints du TDA/H à améliorer leur fonctionnement au quotidien, ont reçu une attention particulière dans les récents écrits scientifiques (Wedlake, 2002). En 1995, Hallowell introduit une nouvelle perspective humaniste visant le TDA/H, il propose le coaching comme intervention auprès de ces personnes (Goldstein, 2005). Méthodologie : Cette recherche aura un caractère empirique et appliqué. Elle se positionne sous un angle épistémologique humaniste contemporain et socioconstructiviste. Compte tenu de la rareté des études scientifiques portant sur notre problématique, il sera important de produire une étude de cas (Yin, 1994). Dans ce cadre, une étude de cas multiples est proposée (Merriam, 1998;Johnson et al 2000). La population : parents québécois francophones, d’enfants (garçons et filles) ayant un TDA/H, au premier et deuxième cycle du primaire.

Les adolescentes hébergées en centre jeunesse sont réputées comme étant des cibles faciles pour le recrutement de la prostitution par les gangs. Par exemple, 25 % des adolescentes reconnaîtraient avoir déjà reçu de l’argent ou de la drogue en échange de faveurs sexuelles.  Ainsi, certains programmes de prévention de la prostitution ciblent les adolescentes hébergées en Centre Jeunesse comme étant à risque de se diriger vers la prostitution. Or, peu de données sont disponibles sur les différences entre les adolescentes qui se prostituent et les adolescentes qui ne se prostituent pas.  La présente recherche propose donc une comparaison entre ces deux groupes.  Pour ce faire, 150 adolescentes hébergées par le Centre Jeunesse de la Montérégie ou le Centre Jeunesse de la Mauricie-Centre-du-Québec ont été sélectionnées.  Nous avons comparé une diversité de mesures psychométriques concernant la toxicomanie, la délinquance, les relations familiales et les attitudes envers la prostitution.  Les adolescentes qui se prostituent présentent des différences sur certaines variables, particulièrement en ce qui concerne les comportements acceptables dans le cadre d’une relation amoureuse et des pratiques sexuelles.  Les résultats seront discutés en termes de prévention et de planification de l’intervention auprès des adolescentes à risque de se prostituer.

Relevant d’une étude doctorale, cette communication propose d’apporter une contribution aux réflexions concernant l’accompagnement éducatif de l’élève polyhandicapé. D’abord, nous exposerons le problème de cette étude qui se situe au cœur des défis actuels pour soutenir l’élève polyhandicapé dans l’expression de ses potentialités. Partant de ce problème qui s’articule autour des difficultés à percevoir les capacités réelles de ce dernier, nous présenterons les intentions spécifiques de l’étude: 1) décrire et comprendre la globalité du fonctionnement de l’élève en repérant et en investiguant ses réactions; 2) permettre à l’élève polyhandicapé de s’épanouir selon son plein potentiel en proposant et en mettant à l’essai des médiations adaptées à la globalité de son fonctionnement et 3) documenter certaines composantes de l’accompagnement éducatif qui favorisent son cheminement. Par la suite, nous expliquerons comment l’ethnographie interprétative s’est imposée comme posture méthodologique, puis nous rendrons compte de notre démarche d’investigation auprès de deux élèves polyhandicapés que nous avons accompagnés à titre de chercheur-acteur dans leur contexte éducatif. Enfin, nous expliciterons la démarche qui a permis d’organiser les données dans une mise en forme narrative qui s’articule autour de deux récits. La lecture de quelques extraits permettra de préciser de quelle façon ces récits participent à raconter le cheminement des élèves à travers l’accompagnement exploré.

La capacité représente une composante essentielle de l'éducation. L'école en vise notamment le développement chez ses élèves (Goodley, 2018; Parekh, 2017; 2022). Elle détermine et catégorise aussi ce que la capacité représente chez ses élèves (Ladwig et McPherson, 2017). La capacité permet donc d'informer et d'orienter les décisions du système scolaire quant aux ressources à allouer aux élèves (Parekh, 2022). Parallèlement, l'école dépend aussi de l'incapacité afin d'identifier les élèves qui ne répondent pas à ses attentes (Goodley, 2018). Tant la capacité que l'incapacité sont donc des composantes essentielles de la construction de la difficulté scolaire. Première ligne dans l'identification de ce phénomène, les enseignant.e.s sont appellées à mobiliser ces concepts. Plusieurs d'entre elles semblent cependant adopter une vision binaire de la capacité, soit que les élèves sont capables ou ne le sont pas (Ladwig et McPherson. 2017; Tarrabini et al., 2022). Nous proposons donc d'analyser la manière dont les concepts de capacité et d'incapacité sont mobilisés au sein du discours d'enseignantes dans l'identification des élèves en difficulté. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des connaissances issues des critical disability studies dont les notions d'in/capacité (Goodley, 2018) et de capacitisme (Campbell, 2009; Wolbring, 2008). Dans son état actuel, le projet propose comme méthode l'analyse critique du discours (Wodak et Meyer, 2009).

Dans un contexte socioéconomique valorisant la poursuite d’études, les individus faiblement scolarisés doivent présenter de bonnes compétences en employabilité afin de trouver et conserver un emploi (Danziger & Ratner, 2010, Maguire et Huddleston, 2009). Or, pour les élèves dysphasiques cheminant à la formation préparatoire au travail (FPT) le développement de ces compétences est un réel défi. En effet, ils doivent composer avec des problématiques complexes comme, une immaturité vocationnelle, des attitudes et des comportements inappropriés et ont donc besoin de soutien pour développer leur employabilité (Plessis-Bélair & Rousseau, 2009). Or, il n’existe aucune donnée quant à la meilleure façon de soutenir ces élèves à cet égard.

Pour documenter l’impact de l’adaptation de la pédagogie des centres de formation en entreprise et récupération (CFER) en classe FPT sur le développement de l’employabilité d’élèves dysphasiques, nous avons mené une recherche-action en classe FPT dans la région de l’Outaouais.

En nous appuyant sur les caractéristiques de l’employabilité de Joyal et Samson (2009), nous avons évalué l’employabilité des élèves. Par la suite, ils ont été exposés à une approche pédagogique adaptée des CFER pour à nouveau être évalués sur leurs compétences en employabilité. Lors de cette communication, nous souhaitons présenter à la fois les balises ayant guidé l’adaptation du modèle CFER à la FPT et, surtout, les impacts sur l’employabilité des élèves dysphasiques.

Afin de répondre aux besoins spécifiques des élèves ayant des troubles du comportement à l’école, une commission scolaire de la grande région de Montréal privilégie un modèle de classes spécialisées intégrées dans les écoles ordinaires. Ce modèle a été bonifié de certains changements en 2010, visant à diminuer les crises d’élèves et à maximiser la réussite scolaire des élèves. Qualifiés d’innovations, ces changements impliquaient l’intégration totale de techniciens en éducation spécialisée au sein des classes et une modification des pratiques de gestion de crise dans l’optique de garder davantage les élèves en classe. L’objet de cette étude est d’évaluer la mise en place et les effets de ce modèle de service innovant afin de dégager des pistes de réflexions sur l'innovation en milieu scolaire spécialisé. Pendant huit mois, l’étudiant chercheur est allé sur le terrain en observation participante. Il a réalisé des entrevues avec dix intervenants du milieu. Conduite de manière chronologique (l’avant, les changements, les effets), l'analyse emprunte au modèle de triangle pédagogique de Houssaye (1992) et aborde toutes les facettes de la situation pédagogique. La méthode inductive a permis de dégager des pistes de réflexion quant à la définition des rôles et à l’innovation en contexte scolaire spécialisé. De plus, l’approche de terrain adoptée, l’observation participante, est étudiée afin de dégager les avantages qu’elle procure lorsqu’utilisée dans un tel contexte de recherche.

L’intimidation à caractère homophobe (ICH) entraine des conséquences majeures sur les plans physique, psychologique et scolaire chez les élèves victimes. Le psychologue scolaire, expert en santé mentale, peut intervenir lors de situations d’intimidation et de violence. Alors que plusieurs études ont évalué les actes homophobes et leurs conséquences sur les élèves, peu se sont intéressées aux rôles des psychologues scolaires. À l’aide d’entrevues individuelles structurées, la présente étude explore les perceptions de 30 psychologues scolaires, 15 hommes et 15 femmes, sur leurs rôles pour contrer l’ICH. Le contenu est analysé selon la méthode qualitative de Miles et Huberman (2003). Les résultats révèlent que les rôles d’intervention directe et de consultation relativement à l’ICH sont centraux pour le psychologue scolaire. Par ailleurs, ce professionnel manque d’expérience sur le terrain et de formation relativement à ce problème. Les participants estiment que les dyades « homme-garçon » et « femme-fille » favorisent la relation d’aide auprès des élèves dans ce contexte. De plus, ils recommandent à d’autres psychologues scolaires de s’impliquer davantage en intervention, en sensibilisation et en consultation, ainsi que de recevoir plus de formation sur l’ICH. La diffusion des résultats de cette étude contribuera à la transmission des savoirs sur les moyens que peuvent utiliser les acteurs du monde de l’éducation afin de contrer ce problème.

L’inclusion des élèves présentant des problématiques d’anxiété dans les classes de musique constitue un défi pour les enseignants. Pour assurer comme le propose son mandant, la réussite de tous les élèves, l’école doit se pencher sur les moyens accessibles en milieu scolaire. La différenciation pédagogique apparait comme une mesure à privilégier. Toutefois, les études recensées mentionnent que les enseignants y recourent rarement de façon systématique. Dans ce contexte, cette étude vise à décrire les pratiques pédagogiques différenciées mises en place à l’intérieur des classes de musique. Pour y parvenir, les données autorapportées de 101 répondants ont été analysées. Les résultats des analyses nous ont permis de constater que les enseignants de musique orientent principalement leur enseignement autour de pratiques qui s’adressent à l’ensemble des élèves et que ces pratiques se réfèrent essentiellement à la flexibilité pédagogique c’est-à-dire une forme de souplesse permettant d’offrir des options en fonction du rythme et du style d’apprentissage et qui concerne les structures organisationnelles (organisation de la tâche) et les processus d’enseignement-apprentissage (déroulement de la tâche). Nos observations nous ont également permis de constater que l’adaptation et l’individualisation sont des mesures exceptionnelles. Effectivement, très peu de mesures d’individualisation ont été rapportées par les enseignants de musique, et ce, malgré la présence d’élèves anxieux.

Les recherches soulignent l’importance d’une évaluation socioculturelle de l'apprentissage des langues (Silseth et Gilje, 2019). Cependant, très peu d’études expliquent les modalités de cette évaluation et ses effets chez les locuteurs plurilingues dans les environnements numériques d’apprentissage. En se basant sur des concepts clés de la théorie socioculturelle de l'évaluation des langues (Lantolf et al., 2015), du plurilinguisme (CoE, 2020) et du répertoire sémiotique (Kusters et al., 2017), nous avons mené le projet transnational PluriDigit, financé par le SSHRC et dont le but était d’examiner l’apprentissage oral à distance de l’Anglais, Français, Arabe et Espagnol. Nous avons collaboré avec un groupe de 11 enseignants immigrés ou réfugiés et leurs élèves dans une ONG de São Paulo, au Brésil. Les tâches étaient délivrées de façon asynchrone via VoiceThread et abordaient des sujets sensibles tels que le colonialisme, la discrimination et les droits LGBTQ2+. L'analyse des données sous forme de commentaires audiovisuels et d’entretiens avec élèves et enseignants a démontré que, malgré des différences linguistiques entre les participants à cette étude (par ex. la prononciation et l'accent), les étudiants ont fait preuve de progrès significatif dans la langue cible. Notre étude fournit des preuves empiriques de l'importance de l'évaluation socioculturelle de l'apprentissage plurilingue et numérique des langues.

Les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus communs à l’adolescence. Le trouble d’anxiété généralisée affecterait environ 1,3% à 3,3% des jeunes de 13 à 18 ans. S’il existe un consensus à l’effet que les troubles anxieux sont généralement associés à une altération du fonctionnement à divers niveaux, certaines études montrent que le niveau d’altération du fonctionnement des personnes adolescentes anxieuses est variable, suggérant la présence de modérateurs potentiels, dont le sentiment d’autoefficacité. Or, on en connait actuellement peu sur le rôle que peut jouer ce facteur personnel. Cette étude vise donc à 1) mesurer les associations entre les symptômes d’anxiété généralisée et l’altération du fonctionnement social et scolaire des personnes adolescentes et 2) vérifier si le sentiment d’autoefficacité modère ces associations. Au total, 1 005 personnes adolescentes (52,3% de garçons âgés de 11 à15 ans), en provenance de 8 écoles secondaires de différentes régions du Québec, ont participé à l’étude. Les résultats indiquent qu’une augmentation des symptômes d’anxiété généralisée est associée à un plus haut niveau d’altération du fonctionnement social et scolaire, et que le sentiment d’autoefficacité modère ces associations. Ainsi, le sentiment d’autoefficacité pourrait représenter une cible d'intervention prometteuse pour diminuer l'impact des symptômes anxieux sur le fonctionnement des personnes adolescentes. 

L’anxiété pathologique chez l’enfant se manifeste par des peurs et préoccupations inappropriées et excessives qui créent une détresse significative interférant avec le fonctionnement normal. Ce trouble est aussi lié à une réussite scolaire plus faible et au décrochage scolaire. Basées sur la théorie de la psychopathologie développementale, plusieurs études ont examiné le rôle que peuvent jouer différents contextes, notamment l’environnement familial, pour déclencher, maintenir ou améliorer les symptômes d’anxiété. Cependant, les études examinant l’effet du contexte scolaire sont plus rares. Pourtant, les stratégies d’évaluation et de gestion des apprentissages, les buts d’accomplissement et la relation que l’enseignant développe avec ses élèves pourraient avoir un effet direct sur l’évolution de l’anxiété (Marcotte, Cournoyer, Gagné & Bélanger, 2005). La présente étude examine l’influence du contexte de classe sur l’évolution du niveau d’anxiété des élèves au cours d’une année scolaire. Près de 800 élèves de 3ème à 6ème année et leurs enseignants ont été questionnés sur le niveau d’anxiété des élèves et le contexte de leur classe en début et fin d’année. Les résultats indiquent que les filles ont un niveau d’anxiété plus élevé que les garçons et qu’une combinaison de pratiques enseignantes influence l’évolution de l’anxiété chez les élèves en cours d’année. Les implications de l’étude pour les pratiques enseignantes à privilégier pour réduire l’anxiété seront discutées.

L’effectif des élèves en situation de handicap ou en difficultés d’adaptation et d’apprentissage (ÉHDAA) a augmenté de plus de 20% dans les écoles publiques entre 2002 et 2017 (Homsy et Savard, 2018). Pour leur venir en aide le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES, 2019) encourage le personnel scolaire à prendre en compte leurs forces tout en respectant leur rythme d’apprentissage. En ce sens, plusieurs travaux insistent sur l’importance du leadership partagé pour favoriser la réussite en milieu scolaire (Mannell, 2018 ; Pinkelman, 2011). Ce projet a pour but de relever les atouts et les défis d’un programme de leadership partagé pour la réussite des élèves. Il s’inscrit dans les perspectives du modèle socioconstructiviste ; il mise sur le travail collaboratif ainsi que sur la notion de cheminement progressif dans le développement des connaissances (Vygotsky, 1997). En plus des observations sur le terrain, des entretiens semi-structurés ont été menés auprès des enseignants et des élèves ; le guide d’entretien a été construit en fonction des objectifs fixés et du cadre théorique. Une analyse thématique permettra de relever comme résultats les défis en rapport avec le paradigme du leadership partagé. Cette contribution aux connaissances sera profitable pour tous. En définitive, elle aidera à formuler des recommandations tant pour le développement professionnel des futurs enseignants que pour la réussite de tous les élèves.

L’inclusion des étudiants qui présentent des troubles neurologiques ou de santé mentale ayant des incidences sur leur parcours scolaire est un défi pour les enseignants du collégial (Philion, 2016). En effet, l’augmentation significative de cette population étudiante au cours des dernières années (CDPDJ, 2012) a amené les enseignants à se questionner sur la place qu’ils occupent dans l’accueil et l’encadrement de ces étudiants. Cette recherche explore les liens possibles entre les représentations que les enseignants du collégial conçoivent de l’inclusion de ces étudiants et les stratégies d’enseignement qu’ils adoptent. L’analyse des données issues de 19 entrevues semi-dirigées d’enseignants de 8 cégeps s’est fait dans la perspective de la théorie des représentations sociales (Moscovici, 1976). Nous avons dégagé la structure des représentations exprimées par les répondants à partir d’une approche mixte consistant, d’une part, à calculer la fréquence et la saillance des énoncés pour déterminer le noyau (Abric, 1994). D’autre part, nous avons procédé par une succession de matrices (Huberman, 1991) afin de circonscrire les valeurs, les perceptions et les pratiques exprimées lors des entrevues. Les résultats indiquent que ce n’est pas tant les représentations qu’ils se créent des étudiants en situation de handicap que leur propension à aider tous leurs étudiants qui fait que les enseignants adoptent des stratégies pédagogiques inclusives.

Les personnes qui présentent un trouble du spectre de l’autisme (TSA) possèdent des atteintes de même que des capacités et besoins variés. Pourtant, d’après le concept des représentations sociales, les acteurs scolaires arborent des représentations du TSA uniformes.

Dans le cadre de sa recherche doctorale, Edith Jolicoeur examine ce qu’il en est. Afin de vérifier si les représentations sociales de divers acteurs scolaires concordent, elle interroge 19 individus occupant des postes divers (direction d’école, professionnel, enseignant, personnel de soutien). Il s'avère que malgré le milieu (primaire ou secondaire, classe ordinaire ou spécialisée), le nombre d’années d’expérience, la formation initiale et continue ainsi que la constance des contacts avec les élèves ayant un TSA, les représentations restent similaires.  

Ces représentations se regroupent de trois façons. Dans un premier temps, plusieurs s’apparentent aux deux principaux critères diagnostiques du DSM-V, soit l'existence de difficultés dans la communication et les interactions sociales ainsi que de comportements stéréotypés et intérêts restreints. Dans un deuxième temps, de nombreuses représentations du TSA les distinguent d’autres troubles rencontrés dans le milieu scolaire. Enfin, certains aspects concernent les particularités dans l’apprentissage des personnes ayant un TSA ainsi que les adaptations à mettre en place lors de leur scolarisation. En conclusion, la chercheuse émet quelques recommandations.

S’ils sont généralement en bonne santé physique, vu le système de sélection des candidats, les immigrants non réfugiés arrivent souvent avec un mal-être psychologique. Cependant, bien que le parcours des familles immigrantes ait fait l’objet de plusieurs travaux, peu d’entre eux se sont intéressés à l’influence des deuils et des traumas migratoires sur l’adaptation scolaire des enfants immigrants. Notre communication portera sur une recherche qualitative que nous menons actuellement (CRSH-Papazian 2012-2013) auprès d’enfants immigrants qui fréquentent l’école primaire au Québec et qui éprouvent des difficultés d’adaptation scolaire nécessitant une intervention professionnelle. Elle vise à mieux comprendre l’influence des deuils et des traumas pré, péri et post-migratoires sur l’adaptation scolaire et sur les apprentissages scolaires de ces enfants, dans le but de cerner les pratiques susceptibles de favoriser leur adaptation psychosociale et leur santé mentale. Notre projet procède par études de cas, avec 10 enfants immigrants âgés de 9 à 12 ans. Au moyen a) d’entrevues cliniques évaluatives avec ces enfants et leur famille, b) d’entrevues et de groupes-focus avec leurs enseignants, les intervenants scolaires ainsi que des représentants communautaires, nous recueillons un ensemble de données qui permettront d’éclairer les liens entre les phénomènes mentionnés. Le congrès de l’ACFAS sera l’occasion de diffuser pour la première fois  les résultats de cette recherche.

Les enfants avec un syndrome du X-Fragile (SXF) sont caractérisés par la présence de troubles de l’inhibition, de l’attention et de l’hyperactivité. Ces troubles ont un impact négatif évident sur leurs apprentissages scolaires. S’il existe des programmes pour remédier ces déficits chez des enfants ayant un trouble déficitaire de l’attention et d’hyperactivité (TDA/H), aucun n’est adapté à l’heure actuelle aux enfants avec déficience intellectuelle (DI). De par ce constat, nous avons créé un programme intitulé « Qui va piano … va sano ! » qui consiste en des supports visuels, des jeux sur tablette numérique et des jeux de société. A l’aide d’un protocole à cas unique, le programme de remédiation cognitive a été testé auprès d’un garçon de 8 ans présentant une DI modérée, associée à un TDA/H. Au début de l’étude, seule la prise de Ritaline était utilisé pour diminuer les symptômes d’hyperactivité. Les résultats indiquent que l’association de supports visuels en classe, du programme de rémédiation et de la Ritaline a un effet positif additionnel sur les apprentissages, les troubles d’attention et d’hyperactivité de l’enfant. Les résultats sont observables après 11 séances, à raison une séance d’une heure par semaine. Nous présenterons les modules de la remédiation et envisagerons les implications de cette méthode quant au transfert et à la généralisation des acquis dans d’autres milieux et activités.

En 2014, selon les résultats du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), plus de la moitié des élèves n’ont pas atteint le seuil « suffisant » de compétence en lecture et en mathématiques. Toutefois, les taux d’admission et de réussite chez les élèves en fin d’année scolaire ne font que s’améliorer. D’où, l’asymétrie de résultat entre la performance cognitive et le résultat scolaire. Dès lors, la présente étude est initiée pour comprendre et expliquer ce phénomène. Pour ce faire, nous avons fait recours à la méthode qualitative dans son approche phénoménologique doublée de l’observation directe. La méthode qualitative a été menée sous forme d’entretien individuel semi-directif par le biais d’un guide d’entretien. La méthode d’échantillon par choix raisonné a permis d’échanger avec 482 personnes du système éducatif. Ainsi, on note au niveau des résultats que l’asymétrie des résultats scolaires et la baisse de la performance cognitive chez les élèves impliquent une responsabilité de tous les acteurs du système éducatif. Les élèves n’ont plus le goût de l’effort. Les enseignants y sont sans conviction et sans motivation. Le Ministère adopte des réformes éducatives inadéquates avec les réalités sociétales en Côte d’Ivoire. Les nouvelles pédagogies tendent de plus en plus à diminuer les aptitudes réflexives des élèves. Et, certaines classes ne sont plus susceptibles de redoublement.

Mots clés : école ivoirienne, formation de qualité, taux de réussite, éducation, système.

 

Quels sont les processus cognitifs contribuant à la créativité? L’exploration de la relation entre certains processus cognitifs (la mémoire de travail, la fluence graphique, la rationalité, le contrôle cognitif) et la pensée divergente représente le but de cette étude. Cette pensée divergente a été identifiée comme étant essentielle pour la créativité (Guilford, 1957; Kim, 2010). L’hypothèse principale est qu’un modèle constitué des processus cognitifs mentionnés prédit la pensée divergente significativement. Une hypothèse secondaire concerne l’ordre d’impact des prédicteurs. Afin d’entreprendre cette exploration, une régression multiple ayant comme variable dépendante le score total de pensée divergente a été utilisée (N=42). Le résultat principal est que la fluence graphique est un prédicteur significatif autant pour le score total de pensée divergente (r=0,395) que pour les sous-scores de fluence (r=0,418) et d’élaboration (r=0,474). Ce résultat est consistant avec la littérature sur les mesures de fluence et la pensée divergente (Gilhooly, Fioratou, Anthony, & Wynn, 2007). Entre autres, deux suggestions spécifiques sont faites pour étudier (1) la relation entre  la fluence graphique et la pensée divergente en contrôlant pour l’effet de l’imagerie et (2) la relation entre la mémoire de travail et le sous-score d’originalité.