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Isabelle Plante, INRS - Institut national de la recherche scientifique, Valérie Langlois, Institut national de la recherche scientifique (INRS)

« Mettons-nous en péril notre fertilité, notre intelligence et notre survie? », voilà la question posée par Theo Colborn, Dianne Dumanoski et John Peterson Myers dans leur ouvrage L’homme, en voie de disparition?, publié en 1996 sous ce titre  : Our Stolen Future: Are We Threatening Our Fertility, Intelligence, and Survival? A Scientific Detective Story. Ce texte mettait en évidence l’impact des perturbateurs endocriniens sur la fertilité et la reproduction chez diverses espèces, incluant chez l’humain.

Un peu plus de 25 ans après, les membres du Centre intersectoriel d’analyse des perturbateurs endocriniens (CIAPE), un regroupement de plus de 160 scientifiques académiques et gouvernementaux travaillant sur les perturbateurs endocriniens (PE), dont le bureau principal est basé à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), ont voulu faire le point sur l’état mondial de la recherche sur cette problématique à tous les niveaux, que ce soient les méthodes de détection analytiques ou biologiques, les effets chez les animaux ou l’humain, les mécanismes d’action, les méthodes pour les éliminer dans différentes matrices et leur législation. Les fruits de leur réflexion ont été publiés récemment sous la forme de quatorze revues de la littérature publiées en libre accès dans une édition spéciale de la revue scientifique Environmental Research. Dans cet article, nous présentons les grandes lignes de cet ouvrage exhaustif.

Les perturbateurs endocriniens : une classe particulière de polluants

Le système endocrinien est composé d’une série de glandes qui produisent des substances, dont les plus connues sont les hormones, qui circulent dans l’organisme pour atteindre leur(s) organe(s) cible(s). Grâce à ces messagers chimiques, le système endocrinien contrôle de nombreuses fonctions de l’organisme, telles que la croissance, le développement, la reproduction et le métabolisme.

L’organisation mondiale de la santé (OMS) définit les PE comme des substances, ou mélanges, exogènes qui altèrent les fonctions du système endocrinien et induisent des effets nocifs sur la santé d’un organisme ou de ses descendant.e.s1. Ces produits sont présents dans les objets du quotidien, tels que les contenants en plastique, les produits ménagers, les meubles, les jouets et les cosmétiques2.

Au cours des dernières années, un nombre croissant de molécules ont été classé comme des PE. En 2018, la base de données The Endocrine Disruption Exchange Database contenait plus de 1480 produits chimiques ayant le potentiel d’affecter le système endocrinien. Compte tenu du grand nombre de molécules chimiques nouvellement produites ou n’ayant pas encore été testées pour leurs capacités de perturbations endocriniennes, la quantité de PE réellement présente dans l’environnement est vraisemblablement supérieure.

L’organisation mondiale de la santé (OMS) définit les perturbateurs endocriniens comme des substances, ou mélanges, exogènes qui altèrent les fonctions du système endocrinien et induisent des effets nocifs sur la santé d’un organisme ou de ses descendant.e.s. Ces produits sont présents dans les objets du quotidien, tels que les contenants en plastique, les produits ménagers, les meubles, les jouets et les cosmétiques.

Un nombre accru d’études démontre que les mécanismes d’action des PE sont différents des autres produits chimiques3. Premièrement, leurs effets s’observent souvent à faibles doses. Deuxièmement, une exposition continue à ces faibles doses, particulièrement lors de périodes sensibles de la vie, telles que la grossesse ou la vie périnatale, peut générer des effets à long terme chez l’individu et sa descendance. Troisièmement, leurs effets peuvent être additifs; une exposition à un mélange de PE peut avoir un effet, alors que les substances n’en n’ont pas lorsqu’étudiées individuellement.

La communauté scientifique et les décideurs publics s’accordent sur le constat d’un manque de connaissance et d’un besoin urgent de caractériser les PE et leurs effets afin de mieux contrôler les risques qu’ils représentent pour le vivant.

Schéma présentant les perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques généralement développées par les humains. Ceux-ci se retrouvent dans l’environnement et peuvent altérer la santé animale, environnementale et humaine. Les molécules illustrées correspondent aux produits chimiques suivants : en vert, Polychlorobiphényles (PCBs); en bleu, Phtalates; en gris, Atrazine; en orangé, Phtalate de dibutyle (DBP); en violet, Bisphénol A (BPA); et en rouge, Phtalate de diéthyle (DEP). Source : créé avec biorender.com, CIAPE.
Nouvelles méthodes pour détecter et quantifier les perturbateurs endocriniens

Un des premiers enjeux pour bien comprendre les effets des PE est de mesurer leurs niveaux dans différents environnements (eau, air, nourriture, tissus biologiques, etc). Au cours des dernières années, des méthodes analytiques utilisant des instruments à haute résolution ont été développées et permettent maintenant de quantifier de très petites quantités de PE (présenté par l’équipe menée par Chris Metcalfe4), ce qui est particulièrement important compte tenu que plusieurs des perturbateurs ont des effets à petites doses. Ces méthodes permettent également de comprendre comment ces substances persistent dans le temps dans les différents environnements, tel que présenté dans un second manuscrit de cette équipe2.

Dans un deuxième temps, il est crucial d’évaluer, efficacement et rapidement, si ces substances, seules ou en mélanges, affectent le système endocrinien. Pour se faire, un bon nombre de méthodes ont été développées au cours des dernières années, utilisant des modèles in vitro (cellules ou récepteurs) et in vivo (amphibiens, poissons, rongeurs), chacune ayant ses avantages et ses inconvénients, tel que présenté par (Julie Robitaille et coll.5).

La communauté scientifique et les décideurs publics s’accordent sur le constat d’un manque de connaissance et d’un besoin urgent de caractériser les PE et leurs effets afin de mieux contrôler les risques qu’ils représentent pour le vivant.

La plupart de ces essais permettent d’évaluer les capacités des substances à interférer avec les principales voies endocriniennes, soit la voie des estrogènes (E), des androgènes (A), des hormones thyroïdiennes (T) et le métabolisme des hormones stéroïdiennes (stéroïdogenèse, S); voies connues sous l’acronyme EATS. On entend par « voie endocrinienne » le processus par lequel les cellules répondent physiquement et fonctionnellement aux hormones.

Plus récemment, les effets des PE ont été associés à d’autres mécanismes d’action, menant à l’élaboration de méthodes « non-EATS », mesurant, par exemple, les effets des PE sur l’insuline, les glucocorticoïdes et le métabolisme des lipides (résumé par le groupe de Christopher Martyniuk6). Il a également été démontré que plusieurs de ces mécanismes sont perturbés de façon concomitante par de nombreux PE ou peuvent interférer entre eux (présenté par Anita Thambirajah et coll.7), ce qui complexifie leurs effets.

Ces nouveaux développements dans l’identification et la quantification des PE ont largement contribué à la caractérisation de leurs effets sur les animaux et les humains.

Effets sur la reproduction des animaux et de l’humain, de génération en génération

Les PE ont d’abord été connus pour leurs effets sur le système reproducteur. Tel que présenté par l’équipe de Vicki Marlatt8, ces effets sur la reproduction sont observables chez de nombreuses espèces, que ce soient les poissons, les amphibiens, les oiseaux, les mammifères et les humains; chez ces derniers, les EATS jouent un rôle particulièrement important dans le développement du système reproducteur, mais aussi dans les comportements liés à la reproduction.  

Les PE peuvent, entre autres, affecter la différenciation des sexes chez plusieurs espèces, et le développement des gonades (résumé par l’équipe de Géraldine Delbès et coll.9). Également, plusieurs traversent la barrière placentaire, affectant à la fois la grossesse et le développement du foetus (présenté par l’équipe de Isabelle Plante10). De plus, plus récemment, plusieurs études ont mis en évidence que les effets d’une exposition des gamètes lors de la grossesse peuvent avoir des effets multi- et transgénérationnels, affectant plusieurs génération (présenté par l’équipe de Bernard Robaire11).

Il est donc crucial de mieux comprendre les mécanismes liés à cette transmission, pouvant avoir des effets désastreux chez plusieurs espèces, y compris l’humain.

Autres effets sur les animaux et l’humain

Les effets sur la fertilité et le système reproducteur ont été à l’origine même de la découverte des PE. Par contre, depuis quelques années, ils sont aussi associés à de nombreux autres effets, par exemple sur le métabolisme, le diabète, l’obésité et le système neurologique (résumé dans les revues de littérature scientifique des équipes d’Isabelle Plante10, de Pascal Vaudin12 et de Christopher Martyniuk6). Les PE ont également été associé à une augmentation des risques de cancers, dont le sein et la prostate (présentés par les équipes d’Isabelle Plante10 et d’Aurélie Lacouture13).

Tous ces effets peuvent être plus importants si l’exposition se déroule lors des périodes sensibles de la vie, telle que la période périnatale, et peuvent se refléter plusieurs années plus tard, suivant le concept de l’origine développementale de la santé et des maladies (DOHAD). Bien que cette latence dans les effets des PE rende les études épidémiologiques chez les humains plus complexes (présenté par Vikki Ho et coll.14), elles ont quand même permis de corroborer chez l’humain les effets sur la reproduction et sur les autres systèmes observés grâce aux méthodes in vitro et chez différentes espèces animales.

Les effets sur la fertilité et le système reproducteur ont été à l’origine même de la découverte des PE. Par contre, depuis quelques années, ils sont aussi associés à de nombreux autres effets, par exemple sur le métabolisme, le diabète, l’obésité et le système neurologique [...] Les PE ont également été associé à une augmentation des risques de cancers, dont le sein et la prostate.

Remédier à la situation : traitement et législation

Par suite du constat de l’omniprésence des PEs dans l’environnement, menant à une exposition chronique et globale des espèces animales et de l’humain, des équipes de recherche ont mis au point de nouvelles méthodes pour retirer les PEs des eaux usées. Ces méthodes, présentées dans la revue de littérature de Dariush Aziz et coll.15, comprennent des processus d’élimination physiques, biologiques, électrochimiques et chimiques.

Bien qu’une réduction des niveaux de PE soit une bonne solution, la communauté scientifique mondiale appelle également à une réduction de l’exposition par une meilleure législation afin de tenir en compte des caractéristiques particulières des PE. En effet, la plupart des pays basent actuellement les restrictions pour les niveaux acceptables de polluants dans l’environnement, ainsi que pour l’exposition humaine, sur des principes de dose-réponse; la législation est basée sur les effets toxicologiques observés suite à une exposition à des doses croissantes d’un polluant donnée. Deux enjeux ressortent de ces protocoles :

  • ils sont longs et nécessitent un nombre important d’animaux;
  • ils ne tiennent généralement pas compte des effets endocriniens, ni du fait qu’une exposition à de faibles niveaux de PE peut avoir des effets importants, surtout si elle est chronique ou si elle survient à des périodes sensibles de la vie, ni de l’effet additif que peuvent avoir plusieurs PE.

Ainsi, partout dans le monde, des chercheuses et des chercheurs collaborent afin d’incorporer les nouvelles méthodes pour l’évaluation des risques liés aux différentes substances présentes dans l’environnement, y compris une évaluation spécifique des effets endocriniens (présenté par l’équipe de Tara Barton-Maclaren16).

Bien qu’une réduction des niveaux de PE soit une bonne solution, la communauté scientifique mondiale appelle également à une réduction de l’exposition par une meilleure législation afin de tenir en compte des caractéristiques particulières des PE.

En conclusion

Suite aux réflexions menées par l’équipe du CIAPE dans le cadre de cette édition spéciale, deux constats émergent. De un, de grandes avancées ont été réalisées pour identifier les PE, et évaluer leurs effets et leurs mécanismes d’action chez les animaux ou l’humain. De deux, quand il est cependant question de les éliminer et de les gérer adéquatement, la problématique des PE demeurent encore et toujours un enjeu de santé primordial au niveau international.

Depuis la parution de l’ouvrage L’homme, en voie de disparition, un grand pas a été franchi dans la reconnaissance du caractère particulier des PE, et ce, tant par les scientifiques que par les organisations législatives de plusieurs pays.

Des démarches sont aussi en cours pour que les études de risques tiennent compte de nouvelles méthodes plus efficaces, permettant de rapidement statuer sur les risques liés à une exposition au PE. On constate également une plus grande conscientisation de la population générale pour cette problématique, accentuant de ce fait la nécessité pour les chercheuses et les chercheurs académiques et gouvernementaux de fournir des réponses et des solutions afin de rendre notre environnement plus sécuritaire, maintenant, et pour les générations à venir.

Figures montrant des travaux sur les perturbateurs endocriniens
Résumé des 14 revues de littérature scientifiques dont traite le présent article, présenté selon les thèmes de recherche du Centre intersectoriel d’analyse des perturbateurs endocriniens. Source : CIAPE.

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Références
  1. (WHO), W.H.O., International Programme on Chemical Safety. (‎2002)‎. Global assessment on the state of the science of endocrine disruptors. World Health Organization. https://apps.who.int/iris/handle/10665/67357. 2002.
  2. Metcalfe, C.D., et al., An introduction to the sources, fate, occurrence and effects of endocrine disrupting chemicals released into the environment. Environ Res, 2022. 207: p. 112658.
  3. La Merrill, M.A., et al., Consensus on the key characteristics of endocrine-disrupting chemicals as a basis for hazard identification. Nat Rev Endocrinol, 2020. 16(1): p. 45-57.
  4. Metcalfe, C.D., et al., Methods for the analysis of endocrine disrupting chemicals in selected environmental matrixes. Environ Res, 2022. 206: p. 112616.
  5. Robitaille, J., et al., Towards regulation of Endocrine Disrupting chemicals (EDCs) in water resources using bioassays - A guide to developing a testing strategy. Environ Res, 2022. 205: p. 112483.
  6. Martyniuk, C.J., et al., Emerging concepts and opportunities for endocrine disruptor screening of the non-EATS modalities. Environ Res, 2022. 204(Pt A): p. 111904.
  7. Thambirajah, A.A., et al., Disruption by stealth - Interference of endocrine disrupting chemicals on hormonal crosstalk with thyroid axis function in humans and other animals. Environ Res, 2022. 203: p. 111906.
  8. Marlatt, V.L., et al., Impacts of endocrine disrupting chemicals on reproduction in wildlife and humans. Environ Res, 2022. 208: p. 112584.
  9. Delbes, G., et al., Effects of endocrine disrupting chemicals on gonad development: Mechanistic insights from fish and mammals. Environ Res, 2022. 204(Pt B): p. 112040.
  10. Plante, I., et al., Killing two birds with one stone: Pregnancy is a sensitive window for endocrine effects on both the mother and the fetus. Environ Res, 2022. 205: p. 112435.
  11. Robaire, B., et al., A cross-species comparative approach to assessing multi- and transgenerational effects of endocrine disrupting chemicals. Environ Res, 2022. 204(Pt B): p. 112063.
  12. Vaudin, P., et al., When pharmaceutical drugs become environmental pollutants: Potential neural effects and underlying mechanisms. Environ Res, 2022. 205: p. 112495.
  13. Lacouture, A., et al., Impacts of endocrine-disrupting chemicals on prostate function and cancer. Environ Res, 2022. 204(Pt B): p. 112085.
  14. Ho, V., et al., Endocrine disruptors: Challenges and future directions in epidemiologic research. Environ Res, 2022. 204(Pt A): p. 111969.
  15. Azizi, D., et al., A comprehensive review on current technologies for removal of endocrine disrupting chemicals from wastewaters. Environ Res, 2022. 207: p. 112196.
  16. Barton-Maclaren, T.S., et al., Innovation in regulatory approaches for endocrine disrupting chemicals: The journey to risk assessment modernization in Canada. Environ Res, 2022. 204(Pt C): p. 112225.

  • Isabelle Plante
    INRS - Institut national de la recherche scientifique

    Institut national de la recherche scientifique (INRS)

    Isabelle Plante est professeure-chercheure à l’INRS, co-directrice et co-fondatrice du CIAPE. Elle s’intéresse aux liens entre les polluants environnementaux et le cancer depuis plus de 20 ans. Au cours des années, ses études ont été financées par de nombreux organismes, dont le FRQS, le CRSNG, la Société de recherche sur le cancer et la Fondation du cancer du sein du Québec. Elle a récemment reçu le prix V.E. Henderson de la Société de Toxicologie du Canada pour sa contribution au domaine de la toxicologie au Canada. Son équipe essaye de déterminer si une exposition à certains perturbateurs endocriniens peut interférer avec le développement normal des glandes mammaires et ainsi augmenter les risques de cancer du sein.

  • Valérie Langlois
    Institut national de la recherche scientifique (INRS)

    Valérie Langlois est professeure-chercheuse à l’INRS, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne depuis 2015 et directrice et fondatrice du CIAPE. Elle a obtenu le Prix Gorbman-Bern de la Société nord-américaine en endocrinologie comparée en 2017, le Prix de l’Université du Québec de la relève scientifique en 2019, et plus récemment, le Prix du Québec de la relève scientifique 2020 pour l’importance de son apport scientifique en endocrinologie comparée. Son équipe de recherche se consacre à l’étude des contaminants qui sont présents dans l’environnement et qui altèrent la santé de la faune, tel que les poissons et les grenouilles.

     

    Autres auteurs et autrices

    Dariush Azizi est un métallurgiste travaillant au département de métallurgie extractive, chez SGS Natural Resources, à Lakefield, Ontario, Canada. Il a obtenu son doctorat en génie chimique de l'Université Laval, Québec, Canada, en 2018. Ses domaines de recherche sont principalement axés sur l'intégration des concepts de durabilité dans le secteur minier et métallurgique, en particulier dans le traitement des minéraux et le développement de processus de métallurgie extractive pour produire des métaux critiques à partir de ressources secondaires et primaires. Depuis 2009, il a travaillé dans différents instituts de recherche et entreprises privées au Canada et en Iran. Au cours de cette période, il a participé à divers projets industriels et de R et D dont les résultats sont remarquables.

    Bernard Robaire est titulaire de la chaire James McGill de pharmacologie et thérapeutique et d'obstétrique et gynécologie à l'Université McGill et est scientifique à l'Institut de recherche du CUSM. Il a occupé / détient des postes de direction dans un certain nombre de sociétés / organisations, notamment les présidences de l'Association des professeurs universitaires de McGill, de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS), de la Canadian Fertility and Andrology Society, du North American Testis Workshop et de l’American Society of Andrology. Il a été vice-principal associé (Recherche (1993-1998)) et a siégé au Sénat. Il est activement impliqué dans l'enseignement aux étudiants de premier cycle, des cycles supérieurs et en médecine. La plupart des plus de 50 étudiants diplômés et stagiaires postdoctoraux qui ont travaillé avec lui occupent maintenant une position de responsable dans le milieu universitaire, l'industrie et le gouvernement.

    Chris Metcalfe est professeur émérite de l'École de l'environnement de Trent University. Pendant plus de 30 ans, le Dr Chris Metcalfe a concentré ses recherches sur la distribution et les effets toxiques des contaminants dans l'environnement. Ses premières recherches se sont concentrées sur le devenir et les effets des contaminants persistants. Sa reconnaissance précoce et sa participation à ce changement de paradigme vers les contaminants solubles dans l'eau ont entraîné une reconnaissance nationale et internationale du caractère innovant de son programme de recherche et ont favorisé sa participation à des équipes de recherche internationales. Il a également dirigé des projets pour évaluer la distribution et les impacts de la libération de nanoparticules dans l'environnement. Le Dr Metcalfe participe également à des études in vitro et in vivo sur les effets toxicologiques des contaminants.

    Anita Thambirajah est associée de recherche principale et travaille avec la Dr Caren Helbing au Département de biochimie et de microbiologie de l'Université de Victoria. Ses intérêts de recherche actuels incluent l'utilisation d'approches transcriptomiques pour évaluer la santé des organismes après une exposition aux HAP, et la remédiation dans les paradigmes de laboratoire et de terrain (lacs). Elle approfondit ce travail de biosurveillance en développant des tests d'ADNe et d'ARNe pour évaluer la santé et la présence des espèces dans l'environnement. La chercheuse applique également son expérience en épigénétique neurodéveloppementale et en structure de la chromatine à des études qui explorent les mécanismes moléculaires qui croisent la régulation épigénétique et endocrinienne de la métamorphose des amphibiens.

    Géraldine Delbès est professeure agrégée à l’Institut national de la recherche scientifique. Les projets de recherche de la professeure Géraldine Delbès ont pour but de déterminer comment l’exposition à des substances médicales ou de l’environnement, pendant des périodes de sensibilité particulière de la vie, peuvent altérer la fertilité masculine. Des données épidémiologiques suggèrent une augmentation mondiale des problèmes de fertilité masculine associée à une diminution de la production des spermatozoïdes, une augmentation de l’incidence du cancer du testicule et des anomalies du développement du tractus génital chez l’homme et diverses espèces sauvages.  Les données s’accumulent, démontrant un effet néfaste de l’exposition à des produits chimiques contenus dans l’environnement ou de traitements médicaux sur la fonction de reproduction chez l’homme. Cependant, les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans ces effets sur la fertilité masculine sont encore très peu documentés. La professeure Delbès et son équipe cherchent à caractériser ces mécanismes dans les cellules germinales immatures, précurseurs de la spermatogenèse. Grâce à des modèles d’études in vivo et in vitro, chez les rondeurs et chez l’Homme, nous étudions l’expression de gènes et la programmation des cellules germinales, en réponse à l’environnement chimique.

    Christopher J Martyniuk est professeur agrégé à University of Florida. Le Dr Martyniuk étudie l'impact des contaminants environnementaux sur un large éventail de systèmes biologiques tels que le système nerveux, le système endocrinien et l'axe intestin-microbiome. Son équipe de recherche utilise des modèles de cellules neuronales (cellules dopaminergiques de rat et humaines) et des tests de toxicité in vivo sur le poisson-zèbre pour déterminer les mécanismes des toxiques environnementaux, en se concentrant sur les pesticides qui ont été associés à des maladies neurodégénératives et aux mitochondries. Ils utilisent également des approches d'édition de gènes CRISPR pour comprendre la signification fonctionnelle des gènes lors d'expositions aux pesticides.

    Vikki Ho est professeure sous octroi adjointe à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Les domaines de recherche de Dr Ho portent sur le rôle des facteurs environnementaux dans l’étiologie du cancer et le pronostic du cancer. Plus précisément, elle étudie les expositions environnementales coutumières qui peuvent être modifiées afin de prévenir l’apparition du cancer.  Pour ce, ses sources d’informations sont les diètes alimentaires (amines aromatiques hétérocycliques (AHA), et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)), les habitudes de vie et les occupations professionnelles (pesticides, gaz d’échappement des moteurs à essence et talc). Conjointement, sa recherche examine le rôle possible des habitudes de vie et facteurs comportementaux, comme l’activité physique et l’exposition à la vitamine D, dans la prévention du cancer et l’amélioration du pronostic des patients après un diagnostic de cancer. Ses champs d’intérêt du cancer comprennent le côlon, les poumons, les ovaires et le cerveau.

    Aurélie Lacouture est étudiante au doctorat. Elle étudie l’impact du récepteur aux estrogènes alpha sur le métabolisme de la glande mammaire. Camille Lafront est étudiante au doctorat, elle étudie également ce récepteur, mais regarde quant à elle l’impact de ce dernier dans le cancer de la prostate. Cindy Peillex est étudiante au doctorat. Elle étudie les mécanismes impliqués dans les maladies inflammatoires du système nerveux central.

    Vicki Marlatt est professeure agrégée à Simon Fraser University. Les intérêts de la Dr Marlatt sont interdisciplinaires et ses recherches portent sur la toxicologie environnementale, l'endocrinologie, la physiologie animale et la biologie moléculaire/toxicologie chez les modèles de vertébrés et d'invertébrés. Pendant de nombreuses années, elle a mené des expériences qui non seulement mettent en œuvre des tests in vivo validés à l'échelle internationale pour tester les perturbateurs endocriniens chez les poissons et les grenouilles, mais intègrent également de nouveaux paramètres supplémentaires visant à développer des biomarqueurs moléculaires d'exposition précoces qui déclenchent des effets indésirables au niveau de l'organisme entier ( c'est-à-dire la taille corporelle, les déformations et/ou l'histopathologie au niveau des organes). Son programme de recherche actuel continue de se concentrer sur des scénarios d'exposition chronique de faible niveau pertinents pour l'environnement à de multiples contaminants environnementaux et leurs impacts dans les modèles de vertébrés au niveau moléculaire et de l'organisme entier. En plus de maintenir un programme de recherche en toxicologie environnementale, le Dr Marlatt enseigne plusieurs cours de toxicologie environnementale. Ses recherches et son enseignement portent sur la réglementation et la gouvernance de la santé humaine et environnementale en Amérique du Nord, en Europe et dans les organisations internationales. Collectivement, elle a pratiqué dans le domaine de la toxicologie et de la biologie environnementales pendant quinze ans dans des milieux universitaires, industriels et gouvernementaux.

    Tara Barton-Maclaren est directrice de la recherche de l’Unité des approches émergentes du Bureau d’évaluation du risque des substances existantes à la Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs de Santé Canada. Sa division suit les progrès en toxicologie et l’évaluation des risques et travaille à l’élaboration de stratégies pour l’intégration de données émergentes et de nouvelles méthodologies pour l’évaluation des produits chimiques existants sur le marché canadien. En appui à la transition mondiale vers la toxicologie du XXIe siècle, avec l’objectif de moderniser l’évaluation des risques pour l’avenir de la gestion des produits chimiques au Canada et à l’étranger, son unité contribue à des initiatives internationales telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Accélération du rythme de l’évaluation des risques chimiques (APCRA). Elle participe également à des activités scientifiques avec des leaders nationaux et internationaux dans les domaines de la toxicologie computationnelle et stratégies d’essai et d’évaluation intégrées pour soutenir la prise de décision réglementaire. Ses intérêts se concentrent sur la recherche translationnelle et appliquée fondée sur les innovations en toxicologie moderne et sur l’application de nouvelles approches en matière d’évaluation des risques pour la santé humaine pour la protection des Canadiens contre les risques posés par l’exposition aux produits chimiques.

    Julie Robitaille est étudiante au doctorat en sciences de l'eau à l'INRS-ETE. Dans son doctorat, elle développe des essais biologiques (ou bioessai) pour détecter et quantifier les perturbateurs endocriniens dans les eaux usées municipales et industrielles. Ce genre d'outils pourrait permettre à long terme de faire un suivi des rejets de perturbateurs endocriniens dans nos cours d'eau et d'évaluer l'efficacité d'élimination des perturbateurs endocriniens des usines de traitement d'eaux usées.

    Pascal Vaudin est professeur-chercheur à l’Université de Tours. Les domaines privilégiés de Dr Vaudin pour l’enseignement sont la génétique et biologie moléculaire appliquées à la biologie de la reproduction. Il exerce sa recherche dans l’équipe « Néogenèse Hypothalamique : rôle, variation et perturbation endocriniennes » de l’UMR Physiologie de la Reproduction et des Comportements (Centre INRA Val de Loire). Sa thématique principale est de comprendre les effets des perturbateurs endocriniens sur les cellules gliales du système nerveux central. Plusieurs niveaux sont explorés : moléculaire, cellulaire, neuro-anatomique et animal. Parallèlement, il développe des systèmes in vitro d’évaluation toxicologique. Ce système de culture permet le maintien de neurosphères et de maitriser le moment de la différentiation en neurones et cellules gliales selon la composition du milieu de culture. Dr Vaudin est membre titulaire du Conseil National des Universités, section 66 : Physiologie et il fait partie des experts auprès de l’HCERES pour l’évaluation d’unités de recherche.

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