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Yimin-Léa Gauthier, Université du Québec à Montréal

Sur le plan de la recherche, je m’intéresse à la notion de transition identitaire. Au cours de mon doctorat, j’ai travaillé sur cette question, entre autres auprès les jeunes de la rue. L’identité était abordée comme un travail, dans une perspective développementale. Je me suis également penchée sur la question de la construction de l’identité sexuée chez les intersexes. Enfin, j'ai analysé la transition scolaire entre le primaire et le secondaire. En clinique, en tant que psychologue, mes connaissances en psychologie du développement me permettent principalement d’enrichir mes formulations de cas. Cette perspective m’amène à toujours me questionner sur les éléments de l’histoire de vie des patient.e.s qui ont contribué à l’émergence de leurs difficultés telles que vécues au moment où je les ai rencontrées. 

À la lumière de votre parcours, d’où vient cette envie de transmettre ?

J’ai longtemps eu une relation houleuse avec la recherche à cause de la culture qui régnait au sein de mon laboratoire de recherche en psychologie. Nous n’étions pas encouragés à vulgariser nos travaux de recherche dans le cadre de congrès, par exemple, ou à soumettre un article auprès de revues de vulgarisation scientifique. Cela a renforcé l’image que j’avais de la recherche; c’est-à-dire ennuyante et réservée à une forme d’élite. C’est en changeant de laboratoire que j’ai découvert qu’une toute autre approche était possible.

Mon balado de vulgarisation scientifique a également contribué à modifier ma vision. En autres, en réalisant plusieurs épisodes avec des doctorant.e.s au profil recherche, j’ai vu comment mes invité.e.s étaient engagé.e.s et animé.e.s par leur thèse et par le désir d’en parler. Mon envie de transmettre relève aussi du souhait de donner la parole à ces jeunes chercheur.se.s, pour que leur travail de recherche ne soit pas un document de plus sommeillant sur les tablettes de la bibliothèque, mais un savoir « vivant » dont divers publics puissent profiter. 

Mon envie de transmettre relève aussi du souhait de donner la parole à ces jeunes chercheuses et chercheurs, pour que leur travail de recherche [...] soit un savoir « vivant » dont divers publics puissent profiter. 

Qu’est-ce qui vous motive dans le geste de transmission des savoirs de recherche?

Mon but avec le balado a toujours été de démocratiser les savoirs issus, entre autres, du milieu académique. En pré-entrevue, j’avertis toujours mes invité.e.s que le contenu abordé doit toujours être compris par un vaste auditoire. Que ce soit le.la doctorant.e en recherche, le.la professionnel.le en relation d’aide ou l’ami.e qui n’est pas du tout du même domaine; tous sont les bienvenus à s’intéresser au balado, à échanger et à poser des questions. Au balado se joint une page Instagram dont le but est de sensibiliser aux concepts de la psychologie, en lien avec des enjeux de société d’actualité. À l’ère où l’information abonde, je souhaite être un canal fiable de transmission des savoirs. Je souhaite débuter, alimenter, enrichir des discussions, des réflexions avec mes invité.e.s, avec et pour divers publics.

Quelle part pour votre subjectivité, pour vos valeurs, pour vos passions dans votre pratique de transmission? 

Étant formatrice depuis quelques années pour des bénévoles œuvrant auprès d'enfants, et étant aussi chargée de cours au cégep, la transmission est quelque chose qui m’anime beaucoup. J’adore aussi les échanges avec les auditeur.rice.s du balado à la suite du partage d'un contenu. J’apprécie également les discussions avec les invité-e-s. Cela répond à un désir d’être en contact avec les autres humains, à mon besoin d’apprendre et de comprendre d’autres réalités que les miennes. D’être à la barre d’un balado et d’une page Instagram nourrit aussi mon besoin de création. Je peux imaginer et réaliser quelque chose de nouveau quotidiennement. Je pense que la créativité est un moteur important puisqu'elle nous amène à sortir de notre zone de confort et d’oser. Elle nous oblige à se remettre en question, à tenter de s’améliorer. Dès qu’on a un problème à résoudre, il faut faire preuve de créativité. Lorsque je repense aux débuts du balado et à ce qu’il est devenu, je remarque sa constante évolution. De plus, la créativité est un outil thérapeutique des plus efficaces. Que ce soit par le jeu, la musique ou la danse, je crois que le domaine de la psychologie et celui de l’art sont intimement liés, voire inséparables. 

...la créativité est un outil thérapeutique des plus efficaces. Que ce soit par le jeu, la musique ou la danse, je crois que le domaine de la psychologie et celui de l’art sont intimement liés, voire inséparables. 


  • Yimin-Léa Gauthier
    Université du Québec à Montréal

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