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Hérold Toussaint, Université d’État d’Haïti, Ricarson Dorce, Université Laval

« L’universitaire-citoyen s’intéresse avant tout au statut et au devenir de la vérité dans sa société. Il a le souci de transmettre, par ses paroles et par ses actions, la mission de l’université aux nouvelles générations. Ces dernières doivent savoir, et citons ici le philosophe Jacques Derrida, que "l’université fait profession de la vérité. Elle déclare, elle promet un engagement sans limites envers la vérité". En faisant profession de la vérité, l’université devient un lieu où rien n’est à l’abri du questionnement. Elle devient un ultime lieu de résistance critique à tous les pouvoirs d’appropriation dogmatiques injustes. Elle est non seulement un lieu de liberté d’apprentissage, mais aussi un espace de liberté inconditionnelle de discussion et de proposition. »
Hérold Toussaint

Hérold Toussaint
Hérold Toussaint. Source : lenouvelliste.com

Ricarson Dorcé : Sociologue, ancien vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’État d’Haïti et auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le métier d’étudiant, guide méthodologique du travail intellectuel1, qu’est-ce qui vous pousse Pr Toussaint à travailler avec de jeunes chercheurs au sein du Collectif des universitaires-citoyens?

Hérold Toussaint : Conscient des difficultés qu’ont la plupart des Haïtiens à rompre avec le cycle infernal de la reproduction de la méfiance, du mépris de soi et des autres, dans nos relations sociales et humaines, j’ai choisi délibérément et joyeusement d’initier chaque année des groupes d’étudiants et d’étudiantes à la confiance et à la joie de réussir ensemble. En effet, l’enseignement dispensé dans les écoles haïtiennes n’a jamais habilité les écoliers et les étudiants à éprouver cette joie qui surgit de la coopération. L’école a souvent renforcé cette tendance qui date de l’époque coloniale et qui mène à une représentation de l’autre comme un potentiel mangeur d’hommes ou de femmes. Nous nous méfions constamment de l’autre. Cette méfiance est souvent maladive et n’a rien à voir avec la prudence. Aux études, nous percevons les autres comme des adversaires à éliminer.

J’ai pensé qu’il fallait jeter un regard d’espérance sur et pour les générations d’aujourd’hui. Dès leur tendre enfance, on doit les encourager à oser : oser être soi-même, oser espérer, oser apprendre, oser créer et inventer, oser transformer la société avec une dose de sagesse.  

Pendant une dizaine d’années, j’ai encouragé plusieurs groupes d’étudiantes et d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti à travailler en équipe et à se rencontrer. Avec eux, j’ai appris que les fils et les filles d’Haïti ont la capacité de (re)construire pacifiquement leur pays. Ils peuvent inventer un pays de (re)liaison où Noirs, Mulâtres et Syro-Libanais s’organisent pour défendre et protéger le bien commun.

De 2003 à nos jours, 54 étudiantes et étudiantes ont produit douze travaux en équipe sous ma direction. Ce type d’accompagnement requiert du temps et de la patience. Les jeunes méritent d’être accompagnés avec rigueur et souplesse dès le premier cycle universitaire. J’ai gagné avec eux ce pari. Ils sont joyeux. Cette joie est le fruit de leur patience, de leur ténacité et du respect des règles du jeu.

Ricarson Dorcé : Quel est, selon vous, le sens du concept d’« universitaire-citoyen »?

Hérold Toussaint : L’universitaire-citoyen s’intéresse avant tout au statut et au devenir de la vérité dans sa société. Il a le souci de transmettre, par ses paroles et par ses actions, la mission de l’université aux nouvelles générations. Ces dernières doivent savoir, et citons ici le philosophe Jacques Derrida, que « l’université fait profession de la vérité. Elle déclare, elle promet un engagement sans limites envers la vérité ». En faisant profession de la vérité, l’université devient un lieu où rien n’est à l’abri du questionnement. Elle devient un ultime lieu de résistance critique à tous les pouvoirs d’appropriation dogmatiques injustes. Elle est non seulement un lieu de liberté d’apprentissage, mais aussi un espace de liberté inconditionnelle de discussion et de proposition. Comme principe de résistance, l’université ne doit être subordonnée à aucun pouvoir, à aucune finalité extérieure : économique, politique, idéologique, médiatique, technique ou technocratique.

L’universitaire-citoyen est un veilleur qui accepte de créer des communautés de veilleurs au service du bien commun. Avec ses pairs d’Haïti et de la planète, il appuiera toute tentative de mise en œuvre de structures facilitant le partage des biens collectifs entre tous et toutes sans distinction. Il accepte de partager ses rêves avec d’autres chercheurs, étudiants, ouvriers, paysans, groupes de femmes, etc.

L’universitaire-citoyen est un veilleur qui accepte de créer des communautés de veilleurs au service du bien commun. Avec ses pairs d’Haïti et de la planète, il appuiera toute tentative de mise en œuvre de structures facilitant le partage des biens collectifs entre tous et toutes sans distinction. Il accepte de partager ses rêves avec d’autres chercheurs, étudiants, ouvriers, paysans, groupes de femmes, etc.

Pénétré du sens de l’anticipation, l’universitaire-citoyen gardera la mémoire de la souffrance des dominés. Il n’hésitera pas à faire connaître et comprendre les véritables fondements de la souffrance sociale en Haïti, laquelle souffrance peut être lue dans les gestes, les regards, la prononciation, l’intonation ou encore dans le langage des corps.

Porte-parole de l’universel, l’universitaire-citoyen haïtien ne peut pas faire comme si les progrès vertigineux des nouvelles technologies de l’information et de la communication n’avaient aucune incidence sur le travail de création culturelle. Il devra engager, à la suite de ses collègues de la communauté internationale, de sérieuses réflexions sur ces technologies. Il le fera, sans doute, à partir des questions brûlantes qui secouent l’histoire de son pays. Bref, il s’agira de découvrir lucidement en quoi les réussites de la science sont « porteuses d’avenir » pour notre agriculture, notre système judiciaire, notre système socioéconomique.  

Aspirant toujours à une triple libération – libération de soi, libération pour Haïti, libération pour la planète –, l’universitaire-citoyen, à partir des instruments de travail propres à sa discipline

scientifique, tentera de démasquer l’illusion qui ferait apparaître comme ordre naturel ce qui est l’arbitraire d’une forme de domination. Il assumera ainsi un double risque : le risque de parler et le risque de créer. Il acceptera d’être jugé pour les risques qu'il a pris.

Si l’universitaire-citoyen veut influencer autrui, il doit le faire par l’amour, la raison et la vertu de l’exemple. Il est un animateur qui éprouve la joie d’entreprendre en commun. Il apprécie la coopération et le travail en équipe. Il évite les fausses rivalités susceptibles de troubler sa joie. Il cultive le sens de l’ouverture aux autres et de l’accueil de l’imprévisible. Il apprend à développer dans la solitude une capacité de communion avec l’humanité en peine. Il n’a pas peur d’aborder la problématique de la mort ou de la souffrance. Il est donc conscient de

Universitaire citoyen
Le courage d'habiter Haïti au XXIe siècle : la vocation de l'universitaire citoyen, 2015, 231p.

l’inévitable part de détresse de toute existence humaine.

L’universitaire-citoyen est l’homme de l’auto-transcendance et de l’auto-distanciation. La transcendance de soi ou l’auto-transcendance est cette capacité qui permet à l’être humain de se dépasser, d’établir une relation authentique avec ceux et celles qu’il aime et de se consacrer aux causes humanitaires qu’il soutient. Cette volonté de se dépasser est ce qui donne à l’être humain toute sa dignité. Quant à l’auto-distanciation, elle est cette capacité de se détacher non seulement d’une situation donnée, mais encore de nous-même.

L’universitaire-citoyen est, enfin, un ami de l’art qui symbolise la rencontre du sensible et de l’intelligible, du matériel et du spirituel. Il prône l’éducation esthétique des enfants et des jeunes. Il défend l’art qui est l’incarnation de la beauté. C’est cette beauté liée à l’éthique qui nous aidera à humaniser nos pratiques sociales.

Ricarson Dorcé : À travers le Collectif des universitaires-citoyens, vous expérimentez un modèle participatif pour pratiquer autrement la recherche scientifique.

Hérold Toussaint : En encourageant les étudiantes et les étudiants à travailler en équipe, j’ai pris conscience des conditionnements sociaux auxquels ils sont soumis pendant leur trajectoire intellectuelle : obsession de la réussite individuelle, haine de l’autre, mépris de soi, rivalités atroces avec le voisin ou la voisine. À partir de mon accompagnement, ils prennent conscience que les efforts de chacun sont nécessaires au succès du groupe. Ils apprennent à se faire confiance, à s’encourager mutuellement, à penser ensemble, à espérer, à créer et à gérer leurs différends.

Ricarson Dorcé : En quoi cette logique d’apprentissage de réussite en commun, en dépit des divergences, est-elle fondamentale dans la dynamique de recherche scientifique?

Hérold Toussaint : Avec les étudiantes et les étudiants, j’ai créé une véritable communauté d’apprentissage. Ainsi, ils ont appris à écouter leurs collègues et à ne pas sacraliser leurs points de vue. Leurs divergences, loin d’entraver la réussite de leur projet commun, les incitent à poursuivre plus avant leur réflexion. Ils apprennent, au fur et à mesure, à gérer leurs souffrances, leurs angoisses, leur agressivité et leur mauvaise humeur. Une fois le travail achevé, ils ne doutaient plus de leur capacité de créer ensemble. Ils avaient compris l’importance d’avoir un rapport sain avec les règles du jeu et de reconnaître la dignité de l’autre.

Grâce à leur travail collectif, ils découvrent l’importance de faire preuve de courage et de patience active, c’est-à-dire de travailler sans relâche pour réaliser des actions significatives dans l’existence. Ils comprennent qu’ils n’ont pas le droit de lire la situation dégradante de la majorité de leurs compatriotes en oracle du destin. Ils en viennent à comprendre que nous pouvons toujours être victimes de nos préjugés et de nos présupposés. Ainsi, ils deviennent plus lucides et plus vigilants.

Avec les étudiantes et les étudiants, j’ai créé une véritable communauté d’apprentissage. Ainsi, ils ont appris à écouter leurs collègues et à ne pas sacraliser leurs points de vue. Leurs divergences, loin d’entraver la réussite de leur projet commun, les incitent à poursuivre plus avant leur réflexion. Ils apprennent, au fur et à mesure, à gérer leurs souffrances, leurs angoisses, leur agressivité et leur mauvaise humeur. Une fois le travail achevé, ils ne doutaient plus de leur capacité de créer ensemble.

Ensemble, ils découvrent que la simple conviction, si généreuse soit-elle, ne suffit pas pour mener un travail de recherche. Ce dernier requiert du temps, des moments forts d’étude, de recherche, de dialogue avec ses pairs. Ils apprennent qu’il est salutaire et libérateur de briser le carcan idéologique de nos cerveaux pour réaliser des travaux modestes et rigoureux. Ils réfléchissent également sur l’humilité intellectuelle qui est l’antidote de toute parade excessive de l'égo. En effet, le chercheur doit se garder d'être un idéologue à la recherche effrénée des succès faciles et des applaudissements. Il doit savoir se retirer, voire se taire pour enfanter, dans le silence et la solitude, une pensée robuste et claire. Il ne doit pas se laisser abattre par la dictature du moment. Le travail de l’universitaire n’est pas un long fleuve tranquille, mais c’est un travail de longue haleine. Il nourrit un rapport sain avec le temps. Il sait se méfier des résultats immédiats.

Ricarson Dorcé : Le Collectif des universitaires-citoyens (CUCI) entreprend des activités de vulgarisation de ses travaux sous forme de conférences-débats et de sessions de formation à travers tous les départements du pays, ce que vous appelez les « matinées universitaires ». Quelle est l’importance de ces rencontres pour les chercheurs de la relève?

Hérold Toussaint : J’ai eu la chance de faire une grande partie de mes études au Mexique et en France. Après un séjour de quinze ans sur des terres étrangères, j’ai pris le chemin du retour en 1999. Une fois atterri sur la terre haïtienne, j’ai parcouru les dix départements du territoire en vue de découvrir les différentes facettes du territoire à l’aube du XXIe siècle. J’ai constaté la misère académique et citoyenne qui régnait dans nos villes de province. J’ai alors créé le Collectif des universitaires-citoyens (CUCI) qui, pour socialiser les jeunes à la culture du débat et de l’argumentation, organise des matinées de réflexion à Port-au-Prince et dans les principales villes du pays. Ces matinées permettent aux jeunes de se rencontrer et de réfléchir autour des grands problèmes auxquels sont exposés les citoyennes et les citoyens. Nos sujets de réflexion sont un prétexte pour introduire l’éducation à la citoyenneté dans le milieu universitaire.

La plupart des travaux que réalisèrent les étudiantes et les étudiants durant ces vingt dernières années y ont trouvé leur source. Citons quelques thèmes issus de ces matinées :

  • Penser et espérer en Haïti : le droit d’habiter notre pays comme universitaire citoyen
  • Communication, démocratie et développement durable en Haïti
  • Défis de la communication sociale à l’ère de la globalisation
  • Femme et citoyenneté politique
  • Saint-Thomas et la question du bien commun
  • La notion de violence dans la psychanalyse sociale de Erich Fromm
  • Passer de la passion de détruire à celle de construire
  • Habiter nos villes comme universitaires-citoyens
  • Le défi d’être universitaire au cœur des passions politiques
  • Devenir des penseurs actifs au cœur d’un environnement marqué par la violence
  • Conscience et éthique de responsabilité
  • Violence symbolique et communauté internationale
  • Médiation, communication et participation citoyenne
  • La démocratie au cœur de la propagande politique.

Ces matinées ont permis à plusieurs étudiantes et étudiants de devenir des leaders dans leur milieu. Elles constituent un véritable espace de socialisation aux valeurs universitaires et citoyennes. Plusieurs étudiantes et étudiants ont formé entre eux des réseaux de fraternité et de solidarité à partir de ces rencontres universitaires tenues les fins de semaine à partir de 1999. Ces matinées furent un espace du « vivre ensemble ». Elles ont, par ailleurs, donné lieu à des travaux de recherche qui émanent de la réalité haïtienne. Aujourd’hui, le contexte de la COVID-19 et des problèmes financiers nous empêchent de fonctionner normalement. J’essaie de trouver une formule, en dépit de nos faibles moyens, pour continuer (ne serait-ce qu’à distance) ces rencontres en situation de pandémie actuelle. J’ai toujours rêvé à une université qui encouragerait les jeunes à produire des connaissances utiles à leur pays.

Ricarson Dorcé : Selon vous, les nouvelles générations doivent être bien encadrées, particulièrement dans le domaine de la recherche scientifique, pour que nous ne soyons pas condamnés à demeurer une société de répétition. C’est dans cette logique que vous accompagnez les étudiants et étudiantes en fin du premier cycle universitaire à la recherche scientifique. Vous aimez insister sur la notion d'initiation. C’est quoi pour vous ce thème?

Hérold Toussaint : L’un des buts de mon travail consiste à initier les étudiants et étudiantes en fin du premier cycle universitaire à la recherche scientifique dans le champ des sciences sociales et humaines. Il s’agit d’une première socialisation à la recherche, c’est donc une initiation. Je veux les aider à acquérir graduellement le sens de la rigueur scientifique, l’importance du travail en équipe, le va-et-vient entre la théorie et la pratique, le sens de la responsabilité, le sens de sacrifice et le goût de la réussite. Il s’agit d’offrir un environnement culturel à travers lequel ils apprendront à comprendre le rôle des concepts et à découvrir comment on peut s’en servir pour remettre en question la réalité et pour déconstruire les objets préconstruits du monde social.

Je ne cesse de rappeler aux étudiants apprentis-chercheurs que le dialogue qu’on doit engager dans la recherche de la vérité ne s’obtient pas à n’importe quel prix. Je les aide à découvrir que la recherche scientifique est une entreprise humaine. Ainsi, les chercheurs sont constamment appelés à pratiquer la réflexivité, c’est-à-dire à se donner une conscience aiguë et une maîtrise plus étendue des contraintes qui peuvent s’exercer sur eux à travers leurs pulsions et leurs présupposés. La pratique de la réflexivité critique est une manière d’exercer une vigilance épistémologique sur ses propres pratiques et d’être sensible aux déterminismes sociaux. Dans cette perspective, il est urgent pour nous d’encourager nos étudiants et les futurs chercheurs à lire individuellement et collectivement le fameux livre La formation de l’esprit scientifique : contribution à une psychanalyse de la connaissance objective de l’épistémologue Gaston Bachelard. Je les invite toujours à lire et à commenter le chapitre qui porte sur les obstacles épistémologiques. En effet, quand dans une recherche, certains obstacles bloquent le sens critique, l’esprit de curiosité et d’étonnement chez le chercheur, les résultats du travail sont biaisés et dénués de toute portée scientifique.

Je ne cesse de rappeler aux étudiants apprentis-chercheurs que le dialogue qu’on doit engager dans la recherche de la vérité ne s’obtient pas à n’importe quel prix. Je les aide à découvrir que la recherche scientifique est une entreprise humaine. Ainsi, les chercheurs sont constamment appelés à pratiquer la réflexivité, c’est-à-dire à se donner une conscience aiguë et une maîtrise plus étendue des contraintes qui peuvent s’exercer sur eux à travers leurs pulsions et leurs présupposés.

Bref, les professeurs ou les enseignants d’Haïti doivent aider les étudiants à réfléchir sur l’avenir de la science dès leur premier cycle d’études. Il sera difficile de créer quelque chose de neuf ou d’original si on étouffe chez les jeunes leur capacité de créer, si on ne leur offre pas un environnement qui les stimule à aimer la science, la littérature et les différents arts. Ce fut et c'est un impératif pour nous de permettre aux étudiantes et aux étudiants de découvrir l’importance de la science dans la vie d’une nation. La question de l’avenir de la science doit être clairement posée dans nos universités. Cette question ne doit pas être une question marginale.

Ricarson Dorcé : Je vous remercie cher prof.

Hérold Toussaint : C’est à moi de vous remercier. J’ai fait le pari de l’espérance. Je pense qu’il est possible de réenchanter la société haïtienne en initiant les enfants et les jeunes à la joie et au plaisir de réussir collectivement. Il est possible de les initier à la discussion rationnelle pour qu’ils puissent trouver des solutions innovantes et fécondes au cœur des conflits que recèle la réalité.

J’ai fait le pari de l’espérance. Je pense qu’il est possible de réenchanter la société haïtienne en initiant les enfants et les jeunes à la joie et au plaisir de réussir collectivement. Il est possible de les initier à la discussion rationnelle pour qu’ils puissent trouver des solutions innovantes et fécondes au cœur des conflits que recèle la réalité.

  • 1Le métier d’étudiant, guide méthodologique du travail intellectuel, publié en 2011 aux Presses nationales d’Haïti

  • Hérold Toussaint
    Université d’État d’Haïti

    Détenteur d’un doctorat en socio¬logie à l’École des Hautes Études en sciences Sociales (EHESS, Paris), Hérold Toussaint enseigne à l’Université d’État d’Haïti (UEH). Il est professeur invité à l’Université Laval (Québec. Il est membre asso¬cié au CéSor –Centre d’études en sciences sociales du religieux – dont le siège social est à Paris.   Il fut vice-recteur aux affaires académiques de l’Université d’État d’Haïti.  Il est coordonnateur du Collectif des Universitaires Citoyens. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Le courage d’habiter Haïti au XXIe siècle. La vocation de l’universitaire citoyen (2015), Argumenter en philo et à l’université (2017), Justice sociale et culture du dialogue selon Pape François (2019).

  • Ricarson Dorce
    Université Laval

    Détenteur d’une licence en psychologie, d’un diplôme de premier cycle en droit et communication sociale, d’une maîtrise en histoire, mémoire et patrimoine ainsi que d’une formation de deuxième cycle en sciences du développement, Ricarson Dorcé est doctorant en ethnologie et patrimoine à l'Université Laval. Ses recherches actuelles portent sur la participation communautaire, le tourisme communautaire et le patrimoine culturel immatériel. Ses travaux sont publiés dans des revues et éditions en Haïti, au Québec et ailleurs. Il est membre de : Centre de recherche Cultures – Arts – Sociétés (CELAT, Québec), Institut du Patrimoine Culturel de l’Université Laval (IPAC, Québec), Association canadienne d’ethnologie et de folklore, Laboratoire d’Enquête Ethnologique et Multimédia (LEEM de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique) et comité éditorial du Magazine de l'Acfas.

     

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Commentaires

Maurice De Coulon
Cette lecture m’a rappelé plusieurs rencontres et conversations avec Hérold Toussaint, que j’ai eu l’occasion d’accompagner comme chauffeur-interprète lors de conférences données par lui lors d’un court séjour en Bavière en 2014, après avoir fait sa connaissance lors de mon séjour en Haiti en 2011. J’y trouve développée et approfondie, la pensée et la structure du projet de la promotion de l’universitaire citoyen comme multiplicateur d’un esprit nécessaire, non seulement et particulièrement en Haiti, mais dans le monde entier. Car il est indispensable de soutenir et promouvoir ces valeurs communautaires et solidaires en même temps que libérales et indépendantes envers et contre les mouvements qui veulent faire croire que le totalitarisme de droite, en avance partout dans le monde, sauvera celui-ci de la crise dans laquelle l’exacerbation du matérialisme et mercantilisme globaliste l’a mené et l’enfonce de plus en plus. Quel encourageant témoignage et quelle encourageante initiative que celle d’Hérold Toussaint et du CUCI. Pourvu que cet esprit prolifère et porte ses fruits au-delà des frontières politiques, sociales et culturelles !