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Mariama Diallo, Journaliste
Les résultats de l’étude confirment l’intuition de Michel Léger : « Les habitudes de confort sont le défi principal à la transformation écologique ».
  • 84e Congrès de l'Acfas - 2016
  • Colloque 550 - Éducation et environnement : points de rencontre vers une transformation écosociale
  • Communication : Portrait de la famille écocitoyenne : une étude sur les actions écologiques pratiquées au sein des familles francophones du Nouveau-Brunswick 

Pollution, gaspillage, émission de CO2… Il y a crise environnementale. Et le changement doit s’opérer à toutes les échelles. Changer certaines habitudes au quotidien, s’impose aussi. Mais les actions concrètes restent difficiles à entreprendre. Les recherches du professeur Michel Léger cherchent à comprendre justement pourquoi les familles ont du mal à devenir écocitoyennes, malgré leurs bonnes intentions.

Payer ses factures en ligne, éteindre les lumières en quittant la pièce ou fermer le robinet pendant le brossage de dents, cela fait-il de vous un écocitoyen? Possible. Mais pour les gestes plus exigeants, c’est une autre histoire : « Des actions comme débrancher les électroniques, composter les peaux de légumes ou pratiquer le covoiturage sont bénéfique, mais plus difficile à inclure au jour le jour. C’est difficile de changer ses routines et son horaire établi », explique Michel Léger, professeur au Département d'enseignement au primaire et de psychopédagogie à l'Université de Moncton.

« La définition du concept de la famille écocitoyenne est toujours en construction. Mais déjà il implique cette volonté de changer ensemble », souligne-t-il. Une famille écocitoyenne opère en collectivité pour favoriser les actions écologiques. Elle s’articule autour de valeurs communes centrées sur l’environnement.

L’écocitoyenneté implique donc l’acquisition de certaines compétences telles la collaboration, la planification, et l’organisation : « Le "changer ensemble", il faut l’apprendre », souligne-t-il.

Vouloir s’améliorer sur le plan écologique est une chose; encore faut-il l’appliquer par des actions concrètes. «  Nos études antérieures ont révélé cette discordance entre intentions et réalité, certains éléments freinant l’implantation d’actions vertes dans le quotidien », explique Michel Léger.

Pour comprendre la source du problème, le professeur a mené une étude quantitative sur  881 familles du Nouveau-Brunswick : « On avait déjà des éléments de réponses, mais on voulait valider nos hypothèses par des chiffres. Les familles ont été choisies pour leur volonté de revoir leurs habitudes écologiques ». Les participants ont répondu à des questions sur leur mode de vie, leurs habitudes, et l’importance accordée à l’environnement.

Les résultats de l’étude confirment l’intuition de Michel Léger : « Les habitudes de confort sont le défi principal à la transformation écologique ». Même si les familles sont motivées, elles ont du mal à transformer leur routine familiale. « C’est sûr que si tu décides de partir au travail à vélo plutôt qu’en voiture, tu as moins de temps pour effectuer d’autres tâches », commente le chercheur. Une remise en question profonde s’avère donc essentielle à la transition écocitoyenne.

« La famille, c’est un dénominateur commun de toutes les sociétés. Et comme on se sent moins seul lorsqu’on change en famille. C’est un facteur de motivation important pour l’écocitoyen », poursuit-il.

"La famille, c’est un dénominateur commun de toutes les sociétés. Et comme on se sent moins seul lorsqu’on change en famille. C’est un facteur de motivation important pour l’écocitoyen", Michel Léger.

Mais la famille, c’est privé. Il n’a pas été aisé de réaliser cette enquête : « C’est compliqué de trouver des familles qui acceptent de témoigner d’un processus de transformation. Les gens n’ont pas forcément envie qu’on s’immisce dans leur intimité ».

Même si ce n’est pas représentatif du contexte canadien, le chercheur estime que ses données quantitatives ouvrent la voie à des études sur une plus grande échelle de population :  « Les résultats du Nouveau-Brunswick mettent la table pour des ouvrages de généralisation nationale, voire mondiale ».

Prochaine étape, comparer la situation du Nouveau-Brunswick à celle du Québec en contexte urbain. « On va faire la comparaison entre Moncton et Montréal pour voir si les constats sont similaires dans des familles de petites et grandes villes ».

Michel Léger espère théoriser son concept « d’écocitoyenneté familiale ». Il veut créer un modèle pour faciliter la compréhension du milieu familial comme espace de transformation écologique : « Si on comprend mieux les mécanismes, on favorisera les comportements désirés ».

Il recommande d’approcher la transformation écologique en équipe, au sein d’une collectivité : « Si vous misez sur la collaboration en réseaux, vous arriverez plus facilement à implanter des changements durables ».

"Si vous misez sur la collaboration en réseaux, vous arriverez plus facilement à implanter des changements durables", conclut le chercheur.

  • Mariama Diallo
    Journaliste

    Mariama Diallo est à la fois finissante en journalisme à l’Université de Montréal et étudiante en technique d’analyse biomédicale au Collège Dawson. Après un baccalauréat en biochimie et médecine moléculaire de l’Université de Montréal, elle obtient un certificat en communication appliquée et s’oriente vers le journalisme. Elle réalise des reportages indépendants avec une collègue journaliste pour leur propre chaine YouTube, MWNews, et se prépare à lancer son blogue. Curieuse de nature et passionnée de science et de journalisme, Mariama aime partager ses trouvailles avec le public.

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