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Depuis les années 1990, deux expressions ont fait carrière dans le discours des responsables de la direction de l’État colombien. Le premier fait valoir que «la Colombie possède la démocratie la plus ancienne de l’Amérique latine et la plus stable», tandis que le deuxième affirme qu’«en Colombie existe la liberté de presse et l’on respecte la liberté d’expression». Cependant, et malgré le discours officiel, les pays a été classé fréquemment depuis les années 1990 par la ONG  Reporters sans Frontières parmi le groupe des 10 «pays les plus dangereux pour exercer le journalisme».  En ce qui concerne les enseignants, ceux-ci sont, depuis les années 1980, l’un des groupes professionnels les plus touché par les attentats contre la vie. Selon un communiqué de presse divulgué en 2014 par la Fédération Colombienne des Enseignants, depuis 1995, 999 enseignants ont été assassinés. L’objectif de cette communication est celui de présenter les résultats préliminaires d’une recherche exploratoire portant son regard sur la démocratie en Colombie à partir de la perspective socio-historique, sur les contraints retrouvées par les praticiens de deux métiers considérés comme fondamentaux pour le développement de la démocratie.

          Certains auteurs comme Koulouri, Venturas et Stray (1993) mentionnent que l’école est organisée et contrôlée par l’État. C’est ce dernier qui est responsable de l’enseignement de l’histoire comme celui d’autres disciplines. Donc, l’histoire enseignée est élaborée et transmise selon les objectifs visés par l’Etat. Souvent le Ministère de l'éducation  ordonne le contenu des manuels suivant la politique éducative ; ce qui lui donne un droit authentique à pourvoir à l’éducation des citoyens.  Autrement dit,  le processus d’écrire et de déterminer le programme d’histoire est souvent contrôlé et manipulé par les gens qui détiennent le pouvoir.

          Cette conception de la manipulation de l’enseignement de l’histoire évoquée par différents auteurs a suscité la problématique suivante : Comment l’enseignement de l’histoire est influencé par la conception de ceux qui détiennent le pouvoir ? Autrement dit « En quoi les manuels scolaires d’histoire sont des reflets des idéologies politiques ? » Pour répondre à cette problématique, nous étudierons le cas du Rwanda entre 1900 et 1994. Nous verrons d’abord,  à travers les ouvrages historiques du Rwanda, les différentes idéologies politiques qui ont caractérisé ce pays pendant cette période. Nous analyserons ensuite le contenu des manuels scolaires. Enfin, l’analyse de ces ouvrages et manuels scolaires, nous permettrons de voir dans quelles manières les manuels scolaires d’histoire ont reflétés des idéologies politiques.



Le concept de valeur fait débat au Québec avec la récente proposition de la loi n° 60 pour la charte de la laïcité. Les discours ambiants y réfèrent à la culture, aux normes et à l’intégration des immigrants. Cette contribution propose une analyse littéraire comparative des valeurs communes de la société québécoise et les valeurs des écoles islamiques de Montréal.

 

L’étude traitera de la transmission des valeurs en lien avec l’éducation publique et islamique au Québec. Sur le plan de la méthodologie, nous avons adopté une approche qualitative et descriptive basée sur l’analyse des discours officiels du gouvernement du Québec (MELS, MICC, etc.), et des documents publiés des écoles islamiques montréalaises (code de vie, projets éducatifs, etc.)

 

Les fondements de l’enseignement des valeurs dans les écoles islamiques au Québec se basent sur la tradition religieuse et sa conception de la place du sacré. Cela dit, afin de renforcer des valeurs islamiques, ces écoles se réfèrent souvent aux textes divins.

 

Cette contribution a pour but de 1) clarifier le concept de la valeur dans plusieurs dimensions, de 2) vérifier la compatibilité des valeurs islamiques avec la culture québécoise et 3) de contribuer aux débats publics sur des questions touchantes au vivre ensemble au Québec. Nous montrerons que ces trois éléments soulèvent plusieurs interrogations à l’égard du vivre ensemble au Québec.

 

Mots clés : valeur, culture, éducation, islamique, éthique, laïcité, intégration, sacré

 

Notre recherche planifiée sur 3 ans (2011-2014) vise à comprendre les perceptions des élèves et des enseignants (inuits et non inuits) vis-à-vis des pratiques pédagogiques afin de proposer des approches mieux adaptées aux besoins des élèves inuits. De nature participative, elle est guidée par des valeurs de : légitimité, respect, confiance, inclusion, protection, réciprocité, représentativité et appropriation. Pour favoriser l’implantation de ces valeurs et la pleine participation des acteurs locaux lors de la phase préliminaire de conception et de validation des objectifs et de la méthodologie, ainsi que lors de la première phase de collecte des données, plusieurs stratégies et outils ont été élaborés. Des entretiens, des groupes de discussion et diverses activités avec les enseignants et élèves de deux communautés inuites ont notamment été réalisés en mars et octobre 2012. L’implantation d’une telle approche participative a engendré plusieurs défis lors de la mise en place de la recherche. Nous proposons de les parcourir et d’ouvrir la discussion sur les avantages et inconvénients de notre approche pour favoriser la participation. Notre réflexion portera notamment sur notre positionnement en tant que chercheures non-inuites, ainsi que sur la façon dont nos choix et nos décisions ont promu ou entravé les principes et les nombreux aspects du processus participatif.



Jürgen Habermas et Axel Honneth, philosophes et sociologues allemands, sont considérés comme les plus illustres représentants de la deuxième génération de l’École de Francfort. Toutefois, leurs conceptions philosophiques et sociologiques respectives, outre leur appartenance commune à la tradition instaurée par leurs prédécesseurs Horkheimer et Adorno, n’ont rien de parfaitement analogue : si Habermas a théorisé une conception globale et universaliste de la société occidentale depuis la Modernité, Honneth a plutôt fondé les prémisses d’une théorie de la reconnaissance visant l’explicitation d’une voie émancipatoire contre les «pathologies» sociales des XXe et XXIe siècles. Malgré l’ampleur et l’impact de leurs théories dans les domaines de la sociologie et de la philosophie, la littérature scientifique propre aux sciences de l’éducation est relativement pauvre à ce sujet : tel est donc, précisément, l’objectif premier de cette communication, soit de présenter un portrait actuel de la recherche éducative ainsi que des potentialités théoriques et pratiques d’une transposition des systèmes de pensée de Habermas et Honneth à l’analyse de l’éducation contemporaine. En précisant et présentant une comparaison critique de leurs théories, nous espérons ainsi rendre compte des principales contributions que la seconde génération de l’École de Francfort peut offrir aux domaines de la sociologie et la philosophie de l’éducation. 

Il semblerait que la planète vit de grands problèmes environnementaux. Berryman (2002) avance que ces problèmes seraient issus en partie d’un échec de la liaison des hommes avec la terre.Pour certains auteurs, les programmes d’aventure influencent la relation qu'entretiennent les étudiants à leur environnement (Chawla, 2010; Gravel & Pruneau, 2004; Haluza-Delay, 2001). Boutet (2003) propose que cette relation doive développer une solidarité envers les autres êtres vivants et une responsabilité à l’égard de l’environnement. Elles se développent par une exposition au milieu naturel, par un apport de connaissances, par le développement d’une approche critique et par le développement d’habiletés d’action citoyenne (Marleau, 2009; Stern, Powell & Ardoin, 2008). L’idée de développer une citoyenneté environnementale dans le cadre de programmations d’aventure semble être une avenue porteuse pour influencer le désir d'action environnemental.Par conséquent, il devient pertinent d’explorer les liens entre un cours d’éducation par l’aventure et le développement d’une citoyenneté environnementale. Cette recherche qualitative interprétative étudie l’expérience d’une dizaine d’étudiants inscrits à un cours collégial d’éducation par l’aventure, qui intègre des notions d'éducation relative à l'environnement. Nous présenterons les résultats préliminaires issus de l’analyse des entrevues individuelles et des productions écrites rédigées dans le cours. 

L’acceptation et l’intégration des normes qui encadrent un domaine du droit sont une étape pédagogique incontournable pour l’enseignement d’une discipline juridique, tant au premier cycle qu’aux cycles supérieurs.  Toutefois, contrairement aux champs classiques du droit, tels que les obligations ou le droit constitutionnel, l’enseignement des normes inhérentes à la sphère clinique est souvent confronté à une vision préexistante de la part des étudiants du contenu du droit de la santé.  Cette vision peut être colorée notamment par une expérience personnelle en milieu hospitalier en tant que patient ou membre de la famille d’un patient, ou alors par une expérience professionnelle en tant qu’intervenant en milieu clinique.  Les interrogations les plus fréquentes de la part des étudiants portent sur la légitimité des normes lorsque celles-ci ne correspondent pas à leur expérience de la sphère ou à la pratique quotidienne de certains professionnels de la santé.  L’enseignement de la philosophie et la théorie du droit en conjonction avec le droit de la santé pallieraient à ce problème en permettant des discussions en classe sur des sujets tels que l’application et l’effectivité du droit, le pluralisme juridique et la biopolitique.  Cette étude présentera une réflexion approfondie sur l’opportunité d’intégrer certaines théories issues du droit et des sciences sociales dans l’enseignement du droit de la santé.

 

Au sein de ma communication, je tenterai de cerner de quelle façon les Canadiens français réussissaient, avant la grande réforme des années 1960, à transmettre à ses élites économiques, politiques et intellectuelles les savoirs, les préoccupations et les défis du moment. Je me pencherai donc sur une institution trop souvent oubliée par nos contemporains, soit les Semaines sociales du Canada fondées en 1920 par l’École sociale populaire. Agissant en tant qu’université itinérante se tenant annuellement, ces semaines étaient un véritable outil de transmission des savoirs, mais, aussi, des préoccupations de la dernière année et des défis dressés par la prochaine année. Pour bien cerner le portrait de ce moyen de transmission, je dégagerai les grandes thématiques abordées avant la Révolution tranquille (1959). Pour ce faire, je me concentrerai sur les mots d’ouverture d’un des acteurs les plus importants de cette institution, soit le Père Joseph-Papin Archambault. Enfin, par ce processus, je serai en mesure à la fois de présenter les continuités et les ruptures des thématiques abordées, mais également de juger de l’efficacité d’adaptation et d’actualisation de ces institutions et de ses thèmes.

Cette communication présentera les résultats de recherches portant sur les liens entre les secteurs industriels et résidentiels à Montréal en 1919. Bien que plusieurs études s’attardent à la compréhension de la structure spatiale de Montréal au début du XXe siècle, très peu d’entre elles ont analysé les multiples dimensions de la question de la mobilité quotidienne (journey to work).En ce sens, le jumelage d’un ensemble de sources nous a permis de combler cette lacune et d’étudier la géographie résidentielle des quartiers ouvriers. Ces recherches enrichissent nos connaissances sur les divisions ethniques, sur les conflits sociaux, et sur le syndicalisme en période de démobilisation militaire. 

Pour Paul Inchauspé, le monde auquel l’on doit préparer les élèves en est un de culture, ce qui pose d’entrée de jeu le postulat d’enseignants éveilleurs d’esprits. De fait, l’éducation vise donc l’élargissement de la culture, ici entendue au sens de la diversité des manifestations humaines desquelles l’élève est appelé à développer une compréhension. Ainsi l’école apparaît-elle comme le lieu au sein duquel ce dernier parviendra à outrepasser sa culture première (marquée par son environnement immédiat) afin d’accueillir l’émergence d’une seconde (constituée de la pluralité des façons possibles d’être humain). Cette perspective d’ouverture dynamique au monde pave la voie à l’enseignant d’Éthique et culture religieuse (ÉCR) qui est mandaté de remplir auprès de ses élèves le rôle de « passeur culturel ». Nous proposons donc d’évaluer la mesure dans laquelle les finalités du programme (la reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun) ainsi que les compétences à développer (Manifester une compréhension du religieux et Réfléchir sur des questions éthiques) cristallisent cette dimension culturelle intrinsèque à l’école. Qui plus est, nous verrons que ce rapport réflexif au monde que doit développer l’élève apparaît comme une voie de compréhension et d’application du Vivre-ensemble, concept-clé du programme d’ÉCR.

Cette étude a pour but d’analyser l’état des lieux des fondements éducatifs en faveur d’une déscolarisation, revendiqués, pour la toute première fois, par Ivan Illich dans l’ouvrage Une société sans école (1971). Quarante années après la publication de ce livre aux idéaux critiques de la société industrielle, ses écrits ont eu une portée significative, d’une part, dans la construction d’une nouvelle pensée éducative qui sort du contexte scolaire et, d’autre part, dans la création d’un mouvement à la défense d’une éducation à domicile. Dans le cadre de cette recherche, je m’intéresse au prolongement des concepts élaborés par Illich, à savoir comment ils sont réinterprétés dans la littérature contemporaine. Mon analyse s’étend particulièrement sur deux essais: Une éducation sans école (2014) rédigé par Thierry Pardo et Hacking your education (2013) écrit par Dale J. Stephens. J’examine comment les deux auteurs se réfèrent aux solutions alternatives éducatives proposées par Illich pour contrecarrer les effets néfastes de la scolarisation obligatoire. En ce sens, Pardo et Stephens réactualisent « les réseaux du savoir » et « l’éthique de la convivialité » à leur manière pour appuyer leur projet éducatif commun, celui de la déscolarisation, qui s’insère dans un contexte et des stratégies pourtant distincts. Cette communication contribuera à une meilleure compréhension de l’origine de cette conception éducative et des différentes façons de l’appréhender. 

L'enseignement des matières scolaires ne forme pas une enclave dans la société et ne se laisse pas réduire à la formation initiale des enseignants qui est principalement psychopédagogique, disciplinaire, didactique, curriculaire et pratique. En effet, les enseignants donnent de leur enseignement des justifications qui procèdent certes de logiques disciplinaire, didactique, curriculaire et même professionnelle qui sont prépondérantes dans la formation initiale, mais également des justifications autres que « professionnelles » et qui renvoient plus largement à une société et à une culture en mutation, à un vaste mouvement de modernisation des sociétés occidentales auquel peut être associée l'autonomisation du sujet. Les enseignants d'histoire reçoivent donc une formation professionnelle qui les prépare à enseigner, mais leur enseignement se laisse structurer, peut-être plus fondamentalement encore, par des cadres sociaux qui, eux, demeurent étrangers à cette formation. Comme quoi, la manière dont s'enseigne l'histoire serait largement influencée par des structures sociales et culturelles extra-scolaires. Nous verrons, d'après les propos des enseignants d'histoire, que la justification qu'ils donnent de leur enseignement renvoie directement à ces structures.

« Enfant terrible de la pédagogie tchèque » pour Faucher, « notre moderne Pestalozzi » selon Adolphe Ferrière, Frantisek Bakulé (1877-1957) demeure un des pionniers mal connus du mouvement de l’Éducation nouvelle. Tout d’abord instituteur de campagne en Bohême, il propose de créer des « classes libres », il réclame pour « l’instituteur instruit et consciencieux le droit de faire des expériences pédagogiques » et de devenir « collaborateur-conseiller de ses élèves » : apprendre à vivre en société et à se préparer à la vie publique par un système d’autogestion en classe, enseigner dans le livre de la vie, accorder la primauté à l’éducation des sens, rédiger des textes libres par la méthode des « yeux fermés », développer les possibilités créatrices en développant des classes-ateliers. Éducateur ensuite, Bakulé innove en pratiquant une co-éducation des enfants handicapés et valides en classe et en institut au rayonnement international, en instaurant une coopérative de fabrication et de commercialisation de jouets en bois gérée par les enfants. Éducateur artistique, il tient la musique et le chant choral pour des chemins privilégiés de l’éducation pour tous. Enfin, ce pédagogue développe une identité et une éthique de l’enseignant, éducateur-créateur, au service de la dignité des personnes vulnérables. Mieux connaître ce pédagogue, c’est confirmer les pédagogies de la création et de la co-éducation dans leur potentialité de construire l’école pour tous, ailleurs et autrement.



Pour la première fois, en Belgique francophone, des objectifs pour une formation des maîtres de stage (enseignants associés au Québec) sont proposés dans le cadre de la réforme de la formation initiale des enseignants (mise en application dès septembre 2023). Cependant, les besoins de formation ressentis par ces acteurs ne sont pas connus. Un besoin de formation, selon plusieurs auteurs (par ex. Renard & Derobertmasure, 2019; Lapointe, 1955), se caractérise par un écart entre le degré de maîtrise ressenti et le degré de maîtrise désiré. En vue de mettre en place une formation pour les maîtres de stage, une identification des besoins de formation établie à partir de la concept-analyse des besoins (Lapointe, 1995) a été réalisée. Cette démarche a l’avantage de prendre en compte les représentations des participants et de proposer des formations qui répondent à leurs besoins. Cette méthodologie nécessite d’élaborer un questionnaire. Celui-ci a été rédigé à partir d’un référentiel pour la formation des maîtres de stage (Baco et al., 2021). De nombreux maîtres de stage (N=854) ont rempli le questionnaire. Cela a permis d’identifier les besoins de formation ressentis par les maîtres de stage belges francophones, en vue de leur proposer une formation à l’accompagnement des stagiaires. La méthodologie permettant d’identifier les besoins de formation peut être utilisée pour différents types de formations.

Ce projet de recherche-intervention visait la mise en place de modalités d’accueil et d’accompagnement du personnel enseignant débutant au collégial en cohérence avec les besoins de soutien identifiés lors d’une phase antérieure. Nous avons ainsi coconstruit un référentiel d’activités afin de favoriser la professionnalité émergente, mis en place un calendrier cyclique d’activités, mesuré l’évolution du sentiment d’autoefficacité du personnel enseignant ayant participé aux activités proposées ainsi que documenté les causes de l’engagement (ou du désengagement) dans la profession. 

Notre approche méthodologique alliait des données quantitatives et qualitatives. Nous avons utilisé des questionnaires principalement quantitatifs pour mesurer l’évolution du sentiment d’autoefficacité du personnel enseignant ainsi que pour l’appréciation générale des activités proposées. Plusieurs groupes de discussion ont également été tenus afin d’évaluer le référentiel et pour approfondir l’interprétation des données recueillies en lien avec l’autoefficacité. 

Les résultats ont pu démontrer la pertinence des éléments mis en place, mais également une évolution positive du sentiment d’autoefficacité du personnel enseignant débutant dans la profession. Dans le futur, il serait intéressant de mesurer cette évolution du sentiment d’autoefficacité sur une plus longue période de temps et avec un plus grand nombre de personnes participantes. 

Au Québec, l’apprentissage du français est vu comme un élément clé d’intégration économique, sociale et culturelle. Réciproquement, les milieux de travail sont des lieux déterminants d’apprentissage et d’intégration. Dans ce contexte, il existe des cours de francisation en entreprise; une formule de cours sur mesure pour les travailleurs qui désirent apprendre le français au travail. À notre connaissance, aucune donnée empirique n'a été colligée en ce qui a trait à des aspects didactiques de la francisation en entreprise. L'objectif général de notre étude consiste donc à mieux comprendre la satisfaction des apprenant.e.s et des enseignant.e.s à l'égard de la francisation en entreprise, notamment en lien avec l'analyse des besoins, les perceptions d'utilité et les conditions d'enseignement-apprentissage. Cette recherche de type exploratoire mixte comporte un volet apprenant et un volet enseignant. Les apprenant.e.s (n=70) ont répondu à un questionnaire en ligne alors que les enseignant.e.s (n=5) ont participé à des entrevues semi-dirigées. Les résultats préliminaires nous indiquent des perceptions positives, mais relèvent des défis notables, notamment l’hétérogénéité des classes, la langue de travail dans les entreprises et la charge de travail pour les enseignant.e.s. Cette étude permettra de créer de nouvelles connaissances à propos de la francisation en entreprise et de proposer des pistes d’améliorations telles que vues par les apprenant.e.s et les enseignant.e.s.

Les recherches portant sur les services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE) permettent d’associer la fréquentation de SGEE de qualité à des bienfaits pour les enfants. Or, des inégalités persistent dans la qualité éducative offerte aux poupons, âge où l’enfant est particulièrement sensible à son environnement. Pour parvenir à expliquer les variations, comme proposé par les écrits, la présente recherche approfondit une nouvelle catégorie de variable, la qualité des orientations pédagogiques, qui inclut l’identité professionnelle, les croyances épistémologiques, les valeurs et les attitudes du personnel éducateur en pouponnière.

Pour ce faire, une étude de cas multiples a été réalisée auprès de six éducatrices en pouponnière. Après avoir filmé chaque participante en interaction avec les enfants de son groupe, la chercheuse a mené six entretiens semi-dirigés utilisant des vidéos de rappel pour comprendre l’ensemble des facteurs influençant la qualité des orientations pédagogiques.

La présentation abordera les résultats finaux obtenus à l’aide d’analyses de contenu inter- et intra- cas ainsi que leurs implications pratiques et empiriques.

Cette recherche comble un vide scientifique au regard de la qualité des orientations pédagogiques en pouponnières dans un contexte francophone. Elle répond également à l’importance d’accorder une plus grande place à la compréhension des facteurs liés au personnel éducateur pouvant expliquer la qualité éducative offerte aux poupons.

La connaissance des mots est fortement liée à la réussite scolaire. En effet, la connaissance d’au moins 98% des mots d’un texte est nécessaire à sa bonne compréhension. Aussi, chacune des étapes du processus d’écriture demande à l’élève de se questionner sur son choix de mots. Pourtant, le temps accordé à l’enseignement des mots dans les classes est réduit et nous connaissons peu les dispositifs efficaces liés à cet enseignement. Il est donc nécessaire d’explorer des méthodes efficientes d’enseignement du lexique, telles que l’écriture collaborative, pour favoriser la réussite scolaire des élèves. La présente étude visait à vérifier l’effet d’une séquence d’écriture collaborative sur l’apprentissage du lexique au 3e cycle. Pour atteindre cet objectif, deux groupes de 6e année ont participé à trois séances d’écriture. Les participants du groupe expérimental écrivaient en équipe de quatre tandis que ceux du groupe contrôle écrivaient individuellement. Des mesures de la connaissance des mots ciblés par l’intervention ont été prises auprès des deux groupes de recherche. Les résultats d’une analyse de variance n’ont révélé aucune différence significative dans l’apprentissage des mots entre les deux groupes. Toutefois, une analyse descriptive a montré que le nombre de mots maitrisés au plus haut niveau était beaucoup plus élevé chez le groupe expérimental. Ces résultats suggèrent que l’écriture collaborative et l’écriture individuelle mènent à un apprentissage semblable des mots.

Les élèves nouvellement arrivé.e.s en situation de grand retard scolaire (SGRS) font face à de nombreux et d’importants défis (p. ex. l’apprentissage du français et des contenus scolaires, l’arrivée dans une nouvelle société), et leur intégration dans le système scolaire amène à questionner les modèles organisationnels destinés à les accueillir.

Cette communication présente la démarche et les principaux résultats d’une recherche-action réalisée en collaboration avec le Centre de services scolaire de Montréal et visant à améliorer l’expérience socioscolaire de ces élèves comprenant 1) une collecte de données par entrevues individuelles menées auprès d’élèves (n=15), de parents (n=7), d’acteurs du milieu scolaire (n=22) et de cadres (n=3); et 2) une démarche d’accompagnement réalisée en concertation avec les écoles participantes.

Les résultats montrent que les expériences et besoins des élèves en SGRS et de leur famille semblent peu ou pas connus, mettant en lumière la nécessité de sensibiliser les milieux scolaires et les futurs enseignant.e.s aux défis associés à leurs réalités. De plus, l’accueil et l’intégration de ces élèves à l’école, notamment en lien avec l’organisation des services, semblent amener plusieurs défis et questionnements.  À la lumière des résultats obtenus, nous présentons des pistes d’intervention destinées aux milieux scolaires et scientifiques.

Plusieurs études récentes montrent que le contrôle inhibiteur, une fonction cognitive permettant de résister aux automatismes et aux stratégies intuitives (Houdé et Borst, 2015), joue un rôle essentiel dans l’apprentissage des sciences en permettant de surmonter des conceptions intuitives persistantes qui sont non conformes aux savoirs scientifiques (Brault Foisy et al., 2021). Cependant, les facteurs pouvant influencer la mobilisation du contrôle inhibiteur lors de l’apprentissage de concepts scientifiques demeurent à ce jour très peu étudiés. L’objectif de cette recherche est de mieux comprendre si le niveau de complexité des concepts scientifiques, ainsi que la charge cognitive qui en découle, influence la mobilisation du contrôle inhibiteur. Quatre tâches cognitives informatisées impliquant d’inhiber des conceptions intuitives variées, puis de mobiliser des concepts ayant des niveaux de complexité distincts ont été conçues selon un paradigme d’amorçage négatif (Borst et al., 2013), puis accomplies par 15 classes d’élèves du primaire et du secondaire. L’analyse des temps de réponse et de la performance révèle qu’un niveau de complexité élevé est associé à une mobilisation plus importante du contrôle inhibiteur, et ce, tant pour les élèves du primaire que du secondaire. Ces résultats confirment donc que le niveau de complexité des contenus à apprendre influence la mobilisation du contrôle inhibiteur. Les implications pour l’enseignement des sciences seront discutées.

Les recherches qui traitent des conceptions des enseignants en formation et en exercice, plus particulièrement dans le champ de la biologie, sont relativement nombreuses (Barrutia et al., 2019; Urey, 2018). Ces recherches démontrent que leurs conceptions sur différents phénomènes sont erronées comparativement à celles communément acceptées par les scientifiques. La présente recherche s’inscrit dans cette perspective et a pour objet de présenter les conceptions de 30 enseignants en formation initiale à l’égard de la lumière et la formation des couleurs dans trois univers de connaissances : univers vivant, univers matériel et Terre et espace.  Pour ce faire, ils ont rempli un questionnaire papier-crayon d’une durée de soixante minutes et pour le remplir, ils devaient se référer à leurs connaissances antérieures. Par exemple, relativement, une des questions consistait à expliquer le changement de couleur des feuilles des arbres durant la saison automnale (univers vivant) et une question sur la formation de la couleur rouge du ciel pendant le « coucher » de Soleil (Terre et espace). D’abord, on illustrera nos réponses au questionnaire. Cette étape est importante, car elles constitueront notre grille d’analyse des réponses avancées. Ensuite, on présentera les conceptions qui en résultent à la suite de l’analyse des données. Finalement, nous suggèrerons quelques expérimentations rendant compte des difficultés conceptuelles des étudiants identifiées dans cette recherche. 

L’évaluation est parfois un obstacle nuisant à l’atteinte de l’éducation inclusive. En effet, l’évaluation mène à une marginalisation de certains élèves (McArthur, 2016) et encourage un monde scolaire compétitif et sélectif (Birenbaum, 2016). Il demeure qu’elle peut également être un levier à l’éducation inclusive. En effet, l’évaluation au service des apprentissages, par ses caractéristiques et sa fonction de régulation, s’avère cohérente avec les principes de l’éducation inclusive (Allal et Mottier Lopez, 2005; O’Neill et Maguire, 2019). Or, plusieurs enseignants restent méfiants quant à ce type d’évaluation, ne la mobilisent pas adéquatement et vivent un inconfort à l’égard de son utilisation en classe (Baribeau, 2021; Tai et al., 2021). Le projet vise à comprendre les besoins d’enseignants afin que leurs pratiques évaluatives s’inscrivent en cohérence avec l’éducation inclusive. La collecte de données s’est réalisée autour d’entretiens semi-dirigés et d’un entretien de groupe auprès d’enseignants du secondaire et de conseillers pédagogiques spécialisés en évaluation des apprentissages. L’originalité de ce projet repose en partie sur le choix de s’intéresser à l’évaluation sous la lentille de l’inclusion scolaire. Ultimement, en nous intéressant à de telles pratiques évaluatives, nous contribuerons à la mise en place d’un système scolaire qui soutient le plein potentiel de nos élèves. Cette communication permettra de présenter les résultats préliminaires.

L’intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) dans les classes ordinaires pose des défis persistants en lien avec la formation initiale et continue des enseignant·es. À cet effet, les spécialistes de l’éducation musicale déplorent le manque de cours spécialisés en adaptation scolaire offerts à la formation initiale ainsi que la rareté des dispositifs de développement professionnel (DP) en lien avec les EHDAA . Il en résulte des sentiments négatifs vécus par des enseignant·es de musique tels que l’inefficacité et l’inéquation. Toutefois, très peu d’études se sont penchées sur les savoirs des enseignant·es de musique à l’égard des EHDAA. Cette étude propose de répondre à la question suivante : « quels sont les savoirs à développer chez les enseignant.es de musique québécois au primaire à l’égard des EHDAA? »



Cette étude de cas multiples comprendra un échantillon d’une douzaine d’enseignant·es de musique du primaire de différentes régions du Québec et des conseillers pédagogiques. Les données seront collectées au moyen d’un questionnaire à questions fermées, d’entretiens semi-dirigés et de groupes focalisés. Cette recherche permettra d’identifier et de catégoriser les savoirs des enseignant·es de musique à l’égard des EHDAA, et, ultérieurement, de créer des outils de DP qui correspondent aux besoins des enseignant·es. Au plan social, cette étude permettra de soutenir les réflexions des décideurs en ce qui a trait à la formation initiale des enseignant·es de musique.

Au Québec, différents écrits professionnels et scientifiques concluent que l’évaluation des enseignants permanents du secondaire est peu pratiquée et qu’elle est généralement rejetée par les enseignants ainsi que par leurs syndicats. Toutefois, l’opinion des principales personnes concernées par cette pratique demeure largement sous-documentée. Dans le cadre de cette communication, nous proposons de restituer les résultats d’une étude descriptive menée auprès d’enseignants permanents et de directions d’écoles secondaires (n=8) qui visait à documenter leur opinion au regard des visées, des modalités, des critères ainsi que de la personne devant être responsable de mener l’évaluation. Le discours des participants recueilli à l’aide d’entrevues individuelles semi-dirigées permet de suggérer une démarche d’évaluation formative, axée sur le développement professionnel et supervisée par la direction adjointe ou la direction de l’école, mais intégrant aussi la participation d’autres professionnels clés, comme des pairs d’expérience et des conseillers pédagogiques. Les pratiques de supervision pédagogique actuelles y occupent une place privilégiée.

Cette affiche présente le développement d’un dispositif de formation d’enseignants en Belgique francophone selon une démarche de « chaîne sur prototype initial » (Van der Maren, 2005, p. 119). Cette méthodologie implique de développer un dispositif de formation, le mettre en œuvre, l’évaluer, le modifier sur la base des résultats obtenus, et ainsi de suite. La première version du dispositif a été mise en œuvre et évaluée par Derobertmasure (2012). À partir de résultats ayant mis en évidence que les futurs enseignants éprouvent des difficultés à décrire objectivement leur pratique (même lorsqu’ils ont à leur disposition une vidéo de celle-ci), une nouvelle version du dispositif a été mise en place par Bocquillon (2020). Elle consiste à créer et utiliser une grille d’observation insérée dans un logiciel permettant de relever en direct les gestes professionnels posés par chaque futur enseignant, et ce, afin que celui-ci se serve des résultats pour enrichir son analyse réflexive. Les résultats indiquent qu’il est nécessaire de renforcer la formation des futurs enseignants à la gestion de classe, qui est fondamentale pour permettre aux élèves d’apprendre (p. ex. Dufour, 2010) et favoriser le maintien des enseignants dans la profession (p. ex. OCDE, 2018). Delbart (en cours) s’attelle à cette question en mettant en place et en évaluant des activités de formation à la gestion de classe ainsi qu’en adaptant la grille d’observation de Bocquillon (2020) pour observer la gestion de classe.