Le fonds de l’Acfas : 100 ans de recherche se racontent

[Cet article fait aussi partie du dossier Sciences et savoirs du numéro 111 de la revue À rayons ouverts, publiée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec.]

Le Service des archives et de gestion des documents de l’UQAM, créé quelques mois après la fondation de celle-ci en 1969, préserve depuis plus de 40 ans le fonds d’archives de l’Acfas en compagnie de fonds « cousins » qui témoignent de l’éveil scientifique et du développement de la recherche. Ce sont, par exemple, les fonds de la Société canadienne d’histoire naturelle, des Cercles des jeunes naturalistes, de la Société de biologie de Montréal, ou encore de Marcelle Gauvreau (collaboratrice de Marie-Victorin) et de Pierre Dansereau (écologue de la première heure).

Le fonds de l’Acfas, pour sa part, témoigne de l’histoire de l’Association et rend compte de la formation d’une communauté de chercheurs ainsi que du développement des institutions de recherche au Canada français, toutes disciplines confondues. Ce corpus documentaire original s’avère essentiel à la compréhension de l'histoire des sciences au Québec. Il recèle aussi des pièces fort étonnantes…

Le fonds occupe une place d’honneur dans les espaces du Service avec ses 24,63 mètres linéaires de documents textuels, ses 6000 documents photographiques et près de 400 affiches. Il compte par exemple de nombreux documents liés aux congrès annuels, à la publication de la revue de l’Acfas (appelée successivement Interface, Découvrir puis le Magazine de l’Acfas), à la remise des prix de l’Association et à la participation de celle-ci à une multitude d’activités scientifiques, allant du parrainage d’expo-sciences locales à l’organisation des Journées internationales de la culture scientifique à l’Université McGill en 2017.

Sans surprise, le congrès annuel, cette activité centrale de l’Association tenue depuis 1933, est illustré par un grand nombre de photographies qui permettent de saisir de multiples détails concernant tant les congressistes que l’évolution des espaces universitaires au fil des décennies. Toute la production d’outils de communication pour les congrès contribue aussi en grande partie à bonifier la collection d’affiches du fonds. On fait ainsi honneur aux universités d’accueil de façon originale, comme en témoigne l’affiche du congrès de 1989 soulignant le 20^e anniversaire de l’UQAM.

...le congrès annuel, cette activité centrale de l’Association tenue depuis 1933, est illustré par un grand nombre de photographies qui permettent de saisir de multiples détails concernant tant les congressistes que l’évolution des espaces universitaires au fil des décennies.

La découverte la plus surprenante, toutefois, demeure la présence des produits dérivés destinés à la promotion du congrès au cours des années 1980. On y trouve par exemple une amusante règle réalisée par l’illustrateur des Petits débrouillards, Jacques Goldstyn, un bon de commande pour l’« Acfatasse » du 53^e congrès (1985), une cuvée spéciale du 54^e congrès (1986) tenu à l’Université de Montréal1 ainsi que l’image d’un bus miniature du 55^e congrès (1987) et une représentation de billet de banque à l’effigie d’Antoine D’Iorio, ancien recteur de l’Université d’Ottawa, offrant un rabais pour l’inscription à ce congrès.  

Foisonnant, instructif et parfois ludique, le fonds d’archives de l’Acfas se classe donc parmi les indispensables pour ceux et celles qui s’intéressent à l’histoire des sciences dans la francophonie canadienne moderne et complète à merveille les publications de l’Acfas disponibles dans les collections de BAnQ. Rappelons que ces deux corpus forment un ensemble unique inscrit au Registre de la mémoire du monde du Canada de la Commission canadienne pour l’UNESCO depuis 20222.

• 1Nous n’avons malheureusement que l’étiquette du « Château de la Tour », les bouteilles ayant fort probablement été vidées avec délice par les congressistes!
• 2Voir l’article de Sophie Montreuil, en ligne ici : https://www.acfas.ca/publications/magazine/2023/12/riche-collaboration-…