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Myriam Francoeur, Stagiaire en journalisme scientifique
Le concepteur du viaduc de Millau propose divers plans pour la reconstruction du pont Champlain.

 

8 mai 2012, 80e Congrès de l'Acfas – Michel Virlogeux, l’ingénieur derrière le célèbre viaduc de Millau, a collaboré avec les firmes Dassau, BPR et CIMA+ à la conception du nouveau pont Champlain. Invité d’honneur du colloque Grands ouvrages de génie civil et charges extrêmes, il a présenté certains de ses croquis devant des étudiants et des professeurs réunis pour discuter des risques sismiques auxquels ponts, bâtiments, barrages ou lignes de transmission peuvent faire face.

Selon l’ingénieur français, qui a aussi été consulté dans le cadre de la réfection de l’échangeur Turcot, il existe de multiples solutions de remplacement pour le pont Champlain actuel. La plus astucieuse? Un pont à haubans, donc soutenu par des câbles partant de pylônes, avec deux tabliers, un pour chaque direction. Ceci diminuerait la charge supportée par les pylônes… avec un certain cachet. « C’est la solution la plus élégante », soutient M. Virlogeux, qui a d’ailleurs proposé un modèle semblable pour un pont new-yorkais.

Ses plans tiennent compte des multiples contraintes. En excluant le budget, la principale exigence est le « franchissement de la voie maritime du Saint-Laurent, qu’il ne faut surtout pas couper. » Il faudra laisser passer les navires pendant toute la durée du chantier, qu’Ottawa prévoit amorcer en 2016. Le « terrible » climat canadien, avec sa neige, sa glace et son verglas, a aussi donné du fil à retordre à l’ingénieur.

Élégance et image

« Ce qui est important, c’est de bien construire, pour longtemps. Mais on a aussi un devoir de faire de belles choses! » insiste M. Virlogeux. Selon lui, un pont, c’est l’image d’une ville, et Montréal a besoin de son image.

Une opinion partagée par André Bourassa, président de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ), qui s’est adressé aux participants du colloque organisé par le Centre d’études interuniversitaires des structures sous charges extrêmes (CEISCE). Il a rappelé aux participants que Montréal a été désignée par l’UNESCO en 2006 comme « ville de design ». Elle doit démontrer qu’elle mérite cette appellation avec la construction du nouveau pont Champlain.

« Les ponts, les échangeurs routiers et les autres infrastructures publiques peuvent devenir des ouvrages particulièrement réussis sur les plans artistique et technique », a ajouté l’architecte.

L’OAQ, l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), Héritage Montréal et l’Ordre des urbanistes du Québec (OUQ) ont d’ailleurs imploré le gouvernement canadien de lancer un concours international afin de « considérer les meilleures idées pour la conception, l’architecture et l’ingénierie du pont. » Cette initiative entraînerait plus de transparence dans la gestion et permettrait aux citoyens d'assister à l’élaboration de leur nouveau pont.

Pont Champlain sous le bistouri

Entre temps, plusieurs « opérations » majeures sont prévues dans les prochains mois pour assurer la survie du pont Champlain. Guy Mailhot, ingénieur pour la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporés, et autre invité du colloque, a présenté notamment l’installation d’un système d’arbalètes, sorte d’exosquelette qui supporte les structures bétonnées. L’organisme fédéral examine également les signes vitaux du pont en temps réel à l’aide de détecteurs optiques, les mêmes qui surveillent les vibrations et les torsions de la tour Eiffel.

Mauvaise nouvelle pour les automobilistes : l’ingénieur a rappelé que ces travaux débuteront le 19 mai et nécessiteront la fermeture de plusieurs voies, sinon toutes.


  • Myriam Francoeur
    Stagiaire en journalisme scientifique

    Dès le secondaire, Myriam Francoeur a eu la piqûre pour les sciences, plus particulièrement la physique. Décidée à poursuivre une carrière dans ce domaine, elle a terminé un baccalauréat en physique à l’Université de Montréal, puis une maîtrise en astrophysique dans la même institution. À ce moment, elle découvre la communication scientifique : elle écrit dans le Journal canadien des étudiants en physique en plus de donner des conférences grand public sur l’astronomie. En 2011, elle fait une croix sur la physique et s’inscrit au certificat en journalisme à l’Université de Montréal dans le but de devenir journaliste scientifique.

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