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François Lentz, Université de Saint-Boniface

Nous dire, nous les francophones de l’Ouest canadien, dans la langue qui nous rassemble et dans la diversité qui nous caractérise, dans « notre fragilité qui n’a d’égale que notre endurance » selon la belle formule d’Herménégilde Chiasson, nous dire à l’Autre mais également dire l’Autre, nous dire au monde, mais également dire le monde : le Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest participe, à son niveau et avec les moyens qu’il se donne, à cette ambition identitaire, qui est aussi un projet sociopolitique.

Annette Saint-Pierre et Robert Painchaud
Les deux créateurs du Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest : Annette Saint-Pierre, Collège universitaire de Saint-Boniface et Robert Painchaud, Université de Winnipeg. Source: Annette Saint-Pierre

Deux visionnaires

En 1975, deux personnes visionnaires proposaient la création d’un centre de documentation sur la francophonie de l’Ouest canadien : Annette Saint-Pierre alors professeure de littérature canadienne-française au Collège universitaire de Saint-Boniface, et Robert Painchaud, professeur d’histoire à l'Université de Winnipeg.

Le 11 septembre 1978, l’ouverture du Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest (CEFCO) au Collège universitaire de Saint-Boniface était officiellement annoncée. Dès février 1979, le premier numéro du Bulletin du CEFCO paraissait et, en 1981, se tenait à Saint-Boniface le premier colloque de l’organisation. En septembre 2018, le CEFCO tenait, à l’Université de Saint-Boniface, un colloque, son 26e, célébrant quatre décennies de présence et d’interventions au sein de la francophonie de l’Ouest canadien.

Recherche scientifique et création littéraire

Toujours logé à l’Université de Saint-Boniface, la seule université francophone de l’Ouest canadien, qui apporte un appui logistique et financier à ses activités, le CEFCO est désormais un centre de recherche sur la francophonie de l’Ouest canadien, qui a pour mandat de promouvoir la production de la recherche scientifique et de la création littéraire relatives à l'Ouest canadien, et ce, en français. Le CEFCO fait paraître, deux fois par année, une revue arbitrée, les Cahiers franco-canadiens de l'Ouest (qui ont succédé au Bulletin en 1989), dont les quelque 50 numéros constituent désormais un impressionnant corpus d’articles de recherche scientifique et d’essais, de créations, de comptes rendus bibliographiques et d’autres textes divers portant sur bien des domaines concernant l’Ouest canadien. La page Web de la revue donne accès aux sommaires de tous les numéros de la revue et aux textes des volumes 1 (1989) à 17 (2005). À partir du volume 18 (2006), les textes sont disponibles sur le site Web de la plateforme des revues numérisées Érudit.

Le CEFCO tient également des colloques scientifiques selon une fréquence régulière, généralement biennale, dans les différentes provinces de l’Ouest canadien. Les colloques du CEFCO accueillent des chercheuses et des chercheurs venus de toutes les régions du Canada et d’autres pays. La liste complète des colloques et les actes des colloques, témoignent, entre autres, de l’élargissement des préoccupations qui sous-tendent les réflexions menées sur la francophonie de l’Ouest canadien. 

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Les Cahiers franco-canadiens de l'Ouest sont une des publications du CEFCO. 

Enfin, le CEFCO publie des ouvrages; mentionnons, entre autres, l’ouvrage, primé, Saint-Boniface 1908-2008 : reflets d’une ville, publié à l’occasion des 200 ans de Saint-Boniface, et Paroles francophones de l’Ouest et du Nord canadiens, une anthologie de textes littéraires francophones parue en 2012 présentant une centaine de textes répartis par thème et qui vise particulièrement les élèves francophones et francophiles des 11e et 12e années. Depuis 2014, un guide pédagogique, accessible gratuitement, accompagne cette anthologie. En outre, le centre produit et diffuse plusieurs publications accessibles électroniquement.

À l’occasion du colloque des 40 ans, le CEFCO a mis sur pied une initiative conjointement avec La Liberté, l’hebdomadaire francophone du Manitoba, qui gagne à être soulignée : la production d’un cahier spécial portant sur la francophonie, encarté dans l’édition du journal précédant le colloque. Ce projet a permis d’alimenter les réflexions actuelles sur trois enjeux importants − la francophonie elle-même, l’éducation et la création − qui ont un impact direct sur la vitalité et la pérennité du projet de société que représente la francophonie manitobaine. Ce cahier spécial, diffusé dans un bassin bien plus large que celui des congressistes, a amplifié la résonance communautaire du colloque. 

Fragilité et endurance

Le CEFCO est au cœur de la francophonie de l’Ouest canadien, car celle-ci est au cœur de son mandat. Telle est la relation organique qui les unit depuis 40 ans et qui se poursuivra, sans nul doute, pendant encore de nombreuses années. Nous dire, nous les francophones de l’Ouest canadien, dans la langue qui nous rassemble et dans la diversité qui nous caractérise, dans « notre fragilité qui n’a d’égale que notre endurance » selon la belle formule d’Herménégilde Chiasson, nous dire à l’Autre mais également dire l’Autre, nous dire au monde, mais également dire le monde : le CEFCO participe, à son niveau et avec les moyens qu’il se donne, à cette ambition identitaire, qui est aussi un projet sociopolitique.

 

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  • François Lentz
    Université de Saint-Boniface

    François Lentz a œuvré pendant de nombreuses années dans le domaine de l'enseignement du français à Winnipeg et dans d'autres villes du monde, sous différentes formes : formation professionnelle, enseignement universitaire, animation pédagogique, recherche, élaboration de programmes d'études, réflexions didactiques. Il a été longtemps professeur à la Faculté d’éducation de l’Université de Saint-Boniface et conseiller pédagogique en français auprès du ministère de l’Éducation de la province du Manitoba. Son champ d’intérêt principal a porté sur la langue, la littératie et la pédagogie en milieu minoritaire, domaine sur lequel il a publié des articles et est intervenu dans des colloques et des conférences. Il a été membre, depuis 2008, du Bureau de direction du Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest, logé à l'Université de Saint-Boniface, et a en assuré la présidence de 2016 à 2019.

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