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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

La diplomation des élèves au Québec a connu de constants progrès dans les 20 dernières années, passant de 70 % à 84 % (MEQ, 2023). Or, d’importants écarts existent encore entre plusieurs groupes d’élèves, en fonction, par exemple, de leur genre, parcours migratoire, difficultés d’apprentissage ou problèmes de santé mentale (Archambault et coll., 2024). D’importantes disparités sont également observées en fonction des milieux scolaires que ces jeunes fréquentent (Piscitello et coll., 2022). Ces écarts entre élèves touchent également leur bien-être et leur adaptation (p. ex., appartenance, engagement, stress, anxiété, sentiments dépressifs) et sont documentés à partir de méthodologies variées, tant qualitatives (McDermott et coll., 2019; Mireles-Rios et coll., 2020), quantitatives (p. ex., Archambault et coll., 2024; McFarland et coll., 2018) que mixtes (p. ex., Murphy-Graham et coll., 2021). Ces méthodes permettent ainsi d’obtenir des portraits autant diversifiés que complémentaires sur les réalités des élèves (Young et Diem, 2024). Toutefois, aucune méthode ne permet à elle seule de bien comprendre les mécanismes permettant d’expliquer les écarts entre les élèves ou, au contraire, les facteurs susceptibles de les atténuer (Cohen et coll., 2017). L’utilisation d’une multitude d’approches et de méthodes de recherche qualitatives, telles que l’entrevue individuelle ou de groupe, participatives, telles que la photovoix ou l’observation participante, ou quantitatives, comme l’étude de profils ou de trajectoires des jeunes, apparaît donc essentielle pour mieux comprendre les mécanismes associés aux écarts entre élèves sur le plan du bien-être et de la réussite éducative (Almalki, 2016; Dawadi et coll., 2021). Dans cette perspective, le présent colloque vise à : 1) présenter des travaux basés sur une diversité d’approches pertinentes pour comprendre ces mécanismes; et 2) porter un regard critique sur les avantages, les limites et surtout la complémentarité de ces approches.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Mot d’ouverture

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Bloc 1 : Observations et méthodes participatives

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Les données observationnelles au service d’études qualitatives (et quantitatives!) : Regard sur diverses méthodes
    Kim Archambault (Université de Montréal), Floriane Binette-Laporte (Université du Québec à Montréal), Jonathan Bluteau (Université du Québec à Montréal), Laurie-Rose Caron-Jacques (Université du Québec à Montréal), Mélissa Goulet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Par le biais de trois cas de figure, la présentation abordera diverses manières de procéder à la collecte de données observationnelles en milieu scolaire. D’abord, l’observation in situ place la personne chercheuse au centre de l’action et permet de recueillir des données qualitatives, et ce, de manière inductive. Ensuite, l’observation participante permet de saisir les tenants et aboutissants d’une situation : le recours à une grille d’observation par centrations permet, à posteriori, de mettre en lumière les données liées aux objectifs de recherche. Finalement, l’observation systématique guidée par un outil standardisé permet de recueillir des données… quantitatives! Les outils, avantages et limites relatifs à chaque méthode seront explorés. Des résultats de recherche tirés des études réalisées seront présentés, permettant de discuter des possibilités concrètes qu’offrent ces différentes méthodes.

  • Communication orale
    Étude de cas qualitative : L’étude en contexte de la co-construction d’un atelier de sensibilisation aux pratiques pédagogiques culturellement sensibles
    Isabelle Archambault (Université de Montréal), Corinne Hébert (UdeM - Université de Montréal), Kristel Tardif-Grenier (Université de Montréal)

    L’étude de cas est l’étude systématique et en profondeur d’un phénomène qui tient compte de son contexte (Rule, 2024). Ce type d’étude est particulièrement utile lorsqu’il est difficile de départager le sujet des circonstances qui l’entourent (John, 2024 ; Yin, 2017). Cette présentation détaillera un exemple d’étude de cas qualitative, et plus spécifiquement le cas de la co-construction d’un atelier de sensibilisation aux pratiques pédagogiques culturellement sensibles dans une école secondaire québécoise. En raison du contexte particulier dans lequel s’inscrit ce cas, l’étude de cas permet d’avoir une compréhension plus en profondeur de la démarche de co-construction et facilite l’explicitation de l’apport du contexte sur son implantation (Spiteri, 2024). Cette étude de cas qualitative comprend de multiples sources de données récoltées de façon séquentielle, permettant une présentation plus en détail du cas, ainsi que la validation des résultats obtenus grâce aux diverses sources et méthodes (Miles et al., 2019). La méthodologie utilisée ainsi que le cas de la démarche de co-construction seront d’abord détaillés (1). Ensuite, à travers l’expérience de l’autrice principale, les avantages et inconvénients de ce type d’étude seront présentés (2).


Communications orales

Présentations éclair, séance 1

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    L’utilisation d’outils technopédagogiques par les élèves ayant des besoins particuliers et la satisfaction de leurs besoins psychologiques fondamentaux en milieu scolaire primaire
    Samantha Bédard (Université de Sherbrooke), Emma Cristini (Université de Sherbrooke), Caroline Fitzpatrick (Université de Sherbrooke), Alicia Francoeur (UdeS - Université de Sherbrooke), Gabrielle Garon-Carrier (Université de Sherbrooke), Maggie Roy (Université de Sherbrooke)

    Ce projet examine l’association entre l’utilisation d’outils technopédagogiques par les élèves ayant des besoins particuliers et la satisfaction de leurs besoins psychologiques fondamentaux d’autonomie, de compétence et d’appartenance. Cette étude utilise un devis qualitatif. Des entrevues ont été enregistrées auprès de 30 élèves de 5e et 6e année du primaire ayant un plan d’intervention personnalisé, et de leur enseignante. Des analyses thématiques ont été réalisées pour coder les transcriptions de manière inductive à l’aide du logiciel NVivo 12. Douze élèves et 15 enseignants ont mentionné que l’utilisation d’outils technopédagogiques à l’école était liée aux besoins psychologiques fondamentaux des élèves. Les élèves ont rapporté utiliser fréquemment des outils d’assistance technopédagogiques, tels que des ordinateurs avec des logiciels spécialisés (p. ex. Lexibar®). Les élèves disent trouver l’utilisation de ces outils difficile, mais mentionnent que le soutien d’un professionnel de l’école facilite leur usage. Avec cette aide, les élèves rapportent un plus grand sentiment de compétence et d’autonomie lorsqu’ils deviennent capables d’utiliser ces outils de manière indépendante. Cependant, les élèves disent aussi se sentir moins acceptés par leurs pairs en classe (besoin d’appartenance). Il importe donc d’offrir un soutien ciblé pour améliorer la capacité de ces élèves à utiliser des outils technopédagogiques et répondre à leurs besoins psychologiques fondamentaux.

  • Communication orale
    Stratégies parentales et adaptation chez les jeunes originaires d’Amérique latine en classe d’accueil
    Isabelle Archambault (Université de Montréal), Candy Galilea Ayala Contreras (UdeM - Université de Montréal)

    Au Québec, les élèves immigrants originaires d’Amérique latine sont fortement représentés en classes d’accueil. Malgré leur résilience, ces jeunes sont plus sujets à présenter des difficultés d’adaptation et de décrochage scolaire que d’autres élèves issus de l’immigration et que leurs pairs non issus de l’immigration. Comment les parents de ces jeunes soutiennent-ils leur adaptation scolaire et psychologique lors de leur séjour en classe d’accueil et quelles stratégies utilisent-ils? Cette étude vise, à partir du point de vue de parents, à 1) documenter ce que ces parents entendent par adaptation, 2) comprendre comment ils accompagnent leurs enfants dans ce domaine pendant leur séjour en classe d’accueil, et 3) examiner les différences et les similitudes dans l’utilisation des stratégies parentales. Pour répondre à ces objectifs, des entretiens individuels semi-structurés ont été réalisés avec 11 parents d’Amérique latine dont les enfants fréquentaient une classe d’accueil. Les résultats de l’analyse thématique indiquent que les parents perçoivent l’adaptation de multiples façons et mettent en œuvre une diversité de stratégies pour soutenir leur enfant. L’analyse verticale des données suggère que les parents utilisent les stratégies différemment, selon les besoins de leur enfant, et que ces stratégies s’inscrivent sur un continuum allant de l’autonomie, en passant par le soutien de la famille nucléaire, puis de la famille élargie, pour finir par le recours à des services.

  • Communication orale
    Le récit de vie pour explorer la santé mentale d’élèves du secondaire créatif.ves sur le plan du genre
    Laurie-Rose Caron-Jacques (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mélissa Goulet (Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation abordera la pertinence de l’utilisation du récit de vie, également appelé entretien narratif, afin d’explorer la santé mentale d’élèves créatif.ves sur le plan du genre. Les élèves créatifs.ves sur le plan du genre s’éloignent de l’identité ou de l’expression de genre associée à leur sexe assigné à la naissance et sont plus vulnérables au développement de problèmes de santé mentale, d’un faible bien-être et de relations négatives avec leurs pairs. Six élèves créatifs.ves sur le plan du genre ont participé à des entretiens narratifs permettant de révéler les émotions, les stresseurs, les stratégies d’adaptation et le support social ressentis à l’école, montrant des parcours différenciés et des niveaux de santé mentale variables.

  • Communication orale
    Traversées sa dépendance : Évaluation d’un programme d’intervention nature aventure pour soutenir les adolescent.e.s dans leur processus de rétablissement
    Kim Champagne (UdeM - Université de Montréal), Virginie Gargano (Université Laval)

    Cette recherche se concentre sur l'évaluation des effets d'un programme d’intervention développé par l’organisme Le Grand Chemin appelé Traversées, destiné aux adolescents souffrant de dépendance à l'alcool, aux drogues, à Internet ou aux jeux de hasard. Ce programme repose sur une intervention nature aventure (INA) et vise à favoriser l'autodétermination des adolescents dans leur processus de rétablissement. L'INA, reconnue pour ses bienfaits dans le traitement des dépendances, mise sur des activités expérientielles en plein air pour encourager la motivation au changement, la réinsertion sociale et l'amélioration de la santé mentale. L'étude a collecté des données qualitatives auprès de neuf adolescents et quatre accompagnateurs via des entretiens individuels et l’observation participante. Les participants ont rapporté des effets positifs sur plusieurs aspects, notamment le développement de liens sociaux, l'amélioration du sentiment de compétence, l'affirmation de soi et de ses limites, ainsi que l'acquisition d'une plus grande autonomie. Les résultats mettent en évidence des apprentissages personnels, notamment une prise de conscience des capacités personnelles, renforçant la confiance des participants. L'INA, à travers ce programme, semble être un catalyseur efficace pour soutenir le rétablissement des jeunes et leur motivation à maintenir leur engagement dans leur parcours thérapeutique.


Communications orales

Bloc 2 : Méthodes qualitatives et mixtes

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Exposition à des stresseurs chroniques et sévères lors de la transition vers l’âge adulte : Différences entre les genres et les domaines de vie
    Guillaume Descary (UdeM - Université de Montréal), Véronique Dupéré (Université de Montréal), Sophie Tremblay Hébert (Université de Montréal)

    La quantité d’événements stressants (stresseurs) survenant simultanément dans différentes sphères fait de la transition vers l’âge adulte l’une des périodes les plus exigeantes de la vie. Le but de cette étude est de décrire l'exposition aux stresseurs des jeunes hommes et femmes tout au long de la transition vers l'âge adulte, en utilisant une méthode mixte. L'échantillon est constitué de 543 jeunes adultes interrogés à 16, 20 et 24 ans à l'aide du Life Events and Difficulties Schedule (LEDS), une méthode qui fournit des données quantitatives et qualitatives de haute qualité sur l'exposition aux stresseurs. Les participants ont rapporté être confrontés à davantage stresseurs à 20 ans par rapport aux autres périodes. Les femmes ont rapporté être confrontées à plus de facteurs de stress que les hommes, en particulier dans certaines sphères de vie liées aux relations sociales. L'analyse qualitative met encore davantage en évidence les différences entre les sexes en matière d'exposition au stress et d'adaptation et révèle l'interrelation entre les stresseurs dans différentes sphères de vie. Ces résultats attirent notre attention sur les périodes et domaines sensibles lors de la transition vers l’âge adulte, ce qui pourrait aider à mieux cibler les interventions en matière de bien-être et de santé mentale pendant cette période.

  • Communication orale
    L’adaptation d’élèves réfugié·es nouvellement arrivé·es: barrières et sources de soutien en milieu scolaire
    Isabelle Archambault (UdeM - Université de Montréal), Véronique Dupéré (Université de Montréal), Sophie Pascal (Université de Montréal), Isabel Soto (Université de Montréal)

    Le Canada accueille annuellement environ 75 000 réfugié·es. Dans certaines régions du Québec, les adolescent.es allophones sont dirigé.es en classes d'accueil. Si plusieurs jeunes réfugié·es sont résilient·es et s’adaptent bien, leurs trajectoires sont hétérogènes en raison de la diversité de leurs expériences pré-, péri- et post-migratoires. Cette étude s’appuie sur un devis mixte pour explorer les perceptions de jeunes réfugié·es quant au soutien et obstacles en classe d’accueil puis en classe ordinaire. À partir d’un échantillon de 38 réfugié·es de 12 à 18 ans interviewé·es dans leur langue maternelle alors qu’ils fréquentaient une classe d'accueil puis un an plus tard, un sous-groupe de 17 jeunes a été sélectionné selon une approche par cas contrastés. Les entrevues ont ensuite été codifiées à partir d’une démarche de thématisation continue et analysées en prenant appui sur le Modèle des Parcours de vie, de l'engagement scolaire et de la résilience des jeunes issus de l'immigration. Les résultats indiquent que plusieurs facteurs comme la présence d’un filet social, certains services de soutien et la participation aux activités parascolaires jouent un rôle clé dans le parcours des adolescent·es. À l’inverse, l’isolement, les difficultés scolaires et la présence de facteurs d’ordre systémique, tels le racisme et la discrimination, agissent comme obstacles. La pertinence et la valeur ajoutée de la méthode utilisée pour explorer le vécu de ces jeunes seront discutées.


Communications orales

Bloc 3 : Études longitudinales, de profils ou de trajectoires

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Une méta-analyse collaborative pour identifier les pratiques efficaces d’enseignement des mathématiques au primaire
    Eugene Borokhovski (Université Concordia), Xavier Côté-Picard (Université du Québec à Montréal), Éric Dion (UQAM - Université du Québec à Montréal), Véronique Dupéré (Université de Montréal), Karine Labelle (Université du Québec à Montréal), Elizabeth Olivier (Université de Montréal), Frédéric Tremblay (Université du Québec à Montréal)

    Réaliser une recension systématique avec une synthèse quantitative des résultats (c.-à-d. une méta-analyse) implique de faire une multitude de choix, notamment en ce qui concerne la sélection des études, la consignation des informations rapportées dans ces dernières et la présentation des résultats. Afin de s’assurer que la recension puisse être utilisée pour soutenir la réussite des élèves, notamment ceux en situation de vulnérabilité, l’équipe de recherche a planifié et réalisé l’ensemble de la démarche avec des membres du personnel de quatre centres de services scolaires de la région de Montréal. La démarche de collaboration et les résultats de la méta-analyse seront présentés. Des exemples de pratiques efficaces identifiées seront aussi décrits.

  • Communication orale
    Inattention et hyperactivité en famille: Quand les symptômes des parents s’ajoutent à ceux des enfants
    Julie Goulet (Université Laval), Frédéric Guay (Université Laval), André Plamondon (Université Laval), Catherine Ratelle (Université Laval)

    L’accompagnement des parents dans les apprentissages est essentiel à la réussite scolaire de leur enfant, particulièrement lorsque celui-ci présente des difficultés. Néanmoins, lorsque ce dernier manifeste des symptômes d’inattention et d’hyperactivité marqués, la période des devoirs peut rapidement devenir éprouvante. Au-delà des symptômes de l’enfant, peuvent s’ajouter les symptômes d’inattention et d’hyperactivité parentaux. S’appuyant sur une collecte de données longitudinales auprès de 1 517 parents (75,2 % de mères), nous avons examiné si les pratiques de soutien aux devoirs expliquent la relation entre les symptômes d’inattention et d’hyperactivité de l’enfant et son rendement scolaire. Ensuite nous avons vérifié si les symptômes parentaux exacerbaient ces processus. Les résultats montrent que les symptômes des enfants sont associés à un rendement scolaire plus faible, en raison d’une période de devoirs plus difficile. De plus, les symptômes des parents sont liés à un soutien moins important et à une expérience de soutien plus difficile, mais n’amplifient pas le rôle des symptômes de l’enfant. Ces constats ont des implications importantes pour le personnel scolaire qui doit prendre en compte que les difficultés dans l’accomplissement des devoirs peuvent être liées aux symptômes de l’enfant, mais aussi à ceux des parents. Il est essentiel de réfléchir à une formule de devoirs qui réponde aux besoins de l’enfant et du parent.

  • Communication orale
    Concentration cortisolaire matinale et qualité des interactions sociales lors de la transition scolaire : prédicteurs des symptômes intériorisés en première année
    Natalie Castellanos Ryan (Université de Montréal), William D. Fraser (Université de Montréal), Sonia J. Lupien (Université de Montréal), Maggy Leblond (UdeM - Université de Montréal), Catherine M. Herba (Université du Québec à Montréal), Sophie Parent (Université de Montréal), Jean R. Séguin (Université de Montréal)

    La transition du préscolaire au scolaire est une période charnière associée à une réponse de stress physiologique (mesurée par le cortisol) chez les enfants. La variabilité interindividuelle de cette réponse pourrait permettre d’identifier les enfants à risque d’inadaptation, mais les corrélats fonctionnels et les facteurs environnementaux modérant ces risques restent peu étudiés. Cette étude vise à examiner l’évolution des symptômes anxieux et dépressifs (du préscolaire à la 1re année) par l’interaction entre les concentrations de cortisol et la qualité des interactions sociales familiales et avec les pairs durant la transition scolaire. Les données longitudinales (N=379) ont permis d’examiner la concentration cortisolaire matinale sur 9 mois à six moments avant, pendant et après l’entrée scolaire. Des modèles de courbes de croissance latentes ont révélé une augmentation des concentrations de cortisol durant les premières semaines d’école, puis une courbe en U post-entrée. Globalement, pour les enfants avec des niveaux de cortisol plus faibles à l’entrée ou une courbe plus prononcée post-entrée, des relations sociales de faible qualité (famille ou pairs) étaient associées à une augmentation de symptômes dépressifs ou anxieux. Ces résultats suggèrent que l’hypocortisolisme représente un facteur de vulnérabilité chez les enfants, mais que la qualité des interactions sociales peut atténuer les effets de ces réponses atypiques sur la santé mentale après la transition scolaire.

  • Communication orale
    L’approche véritablement prospective et centrée sur la personne dans la conduite des plans longitudinaux en recherche humaine
    Linda S. Pagani (UdeM - Université de Montréal)

    Dans toute démarche scientifique, la recherche vise à comprendre des phénomènes objectifs, observables et testables. Les chercheurs en sciences sociales ont tendance à suivre le troupeau et à respecter les protocoles établis, notamment pour s’intégrer dans un champ et affiner leurs compétences. Pourtant, le progrès exige d’apprendre d’autres disciplines et d’appliquer ces connaissances à son propre laboratoire. Un domaine où ce conformisme est marqué est le contrôle des variables confondantes. Je démontrerai ici la différence entre une étude longitudinale et une étude longitudinale-prospective. Classées comme non expérimentales, ces études sont souvent populationnelles et corrélationnelles, ce qui les rend idéales pour tester des expériences naturelles. Cependant, pour établir une expérience naturelle, il faut assurer un changement par rapport à une ligne de base, ce qui exige un contrôle rigoureux des facteurs humains. Cela m’amène à mon second point: le sexe ne peut être réduit à une variable confondante. Les différences biologiques, les attentes environnementales et l’apprentissage social font que filles et garçons vivent de façon différente les facteurs de risque et de protection. Contrôler le sexe produit des coefficients neutres aux influences biologiques et genrées, mais la vie ne l’est pas. Il est plus pertinent de respecter les influences biologiques et contextuelles par une stratification par sexe. Nous allons illustrer ceci par quelques exemples pertinents.


Communications orales

Présentations éclair, séance 2

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Vers un usage éclairé des écrans : association entre le type d’activité sur les écrans mobiles et le développement cognitif des enfants d’âge préscolaire
    Caroline Fitzpatrick (Université de Sherbrooke), Gabrielle Garon-Carrier (Université de Sherbrooke), Daphnée Leroux-Maurais (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’omniprésence des écrans chez les jeunes enfants soulève des questions concernant leur influence sur le développement des jeunes (Mallawaarachchi et al., 2024). Près de la moitié des jeunes de cet âge possèdent leurs propres appareils mobiles rendant l’accessibilité aux écrans plus grande qu’auparavant (Rideout et Robb., 2020). La littérature actuelle se penche principalement sur le temps d’écran; toutefois, cette variable à elle seule ne permet pas d’expliquer la diversité des activités numériques (p. ex. lecture, jeux, discussions vidéo). Cette étude longitudinale basée sur des données recueillies dans le cadre du Nova Scotia Media Use Study a été menée entre 2020 et 2023 et suit 315 enfants de 3,5 à 5,5 ans. Les parents ont rapporté la fréquence d’utilisation des appareils mobiles pour divers types d’activités (regarder des films et émissions de télévision, utiliser des applications, lire des ebook) à 4,5 ans à l’aide du Media Assessment Questionnaire (Barr et al., 2020) et le développement du vocabulaire réceptif et les fonctions exécutives ont été évalués à 5,5 ans à l’aide de tests validés (p. ex. Picture Vocabulary Test, Flanker Inhibitory Control Test). À l’aide d’analyses de régressions multiples et en contrôlant pour des facteurs individuels (sexe et tempérament de l’enfant) et familiaux (éducation du parent), ces résultats permettront de guider les parents et les éducateurs vers une utilisation plus bénéfique des écrans.

  • Communication orale
    Déterminants individuels et familiaux associés à l’utilisation des écrans par les enfants d’âge préscolaire de milieux défavorisés et non défavorisés
    Caroline Fitzpatrick (Université de Sherbrooke), Gabrielle Garon-Carrier (Université de Sherbrooke), Nicolas Gilbert (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le temps d’écran à l’âge préscolaire est associé à un risque accru de développer un retard de développement. Les enfants de milieux défavorisés passeraient en moyenne 2 h de plus par jour sur les écrans que les enfants issus de milieux non défavorisés. Moins documentés que la durée d’utilisation, la qualité des contenus et les contextes d’utilisation des écrans peuvent aussi contribuer au développement des enfants. De plus, les déterminants individuels de l’enfant (p. ex. sexe, tempérament) et familiaux (p. ex. temps d’écran et santé mentale du parent) associés à l’utilisation des écrans à l’âge préscolaire demeurent moins connus. Cette étude vise à mieux comprendre comment les caractéristiques individuelles et familiales des enfants de milieux défavorisés et non défavorisés contribuent à l’utilisation des écrans. L’échantillon compte 376 enfants de 3 ans et demi (46 % de milieux défavorisés). L’utilisation des écrans par l’enfant est rapportée par le parent à l’aide d’un index qui tient compte des durées, contenu et contexte d’utilisation et pour lequel un score plus élevé reflète une utilisation risquée. Les déterminants individuels et familiaux sont aussi rapportés par le parent. Des analyses de régressions linéaires multiples, conduites séparément pour les enfants de milieux défavorisés et non défavorisés, seront effectuées pour estimer la contribution des déterminants individuels et familiaux au résultat obtenu sur l’index d’utilisation des écrans.

  • Communication orale
    La collaboration école-famille perçue par l’enseignant.e de maternelle et sa contribution à la préparation scolaire d’enfants à risque de difficultés
    Gabrielle Garon-Carrier (Université de Sherbrooke), Jasmine Gobeil-Bourdeau (Université de Sherbrooke), Mathilde Lafleur (UdeS - Université de Sherbrooke), Angélique Laurent (Université de Sherbrooke), Marie-Josée Letarte (Université de Sherbrooke), Maggie Roy (Université de Sherbrooke)

    Cette étude décrit la perception des enseignant.es de maternelle de la collaboration école-famille (CEF) avec les parents d’enfants à risque de difficultés scolaires et examine la contribution de la CEF à la préparation scolaire de ces enfants. Cette étude s’inscrit dans un devis de recherche longitudinal où 137 enfants de 4 ans (55,6 % de garçons) ont été dépistés comme ayant des difficultés au plan de la préparation scolaire (T1). Ces enfants ont été évalués à partir de quatre outils normalisés pour dégager six indicateurs de préparation scolaire (trois indicateurs cognitifs et trois indicateurs socio-émotionnel et comportemental). Ces mêmes enfants ont ensuite été rencontré.es à la fin de la maternelle (T2, à 6 ans) pour mesurer à nouveau leurs habiletés de préparation scolaire et pour obtenir la perception des enseignant.es quant à quatre aspects de la CEF: implication du parent, contact initié par l’enseignant.e, réceptivité du parent, et attitude des parents envers l’école. Les résultats révèlent peu de contacts avec l’enseignant.e et un faible niveau d’implication des parents. Les parents ont toutefois une attitude positive envers l’école et sont réceptifs à la communication. De plus, l’implication des parents à l’école est la composante de la CEF la plus associée à la préparation scolaire. Une plus grande implication parentale semble toutefois indiquer plus de difficultés chez ces enfants. Les implications théoriques et pratiques de ces résultats seront discutées.

  • Communication orale
    Des livres aux compétences : comment la littératie précoce prédit la réussite scolaire et motrice à long terme
    Marie-Michèle Dufour (UdeM - Université de Montréal), Kianoush Harandian (Université de Montréal), Nairy Kazandjian (Université de Montréal), Laurie-Anne Kosak (Université de Montréal), Stéfanie Routier-Guilmette (Université de Montréal)

    En 2025, les parents lisent à leurs enfants, convaincus que ces interactions favorisent leur développement et leur réussite future. Malgré des preuves croissantes de l'importance de la littératie précoce, son influence sur le développement académique et moteur demeure incertaine. Une approche longitudinale lors des moments clés de transition scolaire, notamment à une époque où l’exposition aux écrans était plus limitée, est indispensable. Cette étude prospective, stratifiée par sexe, analyse les liens entre l’exposition littéraire à 2,5 ans et les compétences académiques ainsi que le développement moteur à 6 et 12 ans chez une cohorte de naissance de 1997 enfants. Une exposition précoce à la littératie prédit des aptitudes académiques durables: chez les filles, elle favorise le contrôle moteur et la réussite en écriture; chez les garçons, une meilleure perception de la réussite en sciences. Elle est aussi corrélée à de meilleures compétences mathématiques et une performance au-delà de leurs pairs du même sexe en français et en mathématiques pour tous. En tant qu’alternative aux écrans, les approches populationnelles en petite enfance devraient mettre l’accent sur la littératie et encourager des initiatives visant à enrichir l’environnement littéraire des foyers. Les professionnels de la santé, les services sociaux pédiatriques et les milieux de garde jouent un rôle clé dans l’accompagnement parental afin de favoriser un environnement propice au développement de l’enfant.


Panel / Atelier

Panel de discussion

Apport complémentaire d'études adoptant des démarches méthodologiques variées et innovantes pour mieux comprendre le bien-être et l'adaptation des jeunes en situation de vulnérabilité

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Mot de clôture

Salle : D-4007 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D