Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Le bien-être est un construit multidimensionnel utilisé par plusieurs disciplines qui ont chacune proposé des définitions reflétant leurs ancrages théoriques (Bautista et coll., 2023). En éducation, un bon nombre de chercheur.ses s’appuient sur la psychologie positive pour définir le bien-être à l’école. Plusieurs modèles théoriques et cadres de référence ont été proposés pour tenter de circonscrire ce construit, et ainsi le rendre plus opérationnel et mesurable (Kern, 2022). De ces modèles et ces cadres, on dégage certains points de convergence : l’importance accordée à des aspects cognitifs et sociaux, la priorisation des perceptions subjectives (par opposition à des conditions objectives) et l’inclusion d’éléments liés au bien-être eudémonique et hédonique (Chia et coll., 2020; Ryan et Deci, 2001). Le bien-être hédonique renvoie au plaisir et au bonheur, alors que le bien-être eudémonique renvoie à l’actualisation du potentiel humain, au sens accordé à la vie et à la réalisation de soi face aux défis (Doré et Caron, 2017; Ryan et Deci, 2001).
Ainsi, dans le cadre de ce colloque, le bien-être à l’école renvoie au plaisir, à la réalisation de soi des élèves, mais également aux compétences sociales et émotionnelles ainsi qu’à la qualité des relations établies en milieu scolaire (Conseil supérieur de l’éducation, 2020; Papazian-Zoharabian et coll., 2018). Le bien-être ne peut alors pas se limiter aux seules expériences individuelles des élèves, mais doit s’inscrire dans une perspective plus large, englobant l’ensemble des acteurs et des environnements scolaires. Sachant que le bien-être est reconnu comme un facteur essentiel influençant à la fois le développement global des élèves, leur parcours scolaire et leur réussite éducative (Beaumont et Garcia, 2020; Conseil supérieur de l’éducation, 2020), il semble alors important d’aborder le rôle du climat scolaire, des relations entre les élèves et les enseignant·es, ainsi que des infrastructures et des politiques de gestion de l’école dans le bien-être des élèves (Lomas et coll., 2020; Rousseau et coll., 2024).
L’objectif de ce colloque, organisé par le Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de l’Université du Québec à Montréal, est alors de mieux comprendre les interactions entre l’élève, ses besoins individuels et l’environnement scolaire dans son ensemble, afin de proposer des solutions concrètes pour une école centrée sur le bien-être individuel et collectif.
Remerciements :Nous tenons à remercier chaleureusement le Centre d’études sur l'apprentissage et la performance UQAM (CEAP-UQAM) pour son soutien, ainsi que toutes les personnes qui contribueront à cette journée.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Mélissa Goulet (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Laurie-Rose Caron-Jacques (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Floriane Binette-Laporte (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Accueil et mot de bienvenue
Personnes apprenantes
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Communication orale
Viser une éducation pour l'épanouissement humain : une recherche-action pour cultiver la résilience, le bien-être et la connexion des étudiant-esIoana Smarandita Arbone (École de counselling, psychothérapie et spiritualité), Bianca Briciu (Université Saint-Paul, École de leadership, écologie équité), Marquis Bureau (École de leadership, écologie et équité), Gabrielle Dupuis (École de leadership, écologie et équité), Patricia Jean-Vézina (École de counselling, psychothérapie et spiritualité), Michael Séguin (USP - Université Saint-Paul)
Le bien-être des personnes étudiantes est une question complexe. Il est impacté tant par les crises mondiales que par les traumatismes individuels qui affectent en retour la capacité d'apprentissage. Les structures universitaires peuvent aussi perpétuer les traumas, notamment lorsqu’elles favorisent les microagressions ou le stress toxique. Cette recherche promeut un type différent d’apprentissage ouvert au développement de la personne dans son intégralité à partir de pédagogies inspirées de la psychologie positive, de l’éducation transformatrice, de pratiques artistiques et spirituelles, et de la sociologie de la résonance. Cette communication analysera les résultats d'une communauté de pratique mise sur pied à l'USP (Ottawa). Au cours de l'automne 2024, 15 personnes étudiantes ont rejoint une communauté de pratique de six semaines où elles se sont engagées dans diverses pratiques transformatives pour cultiver leur résilience, leur bien-être et leur capacité à entrer en relation. Cette présentation livrera les résultats obtenus selon un devis mixte. L'analyse quantitative reposera sur l’analyse du Well-Being Assessment, un sondage administré avant et après la démarche collective. L'analyse qualitative reposera sur les réponses recueillies au cours de trois groupes de discussion. En simple, nous avons constaté que les participant-es aspirent à une approche holistique de l'éducation qui tienne en équilibre la rigueur, le bien-être personnel et la qualité des relations.
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Communication orale
Le plaisir d’apprendre : point de vue des élèves au bénéfice de leur bienêtreJoannie St-Pierre (Université du Québec à Rimouski), Marta Teixeira (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
L’objectif de cette contribution est de partager quelques résultats d’une recherche exploratoire associée au bienêtre hédonique et eudémonique (Ryan et Deci, 2001). Motivées par la compétence professionnelle de la profession enseignante, Soutenir le plaisir d’apprendre (MEQ, 2024), des élèves du secondaire ont été sondés afin de connaître leur point de vue sur ce qu’est le plaisir d’apprendre. Les données quantitatives composées de plus de 500 participants au sein de 11 écoles secondaires révèlent que les enjeux relatifs au rapport socio-affectif au savoir (Charlot, 1999) sont articulés au bien-être sous divers angles. Il est pertinent de porter attention au point de vue des élèves puisqu’il est peu documenté dans la littérature scientifique. De plus, il s’agit d’une nouvelle compétence et savoir comment le plaisir d’apprendre s’incarne dans l’expérience scolaire des élèves permet de mieux soutenir l’intégration de cette compétence dans la profession enseignante.
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Communication orale
Compétences psychosociales et bien-être scolaire : Analyse des inégalités et des facteurs d’influence en Fédération Wallonie-BruxellesElise Bossut (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Tabatha Carton (UMONS), Charles Glineur (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Morgane Gonfroid (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Floriane Joertz (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Willy Lahaye (MONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Eline Lejeune (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales), Laurane Mostade (UMONS, Service de Pédagogie et Andragogie Sociales)
Le développement des compétences psychosociales (CPS) joue un rôle central dans le bien-être des élèves, influençant leur adaptation sociale, leur réussite éducative et leur épanouissement personnel (Lamboy & Guillemont, 2014). Toutefois, ces compétences ne se développent pas de manière uniforme : des facteurs tels que le genre, l’origine sociale et l’environnement scolaire modulent leur acquisition, créant ainsi des inégalités. Cette communication s’appuie sur une étude menée auprès de 2413 élèves (9-12 ans) dans 64 écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’aide d’un questionnaire standardisé (Simar et al., 2020) explorant l’influence des contextes scolaires et socio-économiques sur les différentes dimensions des CPS. Les premiers résultats révèlent des disparités marquées, mais aussi des dynamiques d’acquisition différenciées selon les contextes, soulignant le rôle des enseignants et des structures scolaires dans la réduction ou l’accentuation de ces écarts. En articulant ces résultats avec les enjeux du bien-être scolaire, cette communication mettra en lumière les leviers d’action possibles pour favoriser un développement plus équitable des CPS. Elle questionnera notamment l’impact du climat scolaire, des relations interpersonnelles et des pratiques éducatives sur la capacité des élèves à développer ces compétences essentielles à leur bien-être et à leur parcours scolaire.
Communications éclair
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Communication par affiche
Motivation, amotivation et bien-être psychologique en enseignement supérieurEmmanuel Ahr (Université du Québec à Montréal (UQAM), faculté des sciences de l'éducation, département de didactique), Sophie Chavigny (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les taux élevés de décrochage dans l’enseignement supérieur représentent un défi majeur, compromettant le développement d’une main-d’œuvre qualifiée pour relever les enjeux complexes du 21ᵉ siècle. La motivation apparait comme un facteur essentiel à la persévérance et la réussite académique, tandis que l’amotivation est associée à l’abandon. Parallèlement, les préoccupations concernant le bien-être des étudiants dans l'enseignement supérieur sont de plus en plus importantes, mais la relation entre la motivation, l’amotivation et le bien-être en enseignement supérieur reste mal comprise. Cette étude examine le lien entre bien-être psychologique, motivation et amotivation chez les étudiants de l’enseignement supérieur. Des données quantitatives seront collectées auprès de 300 étudiants à l’aide de trois outils : l’Échelle de Motivation en Éducation (EMS ; Vallerand et al., 1989), un questionnaire sur l’amotivation scolaire (Lieury et al., 2015) et l’Échelle de Bien-Être Psychologique (Ryff & Keyes, 1995). Des tests de corrélation seront ensuite réalisés. Nous prévoyons une corrélation positive significative entre bien-être et motivation, tandis qu'une corrélation négative significative est attendue avec l’amotivation. Ces résultats pourront guider la création de programmes axés sur la motivation et le bien-être, tout en informant les décideurs et établissements afin d’adopter des approches holistiques centrées sur les besoins des étudiants pour réduire le décrochage.
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Communication par affiche
Identifier des parcours scolaires atypiques associés au bien-être chez de jeunes adultes issus de milieux socio-économiques défavorisésLisa A. Serbin (Université Concordia, département de psychologie), Laetitia Gendron (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dale M. Stack (Université Concordia, département de psychologie), Shaneha Patel (Université Concordia, département de psychologie), Marie-Hélène Véronneau (Université du Québec à Montréal, département de psychologie)
Problématique : Le parcours scolaire et les transitions qu’il implique, sont des déterminants majeurs de la réussite éducative à l’âge adulte. Il est donc essentiel de connaitre la diversité des parcours scolaires, qu’ils suivent le cheminement prescrit ou qu’ils soient atypiques, afin d’accompagner chaque élève vers son plein potentiel. Méthodologie : Dans le cadre du Projet longitudinal de Concordia, 201 adultes de 20 à 35 ans (133 femmes ; 2 non binaires) issus de milieux défavorisés ont rempli un questionnaire sur leur parcours scolaire (diplômes, transitions, formations non traditionnelles, retour à l'école) et des mesures de satisfaction envers le parcours scolaire (Gendron et al., 2024), satisfaction de vie (Blais et al., 1989) et satisfaction au travail (Thompson et al., 2012). Résultats : Les analyses de classes latentes suggèrent un modèle à trois classes : parcours prescrit (56 %), oscillant (30%) et non traditionnel (13%). Cette présentation explorera les antécédents (p. ex., niveau d’éducation parentale, défavorisation du quartier, compétences scolaires, genre) et les retombées (niveau de scolarité atteint, satisfaction scolaire, de vie et au travail) associés à ces parcours. Retombées : Ce projet mènera à des recommandations pour l’élaboration de politiques publiques et d’interventions valorisant l’ensemble des parcours scolaires associés à des retombées positives, afin de soutenir les jeunes dans des choix éducatifs favorisant leur bien-être à long terme.
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Communication par affiche
Réussite éducative en formation continue au collégial : expériences de parents étudiants en alternance études-famille-emploiVincent Landry (UdeS - Université de Sherbrooke)
Souvent confinés à la marge de données statistiques (Lapointe-Therrien et Richard, 2018; Richard, 2022) ou entièrement invisibilisés, les parents étudiants constituent néanmoins une part importante des populations ciblées par des programmes d’Attestations d’études collégiales (Martel, 2024) toujours en croissance dans le réseau collégial, notamment au Cégep de Granby. Confrontés aux interactions parfois difficiles des multiples sphères d’influence de leur vie – familiales, sociales, économiques ou scolaires (Larue et al. 2005; Larivière et Lepage, 2010; Mercier, 2023) –, les parents étudiants entretiennent un rapport unique à la réussite éducative, lui-même influencé par la composition et les interactions écosystémiques (Bronfenbrenner,1979). En s’appuyant sur des entretiens réalisés en 2024 auprès de parents étudiants à la formation continue créditée et de membres du personnel du Cégep de Granby, cette communication vise à présenter une part de la singularité du rapport à la réussite éducative des parents étudiants inscrits à la formation continue créditée. Les résultats préliminaires de la recherche qui s’inscrit dans le cadre d’un essai de maîtrise nous permettent de mettre de l’avant trois facteurs déterminants dans le rapport à la réussite éducative des parents étudiants : l’adéquation entre le projet d’études et l’expérience scolaire, la cohabitation des sphères de vie ainsi que l’intégration de la sphère familiale au milieu scolaire.
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Communication par affiche
Dispositif de soutien pour les femmes cheffes de famille monoparentale sans DES : un suivi inspiré de l’approche écosystémiqueEmilie Mouriéras (Institut de coopération pour l'éducation des adultes (ICÉA))
De 2022 à 2024, un dispositif innovant de soutien du retour aux études et de la persévérance scolaire des femmes cheffes de famille monoparentale sans diplôme d’études secondaires (DES) a été expérimenté par l’ICÉA. Incarné par des agentes de terrain, il vise à accompagner les femmes dans la levée des obstacles qui viennent entraver leur projet scolaire. Ces obstacles, selon Cross (1981) puis Solar (2021), peuvent être de différents types. Ils sont aussi interreliés, nécessitant une approche multidimensionnelle pour les lever de manière permanente. Par exemple, une participante souhaitait passer un examen, mais ne pouvait s’y rendre à cause de la distance. L’obstacle concerne le transport, mais aussi l’information dont dispose la femme, puisqu’après l’intervention d’une agente de terrain, la femme a passé son examen dans un lieu proche. Les agentes de terrain considéraient les femmes suivies dans leur ensemble, rappelant une dimension écosystémique. L'accompagnement pour la levée des obstacles mis en place dans le dispositif envisageait tous les aspects de la vie de la participante, pas seulement ceux liés à la sphère éducative. Comment l'approche écosystémique, dont des inspirations sont à l’œuvre dans un dispositif de soutien des femmes cheffes de famille monoparentale sans DES, peut participer au bien-être et à la réussite éducative ? Quels sont les intérêts et les limites de cette approche dans ce projet ? C’est ce que nous proposons d’aborder dans cette communication.
Plénière sur les personnes apprenantes
Environnement scolaire et communauté éducative, partie 1
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Communication orale
Éléments d’une contribution des pédagogies par la nature et le dehors au bien-être et à la réussite éducative au primaireLaurence Brière (Département de didactique, Université du Québec à Montréal), Marie-Pier Lafrance (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Face à l’urgence de repenser nos rapports à l’environnement et à la préoccupation croissante donnée à la réussite éducative dans les milieux scolaires, il s’est avéré important de démontrer les contributions des pédagogies par la nature et le dehors à cette réussite éducative. Une recension d’écrits d’une soixantaine d’articles a donc été réalisée afin de mettre en lumière un ensemble d’apports de l’apprentissage en plein air au regard d’une conception élargie de la réussite éducative, qui tende vers le développement intégral de l’enfant. Les résultats de cette étude abordent ainsi non seulement les contributions à la persévérance et au succès scolaire, mais également au développement de compétences transversales et au bien-être physique et psychologique des élèves du primaire. Nous proposons ainsi de présenter les résultats abordant spécifiquement la motivation, l’engagement et le plaisir d’apprendre, le développement de compétences sociales et émotionnelles, l’amélioration de la relation élève-enseignant.e et des comportements facilitant les apprentissages ainsi que l’augmentation de l’activité physique des élèves et leur bien-être psychologique. Au regard de cette recherche, les pédagogies par la nature et le dehors semblent tout indiqués à favoriser un environnement scolaire qui soit à la fois centré sur le bien-être individuel et collectif.
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Communication orale
Le rôle des perceptions de soi dans l’inclusion sociale des enfants en contexte de diversité à l’école primaireIsabelle Archambault (École de Psychoéducation, Université de Montréal), Gabrielle Garon-Carrier (Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke), Caterina Mamprin (Département de psychopédagogie et d'andragogie, Université de Montréal), Elizabeth Olivier (Département de psychopédagogie et d'andragogie, Université de Montréal), Christelle Robert-Mazaye (Département des Sciences de l'éducation, Université du Québec en Outaouais), Marie-Claude Salvas (UQO - Université du Québec en Outaouais), Aude Villatte (Unité de formation et de recherche de Psychologie, Université Toulouse - Jean Jaurès)
Une image positive de soi est associée à une plus grande inclusion sociale parmi les pairs, un indicateur de bien-être psychologique chez les enfants au primaire. Or, des enjeux liés à l’inclusion sociale et à la manière dont les élèves se perçoivent peuvent apparaître pour ceux qui présentent des caractéristiques singulières, qu’elles soient basées sur le genre, l’ethnie ou plus globalement sur les capacités scolaires. S’appuyant sur un cadre systémique, l’étude visait à documenter les caractéristiques des élèves qui leur sont propres et qui peuvent être associées au fait de se percevoir comme différent des autres et à examiner le rôle de ces perceptions dans leur niveau d’inclusion sociale en classe (n = 655 enfants, 11 écoles). En milieu et fin d’année, nous avons évalué les perceptions de soi (sentiment d’être différent), le niveau d’inclusion sociale (ex:acceptation par les pairs, victimisation, sentiment d’appartenance) et la présence de 10 caractéristiques personnelles à l’aide de diverses sources. Parmi les caractéristiques étudiées, les croyances spirituelles, l’apparence, l’identité de genre et les problèmes de comportement étaient associés à des perceptions de soi plus négatives qui, en retour, étaient liées à un plus bas niveau d’inclusion sociale en fin d’année scolaire. Ces résultats invitent à réfléchir aux stratégies à déployer afin de réduire les biais et les attitudes préjudiciables face à la différence, de même que soutenir l’inclusion sociale.
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Communication orale
Conditions des milieux scolaires favorisant l’adoption de pratiques enseignantes efficaces pour favoriser le bien-être chez les élèvesIsabelle Archambault (Université de Montréal), Catherine Fréchette-Simard (UdeM - Université de Montréal), Sophie Pascal (Université de Montréal)
En dépit des études identifiant des pratiques enseignantes favorables à la réussite et au bien-être des élèves, le transfert de ces connaissances théoriques dans la réalité des milieux d’enseignement demeure complexe. En outre, plusieurs facteurs issus du contexte de l’école (p. ex. climat scolaire, leadership de la direction) semblent limiter ou encore faciliter l’adoption des pratiques enseignantes réputées être efficaces pour optimiser le fonctionnement scolaire et la santé mentale des jeunes. La présente étude innove en examinant les liens entre des facteurs contextuels du milieu d’enseignement et différents profils de pratiques d’enseignement auprès d’un échantillon de 83 personnes enseignantes de la 3e à la 6e année du primaire issues de cinq écoles Montréalaises. Des analyses de profils latents ont permis de faire émerger trois différents profils de pratiques enseignantes, dont l’un ressortant comme moins favorable au bien-être des élèves. Les liens entre les conditions du milieu scolaire et ces profils de pratiques ont ensuite été examinés à l’aide d’analyses de régressions multinomiales. Les résultats soulignent l’importance—pour l’adoption de pratiques enseignantes favorisant le fonctionnement scolaire et la santé mentale des élèves—de plusieurs dimensions du climat scolaire, de l’attitude du personnel enseignant au sein de l’école, de même que de la collaboration école-famille.
Environnement scolaire et communauté éducative, partie 2
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Communication orale
Documenter le bien-être… et après? L’apport d’une approche systémique et éclairée pour favoriser le bien-être au travail chez les enseignant·e·sLouise Clément (Université Laval), Caterina Mamprin (UdeM - Université de Montréal), Zoé Robichaud (Université de Moncton), Marie-Michèle Roy (Université Laval)
Les effets du bien-être (et du mal-être) des enseignant·e·s sur l’expérience scolaire des élèves sont documentés (Maricuțoiu et al., 2023), incitant les organisations scolaires à dresser un état des lieux de la situation. Cependant, une fois devant les résultats, ces dernières se retrouvent parfois démunies face à leur traduction en actions concrètes. Cette communication présente le processus de réinvestissement de données de recherche à travers deux études successives visant à favoriser le bien-être au travail des enseignant·e·s. La première étude (2022), menée en deux temps (T1, n=623; T2, n=323), a permis de réaliser un bilan en explorant les dimensions hédoniques et eudémoniques du bien-être, ainsi que des concepts associés comme le stress et l’épuisement professionnel. L’analyse des résultats a permis d’identifier des leviers d’action pour soutenir les enseignant·e·s au quotidien. Alors que cette première étude s’appuyait sur une approche systémique (Bronfenbrenner et Morris, 1998), la seconde a renforcé cette perspective en impliquant des représentant·e·s de diverses instances scolaires (ministère, association professionnelle, district, école; n=17). Ceux-ci ont été invités à se prononcer sur le bien-être enseignant et le soutien existant pour orienter le troisième temps de mesure (T3, en cours). Les résultats soulignent l’importance du réinvestissement des données de recherche pour orienter les initiatives des instances scolaires dans une perspective systémique.
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Communication orale
Coproduire les exigences de performance, mais qu’en faire une fois que ça se termine ? Le cas des Alumni du programme de sport d’excellence des Carabins de l’Université de MontréalSébastien Arcand (Département de management, HEC Montréal), Adrien Jean-Pierre (HEC Montréal)
Cette communication examine la poursuite du bien-être dans l’expérience des étudiant·e·s-athlètes au sein d’un programme de sport d’excellence. Elle met l’accent sur l’impact de ces programmes sur leur pouvoir d’agir, vu comme socle de la construction de leur bien-être face aux tensions entre les exigences de performances sportive et académique (Lowe, 2015). Nous analyserons comment ces étudiant·e·s naviguent dans ces défis complexes (Blum, 2020; Crocker et Duncan, 2020; Robinson, Weaving et Spicer, 2023) tout en gardant le plaisir et l’épanouissement social au centre de leur pratique sportive (Chartier, 2018). En parallèle, nous explorerons le rôle des membres d’un tel programme comme garants de leur réussite personnelle. L’objectif est d’analyser comment ces programmes façonnent les attentes sociétales et institutionnelles liées à la performance, et d’explorer leur rôle dans la construction du pouvoir d’agir des individus (Searset al., 2024; Yang et al., 2024). Pour ce faire, notre cadre conceptuel utilisant des apports de la théorie sociocognitive de Bandura (2007) et du constructivisme social de Berger et Luckmann (1966) sera présenté. Il permettra de mieux comprendre le vécu de 23 Alumni Carabins qui ont participé à des doubles entretiens non-dirigés et l’implication de 4 membres de la direction de ce programme. Une analyse auto-ethnographique viendra enrichir la compréhension de cette conception du bien-être comme socle de notre véhicule vers nos futurs désirés.
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Communication orale
L’architecture scolaire: de facteur immuable à acteur de la relation école-familles-communautés (ÉFC)? Réflexions autour du bien-être des élèves et de la qualité des relations ÉFC.Laurent Fahrni (Université de Fribourg / Université de Montréal)
De précédentes recherches (Fahrni, 2019) nous ont permis de révéler une influence mutuelle et réciproque entre l’architecture scolaire, la relation école-familles-communautés (ÉFC) et le climat scolaire (Cheryan et al., 2014; Hébert et Dugas, 2019). Celles-ci ont également montré que l’utilisation et l’appropriation de l’espace scolaire par les différents acteurs de cette relation pouvaient être le lieu d’(en)jeux de pouvoir et d’exclusion notamment pour des familles moins familières avec la culture scolaire (Fahrni et Conus, 2018). En ce sens, cette contribution s’inscrit dans la troisième vague de conceptualisation du bien-être (Lomas et al., 2020) présentée au sein de ce colloque qui s’intéresse aux interactions entre les individus au sein des environnements scolaires. À l’aide d’analyses croisées tirées, d’une part, d’une thèse doctorale réalisée au sein d’une recherche ethnographique (Ogay, 2017) menée dans un établissement scolaire du canton de Fribourg (Suisse) ainsi que, d’autre part, d’entretiens avec des parents d’élèves d’une des écoles-laboratoires (Lab-École) au Québec, nous souhaitons apporter un éclairage novateur sur la relation ÉFC en considérant l’architecture scolaire comme un acteur important de ce triptyque relationnel (plutôt qu’un facteur immuable au sein de celui-ci) plus spécifiquement en ce qui a trait au bien-être des élèves ainsi qu’à la qualité des relations au sein de l’établissement scolaire (Conseil supérieur de l’éducation [CSE], 2020).