Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Depuis les années 1970, d’importantes réflexions ont lieu au Québec entourant les services éducatifs offerts aux enfants de 0 à 5 ans. D’abord, en ce qui concerne la maternelle, c’est en 1981 que le ministère de l’Éducation publie un premier programme d’éducation préscolaire au Québec. Celui-ci préconise une approche développementale plutôt qu’une approche scolarisante (Ministère de l’Éducation du Québec, 1981). Le programme de 1981, tout comme ceux de 1997 et de 2001, encourageait les personnes enseignantes à se centrer sur l’enfant, ses besoins et ses intérêts, plutôt qu’à se centrer sur des enseignements formels et explicites. Pourtant, sur le plan de la recherche en éducation à la petite enfance, les personnes chercheuses sont plutôt divisées (Capuano et coll., 2014; Little et Cohen-Vogel, 2016; Marinova et Drainville, 2019; Marinova et coll., 2020). Ce constat se reflète également chez les personnes enseignantes à l’éducation préscolaire (maternelle 4 et 5 ans). En ce sens, une recherche de Marinova et Drainville (2017) a montré qu’elles ressentiraient de fortes pressions pour mettre en place des pratiques qui seraient plutôt associées à une approche scolarisante. Ensuite, en ce qui a trait aux centres de la petite enfance, Roy-Vallières (2024) a démontré que la situation serait similaire à celle observée à l’éducation préscolaire. En effet, des résultats de cette recherche indiquent qu’il y aurait peu de différences entre le contexte de la maternelle 4 ans et celui des centres de la petite enfance concernant la qualité des orientations pédagogiques du personnel éducateur. Cette ambivalence entre les approches aurait des répercussions sur la réussite éducative des enfants alors que des travaux mettent de l’avant l’importance d’une approche développementale (Bernier et coll., 2017; Marinova et coll., 2024). Étant donné ces différents constats, que nous apprennent les recherches les plus récentes dans le domaine de la petite enfance (0 à 8 ans) au sujet des approches à préconiser?

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables : Partenaires :
  • Équipe de recherche Réussite éducative et pédagogie inclusive (RÉPI)
  • Université du Québec à Trois-Rivières

Programme

Communications orales

Session 1 : Le développement de la pensée mathématique et la réussite éducative des enfants

Salle : B-1720 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Compétence ludique et soutien en mathématiques au préscolaire : défis et facilitateurs lors du jeu libre
    Isabelle Deshaies (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Laurence Ruest (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les pratiques enseignantes à l’éducation préscolaire, notamment celles liées au soutien, devraient refléter l’approche développementale, qui privilégie un apprentissage global respectant le rythme de chaque enfant (MEQ, 2023). Pourtant, l’approche scolarisante, axée sur des résultats mesurables et l’enseignement explicite, demeure répandue dans plusieurs contextes éducatifs, particulièrement en matière de soutien à l’enfant (Ansari et Purtell, 2017). Cette orientation limite le rôle du jeu libre comme contexte d’apprentissage, notamment en mathématiques, où le soutien repose souvent sur des interventions directes et structurées (Hohmann et al., 2007). À l’inverse, le jeu libre, enrichi par des rôles facilitateurs (Lemay et al., 2017), soutient la réussite éducative en développant les compétences mathématiques. Il suppose chez les enseignants une compétence ludique, soit la capacité à s’engager activement dans le jeu (Marinova et al., 2020). Cette communication, tirée d’une recherche de deux ans auprès de six enseignantes au préscolaire, décrit les défis et facilitateurs du soutien en mathématiques lors du jeu libre. La méthodologie qualitative, avec un devis descriptif (Fortin et Gagnon, 2016), montre un changement de posture chez quatre enseignantes, marqué par une planification repensée et un souci d’étayer les apprentissages. La discussion souligne l’importance de la compétence ludique pour soutenir le développement mathématique des enfants en jeu libre.

  • Communication orale
    Soutenir le développement de la pensée mathématique en contexte de jeu de faire semblant à l’éducation préscolaire québécois pour favoriser la réussite éducative des enfants
    Krasimira Marinova (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Raymond Nolin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Charlaine St-Jean (Université du Québec à Rimouski)

    Depuis les premiers programmes d’éducation préscolaire au Québec, une approche développementale est préconisée (MEQ, 1981, 1997, 2001, 2023). Or, lorsqu’il est question des premiers apprentissages mathématiques des enfants, il apparait que le personnel enseignant mettrait en place des pratiques qui s’apparentent plutôt à une approche scolarisante (Dion et al., 2022; St-Jean, 2020). Pourtant, le recours à des pratiques enseignantes appropriées au développement des enfants permettrait de soutenir le développement de la pensée mathématique des enfants en plus de favoriser leur développement global (Kostelnik et al., 2004; Nicholls et al., 1991). De telles pratiques font appel au jeu de faire semblant comme contexte de développement et d’apprentissage (Kostelnik et al., 2004). Jusqu’à présent, des chercheurs ont montré que de nombreuses activités mathématiques émergent du jeu de faire semblant et que les enfants s’y engagent naturellement (Seo et Ginsburg, 2011; Worthington et van Oers, 2016). Il serait donc propice pour le personnel enseignant de saisir ces opportunités pour soutenir le développement de la pensée mathématique des enfants (Worthington et van Oers, 20166). Dans cette communication, nous partagerons des résultats issus d’une recherche portant sur des pratiques enseignantes qui visent à soutenir le développement de la pensée mathématique à l’éducation préscolaire et qui contribueraient à la réussite éducative ultérieure des enfants.


Communications orales

Session 2 : Le développement de la pensée mathématique et la réussite éducative des enfants

Salle : B-1720 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Rôle des personnes enseignantes et environnements inclusifs : Une dynamique clé pour les apprentissages en mathématiques des enfants
    Marilyn Dupuis Brouillette (Université du Québec à Rimouski), Noamie Fournier Dubé (Université de Montréal), Charlaine St-Jean (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Joanie St-Pierre (Université du Québec à Rimouski)

    La réussite éducative des enfants repose sur le développement de multiples compétences (Charron et al., 2022), notamment les mathématiques (Clements et Sarama, 2021). Afin de permettre aux enfants de mettre en œuvre ces compétences en mathématiques, différentes interventions et environnements sont offerts par les intervenants (Boily et al., 2023; St-Jean et al., 2023). Parmi l’ensemble des angles permettant d’analyser l’environnement éducatif, cette communication convoque le cadre conceptuel de l’environnement inclusif défini au sens d’Ebersold (2017). Le cadre de l’éducation inclusive permet de saisir la complexité des conditions déployées en contexte d’éducation préscolaire (Dupuis Brouillette, 2018). Quant au devis méthodologique, il s’agit d’une recherche collaborative menée avec des enseignantes d’éducation préscolaire de maternelle 4 et 5 ans. Deux observations participantes ont été réalisées dans cinq classes de maternelle. Ces observations filmées, lors d’activités axées sur les mathématiques, analysent les apprentissages des enfants dans différents environnements pouvant être caractérisés (ou non) d’inclusifs. Sommairement, les résultats montrent que des environnement inclusifs, basés sur les initiatives des enfants, le jeu et les manipulations concrètes, favorisent les apprentissages des enfants en mathématiques. Nous discuterons des résultats et proposerons des recommandations pour des environnements inclusifs favorisant la réussite éducative des enfants.

  • Communication orale
    S’intéresser à l’activité mathématique des enfants : porter un regard sur leur raisonnement
    Sarah Dufour (UdeM - Université de Montréal)

    Le programme à l’éducation préscolaire privilégie une approche s’appuyant sur le développement global de l’enfant (MEQ, 2023). Cela implique, entre autres, qu’il faut considérer le développement de l’enfant dans son ensemble, sans se centrer sur l’apprentissage d’un contenu spécifique. La didactique des mathématiques, bien que liée à une discipline en particulier, peut également adopter cette perspective pour s’aligner avec les fondements d’un tel programme. Avec une visée de mieux comprendre les raisonnements mathématiques mis en œuvre par les enfants du préscolaire (Dufour et Julien, à paraître) et du primaire (Bisaillon, Dufour et Jeannotte, 2023), nous nous intéressons, plus particulièrement, à la façon dont ces raisonnements prennent forme dans l’action. Pour ce faire, nous nous appuyons sur un modèle du raisonnement mathématique développé par Jeannotte (2015). Jeannotte (2015) définit le raisonnement mathématique comme une activité de communication avec les autres ou avec soi-même et elle met de l’avant deux aspects : structurel et processuel. Dans cette présentation, c’est ce dernier aspect qui sera mis en lumière. Nous souhaitons ainsi montrer, à partir d'observations d'enfants de maternelle, comment différents processus de raisonnement mathématique se déploient et comment ils contribuent à au développement cognitif de l'enfant, allant au-delà de la simple perspective mathématique disciplinaire.


Dîner

Dîner

Salle : B-1720 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Communications orales

Session 3 : Le développement langagier et la réussite éducative des enfants

Salle : B-1720 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Retombées de la mise en œuvre du modèle des situations d’apprentissage issues du jeu en contexte de jeu symbolique pour favoriser l’émergence de l’écrit des enfants
    Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Krasimira Marinova (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Raymond Nolin (Université du Québec à Trois-Rivières), Camille Robitaille (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les compétences et les connaissances liées à la lecture et à l’écriture à l’âge préscolaire sont des facteurs déterminants de la réussite scolaire ultérieure des enfants (Desrosiers et Tétreault, 2012). Des recherches constatent que les enseignantes de l’éducation préscolaire sont favorables à des approches d’apprentissage par le jeu, mais qu’un besoin d’accompagnement pour soutenir les apprentissages du langage écrit dans le jeu ressort (Pyle et al., 2018; Marinova et al. 2020). La recherche-action que nous avons menée en maternelle au Québec (Marinova et al., 2024) visait notamment à répondre à ce besoin en accompagnant une équipe-école pour adapter et mettre en œuvre un modèle de situations d'apprentissage issues du jeu (SAIJ) pour soutenir l'émergence de l'écrit des enfants. Des résultats de la recherche montrent des effets bénéfiques du modèle sur le développement des compétences ludique et langagière des enfants. Notons qu’il s’agit de compétences essentielles pour permettre à l’enfant de se développer globalement et qu’il s’agit de compétences qui contribuent à sa réussite éducative.

    Durant la communication, nous relaterons des constats et des observations réalisés par des enseignantes participantes quant aux retombées de la mise en œuvre du modèle de SAIJ sur l’émergence de l’écrit des enfants. Ces résultats sont issus de l’analyse d’entretiens semi-dirigés et de portfolios documentant le développement des compétences ludiques et langagières des enfants.

  • Communication orale
    Le temps d’écran accompagné et non accompagné sur les habiletés de jeu et les habiletés pragmatiques : comment en mesurer les effets chez les enfants d’âge préscolaire?
    Audrey-Ann Cossette (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Krasimira Marinova (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Dans les dernières décennies, la recherche a permis de mettre en lumière une multitude de preuves montrant les effets positifs du jeu sur le développement de l'enfant (Dickey et al., 2016). Or, malgré son importance dans le développement des enfants, et en particulier pour le développement du langage oral, le jeu est aujourd'hui en déclin (Gray, 2011; Jarvis et al., 2014). Plusieurs chercheurs se sont penchés sur les facteurs qui peuvent expliquer cette diminution du jeu chez les enfants : une variété de changements sociaux (tailles des familles, nombre réduit d’enfants dans les quartiers, etc.) (Gray, 2013; Sandseter et al., 2020), les choix pédagogiques des programmes semblant être de plus en plus dictés par une culture de performance qui est non compatible avec une vision du jeu comme activité utile et nécessaire à l’éducation préscolaire (Lebrun-Niesing et Marinova, 2016), la popularité grandissante du numérique (Singer et al., 2009), etc. Dans le cadre de notre thèse doctorale, nous nous intéressons au dernier facteur mentionné précédemment, c’est-à-dire que le temps d’écran serait possiblement responsable, au côté d’autres facteurs, d’un déclin du jeu de faire semblant dans sa forme mature. Ainsi, cette communication présentera principalement les pistes méthodologiques envisagées de notre thèse portant sur le temps d’écran accompagné et non accompagné et son effet sur les habiletés de jeu et les habiletés pragmatiques des enfants à l'éducation préscolaire.

  • Communication orale
    Élaboration et validation d’un modèle théorique de l’approche intégrale du développement du langage de l’enfant d’âge préscolaire (3-7 ans)
    Roxane Drainville (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Le développement langagier à l’âge préscolaire (3-7 ans) est un processus complexe qui intègre les connaissances, les habiletés et les prises de conscience de l’enfant concernant la compréhension et la production orale, la lecture et l'écriture. De plus, ce processus repose sur le développement singulier de chaque enfant, ses expériences antérieures et son bagage socioculturel. Bien que les récents modèles anglophones de l’émergence de l’écrit prennent en compte les facteurs environnementaux et les facteurs biologiques de l’enfant dans le développement langagier (Hutton et al., 2021; Rohde, 2015), ceux-ci comportent des limites. En effet, certaines habiletés et connaissances langagières impliquées dans le développement du langage ne sont pas incluses dans ces modèles. Pour que le personnel enseignant francophone puisse soutenir le développement du langage des enfants d’âge préscolaire de manière holistique, il importe de disposer d’un modèle théorique exhaustif sur lequel pourra prendre appui la formation initiale et continue en éducation. Ainsi, nous avons créé le « Modèle de l’approche intégrale du développement du langage de l’enfant d’âge préscolaire (3-7 ans) ». Lors de cette communication, nous présenterons son élaboration au moyen de l’anasynthèse et sa validation au moyen d’un focus group. Les résultats de cette recherche pourront servir de cadre de référence aux recherches s’intéressant au développement du langage et à l’émergence de l’écrit à l’âge préscolaire.


Communications orales

Session 4 : Le développement langagier et la réussite éducative des enfants

Salle : B-1720 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Favoriser le développement du langage des enfants de maternelle en contexte de jeu de faire semblant par l’entremise d’un modèle heuristique des gestes professionnels
    Hélène Castany-Owhadi (Université de Montpellier), Karine Desrochers (Université du Québec à Trois-Rivières), Christian Dumais (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Raymond Nolin (Université du Québec à Trois-Rivières), Yves Soulé (Université de Montpellier)

    Dans le cadre de cette communication, nous présenterons les résultats d’une recherche-action (Dolbec, 2003; Prud’homme, 2007) franco-québécoise dont le premier objectif était de mettre à l’essai, dans un nouveau milieu, un modèle heuristique des gestes professionnels en contexte de jeu de faire semblant à la maternelle (enfants de 4 à 6 ans) qui a été coconstruit dans une précédente recherche collaborative (Castany-Owhadi et al, accepté). Le deuxième objectif de recherche était de déterminer les ajustements nécessaires à effectuer au modèle à la suite de la mise à l'essai de celui-ci par des enseignant.e.s d'un nouveau milieu afin de s'assurer que le modèle puisse être utilisé dans plus d’un milieu. Plus précisément, lors de la présentation, nous décrirons le processus de mise à l’essai du modèle par les enseignant.e.s. Puis, nous mettrons en évidence les ajustements au modèle proposés par les participant.e.s en nous focalisant notamment sur les gestes professionnels langagiers de l’enseignant.e permettant le développement du langage dans une approche développementale tout en laissant l’enfant maitre du jeu. Enfin, le modèle sera discuté afin de mettre en évidence ses apports, ses limites et de nouvelles avenues de recherche tout en faisant état des retombées actuelles et possibles dans les milieux de pratique afin de favoriser la réussite éducative.

  • Communication orale
    Le jeu de faire semblant en première année du primaire : levier pour soutenir le développement langagier et la réussite éducative des élèves
    Christian Dumais (Université du Québec à Trois-Rivières), Emmanuelle Soucy (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Le jeu de faire semblant offre un contexte d'apprentissage authentique aux enfants. Il rend les apprentissages signifiants, ce qui amène ces derniers à s’engager davantage. Ils apprennent à s’investir sans craindre l'échec (Clerc-Georgy et al., 2021). Toutefois, dès l’entrée en 1re année, le jeu de faire semblant perd sa place au profit d’activités d’apprentissage plus formelles. Ce passage abrupt d'une pédagogie par le jeu à un enseignement plus structuré et formel peut occasionner des difficultés d'adaptation sociale et scolaire (CTREQ, 2018) et ainsi nuire à la réussite éducative des enfants.

    Ces constats sont à l’origine d’une recherche collaborative menée avec des enseignants de l’éducation préscolaire et de la première année du primaire. Dans le cadre de cette contribution, nous répondrons à la question suivante : comment un enseignant de première année (enfants de 6 et 7 ans) met en place des activités diverses liées au jeu de faire semblant en classe afin de favoriser le développement langagier des élèves? Cette communication fera état de la mise en place d’activités diverses liées au jeu de faire semblant. C’est notamment par des activités de substitution que l’enseignant est parvenu à soutenir le développement langagier des élèves de 1re année.