Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.
Auteur et co-auteurs
Elodie Sabatier
Université libre de Bruxelles (ULB)
Fabienne Chetail, Jacqueline Leybaert
Laboratoire Cognition Langage et Développement, Université libre de Bruxelles
5a. Résumé

Le décodage phonologique en lecture joue un rôle majeur dans l'apprentissage orthographique. Ce constat a récemment été retrouvé chez les enfants sourds, via le paradigme d'auto-apprentissage (Wass et al., 2019). Notre étude utilise ce paradigme afin d’évaluer la création de représentations orthographiques et détaille le type d’erreurs pour inférer les mécanismes d’acquisition de 29 enfants sourds comparés à 29 enfants entendants, âgés de 7 à 13 ans. Les enfants lisaient 10 histoires comprenant chacune un pseudo-mot cible apparaissant trois fois. L'apprentissage de l’orthographe du mot nouveau a été évalué ensuite à l'aide d’une tâche de production sous dictée, suivie d’une tâche de reconnaissance, dans laquelle chaque item cible, par ex. karmol, était présenté avec trois distracteurs : phonologique 'carmole', orthographique 'kamrol', autre 'camrole'. Dans l'ensemble, les résultats confirment l'hypothèse d'auto-apprentissage. En dictée, les deux groupes obtenaient de faibles scores, et les enfants sourds produisaient davantage d'erreurs phonologiquement non-plausibles (carmone) en comparaison au groupe contrôle, pour lequel 73% des productions étaient des homophones (carmole). Ces résultats indiquent une difficulté d’accès à la forme phonologique du mot pour les enfants sourds. Par ailleurs, les enfants sourds obtenaient des scores significativement supérieurs à ceux des entendants dans la tâche de reconnaissance, ce qui témoigne du stockage de l’information orthographique.