539 - « Enseignements et pratiques de la philosophie aux regards des injustices et inégalités politiques et épistémiques
- Mercredi 13 mai 2026
- Jeudi 14 mai 2026
- Vendredi 15 mai 2026
Responsables
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Edwige Chirouter
Université de Nantes.
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Mathieu Gagnon
Université Laval
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Olivier Michaud
UQAR - Université du Québec à Rimouski
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Samuel Nepton
Université Laval
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Nadia Bélanger
UdeS - Université de Sherbrooke
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Olivier Blond-Rzewuski
Université de Nantes
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Caroline Raffaelly
Inspé Nantes Université Nantes
À l’heure où les inégalités politiques, sociales et culturelles persistent, voire s’amplifient, la philosophie se trouve à la croisée des chemins : comment repenser son enseignement et ses pratiques pour qu’elles ne reproduisent pas, consciemment ou non, des dominations épistémiques et politiques ? Ce colloque propose d’interroger la philosophie non seulement comme discipline critique, mais aussi comme institution située, traversée par des tensions liées aux rapports de pouvoir, aux exclusions réelles et symboliques et aux hiérarchies de savoir.
La notion d’injustice épistémique – développée notamment par Miranda Fricker – permet de mettre en lumière les formes de mises au silence, de méfiance ou d’invisibilisation dont sont victimes certains groupes ou individus dans les espaces de savoirs. L’enseignement de la philosophie, ses programmes, ses normes, ses auteurs de référence (au masculin !) et ses formats d’évaluation peuvent ainsi être analysés au regard de ces biais épistémiques. Qui a voix au chapitre philosophique ? Quels savoirs sont jugés légitimes, et pourquoi ? Qui, quelles expériences, quelles paroles sont écartées de l’enseignement philosophique ? De même, les inégalités politiques – dans l’accès à l’éducation, la reconnaissance des savoirs situés, ou les modalités d’expression démocratique – interrogent la manière dont la philosophie peut contribuer à l’émancipation et à une citoyenneté plus juste, mais aussi à une critique des formes contemporaines de domination. L’école, l’université, les espaces populaires ou militants peuvent devenir alors des terrains d’expérimentation pour des pratiques philosophiques alternatives, inclusives et déhiérarchisées.
Le colloque se veut un lieu de réflexion et de pratique sur la philosophie comme bien commun, sur les conditions matérielles, culturelles et politiques de son partage et de la transformation de la philosophie à son tour par ces nouveaux usages et usagé.es, et sur les formes d’injustices structurelles qui empêchent encore aujourd’hui l’accès de toutes et tous à cet espace de pensée critique. Ce colloque ambitionne ainsi de faire de la philosophie non plus seulement une activité réflexive abstraite et élitiste, mais un levier de résistance, d’émancipation et de transformation, attentif aux voix multiples qui composent notre monde. Des ateliers de pratique seront aussi proposés afin de faire vivre aux participant.es des exercices en lien avec ces sujets.
Appel à communications

À l’heure où les inégalités politiques, sociales et culturelles persistent, voire s’amplifient, la philosophie se trouve à la croisée des chemins : comment repenser son enseignement et ses pratiques pour qu’elles ne reproduisent pas, consciemment ou non, des dominations épistémiques et politiques ? Ce colloque propose d’interroger la philosophie non seulement comme discipline critique, mais aussi comme institution située, traversée par des tensions liées aux rapports de pouvoir, aux exclusions réelles et symboliques et aux hiérarchies de savoir.
La notion d’injustice épistémique – développée notamment par Miranda Fricker – permet de mettre en lumière les formes de mises au silence, de méfiance ou d’invisibilisation dont sont victimes certains groupes ou individus dans les espaces de savoirs. L’enseignement de la philosophie, ses programmes, ses normes, ses auteurs de référence (au masculin !) et ses formats d’évaluation peuvent ainsi être analysés au regard de ces biais épistémiques. Qui a voix au chapitre philosophique ? Quels savoirs sont jugés légitimes, et pourquoi ? Qui, quelles expériences, quelles paroles sont écartées de l’enseignement philosophique ? De même, les inégalités politiques – dans l’accès à l’éducation, la reconnaissance des savoirs situés, ou les modalités d’expression démocratique – interrogent la manière dont la philosophie peut contribuer à l’émancipation et à une citoyenneté plus juste, mais aussi à une critique des formes contemporaines de domination. L’école, l’université, les espaces populaires ou militants peuvent devenir alors des terrains d’expérimentation pour des pratiques philosophiques alternatives, inclusives et déhiérarchisées.
Parmi les pratiques émergentes qui interrogent l’universalité supposée de l’accès à la pensée critique, la philosophie avec les enfants et les adolescent.es occupe une place singulière. Longtemps considérés comme incapables de philosopher, les enfants et les adolescent.es ont été exclus de fait de la communauté philosophique. Or, les travaux de nombreuses personnes chercheuses et praticiennes montrent que l’enfance et l’adolescence sont des lieux féconds de questionnement, de rencontre de l’altérité, de formation du jugement critique, de reconnaissance, de résonance et de sens. Intégrer la philosophie dès le plus jeune âge, dans des espaces dialogiques et démocratiques, pourrait non seulement permettre de lutter contre les inégalités scolaires mais aussi de reconnaître la légitimité épistémique de voix souvent ignorées.
De manière plus large, il s’agit dans ce colloque de questionner qui est autorisé – ou non - à philosopher dans nos sociétés, dans quels espaces et sous quelles formes. Les pratiques philosophiques sont souvent cantonnées à des lieux socialement codés – lycées généraux, amphithéâtres universitaires, cercles intellectuels – excluant de facto de larges pans de la population : les femmes en occident en ont été longtemps exclues comme le sont aujourd’hui les enfants, les adolescents ou les personnes issus des milieux populaires.
Le colloque se veut ainsi un lieu de réflexion et de pratique sur la philosophie comme bien commun, sur les conditions matérielles, culturelles et politiques de son partage et de la transformation de la philosophie à son tour par ces nouveaux usages et usagé.es, et aussi sur les formes d’injustices structurelles qui empêchent encore aujourd’hui l’accès de toutes et tous à cet espace de pensée critique. Ce colloque ambitionne ainsi de faire de la philosophie non plus seulement une activité abstraite et élitiste, mais un levier de résistance, d’émancipation et de transformation, attentif aux voix multiples qui composent notre monde.
Nous interrogerons aussi ces pratiques alternatives et disruptives (comme la philosophie avec les enfants ou dans la Cité) en analysant si et comment elles arrivent (ou non) à éviter les biais de discriminations et les stéréotypes de genre ou sociaux (notamment par un rapport aux savoirs normé ou dans les interactions entre les élèves). Des ateliers de pratique pourront être proposés afin de faire vivre aux personnes participantes des exercices sur ces questions.
Axes possibles
Ce colloque vise à rassembler des personnes chercheuses, enseignantes, praticiennes de la philosophie, étudiantes et militantes pour croiser les regards sur les manières d’enseigner et de pratiquer la philosophie à partir ou à destination des marges.
Il s’agit d’ouvrir un espace de réflexion, de partage et de pratique autour de plusieurs axes possibles :
- Axe 1 - Réflexions critiques sur les curriculums et canons philosophiques : quelles voix manquent à l’appel, et pourquoi ?
- Axe 2 - Philosophie et (in)justice épistémique : comment redonner place aux savoirs minorés ou invisibilisés ?
- Axe 3 - Pratiques inclusives de la philosophie : le sont-elles vraiment ? (ateliers philosophiques avec les enfants et adolescents, pratiques hors les murs).
- Axe 4 - Philosophie et luttes sociales : comment la philosophie peut-elle contribuer aux résistances politiques ?
- Axe 5 - Décolonisation des savoirs philosophiques : peut-on et doit-on penser au-delà de l’héritage eurocentré ? Comment y parvenir ?
Axe 6 - Inégalités d’accès à l’enseignement de la philosophie : quels constats, quelles alternatives ?
Format attendu des communications/ateliers :
- Le colloque se veut d’abord un lieu d’échanges des savoirs et des pratiques pour prendre le temps de discuter et philosopher ensemble. Il a pour visée de créer pendant les trois jours une communauté de recherche philosophique pour toutes les personnes participantes. Ainsi, autant que possible, ces personnes s’engagent à participer à l’ensemble du symposium (a minima à toute la journée de leur intervention).
- Il est possible de proposer soit une communication présentant une recherche ou témoignant d’une pratique soit un atelier pour faire vivre aux personnes participantes un exercice philosophique en lien avec un des axes du colloque.
- Temps imparti : 40 minutes par communication/atelier (25 min. de présentation et 15 min. de discussion). Possibilité d’1 heure pour un atelier pratique.
- Chaque demi-journée se termine par un temps d’échanges de 30 min. entre les personnes participantes.
Il est possible de communiquer en en ligne, mais nous privilégions le présentiel, car le format hybride n’est pas optimal pour les échanges.
Informations demandées pour proposer une communication/ un atelier :
- Nom et prénom :
- Adresse mail :
- Profession et/ou fonction :
- Axe.s abordé.s :
- Titre de la communication/atelier (préciser la forme) :
- Résumé de la communication/atelier (maximum 1500 signes) :
- Bibliographie (5 références maximum) :
Modalité (en présence ou en ligne) :
À renvoyer pour le 5 février au plus tard 2026 à : Edwige Chirouter : edwige.chirouter@univ-nantes.fr et Collectif D-phi : collectif.d.phi@fse.ulaval.ca