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Un partenariat entre la coopérative, la multinationale Acciona et Énergie Nouveau-Brunswick a permis de mener à terme ce projet de 115 millions de dollars. Trente nouvelles éoliennes produiront ainsi suffisamment d’énergie pour alimenter plus de 8000 maisons.
[Colloque 406 : Politique énergétique et développement durable : du bon usage des ressources énergétiques]  L’énergie éolienne pose dans bien des cas des problèmes d’acceptabilité sociale. Le parc éolien de l’Île de Lamèque, au Nouveau-Brunswick, lui, suscite très peu de controverse. La clé de ce succès : miser sur la communauté à partir d’une approche coopérative hors du commun. André Leclerc, professeur titulaire en économie à l’Université de Moncton, s’est intéressé à la démarche novatrice adoptée par la Coopérative d’énergie renouvelable de Lamèque, visant à mettre en place le quatrième parc éolien au Nouveau-Brunswick, en 2011. La recherche, intitulée Coopérative d’énergie renouvelable de Lamèque : partenariat, concertation et acceptabilité sociale a été publiée en juin 2014. Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec Omer Chouinard et Julie Guillemot. Le projet coopératif a débuté en 1999 alors qu’un groupe de citoyens engagés de l’Île de Lamèque s’est intéressé aux parcs éoliens de la région, développés jusque là par des entreprises privées. Ils mûrissent alors un projet qui serait mis en chantier par la communauté, selon un modèle coopératif; les redevances serviraient alors leur territoire plutôt que des intérêts privés. N’ayant pas d’argent à investir, ni de capacités à solliciter du financement dans d’autres réseaux, les citoyens ont décidé de créer la Coopérative d’énergie renouvelable de Lamèque, réunissant des partenaires dans les secteurs coopératifs et municipaux. Celle-ci a joué un rôle de développeur dans la création du parc éolien. Son but était de créer un modèle d’affaires permettant d’aller chercher des redevances collectives, et ce, sans investir directement. « Sur une base individuelle, chaque travailleur a négocié avec la caisse populaire des Îles une marge de crédit de 5000 $. Cette somme était destinée à être investie dans la coopérative comme capital de démarrage. C’est donc l’engagement personnel du travailleur qui a été sollicité », explique André Leclerc. Le chercheur rappelle qu’au Nouveau-Brunswick « le financement initial est toujours un enjeu, puisque la population n’a pas accès au capital de démarrage comme les Québécois ». Un modèle gagnantL’équipe de chercheurs a réalisé 15 entrevues semi-dirigées avec des acteurs importants de la coopérative et des citoyens impliqués dans le projet, afin de recueillir leurs perceptions. La recherche s’inscrit dans le cadre d’une série d’études de cas multisectoriels auprès d’un mouvement d’initiatives en développement coopératif dans les régions acadiennes du Nouveau-Brunswick. 
«La recherche s’inscrit dans le cadre d’une série d’études de cas de développement coopératif dans les régions acadiennes du Nouveau-Brunswick».
 « La coopérative a mis en place un processus gagnant », affirme André Leclerc. Le chercheur a identifié certaines particularités du projet qui ont favorisé sa réussite. Entre autres, des éoliennes ont été installées sur des terres privées et des redevances collectives ont été négociées. Ainsi, « les recettes fiscales bénéficient directement aux communautés ». Un partenariat entre la coopérative, la multinationale Acciona et Énergie Nouveau-Brunswick a permis de mener à terme ce projet de 115 millions de dollars. Trente nouvelles éoliennes produiront ainsi suffisamment d’énergie pour alimenter plus de 8000 maisons. Un modèle à suivre?Selon André Leclerc, il est important de préciser que certaines conditions de réussite sont propres au territoire. Historiquement, l’Île de Lamèque a développé une longue tradition d’entrepreneuriat collectif. « C’est la communauté en Amérique du Nord qui est la plus tributaire du secteur coopératif », souligne le chercheur, précisant que la qualité des leaders du projet n’est pas négligeable, puisque ceux-ci disposent d’un important pouvoir de conviction. Le modèle est donc en partie « exportable » conclut André Leclerc. En fait, l’engagement social déployé par les leaders du projet pourrait facilement être reproduit ailleurs. 

  • Isabelle Neveu
    Présentation de l’auteureIsabelle Neveu est étudiante en journalisme à l’Université du Québec à Montréal. Passionnée par les communications et le métier de journaliste, elle s’implique au sein du Journal des citoyens, un journal communautaire dans la région des Laurentides, depuis qu’elle est âgée de 11 ans. Interpellée par le domaine des sciences, elle se joint à l’équipe de Découvrir le temps du 83e congrès de l’Acfas.

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