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92e Congrès de l'Acfas
Auteur et co-auteurs
Ouambei Garbyan
UQAM - Université du Québec à Montréal
5a. Résumé

La présente contribution qui s’appuie sur deux concepts de la pragmatique, l’illocutoire et le perlocutoire, part du système anthroponymique des sociétés tchadiennes et montre les pouvoirs des noms propres comme énoncés performatifs. Au Tchad, les noms ne sont pas « simplement des marques [des] individus » (John S. Mill 1882 : 39), ils ont une visée perlocutoire, celle de « prendre effet » (Austin 1970 : 129) sur le porteur qui subit le destin consigné dans son nom. D’ailleurs l’adage latin Nomen omen, signifiant le nom est oracle et présage (Jacques Ferry 2014 :77) vient soutenir un autre proverbe tchadien qui veut que le nom est une chose qui fait la personne. C’est donc dire que l’assignation du nom crée le destin (illocutoire) qui est imposé au porteur par le fait de lui assigner ce nom (perlocutoire) qui va définir sa trajectoire personnelle. En envisageant le nom comme acte de langage, l’analyse va faire ressortir quelque typologie des noms tchadiens pour montrer leurs usages sociaux comme lieu de cristallisation identitaire et mémorielle. Cette contribution s’inscrit dans une recherche doctorale en cours portant sur la transmission de la mémoire des conflits tchadiens (guerre civile et dictature) à travers les témoignages des survivants. La présente analyse vise donc à rendre compte d’un aspect de notre travail qui aborde le système anthroponymique des sociétés tchadiennes. À terme, nous visons à montrer les fonctions sociales des noms dans les cultures orales en général.