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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

En vigueur depuis 2001, le programme québécois d’univers social au primaire prescrit l’apprentissage de la géographie, de l’histoire et de l’éducation à la citoyenneté. Dès sa formulation, ce programme a cependant fait l’objet de sévères critiques par la Commission des programmes d’études (2001) : manque de cohérence entre les visées curriculaires et les éléments du programme, trop grande quantité de contenus disciplinaires, absence de définitions conceptuelles, peu de liens avec le présent, etc. Plus récemment, une analyse curriculaire d’Araújo-Oliveira (2019) laisse entrevoir certaines ambiguïtés et incohérences des orientations ministérielles, entre autres sur l’évaluation des apprentissages et sur la place déterminante qui occupe les connaissances factuelles. Cette préoccupation trouve écho dans des travaux qui témoignent de la prédominance d’une façon d’enseigner descriptive et factuelle (Lanoix, 2019), ainsi que d’une vision traditionnelle de la discipline parmi le personnel enseignant (Moerbeck et Araújo-Oliveira, 2024). Par ailleurs, l’échec à l’épreuve unique en histoire semble causé entre autres par une mauvaise préparation des élèves durant l’enseignement primaire (Déry, 2017).

Plusieurs chercheur·ses en didactique des sciences humaines ont manifesté leurs préoccupations quant aux orientations ministérielles toujours en vigueur (Larouche, 2012; Larouche, Araújo-Oliveira et Fillion, 2015; Larouche et Poyet, 2013; Larouche, Poyet et Fillion, 2024; Stan, 2024; Stan, Fillion et Larouche, soumis). Dernièrement, trois lettres ouvertes publiées dans les médias ont réclamé une révision curriculaire substantielle, exigeant entre autres que ce programme soit mieux adapté aux capacités d’apprentissage des élèves, qu’il se distancie d’un récit historique colonisateur et qu’il prépare plus adéquatement à la transition vers les programmes d’univers social du secondaire. Devant de tels constats, il importe de réfléchir à la pertinence et à l’actualité du programme d’univers social au primaire.

Ce colloque vise à mettre en commun des expertises diverses sur le curriculum d’univers social au primaire et sur sa pertinence, près de 25 ans après son implantation. Plus spécifiquement, nous souhaitons apporter un éclairage à quelques questions :

  • Quels sont les points forts et les points faibles du programme d’univers social au primaire?
  • Comment l’enseignement de l’univers social peut-il mieux préparer et soutenir la transition des élèves entre le primaire et le secondaire?
  • Quelles perspectives et approches devraient favoriser un renouveau didactique de l’univers social au primaire?
  • Quels sont les défis que soulève une actualisation de ce programme?

À partir des résultats de leurs propres recherches, les participant·es contribueront à dégager les obstacles que le programme engendre pour l’enseignement et l’apprentissage, puis à alimenter les réflexions sur un possible renouveau curriculaire répondant mieux aux enjeux liés à la géographie et à l’histoire.

Dates :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Le programme d’univers social au primaire est-il toujours pertinent?

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    L’univers social au primaire : rétrospective d’un programme en tension et perspectives pour un renouveau didactique
    Pierre-Luc Fillion (Université Laval), Raphaël Gani (Université Laval), Marie-Claude Larouche (Université du Québec à Trois-Rivières), Catinca Adriana Stan (Université Laval)

    Le programme québécois d’univers social au primaire suscite de vives critiques depuis son adoption en 2001. Près de 25 ans plus tard, les changements sociétaux et les avancées en didactique de l’histoire et de la géographie engendrent de nouveaux enjeux et défis qui s’ajoutent à ceux formulés dans le tournant du XXIe siècle. En guise d’introduction à ce colloque consacré à l’univers social au primaire, nous souhaitons présenter une rétrospective des principales critiques dont fait face le programme Géographie, histoire et éducation à la citoyenneté, prenant appui sur des écrits scientifiques, professionnels et médiatiques. Dans un deuxième temps, nous ferons la synthèse des initiatives récentes de chercheur·es en didactique des sciences humaines qui convergent toutes à réclamer un changement de programme. La rétrospective proposée sur le curriculum d’univers social permettra d’ouvrir une discussion collective à laquelle se joindront les autres conférencier·ères tout au long de l’événement. En effet, les enjeux et les défis qui seront soulevés lors de ce colloque nous amèneront à dégager différentes perspectives afin d’alimenter une réflexion sur un renouveau didactique en univers social au primaire.

  • Communication orale
    Le programme d’univers social au 1er cycle : analyse critique de ses apports et de ses limites
    Simone Foy (Université de Sherbrooke), Daniel Moreau (UdeS - Université de Sherbrooke), Paciphaée Rancourt (Université de Sherbrooke)

    Cette communication poursuit dans le sillage de préoccupations exprimées au regard de l’enseignement de l’univers social au 1er cycle du primaire (Moreau et al., 2024). Sous cet angle, elle visera à identifier les points forts et les points faibles du programme d’univers social (Gouvernement du Québec, 2001), suivant le principe que son enseignement auprès d’enfants de 6 à 8 ans doit viser une éducation aux processus démocratiques (Copple et Bredekamp, 2009). Au chapitre de ses points forts, le réseau conceptuel est circonscrit autour de « faits », de « personnes » et d’éléments du « paysage » proximaux au regard du vécu expérientiel des enfants (Gouvernement du Québec, 2001, p. 168). Sur le plan pédagogique, il convie à une exploration de l’espace et du passé en utilisant des techniques disciplinaires (ex. plan, illustrations, lignes du temps, etc.), suivant l’idée d’une « initiation au changement et à la différence » (Gouvernement du Québec, 2001, p. 166). Si ces orientations ont le mérite de ne pas encourager un enseignement factuel, contrairement à celles prévalant aux 2e et 3e cycles (Araújo-Olivera, 2019), elles présentent deux limites, à savoir 1) de proposer une intégration perfectible du concept de société, qui semble avoir trouvé un accueil plus favorable dans le programme de Culture et citoyenneté québécoise (Gouvernement du Québec, 2024); 2) de demeurer floues concernant les démarches d’apprentissage à mettre en œuvre pour contribuer à une éducation démocratique.

  • Communication orale
    Plaidoyer pour une réelle géographie au primaire
    Chantal Déry (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Dans l’intitulé du programme du domaine de l’univers social au primaire, la géographie arrive en premier, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle est prépondérante dans l’enseignement des sciences humaines. En effet, dès la mise en place du programme de Géographie, histoire et éducation à la citoyenneté (GHEC) des voix se sont élevées afin de dénoncer le rôle utilitariste de la géographie dans le programme. Au cours des 20 dernières années, différentes initiatives ont été mises de l’avant pour tenter de valoriser la place de la géographie au primaire, mais force est de constater que la situation a très peu évolué dans les écoles québécoises. Pourtant, la recherche en didactique de la géographie au primaire (notamment Barlow et Whitehouse, 2019; Catling, 2015; Dolan, 2020 et Willy, 2019) a proposé de nombreuses pistes. Alors, comment expliquer que celles-ci se retrouvent si peu dans les classes québécoises? Quels sont les obstacles et comment les surmonter?

    En nous appuyant à la fois sur une recension d’écrits et nos pratiques en formation initiale, nous exposerons des pistes d’actions pour les personnes enseignantes qui souhaitent faire une réelle géographie malgré les contraintes curriculaires. Dans la foulée, nous partagerons nos réflexions quant à la nécessaire actualisation du programme de GHEC afin que la géographie puisse y déployer son réel pouvoir formateur.


Communications orales

Les défis que soulèvent les transitions scolaires en univers social

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    Le rôle crucial du premier cycle du primaire dans la transition vers l'univers social au deuxième cycle : défis et perspectives
    Anne-Marie Paquet (Université Laval)

    À cause de l’absence de temps obligatoire à consacrer à l’univers social au premier cycle du primaire, la matière à voir est considérée comme secondaire par plusieurs enseignants. Cependant, négliger l’enseignement de l’US au premier cycle pourrait avoir des répercussions majeures sur le développement des trois compétences visées dès la 3e année du primaire (Araujo-Oliveira, 2019). Par exemple, Poyet (2009) mentionne qu’à la fin du premier cycle, les élèves ne semblent toujours pas maitriser le vocabulaire relié au temps, un concept central pour entamer l’étude des sociétés vers 1500. Toutefois, aucune recherche en didactique de l’univers social n’a été menée sur la transition entre le premier et le deuxième cycle (Meunier et Lanoix, 2021). Ainsi, comment se déroule réellement le changement de cycle pour les élèves en ce qui a trait aux apprentissages en univers social?

    Pour ce colloque, nous présenterons d’abord notre projet de maîtrise (Paquet, 2023) dans lequel des élèves de deuxième année ont abordé en profondeur le concept de temps. Nous expliquerons comment les apprentissages acquis dans ce projet ont permis aux élèves d’être mieux préparés pour les cours formels d’univers social en troisième année. Ensuite, nous ferons part des perceptions d’enseignantes de deuxième et de troisième année du primaire quant aux connaissances et habiletés nécessaires que les élèves devraient avoir acquises au premier cycle pour amorcer une transition en douceur avec la troisième année.

  • Communication orale
    La progression de l’enseignement de l’histoire et de la géographie du primaire au secondaire : entre continuités et ruptures
    Vincent Boutonnet (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Cette communication vise à discuter de la transition entre le primaire et le secondaire, notamment d’un point de vue didactique relatif aux prescriptions curriculaires. En effet, la plupart de travaux sur la transition abordent ce phénomène au niveau développemental et motivationnel, dont les facteurs de risque et de protection d’une transition réussie. Pourtant, il n’y a que peu de réflexions didactiques sur la progression du primaire au secondaire des savoirs, des concepts ou des compétences en enseignement de l’histoire et de la géographie.

    C’est pourquoi nous souhaitons porter un regard transversal entre les attentes curriculaires de ces deux ordres d’enseignement et proposer une réflexion sur la cohérence des prescriptions entre ces programmes. Nous discuterons dans un premier temps du concept de progression de la pensée historique et géographique et nous l’utiliserons pour analyser les programmes actuels du primaire au secondaire en histoire et géographie. Dans une perspective de renouvèlement des programmes d’enseignement en histoire et en géographie, il nous semble vital de tenir compte de cette progression afin de proposer des prescriptions curriculaires cohérentes.


Dîner

Dîner

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B

Communications orales

Le programme tel que vécu dans les classes

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
Discutant·e·s : Alexandre Lanoix (UdeM - Université de Montréal), Rémi Lavoie (Écoles secondaires / Centre de services scolaire)
  • Communication orale
    Regard d’enseignant·es sur l’univers social au primaire
    Catherine Boisvert (Association québécoise pour l’enseignement en univers social (AQEUS)), Rémi Lavoie (Écoles secondaires / Centre de services scolaire)

    Le programme de Géographie, Histoire et éducation à la citoyenneté au primaire est en application depuis 2001. Qu’advient-il de celui-ci après près de 25 ans d’application et l’introduction de divers changements (ex. : progression des apprentissages, cadre d’évaluation)? Son implantation et son application ont soulevé des défis pour le personnel enseignant, dont certains perdurent. De même, la transposition didactique de ce programme en classe se heurte à la réalité hétérogène des milieux et sous-tend des questions légitimes que l’Association québécoise pour l’enseignement en univers social (AQEUS) a soumises à ses membres, par l’entremise d’un questionnaire en ligne à l’hiver 2025 et d’un atelier consultatif en 2018. Les réponses obtenues, qui seront présentées, apportent un éclairage sur le rapport des enseignant·es et de leurs élèves avec les compétences disciplinaires et les contenus du programme, contribuant ainsi à enrichir la réflexion sur une actualisation, voire une refonte, du programme du domaine de l’univers social au primaire.

    L’AQEUS rassemble des enseignant·es du primaire et du secondaire dédié·es à l'enseignement des disciplines du domaine de l'univers social (géographie, histoire, éducation financière, monde contemporain), des conseiller·ères pédagogiques, des didacticien·nes ainsi que des étudiant·es en enseignement et quelques retraités. Ils constituent ensemble un membrariat de près de 1 700 personnes.

  • Communication orale
    Analyser l'action didactique en classe de sciences humaines : une recherche-action sur l’enseignement et l’apprentissage par l’enquête historique
    Alexandre Lanoix (UdeM - Université de Montréal)

    Dans une revue des recherches sur la didactique des sciences humaines au primaire au Québec (Meunier et Lanoix, 2021), nous avions mis en évidence le fait que les recherches récentes ont surtout porté sur le pôle de l’enseignement du triangle didactique.

    Partant de ce constat, nous avons amorcé une recherche-action dont l’objectif est d’analyser les interactions en classe de sciences humaines. Après plus de 60 heures d’observation dans quatre classes ainsi que des entrevues avec les enseignantes et les élèves, nous sommes en mesure de livrer des constats sur le potentiel des démarches expérimentées avec les enseignantes et les élèves.

    Nos résultats montrent que les composantes de l’action didactique (Sensevy, 2007), comme le temps attribué à une tâche, le rôle assigné à chaque agent de la classe ainsi que les ressources mises au travail peuvent avoir un impact significatif sur le potentiel d’implantation d’un apprentissage fondé sur l’enquête historique.


Communications orales

L’univers social en contexte de diversité et de vivre-ensemble

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    La future traduction d’un nouveau programme d’univers social au primaire
    Raphaël Gani (Université Laval)

    Au Québec, les programmes scolaires sont traduits mot pour mot du français à l’anglais. En lien avec le thème du colloque, je chercherai à savoir si les élèves francophones et les élèves anglophones devraient apprendre exactement la même matière à partir d’un nouveau programme d’univers social en français traduit intégralement vers l’anglais. Les élèves anglophones ont droit à un programme de qualité équivalente à celui en français. Ce programme en anglais a-t-il besoin d’être la réplique exacte de la version française ? Il faut donc penser la traduction en amont d’une réforme curriculaire plutôt qu’après. Pour établir les bases de cette traduction à venir, je rendrai compte du récent programme de Culture et citoyenneté québécoise (CCQ, 2024) pour le mettre en perspective avec mon modèle de développement curriculaire (Gani, 2023). À partir d’une recherche documentaire de la traduction du programme de CCQ et de sa mise en perspective, j’illustrerai comment un programme peut se traduire en partenariat et comment il peut se mettre en œuvre en favorisant une équité entre les élèves francophones et les élèves anglophones du Québec. L’objectif de la présentation est de paver la voie à une traduction légitime d’un nouveau programme d’univers social à faire advenir. Un nouveau programme capable de récolter le consentement et l’adhésion du système éducatif francophone majoritaire et du système éducatif minoritaire anglophone.

  • Communication orale
    L’éducation éthique et au vivre-ensemble dans les programmes Culture et citoyenneté québécoise et Univers social
    Nadia Beaudry (Université Laval), Mathieu Gagnon (Université Laval), Hanaa Sfeir (Université de Sherbrooke)

    Le vivre-ensemble est une préoccupation incontournable en éducation (Bouchard et al., 2017) et dans le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ). Plusieurs disciplines participent à cette éducation, dont l’histoire et la géographie qui sont « rattachées au domaine de l’univers social » (PFEQ, 2001, p. 165) ainsi que l’éthique et la sociologie qui sont à la base du nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise (PCCQ, 2024).

    Dans le cadre de travaux sur l’éducation éthique et au vivre-ensemble, Bouchard et al. (2017) ont élaboré un modèle d’analyse fondé sur trois composantes éthiques : formation personnelle (FP), éducation à l’autre (EA) et éducation à la société (ES). Dans un premier temps, nous nous appuyons sur ce modèle pour analyser le PCCQ du primaire afin d’évaluer sa contribution au vivre-ensemble tout en développant les compétences en interprétation sociologique, réflexion éthique, dialogue et pensée critique.

    Dans un second temps, une analyse thématique (Creswell, 2016) nous permet d’évaluer dans quelle mesure l’éducation à la citoyenneté promue par le PCCQ déploie une éducation éthique et au vivre-ensemble qui mobilise équitablement la FP, l’EA et l’ES. Les résultats obtenus seront mis en dialogue avec le programme d’Univers social afin d’y cerner des points de convergence.

Communications orales

Les défis et perspectives pour la formation initiale

Salle : B-3422 — Bâtiment : ETS - Bâtiment B
  • Communication orale
    L'enseignement de la géographie et de l’histoire au primaire : approches et défis en formation initiale
    David Lefrançois (Université du Québec en Outaouais), Kevin Péloquin (UdeM - Université de Montréal), Marc-André Éthier (Université de Montréal)

    Dans une recension des recherches en didactique des sciences humaines au primaire, Meunier et Lanoix (2021) mettent en lumière les objets à l’étude, les cycles privilégiés et les différentes méthodes pour générer des résultats. Les auteurs montrent que les pratiques rapportées sont plus souvent documentées qu’observées et les enseignants, davantage au centre des études que les élèves et les étudiant·e·s en formation initiale. Dans cette présentation, nous souhaitons contribuer à la réflexion sur l’actualisation du programme de l’univers social en prenant position sur le rôle crucial de la formation initiale pour construire et consolider la première compétence professionnelle de la profession enseignante, soit celle d’agir comme médiatrice et médiateur d’éléments de culture (Québec, 2020). Quels savoirs les étudiant·e·s devraient-elles·ils maitriser pour se sentir compétent·e·s dans l’enseignement de l’univers social au primaire et quelles approches ou ressources didactiques privilégiées ? Nous proposerons quelques pistes de réponses en misant sur l'apport de l’apprentissage basé sur les objets (object-based learning) comme méthode d’enseignement permettant d’explorer et d’exploiter, en classe, les notions de temps, d’espace et de société (Arias-Ferrer et Egea-Vivancos, 2017; Henderson et Levstik, 2016) et pour tisser des liens entre les contenus disciplinaires et les productions culturelles du passé et du présent.

  • Communication orale
    Former les enseignant·e·s du primaire à et pour problématiser en Sciences humaines et sociales. Un exemple suisse romand en didactique de l’histoire, mais pas que…
    Diane Hartmann (HEP Vaud), Lyonel Kaufmann (Haute Ecole Pédagogique du canton de Vaud (HEP-VD))

    Dans le cadre d’une publication récente (Kaufmann, 2024), nous avons documenté ce qui facilitait ou interférait dans les représentations de l’enseignement de l’histoire de nos futur·es enseignant·es primaires avec une formation visant au développement d’une pensée historienne chez les élèves.

    En conclusion, nous indiquions alors la nécessité de réorienter une partie de nos formations pour placer les étudiant·es dans des « démarches de raisonnement historiques » (Martineau & Déry, 2002, p. 117), afin de les amener à expliciter les rapports entre des activités d’apprentissage et des savoirs à apprendre dans une perspective historienne (problématisation, formulation d’hypothèses, enquête) et celle des heuristiques proposées par Wineburg (1991 et 2001).

    Ce nouveau dispositif a été mis en place à l’automne 2023 et a fait l’objet d’une analyse tant par rapport au cours et au séminaire. Pour ce colloque, nous présenterons les composantes de la pensée historienne que ces futurs enseignant·es d’histoire ont su mobiliser ainsi que la manière dont iels se les approprient.

    En nous appuyant sur les savoirs à enseigner dont ces futur·es enseignant·es doivent avoir la maîtrise pour enseigner (Vanhulle, 2009), nous nous inscrivons dans les perspectives évoquées par Hofstetter et Schneuwly (2009) impliquant « que la profession construise des savoirs pour enseigner qui prennent pour objet ces savoirs à enseigner » (p. 21).

  • Communication orale
    Penser le renouveau du programme d’univers social par le recours aux ressources culturelles de la communauté
    Pierre-Luc Fillion (Université Laval), Nathan Lampron (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Claude Larouche (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Guilherme Gomes Moerbeck (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dans le cadre de la recherche-développement Médiateurs culturels à l’UQTR (Larouche et al., 2022), nous avons favorisé la tenue d’expériences culturelles exploitant le patrimoine régional afin de soutenir la formation à l’enseignement en didactique des sciences humaines au primaire. Le recours à des ressources culturelles de la communauté et à des artistes musiciens a offert l’opportunité aux étudiant·es de réfléchir à leur rôle de médiateur et à la place que la culture occupe dans l'enseignement des sciences humaines. Ce type d’expériences concrètes rend propice le développement d’un sentiment d’appartenance essentiel à la formation au vivre-ensemble de même qu’il favorise la compréhension du caractère interprétatif de la discipline historique (Larouche, 2016). De plus, l’accueil de musiciens contribue à l’activation de liens sociaux entre l’école et la communauté, par exemple par la composition de chansons inspirées des événements ayant animé la vie d’une localité (Schelling et Larouche, sous presse). L’intervention éducative crée alors les conditions d’une interdisciplinarité univers social-français-musique propice à ancrer des apprentissages dans la réalité sociale des élèves. En ce sens, un nouveau programme d’univers social gagnerait à conférer une place plus importante aux ressources culturelles du milieu et à convier les enseignant·es à en tirer profit, à la faveur du programme La culture à l’école et de la mesure de soutien des sorties scolaires en milieu culturel.

  • Communication orale
    Les relations entre le passé, le présent et l’histoire locale dans la formation enseignante
    Anderson Araújo-Oliveira (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Claude Larouche (Université du Québec à Trois-Rivières), Guilherme Moerboeck (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Le Programme de l’école québécoise, en particulier au 1er cycle du primaire et dans la compétence « construire sa représentation de l’espace, du temps et de la société », prévoit un apprentissage axé sur la « localité » (Gouvernement du Québec, 2006). Néanmoins, une approche de l’histoire locale comme point de départ permettant d’établir des liens entre le local et les concepts issus d’autres échelles historiques est totalement absente.

    Partant de ce constat, cette communication propose d’examiner certaines de nos activités offertes dans la formation des enseignants. Nous adoptons une approche herméneutique exploratoire et posons la question centrale suivante : comment favoriser, chez les élèves du primaire, la compréhension du lien entre le passé et le présent en utilisant la culture matérielle, les rallyes historiques et l’histoire locale?

    Cette présentation s’articule autour de trois axes : 1) l’importance de l’apprentissage de certains concepts (patrimoine culturel, tissu urbain, espaces conçus, vécus et hétérotopiques, lieux de mémoire) dans la formation des enseignants; 2) le rallye historique, ancré dans la réalité de l’histoire et des espaces locaux, comme levier de l’apprentissage d’autres temporalités plus éloignées et des échelles historiques variées; 3) l’utilisation de la rétroaction des futurs enseignants pour ajuster et améliorer la planification du rallye historique.