5a. Résumé
Version soumise : Des négociations territoriales globales entre des communautés de la nation innue (autochtone) et les gouvernements canadien et québécois débutèrent en 1979. Elles devaient ultimement mener à la signature d’un traité, lequel se fait toujours attendre. Au début des années 2000, un mouvement d’opposition formé principalement de Québécois de descendance européenne s’organisa afin d'exiger des éclaircissements, voire demander que le projet soit tout simplement annulé. Constatant l’existence d’une forte tension (sociale, politique, médiatique), le gouvernement du Québec mis sur pied une commission parlementaire à l'hiver 2003. En tout, 85 acteurs individuels ou collectifs y ont déposé un mémoire. Dans cette communication, nous livrerons des résultats d’une analyse de discours menée sur l’ensemble de ces mémoires. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux inscriptions de la symbolisation des rapports humains : la façon dont l’altérité fut discutée, construite, déconstruite voire niée par les acteurs dans leurs textes. Les résultats de cette recherche tendent à appuyer une vision dynamique, hétérogène et changeante de la définition des frontières intergroupes, laquelle est aussi marquée par des rapports de pouvoir. Nous jugeons, par ailleurs, que la réflexion sur ces événements est importante puisque les négociations promettent d’aboutir dans les prochaines années et pourraient donc, à nouveau, donner lieu à de fortes contestations.