Contrairement à tous les autres animaux, qui ont un mode de transmission strictement maternel de l’ADN mitochondrial (ADNmt), plusieurs espèces de bivalves ont un mode de transmission de l’ADNmt unique : la « double transmission uniparentale ». Ces bivalves ont deux ADNmt distincts: un ADNmt M transmis par les mâles, retrouvé dans les spermatozoïdes, et un ADNmt F transmis par les femelles, présent dans tous les tissus chez les femelles, et dans les tissus somatiques chez les mâles.
De plus, ces bivalves possèdentdeux nouveaux gènes mitochondriaux, un dans l’ADNmt F et un dans l’ADNmt M. Ces gènes fabriquent des protéines dont le rôle est inconnu mais qui ne sont pas liées à la production d’énergie comme les autres protéines mitochondriales typiques. L’hypothèse privilégiée est que ces nouveaux gènes chez les bivalves auraient un rôle dans la détermination du sexe, une première dans le monde animal, c’est-à-dire l’implication directe de l’ADNmt dans la détermination du sexe.
L’objectif principal de mon projet de maîtrise consistait à caractériser la structure et la fonction de ces nouveaux gènes par des analyses bioinformatiques. Mes résultats suggèrent des fonctions dans l'apoptose, le transport vésiculaire et la signalisation cellulaire (tous des processus importants dans la détermination du sexe, la différenciation sexuelle ou la maturation des gamètes). Mes résultats appuient l’hypothèse d’un système de détermination du sexe impliquant l’ADNmt chez les bivalves.