Informations générales
Événement : 92e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’apprentissage du français nécessite un enseignement formel de la grammaire et de l’orthographe afin que les élèves puissent écrire divers genres de textes (Boivin, 2018). Du moins, la grande majorité des personnes enseignantes et didacticiennes en sont convaincues (Graham et Harris, 2019; Vincent et coll., 2016). Cet enseignement occupe ainsi un temps de classe important tout au long de la scolarité obligatoire au primaire et au secondaire (Chartrand et Lord, 2013), et parfois même au-delà, comme en témoigne l’achalandage des centres d’aide en français des cégeps et des universités (Cabot et Facchin, 2021) et la toute récente subvention pour la plateforme Alloprof (Lacroix-Couture, 2024). Pourtant, les écueils sont grands et les résultats, pas toujours au rendez-vous (Boivin, Debeurne et Chabot, 2022). Malgré ces grands enjeux, peu de spécialistes se centrent sur ces questions à différents niveaux de la scolarité du primaire à l’université. Ces constats montrent l’intérêt pour ce colloque, qui vise à mettre en commun les travaux en grammaire et en orthographe d’ici et d’ailleurs.
Axe 1. L’apprenant : ses représentations ou ses conceptions, l’analyse de ses graphies, l’analyse de ses performances, ses raisonnements grammaticaux, l’influence de ses affects sur ses apprentissages langagiers.
Axe 2. Les pratiques enseignantes : les pratiques novatrices, les dispositifs didactiques, les expériences sur le terrain, les enjeux de planification et d’évaluation.
Axe 3. La formation enseignante : les défis de la formation initiale des enseignant·es, l’accompagnement et la formation des enseignant·es, la conseillance pédagogique en grammaire, les besoins de formation.
Axe 4. La transposition didactique : le passage des savoirs issus de la recherche en savoir à enseigner; le passage des programmes officiels à la salle de classe.
Dates :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Myriam Villeneuve-Lapointe (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Antoine Dumaine (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Priscilla Boyer (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Marie-Andrée Lord (Université Laval)
Programme
Bloc 1
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Communication orale
L’enseignement de la grammaire dans les cours de littérature et de philosophie du collégial : résultats d’une recherche mixteGeneviève Carpentier (Université de Montréal), Valérie Thomas (UdeM - Université de Montréal)
Si toutes les personnes enseignant au collégial doivent soutenir le développement de la compétence scripturale des élèves, c’est particulièrement le cas de celles qui dispensent les cours de littérature ou de philosophie intégrés à tous les programmes d’études et dans lesquels les activités d’écriture sont prépondérantes.
Pour mieux connaitre la manière dont elles s’acquittent de ce rôle, surtout dans le contexte où l’on déplore la faible maitrise de la grammaire des élèves, nous avons procédé à une recherche mixte : 151 personnes enseignant la littérature ou la philosophie ont rempli un questionnaire les sondant sur la manière dont elles se représentent leur rôle dans le développement de la compétence scripturale. Parallèlement, 11 d’entre elles ont été observées lors d’un cours, puis rencontrées lors d’entretien d’autoconfrontation.
Dans cette communication, nous présenterons les résultats relatifs à l’enseignement de la grammaire. Si les personnes ayant répondu au questionnaire révèlent qu'elles enseignent peu la grammaire, les observations en classe nous ont permis de constater que plusieurs interventions en classe visaient des notions grammaticales. L’analyse de ces interventions nous amène à mieux comprendre comment les personnes qui enseignent la littérature ou la philosophie se saisissent de l’objet d’enseignement qu’est la grammaire, c’est-à-dire les notions qu’elles enseignent et les gestes professionnels qu’elles mobilisent pour le faire.
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Communication orale
Mobiliser deux structures syntaxiques pour amplifier un argumentaire : résultats de recherche d’une étude doctorale menée à la formation des maitresKim Samson (Université Laval)
La capacité à rédiger un argumentaire cohérent fait partie des compétences professionnelles essentielles à la pratique enseignante, entre autres puisque l’argumentation fait partie des genres de textes abordés dans les différentes disciplines scolaires du programme de l’école québécoise. Pourtant, la cohérence textuelle représente une des plus grandes lacunes répertoriées dans les textes des étudiants universitaires. Et tout formateur qui souhaite se tourner vers la recherche en didactique pour explorer des pistes d’enseignement et d’apprentissage innovantes trouvera certes des études qui répertorient les lacunes des étudiants, mais très peu qui mettent de l’avant des solutions pour les pallier. C’est pourquoi nous avons expérimenté une démarche didactique d’enseignement et d’apprentissage de la cohérence textuelle en contexte de formation des maitres. Ancrée dans la tradition rhétorique, et dans le sillon des études sur l’enseignement explicite, notre démarche portait sur deux structures syntaxiques en particulier, soit le complément du nom et le complément de phrase. Nos résultats de recherche montrent qu’en observant la manière dont ces structures de la phrase contribuent à la cohérence du texte, les étudiants se dotent de stratégies de réécriture qui leur permettent d’améliorer leur argumentaire.
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Communication orale
Stratégies de révision grammaticale et rapport à la révision: principaux résultats d’une étude descriptive auprès d’élèves du secondaire de classes plurilinguesRosianne Arseneau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marion Deslandes Martineau (Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Giguère (Université du Québec à Montréal)
En français, les défis liés à la révision grammaticale, notamment aux accords (Brissaud et Fayol, 2018) affecteraient non seulement l’utilisation des stratégies de révision mais aussi le rapport à la révision. La révision serait perçue par plusieurs élèves comme une tâche « longue » et « lourde » (Bergeron, 2008), notamment par les élèves allophones (Maynard et Armand, 2016).
Dans le cadre d’une recherche soutenue par le CRSH, 308 élèves de 1re à 5e secondaire de classes plurilingues ont répondu à un questionnaire comportant une tâche de révision grammaticale. Pour chacune des 18 erreurs de différents types (orthographe grammaticale, syntaxe, ponctuation) à identifier et à corriger, l’élève devait indiquer la ou les stratégie(s) utilisée(s). Le questionnaire a également permis de documenter le rapport à la révision (Blaser et al., 2015) et le profil linguistique des élèves.
La communication présentera les résultats en lien avec les questions suivantes : quelles stratégies utilisées par les élèves du secondaire lors de la révision grammaticale de texte (OG, S, P) sont les plus fréquentes et les plus efficaces? Quel rapport les élèves entretiennent-ils avec la révision? Le profil linguistique des élèves a-t-il un effet sur les stratégies de révision utilisées ou sur leur rapport à la révision? La discussion abordera les implications scientifiques et didactiques des résultats, notamment en lien avec l’enseignement de la révision grammaticale.
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Communication orale
Enseignement-apprentissage de la ponctuation : portrait des cahiers de grammaire québécois pour le 2e cycle du secondaireMarie-Claude Boivin (Université de Montréal), Priscilla Boyer (Université du Québec à Trois-Rivières), Antoine Dumaine (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Au Québec, l’enseignement de la ponctuation occupe une faible place en classe de français (DIEPE, 1995), alors qu’il s’agit d’un défi récurrent en écriture chez les élèves des différents ordres d’enseignement (Boivin et Pinsonneault, 2018). Ce constat s’explique notamment par le fait que la lourde tâche de transposition didactique et de conception de matériel est largement laissée aux personnes enseignantes. Si certains travaux de recherche ont soutenu cette tâche pour le primaire ou pour le 1er cycle du secondaire (Nadeau et al., 2020), ce n’est pas le cas pour le 2e cycle du secondaire. C’est pourquoi nous avons entrepris une recherche-développement (RD) visant la conception d’une stratégie d’enseignement pour la ponctuation au 2e cycle du secondaire. Dans le cadre de la première phase de la RD, qui nécessite l’analyse de produits existants visant à répondre aux besoins des milieux de pratique (Bergeron et al., 2021), nous avons analysé le traitement de la ponctuation dans 41 cahiers d’activités récents en grammaire au 2e cycle du secondaire publiés au Québec à partir d’une grille d’analyse (signes présents, fonctions de la ponctuation mobilisées, contextes et formes des exercices, etc.). La communication présentera les résultats de l’analyse de ces cahiers d’activités en ce qui a trait à l’espace occupé par la ponctuation dans les cahiers, la transposition didactique externe faite de la ponctuation, et les activités et exercices proposés par les cahiers.
Dîner
Bloc 2
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Communication orale
Connaissances grammaticales d’élèves au début du deuxième cycle du primaireJulie Coulombe (UdeS - Université de Sherbrooke), Stéphanie Laurence (Université de Sherbrooke), Myriam Villeneuve-Lapointe (UdeS - Université de Sherbrooke)
Plusieurs nouvelles connaissances grammaticales doivent être développées au deuxième cycle du primaire dont les accords dans le groupe du nom et ceux régis par le sujet (Gouvernement du Québec, 2011). Quelques recherches ont documenté les connaissances orthographiques des élèves et les difficultés qu’ils rencontrent en situation d’écriture à la fin de ce cycle (Boivin et Pinsonneault, 2018; Lefrançois et al., 2008). Toutefois, peu de recherches ont permis de brosser un portrait des connaissances grammaticales des élèves au premier cycle ou au commencement du second. Une telle connaissance des acquis et des défis rencontrés par les élèves est nécessaire pour outiller les personnes enseignantes dans la mise en place de pratiques adaptées. Dans le cadre d’une recherche de plus grande envergure, 106 élèves de 3e année du primaire ont réalisé une tâche d’écriture tirée du WIATT-II en début d’année scolaire. L’analyse des données montrent que les élèves maitrisent différents contenus grammaticaux malgré la présence de divers types d’erreurs d’accord. La présente communication, associée à l’axe 1, vise à présenter l’analyse des graphies des élèves en début de troisième année.
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Communication orale
Conceptions d’élèves de 1re année sur la phrase et sa délimitationMarie-Neige Senécal (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Pour être aptes à opérer des choix linguistiques judicieux en situation de rédaction, les élèves doivent faire preuve de réflexion métalinguistique, voire contrôler et analyser de façon attentionnelle et consciente les divers savoirs nécessaires à la réussite de la tâche (Bourdages et al., 2021; Bulea Bronckart et al., 2017). Pour mieux comprendre et expliquer des maladresses observées en production écrite, l’analyse des arguments avancés par les élèves pour juger de la grammaticalité et de la délimitation de phrases lues et produites offre l’occasion de cerner leurs représentations sur ces objets grammaticaux (Lefrançois et al., 2016; Lemaitre, 1999; Mauroux et Morin, 2018). Dans le cadre d’une recherche doctorale mixte à devis quasi expérimental, deux entretiens métalinguistiques rétrospectifs ont été réalisés en prétest et en posttest auprès d’élèves de 1re année, l’un à la suite d’un test de jugement de grammaticalité et l’autre, après la phase de révision d’une production écrite. Cette communication a pour but de présenter les résultats de cette recherche offrant ainsi un portrait des conceptions avancées par des élèves de 1re année sur la phrase et sa délimitation.
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Communication orale
Identification des compléments verbaux par des élèves de 2e secondaire au terme d’un enseignement intégré des langues de l’écoleMarion Deslandes-Martineau (Université du Québec à Montréal), Antoine Dumaine (Université du Québec à Trois-Rivières), Isabelle Gauvin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Samuel Leblanc (Université du Québec à Montréal), Joël Thibeault (Université d’Ottawa), Wynne Wong (Ohio University)
Cette recherche explore les effets d’un enseignement intégré de la grammaire du français langue d’enseignement (FLens) et de l’anglais langue seconde (AL2) au Québec à propos de la notion de compléments de verbe. Plus précisément, une stratégie d’enseignement a été mise en œuvre dans six classes de 2ème secondaire : cette stratégie visait à faire découvrir aux élèves les propriétés syntaxiques communes et différentes des compléments de verbe, d’abord dans la classe de FLens, puis dans celle d’AL2. À titre d’exemple, les élèves devaient découvrir que des verbes ont parfois la même construction transitive dans les deux langues (par ex. manger quelque chose / to eat something), parfois non (par ex. téléphoner à quelqu’un / to phone someone).
Un pré et un post tests ont été administrés aux élèves avant et après la mise en œuvre de la stratégie par l’équipe de chercheur.ses : trois classes ont reçu un enseignement en FLens seulement, trois en FLens puis en AL2. Les données ainsi récoltées comprennent les (1) identifications de CD et de CI dans des phrases ainsi que des (2) raisonnements grammaticaux lors d’une discussion en dyade. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons uniquement les résultats quantitatifs afin de décrire les effets de l’enseignement intégré des compléments verbaux sur la réussite, ou non, de leur identification. Nous discuterons enfin de la pertinence de ce type d’enseignement des langues de l’école.
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Communication orale
La controverse constructive, une avenue prometteuse pour la formation continuePriscilla Boyer (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Antoine Dumaine (Université du Québec à Trois-Rivières), Caroline Vézina (Université du Québec à Trois-Rivières)
Contribuer à la formation d’enseignantes d’expérience est toujours un défi, en particulier en grammaire. Elles enseignent depuis longtemps des notions grammaticales qu’elles ont l’impression de bien connaitre. S’il est indéniable qu’elles cherchent à renouveler leurs pratiques, parfois influencées par les statistiques catastrophiques au volet orthographe, elles n’ont pas toujours le réflexe d’examiner ce qui, dans leur discours sur la langue, sème la confusion chez leurs élèves et nuit à terme aux apprentissages.
C’est pourquoi, lors de formation continue, il est intéressant d’utiliser la controverse constructive. Cette technique didactique, fondée sur l’émergence de conflits intellectuels, favorise la mise à jour des connaissances initiales sur les notions examinées afin de provoquer un changement conceptuel lors de résolution de problèmes grammaticaux. Les enseignantes prennent alors conscience du poids de leur représentation dans l’apprentissage de leurs élèves. Trois exemples seront partagés lors de la communication : le cas de la phrase, de l’adjectif et celui du CD.
Bloc 3
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Communication orale
Les choix didactiques de stagiaires pour l’enseignement de la grammaire dans le contexte d’un dispositif de formation initialeMarie-Claude Boivin (UdeM - Université de Montréal), Savannah Hamaoui (Université de Montréal), Sara-Anne Leblanc (Université de Montréal)
Dans leur enseignement grammatical, les stagiaires en enseignement du français au secondaire peinent à utiliser les savoirs universitaires en grammaire et en didactique de la grammaire (Forget, 2020; Gauvin et al. 2017; 2019). Afin de les soutenir, nous avons créé le Groupe de travail en grammaire (GTG), qui propose des discussions sur cet enseignement entre un petit nombre de stagiaires et deux didacticiennes. De 2023 à 2025, le groupe a soutenu 27 stagiaires réparties en quatre groupes de 2e, 3e ou 4e année de formation initiale.
Notre objectif consiste à décrire l’apport du GTG comme dispositif de formation. En prenant appui sur les notes prises lors des rencontres de groupe et individuelles, nous proposerons un portrait des choix didactiques que les stagiaires ont pu effectuer avec le soutien du GTG. Leurs choix de méthodes et de techniques (Gauvin et Messier, sous presse) seront explicitement reliés aux contraintes du milieu (temps, matériel) et à des principes reconnus en didactique de la grammaire, par exemple privilégier des démarches actives, soutenir la réflexion métalinguistique, favoriser le transfert des connaissances en écriture, etc. (Nadeau et Fisher, 2006). Le travail des didacticiennes sera analysé à l’aide du modèle de Colognesi et al. (2019) : nous monterons comment les postures de coconstructeur et de facilitateur, de même que des interventions de catégories diverses (p.ex. clarifier, rassurer, valoriser, reformuler) ont soutenu les choix des stagiaires.
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Communication orale
Enseigner la grammaire : perception de stagiaires au sujet de l’apport d’un dispositif de soutien à leur sentiment d’efficacité personnelle et à leur développement professionnelMarie-Claude Boivin (Université de Montréal), Savannah Hamaoui (UdeM - Université de Montréal)
Les connaissances en grammaire et en didactique de la grammaire des stagiaires en enseignement du français au secondaire demeurent fragiles et passent difficilement dans leur pratique, malgré la formation universitaire reçue (Forget, 2020; Gauvin et coll., 2017; 2019). Dans ce contexte, un groupe de travail en grammaire (GTG) a été créé à l’Université de Montréal pour soutenir ces stagiaires. Ce dispositif novateur propose des discussions entre stagiaires et didacticiennes, de même qu’un soutien individuel, au sujet de l’enseignement grammatical en stage. Nous souhaitons documenter l’apport du GTG, notamment pour le développement du sentiment d’efficacité personnelle (SEP) et des compétences professionnelles (MEQ, 2020) des stagiaires. Le SEP (Bandura,1989/2019) est la croyance qu’une personne entretient par rapport à sa capacité d’agir avec efficacité pour atteindre ses buts et produire des résultats. Il se fonde sur quatre sources : les expériences de maitrise, les expériences vicariantes, la persuasion verbale, et les états physiologiques et émotionnels. À partir des données du questionnaire et du canevas d’entretien semi-dirigé que nous avons conçus, nous présenterons les premiers résultats pour trois stagiaires ayant participé au GTG en 2024-2025. Ces résultats suggèrent que le groupe permet aux stagiaires de vivre des expériences vicariantes, en entendant les autres relater leurs expériences, et de s’inscrire dans une démarche de développement professionnel.
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Communication orale
Co-élaboration d’une autoformation numérique en syntaxe et en ponctuation : qu’est-ce que les enseignantes et les enseignants ont appris?Rosianne Arseneau (Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Giguère (UQAM - Université du Québec à Montréal), Magalie Paquin-Forest (Université du Québec à Montréal), Claude Quevillon Lacasse (Université d'Ottawa), Marie-Neige Senéchal (Université du Québec à Montréal)
Dans l’objectif de diffuser une séquence didactique pour enseigner la syntaxe et la ponctuation à la manière des dictées innovantes, notre équipe a co-élaboré une autoformation numérique avec des personnes enseignantes. Cette co-élaboration a pris la forme d’un accompagnement professionnel soutenu lors de la mise en œuvre des trois dispositifs constituant la séquence didactique, soit l’activité qu’est-ce qu’une phrase?, la ponctuation négociée et la combinaison de phrases libre. Elle a aussi consisté en des rencontres de consultation au sujet de l’autoformation et des discussions autour d’outils fournis pour faciliter l’apprentissage et le transfert dans les pratiques. Finalement, un questionnaire en ligne portant sur leur appréciation de l’outil final leur a été soumis. Trois collectes de données sur leurs pratiques et leurs savoirs professionnels ont permis de décrire l’évolution de leur développement professionnel. Des entretiens d’autoconfrontation et semi-dirigés portant sur un extrait vidéo filmé en classe de même qu’une correction explicitée ont été menés avant et après un accompagnement, ainsi qu’après une année de mise en œuvre autonome de la séquence didactique et une participation à l’élaboration de l’autoformation. Les résultats présentés dans cette communication décriront les effets de la co-élaboration de l’autoformation numérique sur les savoirs linguistiques et didactiques des enseignantes et des enseignants participant à l’élaboration de l’autoformation.
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Communication orale
Comparaison de pratiques d’enseignement de la grammaire de professeurs des écoles stagiaires : avec ou sans formation ?Muriel Coret (Université de Poitiers), Gilles Tabourdeau (Université de Poitiers)
L’étude de la langue peut constituer pour les professeurs des écoles (PE) débutants un lieu de tensions et de résistances où s’affrontent (mauvais) souvenirs d’élèves, représentations sur la langue et pratiques personnelles diverses, qui, confrontés aux prescriptions institutionnelles et au discours de la formation peut entraîner un sentiment d’insécurité très fort. Depuis 2019, la formation des enseignants en grammaire, telle qu’elle se déroule en France au sein des masters MEEF, tente de relever le défi de permettre aux étudiants d’adopter une posture d’analyse outillée de la langue, les initier à son enseignement. Dans ce contexte, nous nous proposons d’analyser les effets de la formation sur les pratiques d’enseignement de la grammaire de PE stagiaires (année qui suit le concours). Que disent ces jeunes PE de leurs pratiques en rapport avec la formation reçue? Que font-ils dans leurs classes? Nous souhaitons éclairer ces questions, qui relèvent de la circulation des modèles didactiques par l’analyse comparée d’entretiens et de documents de classe recueillis auprès de PE stagiaires issus de la formation et de PE stagiaires non issus de la formation.
Dîner
Bloc 4
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Communication orale
Accompagner des étudiants en formation initiale dans la conception et la mise en œuvre de séances d’orthographe grammaticale à l’école primaireAgnès Furman (INSPE de Grenoble - Laboratoire Lidilem)
Cette étude de cas analyse l’accompagnement de quatre étudiantes en Master MEEF premier degré dans la conception et la mise en œuvre de séances de langue, dans le cadre de leur mémoire de recherche. L’accès à la genèse de ces mémoires permet d’interroger différents corpus : les écrits réflexifs des étudiantes (les écrits professionnels de préparation ; les écrits intermédiaires de travail ; les mémoires) et les productions d’élèves recueillies. Les séances s’appuient sur trois types d’activités : corpus d’enseignement, phrases dictées du jour et productions écrites. L’analyse des données montre que les étudiantes amorcent une réflexion sur l’apprentissage des élèves, notamment sur le rythme et le coût cognitif du transfert des connaissances grammaticales et orthographiques. Toutefois, certaines tensions perdurent, révélant des représentations ancrées sur l’enseignement de l’orthographe. Les étudiantes tendent ainsi à se décentrer des processus d’apprentissage de leurs élèves pour se concentrer davantage sur elles-mêmes et sur ce qu’elles pensent que l’on attend d’elles, ou sur leur représentation du texte idéal. Cette recherche souligne l’importance, en formation, d’initier les étudiants à l’analyse de corpus d’apprenants et de les sensibiliser aux risques de surcharge cognitive dans l’enseignement des faits de langue.
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Communication orale
Quels sont les effets de la littérature jeunesse sur l’intérêt des élèves en grammaire ? Résultats d’une étude mixte réalisée en FransaskoisieClaude Quevillon Lacasse (Université d’Ottawa), Joël Thibeault (Université d’Ottawa)
De plus en plus de chercheurs étudient la grammaire selon les composantes affectives qui en sous-tendent l’apprentissage (Boyer et al., 2016). De façon générale, il est reconnu que la valeur perçue par l’élève de la grammaire joue un rôle clé dans sa motivation, cette valeur étant constituée de trois éléments : l’intérêt, la perception de l’utilité et l’importance de la grammaire (Gauvin et al., 2021). Toutefois, l’intérêt des élèves pour la grammaire reste souvent inférieur aux autres (Jean et Simard, 2011; Thibeault et Fleuret, 2019), la recherche devant donc s’interroger sur des façons de la rendre plus intéressante.
Dans le cadre d’une étude réalisée dans une école fransaskoise, 34 élèves de 4e année ont pris part à une séquence didactique sur la phrase impérative à travers des œuvres de littérature jeunesse. Cette séquence, s’échelonnant sur 4 périodes de 50 minutes, a porté sur la lecture de deux livres riches en phrases impératives et des activités réflexives pour en faire émerger le fonctionnement grammatical. Cette présentation nous permettra ainsi d’exposer les résultats de tests statistiques réalisés à partir de données provenant d’un questionnaire de type Likert sur l’intérêt en grammaire que les élèves ont rempli avant et après la séquence. En complément, nous ferons état des résultats d’une analyse thématique menée à partir de données collectées lors d’entretiens réalisés auprès de certains élèves (n=25) après la séquence.