5a. Résumé
En dépit de son abondance, la cellulose reste à ce jour peu utilisée en tant que matière première. Du à son manque réactivité et son insolubilité dans la plupart des solvants, les procédés utilisés pour sa dégradation ont recours à une étape de prétraitement énergivore et utilisent des réactifs dangereux ou polluants (acides, base, métaux) diminuant leur attrait dans l’optique du déploiement d’énergies vertes.
Ce problème pourrait être résolu grâce à l’action de cellulases, des enzymes spécialisées dans la digestion de la cellulose en glucose. Leur utilisation reste toutefois limitée par, entre autres, leur action relativement lente, la production de composés inhibiteurs lors du prétraitement et le recours à de grands volumes d’eau devant être traités par la suite.
En nous inspirant des conditions naturelles où l’on retrouve des cellulases, nous avons développé une technique de saccharification de la cellulose sans solvant. Cette approche fait usage de techniques de mécanochimie, alternant des phases de broyage avec des phases de repos à température modérée. En plus de mettre en évidence la résilience des cellulases aux contraintes mécaniques, cette technique permet d’obtenir des conversions rapides et élevées, ainsi que des concentrations de glucose largement supérieures à celles obtenues par les procédés classiques. Ces caractéristiques sont largement favorables entre autre à l’étape de fermentation produisant l’éthanol utilisé comme carburant.