Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :L’intervention auprès des élèves ayant des difficultés de comportement est reconnue comme étant difficile dans les différents milieux scolaires. En effet, des recherches montrent un écart entre les pratiques jugées probantes pour ces élèves et celles qui sont effectivement utilisées par les enseignants en classe (Gable, Rothrauff, Thornburg et Mauzy, 2010; Maggin et coll., 2011). Un écart existerait aussi entre les pratiques déclarées et les pratiques réelles (Almog et Shechtman, 2007). Celles-ci sont teintées des croyances et des attitudes que les enseignants entretiennent vis-à-vis de ces élèves, ainsi que par leur sentiment d’auto-efficacité (Gaudreau, Royer, Beaumont et Frénette, 2012) ou d’autres variables telles que l’expérience professionnelle (Chouinard, 1999). Elles vont évidemment influencer la qualité des expériences scolaires des élèves en difficulté de comportement, reconnue comme étant souvent moins positive que celle de leurs pairs (Achilles, McLaughlin et Croninger, 2007; Rousseau, Point et Vienneau, 2015) et risquent également de péjorer le climat général de la classe (Montuoro et Lewis, 2015).
Le but de ce colloque est de faire état de l’avancement scientifique en ce qui concerne les croyances et perceptions des acteurs vis-à-vis des pratiques d’intervention en milieu scolaire. Il vise aussi à porter un regard critique sur les pistes d’actions et les avenues de recherche à envisager pour améliorer le vécu scolaire des élèves présentant des difficultés de comportement et de leurs camarades. Il sera axé sur un partage des expertises scientifiques mises en œuvre dans le domaine de l’intervention en milieux scolaires auprès des élèves ayant des difficultés de comportement. Les objets de recherche divers et complémentaires des chercheurs permettront de repérer les convergences et les points d’écart dans les travaux réalisés au Québec et à l’étranger. En s’appuyant sur une réflexion intégrative, il vise aussi à dégager les pistes d’intervention probantes et à orienter les perspectives de recherche ultérieures.
Dates :- Claudia Verret (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Nancy Gaudreau (Université Laval)
- Patrick Bonvin (Haute école pédagogique du canton de Vaud)
- Valérie Benoit
Programme
Vécu des jeunes présentant des difficultés de comportement et pratiques d’intervention
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Communication orale
Le courant de l’éducation inclusive et le vécu d’un acteur principal : l’élève présentant des difficultés comportementalesManon Beaudoin (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-France Nadeau (Université de Sherbrooke)
La présence des élèves présentant des difficultés de comportement [PDC] en classe ordinaire est un enjeu bien actuel alors que les directions d’école, les enseignants et les parents (Dagli et Oznacar, 2015) ont été interpellés sur la question des pratiques inclusives. Qu’en est-il toutefois du point de vue des élèves PDC ? Moins nombreuses sont les études leur ayant donné la parole, bien que ceux-ci expriment le désir d’être entendus (Cefai et Cooper, 2010). Alors que les pratiques éducatives dédiées aux élèves en difficulté ont été pensées, mises en place et évaluées par des adultes (Shah, 2007), les études témoignent de contradictions entre la perception de l’élève et celle de l’enseignant à propos de l’expérience scolaire (Wood, 2003). Celle-ci continue à être moins positive pour les élèves PDC eu égard aux taux d’échec et d’abandon scolaires élevés au sein de ce groupe (Kalubi et al., 2015), en dépit du fait que les enseignants utilisent des pratiques probantes (Nadeau et al., à venir). Cette communication présentera les résultats d’une recension sur le vécu scolaire des élèves PDC. Les principaux thèmes dégagés permettront d’ouvrir la discussion sur de nouvelles pistes de recherche visant à mieux comprendre les enjeux de leur inclusion scolaire.
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Communication orale
Être à l’écoute des élèves perçus ou identifiés en difficulté de comportement pour favoriser une expérience scolaire positiveMarie-Pierre Fortier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L'éducation inclusive vise la création d'écoles où tous peuvent progresser académiquement et socialement (Booth et Ainscow, 2011). La réalisation de cette visée pose plusieurs défis amplifiés par la présence de comportements difficiles à l'école. Les adolescents perçus ou identifiés en difficulté de comportement sont souvent exclus de, ou au sein de l'école, même en contexte dit inclusif. Ces exclusions reposent souvent sur la difficulté des enseignants et intervenants à adopter des pratiques exemplaires pour prévenir et intervenir positivement quant aux comportements perturbateurs (Barton-Arwood, Murrow, Lane et Jolivette, 2005; Weisz, Sandier, Durlac et Anton, 2005). Cette présentation rapporte les résultats d'entretiens semi-dirigés conduits auprès de huit adolescents perçus ou identifiés en difficulté de comportement dans deux écoles néo-zélandaises. L'analyse a conduit à identifier des facteurs individuels et scolaires à l'origine de leurs comportements perturbateurs ou favorisant une expérience scolaire positive. Les adolescents ont mentionné l'importance d'une bonne relation enseignant-élève et du sentiment d'avoir du pouvoir sur leur expérience scolaire. En plus de souligner la nécessité de donner la parole aux jeunes dans l'étude de l'inclusion et de l'exclusion, les résultats fournissent des pistes aux milieux scolaires pour identifier ce qui fonctionne du point de vue même des élèves à risque d'exclusion.
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Communication orale
Portrait québécois des pratiques visant à prévenir et gérer les difficultés comportementales au secondaireNancy Gaudreau (Université Laval), Jeanne Lagacé-Leblanc (Université du Québec à Trois-Rivières), Line Massé (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-France Nadeau (Université de Sherbrooke), Marie-Josée Piché (Université du Québec à Trois-Rivières), Claudia Verret (Université du Québec à Montréal)
Les élèves qui présentent des difficultés d’ordre comportemental (PDC) sont reconnus comme étant les plus difficiles à intégrer en classe ordinaire. Plusieurs recherches américaines montrent un écart entre les pratiques jugées efficaces pour prévenir et gérer les manifestations inappropriées des élèves PDC et celles utilisées par les enseignants en classe, en particulier au secondaire. Qu’en est-il au Québec? Ce projet de recherche vise à dresser le portrait des pratiques des enseignants québécois du secondaire pour gérer les comportements difficiles des élèves. Les participants ont été recrutés par courriel et ont répondu à l’enquête sur un portail Web. L’échantillon final se compose de 941 enseignants du secondaire provenant de différentes régions du Québec. Deux questionnaires ont été utilisés pour cette partie de l’enquête, dont un questionnaire socio-démographique et un inventaires des pratiques de gestion des comportements difficiles comportant 68 items répartis en 7 sous-échelles. Les analyses effectuées permettent de dégager certains constats : plusieurs pratiques recommandées sont fréquemment utilisées par la majorité des enseignants tandis que d’autres sont moins utilisées; une proportion élevée d’enseignants utilise fréquemment certaines pratiques non recommandées. Des différences significatives sont observées selon le genre des enseignants, le poste occupé et le niveau d’enseignement.
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Communication orale
Processus d’adaptation d’un groupe d’enseignants face aux comportements perturbateurs : lorsque les solutions contribuent aux problèmesGeneviève Bergeron (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Certains travaux mettent en évidence un écart entre les pratiques jugées probantes et celles que les enseignants exploitent en salle de classe pour gérer les comportements difficiles (Gable, Rothrauff, Thornburg et Mauzy, 2010). S’appuyant sur le cadre des modèles d’action (Bourassa, Serre et Ross, 2003), cette communication s’intéresse à la rationalité des enseignants, c’est-à-dire aux représentations et aux interprétations impliquées dans le recours à certaines pratiques dont la convenance et l’efficacité sont mises en doute. Nous illustrerons comment certaines croyances et représentations spécifiques nuisent à la mise en œuvre de pratiques recommandées par la recherche en regard de la gestion des comportements difficiles. Les données présentées découlent d’une recherche-action-formation (Bergeron, 2014) menée avec une équipe-cycle du premier cycle du secondaire ayant pour objectif de développer des pratiques inclusives dans un contexte où une forte proportion d’élèves présente des difficultés comportementales et d’apprentissage. Les résultats présentés mettront en lumière : 1) la présence d’un modèle d’action défensif qui contribuent aux difficultés que rencontrent les enseignants ainsi que 2) les enjeux vécus par ces derniers dans leurs efforts pour améliorer leurs pratiques professionnelles. Ces résultats permettront de discuter des défis de la formation en regard de l’intégration d’élèves présentant des difficultés de comportements.
Dîner libre
Contexte d’inclusion des élèves présentant des difficultés comportementales et interventions ciblées
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Communication orale
Description du contexte d’inclusion des élèves en éducation physique et à la santéGeneviève Bergeron (Université du Québec à Trois-Rivières), Johanne Grenier (Unoiversité du Québec à Montréal), Line Massé (Université du Québec à Trois-Rivières), Claudia Verret (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans le contexte spécialisé de l’enseignement de l’éducation physique et à la santé (EPS), il peut être difficile pour les enseignants de répondre à l’hétérogénéité des besoins des élèves, notamment de ceux qui ont des difficultés sévères ou qui présentent des problèmes de régulation comportementale ou émotionnelle (Qi et Ha, 2012). L’objectif de cette communication est de décrire le contexte de l’inclusion des élèves en EPS. On présentera des résultats quantitatifs issus d’un projet d’envergure s’appuyant sur un devis mixte avancé. Les résultats sociodémographiques obtenus par un questionnaire en ligne soumis à tous les enseignants d’ÉPS du primaire et du secondaire de 5 commissions scolaires du Québec illustrent la diversité de la tâche des enseignants, les caractéristiques variées des élèves inclus, ainsi que les formations reçues par les enseignants pour développer leurs compétences concernant l’inclusion scolaire. Les résultats se différencient aussi en regard des caractéristiques personnelles des participants et des divers contextes d’enseignement. Enfin, ils permettent d’identifier certains leviers d’action pour favoriser l’inclusion scolaire en enseignement de l’éducation physique et à la santé.
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Communication orale
Les obstacles à l’intégration scolaire des élèves ayant des difficultés de comportementValérie Benoit (Haute école pédagogique du canton de Vaud, Suisse)
Les élèves manifestant des difficultés de comportement sont les élèves les moins bien perçus par les enseignants comme ayant leur place en classe ordinaire (Cagran & Schmidt, 2011 ; Sermier, Benoit, & Bless, 2011). Ils sont donc particulièrement à risque d’être scolarisés en classe ou école spécialisée, bien que cette orientation ait des conséquences négatives sur leurs apprentissages tant scolaires que sociaux (Gifford-Smith, Dodge, Dishion, & McCord, 2005 ; Peetsma, Vergeer, Roeleveld, & Karsten, 2001). Dès lors, comment prévenir ces risques et renforcer un système scolaire mieux à même de répondre à l’agenda d’une école à visée inclusive ? Cette communication a pour objectif d’identifier les barrières psychosociales et institutionnelles à l’intégration des élèves ayant des difficultés comportementales en examinant la manière dont certaines caractéristiques des élèves et de l’environnement social influencent le vécu expérientiel des enseignants de l’intégration scolaire. A partir des données récoltées lors d’entretiens réalisés avec 19 enseignants du niveau primaire, les analyses permettent d’identifier les effets de l’inadéquation du soutien social dispensé en contexte scolaire à visée inclusive aussi bien sur la formation informelle des enseignants, sur leur sentiment d’efficacité personnelle que sur les pratiques de gestion des comportements difficiles des élèves.
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Communication orale
Troubles de l’adaptation liés au stress ou maladies mentales? Différencier pour mieux intervenir, une alternative au DSMJonathan Bluteau (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Depuis les années 2000, on observe une multiplication des diagnostics de troubles mentaux chez les jeunes, ainsi qu’une augmentation fulgurante des prescriptions pharmacologiques associées pour les traiter (Gøtzsche, 2017). Est-ce normal et jusqu’à quel point ces troubles doivent être médicalisés ? Existe-t-il d’autres façons d’aborder ces problèmes ? Cette proposition théorique suggère une alternative, à la posture médicale, de l’émergence des problèmes d’adaptation, par l’articulation de la théorie évolutionniste du stress (Gunnar, Talge et Herrara, 2009; Plusquellec et Paquette, 2016) et de la théorie du tempérament de la réactivité et de la régulation de Rothbart (2011). Qu’ils soient avec une prédominance à l’agression ou à l’inhibition, les troubles de l’adaptation génèrent des difficultés liées à la régulation émotionnelle, comportementale et ils n’en sont pas pour autant des maladies mentales, mais ils sont diagnostiqués et traités comme si. Cette proposition suggère un nouveau regard afin de mieux distinguer les profils comportementaux selon une approche dimensionnelle et biocomportementale. Cela ouvre à des applications d’interventions préventives et ciblées pour prévenir l’aggravation des difficultés et assurer une gestion plus efficace des problèmes de comportements en classe (McCormick, O’Connor, Cappella et McClowry, 2015).
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Communication orale
L’évaluation des élèves présentant un trouble du comportement en milieu scolaire primaire : constats, défis et pistes de réflexion pour les psychoéducateursJean-Yves Bégin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Caroline Couture (Université du Québec à Trois-Rivières), Line Massé (Université du Québec à Trois-Rivières)
À l’école primaire, les élèves qui présentent des troubles du comportement intériorisés ou extériorisés voient fréquemment leur réussite scolaire compromise (Breslau et al., 2011; Fortin et al., 2005). Pour répondre à leurs besoins et mettre en place des interventions qui favoriseront l’inclusion scolaire et leur réussite, les professionnels du milieu scolaire ont la responsabilité d’évaluer de façon rigoureuse leur situation très tôt durant leur période de scolarisation (MEESR, 2015; Woods-Groves et Hendrickson, 2012). Dans cette perspective, l’évaluation du potentiel adaptatif de l’élève et de l’environnement dans lequel il gravite (scolaire et familial) s’avèrent incontournables, et ce, afin d’avoir un portrait global et holistique de la situation considérant qu’une multitude de variables peuvent influencer la genèse des troubles. Une étude récente (Bégin et al., soumis) décrivant la pratique évaluative des psychoéducateurs dans les écoles primaires indique que l’activité professionnelle d’évaluation faite par ces derniers comporte un certain nombre de défis. Cette communication vise donc à présenter la réalité de la pratique évaluative des psychoéducateurs en contexte scolaire primaire, les stratégies pouvant être déployées pour faire face aux contraintes et une réflexion sur le rôle du psychoéducateur quant à cette opération professionnelle dans les écoles.
Pratiques collaboratives et interventions prometteuses
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Communication orale
Le rôle des acteurs communautaires dans l’intervention auprès d’élèves ayant des difficultés de comportement à l’école secondaireSylvain Bourdon (Université de Sherbrooke), Anne Lessard (UdeS - Université de Sherbrooke), Jean Gabin Ntebutse (Université de Sherbrooke)
Le lien entre les difficultés de comportement des élèves et leur risque de décrochage scolaire a été largement documenté (Battin-Pearson et al., 2000; Fortin et al., 2012). Dans la perspective de prévenir le décrochage scolaire, le programme Accès 5 a été développé et implanté par un organisme communautaire, la Maison Jeunes-Est (MJE), dans le quartier est de la Ville de Sherbrooke et plus précisément dans le locaux de l’école de la Montée. Trente-cinq élèves ont été sélectionnés pour former chacune des cinq cohortes. Ces élèves ont complété des questionnaires à chaque année pour évaluer le risque de décrochage (LDDS, Fortin et Potvin, 2007) de même que les environnements de la maison (Epstein et al., 1983) et de la classe (Moos et Tricket, 2002). Des données ont aussi été obtenues de leurs dossiers scolaires (rendement, absences). Dans le but de présenter les logiques d’action des intervenants auprès des élèves ayant des difficultés comportementales, les données issues de leurs journaux de bord seront exploitées. Les résultats illustreront, à l’aide de deux cas d’élèves, comment les interventions des intervenants communautaires ont permis d’encadrer, de guider et de favoriser l’adaptation scolaire et sociale chez ces élèves.
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Communication orale
Prévenir et gérer les problèmes de comportement à l’école primaire : les effets d’une recherche-action-formationVincent Bernier (Université Laval), Nancy Gaudreau (Université Laval)
Plusieurs recherches démontrent qu'intervenir auprès des élèves présentant des difficultés comportementales s'avère une tâche difficile pour plusieurs membres du personnel éducatif des écoles (Carra et Faggianelli, 2011; Rousseau et al. 2015). Une formation initiale jugée insuffisante et un manque de concertation au sein de l'équipe éducative peuvent affecter de façon significative la capacité du personnel scolaire à mettre en place un climat scolaire favorable à l'inclusion de ces élèves (CSE, 2014; Girard et al. 2011; Wubbels, 2012). Cette communication présente les effets d’une recherche-action-formation visant à prévenir et gérer efficacement les comportements difficiles au sein d’une école primaire. À l’aide d’une méthodologie de recherche mixte, les analyses quantitatives et qualitatives des données ont permis de documenter les effets des activités de formation-accompagnement sur : 1) le sentiment d’efficacité collective du personnel éducatif de l'école (Dussault et al. 2012); 2) le stress perçu à gérer les comportements difficiles (Cohen et Williamson, 1988); 3) les attitudes face à l'inclusion des élèves présentant en difficulté de comportement (Mahat, 2008); 4) le climat scolaire lié à la violence à l'école (Beaumont et al., 2009) et 5) les pratiques d’intervention du personnel scolaire et les comportements des élèves. À la lumière de ces résultats, des pistes de recherche et d’intervention sont suggérées.
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Communication orale
Implantation d’un programme de gestion du stress pour les élèves de 6e année ayant une vulnérabilité à l’anxiétéJonathan Bluteau (Université du Québec à Montréal), Catherine Fréchette-Simard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les troubles anxieux représentent le problème de santé mentale le plus courant chez les enfants et les jeunes (Abela et Hankin, 2008). Les élèves de 6e année sont une cible de choix pour une intervention préventive, étant donné que la transition au secondaire est une période stressante, notamment à cause de l’émergence de la puberté (Lupien, King, Meaney, et McEwen, 2001). En effet, le stress vécu par le jeune et sa perception de contrôle face aux évènements stressants sont directement liés à l’exacerbation de son anxiété (Bluteau et Dumont, 2013). En améliorant les compétences de l’enfant à faire face au stress, on améliore son sentiment de contrôle sur les évènements perçus comme étant menaçants (Bluteau et Julien, 2015), ce qui constitue un facteur de protection face au développement d’une problématique d’anxiété. Le programme In vivo vise le développement de ces compétences auprès des jeunes et sera implanté à l’hiver 2017 pour la première fois dans une école primaire, auprès d’enfants de 11 et 12 ans. L’étude permettra d’évaluer la pertinence du programme dans ce contexte et de mieux comprendre les déterminants de son efficacité. Les résultats préliminaires suivant l’implantation du programme seront présentés.
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Communication orale
Les futurs enseignants et l’éducation inclusive : attitudes à l’égard des élèves présentant des difficultés comportementales selon l’année d’étude et le programme de formationNancy Gaudreau (Université Laval), Anne Lessard (Université de Sherbrooke), Line Massé (Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-France Nadeau (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dans le cadre de l’éducation inclusive, les élèves présentant des difficultés comportementales sont souvent au centre des préoccupations soulevées tant par des enseignants en exercice que par des futurs enseignants. Alors que les croyances et attitudes entretenus par les enseignants sont fortement liés à la réussite de l’éducation inclusive (Avramidis et Norwich, 2002; Jordan, Glenn, et McGhie-Richmond, 2010), certains avancent que les croyances entretenues par les futurs enseignants joueraient un rôle plus important que les savoirs théoriques dans la conception de leur pratique enseignante (Alger, 2009 ; Korthagen, 2010). Dans ce contexte, il y a lieu de vérifier quelles sont les croyances et attitudes des futurs enseignants à l’égard de l’éducation inclusive et des élèves présentant des difficultés comportementales. Plus de 1400 étudiants inscrits dans un programme de formation initiale au primaire ont répondu à l’échelle mesurant les Attitudes envers l’inclusion scolaire (tirée et adaptée de Mahat, 2008). Les résultats obtenus sont principalement analysés à la lumière du programme de formation (enseignement préscolaire et primaire; adaptation scolaire) et de l’année d’étude (1ere à la 4e année) et permettront d’orienter la discussion quant à la préparation des futurs enseignants à l’éducation inclusive.
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Communication orale
Croyances initiales des étudiants à l’enseignement novices à l’égard de l’inclusion d’élèves présentant des difficultés de comportementPierre-André Doudin (Haute école pédagogique Vaud, Lausanne, Suisse), Valérie Schürch (Haute école pédagogique du canton de Vaud)
L’inclusion d’élèves présentant des difficultés de comportement (DC) remet en question le rôle des enseignants ainsi que l’organisation de leur formation. Les comportements de ces élèves sont perçus par les futurs enseignants comme un défi, pour lequel ils se sentent insuffisamment préparés même à la fin de leur formation initiale (Bonvin & Gaudreau, 2015). Leurs attitudes envers l’inclusion scolaire sont généralement positives (Avramidis, Bayliss, & Burden, 2000), mais ont une connotation beaucoup plus négative lorsqu’il s’agit d’élèves présentant des DC (Gao & Mager, 2011). Ces attitudes négatives ont des répercussions dommageables, car elles peuvent être associées à des émotions négatives et à l’utilisation de stratégies punitives et d’exclusion (Elik, Wiener, & Corkum, 2010).
Notre recherche s’intéresse à l’influence de l’entrée en formation sur les croyances, émotions et réactions des étudiants à l’enseignement à l’égard de l’inclusion d’élèves présentant des DC. Pour ce faire, nous comparons un échantillon d’étudiants au début (n = 189) et en fin du premier semestre (n = 218) de formation. Nos résultats montrent des différences significatives entre les deux groupes. Ces résultats seront discutés en fonction des implications pour la formation initiale des enseignants.
Dîner sur place (pour les conférenciers inscrits)
Besoins et formation des acteurs en milieu inclusif
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Communication orale
Inclusion des élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme : comment penser les besoins de formation perçus vs les besoins de formations réelsCéline Clément (Université de Strasbourg), Eric Flavier (Université de Strasbourg), Florent Garrido (Université de Strasbourg)
L’augmentation du nombre d’élèves présentant du Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) en classe ordinaire des établissements du primaire et du secondaire en France conduit à s’interroger sur les connaissances des enseignants et à identifier leurs besoins de formation pour l’inclusion de ces élèves. Nous souhaitons ici présenter la synthèse d’une étude menée auprès d’enseignants du primaire (n = 156) et du secondaire (n = 27), spécialisés ou non. Cette étude propose un cadre méthodologique croisant des données quantitatives et qualitatives (Johnson & Onwuegbuzie, 2004), paradigme éprouvé positivement dans d’autres études portant sur la scolarisation d’élèves avec autisme (Dillon & Underwood, 2012).
Ainsi un questionnaire permet d’évaluer les connaissances auto-rapportées sur les TSA, les besoins de formation perçus et les retentissements anticipés en classe par les enseignants.
Les résultats de cette étude mettent en évidence : le faible niveau de connaissances des enseignants concernant l’intervention auprès des élèves présentant un TSA ; l’estimation des besoins de formation positivement corrélée au retentissement supposé en classe. Les résultats montrent également que la variable « spécialisation » n’a pas d’incidence sur les besoins de formation perçus ou les retentissements anticipés en classe, mais que besoins de formation perçus et retentissements anticipés en classe sont fortement liés au fait d’avoir accueilli ou non un élève présentant un TSA.
Par ailleurs les entretiens semi-directifs de type instruction au sosie (Odone et al., 1981) réalisés auprès d’un échantillon d’enseignants du premier et du second degré montrent le caractère singulier et situé des connaissances mobilisées en classe. On observe ainsi une mobilisation des connaissances par les enseignants sous-tendue par deux processus : a) une relecture contextualisée des éléments de connaissances acquis en formation et b) la réalisation d’actions en apparente contradiction avec les connaissances sur les TSA.
Les résultats sont discutés dans le sens d’une réflexion sur les nécessités inhérentes à la formation des enseignants accueillant des élèves avec TSA, qu’il s’agisse de la formation initiale ou continue
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Communication orale
Gestion de classe en contexte inclusif : du point de vue des acteurs à leur accompagnementValérie Benoit (Haute école pédagogique Vaud, Lausanne, Suisse), Patrick Bonvin (Haute école pédagogique du canton de Vaud), Valérie Schurch (Haute école pédagogique Vaud, Lausanne, Suisse)
La gestion de classe est à n’en pas douter l’une des pierres angulaires d’un enseignement efficace. De nombreuses revues de littérature présentent l’état de la recherche concernant les pratiques de gestion de classe efficaces, notamment lorsque l’on vise à prévenir à la fois le risque d’exclusion auquel les élèves présentant des difficultés de comportement sont les plus exposés et le risque d’épuisement professionnel qui peut affecter certains enseignants confrontés à ces défis (p.ex. Gaudreau, Fortier, Bergeron, et Bonvin, 2016). Cependant, l’implémentation de programmes et de formations destinées à faciliter le transfert de ces connaissances de la théorie à la pratique est encore plutôt l’exception dans le terrain professionnel de nos écoles (canton de Vaud, Suisse). Les professionnels se sentent souvent peu préparés et démunis face à la gestion des comportements difficiles en classe, et peu sont sensibilisés à des logiques d’intervention relevant d’une vision inclusive de l’école. Ces dernières années, dans le contexte vaudois, plusieurs projets de recherche et d’accompagnement ont été menés sur la scolarisation inclusive (p.ex. Bonvin et al., 2016a), se sont intéressés au degré de préparation des futurs enseignants (Bonvin & Gaudreau, 2015), au sentiment d’efficacité personnelle de enseignants ainsi qu’à leurs pratiques (Schürch et al., 2016 ; Benoit et al., 2016), ou aux perceptions des élèves vis-à-vis des pratiques enseignantes (Bonvin et al., 2016b). Ces résultats fournissent des renseignements importants en vue de la mise en œuvre d’un projet de recherche de plus grande envergure destiné (1) à produire une meilleure compréhension de l’ensemble de ces variables et de leurs interactions, (2) à développer, mettre en œuvre et évaluer un programme d’accompagnement des établissements scolaires vers des pratiques de gestion de classe efficientes (dans le sens où elles contribuent à protéger tous les acteurs des risques auxquels ils sont exposés). Le but de notre présentation sera, sur la base d’un résumé des principaux enseignements issus de travaux récents sur le terrain vaudois, de mettre en discussion les options méthodologiques, instrumentales et pratiques (intervention) de ce projet de recherche-accompagnement. Les questions de l’observation des pratiques ainsi que de la validité écologique du plan de recherche dans ce type de projet seront notamment mises en exergue.