106 - Du statut d’apprenant au statut professionnel en sciences infirmières : naviguer la transition, l’intégration et la rétention!

Du statut d’apprenant au statut professionnel en sciences infirmières : naviguer la transition, l’intégration et la rétention!

Ce colloque explore le parcours d'intégration professionnelle en sciences infirmières, de la formation académique aux défis de la transition vers la pratique clinique, en proposant des solutions concrètes pour améliorer la rétention et le bien-être des infirmiers. Les communications abordent :

1. Les attentes et réalités des étudiants en sciences infirmières (Brésil) ;
2. Les difficultés de la transition étudiant-infirmier (Tunisie) ;
3. Des programmes de résidence et stratégies éprouvées pour soutenir les novices (Canada, Ontario) ;
4. Une analyse systémique des solutions réactives/proactives face aux pénuries.

• Communication orale 08 h 40
  Devenir « professionnel en soins » : les enjeux et les défis d'après les étudiants et les gestionnaires
  Elizabeth Bernardino (Brésil)

  Les étudiants et les gestionnaires ont des aspirations différentes envers les professionnels. La professionnalisation exige des écoles de formation en Sciences Infirmières des investissements majeurs afin de répondre aux besoins de la population, des normes et des standards de pratique, l’alignement aux règles du marché du travail et des soins infirmiers. La pratique infirmière est une profession mais aussi une discipline. Au Brésil, les enjeux des étudiants ne sont pas souvent connectés à la réalité du monde du travail. Pour les gestionnaires, la priorité est accordée à la performance des professionnels. Une réflexion sur cette apparente contradiction est nécessaire pour comprendre le contexte difficile de la transition au devenir « professionnel » en soins.

• Communication orale 09 h 20
  De la formation académique à la réalité clinique : exploration de la perception de l’infirmière nouvellement diplômée en Tunisie.
  Mohamed-Amine Bouchlaghem (Université Laval)

  La transition étudiante-infirmière en Tunisie représente une étape cruciale marquée par des défis multidimensionnels. Une étude qualitative menée auprès de huit infirmières novices, à l’aide entretiens semi-structurés, dans un hôpital tunisien révèle quatre axes majeurs : les difficultés intellectuelles liées à l'application des connaissances théoriques, le choc de la réalité clinique face aux exigences pratiques, les tensions émotionnelles générées par la charge de travail et la responsabilité des soins, et l'impact déterminant du soutien organisationnel sur l'intégration professionnelle. Les participantes décrivent un décalage important entre la formation académique et les réalités du terrain, exacerbé par l'absence de programmes structurés d'accompagnement. Cette transition difficile s'explique par la confrontation simultanée à des enjeux cognitifs (maîtrise des protocoles), émotionnels (gestion du stress) et pratiques (organisation du travail). Le soutien des collègues expérimentés et des encadrants émerge comme facteur clé d'adaptation, compensant partiellement les lacunes structurelles. L'étude souligne l'urgence d'implémenter des mesures d'intégration progressives et des systèmes de mentorat pour réduire le taux d'attrition précoce dans la profession infirmière tunisienne.

• Communication orale 10 h 15
  Mise en place d’une série de solutions réactives et proactives : un appel à l’action pour soutenir les soins infirmiers au Canada.
  Houssem Eddine Ben Ahmed (Université d’Ottawa), Ivy Lynn Bourgeault (the School of Sociological and Anthropological Studies at the University of Ottawa)

  Depuis plus de deux décennies, le personnel infirmier canadien fait face à des enjeux complexes interconnectés : pénuries chroniques, dotation infirmier-patients inadéquate, charges excessives, heures supplémentaires obligatoires et environnements de travail toxiques. Ces défis, exacerbés par la COVID-19, ont accru la détresse morale, poussant de nombreux infirmiers à quitter leur poste ou la profession. Sans mesures claires et coordonnées, cette situation offre peu d'espoir aux restants. Bien que des initiatives aient été mises en œuvre pour remédier aux pénuries, beaucoup restent temporaires. Cette recherche vise à identifier les enjeux uniques de la profession et des solutions fondées sur des données probantes. Une revue multiméthodes a été adoptée : (1) analyse de la littérature scientifique et grise, (2) analyse environnementale, (3) sondage auprès des syndicats d'infirmiers, (4) entrevues en ligne avec des intervenants clés. Les résultats regroupent les solutions en deux catégories : réactives (rétention, retour des infirmiers partis, recrutement local) et proactives (planification à long terme, amélioration des données, accès à des outils décisionnels basés sur des données). Une approche coordonnée entre gouvernements et parties prenantes est essentielle pour soutenir les soins infirmiers au Canada.

• Communication orale 10 h 55
  Programme de résidence pour les infirmières et infirmiers de l’ACESI
  Jodie Lachance (Association canadienne des écoles de sciences infirmières)
• Communication orale 12 h 05
  Rétention du personnel infirmier dans un hôpital franco-ontarien : Une étude qualitative exploratoire
  Christine Albert Breton (Hôpital Montfort), Ursula Dika (Hôpital Montfort), Michelle Lalonde (Université d’Ottawa), Michael Seguin (Université Saint-Paul & Institut du Savoir Montfort)

  La profession infirmière fait face à une grave pénurie ; selon le Conseil International des Infirmières, la pénurie à l'échelle mondiale est de l'ordre de 13 millions (Buchan et al., 2022). La rétention des infirmières est une priorité majeure dans les hôpitaux ontariens, confrontés à des défis croissants liés à cette pénurie de main-d'oeuvre. De plus, les milieux de soins francophones ont un défi supplémentaire, celui d'embaucher des cliniciens francophones. Cependant, les médias rapportent une pénurie d'infirmières francophones dans les communautés francophones en situation minoritaire. Un des objectifs organisationnels de l'Hôpital Montfort est la rétention du personnel infirmier. Alors, le Bureau du développement organisationnel a implémenté une initiative « Rétention des infirmières autorisées (IA) » qui consiste à passer des entrevues (à trois reprises) de fidélisation aux IA (n= 16 à 20) durant leur première année de travail à 30, 90, et 365 jours post-embauche selon le cadre théorique de la Transition à la pratique de Duchscher (2008). L'objectif principal de ce projet à devis qualitatif exploratoire est d'explorer les facteurs individuels et organisationnels qui influencent la rétention du personnel infirmier nouvellement embauché dans un hôpital franco-ontarien, et d'identifier les stratégies les plus efficaces pour améliorer cette rétention. Les résultats préliminaires seront présentés.

• Communication orale 12 h 45
  Perfectionner la résilience : gérer le stress et les traumatismes
  Judith Lapierre (Université Laval)

  Ateliers du Programme de résidence pour infirmières et infirmiers. Cet atelier porte sur un des aspects d’accompagnement du Programme de résidence pour infirmières et infirmiers. Il s’inscrit spécifiquement dans la 9^ième cible des compétences des infirmières et infirmiers autorisés de l’ACESI : Gère le stress lié à la transition de rôle, les exigences du métier, les relations de travail et l’environnement de travail. Il propose de répondre aux indicateurs suivants : Reconnaît le stress lié à la transition de rôle, les exigences du métier, les relations de travail et l’environnement de travail; utilise des stratégies d’auto-soins pour favoriser la résilience et gérer son stress personnel et professionnel; reconnaît le traumatisme qui peut être vécu lors de la prestation de soins et finalement, utilise des stratégies qui favorisent la résilience et le rétablissement dans des cas de traumatisme pendant la prestation de soins. L’objectif consiste à présenter les visées de cet atelier spécifique, le développement initial, son contenu (stress et résilience, incivilité, façons d’y réagir, traumatismes, auto-compassion et soins tenant compte des traumatismes) et à échanger autour de recommandations d’orientations futures.