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Informations générales

Événement : 92e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les personnes autistes ainsi que les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ont le droit de vivre dans un milieu de vie qui contribue à leur qualité de vie. Il est légitime qu’elles recherchent des milieux en adéquation avec leurs besoins individualisés. Par exemple, les personnes neurodivergentes de tous âges peuvent être sensibles aux caractéristiques de leur domicile et au quartier dans lequel il est situé. Des personnes peuvent nécessiter du soutien, sous différentes formes et à des intensités variées, qu’elles habitent seule, en foyer de groupe, dans un milieu d’hébergement ou avec leur famille ou une autre personne significative.

À l’heure actuelle, au Québec, l’offre de logements adéquats dans la communauté de soutien à domicile et d’hébergement spécialisés ne répond que de façon très limitée aux besoins exprimés en ce sens par des personnes neurodivergentes et leurs proches. Des organismes de défense des droits dénoncent cette situation. Le Protecteur du citoyen a notamment rapporté l’incongruence entre les besoins de la clientèle et ce qui est offert par le gouvernement québécois. Il est connu que le milieu de vie d’une personne a des effets significatifs sur sa qualité de vie. La possibilité de faire des choix en fonction de ses préférences et de ses besoins y contribue également, et s’inscrit sous le sceau de l’autodétermination des personnes. La question touche également celle de la dignité des personnes.

Les familles des personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle, par ailleurs, se disent également préoccupées par les difficultés liées à l’accès à un logement adéquat et par la transition de leur proche dans un domicile hors du nid familial. Ces inquiétudes sont amplifiées par les récentes coupures budgétaires du chèque emploi-service pouvant être utilisé pour des services de soutien à domicile.

Un autre élément vient assombrir ce portrait : le personnel dans les milieux d’hébergement spécialisé s’essouffle, parfois faute de formation adéquate ou en raison de surcharge, résultats de changement dans l’organisation des services. Ces conditions non optimales au bien-être au travail peuvent influencer la qualité des soins et des services offerts à leurs résident·es. Enfin, de plus en plus d’organismes communautaires et d’initiatives citoyennes se butent à des barrières structurelles dans la recherche de solution et le développement de projets résidentiels pour les personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle.

Notre colloque vise donc à partager l’ensemble des préoccupations, des connaissances, des meilleures pratiques et des analyses afin de développer une réflexion interdisciplinaire sur cet enjeu d’importance pour les personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle ainsi que pour leurs proches.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Situation de l’hébergement et du logement au Québec

Salle : D-4008 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
Discutant·e·s : François Bouharmont (Handicap & Santé (ASBL ARAPH), Anne-Marie Nader (UdeM - Université de Montréal), Samuel Ragot (Université McGill)
  • Communication orale
    Habitation pour les personnes ayant une déficience intellectuelle et les personnes autistes au Québec : portrait de la situation
    Samuel Ragot (Université McGill), Jean-François Rancourt (SQDI)

    Contexte : Nous avons analysé les données publiées par le gouvernement du Québec entre 2013-2014 et 2023-2024. Ces données permettent de mieux comprendre la situation de l’habitation et de l’hébergement pour les personnes qui reçoivent des services du ministère de la Santé et des Services sociaux en déficience intellectuelle et autisme.

    Méthode : Nous avons compilé les rapports statistiques annuels du ministère de la Santé et des Services sociaux (AS-485), afin d'extraire les données probantes reliées au logement pour les personnes recevant des services en DI-TSA. Nous avons également compilé les données liées aux contours financiers du MSSS afin de documenter l'évolution des budgets en hébergement pour ces mêmes personnes.

    Résultats : La présentation mettra en lumière les données compilées afin de dresser un portrait de la situation de l'habitation des personnes ayant une déficience intellectuelle ou étant autistes au Québec.

    Conclusion : Il existe de grands problèmes avec les modèles actuels d'hébergement en DI-TSA. Des solutions et des alternatives seront discutées dans la section panel en après-midi.

  • Communication orale
    Désinstitutionalisation : Enjeux, défis et enseignements du Québec pour repenser les modèles belges
    François Bouharmont (Handicap & Santé (ASBL ARAPH), Justine Dehon (ASBL Araph)

    Contexte : En Belgique et à l’international, la désinstitutionalisation des personnes en situation de handicap soulève des enjeux majeurs : offre d’hébergement, autodétermination, accompagnement et participation sociale. Notre service a mené une étude exploratoire au Québec, où des initiatives alternatives en matière d’accompagnement et d’hébergement sont mises en place.

    Méthode : Nous avons analysé les dispositifs québécois via 31 rencontres avec divers organismes (communautaires, ressources d’hébergement, universitaires) et 108 entretiens semi-directifs, focus groups et observations participantes auprès de professionnels, chercheurs et personnes en situation de handicap.

    Résultats : Notre étude met en évidence des risques liés à un manque de préparation et d’accompagnement de la désinstitutionalisation. La remise en question des institutions aliénantes et liberticides est essentielle, mais ne doit pas conduire à l’isolement ou à une déresponsabilisation de l’État.

    Conclusion : Sans faire entièrement le procès du Québec, ce regard étranger sur ces pratiques nous renseigne sur les conditions nécessaires à une désinstitutionalisation réussie. L’autodétermination des personnes doit être soutenue, leur offrant un véritable choix et les ressources nécessaires pour développer leurs compétences. La clé réside dans l’accompagnement des travailleurs et un changement culturel et organisationnel, en humanisant les pratiques et en évitant une approche purement managériale.

  • Communication orale
    Un logement répondant aux besoins des adultes autistes : Les facteurs de l’environnement bâti et social à considérer
    Isabelle Courcy (Université de Montréal), Beaudouin Forgeot D'Arc (Université de Montréal), Mathieu Giroux (Aut'Créatifs), Roger Godbout (Université de Montréal), Lucila Guerrero (Aut'Créatifs), Virginie LaSalle (Université de Montréal), Anne-Marie Nader (UdeM - Université de Montréal)

    Le logement est considéré comme un enjeu prioritaire pour les personnes autistes, tant au Canada qu'ailleurs dans le monde. Les défis sont nombreux, en raison du manque de milieux disponibles et adaptés aux besoins spécifiques des personnes autistes.

    Cette étude vise à mieux comprendre ce qu'est un milieu de vie optimal pour les personnes autistes, en prenant en compte à la fois les éléments de l'environnement bâti (ex. aménagement des espaces) et de l'environnement social (ex. relations avec le voisinage). Des entretiens ont été réalisés avec 42 adultes autistes résidant de manière autonome, afin de recueillir leur point de vue sur ce qu'est, pour eux, un chez-soi répondant à leurs besoins.

    Les résultats ont permis d'identifier trois thèmes fondamentaux, regroupant dix composantes, pour la conception de milieux de vie adaptés aux besoins des personnes autistes : 1) l'importance de l'accès à des espaces de vie adaptés (confort sensoriel, moyens de communication diversifiés, services de soutien, espaces faciles à comprendre et à se repérer, accès à la nature) ; 2) la possibilité de faire des choix (pouvoir d'agir, diversité des modèles d'habitation, accès à un logement salubre et abordable) ; 3) l'appartenance à la communauté (environnement relationnel favorable, accès à des opportunités de rencontres). Ces résultats ont conduit à la formulation de recommandations et de pistes de solutions pour la conception de logements adaptés aux besoins des personnes autistes.


Communications orales

À l’écoute des besoins des personnes, de leurs proches et des communautés

Salle : D-4008 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Réseaux d'entraide associés à des appartements supervisés : projet de recherche intervention
    Sophie Dupéré (Université Laval), Marie Grandisson (Université de Laval), Justine Marcotte (Université Laval), Bertille Marthouret (Université Laval)

    Contexte. Le Phare des Îles et une équipe de recherche se sont alliés pour réfléchir au développement d’appartements supervisés. À travers une démarche de recherche participative, le groupe a choisi de travailler au développement de réseaux d’entraide soutenant l’autonomie et l’inclusion sociale des locataires. L’objectif était de documenter comment développer des réseaux d’entraide pérennes, qui répondent aux besoins et préférences des personnes concernées et qui misent sur leurs forces.

    Méthode. Réalisation de trois forums communautaires en collaboration avec des projets résidentiels : Le Phare, les Habitations Marie-Clarisse et J’ai mon appart’. Des personnes (n=55) de différents horizons (locataires, intervenants, voisins) ont partagé leurs idées. Les propos ont été transcrits en verbatim et ont fait l’objet d’une analyse inductive.

    Résultats. Différents éléments ont été nommés : développer une vision positive du milieu résidentiel, soutenir la création de liens personnels, prévoir des espaces favorables aux rassemblements et désigner des personnes-ressources. L’importance d’établir des partenariats avec d’autres organisations a aussi été mentionnée, tout comme de s’inspirer d’initiatives locales et d’offrir de la formation. Les participants ont aussi expliqué comment mobiliser ces éléments.

    Conclusion. Les résultats pourront guider des appartements supervisés dans le développement de réseaux d’entraide soutenant l'autonomie et l’inclusion sociale de leurs locataires.

  • Communication orale
    « Oui, dans votre cour! » : Espoirs d’inclusion d’une coopérative d’habitation pour adultes autistes en quête d'autonomie.
    Malena Argumedes-Charles (Université de Sherbrooke), Mélanie Couture (UdeS - Université de Sherbrooke), Émilie Dubé (Université de Sherbrooke), Joanne Morin (Coopérative de solidarité L'Envolée)

    À l’initiative de parents de jeunes adultes autistes en quête d’autonomie, la coopérative de solidarité L’Envolée propose de répondre à un manque flagrant de solutions adaptées dans le domaine de l’hébergement inclusif. Or, les obstacles à l’acceptation du projet au sein des différents quartiers où L’Envolée a tenté de s’établir sont multiples.

    Dans ce partage d’expérience à la croisée des savoirs expérientiels et académiques, nous brosserons un portrait de l’hébergement pour personnes autistes au Québec et raconterons les difficultés rencontrées par L’Envolée pour faire accepter le projet, et ce malgré de forts appuis à la Ville.

    Finalement, nous proposerons une stratégie participative pour favoriser l’inclusion du projet par la communauté d’accueil et ouvrirons la discussion sur la tension qui existe entre les démarches participatives d’engagement communautaire et les droits protégés par la Charte des droits et libertés de la personne.

  • Communication orale
    Une cartographie conceptuelle pour comprendre les besoins et préférences des locataires autistes
    Michael Cantinotti (Université du Québec à Trois-Rivières), Marjorie Désormeaux-Moreau (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Contexte. Bien que les personnes autistes vivent dans le même monde matériel que les allistes (non-autistes), elles ont une perception différente de leur environnement. Plusieurs caractéristiques des milieux résidentiels bâtis s’avèrent problématiques et en inadéquation avec leurs besoins et leur fonctionnement neurocognitif.

    Objectifs. Conceptualiser les besoins et préférences de locataires autistes en termes d’environnement domiciliaire et comprendre comment ces besoins et préférences sont reliés.

    Méthode. Une démarche en deux phases a été menée, suivant une approche participative. Phase 1. création des idées (n = 64; 269 énoncés); Phase 2. catégorisation des idées et attribution de titres aux regroupements (n = 32; 57 énoncés). La cartographie conceptuelle multivariée a été utilisée pour cerner les besoins et préférences des locataires autistes concernant l’environnement humain, physique et matériel. Un groupe de discussion (n=4) a permis d’interpréter et de valider la carte.

    Résultats. Les analyses statistiques révèlent une carte bidimensionnelle avec une structure composée de six grappes.

    Retombées. Ces résultats pourront inspirer des initiatives prenant en compte les besoins et préférences des adultes autistes pour le logement locatif, favorisant ainsi leur bien-être et leur inclusion.


Communications par affiches

Présentations par affiches : projets d’étudiant·es et témoignages de personnes ayant une déficience intellectuelle et de professionnel·les

Salle : D-4009 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication par affiche
    Impact des ressources de l’organisation sur la santé psychologique des intervenants auprès de personnes en situation de trouble grave du comportement : projet de recherche
    Claudiane Coutu Arbour (UdeM - Université de Montréal), Marie-Michèle Dufour (Université de Montréal), Valérie Martin (Université du Québec à Montréal)

    Les milieux TGC accueillent des personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle avec des besoins complexes. Les intervenants y sont exposés à des risques élevés de violence (CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, 2024) et d’épuisement liés aux conditions de travail (Ryan et al., 2021) ainsi qu’au manque de ressources (Kieft et al., 2014; Paquet et al., 2020; SQETGC, 2021). Bien que la santé psychologique au travail en milieux TGC soit documentée, son lien avec les conditions organisationnelles l’est peu. Cette étude s’appuie sur la théorie de la conservation des ressources (Hobfoll, 1989), qui postule que la perte ou le manque de ressources nuit à la santé psychologique. Elle mobilise aussi les pratiques à forte implication (Lawler, 1986), qui valorisent le soutien organisationnel comme leviers de protection et d’élévation des conditions de travail.

    Ce projet exploratoire adoptera un devis mixte séquentiel explicatif à prédominance qualitative (Creswell & Creswell, 2022). La phase quantitative tracera un portrait des ressources organisationnelles et des besoins des intervenants alors que la phase qualitative explorera leur interaction. Enfin, l’intégration des données affinera cette compréhension et vérifiera leur adéquation aux meilleures pratiques. Les résultats anticipés souligneront l’impact des ressources organisationnelles sur la santé psychologique des intervenants et proposeront des pistes d’amélioration pour favoriser des milieux de vie de qualité en TGC.

  • Communication par affiche
    Prendre soin de ceux qui prennent soin : le portrait du bien-être actuel des responsables de ressource de type familial au Québec
    Jessica Dubé (IRSST), Marie-Michèle Dufour (Université de Montréal), Andrée-Anne Lachpaelle (UdeM - Université de Montréal), Valérie Martin (Université du Québec à Montréal)

    Au Québec, certains adultes autistes ou ayant une déficience intellectuelle (DI) résident dans un hébergement adapté, dont en ressource de type familial (RTF). Ce sont des citoyens qui accueillent des personnes autistes ou ayant une DI dans leur résidence afin de leur offrir un milieu de vie (MSSS, 2016). La littérature scientifique fait un portrait des conditions de travail des responsables de RTF (Morin, 2006), mais peu d’étude porte sur leur santé psychologique. Par la situation unique de ces résidences, les responsables de RTF sont appelés à composer avec différents éléments ayant des effets significatifs sur leur bien-être.

    L’objectif de la communication affichée est de présenter les facteurs psychosociaux qui ont des effets sur le bien-être psychologique des responsables de RTF. Pour ce faire, le contenu de cinq entrevues semi-structurées a été analysé.

    Les résultats démontrent l’existence de deux grands thèmes, soit le lien avec l’établissement et le lien avec les usagers. Pour les liens avec l’établissement, les participants parlent majoritairement de facteurs négatifs, comme les lacunes des services professionnels qui leur sont offerts. En revanche, la relation établie avec les usagers semble être un facteur de protection. À la lumière de ces constats, il semble important que les établissements priorisent leur relation avec les responsables de RTF afin de préserver cette offre de services importante pour des personnes qui bénéficient de ces milieux de vie.

  • Communication par affiche
    Soutenir les personnes qui prennent soin d'eux : comprendre les symptômes de dépression et le pouvoir de l'auto-efficacité tout en gérant les comportements défis
    Marie-Michèle Dufour (Université de Montréal), Katia Kutlesa (Université Laval), Valérie Martin (Université du Québec à Montréal)

    Contexte : Des études ont montré une association entre les comportements difficiles chez les adultes autistes et/ou ayant une déficience intellectuelle et la détresse psychologique chez le personnel prenant soin d'eux dans des milieux d’hébergement. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer les facteurs modérateurs de cette association.

    Objectif : Cette étude examine l’association entre l’exposition aux comportements défis et les symptômes de dépression des travailleurs résidentiels et le rôle de l’auto-efficacité dans cette association.

    Méthode : Des travailleurs (n=57) ont répondu à un questionnaire sur leurs informations sociodémographiques, les symptômes dépressifs et anxieux, la qualité du sommeil et leur exposition à des comportements défis.

    Résultats : Les travailleurs ont signalé des niveaux élevés d'exposition aux menaces de violence et à la violence physique. Les symptômes dépressifs étaient associés à l'exposition aux menaces de violence et à la violence physique, mais pas au harcèlement. L'étude démontre que l'auto-efficacité joue un rôle modérateur dans l'association entre les menaces de violence et la violence physique, et les symptômes dépressifs, respectivement.

    Conclusion : Les organisations hébergeant des adultes autistes et/ou ayant une déficience intellectuelle devraient prioriser l'identification de stratégies visant à accroître l'auto-efficacité de leurs travailleurs afin de réduire les symptômes dépressifs.

  • Communication par affiche
    Perceptions du personnel des ressources d’hébergement destinées aux personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle sur leur emploi et leur santé et sécurité au travail
    Jessica Dubé (IRSST), Marie-Michèle Dufour (Université de Montréal), Katia Kutlesa (Université Laval), Valérie Martin (Université du Québec à Montréal), Martin Valian (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Introduction : Les ressources intermédiaires (RI) hébergent des adultes autistes ou vivant avec une déficience intellectuelle. Les travailleurs de ces RI sont exposés à un stress élevé et à un risque d’épuisement professionnel (Hastings & Brown, 2002; Mitchell & Hastings, 2001), de même qu’à des risques occupationnels. La recherche au Québec s’est peu penchée sur leurs expériences. Notre communication explore la perception des employés des RI quant à leur travail, leur environnement professionnel et leurs besoins en formation.

    Méthode : Notre analyse se base sur des entrevues auprès de 14 travailleurs œuvrant dans 12 RI, ainsi que sur la documentation. Les entrevues ont été codées, puis des tableaux synthétiques ont permis de faire ressortir les éléments clés ainsi que leurs nuances.

    Résultats : Le rôle des travailleurs en RI comporte une grande variété de tâches, demandant plusieurs connaissances. Ces tâches sont, notamment : les soins intimes, l’entretien de l’environnement, la gestion des émotions et des comportements, la collecte de données. Le travail est marqué par une très grande imprévisibilité. Les travailleurs doivent naviguer entre l’attention à une clientèle fragile, tout en se protégeant de leurs comportements qui peuvent leur causer des blessures.

    Conclusion : Nos résultats contribuent à la compréhension du travail en RI, peuvent soutenir la réflexion sur la formation du personnel ainsi que sur la prévention des lésions professionnelles.

  • Communication par affiche
    Intimité et déficience intellectuelle : l’accès difficile à une vie affective, amoureuse et sexuelle dans les milieux de vie
    Valérie Payette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La vie intime (affective, amoureuse et sexuelle) se vit normalement dans le domaine de la sphère privée, et non de la sphère publique. Plusieurs personnes sont toutefois dans la sphère privée les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) : intervenant·e·s, parents, professionnel·le·s de la santé, etc. Cela complique le développement d’une vie intime car les étapes de la relation doivent être négociées avec toutes ces personnes.

    Des barrières à plusieurs niveaux peuvent exister. Par exemple, le choix du partenaire peut être soumis à l'approbation de la personne en charge dans le milieu de vie (parent, intervenant·e·s, professionnel·le·s de la santé, etc.). Les activités entre deux partenaires potentiels peuvent être surveillées et les paramètres peuvent être contrôlés (ex. le lieu, le temps de départ et de retour, le fait d'être accompagné ou non, etc.). Le développement d'une vie sexuelle peut être également difficile, faute de lieu privé pour l'exprimer. De plus, les milieux de vie sont habituellement conçus pour accueillir une seule personne, ce qui sous-entend qu'une cohabitation avec un·e partenaire est impossible.

    Ces contraintes affectent la construction d’une vie intime, sous l'oeil attentif de tierces personnes représentant une certaine forme d'autorité. Cette présentation proposera alors des pistes de réflexion sur les difficultés d'accès à une vie intime dans les milieux de vie pour les personnes ayant une DI.


Dîner

Dîner

Salle : D-4008 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D

Communications orales

Des lieux et des pratiques favorisant la qualité de vie

Salle : D-4008 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
  • Communication orale
    Vers une reconnaissance et professionnalisation du travail de répit
    Anne-Renée Gravel (TÉLUQ - Université du Québec), Carolyne Lavoie (Le Réseau québécois pour le répit de familles de personnes handicapées), Béatrice Pudelko (Université TELUQ)

    Le travail de répit, qui consiste à offrir un soutien aux parents d’enfants en situation de handicap, est une ressource essentielle pour préserver la santé des familles et favoriser le bien-être des personnes en situation de handicap. L’offre de services est toutefois fragilisée par une pénurie de main-d’œuvre, exacerbée par des conditions de travail précaires et des logiques de réduction des coûts. Notre projet vise à rendre visible le travail de répit à travers l’élaboration d’un guide répertoriant les connaissances, habiletés et attitudes nécessaires à l’accompagnement des personnes et de leurs familles.

    Notre démarche est à la fois collaborative, ascendante et autoprescriptive. Nous avons réalisé une dizaine de rencontres de travail réunissant des représentants d’organismes communautaires, des chercheurs, des parents et des professionnels de la santé, complétées par un sondage et trois groupes de discussion.

    Nous avons identifié huit domaines de compétences, précisant les éléments de compétences de l’accompagnement des personnes, favorisant notamment leur sécurité ainsi que celle des travailleur.euses. L’analyse des données a mis en lumière les tensions entre le travail prescrit et la réalité du terrain. Des défis persistent, notamment la nécessité d’une réflexion sur l’évolution des compétences, les dynamiques organisationnelles et la division sexuelle du travail ainsi que la valorisation du « care ».

  • Communication orale
    La formation en ligne destinée au personnel travaillant en milieu résidentiel : une revue narrative
    Malena Argumedes Charles (Université de Sherbrooke), Marie-Michèle Dufour (Université de Montréal), Valérie Martin (Université du Québec à Montréal), Isabelle Préfontaine (Université Laval)

    Contexte : La formation du personnel travaillant en milieu résidentiel destinée aux personnes autistes est importante sur plusieurs plans. La recherche démontre qu’elle est essentielle pour comprendre les caractéristiques de l’autisme, ainsi que pour intervenir efficacement en présence de comportements-défi, qui peuvent être manifestés par cette population. Le roulement de personnel qui affecte ce type de ressource complexifie l’enjeu de la formation. Nous nous sommes demandé si la formation en ligne pouvait être une avenue intéressante pour former le personnel des milieux résidentiels.

    Méthode : Nous avons réalisé une revue narrative en combinant des mots-clés associés aux concepts de formation en ligne, de travailleurs et de milieux résidentiels. Nous avons sondé 6 bases de données (PsycInfo, Medline, Web of Science, ABI Collection, Wiley et SAGE).

    Résultats : Nos résultats suggèrent que la formation en ligne permet au personnel d’acquérir des connaissances. Cependant, ces connaissances ne se traduisent pas toujours par la mise en action de nouvelles compétences, notamment parce qu’à elle seule, la formation en ligne ne soutient pas la socialisation organisationnelle des employés.

    Conclusion : La formation en ligne est un outil intéressant pour développer des connaissances. Les employeurs devraient la combiner à d’autres stratégies afin de soutenir la socialisation organisationnelle des employées.

  • Communication orale
    L'aménagement architectural des milieux de vie des personnes en situation de troubles graves du comportement : bien au-delà des murs
    Julie Bouchard (SQETGC), Véronique Longtin (SQETGC)

    Si l’hébergement des personnes autistes ou présentant une déficience intellectuelle contient son lot de défis, ces derniers s’avèrent souvent plus nombreux et complexes lorsque les personnes sont en situation de troubles graves du comportement (TGC). Peu importe le milieu de vie, chaque environnement doit concilier qualité de vie, sécurité des proches, du personnel et des résidents, normes réglementaires ainsi que budget serré. En tant que service provincial d’expertise en TGC, le SQETGC est souvent témoin de l’équilibre précaire entre ces éléments. Or, il est possible de faire des choix d’aménagements architecturaux favorables à l’autodétermination, à l’autonomie, à la dignité et à la diversité des besoins tout en considérant les notions de sécurité inhérente à cette clientèle extrêmement vulnérable.

    Fortes d’une expérience de longue date de soutien à des projets variés d’hébergement et de rehaussement du bien-être des intervenants, les présentatrices exposeront les principaux défis rencontrés en termes d’aménagements architecturaux des milieux de vie TGC. Elles proposeront quelques incontournables en termes de projet d’hébergement en TGC ainsi que des aménagements architecturaux optimaux, s’appuyant sur les besoins des personnes, résidents comme aidants.

  • Communication orale
    Qu'en est-il du bien-être des adultes autistes vivant dans une ressource résidentielle spécifiquement conçue en fonction de leurs besoins ?
    Isabelle Courcy (Université de Montréal), Baudouin Forgeot d'Arc (Université de Montréal), Roger Godbout (Université de Montréal), Anne-Marie Nader (UdeM - Université de Montréal), Estellane St-Jean (CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal)

    La plupart des adultes autistes vivent avec leur famille ou dans des foyers de groupe rarement conçus pour répondre à leurs besoins spécifiques. La littérature montre que la qualité de vie des adultes autistes vivant en foyers de groupe est souvent inférieure par rapport à d'autres situations de vie, tandis que vivre dans un environnement spécifiquement conçu pour les personnes autistes a été peu documenté. Étant donné que le milieu de vie est un déterminant important de la qualité de vie et de l'inclusion sociale, ce contexte offre une opportunité unique de comprendre les facteurs qui favorisent le bien-être des adultes autistes vivant en ressources résidentielles.

    Cette étude vise à évaluer le bien-être (qualité de vie, bien-être émotionnel, niveau de fonctionnement) de 16 adultes autistes sur une période de 3 ans après leur déménagement dans un milieu de vie de groupe spécifiquement conçu pour répondre à leurs besoins (approches architecturales et cliniques spécifiques).

    Les résultats montrent que le passage du milieu familial vers une ressource adaptée n'a pas altéré la qualité de vie, le bien-être émotionnel ni le niveau de fonctionnement des adultes autistes sur une période de 3 ans. Une amélioration de la qualité de vie a été observée 21 mois après l’intégration et s'est maintenue jusqu'à la fin de l'étude. Un milieu de vie adapté aux besoins des personnes autistes, avec des approches architecturales et cliniques spécifiques, semble soutenir leur bien-être.

  • Communication orale
    Accompagner les parents durant la transition résidentielle de leur enfant ayant une déficience intellectuelle ou leur enfant autiste
    Martin Caouette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Sarah Pellerin (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les personnes ayant une déficience intellectuelle (DI) ou autistes rencontrent plusieurs défis lors de leur transition vers un nouveau logement. Les proches qui les soutiennent, tels que les parents, beaux-parents ou frères et sœurs, jouent un rôle crucial pour faciliter ce changement (Kingsnorth et coll., 2019). Au Québec, plusieurs outils sont déjà en place pour accompagner ces proches dans la transition d’une personne ayant une DI ou autiste (Autisme Québec, 2019; Comité des usagers du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec, 2023), mais aucune formation ou programme spécifique n'est offert à cet égard.

    Ce projet de recherche visait à développer et expérimenter un programme d’accompagnement pour les proches aidants dans la transition résidentielle d’une personne ayant une DI ou autiste. En s'appuyant sur la théorie de programme de Chen (2005) et une synthèse des connaissances sur les transitions vers des milieux autonomes, un programme a été élaboré et expérimenté auprès des proches aidants des locataires de l’organisme J’ai mon appart’, où habitent douze personnes ayant une DI ou autistes.

    Les résultats de cette étude ont permis de créer un programme transférable, accessible à divers intervenants et organismes à travers le Québec.


Panel / Atelier

À la croisée des chemins pour l’hébergement et le logement

Salle : D-4008 — Bâtiment : ETS - Bâtiment D
Discutant·e·s : Pierre-Luc Fréchette (Réseau québécois des OSBL d'habitation), Xavier-Henri Hervé (Maison de l’autisme), Jean-François Rancourt (Société québécoise de la déficience intellectuelle)