Programme préliminaire

L’intimidation dans le milieu universitaire est un sujet qui suscite de plus en plus d’attention, en raison de ses répercussions sur l’organisation et la répartition du travail et tout particulièrement sur l’enseignement et l’apprentissage (e.g., Fraguas et al., 2021; Jadambaa et al., 2021). Or, l’intimidation en milieu de travail, incluant celle se déroulant dans les universités, n'est aucunement un phénomène nouveau. En effet, comme la psychologie évolutionniste nous le rappelle, les comportements agressifs constituent une réponse adaptative permettant d’assurer un accès voire une mainmise sur les ressources et d’accéder à un statut élevé dans une hiérarchie de pouvoir (Kolbert & Crothers, 2003). De tels comportements peuvent se produire dans le milieu universitaire, où les membres du corps professoral peuvent recourir à des tactiques d'intimidation pour acquérir un statut et un prestige plus élevés. Bien que répandues, leurs conséquences n'en sont pas moins dévastatrices : il a été démontré que les gestes d’intimidation peuvent porter atteinte aux besoins psychologiques fondamentaux des victimes, notamment ceux d’affiliation, de compétence et d’autonomie (Goodboy et al., 2017). Une exposition répétée à de tels gestes peut sérieusement nuire à la capacité d'une personne à collaborer efficacement avec les autres ainsi qu’à développer et exercer ses compétences et son autonomie.

Selon l’avis de certain.e.s, l’intimidation entre professeurs serait un phénomène commun, mais les gestes reprochables seraient rarement dénoncés; notamment en raison de craintes de représailles (Gianakos et al., 2022). Cette intimidation qui nous intéresse désigne des comportements abusifs ou irrespectueux qui sont posés par un.e ou des professeur.e.s à l’endroit d’un.e ou des collègue.s professeur.e.s. Ces gestes sont souvent posés au sein d’une relation asymétrique, où la ou les personne.s intimidatrice.s jouissent d’un statut de séniorité ou est/sont en position d’autorité ou d’influence.