Au Québec, en 2022, les adolescents représentaient une proportion élevée des auteurs d’infractions. Or, au-delà des délits commis, ces jeunes contrevenants (JC) sont nombreux à avoir un parcours marqué par l’adversité, incluant la maltraitance. Selon le modèle de Kerig et Becker (2010), l’exposition aux traumas répétés à l’enfance entraînerait l’altération des processus émotionnels et pourrait mener à la délinquance. Ce modèle ne précise toutefois pas si des formes spécifiques de maltraitance contribuent à expliquer ces difficultés émotionnelles ni la nature de ces dernières. Cette étude vise donc à explorer les associations entre le cumul de formes de maltraitance vécues à l’enfance et les difficultés de régulation émotionnelle. Elle examine aussi si des formes spécifiques de maltraitance sont liées à ces difficultés. Les données ont été recueillies auprès de 45JC de 14 à 21 ans. Des analyses de corrélations et des régressions linéaires ont été menées. Les résultats révèlent que le cumul des expériences de maltraitance est associé à plus de difficultés sur le plan de la non-acceptation émotionnelle. Lorsque les quatre formes spécifiques de maltraitance sont inclues dans le modèle, seuls l’abus physique et la négligence physique demeurent significativement associés à la non-acceptation émotionnelle. Ces constats soulèvent la pertinence de considérer le passé de maltraitance des JC ainsi que les séquelles affectives associées afin de mieux soutenir leur évolution positive.
Connexion requise
Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté.