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Auteur et co-auteurs
Jacob Courchesne
UdeM - Université de Montréal
5a. Résumé

Avec la parution d’Autrement qu’être ou au-delà de l’essence en 1974, Levinas entend effectuer ce qu’il nomme alors « la défection du phénomène », c’est-à-dire la réduction de la phénoménologie à un rapport éthique antérieur. Néanmoins, Levinas n’aura de cesse de réitérer son allégeance à la méthode husserlienne comme il le confirmera à Théo de Boer dans une section questions et réponses suivant la conférence Dieu et la philosophie prononcée en 1975. Ainsi, tout en prenant au sérieux la priorité que Levinas accorde à l’éthique, nous nous demanderons en quel sens sa pensée peut malgré tout demeurer phénoménologique. L’hypothèse qui guidera notre travail est que la méthode phénoménologique telle qu'élaborée par Husserl est paradoxalement nécessaire à son propre dépassement. Nous procéderons alors à l’analyse des principaux arguments qui marquent le tournant de Totalité et Infini à Autrement qu'être ou au-delà de l'essence en nous efforçant de relever le caractère proprement phénoménologique qui rend une telle démarche possible. Partant, nous voudrions montrer que l'avènement de l'éthique lévinassienne ne se fait pas ultimement au détriment du discours phénoménologique. Au contraire, en considérant que Levinas rénove la phénoménologie par l’éthique, il devient possible d'envisager une phénoménologie soucieuse de rendre justice à ce qu’a d’exceptionnel l’expérience d’autrui.