Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.
89e Congrès de l'Acfas
Auteur et co-auteurs
Pierre-Erik Isabelle
Université Laval
François Anctil, Daniel Nadeau, Sylvain Jutras, René Therrien, Biljana Music, Julie Thériault
Université Laval, Consortium Ouranos, Université du Québec à Montréal
5a. Résumé

Traditionnellement, les modèles hydrologiques opérationnels n'imposent pas de contrainte de conservation d'énergie à la surface. Lorsque soumis à un réchauffement climatique, ils ont tendance à surestimer l'évapotranspiration et sont moins efficaces pour évaluer la sublimation de la neige en conditions hivernales. Cela en fait de piètres outils de simulation des ressources en eau à long terme.

Pour s’attaquer à ce problème, des chercheurs en provenance de plusieurs disciplines complémentaires (hydrologie, foresterie, hydrogéologie, climatologie) se sont regroupés sous la bannière du projet ÉVAP. L’objectif principal est d'améliorer le traitement de l'évapotranspiration et de la sublimation dans les modèles hydrologiques opérationnels en les dotant de meilleures assises physiques se basant sur une collecte de données de qualité en milieu boréal québécois. Une campagne de mesures hydrométéorologiques a démarré en 2015 au bassin expérimental du Ruisseau-des-Eaux-Volées à la Forêt Montmorency, à 80 km au nord de la ville de Québec. Dans une forêt boréale humide, on mesure les échanges d'eau et d'énergie à travers le continuum sol-neige-forêt-atmosphère dans le but d’améliorer notre compréhension des processus hydrologiques et de participer au développement de modèles.

Cette présentation fera état des multiples expériences et découvertes faites durant le projet et exposera les tendances observées dans les données lorsqu’elles sont comparées à celles d’autres sites en forêt boréale.


Commentaires

Frederic Fabry
Présentation bien faite et claire Pierre-Erik! Deux questions sur l'eau interceptée: 1) Concernant l'eau interceptée par un seul arbre (fin de la 11e minute), j'ai un peu de difficulté avec les unités utilisées dans les mesures et pour CLASS. Derrière une mesure en mm, il y a soit une supposition d'uniformité de caractéristiques à la surface, ce qui n'est pas le cas pour un seul arbre, à moins de supposer que toute la surface est recouverte à 100% d'arbres identiques et uniforme du tronc aux extremités, ou une supposition de dimension de surface sur lequel la mesure s'applique, qui n'est pas précisé. Qu'est-ce qui m'échappe? 2) La figure à la fin de la 9e minute m'intrigue beaucoup, car elle suggère par exemple que le 29 août, des conifères d'au plus une quinzaine de mètres de hauteur pouvaient capturer 5 mm d'eau sur leur surface (plusieurs dizaines de litres d'eau), et la conserver pendant 3 jours sans qu'elle s'évapore, ni qu'elle s'écoule si j'ai bien compris. Où cette eau se cache t'elle?
Pierre-Erik Isabelle
Bonjour M. Fabry, merci de votre intérêt pour ces travaux! Voici les réponses : 1) Ici, nous comparons les données du modèle CLASS, avec nos observations. Les deux ont des hypothèses qui permettent d'écrire les unités en mm. CLASS est un modèle qui peut être distribué spatialement, mais dans cette étude il ne l'est pas : les valeurs obtenues pour tous les termes des bilans énergétiques ou hydrologiques le sont pour une surface supposée uniforme. Pour les observations, on mesure un poids d'eau (ou un volume) que l'on divise par la surface de l'arbre telle que vue des airs. On suppose donc effectivement que la surface est uniformément couverte d'arbres du même type, ce qui est évidemment une approximation grossière. Il serait difficile d'installer ce genre de montage sur plusieurs arbres vu les grands besoins méthodologiques en jeu. C'est pourquoi nous sommes plus intéressés par la concordance temporelle entre le modèle et les observations. 2) Notre site d'étude est un site assez particulier. Il reçoit des précipitations 1 jour sur 2 en moyenne, et les conditions nuageuses prévalent en général. Dans le cas que vous mentionnez, le 29 août, le 5 mm d'eau semble s'accumuler la nuit, puis réduira de moitié le lendemain lorsque le faible soleil revient. À ce site, il n'est pas rare de recevoir une douche en brassant malencontreusement un arbre lors d'une marche, même si la pluie est survenue la veille ou l'avant-veille. Je suis disponible pour d'autres questions. Plus d'informations sont disponibles dans l'article suivant : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/hyp.14021 Au plaisir! Pierre-Erik