5a. Résumé
Entre 2015 et 2020, autour de 1400 élèves concernés par une perte auditive fréquentent une école québécoise, une majorité étant intégrés en classe dite ordinaire (MÉES, 2020). Dans cette visée d’intégration, il demeure prioritaire que l’élève suive le rythme de l’apprentissage de la langue écrite (Paul, 2019). Dès lors, comment soutenir au préscolaire l’enfant concerné par une perte auditive pour développer le discours narratif destiné à l’écrit, la syntaxe littéraire et le dessin? Dans une approche développementale, le contexte de dessin narratif a été conceptualisé et expérimenté auprès d’enfants du préscolaire dans une école francophone oraliste. Ainsi, les enfants ont été conviés, lors d’entretiens individuels filmés, à inventer une histoire à partir de leurs propres dessins libres et à la dicter à la praticienne-chercheure. Chaque enfant a produit deux récits à partir de leurs dessins, et ce, à un an de distance. À partir des verbatim, les productions verbales des enfants sont analysées sous l’angle de la structuration du récit (Makdissi et Boisclair, 2008) et de la syntaxe (Makdissi, 2014). Les dessins sont analysés à partir des étapes de développement promues par Lowenfeld (1970). Les premiers constats des analyses provisoires soulignent des avancées symboliques et schématiques des dessins, en parallèle à la complexification de la structure des récits et de la syntaxe, tout en ouvrant la porte vers une réflexion sur l’apport du contexte pédagogique du dessin narratif.