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Auteur et co-auteurs
Nahil Boussiga
Université Laval
5a. Résumé

La présente recherche a pour objectif de déterminer si la perception de la corruption peut constituer l’un des facteurs du processus de radicalisation violente dans les pays en développement. Nous mettons en exergue la théorie de la privation relative, dont le développement est attribué à Robert K. Merton, comme fondement explicatif de l’extrémisme violent dans les pays en développement, où le vrai récit politique a cédé place à des discours logomachiques dans lesquels se dissout la spécificité des problèmes sociaux- dont notamment la corruption et l’injustice sociale. En nous appuyant sur des textes de propagande jihadiste, nous démontrons que la lutte anti-corruption constitue un argument d’endoctrinement. De plus, à l’aide du Modèle de radicalisation en escalier de Moghaddam (2005) et en faisant appel au concept de privation relative fraternaliste, formellement introduit dans la littérature sociologique par W. G. Runciman en 1966, nous mettons en évidence que le sentiment de frustration, inextricablement lié à la perception de la corruption et de l’injustice sociale, est susceptible de jouer le rôle de « catalyseur » lors des deux premières étapes du processus de radicalisation. Nous estimons qu’il serait pertinent de redonner vie à la privation relative, considérée comme un concept démodé, non pas pour son manque de robustesse analytique ou de puissance heuristique, mais en raison de son incapacité de séduire les criminologues réalistes de gauche au-delà du Millénaire.